[0001] La présente invention concerne le domaine de la génétique.
[0002] Plus précisément, la présente invention concerne un dispositif pour l'amplification
de séquences nucléiques cibles, des cartouches réactionnelles utilisables dans ce
dispositif, et des modes d'utilisation de ce dispositif.
[0003] La présente invention a notamment pour objectif de permettre la détection et, le
cas échéant, la quantification en temps réel, de séquences d'acide nucléique cibles
dans un ou plusieurs échantillons.
[0004] La détection de séquences nucléiques cibles est une technique de plus en plus utilisée
dans de nombreux domaines, et l'éventail des applications de cette technique est appelé
à s'étendre au fur et à mesure qu'elle deviendra plus fiable, plus économique et plus
rapide. Ainsi, en santé humaine, la détection de certaines séquences d'acide nucléique
permet dans certains cas un diagnostic fiable et rapide d'infections virales ou bactériennes.
De même, la détection de certaines particularités génétiques peut permettre d'identifier
des susceptibilités à certaines maladies, ou d'établir un diagnostic précoce de maladies
génétiques ou néoplasiques. La détection de séquences nucléiques cibles est aussi
utilisée dans l'industrie agroalimentaire, notamment pour assurer la traçabilité des
produits, pour détecter la présence d'organismes génétiquement modifiés et les identifier,
ou pour effectuer un contrôle sanitaire des aliments.
[0005] Les procédés de détection basés sur les acides nucléiques font quasi systématiquement
intervenir une réaction d'hybridation moléculaire entre une séquence nucléique cible
et une ou plusieurs séquences nucléiques complémentaires de ladite séquence cible.
Ces procédés présentent de nombreuses variantes comme les techniques connues de l'homme
de métier sous les expressions "techniques de transfert" (
blot, dot bloc, Southern blot, Restriction Fragment Length Polymorphism, etc.), ou encore comme les systèmes miniaturisés sur lesquels sont préfixées les
séquences complémentaires des séquences cibles ("biopuces"). Dans le cadre de ces
techniques, les séquences nucléiques complémentaires sont généralement appelées sondes.
Une autre variante, qui peut constituer en soi la base d'un procédé de diagnostic
ou n'être qu'une étape supplémentaire dans une des techniques mentionnées ci-dessus
(afin notamment d'augmenter la concentration de la séquence cible et donc la sensibilité
du diagnostic), consiste à amplifier la séquence d'acide nucléique ciblée. Plusieurs
techniques permettant l'amplification spécifique d'une séquence d'acide nucléique
ont été décrites, dont la plus utilisée est l'Amplification en Chaîne par Polymérase
(ACP), ou
Polymerase Chain Rection (PCR). Dans le cadre de cette dernière technique, des séquences nucléiques complémentaires
des séquences cibles, appelées amorces, sont utilisées pour amplifier lesdites séquences
cibles.
[0006] Les réactions de PCR impliquent une répétition de cycles, dont le nombre varie généralement
de 20 à 50, et qui sont composés chacun de trois phases successives, à savoir : dénaturation,
hybridation, élongation. Respectivement, la première phase correspond à la transformation
des acides nucléiques bicaténaires en acides nucléiques monocaténaires, la seconde
phase à l'hybridation moléculaire entre la séquence cible et les amorces complémentaires
de ladite séquence, et la troisième phase à l'élongation des amorces complémentaires
hybridées à la séquence cible, par une ADN polymérase. Ces phases sont menées à des
températures spécifiques : généralement 95°C pour la dénaturation, 72°C pour l'élongation,
et entre 30°C et 65°C pour l'hybridation, selon la température d'hybridation (Tm)
des amorces utilisées. Il est aussi possible d'effectuer les étapes d'hybridation
et d'élongation à la même température (généralement 60 °C).
[0007] Une réaction de PCR consiste donc en un enchaînement de cycles thermiques répétitifs
au cours duquel le nombre de molécules d'ADN cible servant de matrice est théoriquement
doublé à chaque cycle. En réalité, le rendement de la PCR est inférieur à 100%, si
bien que la quantité de produit X
n obtenu après n cycles est :

où
X
n-1 est la quantité de produit obtenu au cycle précédent, et r
n le rendement de la PCR au cycle n (0 < r
n ≤ 1).
[0008] En considérant le rendement constant, c'est-à-dire identique pour chaque cycle, la
quantité de produit X
n obtenu après n cycles à partir d'une quantité initiale X
0 est alors :

[0009] En réalité, le rendement r diminue au cours de la réaction de PCR, du fait de plusieurs
facteurs, tel qu'une quantité imitant d'au moins un des réactifs nécessaires à l'amplification,
l'inactivation de la polymérase par ses passages répétés à 95°C, ou son inhibition
par les pyrophosphates produits par la réaction.
[0010] Du fait de cette diminution du rendement, la cinétique d'une réaction de PCR présente
d'abord une phase exponentielle (tant que r est constant), qui évolue ensuite vers
une phase de plateau lorsque r diminue.
[0011] Au cours de la phase exponentielle, l'équation (A) ci-dessus est valable, et peut
aussi s'écrire :

[0012] Ainsi, dans la phase exponentielle de la PCR, la courbe présentant la quantité de
produit, en échelle logarithmique, en fonction du nombre de cycles, et une droite
de pente (1 + r) et qui coupe l'axe des ordonnées à une valeur égale au logarithme
de la concentration initiale.
[0013] La mesure en temps réel, de la quantité de produit obtenu, peut donc permettre de
connaître la concentration initiale de matrice, ce qui est particulièrement utile
dans un grand nombre d'applications, par exemple pour mesurer la charge virale d'un
malade, ou encore pour connaître la variabilité d'un transcriptome.
[0014] Généralement, les PCR impliquent des volumes réactionnels allant de 2 à 50 µl et
sont effectuées dans des tubes, des microtubes, des capillaires ou des systèmes connus
de l'homme de l'art sous le terme "microplaques" (en fait des ensembles de micro tubes
solidarisés). Chaque lot de tubes ou de contenants équivalents doit donc être successivement
porté aux trois températures correspondant aux différentes phases de la PCR, et ce
autant de fois que de cycles désirés.
[0015] L'utilisation de tubes ou de systèmes s'y approchant oblige l'utilisateur à effectuer
de multiples manipulations pour préparer autant de tubes et de solutions (connues
de l'homme de l'art sous l'expression "mix PCR") que de séquences cibles qu'il souhaite
amplifier même à partir d'un échantillon unique d'acides nucléiques, à l'exception
des procédés d'amplification "multiplex", qui permettent l'amplification de plusieurs
séquences cibles simultanément dans le même contenant, soit par l'utilisation d'amorces
dites peu spécifiques qui peuvent s'hybrider avec plusieurs séquences cibles comme
par exemple la technique RAPD -
Random Amplified Polymorphism DNA, soit par l'utilisation d'amorces spécifiques mais en nombre plus important, chaque
couple d'amorces utilisé permettant l'amplification d'une séquence cible. Ces amplifications
multiplex correspondent à des cas particuliers et ne sont pas la norme. De surcroît,
elles ne garantissent pas l'absence d'interactions d'une réaction d'amplification
sur une autre, et pour des raisons notamment de possibles hybridations entre les amorces,
ne peuvent qu'être très limitées dans le nombre de séquences cibles amplifiées par
contenant.
[0016] Ces différentes manipulations impliquent de nombreux inconvénients.
[0017] En premier lieu, elles sont consommatrices de temps. En second lieu, elles ne sont
pas sans risques du point de vue des éventuelles contaminations d'un tube à l'autre
ou depuis l'environnement extérieur (poussière, bactérie, aérosol ou tout autre contaminant
susceptible de contenir des molécules d'acides nucléiques ou des molécules susceptibles
d'influer sur l'efficacité de la réaction d'amplification). De plus, elles n'assurent
pas une homogénéité de volume et de concentration en réactifs d'un tube à l'autre.
Enfin, elles imposent l'utilisation de volumes manipulables manuellement, généralement
supérieurs à 1µl, ce qui a une incidence sur les coûts liés à la réalisation des PCR,
les réactifs utilisés étant chers.
[0018] L'utilisation de dispositifs conçus pour automatiser au moins partiellement de telles
manipulations permet de pallier certains de ces inconvénients. Toutefois, de tels
automates sont relativement chers et leur utilisation ne se trouve donc généralement
économiquement justifiée que dans le cas des PCR en grandes séries, par exemple pour
le séquençage des génomes.
[0019] Il existe aussi certains automates permettant de réaliser des réactions de PCR cinétiques.
Comme il a été vu plus haut, la réalisation d'une PCR cinétique nécessite de quantifier
en temps réel, et de façon spécifique, la séquence cible amplifiée. L'utilisation
d'un intercalant fluorescent dans le mélange réactionnel permet de mesurer l'augmentation
de la quantité totale d'ADN double brin dans ledit mélange. Toutefois, cette méthode
ne permet pas de discriminer l'amplification de la séquence cible par rapport au bruit
de fond ou à une éventuelle amplification non spécifique. Plusieurs systèmes de sondes
ont été décrits récemment pour permettre de mesurer spécifiquement l'amplification
d'une séquence cible déterminée. Ils sont basés sur des oligonucléotides complémentaires
de ladite séquence, et liés à des couples de groupements de fluorophores ou fluorophores/
quenchers, de telle sorte que l'hybridation de la sonde à sa cible et les cycles d'amplification
successifs entraînent, suivant les cas, une augmentation ou une diminution de la fluorescence
totale du mélange, proportionnellement à l'amplification de la séquence cible.
[0020] A titre d'exemples de sondes utilisables pour réaliser des PCR cinétiques, on peut
citer le système TaqMan
™ (ABI
®), le système AmpliSensor
™ (InGen), et le système Sunrise
™ (Oncor
®, Appligène
®).
[0021] Le système le plus utilisé actuellement est le système Taq Man
™.
[0022] Ce procédé associe les activités ADN polymérase et 5'→3' nucléase de la Taq polymérase
au cours de la PCR. Son principe en est le suivant : en sus des deux amorces de séquence
complémentaire de celle de la cible à quantifier, une sonde, appelée sonde
reporter, est ajoutée dans le milieu réactionnel. Elle a la capacité de s'hybrider à la cible
dans le corps de la séquence amplifiée, mais ne peut être amplifiée elle-même. En
effet, un groupe phosphoryle ajouté à l'extrémité 3' de la sonde empêche son extension
par la Taq polymérase. Un dérivé de la fluorescéine et un dérivé de la rhodamine sont
incorporés dans la sonde, respectivement aux extrémités 5' et 3'. La sonde est de
petite taille, aussi le dérivé de la rhodamine, situé à proximité de la fluorescéine,
absorbe-t-il l'énergie émise par la fluorescéine soumise à une source d'excitation
(phénomène de
quenching).
