[0001] L'invention concerne un dispositif d'ouverture et de verrouillage d'un empennage
apte à équiper tout type de munition, telle qu'un missile, une roquette ou un projectile.
L'invention concerne plus particulièrement un dispositif d'ouverture et de verrouillage
d'un empennage déployant de type ombrelle comprenant plusieurs ailettes. L'invention
concerne également une munition comportant un tel dispositif d'ouverture et de verrouillage
d'un empennage.
[0002] Un empennage équipant une munition comprend généralement une pluralité d'ailettes
réparties uniformément en périphérie à l'arrière de la munition. De multiples raisons
peuvent rendre nécessaire, ou tout au moins préférable, la présence d'un empennage
d'envergure supérieure au calibre de la munition. La présence d'un empennage est notamment
nécessaire lorsque le rapport de la longueur sur le calibre de la munition est important,
la munition ne pouvant alors être stabilisée de façon gyroscopique. Un empennage est
également nécessaire pour les munitions qui ne sont pas stabilisées de façon gyroscopique
et qui sont autopropulsées afin d'augmenter leur portée, comme cela est par exemple
le cas pour une roquette. Un empennage peut aussi être utilisé pour optimiser la précision
de la trajectoire de la munition. Une telle optimisation peut notamment s'avérer indispensable
pour des munitions pilotées.
[0003] En général, un empennage est conçu de manière à prendre une position repliée au repos,
l'empennage s'inscrivant dans le calibre de la munition. Cette position repliée permet
de réduire l'encombrement de la munition et d'en faciliter la manutention et le stockage.
Pour des munitions destinées à être lancées par l'intermédiaire d'une arme, par exemple
un lanceur, l'aptitude de l'empennage à prendre une position repliée devient une nécessité,
la munition devant être introduite dans un tube dont le diamètre est adapté au calibre
de la munition. Un tel empennage est appelé empennage déployant. Lorsque les ailettes
se replient dans le sens longitudinal de la munition, l'empennage déployant est dit
de type ombrelle.
[0004] L'empennage est ouvert en cours de vol, par exemple dès la sortie de la munition
du tube de lancement lorsque l'empennage assure à lui seul la stabilité de la munition
ou en phase d'approche finale dans le cas d'une munition guidée. Pour un empennage
déployant, l'ouverture consiste essentiellement en une rotation des ailettes autour
de leur axe respectif de manière à ce qu'elles viennent en saillie à la périphérie
de la munition. La rotation des ailettes est également appelée déploiement. Le déploiement
d'une ailette peut être réalisé par l'intermédiaire d'une bague de commande pouvant
glisser par rapport au corps de l'empennage et venir en appui sur une extrémité de
l'ailette. La bague de commande peut être spécifique à chaque ailette ou commune à
toutes les ailettes, ce qui peut permettre d'assurer l'ouverture simultanée des ailettes.
L'avance de la bague de commande exerce une force sur l'extrémité de l'ailette et,
par un mécanisme de bras de levier, entraîne la rotation de l'ailette. La rotation
de l'ailette est par exemple stoppée par une surface d'appui ménagée sur le corps
de l'empennage. La bague de commande peut comporter une partie plane sur laquelle
vient reposer l'extrémité de l'ailette en fin de course de cette bague de commande.
La bague de commande et les axes d'ailettes forment les principaux moyens du dispositif
d'ouverture de l'empennage. Un dispositif de verrouillage doit en outre être prévu
afin d'atténuer les rebonds des ailettes sur les surfaces d'appui, de maintenir les
ailettes en position déployée, et d'éviter tout retour en position repliée.
[0005] Du fait du mouvement relatif de différentes pièces de l'empennage, il est nécessaire
de prévoir des jeux de fonctionnement. Ces jeux de fonctionnement doivent être d'autant
plus importants que la bague de commande est commune à l'ensemble des ailettes. Par
ailleurs, d'autres jeux s'ajoutent aux jeux de fonctionnement. Parmi ces jeux, on
compte les jeux dus aux dispersions géométriques des différentes pièces constituant
l'empennage et les jeux provoqués par le matage des surfaces d'appui du corps de l'empennage
lorsque les ailettes arrivent en butée. Ces derniers jeux sont généralement significatifs
dans la mesure où la bague de commande avance très rapidement, impliquant une vitesse
élevée de déploiement des ailettes. Tous ces jeux se retrouvent en position ouverte,
c'est-à-dire en position opérationnelle lorsque les ailettes sont déployées. Typiquement,
ils introduisent un débattement angulaire de chaque ailette autour de son axe supérieur
à cinq degrés. Ces jeux nuisent par conséquent au comportement aérodynamique de la
munition. En particulier, ils sont gênants pour le pilotage des munitions guidées.
