[0001] L'invention a trait à un module optique d'éclairage pour projecteur automobile. Le
module optique comprend typiquement une source lumineuse, un réflecteur et une lentille,
les rayons émis pas la source lumineuse depuis le premier foyer du réflecteur sont
réfléchis essentiellement vers le second foyer du réflecteur. L'invention a trait
également à un projecteur préférentiellement pour véhicules automobiles et comprenant
un pareil module.
[0002] Les modules d'éclairage équipés d'une source ou plusieurs sources lumineuses du type
à diode électroluminescente comprennent typiquement une source lumineuse, un réflecteur
de section ellipsoïdale et une lentille. De tels modules sont connus, à titre d'exemple,
du document de brevet
US 4,914,747. La source lumineuse à diode électroluminescente peut être assimilée à une source
quasi-ponctuelle et est disposée au premier foyer du réflecteur. Les rayons émis par
la source lumineuse sont réfléchis pour la plupart vers le second foyer du réflecteur.
Une surface réfléchissante généralement plane est disposée à proximité du second foyer
afin de réfléchir vers le haut de la lentille les rayons réfléchis par le réflecteur
et qui passent à proximité du second foyer et derrière ce dernier, c'est-à-dire entre
le second foyer et le réflecteur. Ces rayons, s'ils n'étaient pas réfléchis par la
surface réfléchissante, rencontreraient le bas de la lentille avec un angle tel qu'ils
seraient réfractés vers le haut de l'image projetée par le module. La surface réfléchissante
dite plieuse a pour effet de couper et de replier l'image de la source lumineuse selon
un profil qui correspond à son bord avant dit bord de coupure. Une coupure du faisceau
projeté est nécessaire et requis d'un point de vue législation pour des fonctions
courantes comme les fonctions « code » et « antibrouillard » par exemple.
[0003] Généralement, dans un projecteur elliptique, la coupure peut être assurée par un
cache qui est formé d'une plaque verticale de profil adapté et qui est interposé axialement
entre le réflecteur elliptique et la lentille convergente, à proximité du second foyer
du réflecteur. Le cache permet d'occulter les rayons lumineux issus de la source lumineuse
et réfléchis par le réflecteur vers la partie inférieure du plan focal de la lentille
convergente, et qui seraient, en l'absence du cache, émis par le projecteur au-dessus
de la coupure. Un inconvénient majeur du cache est qu'une partie importante de l'énergie
lumineuse émise par la source se dissipe dans la face arrière du cache.
[0004] Une construction intéressante d'un module optique tel que décrit ci-avant et pouvant
assurer la double fonction « code » et « route » est décrite dans le document de brevet
sus mentionné. Elle comprend deux réflecteurs demi-plan disposés de manière opposée
et ayant leurs seconds foyers en commun. Dans le cas de l'enseignement du document
de brevet
US 4,914,747, la plieuse est un élément plat recouvert d'une bande de matériau réfléchissant sur
une de ses deux faces ou sur les deux faces, au niveau du bord de coupure. Elle présente
ainsi une épaisseur non nulle qui a pour effet de générer une perte de puissance d'éclairage
au niveau de la coupure en fonction « route ».
[0005] Dans le document de brevet
FR 2917 484 A1, la plieuse est constituée par l'application d'un revêtement réfléchissant sur le
bord supérieur d'un bloc en matériau transparent. Ce dernier est disposé de sorte
à ce que son bord supérieur soit généralement plan et aligné avec l'axe optique du
réflecteur, à proximité du second foyer. Cette réalisation de la plieuse est intéressante
dans la mesure où l'épaisseur de la plieuse est extrêmement fine, typiquement de l'ordre
du micron. Cette finesse de la plieuse, en particulier au niveau du bord de coupure,
c'est-à-dire au niveau du bord avant au niveau du second foyer, permet de minimiser
les pertes en puissance d'éclairage au niveau de la coupure. Cette réalisation de
la plieuse présente cependant un inconvénient majeur, à savoir que la couche étant
déposée par une technique de dépôt sous vide, il est difficile de limiter de manière
précise le dépôt à la tranche du bloc transparent, tout dépassement du dépôt sur une
des faces du bloc, en particulier la face avant, entrainant des imprécisions au niveau
de la coupure et des irrégularités de puissance d'éclairage dans le faisceau au niveau
de la coupure en mode « route ».
[0006] Dans le document de brevet
FR 2 858 042 A1, la plieuse est réalisée par application d'une couche réfléchissante sur la face
supérieure d'un bloc en matériau transparent, similaire à l'enseignement du document
discuté précédemment. Le bloc présente ici une surface inférieure sphérique de sorte
à ne pas dévier les rayons provenant du réflecteur inférieur. En raison de la technique
de dépôt sous vide de la couche réfléchissante, la construction de la plieuse de ce
document présente les mêmes inconvénients que le document discuté précédemment.