[0023] Une fois les amorces hybridées à la cible, au cours de la réaction d'extension, la
Taq ADN polymérase attaque la sonde par son activité 5' nucléase, libérant le groupement
quencher et rétablissant ainsi l'émission de fluorescence. L'intensité de la fluorescence
émise est alors proportionnelle à la quantité de produits de PCR formés, ce qui permet
d'obtenir un résultat quantitatif. La fluorescence émise est proportionnelle au nombre
de molécules cibles de départ. La cinétique de développement de la fluorescence peut
être suivie en temps réel au cours de la réaction d'amplification.
[0024] Cette technique présente l'avantage d'être facilement automatisable. Un appareil
permettant de réaliser cette technique, l'ABI Prism 7700
™, est commercialisé par la société Perkin-Elmer. Cet appareil combine un thermocycleur
et un fluorimètre. Il est capable de détecter l'augmentation de fluorescence générée
au cours d'un test de quantification selon le procédé TaqMan
™, ceci grâce à des fibres optiques situées au-dessous de chaque tube et reliées à
une caméra CCD qui détecte, en temps réel, le signal émis par les groupes fluorescents
libérés au cours de la PCR. Les données quantitatives sont déduites à partir de la
détermination du cycle auquel le signal du produit d'amplification atteint un certain
seuil déterminé par l'utilisateur. Plusieurs études ont en effet montré que ce nombre
de cycles était proportionnel à la quantité de matériel initial (Gibson, Heid et al.
1996; Heid, Stevens et al. 1996; Williams, Giles et al. 1998).
[0025] Le nombre d'applications potentielles d'un tel appareil est considérable, tant en
santé humaine qu'en agroalimentaire et en contrôle qualité. Malheureusement, l'ABI
Prism 7700
™ et les quelques autres appareils concurrents commercialisés actuellement sont extrêmement
chers, De plus, ils ne peuvent être utilisés que par un manipulateur qualifié. En
pratique, de tels appareils ne sont donc utilisés que dans certaines structures très
spécialisées.
[0026] Il existe donc aujourd'hui un réel besoin pour un système d'amplification d'acides
nucléiques, le cas échéant mesurée en temps réel, et qui ne présente pas les inconvénients
cités ci-dessus de l'état de la technique.
[0027] L'objectif de la présente invention est de proposer un tel système qui permette de
diminuer considérablement le nombre de manipulations nécessaires à la mise en oeuvre
d'une méthode d'amplification sur une pluralité de séquences cibles et, en conséquence,
de diminuer le temps nécessaire à cette opération.
[0028] Un autre objectif de la présente invention est de proposer un tel système qui minimise
les risques de contamination d'un contenant à l'autre.
[0029] Un autre objectif de la présente invention est de proposer un tel système qui réduise
les volumes de réactifs mis en jeu et donc les coûts.
[0030] Un autre objectif de la présente invention est de proposer un tel système qui optimise
une répartition homogène en volume et en concentration des réactifs nécessaires à
la PCR dans les contenants.
[0031] Un autre objectif est de fournir à tous les utilisateurs potentiels, notamment aux
centres hospitaliers, aux laboratoires d'analyses médicales, aux industriels de l'agroalimentaire
et aux laboratoires de contrôle sanitaire, un appareil d'utilisation et de maintenance
aisées, pour effectuer en routine des amplifications d'acides nucléiques quantifiées
en temps réel.
[0032] Dans cette demande, plusieurs termes sont employés, dont la signification est la
suivante :
- Une "réaction d'amplification d'acides nucléiques" fait référence à n'importe quelle
méthode d'amplification d'acides nucléiques connue de l'homme du métier. On peut citer,
à titre d'exemples et de façon non restrictive, l'Amplification en Chaîne par Polymérase
(ACP), plus souvent désignée par l'homme du métier sous son acronyme anglophone, PCR
(Polymerase Chain Reaction), la TMA (transcription mediated amplification), la NASBA (nucleic acid sequence base amplification), la 3SR (self sustained sequence replication), l'amplification par déplacement de brin, ou SDA (strand displacement amplifîcation) et la LCR (ligase chain reaction).
La matrice initiale de l'amplification peut être n'importe quel type d'acide nucléique,
ADN ou ARN, génomique, plasmidique, recombinant, ADNc, ARNm, ARN ribosomal, ARN viral
ou autre. Lorsque la matrice initiale est un ARN, une première étape de transcription
réverse est en général réalisée pour obtenir une matrice ADN. Cette étape ne sera
en général pas mentionnée dans ce texte, car l'homme du métier sait exactement quand
et comment la réaliser. Il est bien entendu que les dispositifs de l'invention sont
utilisables pour amplifier et éventuellement quantifier spécifiquement des séquences
d'ARN aussi bien que d'ADN. Dans la suite du texte, le terme "PCR" sera donc le terme
générique utilisé pour désigner aussi bien la PCR proprement dite que la RT-PCR (Reverse Ttranscription - Polymerase Chain Réaction).
- Parmi les réactions d'amplification citées ci-dessus, certaines sont isothermes. D'autres,
notamment la PCR et la LCR, impliquent de porter le mélange réactionnel à différentes
températures au cours du temps, de façon cyclique. De telles réactions sont appelées
ici "réactions d'amplification d'acides nucléiques thermo-dépendantes". Dans la suite
de ce texte, le dispositif de l'invention sera principalement décrit dans son application
à la PCR. Toutefois, il est bien évident que ce dispositif n'est pas limité à cette
technique, et qu'il peut être utilisé aussi pour n'importe quelle réaction d'amplification
d'acides nucléiques, voire pour d'autres réactions enzymatiques et/ou de biologie
moléculaire. Ce dispositif est particulièrement adapté aux réactions qui nécessitent
des volumes faibles et le passage cyclique du mélange réactionnel à plusieurs températures,
comme cela apparaîtra clairement dans la suite.
- Un des objectifs de la présente invention est de fournir un nouveau dispositif pour
effectuer des réactions d'amplification dites "quantitatives", c'est-à-dire permettant
de déterminer la concentration de séquence cible initialement présente dans le mélange
réactionnel. Plusieurs types de réactions d'amplification quantitatives ont été décrits.
On peut distinguer les amplifications quantitatives basées sur l'emploi d'un standard
externe, les amplifications compétitives, utilisant un standard interne, et enfin
les amplifications cinétiques, dont le principe a été évoqué plus haut, et qui consistent
à mesurer en temps réel, l'augmentation de la quantité de la séquence cible. Ce type
d'amplification sera désigné ici indifféremment sous les termes "amplification cinétique
(d'acides nucléiques)" "PCR cinétique", "amplification (d'acides nucléiques) quantifiée
en temps réel", ou encore "PCR en temps réel". Les termes entre parenthèses sont parfois
omis.
- Dans cette demande, le terme "réactif' doit être compris au sens large, comme désignant
n'importe quel élément nécessaire soit à la réaction d'amplification proprement dite,
soit à sa détection. Suivant cette définition, les sels, les dNTP, les amorces ou
encore la polymérase, sont des réactifs nécessaires à la PCR. De même, un intercalant
fluorescent, ou une sonde, sont ici considérés comme des réactifs participant à la
détection des produits amplifiés, bien qu'ils ne réagissent pas au sens littéral.
[0033] D'autres termes désignant certains éléments du dispositif de l'invention seront définis
plus loin dans la description détaillée de invention.
[0034] Certains éléments du dispositif sont numérotés en référence aux dessins, qui illustrent
quelques modes et variantes non limitatifs de réalisation l'invention, et dans lesquels
:
- la figure 1 représente une vue latérale d'une réalisation simplifiée du dispositif
selon la présente invention ;
- la figure 2 représente une vue supérieure de la platine chauffante, dans le cas où
les blocs (21 à 23) sont des secteurs de disque (figure 2A), et dans le cas où ils
sont constitués de secteurs de couronne (figure 2B);
- la figure 3 représente une vue en perspective d'un premier exemple de réalisation
de la cartouche (1), pourvue des chambres réactionnelles et d'une partie des moyens
de déplacement ;
- la figure 4 représente une vue en coupe de cette cartouche selon la ligne AA ;
- la figure 5 représente une vue supérieure de la partie inférieure (socle) d'un deuxième
mode de réalisation particulier de la cartouche selon l'invention. Les cotes sont
données à titre purement indicatif, et ne sont en aucun cas limitatives;
- la figure 6 représente une vue en coupe de cette cartouche inférieure, selon la ligne
AA de la figure 5 ;
- la figure 7 représente une vue supérieure de la partie supérieure (couverte) de la
cartouche représentée aux figures 5 et 6 ;
- la figure 8 représente une vue en coupe de cette cartouche supérieure, suivant la
ligne BB de la figure 7 ;
- la figure 9 représente une cartouche complète, constituée du socle représenté aux
figures 5 et 6 (traits pleins), et du couvercle représenté aux figures 7 et 8 (traits
discontinus) ;
- la figure 10 montre trois modélisations de la cartouche de la figure 9, au-dessus
de laquelle se trouvent les moyens d'excitation/mesure de la fluorescence (5) ;
- la figure 11 lustre une cartouche rectangulaire et deux modes d'utilisation d'une
telle cartouche. La figure 11A représente une cartouche (1) comportant 8 sous-réservoirs
(111 à 118) et 40 chambres réactionnelles Seuls les 5 canaux reliés au sous-réservoir
111 sont représentés, ainsi que les chambres réactionnelles (13) correspondantes.
La figure 11B illustre un dispositif de l'invention comportant une cartouche (1) rectangulaire
et une platine chauffante (2) constituée de trois éléments parallèles (21 à 23). Dans
la figure 11C, l'élément (22) est décalé par rapport aux autres ; la cartouche doit
donc se déplacer suivant un triangle pour effectuer les cycles de PCR ;
- la figure 12 montre une coupe schématique d'un canal (12) possédant un dispositif
de "perte de charge".
[0035] L'invention concerne en premier lieu tout dispositif pour effectuer des réactions
enzymatiques et/ou de biologie moléculaire nécessitant au moins deux températures
d'incubation différentes,
caractérisé en ce qu'il comprend :
- au moins une plaque ou cartouche (1) présentant une pluralité de chambres réactionnelles
(13) et un réservoir (11), lesdites chambres réactionnelles étant reliées au réservoir
par des canaux (12) ;
- au moins une platine de chauffage (2) présentant au moins deux zones distinctes pouvant
être portées à au moins deux températures différentes;
- des moyens (3) de déplacement relatif entre ladite cartouche et ladite platine, permettant
une variation cyclique de la température des chambres réactionnelles.
