[0001] La présente invention se rapporte au domaine de l'horlogerie. Elle concerne plus
précisément un procédé de fixation d'une glace sur une lunette. L'invention concerne
également une glace et une lunette pour la mise en oeuvre de ce procédé de fixation.
[0002] Pour le montage des glaces sur des lunettes de montre, on connaît des méthodes de
montage dites à friction, selon lesquelles une glace est chassée dans un évidemment
annulaire d'une lunette. Une telle méthode de fixation, décrite par exemple dans le
document
EP1291739, nécessite l'usage d'un joint pour absorber les forces de compression radiales de
la glace dans l'ouverture de la lunette. Le document
EP1033633 décrit une autre méthode de fixation d'une glace par chassage, utilisant un joint
annulaire optimisé pour assurer l'étanchéité du boîtier de la montre.
[0003] Une autre méthode de fixation est proposée dans le document
EP0111449, qui décrit une méthode de fixation avec une glace à talons, c'est-à-dire qui comprend
des plots de fixation perpendiculaires au plan de la glace et qui sont introduits
dans des taraudages lors de l'assemblage. Toutefois, la fixation n'est pas obtenue
par chassage, mais par thermocollage, ce qui rend le processus plus complexe et plus
coûteux à réaliser.
[0004] D'autres méthodes de fixation sont également connues, notamment pour des lunettes
et glaces en matière plastique, et qui utilisent du collage, du soudage par ultrason,
ou encore le clipsage d'éléments de fixation par déformation élastique lors du montage.
Le collage nécessite toutefois une mise en oeuvre laborieuse pour une production de
masse; le soudage ultrasonique requiert quant à lui de gros investissements. Enfin,
l'usinage de géométries compliquées pour les parties à clipser nécessite aussi des
outils de production complexes.
[0005] Un but de la présente invention est par conséquent de proposer une solution exempte
des inconvénients de l'art antérieur suscités.
[0006] Un autre but de la présente invention est de proposer un montage simple, avec peu
de pièces et facile à mettre en oeuvre.
[0007] Ces buts sont atteints grâce à une méthode de fixation d'une glace à une lunette
de montre, la glace comprenant au moins une partie protubérante et/ou un évidement,
la lunette comprenant au moins une partie protubérante et/ou un évidement, la méthode
étant
caractérisée en ce qu'elle comprend une étape de chassage de la partie protubérante dans l'évidement.
[0008] Ces buts sont également atteints grâce à une lunette de montre comprenant au moins
une partie protubérante et/ou un évidement,
caractérisée en ce que la partie protubérante et/ou l'évidement sont destinés à une opération de chassage,
ainsi qu'une glace de montre comprenant au moins une partie protubérante et/ou un
évidement,
caractérisée en ce que la partie protubérante et/ou l'évidement sont destinés à une opération de chassage.
[0009] Ces buts sont encore atteints grâce à un ensemble comprenant une glace et une lunette
de montre, la glace comprenant au moins une partie protubérante et/ou un évidement,
la lunette comprenant au moins une partie protubérante et/ou un évidement, le dispositif
étant
caractérisé en ce qu'au moins une partie protubérante peut être chassée dans un dit évidement.
[0010] Un avantage de la solution proposée est d'être adaptée notamment pour des glaces
et des lunettes en plastique, pour lesquelles la déformation plastique dispense de
l'usage d'un joint.
[0011] Un autre avantage de la solution proposée est de ne requérir qu'un outillage relativement
simple pour le montage.
[0012] Un avantage additionnel de la solution proposée est de faciliter l'usinage des parties
d'assemblage de la lunette et de la glace de la montre.
[0013] Ainsi les coûts de fabrication sont réduits grâce à la simplification de l'outillage
requis pour l'usinage des pièces ainsi que leur montage; par ailleurs la réduction
du temps de mise en oeuvre permet d'augmenter le débit et donc de gagner en efficacité
pour la production.
[0014] D'autres caractéristiques et avantages ressortiront plus clairement de la description
détaillée de divers modes de réalisation et des dessins annexés, sur lesquels:
- les figures 1A et 1B montrent des vue en perspective d'une lunette et d'une glace
selon un mode de réalisation préférentiel de l'invention;
- la figure 2 montre une vue en coupe des lunette et glace selon le mode de réalisation
préférentiel de l'invention illustré par les figures 1A et 1B;
- la figure 2 bis montre une vue en coupe des lunette et glace selon le mode de réalisation
préférentiel de l'invention illustré par les figures 1A et 1B, similairement à la
figure 2 mais avec des tenons et des trous ayant des conicités inversées.