[0007] L'invention a pour objectif de proposer un module d'éclairage qui pallie au moins
un des problèmes sus mentionnés. Plus particulièrement, elle a pour objectif de proposer
un module d'éclairage avec plieuse dont la coupure est précise et facile à réaliser,
plus particulièrement encore une plieuse d'épaisseur très faible ou quasi-nulle.
[0008] L'invention consiste en un module optique pour dispositif d'éclairage de véhicule
automobile, comprenant: un réflecteur avec un premier foyer pour une source lumineuse,
un second foyer et un axe optique passant par le premier et le second foyer dudit
réflecteur; un élément dioptrique du type lentille convergente disposé sur l'axe optique
du réflecteur de sorte à recevoir les rayons lumineux de ladite source lumineuse depuis
une zone correspondant au second foyer dudit réflecteur et à émettre un faisceau lumineux;
une surface dite plieuse disposée à proximité du second foyer dudit réflecteur, ladite
plieuse étant apte à réfléchir une partie des rayons réfléchis par le réflecteur vers
une partie de l'élément dioptrique; où ladite plieuse est formée par un dioptre apte
à soumettre à une réflexion totale les rayons réfléchis par le réflecteur le rencontrant.
[0009] Cette construction est particulièrement intéressante car la réflexion assurée par
un dioptre est sans perte. De plus, la réalisation d'un dioptre en guise de plieuse
constitue une simplification de réalisation par rapport aux surfaces réfléchissantes
connues. La lentille convergente possède un foyer de convergence positionnée environ
au second foyer du réflecteur, de manière à ce que l'agencement du réflecteur et de
la lentille soit tel qu'un rayon passant par le second foyer du réflecteur ressorte
de la lentille parallèlement à l'axe optique du module optique.
[0010] Selon un mode avantageux de l'invention, le dioptre est généralement plan et est
généralement aligné avec l'axe optique du réflecteur.
[0011] Selon un autre mode avantageux de l'invention, le dioptre est formé par la surface
séparant un milieu transparent solide et un milieu constitué par de l'air.
[0012] Selon un encore autre mode avantageux de l'invention, le module comprend deux dioptres
formés par une couche d'air entre deux matériaux transparents. Cette construction
permet d'assurer une réflexion sur deux faces.
[0013] Selon un encore autre mode avantageux de l'invention, le module comprend une première
lame en matériau transparent disposée de manière à présenter une tranche généralement
plane et généralement alignée avec l'axe optique du réflecteur, la surface séparant
le matériau transparent et l'air formant le dioptre.
[0014] Selon un encore autre mode avantageux de l'invention, le module comprend une deuxième
lame en matériau transparent avec une tranche superposée à la tranche de la première
lame de manière à former une couche d'air entre lesdites première et seconde lames,
la surface séparant le matériau transparent de ladite seconde lame et l'air formant
un deuxième dioptre. Etant donné que la couche d'air peut être extrêmement fine, la
plieuse double face résultant de ces deux dioptres peut être d'une épaisseur très
fine, voire nulle au bord de coupure, ce qui améliore grandement l'homogénéité de
la puissance d'éclairage au niveau de la coupure en mode d'éclairage « route ».
[0015] Selon un encore autre mode avantageux de l'invention, la couche d'air est formée
par un angle de dépouille d'au moins une des première et deuxième lames.
[0016] Selon un encore autre mode avantageux de l'invention, la couche d'air est en forme
de coin dont la pointe est disposée au niveau du second foyer du réflecteur. Cette
construction de la couche d'air assure une épaisseur nulle de la plieuse au niveau
du bord de coupure, ce qui constitue une amélioration de l'image photométrique au
niveau du bord de coupure en mode d'éclairage « route ».
[0017] Selon un encore autre mode avantageux de l'invention, la couche d'air est formée
par une non planéité de la tranche d'au moins une des première et deuxième lames.
Cette construction alternative de la couche d'air est également très intéressante
car elle peut conférer une épaisseur très mince et constante à la plieuse tout en
étant assez simple à mettre en oeuvre.
[0018] Selon un encore autre mode avantageux de l'invention, le réflecteur est un premier
réflecteur concave, par exemple en forme d'une demi coquille, et le module comprend
un deuxième réflecteur concave, par exemple en forme d'une demi coquille, opposé audit
premier réflecteur, ledit deuxième réflecteur ayant un premier foyer pour une source
lumineuse, un second foyer confondu avec le second foyer dudit premier réflecteur
et un axe optique passant par ledit premier et ledit second foyer. Selon un exemple
simple de réalisation chaque réflecteur concave est délimité en direction de l'autre
réflecteur par un plan passant par le premier et le deuxième foyer.
[0019] Selon un encore autre mode avantageux de l'invention, le ou au moins un des dioptres
est approximativement dans le plan passant par les premier et second foyers du réflecteur
correspondant et délimitant ledit réflecteur. Le réflecteur correspondant signifie
le réflecteur réfléchissant la lumière qui va ensuite être partiellement réfléchie
par le dioptre. Dans le cas où les plans délimitant les premiers et deuxième réflecteurs
sont confondus, le ou les dioptres sont approximativement parallèles et dans ledit
plan. Dans le cas, où les plans délimitant les premier et deuxième réflecteurs forment
un angle, les dioptres sont dans les plans respectifs et correspondants.