[0036] La température de chaque zone de la platine peut être homogène ou, le cas échéant,
cette température peut varier suivant un gradient.
[0037] Plusieurs types de réactions de biologie moléculaire nécessitent de placer le mélange
réactionnel à différentes températures en fonction du temps. Ceci est le cas par exemple
lorsqu'on souhaite inactiver une enzyme après l'avoir utilisée (par exemple, une nucléase
de restriction), ou pour tester la stabilité d'un complexe. Dans ce dernier cas, on
peut envisager de placer un complexe (par exemple, un complexe antigène/anticorps,
ou récepteur/ligand), dont l'un des éléments est couplé à un fluorophore et l'autre
à un
quencher de fluorescence, dans une des chambres réactionnelles du dispositif. La platine est
alors programmée pour présenter plusieurs températures dans un ordre croissant, le
cas échéant sous forme d'un gradient. La stabilité du complexe est alors testée en
déplaçant la cartouche sur la platine, de façon à ce que la température de la chambre
réactionnelle s'élève progressivement, et en observant l'augmentation de la fluorescence,
à l'aide de moyens d'excitation / mesure de la fluorescence placés en regard de la
chambre réactionnelle. L'augmentation de la fluorescence traduit alors la dissociation
du complexe.
[0038] Le dispositif de l'invention est particulièrement adapté à des réactions nécessitant
une variation cyclique de la température des chambres réactionnelles, ce qui est le
cas pour certaines réactions d'amplifications d'acides nucléiques, par exemple pour
l'amplification en chaîne par polymérase (
PCR), ou pour la réaction en chaîne par ligase
(LCR).
[0039] L'invention porte donc en particulier sur un dispositif pour l'amplification en chaîne
thermo-dépendante de séquences d'acides nucléiques cibles,
caractérisé en ce qu'il comprend :
- au moins une cartouche (1) présentant une pluralité de chambres réactionnelles (13)
et un réservoir (11), lesdites chambres réactionnelles étant reliées au réservoir
par des canaux (12) ;
- au moins une platine de chauffage (2) présentant au moins deux zones distinctes pouvant
être portées à au moins deux températures différentes, correspondant aux phases des
cycles d'amplification desdits acides nucléiques cibles;
- des moyens (3) de déplacement relatif entre ladite cartouche et ladite platine, permettant
une variation cyclique de la température des chambres réactionnelles.
[0040] Un tel système selon l'invention est moins complexe que les systèmes de l'art antérieur,
dans la mesure où les températures nécessaires aux cycles de l'amplification en chaîne
sont assurées par des zones distinctes de températures constantes et non par une platine
dont on doit faire varier la température.
[0041] Il est important de noter que les réactions d'amplification en chaîne thermo-dépendantes
nécessitent le passage des échantillons à au moins deux températures. Par exemple,
la LCR nécessite à chaque cycle une phase à environ 95°C pour dénaturer l'ADN cible,
puis une phase entre 55 et 65°C (en fonction du Tm des sondes), pour donner lieu à
l'hybridation / ligation. En ce qui concerne la PCR, chaque cycle se décompose en
général en trois phases, à savoir la dénaturation à environ 95°C, l'hybridation dont
la température dépend du Tm des sondes, et l'élongation, habituellement réalisée à
72°C. Il est cependant possible de réaliser des PCR ayant des cycles simplifiés, dans
lesquels l'hybridation et l'élongation se font à la même température, si bien que
chaque cycle nécessite seulement deux températures différentes.
[0042] Il pourra être envisagé différentes variantes du dispositif décrit ci-dessus. Selon
une variante préférentielle de l'invention, le système comprend les caractéristiques
suivantes :
- des amorces spécifiques de séquences cibles à amplifier sont pré-réparties dans les
chambres réactionnelles (13),
- le réservoir (11) est destiné à recevoir un fluide composé notamment d'un échantillon
d'acides nucléiques à analyser et des réactifs nécessaires à une réaction d'amplification
en chaîne par polymérase, à l'exception des amorces,
- la platine de chauffage (2) présente trois zones distinctes pouvant être portées à
trois températures différentes, correspondant aux trois phases des cycles d'amplification
en chaîne par polymérase.
[0043] Selon cette variante préférentielle, il est possible de distribuer, à partir d'un
réservoir, un fluide contenant un échantillon d'acides nucléiques à analyser et les
réactifs nécessaires à la PCR dans une pluralité de chambres réactionnelles contenant
des amorces spécifiques de séquences cibles d'acides nucléiques à amplifier, et d'autoriser
le processus d'amplification en soumettant le contenu des chambres successivement
à différentes températures (à savoir celles nécessaires à la dénaturation, l'hybridation
et l'élongation) une multitude de fois grâce à un mouvement relatif entre la cartouche
incluant lesdites chambres réactionnelles et ladite platine de chauffage présentant
deux ou trois zones distinctes pouvant être portées à des températures différentes.
[0044] Le cas échéant, les chambres réactionnelles (13) peuvent contenir des réactifs nécessaires
à une réaction de PCR en temps réel autres que les amorces mentionnées ci-dessus.
Dans une réalisation préférée du dispositif de l'invention, les chambres réactionnelles
comportent également, en plus des amorces, une ou plusieurs sonde(s) spécifique(s)
de la séquence à amplifier. La distribution des sondes dans les chambres réactionnelles
peut aussi être telle que certaines chambres comportent des sondes spécifiques des
séquences à amplifier et d'autres chambres comportent des sondes contrôles, ne reconnaissant
pas
a priori la séquence à amplifier. Ces sondes peuvent être marquées et, si plusieurs sondes
sont présentes dans une même chambre réactionnelle (par exemple une sonde spécifique
de la séquence à amplifier et une sonde contrôle), ces sondes seront de préférence
marquées par des fluorophores différents.
[0045] Dans une autre variante du dispositif, des réactifs supplémentaires, tels que les
dNTP ou des sels, sont initialement déposés dans les chambres réactionnelles. Ces
réactifs seront alors absents, ou présents en moindre quantité, dans le fluide déposé
dans le réservoir (11). Dans le cas extrême, tous les réactifs nécessaires à la réaction
de PCR, à l'exception de la matrice, sont déposés dans les chambres réactionnelles
(13), et le fluide déposé dans le réservoir (11) comprendra alors uniquement l'échantillon
d'ADN (ou d'ARN) à amplifier.
[0046] Les variantes décrites ci-dessus supposent que plusieurs réactions soient réalisées
en parallèle, avec des amorces et/ou des sondes différentes, sur un même échantillon.
Il s'agit donc de la caractérisation d'un échantillon unique (ou de quelques échantillons
si le réservoir est divisé en quelques sous-réservoirs) suivant plusieurs critères.
Dans certaines applications, on souhaite au contraire caractériser une multitude d'échantillons
suivant un critère unique ou un faible nombre de critères. Ceci est le cas par exemple
en recherche, lorsqu'on souhaite cribler une banque de phages ou de bactéries pour
la présence d'un gène donné. Il est dans ce cas nécessaire d'effectuer une PCR sur
un grand nombre d'échantillons, à partir d'un couple d'amorces donné. Le dispositif
de l'invention est adapté aussi à ce type de manipulations. Pour cela, les échantillons
sont déposés dans les chambres réactionnelles (13). Les amorces peuvent être introduites
dans le fluide déposé dans le réservoir (11), avec les autres réactifs nécessaires
à la PCR. Bien entendu, cette configuration n'exclut pas non plus que certains réactifs
autres que l'échantillon à analyser soient pré-déposés dans les chambres réactionnelles
(13).
[0047] Quelle que soit la variante du dispositif choisie, et quels que soient les réactifs
déposés dans les chambres réactionnelles (13), ils peuvent y être déposés avantageusement
par un simple dépôt liquide, suivi d'un séchage. L'arrivée du fluide en provenance
du réservoir (11) permet ensuite la remise en solution de ces réactifs. La quantité
de chaque réactif déposée est calculée en fonction du volume de fluide qui pénétrera
dans chaque chambre réactionnelle (13), de telle sorte que la remise en solution des
réactifs aboutisse à la concentration finale souhaitée pour chacun d'entre eux. Des
cartouches telles que décrites ci-dessus, dans lesquelles au moins une partie des
chambres réactionnelles (13) comportent des réactifs qui y ont été chargés par un
dépôt liquide, suivi d'un séchage, de telle sorte que ces réactifs soient remis en
solution par l'arrivée d'un fluide dans ces chambres réactionnelles, sont également
partie intégrante de l'invention.
[0048] Le dispositif décrit ci-dessus présente l'avantage d'autoriser un remplissage concomitant
de toutes les chambres réactionnelles, ce qui diminue le temps de préparation et les
risques de contamination d'une chambre à l'autre. Ce dispositif présente également
l'avantage de pouvoir être miniaturisé et d'impliquer l'utilisation de volumes de
réactifs plus faibles que dans l'état de la technique.
[0049] Enfin on notera aussi que, grâce à la platine de chauffage spécifique qu'elle préconise,
l'invention permet d'accélérer les cycles de PCR, puisqu'il n'est pas nécessaire pour
effectuer les différentes phases (dénaturation, hybridation, élongation) de faire
varier la température de la platine chauffante ou de l'atmosphère comme dans l'état
de la technique, le mouvement relatif entre la cartouche et la platine permettant
de soumettre rapidement et successivement le contenu de chacune des chambres réactionnelles
à trois températures distinctes dédiées à chacune de ces phases. L'utilisation de
faibles volumes réactionnels, et d'un plancher de faible épaisseur pour la cartouche
(1), permettent aussi de limiter l'inertie thermique au niveau des chambres réactionnelles,
et contribuent donc à la rapidité de la réaction.
[0050] L'invention porte également sur un dispositif pour l'amplification en chaîne thermo-dépendante
de séquences d'acides nucléiques cibles, mesurée en temps réel,
caractérisé en ce qu'il comprend les mêmes éléments que l'un quelconque des dispositifs décrits ci-dessus,
et comportant en outre des moyens optiques (5) d'excitation / mesure de la fluorescence,
disposés de manière à exciter et mesurer à chaque cycle la fluorescence du contenu
des chambres réactionnelles.
