[0001] La présente invention a pour objet un bracelet formé d'éléments articulés entre eux,
en particulier de maillons dont certains au moins sont de préférence réalisés au moins
en partie en un matériau de faible résilience. L'invention vise également une utilisation
particulière d'un tel bracelet pour des montres, des pièces de bijouterie, voire des
ornements.
[0002] L'intégration dans les bracelets de matériaux durs et présentant généralement une
faible résilience, à savoir de matériaux sensibles aux chocs mécaniques, vise essentiellement
à apporter une grande durabilité (résistance aux rayures et à l'usure) ainsi qu'une
plus-value d'ordre esthétique à l'objet qu'ils garnissent. Ce dernier est généralement
constitué d'une ossature métallique qui lui est nécessaire afin de pouvoir résister
aux sollicitations mécaniques importantes, de type accidentel, telles que celles qui
interviennent lors d'une chute.
[0003] Au contraire des métaux et alliages obtenus par coulage, les matériaux tels que ceux
réalisés par solidification à chaud d'une pâte ou d'une poudre comprimée, présentent
généralement une faible résilience et sont donc particulièrement sensibles aux chocs
mécaniques. Cette sensibilité résulte de l'absence de déformations plastiques de ces
matériaux lors d'impacts. Cette particularité conduit les pièces qui sont constituées
de tels matériaux à une rupture dite fragile.
[0004] Parmi les matériaux fragiles, définis comme tels dans des conditions de température
normale et à des vitesses d'impact réduites, on citera en exemple le métal dur fritté,
tout type de céramique dont la zircone, le verre ainsi que des minéraux comme le saphir
ou le rubis.
[0005] Les documents
EP 586 981 et
EP 347 841 décrivent des bracelets à maillons, notamment pour montre-bracelet, dont les parties
apparentes sont formées d'éléments décoratifs réalisés en matériaux durs, tel que
la céramique ou le métal dur fritté. Le bracelet comporte une armature réalisée par
des maillons en matière usinable telle que l'acier. Dans les deux cas, les éléments
en céramique ne sont destinés qu'à recouvrir les maillons de l'armature qui supportera
tous les efforts mécaniques appliqués au bracelet. Ainsi, les contraintes mécaniques
que subissent ces éléments décoratifs sont fortement limitées.
[0006] Le document
US 2002/0009019 suggère une autre construction de bracelets formés d'une succession de maillons en
céramique, chacun formant une entité constituée d'une maille centrale bordée de deux
mailles latérales désaxées par rapport à la première. Ces trois mailles sont maintenues
les unes aux autres par le biais d'un axe fileté en ses extrémités, lesquelles sont
destinées à venir se visser dans des taraudages moulés dans les mailles latérales.
Les articulations et l'assemblage des différents maillons successifs sont obtenus
par une barrette ressort traversant la maille centrale et pourvue d'un organe élastique
logé dans sa partie centrale. Cet organe est destiné à écarter deux tenons, montés
coulissants aux extrémités de la barrette, afin qu'ils puissent venir s'insérer dans
des logements ménagés en correspondance dans les mailles latérales.
[0007] Le principal inconvénient d'un tel mode de réalisation découle du fait que ce genre
de bracelet conduit à une rupture d'une ou plusieurs mailles en céramique, tel que
cela a pu être constaté lors de tests reproduisant des chutes accidentelles d'une
montre rattachée à ce type de bracelet. Lors d'une telle chute, la masse que représente
le boîtier additionné de celle du mouvement de la montre, engendre de grands efforts
sur les axes ou barrettes du bracelet, principalement par un effet de bras de levier
entre le point d'impact au sol du bracelet et le fixage de ce dernier à la carrure
de la montre. La localisation de la rupture se présente presque systématiquement au
niveau des axes d'articulation des maillons. Des simulations ont montré que d'importantes
contraintes sont concentrées dans les angles d'entrée des trous de mailles en céramique.