- la figure 3 montre une vue en coupe des lunette et glace d'un autre mode de réalisation
préférentiel selon l'invention;
- les figures 4A et 4B montrent des vues en perspective des lunettes et glaces des figures
1A et 1B en version assemblée;
- les figures 5A et 5B montrent des vues en perspective d'une lunette et d'une glace
selon un mode de réalisation alternatif de l'invention;
- la figure 6 montre une vue en coupe du mode des lunette et glace selon le mode de
réalisation illustré par les figures 5A et 5B.
[0015] L'invention fait intervenir la notion de chassage pour l'assemblage d'une ou plusieurs
parties protubérantes, ou « mâles », qui sont logées par pression dans un ou plusieurs
évidements, c'est-à-dire des logements « femelles ». L'assemblage de ces éléments
mâles/femelle est assurée grâce à la déformation élastique d'au moins une des parties
impliquées dans l'opération de chassage, qui permet la pénétration de l'élément «
mâle » dans l'élément « femelle ». Le chassage est aussi souvent qualifié de sertissage,
notamment lorsque des pierres, éventuellement précieuses, doivent être forcées dans
un orifice. Le maintien en position assemblée des pièces est garanti ensuite par les
forces de frottement s'exerçant entre les surfaces de contact des pièces assemblées,
tandis que l'une au moins des deux parties d'assemblage continue à subir des forces
de déformation élastiques.
[0016] La figure 1A illustre une lunette 1 et une glace 2 non assemblées selon une variante
préférentielle de l'invention. On peut distinguer, sur la lunette, les parois latérales
externes 6 sensiblement verticales et une face externe supérieure 5 formant une surface
quasiment horizontale, légèrement bombée pour épouser au mieux les contours de la
surface de la glace comme on le verra plus tard au vu des figures suivantes. La lunette
1 est apposée sur le rebord périphérique 11 de la glace 1, qui est muni selon cet
exemple de plusieurs trous 4 faisant office d'évidements dans lesquels viennent s'enficher
des tenons 3 de la lunette, visibles sur la figure 1B montrant les mêmes lunette 1
et glace 2 vues de dessous, et qui font office de parties protubérantes pour l'opération
de chassage. Les tenons 3 et les trous 4 sont conçus de telle sorte qu'ils ont des
formes « mâle » et « femelle » correspondantes pour permettre l'opération de chassage;
on pourra imaginer n'importe quelle forme géométrique en trois dimensions répondant
à cette exigence de correspondance de formes.
[0017] Sur la figure 1A on peut également voir la face externe supérieure de la glace 9,
légèrement bombée, ainsi que le bord latéral externe 10 formé par des parois quasiment
verticales. Selon cette variante préférentielle, la lunette est de forme carrée; toutefois
n'importe quelle autre forme géométrique (ronde, ovale, trapézoïdale ...) pourrait
être envisagée dans le cadre de l'invention. Similairement, l'inclinaison des parois
formant le bord de la glace (référence 10) ou de la lunette (référence 6) pourraient
être modifiées pour des considérations esthétiques ou fonctionnelles, comme par exemple
la facilité d'usinage des pièces, sans altérer la méthode ni le dispositif de fixation
de l'invention. Il va de même pour la forme de la surface de la glace 9 et de la surface
de la face externe de la lunette 6.
[0018] La direction pour le chassage lors de l'assemblage de la lunette sur la glace, ou
réciproquement, est indiquée par la flèche 14, qui indique également le sens du chassage.
La direction de la flèche 14 est ici sensiblement perpendiculaire au plan formé par
la face externe supérieure de la glace 9; elle permet par ailleurs, avec les formes
géométriques utilisées pour la lunette, de fixer la lunette sur la glace 2 en maintenant
la glace immobile durant l'étape de chassage. Cette caractéristique peut être intéressante
pour simplifier l'outillage nécessaire au montage, en évitant un outillage complexe
et coûteux comme des presses hydrauliques ou pneumatiques, car une simple potence
peut suffire pour fixer la lunette sur la glace. La préhension de la lunette 1 étant
a priori plus facile que celle de la glace 2, on pourra privilégier ce mode de fixation
de la lunette sur la glace, selon lequel le sens de chassage 14 est dirigé de la lunette
vers la glace (vers le bas sur la figure); toutefois, il est aussi envisageable, dans
le cadre de l'invention, de fixer la glace 2 sur la lunette 1, avec un sens de chassage
14 qui serait alors inversé.