[0051] Un des éléments particulièrement originaux des dispositifs décrits ci-dessus est
l'élément appelé indifféremment plaque ou cartouche réactionnelle (1). Cet élément
peut être recyclable ou, de façon préférée, consommable, et constitue en soi un aspect
de la présente invention. Ainsi, l'invention porte également sur une cartouche réactionnelle
comportant plusieurs chambres réactionnelles (13) et au moins un réservoir (11) et
présentant les caractéristiques suivantes :
- chaque chambre réactionnelle est reliée au réservoir par un canal (12) ayant une section
droite comprise dans un cercle de diamètre inférieur à 3 mm,
- la capacité du réservoir est inférieure à 10 ml,
- la disposition des chambres réactionnelles et des canaux par rapport au réservoir
permet de répartir un fluide de façon homogène dans les chambres réactionnelles, à
partir du réservoir.
[0052] Le diamètre des canaux sera préférentiellement choisi suffisamment faible pour ne
pas autoriser une distribution par gravité du fluide présent dans le réservoir dans
les chambres réactionnelles, ceci de façon à éviter un remplissage non reproductible
de ces chambres. Ce diamètre sera ainsi préférentiellement inférieur ou égal à environ
0,2 mm. Au sujet de ce diamètre, on notera que la section des canaux sera préférentiellement
circulaire mais qu'elle pourra être également de toute autre forme et notamment polygonale,
le "diamètre" des canaux visant alors leur plus grande largeur en section.
[0053] Le réservoir destiné à recevoir l'échantillon d'acides nucléiques et les réactifs
nécessaires à la PCR pourra présenter une capacité variable, comprise par exemple
entre environ 0,1 ml et environ 1 ml.
[0054] La cartouche comprend de préférence entre environ 20 et environ 500 chambres réactionnelles
et, de manière encore préférée, entre 60 et 100 chambres réactionnelles.
[0055] Le volume de ces chambres pourra également varier selon les modes de réalisation.
Avantageusement, ces chambres présentent un volume compris entre environ 0,2 et 50
µl, de préférence entre 1 µl et 10 µl.
[0056] Dans les cartouches de l'invention, la jonction entre les canaux (12) et le réservoir
(11) se fait de préférence à la périphérie du réservoir, et le fond dudit réservoir
est incliné et/ou convexe, de façon à assurer la répartition d'un fluide contenu dans
le réservoir au niveau de l'entrée des canaux.
[0057] On notera qu'une cartouche selon l'invention peut présenter de multiples formes.
Toutefois, selon une variante préférentielle de l'invention, cette cartouche présente
une forme circulaire, le réservoir étant alors prévu sensiblement au centre de la
cartouche, les chambres réactionnelles étant réparties en cercle autour du réservoir,
et les canaux reliant le réservoir aux chambres étant prévus essentiellement radialement.
Une telle architecture permet d'optimiser le remplissage des chambres réactionnelles
à partir du réservoir central.
[0058] Dans une réalisation particulière des cartouches circulaires de l'invention, le fond
du réservoir (11) est conique.
[0059] Egalement préférentiellement, lesdites chambres réactionnelles sont prévues relativement
à la périphérie de ladite cartouche. Ainsi, il est possible d'optimiser le nombre
de chambres réactionnelles pouvant être prévues sur la cartouche et remplies à partir
du réservoir central.
[0060] Selon une variante de l'invention, une telle cartouche comprend autant de canaux
que de chambres réactionnelles. Toutefois, dans certains modes de réalisation, on
pourra prévoir des tronçons de canaux communs à plusieurs chambres réactionnelles.
[0061] L'un des avantages de la présente invention est d'autoriser une miniaturisation du
dispositif qu'elle propose. Ainsi, avantageusement, la cartouche, lorsqu'elle a une
géométrie de révolution, présente de préférence un diamètre compris entre environ
1 et 10 cm.
[0062] Alternativement, une cartouche selon l'invention peut posséder une géométrie de translation,
dans laquelle le réservoir (11) est placé sur un côté de ladite cartouche, les chambres
réactionnelles (13) sont alignées de l'autre côté de la cartouche, et les canaux (12)
reliant leréservoir aux chambres sont essentiellement parallèles les uns aux autres.
La forme générale d'une telle cartouche est alors essentiellement rectangulaire, mis
à part certaines protubérances et/ou creux destinés à relier la cartouche à des moyens
capables de la mettre en mouvement. Un exemple d'une telle cartouche est représenté
à la figure 11A. Dans le cas d'une telle cartouche, le fond du réservoir (11) est
de préférence un plan incliné, qui permet de diriger le fluide réactionnel vers l'entrée
des canaux (12).
[0063] Une variante des cartouches de l'invention décrites ci-dessus, quelle que soit leur
géométrie, consiste à diviser le réservoir (11) en 2 à 20, de préférence 2 à 8 sous-réservoirs,
permettant d'analyser simultanément plusieurs échantillons sur une même cartouche.
Dans ce cas, chacune des chambres réactionnelles (13) est reliée à un seul de ces
sous-réservoirs par un canal (12). Un exemple de cette variante est représenté à la
figure 11A. La cartouche représentée sur cette figure comporte huit sous-réservoirs
numérotés 111 à 118, chacun de ces sous-réservoirs étant relié à cinq chambres réactionnelles
(13) via cinq canaux (12). Dans cette figure, seuls les canaux reliés au sous-réservoir
111 sont représentés. Il est important de noter ici que dans tout ce qui précède et
ce qui suit, le "réservoir (11)" désigne aussi bien le réservoir (11) dans sa globalité
qu'un sous-réservoir.
[0064] La profondeur des chambres réactionnelles (par rapport aux canaux) peut aussi varier
en fonction des modes de réalisation de invention. Selon une variante préférentielle,
ces chambres présentent une profondeur comprise entre environ 0,5 mm et 1,5 mm.
[0065] On notera par ailleurs que l'épaisseur de la cartouche dépend de plusieurs facteurs
et notamment du matériau la constituant. En pratique, cette cartouche est préférentiellement
constituée en matière plastique, de préférence en polycarbonate, dont les propriétés
physiques, optiques et thermiques, sont appropriées pour la réalisation de la présente
invention. L'épaisseur des cartouches de l'invention est de préférence comprise entre
0,5 et 5 mm.
[0066] Afin de faciliter les échanges thermiques entre le contenu des chambres réactionnelles
et la platine, l'épaisseur du "plancher" de celles-ci devra être préférentiellement
aussi faible que possible. Cette épaisseur dépend du matériau utilisé pour réaliser
la cartouche. Préférentiellement, elle est comprise entre 0,05 et 0,5 mm, par exemple
environ 0,25 mm.
[0067] Les chambres réactionnelles des cartouches de l'invention sont de préférence fermées
par une paroi supérieure transparente (17), par exemple en plastique transparent,
afin de permettre l'excitation et la mesure de la fluorescence du fluide réactionnel,
dans des bonnes conditions.
[0068] Dans une réalisation particulière de l'invention, les chambres sont pourvues d'évents
(système ouvert), permettant à l'air qu'elles contiennent de s'échapper lors de leur
remplissage par le fluide provenant du réservoir.
[0069] Dans le cas ci-dessus, où les chambres (13) sont pourvues d'évents (14), les canaux
(12) sont préférentiellement constitués d'au moins deux parties de diamètres différents
(121 et 122), le diamètre de la deuxième partie (122) étant inférieur à celui de la
première partie (121), de façon à créer une perte de charge dans le canal (12). Ainsi,
si un canal se remplit plus vite qu'un autre sous l'effet de la pression, le phénomène
de perte de charge permet d'arrêter la progression du fluide dans le ou les canaux
dont la première partie (121) est remplie, jusqu'à ce que tous les canaux soient remplis
de la même façon. Ceci permet de « pré-calibrer » les volumes pour chaque canal, afin
d'assurer un remplissage homogène des différentes chambres réactionnelles. La deuxième
partie du canal (122) peut être constituée par exemple d'un capillaire de verre, de
diamètre beaucoup plus faible que la première partie (121), ledit capillaire étant
inclus dans une cartouche en plastique.
[0070] Il est aussi possible de prévoir des enceintes (15) dans lesquelles débouchent les
évents (14) des chambres réactionnelles. Ces enceintes possèdent une ouverture (16)
vers l'extérieur de la cartouche (système ouvert), et présentent l'intérêt, d'une
part, de récupérer sans pollution les éventuels surplus de fluide qui sortiraient
des chambres réactionnelles par les évents (14) et, d'autre part, de pouvoir se fermer
après le remplissage des chambres réactionnelles. Cette fermeture peut se faire par
exemple en utilisant une bande adhésive, et permet de passer en système clos pour
effectuer l'amplification proprement dite. Ceci permet d'éviter ou au moins limiter
l'évaporation du fluide contenu dans la cartouche (1). Cette réalisation de l'invention
est détaillée dans l'exemple 3 et lustrée aux figures 11A et 12.
[0071] Alternativement, il est possible de travailler en système clos dès le remplissage
des chambres réactionnelles, en provoquant dans la cartouche une dépression suivie
d'un rétablissement de la pression, comme cela sera détaillé plus loin. Des cartouches
dans lesquelles les chambres réactionnelles ne possèdent pas d'autre ouverture que
l'arrivée du canal (12) (chambres réactionnelles dites "closes") font donc également
partie de l'invention.
[0072] Les cartouches décrites ci-dessus, prévues soit pour un usage en système ouvert,
soit pour un usage en système fermé, comportent de préférence une ouverture adaptable
à des moyens (4) de modulation de la pression dans le réservoir (11), permettant de
déplacer le fluide présent dans le réservoir vers les chambres réactionnelles.
[0073] L'invention porte également sur un procédé de remplissage en système clos des chambres
réactionnelles (13) d'une cartouche (1) telle que décrite au paragraphe précédent,
dans la variante où les chambres réactionnelles sont closes, lequel procédé comporte
les étapes suivantes :
- emplir au moins partiellement le réservoir (11) avec un fluide,
- connecter la cartouche (1) aux moyens (4) de modulation de la pression,
- appliquer une dépression à l'intérieur de la cartouche, puis rétablir la pression.
[0074] Dans une variante des cartouches de invention, chaque canal (12) est équipé d'une
cavité anti-reflux (123) au niveau de sa jonction avec le réservoir (11), ladite cavité
anti-reflux étant constituée d'une portion de canal sensiblement verticale, d'un diamètre
supérieur ou égal à celui du canal (12). Cette variante présente deux principaux avantages.
D'une part, ces cavités anti-reflux permettent de prévenir les contaminations croisées
en cas de retour intempestif de fluide vers le réservoir (11), ou au cas où tout le
fluide ne se serait pas engagé dans les canaux. D'autre part, ces cavités permettent
de prévoir, dans les dispositifs de l'invention, un bouchon dont les dentelures viennent
épouser ces entrées verticales, afin de boucher les canaux après l'adressage du fluide
rédactionnel mais avant la réaction d'amplification. Ceci permet de travailler en
système parfaitement clos, et donc d'éviter tout risque de contamination et d'évaporation.