Il a également été remarqué que toutes les ruptures avaient lieu au voisinage direct
des axes, sur les bords des mailles de céramique. La rupture d'une maille ou d'un
maillon d'un tel bracelet rend ce dernier inutilisable et génère des frais de réparation
non négligeables nécessitant le remplacement des éléments cassés.
[0008] L'objet de la présente invention a pour but d'obvier aux inconvénients précités en
réalisant, conformément à ce qu'énonce la revendication 1, un bracelet comprenant
une pluralité d'éléments articulés entre eux, appelés maillons et formés chacun d'au
moins une maille et comportant au moins un logement destiné à recevoir un organe de
liaison associant les mailles et/ou les maillons entre eux. Ce bracelet présente une
conception qui rend les mailles moins sensibles aux chocs mécaniques accidentels.
[0009] Certaines mailles sont de préférence au moins en partie réalisées en un matériau
fragile, tel que la céramique, un métal dur fritté, le verre ou un minéral de type
saphir ou rubis par exemple. Les éléments articulés de ce bracelet seront de préférence
engagés les uns dans les autres de façon à être étroitement reliés entre eux par les
organes de liaison, à savoir des organes ou axes d'articulation et éventuellement
des tiges d'assemblage. De préférence au nombre de deux ou trois, ces organes de liaison
sont logés dans la ou les mailles du maillon, chacun dans un logement formé d'au moins
un trou de maille.
[0010] Selon l'invention, au voisinage immédiat des extrémités ouvertes d'au moins certains
trous de mailles, de préférence de mailles de faible résilience et en particulier
au moins des trous réservés au passage d'un axe d'articulation, il est prévu un débattement
de l'organe de liaison qui, en cet endroit, empêche localement cet organe d'entrer
en contact avec la maille. Ainsi et selon le mode de réalisation préféré de l'invention,
chaque débattement offre, au voisinage direct des bords des mailles desquelles font
saillie les organes de liaison, un espace libre ou du moins un intervalle qui empêche
de transmettre à ces mailles les efforts concentrés sur ces organes en ces extrémités,
lorsque ces derniers sont soumis à des sollicitations mécaniques.
[0011] Avantageusement, ce moyen évite toute rupture des mailles qui, par nature ou en raison
des conditions de température anormales dans lesquelles elles pourraient être placées,
sont ou deviennent sensibles aux impacts mécaniques.
[0012] Selon le mode de réalisation préféré, la liberté ou l'amplitude de mouvement ainsi
réservée à l'organe de liaison par ce moyen de débattement est obtenue par réduction
de sa section transversale au droit de l'ouverture du trou ménagé dans la maille.
Une telle réduction peut être réalisée par l'usinage sur cet organe d'une gorge pouvant
présenter différentes largeurs et/ou profils en fonction des performances recherchées.
Un tel organe, aussi appelé axe à gorges, comprendra au moins autant de gorges qu'il
y a d'extrémités ouvertes parmi l'ensemble des mailles fragiles qu'il traverse.
[0013] D'autres avantages et spécificités apparaîtront à la lumière de la description qui
va suivre et qui se réfère à un mode de réalisation préféré de l'objet de l'invention
ainsi qu'à des variantes, pris à titre nullement limitatif et illustrés schématiquement
et à titre d'exemple par les figures annexées dans lesquelles:
La figure 1 est une vue en perspective et en coupe partielle d'une portion de bracelet
selon le mode de réalisation préféré de l'invention.
La figure 2 est une vue en coupe verticale du bracelet selon la ligne II-II de la
figure 1.
Les figures 3a à 3d sont des vues agrandies de différents profils de gorges que peuvent
adopter les axes et/ou tiges liant les mailles ou maillons du bracelet.
La figure 4 est une vue similaire à la figure 2 mais dans laquelle le bracelet comprend
en variante que trois rangées de mailles.
La figure 5 est une variante de l'illustration représentée à la figure 4.