[0019] La figure 1B, qui illustre une vue symétrique par rapport à la figure 1A par rapport
au plan horizontal, laisse apparaître les faces internes de la glace 13 et de la lunette
8. On peut toujours distinguer clairement le rebord périphérique 11 de la glace, ainsi
que l'extrémité opposée des trous 4. On peut également voir le bord latéral interne
de la lunette 7 sur lequel viendra s'apposer le bord de la glace 10.
[0020] Selon la variante préférentielle illustrée, les parties protubérantes que forment
les tenons 3 sont situées sur cette face interne 8 de la lunette 2. Le sens de chassage
14 selon cette figure indique que la glace 2 semble devoir être apposée sur la lunette
1, ce qui constitue donc bien le montage inverse de celui évoqué lors de la figure
précédente 1A. Selon la figure 1B, la glace 2 est en effet fixée sur la lunette 1,
et non le contraire; c'est la glace 2 qui est apposée sur la lunette 1 pour l'opération
de chassage. La lunette 1 peut ainsi dans ce cas rester immobile pendant cette opération
de chassage.
[0021] La figure 2 illustre une vue en coupe de la glace 2 et la lunette 1 de la variante
préférentielle des figures 1A et 1B une fois qu'elles ont été assemblées, c'est-à-dire
après l'opération de chassage. Sur la figure 2, on distingue le contour des faces
extérieures latérales 6 et face externe supérieure 5 de la lunette 2, ainsi que la
face externe supérieure 9 de la glace 2. On peut également remarquer le rebord périphérique
11 ceinturant la glace et donnant à la coupe de la glace dans le plan choisi une forme
semblable à un chapeau. Comme on peut le constater sur la figure, les faces externe
supérieure de la lunette 5 et de la glace 9 sont conçues de telle sorte qu'elles se
prolongent mutuellement une fois l'étape de chassage effectué. Selon la variante représentée,
elles forment un contour quasi-continu légèrement bombé sur la face externe de la
montre visible par l'utilisateur; l'homme du métier pourrait imaginer d'autres formes
de contours.
[0022] On peut également voir sur la figure 2 la juxtaposition des surfaces formées par
le bord latéral 10 de la glace et le bord latéral interne de la lunette 7. Selon la
variante préférentielle illustrée, ces bords latéraux (7,10) étant forment des parois
sensiblement verticales et qui sont exemptes de forces de friction durant l'étape
de chassage. Cette exemption de forces de friction permet de mieux répartir l'effort
sur les trous 4 et les tenons 3 qui sont les pièces sollicitées pour l'opération de
chassage; elle est du reste d'autant mieux réalisée que l'orientation des parois des
bords latéraux (7,10) est parallèle à la direction de chassage, dont le sens est indiqué
par la flèche 14.
[0023] Selon la variante préférentielle illustrée sur la figure 2, les parties protubérantes
sont les tenons 3 agencés sur la face interne 8 de la lunette 2, tandis que les évidements
sont les trous 4 logés dans le rebord périphérique 11 de la glace 2. L'homme du métier
comprendra qu'il n'est pas nécessaire que les trous traversent le rebord périphérique
11 de part en part, mais qu'il est toutefois nécessaire, selon ce mode de réalisation,
que les évidements soient réalisés sur la face supérieure 12 du rebord périphérique
11 de la glace 2. Par ailleurs, l'agencement des évidements et des protubérances peut
être répartis sur la face interne 8 de la lunette et la face supérieure 12 du rebord
périphérique 11 de la glace 2, c'est-à-dire que la face interne 8 peut ne comporter
que des protubérances, que des évidements, ou les deux, par exemple alternativement
(i.e. un trou suivi d'une protubérance), et il en va de même pour la face supérieure
12 du rebord périphérique 11 de la glace 2.