[0006] Un but de l'invention est notamment de pallier tout ou partie des inconvénients précités
en proposant un dispositif d'ouverture et de verrouillage d'un empennage qui soit
de conception simple et qui permette de limiter les jeux entre les différentes pièces
de l'empennage. A cet effet, l'invention a pour objet un dispositif d'ouverture et
de verrouillage d'un empennage apte à équiper une munition,
caractérisé en ce que l'empennage comprend :
- un corps, et
- au moins une ailette pouvant pivoter par rapport au corps selon un premier axe et
comportant un talon formant un élément,
le dispositif comprenant :
- une bague de commande pouvant glisser par rapport au corps selon un deuxième axe et
comportant une partie apte à venir en appui sur le talon de manière à déployer l'ailette,
cette partie formant un autre élément, le deuxième axe étant non parallèle et non
sécant avec le premier axe, et
- des moyens appartenant à l'un des deux éléments pour façonner l'autre élément lors
d'une translation selon le deuxième axe de la bague de commande vers le talon de l'ailette,
le corps comprenant une surface d'appui permettant à l'ailette de prendre appui lors
du façonnage, l'appui de l'ailette sur la surface d'appui correspondant à la position
déployée de l'ailette.
[0007] L'invention a également pour objet une munition comportant un dispositif d'ouverture
et de verrouillage d'un empennage tel que décrit précédemment.
[0008] L'invention a notamment pour avantage qu'elle permet de supprimer tout débattement
angulaire des ailettes en position déployée sans nécessiter de modifications de conception
substantielles.
[0009] L'invention sera mieux comprise et d'autres avantages apparaîtront à la lecture de
la description détaillée de modes de réalisation donnés à titre d'exemple, description
faite en regard de dessins annexés qui représentent :
- la figure 1, un exemple d'empennage équipant une munition selon une configuration
classique,
- la figure 2, dans une vue en coupe selon le plan longitudinal d'une ailette d'un empennage,
un exemple de dispositif d'ouverture et de verrouillage de l'empennage où l'ailette
est en position repliée,
- la figure 3, dans une vue similaire à celle de la figure 2, le dispositif de la figure
2 où l'ailette est en position déployée,
- la figure 4, dans une vue similaire à celle de la figure 2, un dispositif d'ouverture
et de verrouillage d'un empennage selon un premier mode de réalisation de l'invention
où une ailette est en position repliée,
- la figure 5, dans une vue similaire à celle de la figure 2, le dispositif de la figure
4 où l'ailette est en cours de déploiement,
- la figure 6, dans une vue similaire à celle de la figure 2, le dispositif de la figure
4 où l'ailette est en position déployée mais non verrouillée,
- la figure 7, dans une vue similaire à celle de la figure 2, le dispositif de la figure
4 où l'ailette est en position déployée et verrouillée,
- la figure 8, dans une vue similaire à celle de la figure 2, un dispositif d'ouverture
et de verrouillage d'un empennage selon un deuxième mode de réalisation de l'invention
où une ailette est en position déployée et verrouillée,
- la figure 9, dans une vue similaire à celle de la figure 2, une forme particulière
de réalisation du dispositif représenté à la figure 8,
- la figure 10, le dispositif représenté à la figure 9 dans une vue en coupe selon le
plan de coupe B-B de la figure 9.
[0010] La figure 1 représente un exemple d'empennage 1 équipant une munition 2 selon une
configuration classique. Selon cette configuration, l'empennage 1, ici représenté
en position ouverte, est disposé à l'arrière de la munition 2 relativement à son sens
de déplacement. La munition 2 est représentée schématiquement par un cylindre de révolution
selon un axe X.