[0014] En référence à la figure 1, celle-ci illustre une portion de bracelet 1 dans une
vue en perspective et en coupe partielle. Tel que représenté, ce bracelet est un bracelet
de montre réalisé sur une conception à cinq rangées R
1 à R
5 de mailles 2, 3, 4 formant une pluralité d'éléments articulés entre eux. Selon cet
arrangement, les mailles dites de bord 2, situées sur les rangées R
1 et R
5, ainsi que les mailles dites de centre 3, disposées sur la rangée R
3, sont judicieusement réalisées dans des matériaux résilients tels que des métaux
(acier, or, titane, etc...) ou des alliages. Par cette disposition, les mailles situées
sur les rangées R2 et R4, appelées mailles intermédiaires 4, se trouvent ainsi protégées
par les rangées de mailles adjacentes. Pour cette raison, ce sont ces mailles intermédiaires
qui seront préférentiellement choisies pour être réalisées au moins en partie en matériau
de faible ou de moindre résilience. De préférence les mailles intermédiaires 4 seront
entièrement fabriquées en céramique, plus particulièrement en zircone connue comme
étant une céramique dite technique ou industrielle. On comprendra bien sûr que d'autres
matériaux pourraient également servir à l'exécution de ces mailles. Parmi ces matériaux,
on préférera encore le saphir ou le rubis au métal dur fritté, par exemple.
[0015] Les différentes mailles 2, 3, 4 sont reliées les unes aux autres par au moins un
organe de liaison 10 en particulier par trois organes de liaison 10, 11, 12 comme
illustré dans la figure 1. A l'exception de quelques maillons singuliers, tels que
le fixage 5 situé entre les cornes de la carrure de la montre, voire les maillons
de liaison rattachés au fermoir du bracelet, les éléments articulés du bracelet comportent
chacun au moins deux organes de liaison, en particulier deux axes d'articulation 10.
Chacun de ces organes de liaison est commun à plusieurs mailles, notamment à toutes
les mailles d'une même lignée ainsi qu'à certaines mailles des lignées adjacentes
amont et aval. On précisera à ce propos, que les lignées ainsi définies correspondent
à une succession de mailles adjacentes formant une ligne transversale aux rangées
R
1 à R
5. Les adjectifs amont et aval font quant à eux référence à l'éloignement de l'élément
considéré par rapport au fixage 5 ou aux mailles de fixage intermédiaire 6 qui sont
des mailles particulières destinées à relier le bracelet 1 à la carrure de la montre
(non illustrée). Ainsi, par rapport à un point donné, les mailles situées en amont
seront plus proches du fixage que les mailles situées en aval.
[0016] Les mailles de bords 2 et la maille de centre 3 d'une même lignée sont alignées et
maintiennent entre elles deux mailles intermédiaires 4 qui se trouvent décalées vers
l'aval par rapport à cet alignement. L'ensemble de ces cinq mailles forme à lui seul
l'entité que l'on appellera maillon 7 et qui est illustrée dans la figure 1 par la
ligne de contour représentée en trait interrompu. Les maillons 7 constituent les éléments
articulés du bracelet. Ils comportent chacun au moins une maille. Les mailles d'un
même maillon sont maintenues ensemble de manière rigide, c'est à dire sans articulation
entre elles, par au moins une tige appelée tige d'assemblage 11, préférentiellement
par deux tiges d'assemblage 11 et 12. Vu que les maillons 7 sont tous similaires les
uns les autres et compte tenu des positions décalées vers l'aval des mailles intermédiaires
4, les maillons 7 peuvent s'imbriquer les uns dans les autres, c'est-à-dire s'engager
les uns dans les autres pour être étroitement liés, et être assemblés d'amont en aval
en un chaînage articulé par le biais des axes 10. Ces derniers sont définis comme
étant précisément des axes d'articulation qui confèrent à deux maillons adjacents
une articulation cylindrique de type simple, comparable à une charnière.