[0024] La figure 2bis illustre la même vue en coupe que la figure 2 pour un mode réalisation
très similaire, identique en tous points mis à part l'inversion des conicités des
tenons 3 et des trous 4 par rapport à la figure 2. Selon le mode de réalisation illustré
sur cette figure 2bis il a été choisi d'inverser seulement la conicité du trou 4;
cette variante présente l'avantage, comme on le verra plus tard, de pouvoir noyer
l'extrémité du tenon dans de la colle pour améliorer la tenue de la lunette 1 sur
la glace 2. Toutefois l'homme du métier comprendra qu'il est aussi possible d'inverser
la conicité du tenon 3 également. Selon ce mode de réalisation, la coopération troutenon
prend une forme de sablier, ce qui suppose que le matériau du tenon 3 est moins déformable
que celui du trou 4, qui épouse donc la forme du tenon 3.
[0025] La figure 3 montre un autre mode de réalisation de l'invention, qui constitue une
variante préférentielle au même titre que celle illustrée par la figure 2. On pourra
constater que les références sont en tous points identiques, mais que l'agencement
des tenons 3 et des trous 4 a été inversé par rapport au mode de réalisation de la
figure 2. Les tenons 3 sont désormais logés sur la face supérieure 12 du rebord périphérique
11 de la glace 2, tandis que les évidements 4 sont désormais agencés dans la face
interne 8 de la lunette 1. On peut remarquer que selon cette variante, le sens de
chassage indiqué par la flèche 14 est de préférence inversé et orienté vers le haut,
de telle sorte que les éléments « mâles » (les tenons 3) soient enfichés dans les
trous 4, et non le contraire, à savoir apposer et presser la lunette 1 pourvue de
trous 4 sur la glace 2. Selon le mode de réalisation illustré, l'angle du tenon 3
est plus grand que celui du trou 4 de la lunette 1 pour avoir une meilleure interférence
et ainsi garantir de plus grandes forces de friction pour améliorer la tenue de la
lunette 1 sur la glace 2.
[0026] Un avantage de la variante illustrée par la figure 2 par rapport à celle de la figure
3 est qu'il est possible de noyer l'extrémité des protubérances qui ressortent du
trou après l'étape de chassage, par exemple avec de la colle, de telle sorte que la
lunette 2 ne soit pas arrachée facilement. Il est certes aussi envisageable de disposer
des points de colle au fond des évidements 3 pour la variante de la figure 3 ou n'importe
quelle variante selon laquelle les évidements 3 ne sont pas traversants; toutefois
l'étape de collage est alors simultanée à celle de chassage et non pas postérieure,
car la colle doit être en place avant que le chassage n'ait lieu. Dans ce cas la présence
de colle pourrait toutefois altérer le bon fonctionnement de l'étape de chassage ou
encore être refoulée aux extrémités des trous de fixation, ce qui n'est pas souhaitable.
[0027] Selon une variante préférentielle de l'invention, au moins la glace 2 ou la lunette
1 sont constituées de matière plastique, qui a des propriétés élastiques adaptées
au chassage. L'invention est particulièrement adaptée à un mode de réalisation selon
lequel à la fois la lunette 1 et la glace 2 sont en plastique, par exemple la lunette
en PA d'un module d'élasticité d'environ 2000 MPa et la glace en PMMA d'un module
d'élasticité légèrement supérieur, de l'ordre de 3000 MPa. Ainsi selon la variante
représentée sur la figure 2, la pluralité d'évidements 4 formés par les trous sont
réalisés dans un matériau plus dur que la pluralité de parties protubérantes 3 que
forment les tenons 3, de telle sorte que les tenons 3 ont tendance à se déformer dans
les trous 4. Une telle variante est à privilégier pour faciliter l'usinage des pièces
à assembler car il semble plus facile d'usiner des trous que des protubérances dans
un matériau dur, à moins que la pièce la plus dure ne puisse être obtenue par moulage
par exemple, de telle sorte que les pertes de matière soient minimisées. Dans ce cas,
ou dans tous les cas où une économie de coûts de production pourra être réalisée,
on pourra aussi envisager de réaliser les protubérances 3 dans une matière plus dure
que celle utilisée pour évidements. L'homme du métier pourra ainsi constater que l'invention
est aussi adaptée à une solution mixte, selon laquelle la glace 2 est réalisée avec
un matériau cristallin relativement dur ou en plastique, et la lunette 1 par exemple
en métal.