Toutefois, il est important de noter que les cavités anti-reflux, et l'utilisation
d'un bouchon au niveau du réservoir pour boucher l'entrée des canaux du côté du réservoir,
peuvent être employées aussi dans le cas de systèmes ouverts tels que décrits ci-dessus,
où les chambres réactionnelles sont pourvues d'évents.
[0075] Dans une réalisation préférée des cartouches de l'invention, une partie au moins
des chambres réactionnelles (13) comporte des oligonucléotides. De façon encore préférée,
chacune des chambres réactionnelles (13) comporte deux amorces spécifiques d'une séquence
d'acide nucléique à amplifier et, facultativement, une ou plusieurs sonde(s) marquée(s)
spécifique(s) de ladite séquence. Une telle sonde peut être marquée de façon à ce
que sont signal augmente lorsqu'elle s'hybride à sa séquence cible (système Sunrise
™), ou de façon à ce que l'élongation à partir d'un brin sur laquelle elle est hybridée
entraîne une diminution ou une augmentation du signal (système AmpliSensor
™ ou système TaqMan
™, respectivement). La présence de telles sondes dans les chambres réactionnelles permet
de réaliser des amplifications quantifiées en temps réel, avec un dispositif de l'invention
disposant de moyens (5) d'excitation / mesure de la fluorescence, tel que décrit plus
haut. Des sondes contrôles, non spécifiques de la séquence à amplifier, et marquées
d'une façon différente des sondes spécifiques, peuvent aussi être utilisées, pour
détecter d'éventuelles contaminations.
[0076] Dans la réalisation de l'invention décrite ci-dessus, où les chambres réactionnelles
comportent des amorces et, facultativement une ou plusieurs sonde(s), ces différentes
sondes et amorces seront choisies de préférence de telle sorte que leurs températures
de fusion (Tm) respectives soient proches. En particulier, le Tm des différentes amorces
sera de préférence compris dans un même intervalle d'environ 5°C. De même, les différentes
sondes auront de préférence un Tm compris dans un même intervalle de 5°C, qui peut
être différent de l'intervalle des Tm des amorces. Dans ce cas, les sondes seront
choisies de telle sorte que leur Tm soit supérieur à celui des amorces, la différence
entre de Tm des différentes catégories d'oligonucléotides étant alors de préférence
de l'ordre de 5°C. La température d'hybridation retenue pour effectuer l'amplification
correspond alors à la plus basse des températures de fusion des amorces.
[0077] Les chambres réactionnelles (13) des cartouches de l'invention peuvent aussi comporter,
outre les amorces et les sondes éventuelles, un ou plusieurs autres réactifs nécessaires
à la réaction de PCR ou à la mesure de l'amplification. Il peut s'agir, par exemple,
de sels, de dNTP, ou d'un intercalant fluorescent de l'ADN double brin, de type SybrGreen
(marque déposée). Comme mentionné plus haut, tous ces réactifs sont avantageusement
déposés au niveau des chambres réactionnelles (13) par le dépôt d'une solution liquide,
suivi d'un séchage.
[0078] Selon un mode de réalisation alternatif des cartouches de l'invention, les cartouches
sont prévues pour le criblage d'un grand nombre d'échantillons suivant un faible nombre
de critères. Ceci implique que l'utilisateur de ces cartouches puisse facilement déposer
ses échantillons dans chacune des chambres réactionnelles (13). Pour cela, la cartouche
peut par exemple posséder un couvercle amovible qui, lorsqu'il est enlevé, donne accès
directement aux chambres réactionnelles. De telles cartouches peuvent aussi être pré-chargées
et comporter, au niveau des chambres réactionnelles (13), un ou plusieurs réactifs
nécessaire(s) à l'amplification et / ou à sa détection.
[0079] Bien entendu, les dispositifs de l'invention mentionnés plus haut peuvent comprendre
une ou plusieurs cartouches correspondant à n'importe laquelle des cartouches décrites
ci-dessus.
[0080] Dans la réalisation particulière du dispositif de l'invention, où la cartouche est
circulaire, les zones distinctes de chauffage de la platine de chauffage (2) sont
préférentiellement réparties selon des portions de disque (figure 2A) ou de couronne
(figure 2B). Chaque portion peut être chauffée à une température distincte pour porter
successivement le contenu des chambres réactionnelles aux températures distinctes
souhaitées, grâce aux moyens de déplacement (3) relatifs entre la cartouche (1) et
la platine chauffante (2). Afin de limiter les problèmes d'évaporation et de condensation
dans la cartouche (1), les thermoblocs sont de préférence suffisamment larges pour
chauffer aussi une partie des canaux, comme cela est représenté par exemple à la figure
11, dans le cadre d'une cartouche rectangulaire.
[0081] Il est important de noter que le nombre de zones de chauffage distinctes peut être
égal à deux, trois, ou davantage. Par exemple, dans le cas d'une PCR à deux températures,
la platine pourra présenter une zone à 95°C pour la dénaturation des acides nucléiques
double brin, et une zone à 60°C pour l'hybridation des amorces et l'élongation. Dans
le cas d'une PCR à trois températures, la platine présentera une zone à 95°C (dénaturation),
une zone entre 40 et 70°C (hybridation des amorces), et une zone à 72°C (élongation).
Enfin, la platine peut présenter un nombre de zones supérieur à trois, par exemple
pour bloquer provisoirement la réaction à un moment donné de chaque cycle. La platine
peut aussi présenter un nombre de zones qui soit un multiple de deux ou trois, de
telle façon qu'un tour de la cartouche corresponde à plusieurs cycles PCR. Enfin,
il est important de noter que la taille relative des différentes zones de chauffage
est avantageusement choisie proportionnellement à la durée d'incubation désirée pour
le fluide réactionnel à la température de ladite zone. Ainsi, dans la platine représentée
à a figure 2B, le thermobloc 21, dédié à l'étape de dénaturation, a une surface deux
fois moindre que celle des thermoblocs destinés au étapes d'hybridation et d'élongation
(blocs 22 et 23, respectivement). En choisissant une vitesse de rotation relative
de la cartouche sur la platine telle qu'une rotation de 360° est effectuée en 150
secondes, on obtient donc des cycles dans lesquels la dénaturation dure 30 secondes,
l'hybridation 1 minute et l'élongation 1 minute.
[0082] Au sujet des moyens de déplacement on notera que, selon un mode préférentiel de réalisation
de l'invention, la platine (2) est fixe et la cartouche (1) est mue grâce aux moyens
de déplacement (3).
[0083] Toutefois, dans d'autres modes de réalisation, on pourra également prévoir une cartouche
fixe et une platine de chauffage mise en mouvement grâce audits moyens de déplacement.
[0084] Dans le mode de réalisation particulièrement préféré de l'invention, selon lequel
la cartouche est circulaire, les moyens de déplacement (3) autorisent la mise en rotation
de ladite cartouche et/ou de ladite platine.
[0085] On peut prévoir un élément conducteur entre la cartouche et la platine chauffante.
Toutefois, selon une variante préférentielle de l'invention, ladite cartouche est
en contact direct avec ladite platine chauffante. Dans ce cas, ladite platine est
avantageusement pourvue d'un revêtement favorisant le déplacement entre ladite cartouche
et ladite platine. Un tel revêtement peut par exemple être constitue en Téflon (marque
déposée).
[0086] Comme indiqué ci-dessus, la platine de chauffage du système peut présenter au moins
deux ou trois zones pouvant être portées à des températures distinctes. Préférentiellement,
cette platine est constituée de deux ou trois blocs thermiques indépendants ("thermoblocs")
distincts reliés à des moyens de programmation de leur température. Dans le cas où
la platine comporte trois thermoblocs (21 à 23), le premier de ces thermoblocs (21)
est chauffé à la température de dénaturation, le deuxième (22) à la température d'hybridation,
le troisième (23) à la température d'élongation. L'utilisation de tels thermoblocs
de température constante simple la réalisation de la platine chauffante.
[0087] Les moyens de déplacement relatif de la cartouche par rapport à la platine pourront
être réalisés sous de multiples formes. Selon un mode de réalisation préféré, illustré
à la figure 10, la cartouche (1) présente sur le dessous une partie saillante centrale
(181) comportant une encoche (182), de telle sorte que la partie saillante (181) s'encastre
dans la platine chauffante (2) et relie la cartouche (1) avec les moyens de déplacement
(3) au niveau d'un taquet ou axe (32) mis en mouvement par un micromoteur (31). La
partie saillante (181) permet donc d'une part, de positionner la cartouche par rapport
à une platine (2) telle que celle représentée à la figure 2B, et d'autre part, d'assurer
sa liaison avec les moyens de mise en mouvement (3).
[0088] Selon un mode de réalisation alternatif, représenté aux figures 1 et 3, la cartouche
présente au moins une oreille (183) et les moyens de déplacement (3) incluent au moins
un axe (32) coopérant avec ladite oreille pour inculquer à ladite cartouche un mouvement
rotatif.
[0089] Le mode de déplacement relatif entre la platine et la cartouche pourra varier selon
les modes de réalisation. Il pourra s'agir d'un déplacement à vitesse continu ou par
à-coups. La vitesse de déplacement pourra être constante ou varier dans le temps.
[0090] Dans le cas d'une cartouche rectangulaire, le déplacement de la cartouche par rapport
à la platine (2) se fait de préférence par translation, comme cela est décrit à l'exemple
3 et illustré à la figure 11.
[0091] Avantageusement, le système selon l'invention comprend également des moyens optiques
d'excitation/mesure de la fluorescence, prévus par exemple au-dessus ou sur le côté
de ladite cartouche. Selon une variante préférentielle de l'invention, ces moyens
constitueront un système unique et fixe. Un avantage d'une variante préférentielle
de l'invention selon laquelle la cartouche est circulaire et mue selon un déplacement
rotatif est de pouvoir amener successivement chaque chambre réactionnelle sous ledit
système optique, réduisant ainsi sa complexité. Un système de repérage, situé par
exemple sur la cartouche (1), permet de déterminer à chaque instant quelle chambre
réactionnelle est située en regard du système optique.
[0092] Les moyens d'amenée du fluide présent dans ledit réservoir vers lesdites chambres
réactionnelles peuvent être réalisés sous différentes formes. Comme cela a été décrit
plus haut, on peut distinguer deux catégories de modes d'adressage du fluide vers
les chambres réactionnelles: l'adressage en système ouvert, qui suppose une augmentation
de pression au niveau du réservoir et la présence d'évents (14) au niveau des chambres
réactionnelles, et l'adressage en système clos, qui débute au contraire par l'établissement
d'une dépression dans la cartouche (1), suivi d'un rétablissement de cette pression.