[0011] L'empennage 1 comprend un corps 3 de diamètre sensiblement égal au diamètre de la
munition 2 et un ensemble d'ailettes 4 réparties uniformément en périphérie du corps
3. Dans l'exemple de la figure 1, l'empennage comprend huit ailettes 4, chaque ailette
étant séparée de ses voisines par un angle de 45°. Un empennage peut toutefois comprendre
un nombre quelconque d'ailettes sans sortir du cadre de l'invention. Chaque ailette
4 peut pivoter par rapport au corps 3 selon un axe qui lui est propre. Les axes sont
par exemple répartis dans un plan orthogonal à l'axe X. Une extrémité de chaque ailette
4 peut être insérée avec jeu dans une encoche 5 du corps 3. Le débattement latéral
des ailettes 4 est alors limité par des flancs des encoches 5. Les encoches 5 sont
par exemple aménagées au voisinage des axes d'ailettes.
[0012] La figure 2 représente un dispositif d'ouverture et de verrouillage d'un empennage
dans une vue en coupe selon le plan longitudinal de l'une des ailettes de l'empennage.
L'ailette 4 représentée sur la figure 2 peut pivoter par rapport au corps 3 selon
un axe Y, orthogonal à l'axe longitudinal X de la munition 2. Le dispositif d'ouverture
et de verrouillage comprend un poussoir 8 et une bague de commande 9, chacun pouvant
glisser par rapport au corps 3 selon l'axe X, par exemple par l'intermédiaire d'un
guide 10 du déplacement de la bague de commande. Le poussoir 8 peut être entraîné
en translation par une augmentation de pression d'un gaz et provoquer le déplacement
de la bague de commande 9. Cette augmentation de pression est par exemple provoquée
par un dispositif pyrotechnique, non représenté. La bague de commande 9 comporte une
partie 11 apte à venir en appui sur l'ailette 4 lors de sa translation. La partie
11 est formée de manière à permettre la rotation de l'ailette 4 autour de son axe
Y, c'est-à-dire son déploiement. En particulier, la partie 11 peut comporter un arrondi
12 rejoignant une surface cylindrique 13 sur laquelle vient s'appuyer l'ailette 4
à la fin de la course de la bague de commande 9, comme représenté à la figure 3. L'arrondi
12 peut également consister en toute autre forme permettant à l'ailette 4 de passer
progressivement de sa position repliée à sa position déployée. Dans l'exemple de la
figure 2, l'axe Y autour duquel pivote l'ailette 4 est orthogonal à l'axe X. Bien
entendu, la translation de la bague de commande 9 peut entraîner la rotation de l'ailette
4 sans orthogonalité entre les axes X et Y. De manière générale, l'axe Y doit être
non parallèle et non sécant avec l'axe X afin de permettre la création d'un mécanisme
de bras de levier.
[0013] La figure 3 représente, dans une vue similaire à celle de la figure 2, le dispositif
d'ouverture et de déploiement en position ouverte, c'est-à-dire lorsque l'ailette
4 est déployée. La position ouverte est notamment obtenue lorsque la bague de commande
9 est en fin de course, par exemple lorsqu'elle vient en butée contre l'ailette 4
par l'intermédiaire d'un épaulement 14. Dans cette position, l'ailette 4 repose sur
la surface 13. De cette manière, l'ailette 4 est empêchée de revenir dans sa position
repliée. Dans le sens opposé de rotation, l'ailette 4 peut être maintenue par une
surface d'appui 15 sur le corps 3. L'ailette est ainsi verrouillée. Cependant, dans
cet exemple de réalisation du dispositif d'ouverture et de verrouillage, l'ailette
4 n'est pas complètement bloquée du fait des jeux résiduels entre les différentes
pièces de liaison de l'empennage. Ces jeux résiduels sont gênants pour la précision
de la trajectoire de la munition 2, en particulier lorsque la munition est pilotée.
Les jeux résiduels comprennent notamment les jeux fonctionnels nécessaires à la translation
de la bague de commande 9 et à la rotation de l'ailette 4. Dans un souci de simplicité
de conception et afin d'assurer la simultanéité du déploiement des ailettes, la bague
de commande 9 est généralement commune à toutes les ailettes. Les jeux fonctionnels
doivent alors être suffisamment importants pour prendre en compte les tolérances des
différentes pièces. De plus, la bague de commande 9 est généralement poussée à très
grande vitesse, provoquant une rotation rapide de l'ailette 4 qui vient mater la surface
d'appui 15. Un jeu supplémentaire est alors introduit lors de l'ouverture de l'empennage
1. Par conséquent, même avec des jeux fonctionnels ajustés, les jeux résiduels sont
souvent importants.