[0028] Selon le mode de réalisation de la figure 2, une pluralité de parties protubérantes
3 et d'évidements 4 sont utilisées pour l'opération de chassage. Les parties protubérantes
consistent en des tenons 3 et les évidements consistent en des trous 4. Le dispositif
de fixation selon ce mode de réalisation est
caractérisé en ce que les trous 4 et les tenons 3 ont une forme conique, afin de faciliter l'opération
de chassage. L'illustration de la figure 2 montre une section trapézoïdale pour chacun
des tenons 3 et des trous 4, autrement dit le cône virtuel générateur de la forme
des trous 4 et de tenons 3 est tronqué. Le sommet de ce cône virtuel situé vers le
bas de la figure, l'orientation de la flèche 14 indiquant le sens de chassage pointant
vers le sommet de ces cônes des trous 4 et des tenons 3. Ces formes de trous 3 et
de tenons 4 sont par ailleurs de préférence choisies pour leur facilité d'usinage;
l'homme du métier pourra toutefois imaginer d'autres formes géométriques (carrées,
ovales, en queue d'aronde, etc.) en fonction des outils d'usinage à sa disposition.
[0029] L'avantage du mode de réalisation impliquant une pluralité de tenons 3 et de trous
4 et d'augmenter les surfaces de contact entre la partie protubérante 3 utilisée pour
le chassage. Ainsi l'opération de chassage sera plus difficile à réaliser, mais parallèlement
la force de tenue sera augmentée d'autant. Selon le mode de réalisation préférentiel
illustré par les figures précédentes et réalisé avec les matériaux suscités pour la
glace (PMMA, de module d'élasticité d'environ 3000 MPa) et la lunette (PA, de dureté
2000 MPa), un trou d'environ 0.5mm de diamètre et des parois d'une conicité d'environ
10 degrés, coopérant avec un tenon d'une diamètre d'environ 10% supérieur et dont
l'inclinaison de la conicité et de l'ordre de la moitié, soit environ 5 degrés, demandent
une force de chassage d'environ 4 à 5 Newtons, c'est-à-dire une force de pression
cette intensité pour permettre un assemblage et une fixation corrects du tenon 3 dans
le trou 4. On peut dès lors en déduire que le nombre de trous et de tenons nécessaires
à la bonne tenue de la lunette, qui selon des normes de production habituelles dans
le domaine de l'horlogerie peut être évaluée à environ 40 Newtons pour le plastique,
est relativement peu élevé, soit de l'ordre de 10 (40, la force de tenue, divisée
par environ 4, la force de tenue de chaque tenon dans son trou respectif, égale en
norme à la force de chassage) sur l'ensemble du rebord périphérique 11 de la glace
2 et de la face interne 8 de la lunette.
[0030] Ainsi, selon le mode de réalisation préférentiel décrit plus haut, l'usinage de plusieurs
trous 4 sur chacune des quatre parties formant le rebord périphérique 11 de la glace
2, permet d'obtenir facilement une force de chassage totale supérieure à 100 Newtons.
Des modes de réalisation préférentiels de l'invention utiliseront ainsi, pour des
lunette 1 et glace 2 en plastique, des forces de chassage comprises entre 50 et 200
Newtons, pour lesquelles de nombreuses possibilités sont offertes pour l'ajustement
des paramètres tels que les diamètres des trous et des tenons, ainsi que le nombre
de paires trous/tenons par paroi. On notera que, dans le cadre de l'invention, si
le diamètre du tenon 3 doit être supérieur au diamètre du trou 4 pour permettre l'opération
de chassage, la conicité du trou 4 par rapport à celle du tenon 3 pourra aussi être
ajustée pour améliorer l'épousement mutuel des surfaces impliquées lors du chassage.
Pour ce faire, l'angle de la conicité du tenon sera ainsi choisi de préférence légèrement
inférieur à celui de la conicité de la conicité du trou. Des modes de réalisation
selon lesquels la conicité du tenon est supérieure à celle du trou sont toutefois
également envisageables.
[0031] Les figures 4A et 4B montrent la lunette 1 et la glace 2 en position assemblée, vues
respectivement de dessus et de dessous. Sur la figure 4A, on voit toujours le contour
formé par la paroi latérale externe de la lunette 6 et on peut constater la continuité
des surfaces entre la surface externe supérieure de la glace 9 et celle de la lunette
5; toutefois les tenons et trous sont désormais cachés. La figure 4B, qui montre le
même assemblage de la lunette 1 et de la glace par-dessous, laisse apparaître, mis
à part la face interne de la lunette 13, la paroi externe de la lunette 6 et la partie
inférieure du rebord périphérique 11 de la glace 2, l'extrémité des tenons 3 qui peut
légèrement dépasser des orifices des trous 4. Ainsi selon cette variante les évidements
3 et protubérances 4 utilisées pour l'étape de chassage ne sont que partiellement
cachés une fois cette étape réalisée; toutefois, selon une variante alternative de
l'invention illustrée notamment à l'aide des figures 5A, 5B et 6, les évidements et
protubérances peuvent, dans le cadre de l'invention, être totalement cachés, procurant
un effet esthétique à l'utilisateur de la montre sur laquelle la glace 1 et la lunette
2 sont montées.