[0093] Les moyens (4) d'amenée du fluide dans les chambre réactionnelles diffèrent suivant
le mode de réalisation choisi. Ainsi, en système ouvert, le fluide contenu dans le
réservoir est distribué sous pression dans les chambres réactionnelles de façon à
permettre un remplissage uniforme de ces chambres. Dans ce cas, les moyens d'amenée
(4) incluent préférentiellement un dispositif à piston (41) dont la vitesse de pénétration
dans le réservoir sera calculée-pour favoriser le bon remplissage des chambres réactionnelles,
Alternativement, ces moyens d'amenée incluent une pompe branchée de façon à augmenter
la pression dans le réservoir (11).
[0094] Comme il a été vu plus haut, une autre variante préférée de l'invention implique
de travailler en système clos. Le fluide contenu dans le réservoir est alors distribué
dans les chambres réactionnelles de la façon suivante : dans un premier temps, une
dépression est créée à l'intérieur de la cartouche, le cas échéant par un dispositif
à piston ou une pompe (42), branchée cette fois de manière à diminuer la pression
dans la cartouche (1). La pression est ensuite rétablie, ce qui permet au fluide de
s'engager dans les canaux et de remplir les chambres réactionnelles périphériques.
[0095] L'invention concerne également tout procédé d'amplification d'acide nucléique grâce
à un système tel que décrit ci-dessus,
caractérisé en ce qu'il comprend les étapes consistant à :
- remplir au moins partiellement le réservoir (11) avec un fluide contenant un échantillon
d'acides nucléiques à analyser ainsi que tout le nécessaire à une réaction d'amplification,
à l'exception des amorces, et facultativement, un intercalant fluorescent des acides
nucléiques ;
- répartir ledit fluide dans les chambres réactionnelles (13) prévues dans la cartouche
(1), dans lesquelles sont pré-réparties des amorces et, facultativement, une ou plusieurs
sondes marquées spécifiques de la séquence nucléique cible;
- mettre en oeuvre les moyens de déplacement relatif entre la cartouche et la platine
chauffante pour amener successivement, et autant de fois que désiré, le contenu de
chaque chambre aux températures définies par les deux, trois ou davantage zones de
ladite platine de chauffage.
[0096] Dans une variante du procédé ci-dessus, des réactifs nécessaires à la réaction d'amplification
et/ou à la détection des produits de l'amplification, et distincts des amorces et
des sondes, sont pré-répartis dans les chambres réactionnelles (13) de la cartouche
(1). Le fluide introduit dans le réservoir (11) ne contient alors pas ces réactifs.
[0097] L'étape de répartition du fluide dans les chambres réactionnelles (13) est effectuée
soit en appliquant une dépression à l'intérieur de la cartouche, puis en rétablissant
la pression (système clos), soit en augmentant la pression au niveau du réservoir
(11), à condition que les chambres réactionnelles soient pourvues d'évents (système
ouvert).
[0098] L'invention, ainsi que les différents avantages qu'elle présente, seront mieux compris
grâce à la description qui va suivre de quelques modes non limitatifs de réalisation
de celle-ci, illustrés dans les figures.
Exemple 1: mode de réalisation simplifié du dispositif de l'invention.
[0099] Le système de détection et de quantification de séquences nucléiques cibles représentés
à la figure 1 comprend une cartouche circulaire en matière plastique de 2 mm d'épaisseur
présentant un diamètre de 5 cm. Cette cartouche (1) est pourvue d'un réservoir central
(11) et sera décrite plus en détails en référence ci-après aux figures 3 et 4. La
capacité du réservoir est, dans le cadre du présent mode de réalisation, de 400 µl.
Son plancher est plat mais on notera que dans d'autres modes de réalisation il pourra
être bombé pour faciliter le passage du fluide vers les chambres sans formation de
bulles d'air, notamment en fin d'adressage lorsque le réservoir est quasiment vide.
[0100] Le système comprend par ailleurs une platine chauffante (2) en contact direct avec
la face inférieure de la cartouche (1) et des moyens de déplacement (3) de la cartouche
(1) par rapport à la platine chauffante (2). Ces moyens de déplacement incluent un
micromoteur (31) relié à deux axes (32) qui coopèrent avec deux oreilles (183) de
la cartouche (1) pour inculquer à celle-ci un mouvement rotatif sur la platine chauffante
(2), celle-ci restant quant à elle fixe.
[0101] Le système décrit comprend également un piston (41) destiné à coopérer avec ledit
réservoir (11) ainsi qu'un dispositif optique (5) d'excitation/mesure de fluorescence
(source émettrice permettant une excitation à une longueur d'onde donnée et programmable
et récepteur de la fluorescence émise) fixe et placé au dessus de la cartouche (1)
et de la platine chauffante (2).
[0102] Comme on peut le voir sur la figure 2A, la platine chauffante (2) est constituée
de trois blocs métalliques (21, 22 et 23) (ci-après dénommés thermoblocs) en forme
de portions de disques. On notera que dans ce mode de réalisation, ces thermoblocs
présentent sensiblement la même taille mais que, dans d'autres modes de réalisation,
ils pourront présenter une taille différente, la taille étant entendue comme la surface
angulaire occupée en vue de dessus. Chaque thermobloc (21, 22 et 23) est conçu pour
pouvoir être amené à une température constante et programmable, correspondant à l'une
des phases (dénaturation, hybridation ou élongation) des cycles d'amplification (PCR),
soit généralement respectivement 94°C pour la dénaturation, 72°C pour l'élongation,
et entre 30-40 et 65-70°C pour l'hybridation selon le Tm (température d'hybridation)
des amorces utilisées, Les températures des thermoblocs pourront être contrôlées par
tous moyens connus de l'homme de l'art.
[0103] En référence à la figure 3, la cartouche (1) est pourvue d'un réservoir central (11)
de capacité 400 µl relié à 36 chambres réactionnelles (13) par autant de canaux (12),
réparties uniformément sur toute la périphérie de la cartouche (sur la figure 3, on
n'a pas représenté l'ensemble des canaux et des chambres mais seulement certains d'entre
eux). Ces chambres réactionnelles (13) sont par ailleurs pourvues d'évents (14) abouchant
sur le bord de la cartouche (1). Dans le présent mode de réalisation, les canaux présentent
un diamètre de 0,2 mm et le volume des chambres réactionnelles est de 2,5 microlitres.
Dans d'autres modes de réalisation, ce diamètre et ce volume pourront bien sûr être
différents.
[0104] Comme déjà précisé, cette cartouche (1) est également pourvue de deux oreilles (183)
percées chacune d'un orifice pour laisser passer un axe (32) relié au micromoteur
(31).
[0105] Selon la figure 4, les chambres réactionnelles présentent une profondeur de 1 mm.
Leur plancher présente une épaisseur de 0,2 mm environ. Cette épaisseur est suffisamment
faible pour faciliter de bons échanges thermiques entre les chambres (13) et les thermoblocs
(21, 22 et 23). Les chambres réactionnelles (13) sont fermées dans leur partie supérieure
par une paroi (17) transparente, formant également la paroi du réservoir (11).
[0106] L'utilisation du dispositif représenté est la suivante :
Le réservoir central (11) est destiné à recevoir l'échantillon d'acides nucléiques
à analyser ainsi que tout le nécessaire à une réaction d'amplification, et facultativement
un intercalant fluorescent des acides nucléiques (l'ensemble est ci-après dénommé
fluide), à l'exception des amorces préréparties dans chaque chambre réactionnelle
périphérique 10.
[0107] Dans le cadre du présent mode de réalisation, l'utilisateur place dans le réservoir
central 90 µl (c'est-à-dire 36 fois 2,5 µl) de fluide, dont 75 ng d'acides nucléiques.
Les concentrations en réactifs dudit fluide sont les suivantes :
dNTP : 200 µM
Tampon Taq:1x
MgCl2 : 1,5 mM
Taq : 4U
SybrGreen (marque déposée) : 1 x
H2O : qsp
[0108] Chaque chambre 10, sauf quelques-unes à des fins de témoins négatifs, contient deux
amorces spécifiques d'une séquence cible à amplifier, et facultativement une ou plusieurs
sondes marquées, permettant une mesure spécifique ultérieure de fluorescence. Dans
le présent mode de réalisation, ont été répartis 10 ng de chaque amorce dans chaque
chambre sauf dans celles servant de témoin négatif.
[0109] Après avoir rempli partiellement le réservoir (11) avec le fluide dont le volume
est égal à la somme des volumes des chambres (le volume d'une chambre est défini comme
étant le produit de sa surface de "plancher" par sa profondeur), le piston (41) est
actionné pour distribuer ce fluide dans la pluralité de chambres réactionnelles (13).
Ce piston permet d'augmenter la pression au sein du réservoir (11) et permet le passage
du fluide dans les canaux vers les chambres. La vitesse de déplacement du piston dans
le réservoir est d'environ 1 mm par seconde et ledit déplacement est stoppé à un niveau
qui dépend du volume de fluide à adresser dans les chambres.
[0110] Le faible diamètre des canaux (12) permet d'empêcher la diffusion du fluide depuis
le réservoir (11) vers les canaux (12) et les chambres (13) sous l'effet de la gravité
(à cette échelle, les processus habituellement négligeables comme les forces de capillarité
deviennent prégnants, et dans le cas présent suffisent à maintenir le fluide dans
le réservoir). Grâce aux évents (14), l'air présent dans les chambres (13) est évacué,
ce qui assure le remplissage de celles-ci.
[0111] Les thermoblocs (21, 22, 23) sont portés aux trois températures correspondant aux
trois températures des phases de la PCR (ou à des températures légèrement supérieures
compte tenu des éventuelles déperditions thermiques entre la platine chauffante (2)
et la cartouche 1) et les moyens de déplacement (3) sont mis en oeuvre de façon à
animer d'un mouvement giratoire la cartouche (1) pour faire passer successivement
et autant de fois que désiré chaque chambre réactionnelle au-dessus des trois thermoblocs.
[0112] Plus précisément, le bloc (21) est porté à la température correspondant à la phase
de dénaturation (94°C), le thermobloc (22) est porté à la température correspondant
à la phase d'hybridation (36°C) et le thermobloc (23) est porté à la température correspondant
à la phase d'élongation (72°C).
[0113] Dans le présent mode de réalisation, le micromoteur (31) des moyens de déplacement
(3) est conçu pour inculquer une rotation de 10 degrés toutes les 2,5 secondes à la
cartouche (1) (soit un cycle de PCR en 1,5 mn). Toutefois, dans d'autres modes de
réalisation, ce mouvement pourra présenter une vitesse différente et être continu
au lieu d'être saccadé.