[0017] Les éléments articulés 7 comportent chacun au moins un logement formé d'au moins
un trou 15, mieux visible sur les figures 2, 4 et 5, pour y recevoir un organe de
liaison 10, 11, 12. De préférence et comme illustré sur la figure 1, ces organes sont
dissimulés dans les mailles qu'ils relient. Ils ne sont donc pas apparents sur les
faces extérieures des mailles de bord 2, ni même visibles entre les mailles 2, 3,
4 en raison du très faible jeu interstitiel entre ces mailles. Ces dernières sont
donc avantageusement pourvues de trous borgnes 15', alors que les trous 15 des mailles
de centre 3 ou des mailles intermédiaires 4 sont de type traversant pour permettre
le passage des organes de liaison 10, 11, 12. D'une façon générale, les trous 15 et
15' d'une même lignée forment un logement pour un organe de liaison.
[0018] En référence à la figure 2, celle-ci représente le bracelet à cinq rangées de la
figure précédente, dans une vue en coupe verticale selon la ligne II-II de la figure
1. Selon cette ligne II-II, la coupe intervient sur l'axe d'articulation 10. On remarquera,
qu'au moins à chaque extrémité ouverte 16 des trous 15 ménagés dans les mailles intermédiaires
4, en l'occurrence les mailles dites de faible résilience, se trouve un débattement
20 de l'organe d'assemblage qui traverse ces extrémités ouvertes ou embouchures des
trous 15. A toutes fins utiles, on précisera que le terme embouchure, employé ici
comme synonyme de l'extrémité ouverte 16 du trou 15, désigne la zone située au voisinage
immédiat de l'entrée ou de la sortie de ce trou de maille.
[0019] Par ce biais, le moyen qu'offre le débattement 20 de l'organe de liaison en question
empêche ce dernier de venir au contact de la maille à un endroit situé à proximité
de l'ouverture du trou de la maille. Ainsi, lorsque cet axe ou organe de liaison est
soumis à une contrainte de déformation élastique qui induirait localement, à l'interface
de deux mailles ou portions de maille disposées côte à côte, une flexion du tronçon
correspondant de cet organe, tout contact entre ce tronçon et la maille peut être
avantageusement évité. De ce fait, le premier point d'appui entre la maille et l'organe
de liaison est déplacé en direction de la partie centrale de la maille. En repoussant
cet appui vers l'intérieur de la maille, on évite ainsi les effets dits de bord qui
génèrent sur la maille des concentrations de contraintes importantes aux ouvertures
et entraîneraient une fatigue ou une rupture prématurée de la maille lorsque le maillon
du bracelet est soumis à un choc mécanique.
[0020] Selon le mode de réalisation préféré, le débattement 20 résulte d'un intervalle ou
dégagement situé entre l'organe de liaison et la maille correspondante. Cet éloignement
ou distance de séparation est obtenu par réduction de la section transversale de l'organe
de liaison au droit de l'extrémité ouverte 16, par l'accommodement sur l'organe de
liaison d'une gorge 21 dont le profil peut être celui d'une gorge 21 droite, d'une
gorge 21 chanfreinée, d'une gorge 21 à bords arrondis, d'une gorge 21 à courbure progressive
ou encore d'une gorge 21 formée d'une combinaison de ces géométries. Ces différentes
formes de gorges sont illustrées à titre d'exemple aux figures 3a à 3d. Les figures
3c et 3d montrent des combinaisons où la gorge 21 est d'un côté chanfreinée et de
l'autre possède un bord arrondi, respectivement un bord à courbure progressive. Avantageusement,
une gorge qui présente une courbure progressive sur son côté orienté en direction
de l'intérieur de la maille permet, lorsque la portion de l'organe de liaison qui
la traverse est soumise à une contrainte mécanique, de répartir graduellement la sollicitation
de la maille sur une plage s'étendant de sa partie centrale jusque vers les bords
de cette maille. Grâce à cette répartition graduelle, toute concentration des efforts
dans les bords de la maille peut être évitée, du moins limitée, de manière très probante.