[0032] Les figures 5A et 5B, similaires aux figures 1A,1B précédentes, illustrent une variante
de l'invention selon laquelle la partie protubérante de l'invention consiste non plus
en une pluralité de tenons mais un bourrelet annulaire 3', tandis que l'évidement
consiste en une gorge annulaire 4'. On peut voir sur la figure 5A que selon le mode
de réalisation illustré, la gorge annulaire 4' logée dans le rebord périphérique 11
de la glace 2, et que par conséquent, comme illustré sur la figure 5B, le bourrelet
annulaire 3' est situé sur la face interne 8 de la lunette 1. L'homme du métier comprendra
toutefois que les gorge et bourrelet annulaires 3',4' peuvent être indifféremment
usinés dans le rebord périphérique et la partie inférieure de la lunette 1, de telle
sorte qu'un dispositif et une méthode de fixation utilisant un bourrelet annulaire
3' logé disposé sur la face supérieure 12 du rebord périphérique 11 de la glace 2
coopérant avec une gorge annulaire 4' logée la face interne 8 de la lunette sont également
couverts par l'invention. Afin d'empêcher toute rotation relative de la lunette 1
par rapport à la glace 2, la forme des bourrelet et gorge annulaires 3',4' selon ce
mode de réalisation sera préférence choisie de section non circulaire, par exemple
légèrement ovale ou carrée comme sur les figures 5A et 5B. La gorge 4' et le bourrelet
3' pourront par ailleurs ne pas s'étendre sur la totalité du rebord périphérique 11
et ne former qu'une ceinture partielle de ce rebord 11.
[0033] Les autres références utilisées sur les figures 5A et 5B étant en tous points similaires
à celles utilisées pour la description des figures 1A et 1B, le lecteur est renvoyé
à la description précédente de ces figures pour leur explication. Similairement à
la figure 2, la figure 6 est une vue en coupe de cette variante alternative comprenant
une gorge annulaire 4' et un bourrelet annulaire 3'. Pour cette vue on pourra remarquer
la section trapézoïdale de la gorge 4' et du bourrelet 3' pour faciliter l'étape de
chassage, similairement à la forme conique des trous et des tenons de la variante
préférentielle illustrée à la figure 2. Comme expliqué précédemment, une différence
entre cette variante alternative et la variante préférentielle illustrée sur la figure
2 consiste en le fait que les parties coopérant pour le chassage, à savoir la gorge
4' et le bourrelet annulaire 3'. Afin de compenser la diminution de surface de coopération
entre les parties protubérantes et d'évidement, puisque seules les parois latérales
du bourrelet 3' et de la gorge annulaire 4' sont désormais impliquées, ainsi que la
légère diminution de la profondeur, on pourra par exemple légèrement modifier l'inclinaison,
ainsi qu'ajuster la dureté des matériaux utilisés pour la lunette 1 et pour la glace
2 afin de garantir des forces de chassage similaires à celles de la variante préférentielle
précédemment, ou tout au moins garantir une force de chassage comprise dans la plage
préférentielle de 50 à 200 Newtons. Selon le mode de réalisation illustré sur la figure
6, l'angle du tenon 3 est plus grand que celui du trou 4 de la lunette 1, comme sur
la figure 3, et ce afin d'avoir une meilleure interférence et ainsi garantir de plus
grandes forces de friction pour améliorer la tenue de la lunette 1 sur la glace 2.
[0034] L'homme du métier comprendra que d'autres variantes peuvent être envisagées en combinant
les formes géométriques des variantes illustrées, par exemple en usinant des gorges
et bourrelets hémi-circulaires, ou des gorges et des bourrelets ne s'étendant simplement
pas sur toute la périphérie du bord périphérique 11 de la glace 2, et des trous et
tenons de forme correspondante sur la partie restante du bord périphérique 11 et de
la face interne 8 de la lunette 1.