[0014] De manière à supprimer tout jeu résiduel, dans le dispositif d'ouverture et de verrouillage
d'un empennage selon l'invention, chaque ailette 4 comporte un talon sur lequel vient
s'appuyer la partie 11 de la bague de commande 9 lors de l'ouverture de l'empennage
1, le talon formant un élément et la partie 11 formant un autre élément, et le dispositif
comporte des moyens appartenant à l'un des deux éléments pour façonner l'autre élément
lors de la translation de la bague de commande 9 vers le talon de l'ailette. En d'autres
termes, soit la partie 11, soit le talon comporte des moyens pour façonner la matière
avec laquelle il entre en contact, en l'occurrence, le talon ou la partie 11, respectivement.
Par façonnage, on entend toute modification de la forme d'une pièce, notamment par
déformation, élastique ou plastique, ou par usinage.
[0015] Les figures 4 à 7 illustrent, dans une vue analogue à celle de la figure 2, un dispositif
d'ouverture et de verrouillage d'un empennage selon un premier mode de réalisation
de l'invention.
[0016] On se tourne dans un premier temps vers la figure 4 où le dispositif est représenté
alors que l'ailette 4 est en position repliée. Le dispositif représenté à la figure
4 diffère essentiellement du dispositif représenté aux figures 2 et 3 en ce que l'ailette
comprend un talon 16 faisant saillie en direction de la bague de commande 9 lorsque
l'ailette 4 est en position repliée et en ce que la partie 11 présente un profil en
outil de coupe entre la surface 13 et une surface d'attaque 17, par exemple un chanfrein
ou un arrondi. Ce profil en outil de coupe forme les moyens pour façonner le talon
16. Avantageusement, le matériau de la bague de commande 9 présente une résistance
mécanique plus élevée que celle du matériau de l'ailette 4, par exemple dans un rapport
sensiblement égal à trois pour un. A titre d'exemple, la bague de commande peut être
réalisée en acier de résistance mécanique sensiblement égale à 1200 MPa et l'ailette
peut être réalisée en aluminium de résistance mécanique sensiblement égale à 400 MPa.
[0017] Dans une forme particulière de réalisation, le profil en outil de coupe comporte
plusieurs dents 20 formant une broche. De manière générale, le profil en outil de
coupe peut être réalisé selon les règles usuelles appliquées aux outils de coupe,
notamment en ce qui concerne la forme des dents 20.
[0018] La figure 5 illustre le dispositif représenté à la figure 4 alors que l'ailette 4
est en cours de déploiement. Conformément à cette figure, la bague de commande 9 a
commencé sa translation et le talon 16 se trouve en appui sur la surface d'attaque
17.
[0019] La figure 6 montre le même dispositif que celui représenté aux figures 4 et 5, lorsque
l'ailette 4 est en position déployée. Dans la mesure où le talon 16 forme une proéminence,
la partie 11 exerce une pression contre le talon 16 par l'intermédiaire de l'une des
dents 20. Cette pression fait naître une force qui, par un mécanisme de bras de levier,
maintient l'ailette 4 en appui sur la surface 15. Cette position d'ailette correspond
à une position dite de pleine ouverture, l'ailette 4 étant complètement déployée.
Le talon 16 est alors usiné progressivement par les dents 20 au fur et à mesure de
l'avance de la bague de commande 9 jusqu'à venir en appui sur la surface 13. La bague
de commande 9 continue sa course jusqu'à ce que l'épaulement 14 vienne en butée contre
l'ailette 4, comme représenté à la figure 7. Pendant toute la phase d'avance de la
bague de commande 9, l'ailette 4 est maintenue en pression contre la surface 15, cette
pression résultant notamment de l'effort d'usinage. Ainsi, l'ailette 4 est ajustée
serré, c'est-à-dire sans jeu, par rapport au corps 3. En l'occurrence, même en cas
de matage du corps 3 ou de l'ailette 4 au niveau de la surface 15, l'ailette 4 reste
sous contrainte à la fin de son déploiement, l'effet du matage ayant été pris en compte
lors de l'usinage du talon 16. Par ailleurs, le fait que l'ailette 4 reste sous contrainte
permanente permet d'assurer la fonction antiretour, et donc le verrouillage de l'empennage.
En effet, la pression exercée par le talon 16 sur la surface 13 permet de générer
des forces de frottement s'opposant à un éventuel retrait de la bague de commande
9.
[0020] Le dispositif d'ouverture et de verrouillage selon l'invention est particulièrement
bien adapté à un empennage où la bague de commande est commune à toutes les ailettes.