[0021] Une telle courbe progressive pourrait être celle adoptée par la forme d'une portion
de tonneau. Avantageusement, cette forme permet de solliciter davantage le centre
de la maille plutôt que ses bords lorsqu'une déformation élastique survient dans la
portion de l'organe d'assemblage traversant cette maille. Ainsi, cette forme favorise
au mieux la répartition des contraintes mécaniques le long de la portion de cet organe.
De plus, en termes de défaillances mécaniques, il a été constaté que la géométrie
en tonneau sollicite davantage les organes de liaison que les mailles.
[0022] De préférence, tous les organes de liaison 10, 11, 12 seront de section circulaire
et auront un diamètre extérieur compris entre 1.0 et 2.0 mm, plus particulièrement
entre 1.4 et 1.6 mm. Le diamètre au fond des gorges 21 des axes à gorges sera réduit
d'une valeur comprise entre 5% et 25%, plus particulièrement entre 11% et 15%, du
diamètre extérieur de l'axe. Ce dernier peut en outre varier le long de l'axe, notamment
lorsque le diamètre des trous des mailles de centre diffère quelque peu de celui des
trous des mailles de bord. Les valeurs équivalentes à un diamètre extérieur de 1.5
mm pour une gorge dont le diamètre minimum est de 1.3 mm seront privilégiées car elles
correspondent au meilleur compromis entre la résistance de l'axe et l'importance du
dégagement résultant de la gorge. En effet, de telles dimensions permettent d'obtenir
de bonnes performances en termes de résistance aux chocs en laissant un espace interstitiel
suffisant entre le fond de la gorge et le bord de la maille, à l'ouverture du trou
de l'axe lors de la flexion sous charge de celui-ci. Ce jeu reste dans tous les cas
effectif, même en tenant compte des tolérances appliquées aux cotes fonctionnelles
du diamètre de perçage du trou et des diamètres sur l'axe.
[0023] Dans une variante illustrée à la figure 5, le débattement 20 de l'axe pourrait être
constitué d'un espace libre ou dégagement obtenu par l'arrangement, dans la maille,
d'un cône d'entrée ouvert vers l'extérieur de cette maille et situé à l'ouverture
du trou réservé au passage de l'organe d'assemblage. Un tel cône d'entrée consisterait
en un évasement ou élargissement prononcé de l'orifice de l'ouverture du trou de maille
et permettrait également de réduire, bien que moins efficacement, les effets de bord
sur cette maille tout en ayant un organe de liaison dépourvu de gorge au droit des
extrémités ouvertes. D'une façon plus générale, ce dégagement pourrait être défini
comme étant une évasure 22 de l'extrémité ouverte 16. On précisera encore qu'un simple
chanfrein, tel que celui visible sur les mailles 2 ou 3 de la figure 2, ne constitue
nullement un dégagement au sens où il faut le comprendre ici, à savoir un débattement
suffisamment efficace pour remplir la fonction que la présente invention lui attribue.
En effet, tout simple chanfrein aura pour seul but de faciliter l'engagement de l'organe,
d'éliminer les bavures d'usinage ou pourra simplement découler d'un impératif dans
le cas par exemple d'une fabrication issue par un procédé de moulage.
[0024] Suivant un autre mode de réalisation, le débattement pourrait être obtenu par un
organe torique ou cylindrique tel qu'un manchon, réalisé dans une matière très résiliente
et qui permettrait de faire office d'amortisseur. Une telle matière serait donc capable
d'absorber les contraintes mécaniques survenant dans l'organe de liaison afin d'éviter
de les transmettre à la maille ou du moins de générer une concentration d'efforts
dans ses bords. Pour ce faire, ce manchon pourrait être disposé autour de l'organe
de liaison, dissimulé dans les bords de la maille, au voisinage des extrémités ouvertes
du trou réservé à cet organe. En variante, en plaçant ce manchon dans une gorge de
l'organe de liaison, il pourrait également remplir l'intervalle qui sépare le fond
de la gorge de la paroi ou surface intérieure du trou de la maille en son extrémité
ouverte.