LISTE DES REFERENCES
1 |
Lunette |
2 |
Glace |
3 |
Partie protubérante: tenon |
3' |
Partie protubérante: bourrelet annulaire |
4 |
Evidement: trou |
4' |
Evidement: gorge annulaire |
5 |
Face externe supérieure de la lunette |
6 |
Paroi latérale externe de la lunette |
7 |
Bord latéral interne de la lunette |
8 |
Face interne de la lunette |
9 |
Face externe supérieure de la glace |
10 |
Bord latéral externe de la glace |
11 |
Rebord périphérique de la glace |
12 |
Face supérieure du rebord périphérique de la glace |
13 |
Face interne de la glace |
14 |
Sens du chassage |
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1. Méthode de fixation d'une glace (2) à une lunette (1) de montre, ladite glace (2)
comprenant au moins une partie protubérante (3,3') et/ou un évidement (4,4'), ladite
lunette (1) comprenant au moins une partie protubérante (3,3') et/ou un évidement
(4), la méthode étant caractérisée en ce qu'elle comprend une étape de chassage de ladite partie protubérante (3,3') dans ledit
évidement (4,4').
2. Méthode selon la revendication 1, caractérisée en ce que la direction pour le chassage de ladite partie protubérante (3) dans ledit évidement
(4,4') est sensiblement perpendiculaire au plan formé par la face externe supérieure
(9) de ladite glace (2).
3. Méthode selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que ladite lunette (1) est fixée sur ladite glace (2), ladite glace (2) étant immobile
durant ladite étape de chassage.
4. Méthode selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que la force de chassage est comprise entre 50 et 200 newtons.
5. Méthode selon l'une des revendications précédentes, ladite lunette (1) comprenant
une face externe supérieure (5) prolongeant une face externe (9) supérieure de ladite
glace (2) une fois l'étape de chassage effectuée.
6. Méthode selon l'une des revendications précédentes, ladite lunette (1) comprenant
un bord latéral interne (7) et ladite glace (2) comprenant un bord latéral externe
(10), lesdits bords latéraux (7,10) étant sensiblement verticaux et exempts de forces
de friction durant ladite étape de chassage.
7. Ensemble comprenant une glace (2) et une lunette (1) de montre, ladite glace (2) comprenant
au moins une partie protubérante (3,3') et/ou un évidement (4,4'), ladite lunette
(1) comprenant au moins une partie protubérante (3) et/ou un évidement (4,4'), ledit
dispositif étant caractérisé en ce que au moins une dite partie protubérante (3,3') peut être chassée dans un dit évidement
(4,4').
8. Ensemble selon la revendication 7, caractérisé en ce qu'au moins ladite glace (2) ou ladite lunette (1) est en matière plastique.
9. Ensemble selon l'une des revendications 7 ou 8 caractérisée en ce que l'évidement (3,3') est réalisé dans un matériau plus dur que la partie protubérante
(4,4').
10. Ensemble selon l'une des revendications 7à 9, caractérisé en ce que ladite partie protubérante (3,3') et ledit évidement (4,4') sont situés sur une face
interne (8) de ladite lunette (1) et/ou sur la face supérieure (12) d'un rebord périphérique
(11) de ladite glace (2).
11. Ensemble selon l'une des revendications 7 à 10, caractérisé en ce que ladite partie protubérante (3,3') consiste en un tenon (3) et ledit évidement (4,4')
consiste en un trou (4), et que ladite lunette (1) et ladite glace (2) comportent
chacune une pluralité de tenons (3) et/ou de trous (4).
12. Ensemble selon la revendication 11, caractérisé en ce que lesdits trous (4) et lesdits tenons (3) ont une forme conique.
13. Ensemble selon l'une des revendications 7 à 10, caractérisé en ce que ladite partie protubérante (3,3') consiste en un bourrelet annulaire (3') et ledit
évidement (4,4') consiste en une gorge annulaire (4').
14. Lunette de montre (1) comprenant au moins une partie protubérante (3,3') et/ou un
évidement (4,4'), caractérisée en ce que ladite partie protubérante (3,3') et/ou ledit évidement (4,4') sont destinés à une
opération de chassage.
15. Glace de montre (2) comprenant au moins une partie protubérante (3,3') et/ou un évidement
(4,4'), ladite partie protubérante (3,3') et/ou ledit évidement (4,4') étant destiné
à une opération de chassage.