De fait, les talons sont usinés par la bague de commande en fonction de la quantité
de matière à enlever localement afin d'obtenir un ajustement serré entre la bague
de commande et chaque ailette. Les contraintes dimensionnelles sur les différentes
pièces de l'empennage peuvent être relâchées, les jeux dus aux dispersions géométriques
des pièces étant compensés par l'usinage du talon.
[0021] La figure 8 illustre, dans une vue analogue à celle des figures 2 à 7, un dispositif
d'ouverture et de verrouillage d'un empennage selon un deuxième mode de réalisation
de l'invention, l'ailette 4 étant complètement déployée. Selon ce mode de réalisation,
ce n'est plus la bague de commande 9 qui est pourvue de moyens pour façonner le talon
16, mais c'est le talon 16 qui est pourvu de moyens pour façonner la bague de commande
9. Le matériau de l'ailette 4 est alors plus résistant que le matériau de la bague
de commande 9, par exemple sensiblement trois fois plus résistant. Dans le dispositif
représenté aux figures 8 et 9, les moyens pour façonner la bague de commande 9 comprennent
un profil en outil de coupe. Plus précisément, le talon 16 est muni de dents 20 qui
viennent usiner la bague de commande 9 lors du déploiement de l'ailette 4. Comme pour
le dispositif selon le premier mode de réalisation, l'ailette 4 vient en appui contre
la surface 15 du corps 3 et est maintenue sous pression pendant toute la phase d'avance
de la bague de commande 9, soit jusqu'à ce que l'épaulement 14 vienne en butée contre
l'ailette 4. A la fin de la course de la bague de commande 9, l'ailette 4 reste sous
contrainte entre la surface d'appui 15 et la bague de commande 9. Il n'y a donc aucun
jeu angulaire entre l'ailette 4 et le corps 3. Par ailleurs, lors de l'avance de la
bague de commande 9, des entailles 21 sont formées sur la surface 13 par les dents
20. En fin de course de la bague de commande 9, les dents 20 restent ajustées sans
jeu dans ces entailles 21. Dans le cas où la bague de commande 9 est monobloc, les
ailettes 4 se trouvent solidarisées au niveau de leur talon 16, ce qui limite considérablement
les déplacements relatifs entre les ailettes et, par suite, le débattement latéral
de chaque ailette par rapport au corps. Par conséquent, par rapport au premier mode
de réalisation, ce deuxième mode de réalisation présente l'avantage de diminuer le
débattement latéral des ailettes.
[0022] Les figures 9 et 10 illustrent une forme particulière de réalisation du dispositif
d'ouverture et de verrouillage d'un empennage selon le deuxième mode de réalisation.
La figure 9 représente le dispositif dans une vue analogue à celle des figures 2 à
8 et la figure 10 représente le dispositif dans une vue en coupe selon le plan de
coupe B-B de la figure 9, l'ailette 4 étant déployée. Le dispositif selon cette forme
particulière de réalisation se distingue essentiellement du dispositif représenté
à la figure 8 en ce que le guide 10 comporte une rainure 22 orientée selon l'axe X
et en ce que la bague de commande 9 comporte un doigt 23 venant en saillie dans la
rainure 22. La présence du doigt 23 dans la rainure 22 permet de réduire encore le
débattement latéral des ailettes 4 par rapport au corps 3. En effet, le doigt 23,
rendu solidaire de l'ailette 4 par le biais des entailles 21, forme un point de contact
supplémentaire avec le corps 3, ce point de contact étant relativement éloigné des
surfaces de contact latérales 24 et 25 de l'ailette 4 avec les flancs de l'encoche
5 réalisée dans le corps 3. Tout autre mécanisme équivalent au doigt 23 et à la rainure
22 peut être prévu au niveau de la liaison cinématique entre la bague de commande
9 et le corps 3 de manière à réduire le débattement latéral des ailettes 4 par rapport
au corps 3 une fois que les ailettes 4 sont déployées. En particulier, le doigt 23
et la rainure 22 peuvent être substitués par une queue d'aronde.
[0023] Dans les différents exemples de réalisation du dispositif d'ouverture et de verrouillage
d'un empennage, on a considéré que la course de la bague de commande 9 était stoppée
lorsque l'épaulement 14 venait en butée contre l'ailette 4. Cependant, la course de
la bague peut être stoppée par tout mécanisme de butée équivalent. Celui-ci peut par
exemple consister en un épaulement ménagé sur le guide 10 et contre lequel peut venir
s'appuyer la bague de commande 9.