[0025] Selon un mode de réalisation combiné, il pourrait être également possible, en plus
du moyen de débattement 20 constitué par les gorges 21 de l'organe de liaison, d'élargir
l'extrémité ouverte du trou 15 duquel cet axe fait saillie par un cône d'entrée ouvert
vers l'extérieur de la maille.
[0026] Dans tous les cas, le débattement 20 de l'organe d'assemblage en question vise à
répartir toute sollicitation transmise à la maille, par suite d'efforts induits dans
l'organe de liaison, sur une plage s'étendant de la partie centrale de cette maille
jusqu'aux bords de cette dernière. A toutes fins utiles, on notera que le terme débattement
définit ici l'amplitude du mouvement possible de l'organe de liaison, en particulier
des portions de cet organe situées en vis-à-vis des extrémités ouvertes 16, autour
de sa position d'équilibre matérialisée par l'axe du logement dans lequel il repose.
[0027] Tel qu'illustré à la figure 1, les tiges d'assemblage 11 et 12 sont dépourvues de
gorges 21 au droit des extrémités ouvertes 16. Toutefois, cela n'exclut en rien l'agencement
dans le présent bracelet 1 d'une ou plusieurs tiges d'assemblage 11, 12 semblables
ou identiques à l'axe d'articulation 10. D'une manière plus générale, il pourrait
être envisagé de prévoir pour chaque extrémité ouverte 16 quelle qu'elle soit, un
débattement 20 de l'organe de liaison qui en fait saillie. Ainsi, tous les organes
10, 11, 12 d'assemblage des mailles 2, 3, 4, pourraient être des organes pourvus de
gorges 21 tels que décrits précédemment. La résistance et la performance finale des
maillons du bracelet s'en trouveraient ainsi encore améliorées.
[0028] De préférence encore, les tiges d'assemblage 11, 12 peuvent être de surfaces lisses
ou être pourvues de portées moletées afin d'améliorer leur tenue au sein des mailles
qu'elles relient. En particulier, de telles portées moletées seront de préférence
situées aux extrémités des tiges d'assemblage destinées à venir se loger dans les
trous 15' des mailles de bord 2. Aussi, les tiges d'assemblage 11, 12 dépourvues de
gorges 16 seront maintenues chassées au sein des mailles, contrairement aux axes à
gorge qui, pour éviter tout flambage, seront de préférence ajustés avec un léger serrage
dans les trous 15 durant leur montage.
[0029] La figure 4 illustre une variante de la conception des mailles du bracelet 1, selon
une vue similaire à la figure 2 mais dans laquelle l'arrangement des mailles ne comprend
que trois rangées R
1' , R
2', R
3'. Ainsi, si les mailles de bord 2 restent inchangées, les mailles de centre et les
mailles intermédiaires d'une même lignée sont remplacées ici par une seule maille
intermédiaire 4', réalisée de préférence en un matériau de faible résilience. Au travers
de cette figure, on remarquera que l'objet de la présente invention n'est nullement
tributaire de l'arrangement des mailles au sein des différents maillons du bracelet,
ni du nombre de ces dernières, ni de la matière dans laquelle elles sont réalisées.
[0030] Grâce à la solution apportée par l'invention, il a été constaté, lors de tests effectués
sur un bracelet conforme à celui représenté à la figure 1, que le bracelet était capable
de résister à des contraintes découlant d'un impact d'une montre équipée de ce bracelet
et pesant 240g sur un bloc en chêne après être lâché d'une hauteur de 1.3m. Ces résultats
ont montré que l'objet de l'invention permet d'augmenter les performances de résistance
aux chocs du bracelet d'un facteur de 2.5 par rapport à un bracelet dont les axes
d'articulation sont dépourvus de gorges aux ouvertures des trous de mailles qu'ils
traversent. En effet, une rupture des mailles intermédiaires au niveau des axes d'articulation
est systématiquement constatée à des hauteurs inférieures à 0.5m pour de tels bracelets.