[0114] On notera que le dispositif optique (5) est prévu au dessus du bloc correspondant
23 porté à une température correspondant à la température d'élongation, et plus particulièrement
à un emplacement qui correspond à la fin de la phase d'élongation. Bien entendu, le
dispositif optique (5) peut être placé à un emplacement différent, choisi notamment
en fonction de la chimie utilisée. Par exemple, en utilisant la chimie TaqMan™ ou
de la fluorescence non spécifique, il est logique d'effectuer la mesure à la fin de
la phase d'élongation, comme décrit ci-dessus. En revanche, l'utilisation d'une chimie
du type Molecular Beacons™ implique que la mesure se fasse plutôt au moment de l'hybridation.
[0115] Le système présenté permet de remplir rapidement et de façon reproductible une grande
quantité de chambres réactionnelles et d'effectuer sur le contenu de celles-ci une
PCR et des mesures de fluorescence à chaque cycle de la PCR.
[0116] Le mode de réalisation ici décrit n'a pas pour objet de réduire la portée de l'invention.
Il pourra donc y être apporté de nombreuses modifications sans sortir du cadre de
celle-ci.
Exemple 2 : Cartouche circulaire améliorée
[0117] Les figures 5 à 10 représentent un exemple de cartouche circulaire présentant certaines
modifications par rapport à la cartouche de l'exemple 1.
[0118] Cette cartouche est prévue pour une utilisation en système clos, c'est-à-dire que
les chambres réactionnelles (13) n'ont pas d'autre ouverture que l'arrivée du canal
(12). La cartouche est constituée de deux éléments qui s'emboîtent l'un dans l'autre
: la partie inférieure, ou socle, est représentée aux figures 5 et 6, et la partie
supérieure, ou couvercle, est représentée aux figures 7 et 8. L'assemblage des deux
est illustré aux figures 9 et 10.
[0119] Le chargement de cette cartouche s'effectue de la façon suivante :
[0120] L'utilisateur place dans le réservoir central l'extrait d'acides nucléiques à analyser.
Il place le consommable dans l'automate. Ce dernier crée une dépression à l'intérieur
de la cartouche (P = 0,05 bar approximativement), par exemple par l'utilisation d'une
pompe (42). La pression est ensuite rétablie , ce qui permet aux fluides de s'engager
dans les canaux et de remplir les chambres réactionnelles périphériques. Ainsi, par
rapport au dispositif de l'exemple 1, le fluide n'est plus adressé par une augmentation
de la pression mais par dépression, ce qui présente l'avantage de ne pas nécessiter
d'évent et donc de travailler en système clos.
[0121] Le cas échéant, on peut prévoir plusieurs sous-réservoirs et non plus un réservoir
unique, ce qui présente l'avantage de traiter simultanément plusieurs échantillons.
[0122] Le fond du réservoir a une forme conique permettant au fluide de se répartir à sa
périphérie, c'est-à-dire près de l'entrée des canaux.
[0123] A la jonction entre les canaux et le réservoir, se trouve un système anti-reflux,
constitué par une portion de canal vertical (123), ce qui, d'une part, prévient les
contaminations croisées en cas de retour intempestif de fluide vers la partie centrale
ou au cas où tout le fluide ne se serait pas engagé dans le canal et, d'autre part,
permet une fois l'adressage effectué mais avant la PCR, de venir boucher les canaux
au moyen d'un bouchon dont les dentelures viennent épouser ces entrées verticales,
afin de travailler en système clos (pas de contamination, pas d'évaporation).
[0124] La cartouche est en plastique, préférentiellement en polycarbonate car ce polymère
présente des caractéristiques physiques, optiques et de comportement thermique intéressantes.
[0125] La taille des canaux est par exemple de 0,4 x 0,2 mm (demi-lune) en section.
[0126] La taille du consommable est par exemple de 100 mm (diamètre), le nombre de chambres
est de 80, le nombre de sous-réservoirs est compris entre 1 et 8.
[0127] Comme illustré à la figure 10, la cartouche (1) présente sur le dessous une partie
saillante centrale (181) comportant une encoche (182), de telle sorte que la partie
saillante (181) s'encastre dans la platine chauffante (2) et relie la cartouche (1)
avec les moyens de déplacement (3) au niveau d'un taquet ou axe (32) mis en mouvement
par un micromoteur (31). La partie saillante (181) permet donc d'une part, de positionner
la cartouche par rapport à une platine (2) telle que celle représentée à la figure
2B, et d'autre part, d'assurer sa liaison avec les moyens de mise en mouvement (3).
[0128] Les chambres réactionnelles sont chargées avec des amorces spécifiques de séquences
cibles et, le cas échéant, avec des sondes de type TaqMan
™ ou autre spécifiques desdites cibles. Suivant les applications, les cibles seront
des gènes viraux ou bactériens, des jonctions entre un transgène et le génome d'une
plante pour détecter et/ou identifier certains OGM, etc.
[0129] Une variante de la cartouche décrite ci-dessus, comportant 36 chambres réactionnelles
d'un volume de 8 µl et des canaux d'un diamètre de 0,3 mm, a été utilisée pour effectuer
un test de détection de bactéries Salmonelles, 288 µl (soit 36 fois 8 µl) de la solution
suivante ont été placés dans le réservoir central:
DUTP 400 µM
dNTP : 200 µM
Tampon Taq : 1 x
MgCl2 : 3 mM
Taq: 15 U
TWEEN (marque déposée) : 0,007 %
SybrGreen (marque déposée) : 0,1 x
ADN génomique de Salmonella enteritidis : 1 ng
H2O: qsp
[0130] 1,6 picomole des amorces FinA1 et FinA2 décrites dans Cohen, Mechanda et al. 1996
ont été déposées dans les chambres réactionnelles.
[0131] Cette expérience a donné des résultats positifs, comme attendu.
Exemple 3 : Cartouche rectangulaire
[0132] Dans cet exemple, illustré à la figure 11, le réservoir n'est plus central mais "sur
le côté", et le mouvement de la cartouche n'est plus nécessairement rotatif, mais
peut être translationnel.
[0133] Le mode d'adressage et de fermeture peut être tout à fait le même que dans le cas
du mode circulaire décrit à l'exemple 2.
[0134] Alternativement, les fluides sont adressés par augmentation de la pression. Ils entrent
dans la première partie du canal (121) dont la somme des volumes est prévue pour être
légèrement inférieure au volume d'échantillon à analyser (d'extrait d'acides nucléiques).
La deuxième partie du canal (122) est constituée par un capillaire de verre, de diamètre
beaucoup plus faible, inclus dans le système plastique, comme illustré à la figure
12. Son intérêt est de créer un phénomène dit de perte de charge, permettant un remplissage
homogène de la première partie des canaux (si un canal se remplit plus vite qu'un
autre lors de l'augmentation de la pression, ce phénomène permet d'arrêter la progression
du fluide dans le ou les canaux remplis jusqu'à ce que les autres le soient à leur
tour). Ceci permet de "précalibrer" les volumes pour chaque canal et donc d'assurer
un remplissage homogène des différentes chambres (13) plus en aval. A l'extrémité
des chambres se trouvent des évents, débouchant eux-mêmes dans des enceintes (15)
trouées sur le dessus dont l'intérêt est, d'une part, de récupérer sans pollution
les éventuels surplus de fluide qui sortiraient par lesdits évents et, d'autre part,
de pouvoir se fermer par une bande adhésive afin d'empêcher l'évaporation. Le volume
(et la forme) des chambres est égal à celui de la première partie des canaux.
[0135] La taille des canaux est de 0,4 mm de diamètre, soit 1 canal par mm si l'espace entre
deux canaux est de 0,6 mm. Ainsi, une cartouche de longueur 8 cm comporte 80 chambres.
[0136] Deux possibilités peuvent être envisagées pour fermer le canal au niveau du réservoir:
[0137] La première possibilité consiste à utiliser, comme à l'exemple 2, un bouchon dentelé.
Le piston qui augmente la pression et ledit bouchon sont alors confondus. Dans ce
cas, il faut prévoir une ouverture du piston (creux) entre l'étape d'adressage des
fluides par pression et cette étape de fermeture, afin que la fermeture n'engendre
pas une nouvelle augmentation de la pression qui amènerait le fluide au-delà des chambres).
[0138] La deuxième possibilité consiste à disposer de l'huile (en excès) au-dessus des fluides.
Ainsi, une fois les chambres remplies, les canaux (121) sont remplis au moins partiellement
d'huile, empêchant contamination et évaporation.
MODES DE REALISATION DE L'INVENTION
[0139] Les modes de réalisation préférés de l'invention décrit ci-dessus comprennent notamment
les cartouches, dispositifs et procédés suivants:
- 1. Cartouche réactionnelle comportant plusieurs chambres réactionnelles (13) et au
moins un réservoir (11) et présentant les caractéristiques suivantes :
- chaque chambre réactionnelle est reliée au réservoir par un canal (12) ayant une section
droite comprise dans un cercle de diamètre inférieur à 3 mm,
- la capacité du réservoir est inférieure à 10 ml,
- la disposition des chambres réactionnelles et des canaux par rapport au réservoir
permet de répartir un fluide de façon homogène dans les chambres réactionnelles, à
partir du réservoir.
- 2. Cartouche selon la réalisation 1, dans laquelle le diamètre des canaux (12) est
inférieur ou égal à 0,2 mm.
- 3. Cartouche selon la réalisation 1 ou 2, dans laquelle la capacité du réservoir (11)
est comprise entre 0,1 ml et 1 ml.
- 4. Cartouche selon les réalisations 1 à 3, caractérisée en ce qu'elle comprend entre 20 et 500 chambres réactionnelles.
- 5. Cartouche selon les réalisations 1 à 4, caractérisée en ce que le volume des chambres réactionnelles est compris entre 0,2 et 50 µl, de préférence
entre 1 et 10 µl.
- 6. Cartouche selon les réalisations 1 à 5, dans laquelle la jonction entre les canaux
(12) et le réservoir (11) se fait à la périphérie du réservoir, et le fond dudit réservoir
est incliné et/ou convexe, de façon à assurer la répartition d'un fluide contenu dans
le réservoir au niveau de l'entrée des canaux.
- 7. Cartouche selon les réalisations 1 à 6, caractérisée en ce qu'elle possède une géométrie de révolution, dans laquelle le réservoir (11) est placé
sensiblement au centre de ladite cartouche, les chambres réactionnelles (13) sont
réparties en cercle autour dudit réservoir, et les canaux (12) reliant ledit réservoir
aux dites chambres sont essentiellement radiaux.