[0024] Par ailleurs, dans les différents exemples représentés du dispositif d'ouverture
et de verrouillage, le façonnage de la bague de commande 9 par le talon 16 ou du talon
16 par la bague de commande 9 a toujours été considéré comme un usinage, c'est-à-dire
un enlèvement local de matière par un outil de coupe. Cependant, le façonnage au sens
de l'invention doit être entendu de façon large. Il peut correspondre à une déformation
locale de matière due à une pression générée lors du déplacement relatif des pièces
de l'empennage 1. La déformation peut être plastique ou élastique. Elle peut concerner
le talon 16 de l'ailette 4 ou la partie 11 de la bague de commande 9. L'enlèvement
local de matière, formant par exemple les entailles 21, se traduit dans ce cas par
une déformation sensiblement équivalente du talon 16 ou de la partie 11. Bien entendu,
le dispositif d'ouverture et de verrouillage peut également être conçu de manière
à prévoir une déformation à la fois du talon 16 et de la partie 11. Plus généralement,
toute pièce située entre la surface d'appui 15 et le guide 10 peut être conçue de
manière à se déformer lors du déploiement des ailettes 4.
1. Dispositif d'ouverture et de verrouillage d'un empennage apte à équiper une munition
(2),
caractérisé en ce que l'empennage (1) comprend :
- un corps (3), et
- au moins une ailette (4) pouvant pivoter par rapport au corps (3) selon un premier
axe (Y) et comportant un talon (16) formant un élément,
le dispositif comprenant :
- une bague de commande (9) pouvant glisser par rapport au corps (3) selon un deuxième
axe (X) et comportant une partie (11) apte à venir en appui sur le talon (16) de manière
à déployer l'ailette (4), cette partie (11) formant un autre élément, le deuxième
axe (X) étant non parallèle et non sécant avec le premier axe (Y), et
- des moyens (20) appartenant à l'un des deux éléments (11, 16) pour façonner l'autre
élément (11, 16) lors d'une translation selon le deuxième axe (X) de la bague de commande
(9) vers le talon (16) de l'ailette (4),
le corps (3) comprenant une surface d'appui (15) permettant à l'ailette (4) de prendre
appui lors du façonnage, l'appui de l'ailette (4) sur la surface d'appui (15) correspondant
à la position déployée de l'ailette (4).
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'un premier des deux éléments (11, 16) présente un profil en outil de coupe, ce profil
formant les moyens (20) pour façonner l'autre élément (11, 16), le matériau du premier
élément (11, 16) présentant une résistance mécanique plus élevée que celle du matériau
de l'autre élément (11, 16).
3. Dispositif selon la revendication 2, caractérisé en ce que le matériau du premier élément (11, 16) présente une résistance mécanique sensiblement
trois fois plus élevée que celle du matériau de l'autre élément (11, 16).
4. Dispositif selon l'une des revendications 2 et 3, caractérisé en ce que le profil en outil de coupe comporte plusieurs dents (20) formant une broche.
5. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que le premier axe (Y) est sensiblement orthogonal au deuxième axe (X).
6. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que le corps (3) comporte un guide (10) du déplacement en translation de la bague de
commande (9) permettant de réduire le débattement latéral de l'ailette (4) par rapport
au corps (3).
7. Dispositif selon la revendication 6, caractérisé en ce que le premier des deux éléments (11, 16) est le talon (16) et l'autre élément est la
partie (11) de la bague de commande (9) apte à venir en appui sur le talon (16), le
guide (10) comportant une rainure (22) orientée selon le deuxième axe (X) et la bague
de commande (9) comportant un doigt (23) venant en saillie dans la rainure (22).
8. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que la bague de commande (9) comporte un épaulement (14) venant en appui sur l'ailette
(4) à la fin du façonnage.
9. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il comprend plusieurs ailettes (4) réparties sensiblement uniformément autour du deuxième
axe (X), le corps (3) comprenant une surface d'appui (15) permettant à chaque ailette
(4) de prendre appui lors du façonnage, l'appui de chaque ailette (4) sur sa surface
d'appui (15) respective correspondant à la position déployée de l'ailette (4),la bague
de commande (9) venant en appui sur chacun des talons (16) d'ailettes (4).
10. Munition comportant un dispositif d'ouverture et de verrouillage d'un empennage (1)
selon l'une quelconque des revendications précédentes.