[0031] On notera encore que l'objet de l'invention a été développé en premier lieu pour
résoudre le problème de rupture de mailles en céramique lors de chocs accidentels
sur le bracelet. Cependant, on remarquera que la solution proposée s'appliquerait
tout aussi bien à des bracelets dont les mailles ne sont pas particulièrement sensibles
aux chocs mécaniques. Ainsi, dans le cas où les mailles du bracelet seraient toutes
réalisées en métal, par exemple en acier, en or ou dans un alliage quelconque, la
solution apportée par la présente invention contribuerait également à éviter les effets
de bord dans les mailles et à soulager ainsi les extrémités ouvertes des trous des
organes de liaison, d'une fatigue découlant d'une concentration d'efforts peu souhaitable.
1. Bracelet (1) comprenant une pluralité d'éléments articulés (7) entre eux qui comportent
chacun au moins une maille (2, 3, 4, 4') et au moins un logement formé d'au moins
un trou (15, 15') pour y recevoir un organe de liaison (10, 11, 12), caractérisé en ce qu'au voisinage d'extrémités ouvertes (16) d'au moins certains desdits trous (15, 15'),
il est prévu un débattement (20) de l'organe de liaison (10, 11, 12) empêchant en
ce lieu tout contact entre ce dernier et lesdites mailles (2, 3, 4, 4').
2. Bracelet (1) selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit organe de liaison est un axe d'articulation (10) ou une tige d'assemblage (11,
12) et en ce que ledit débattement (20) est obtenu par une réduction locale (21) de la section transversale
de cet organe de liaison (10, 11, 12).
3. Bracelet (1) selon la revendication 2, caractérisé en ce que ladite réduction locale possède un profil qui est celui d'une gorge (21) droite,
d'une gorge (21) chanfreinée, d'une gorge (21) à bords arrondis ou à courbure progressive
ou encore d'une gorge (21) formée d'une combinaison de ces profils.
4. Bracelet selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit débattement (20) est obtenu par un dégagement formant une évasure (22) de ladite
ouverture (16).
5. Bracelet selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit débattement (20) est obtenu par un organe torique ou cylindrique amortisseur
réalisé en une matière résiliente et agencé entre l'organe de liaison (10, 11, 12)
et la maille (2, 3, 4, 4').
6. Bracelet (1) selon la revendication 2 ou 5, caractérisé en ce que ledit débattement (20) comprend en outre une évasure (22) de ladite ouverture (16).
7. Bracelet (1) selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'au moins une desdites mailles (2, 3, 4, 4') est au moins en partie réalisée dans un
matériau non résilient ou de faible résilience.
8. Bracelet (1) selon la revendication 7, caractérisé en ce que ledit matériau est de la céramique, un métal dur fritté, du verre ou un minéral tel
que du saphir ou du rubis.
9. Bracelet (1) selon la revendication 2, caractérisé en ce que ledit organe de liaison (10, 11, 12) pourvu de réductions locales (21) de sa section
transversale est maintenu par un ajustement à serrage léger au sein des éléments articulés
(2, 3, 4, 4', 7) qu'il relie.
10. Bracelet (1) selon la revendication 1, caractérisé en ce que lesdits éléments articulés (7) sont formés chacun d'une alternance d'au moins une
maille (4, 4') en matériau non résilient ou de faible résilience et de mailles (2,
3) de plus grande résilience.
11. Utilisation du bracelet (1) selon l'une des revendications précédentes comme bracelet
de montre ou comme pièce de bijouterie.