- 8. Cartouche selon la réalisation 7, dans laquelle le fond du réservoir (11) est conique.
- 9. Cartouche selon la réalisation 7 ou 8, dans laquelle les chambres réactionnelles
(13) sont placées à la périphérie de ladite cartouche.
- 10. Cartouche selon les réalisations 7 à 9, présentant un diamètre compris entre 1
et 10 cm.
- 11. Cartouche selon les réalisations 1 à 6, caractérisée en ce qu'elle possède une géométrie de translation, dans laquelle le réservoir (11) est placé
sur un côté de ladite cartouche, les chambres réactionnelles (13) sont alignées de
l'autre côté de la cartouche, et les canaux (12) reliant ledit réservoir aux dites
chambres sont essentiellement parallèles les uns aux autres.
- 12. Cartouche selon la réalisation 11, dans laquelle le fond du réservoir (11) est
un plan incliné.
- 13. Cartouche selon l'une quelconque des réalisations 1 à 12, dans laquelle le réservoir
(11) est divisé en 2 à 8 sous-réservoirs (111 à 118), et chacune des chambres réactionnelles
(13) est reliée à un seul de ces sous-réservoirs par un canal (12).
- 14. Cartouche selon l'une quelconque des réalisations 1 à 13, dans laquelle les chambres
réactionnelles présentent une profondeur comprise entre 0,5 et 1,5 mm.
- 15. Cartouche selon l'une quelconque des réalisations 1 à 14, caractérisée en ce qu'elle est en matière plastique, et de préférence en polycarbonate.
- 16. Cartouche selon l'une quelconque des réalisations 1 à 15, dont l'épaisseur est
comprise entre 0,5 et 5 mm.
- 17. Cartouche selon l'une quelconque des réalisations 1 à 16, dans laquelle le plancher
des chambres réactionnelles (13) présente une épaisseur comprise entre 0,05 et 0,5
mm, de préférence environ 0,25 mm.
- 18. Cartouche selon l'une quelconque des réalisations 1 à 17, dans laquelle les chambres
réactionnelles (13) sont fermées par une paroi supérieure transparente (17).
- 19. Cartouche selon l'une quelconque des réalisations 1 à 18, dans laquelle les chambres
réactionnelles (13) sont pourvues d'évents (14).
- 20. Cartouche selon l'une quelconque des réalisations 1 à 18, dans laquelle les chambres
réactionnelles (13) sont closes.
- 21. Cartouche selon l'une quelconque des réalisations 1 à 20, dans laquelle le réservoir
(11) comporte une ouverture adaptable à des moyens (4) de modulation de la pression
dans ledit réservoir.
- 22. Cartouche selon l'une quelconque des réalisations 1 à 21, dans laquelle chaque
canal (12) est constitué d'au moins deux parties de diamètres différents (121 et 122),
le diamètre de la deuxième partie (122) étant inférieur à celui de la première partie
(121), de façon à créer une perte de charge dans le canal (12).
- 23. Cartouche selon l'une quelconque des réalisations 1 à 22, caractérisée en ce que chaque canal (12) est équipé d'une cavité anti-reflux (123) au niveau de sa jonction
avec le réservoir (11), ladite cavité anti-reflux étant constituée d'une portion de
canal sensiblement verticale, d'un diamètre supérieur ou égal à celui du canal (12).
- 24. Cartouche selon l'une quelconque des réalisations 1 à 23, dans laquelle une partie
au moins des chambres réactionnelles (13) comporte des oligonucléotides.
- 25. Cartouche selon l'une quelconque des réalisations 1 à 24, dans laquelle chacune
des chambres réactionnelles (13) comporte deux amorces spécifiques d'une séquence
d'acide nucléique à amplifier et, facultativement, une sonde marquée spécifique de
ladite séquence.
- 26. Cartouche selon l'une quelconque des réalisations 1 à 25, dans laquelle au moins
une partie des chambres réactionnelles (13) comportent des réactifs qui y ont été
chargés par dépôt liquide suivi d'un séchage, de telle sorte que l'arrivée d'un fluide
dans lesdites chambres réactionnelles remette lesdits réactifs en solution.
- 27. Dispositif pour effectuer des réactions enzymatiques et/ou de biologie moléculaire
nécessitant au moins deux températures d'incubation différentes, caractérisé en ce qu'il comprend :
- au moins une cartouche (1) présentant une pluralité de chambres réactionnelles (13)
et un réservoir (11), lesdites chambres réactionnelles étant reliées au réservoir
par des canaux (12) ;
- au moins une platine de chauffage (2) présentant au moins deux zones distinctes pouvant
être portées à au moins deux températures différentes;
- des moyens (3) de déplacement relatif entre ladite cartouche et ladite platine, permettant
une variation cyclique de la température des chambres réactionnelles.
- 28. Dispositif selon la réalisation 27, dans lequel la réaction enzymatique est une
amplification en chaîne thermo-dépendante de séquences d'acides nucléiques, et dans
lequel les zones de la platine de chauffage (2) peuvent être portées à au moins deux
températures différentes, correspondant aux phases des cycles d'amplification desdits
acides nucléiques.
- 29. Dispositif selon la réalisation 28, caractérisé en ce que :
- des amorces spécifiques de séquences cibles à amplifier sont pré-réparties dans les
chambres réactionnelles (13),
- le réservoir (11) est destiné à recevoir un fluide composé notamment d'un échantillon
d'acides nucléiques à analyser et des réactifs nécessaires à une réaction d'amplification
en chaîne par polymérase, à l'exception des amorces,
- la platine de chauffage (2) présente trois zones distinctes pouvant être portées à
trois températures différentes, correspondant aux trois phases des cycles d'amplification
en chaîne par polymérase.
- 30. Dispositif selon la réalisation 28 ou 29, pour l'amplification en chaîne thermo-dépendante
de séquences d'acides nucléiques mesurée en temps réel, caractérisé en ce qu'il comprend des moyens optiques (5) d'excitation / mesure de la fluorescence, disposés
de manière à exciter et mesurer à chaque cycle la fluorescence du contenu des chambres
réactionnelles.
- 31. Dispositif selon l'une quelconque des réalisations 27 à 30, dans lequel la cartouche
(1) est une cartouche selon l'une quelconque des réalisations 1 à 26.
- 32. Dispositif selon l'une quelconque des réalisations 27 à 31, dans lequel les zones
distinctes de chauffage de la platine (2) sont réparties selon au moins deux ou trois
portions de disque.
- 33. Dispositif selon l'une quelconque des réalisations 27 à 32, dans lequel ladite
platine de chauffage (2) est fixe et ladite cartouche (1) est mue grâce aux dits moyens
de déplacement (3).
- 34. Dispositif selon l'une quelconque des réalisations 27 à 32, dans lequel ladite
cartouche (1) est fixe et ladite platine de chauffage (2) est mue grâce aux dits moyens
de déplacement (3).
- 35. Dispositif selon l'une quelconque des réalisations 27 à 34, dans lequel lesdits
moyens de déplacement (3) autorisent la mise en rotation de ladite cartouche (1) et/ou
de ladite platine de chauffage (2).
- 36. Dispositif selon l'une quelconque des réalisations 27 à 35, dans lequel la cartouche
(1) est en contact direct avec la platine chauffante (2).
- 37. Dispositif selon l'une quelconque des réalisations 27 à 36, dans lequel la platine
(2) est pourvue d'un revêtement favorisant le déplacement relatif entre ladite cartouche
(1) et ladite platine (2).
- 38. Dispositif selon l'une quelconque des réalisations 27 à 37, dans lequel la platine
chauffante (2) comporte deux ou trois thermoblocs distincts (21, 22 et le cas échéant,
23) reliés à des moyens de programmation de leur température.
- 39. Dispositif selon l'une quelconque des réalisations 27 à 38, dans lequel la cartouche
(1) présente sur le dessous une partie saillante centrale (181) comportant une encoche
(182), et les moyens de déplacement (3) incluent au moins un taquet (32) coopérant
avec ladite encoche (182) pour inculquer à ladite cartouche (1) un mouvement rotatif.
- 40. Dispositif selon l'une quelconque des réalisations 27 à 39, comportant des moyens
optiques (5) d'excitation / mesure de la fluorescence disposés au-dessus ou sur le
côté de la cartouche.
- 41. Dispositif selon l'une quelconque des réalisations 27 à 40, comportant en outre
des moyens (4) permettant d'amener le fluide présent dans le réservoir (11) dans les
chambres réactionnelles (13).
- 42. Dispositif selon la réalisation 41, dans lequel lesdits moyens d'amenée (4) incluent
un dispositif à piston (41), et le fluide est amené dans les chambres réactionnelles
par une augmentation de pression.
- 43. Dispositif selon la réalisation 41, dans lequel lesdits moyens d'amenée (4) incluent
une pompe (41), et le fluide est amené dans les chambres réactionnelles par un rétablissement
de la pression après l'établissement d'une dépression.
- 44. Dispositif selon la réalisation 43, dans lequel les chambres réactionnelles (13)
de la cartouche (1) sont closes.
- 45. Procédé d'amplification d'acide nucléique grâce à un dispositif selon l'une quelconque
des réalisations 27 à 44, comportant les étapes suivantes :
- remplir au moins partiellement le réservoir (11) avec un fluide contenant un échantillon
d'acides nucléiques à analyser, ainsi que tout le nécessaire à une réaction d'amplification
à l'exception des amorces et, le cas échéant, un intercalant fluorescent des acides
nucléiques ;
- répartir ledit fluide dans les chambres réactionnelles (13) de la cartouche (1), dans
lesquelles sont prédéposées des amorces et, le cas échéant, une ou plusieurs sondes
marquées ;
- mettre en oeuvre les moyens (3) de déplacement relatif entre la cartouche et la platine
chauffante pour amener successivement et autant de fois que désiré le contenu de chaque
chambre réactionnelle aux deux, trois ou davantage températures définies par les deux,
trois ou davantage zones de ladite platine de chauffage (2).
- 46. Procédé d'amplification selon la réalisation 45, dans lequel l'étape de répartition
du fluide dans les chambres réactionnelles (13) est effectuée en appliquant une dépression
à l'intérieur de la cartouche, puis en rétablissant la pression.
- 47. Procédé de remplissage en système clos des chambres réactionnelles (13) d'une
cartouche (1) selon la réalisation 21, comportant les étapes suivantes :
- remplir au moins partiellement le réservoir (11) avec un fluide,
- connecter la cartouche (1) aux moyens (4) de modulation de la pression,
- appliquer une dépression à l'intérieur de la cartouche, puis rétablir la pression.
BIBLIOGRAPHIE
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