[0020] Selon un encore autre mode avantageux de l'invention, la deuxième lame comprend une
surface dirigée vers le deuxième réflecteur incurvée de manière à présenter un angle
d'incidence plus important par rapport à un plan perpendiculaire à l'axe optique dudit
deuxième réflecteur. Cette mesure permet de récupérer certains rayons qui seraient
sinon perdus. Elle permet d'augmenter le rendement d'éclairage du module.
[0021] Selon un encore autre mode avantageux de l'invention, la surface de la deuxième lame,
dirigée vers le deuxième réflecteur présente un profil courbe se rapprochant dudit
réflecteur au fur et à mesure que l'on s'éloigne de son axe optique.
[0022] Selon un encore autre mode avantageux de l'invention, au moins une des première et
deuxième lames présente un profil extérieur généralement circulaire correspondant
approximativement au profil extérieur du réflecteur correspondant.
[0023] L'invention consiste également en un projecteur pour véhicule automobile comprenant
un module tel que décrit ci-avant.
[0024] D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention seront mieux compris
à l'aide de la description et des dessins parmi lesquels :
La figure 1 est une représentation schématique en coupe d'un module d'éclairage selon
l'invention, illustrant le principe de fonctionnement d'un point de vue optique.
La figure 2a est une vue en perspective simplifiée d'un module d'éclairage comportant
une plieuse classique.
La figure 2b est une vue agrandie de la plieuse du module de la figure 2a.
La 3a est une vue en perspective simplifiée d'un module d'éclairage selon l'invention.
La figure 3b est une vue agrandie de la plieuse du module de la figure 3a.
La figure 4 est une vue en perspective simplifiée d'un module d'éclairage selon l'invention.
La figure 5 est une représentation photométrique de l'image du faisceau d'un module
selon l'invention en mode « code » avec coupure.
La figure 6 est une représentation photométrique de l'image du faisceau d'un module
selon l'invention en mode « route » avec coupure.
[0025] Les modes de réalisation de l'invention sont illustrés dans les figures et décrits
ci-après par rapport à une position de montage du dispositif dans un véhicule en qualité
de projecteur. Ce type d'application bien que prépondérant n'est pas limitatif. Les
termes employés tels que « horizontal », « vertical », « haut », « bas », « supérieur(e)
», « inférieur(e) », « avant »et « arrière » par exemple, décrivant les positions
des différents éléments ne sont pas à interpréter d'une manière absolue mais bien
relative, décrivant ainsi les positions des éléments par rapport à leur disposition
sur les figures. Les dispositifs d'éclairage décrits pourraient être montés dans d'autres
positions et/ou pour d'autres applications.
[0026] De plus, les positions relatives des différents éléments optiques tels que les sources
lumineuses, les réflecteurs et les lentilles exprimées pour la simplicité de compréhension
par alignement des axes optiques et/ou correspondance des foyers respectifs ne sont
pas à interpréter de manière exacte dans la mesure où de légères variations sont envisageables
voire souhaitables en vue, entre autres, de corriger le caractère non parfait et certaines
aberrations optiques des éléments optiques ou d'obtenir certains effets supplémentaires.
[0027] Un module d'éclairage selon l'invention est illustré en coupe à la figure 1. Il s'agit
d'une représentation schématique illustrant le principe optique de fonctionnement
du module. Le module comprend un premier réflecteur ellipsoïdal en forme de demi-coquille
2 avec un premier et un second foyer, une première source lumineuse 4 disposée au
premier foyer du réflecteur 2, un second réflecteur ellipsoïdal en forme de demi-coquille
12 avec un premier et un second foyer, une seconde source lumineuse 14 disposée au
premier foyer du réflecteur 12, et une lentille convergente 10. Les deux réflecteurs
2 et 12 sont disposés de manière à ce que leurs axes optiques passant par les premier
et second foyers, respectivement, soient confondus et constituent l'axe optique 8
du module d'éclairage. Le plan délimitant le premier réflecteur peut comprendre, comme
illustré ici, l'axe optique dudit premier réflecteur. Le plan délimitant le deuxième
réflecteur peut comprendre, comme illustré également ici, l'axe optique dudit deuxième
réflecteur. Dans le cas illustré en figure 1, ces plans sont confondus et forme le
plan de séparation des deux réflecteurs. Les réflecteurs sont également disposés de
sorte à ce que leurs seconds foyers 6 soient confondus et correspondent au foyer de
la lentille convergente 10.
[0028] Une première lame en matériau transparent 16 est disposée en face du réflecteur supérieure
2, transversalement à l'axe optique 8 de manière à présenter une tranche inférieure
généralement plane et dans le plan de séparation des deux réflecteurs. Une seconde
lame en matériau transparent 18 est disposée en face du réflecteur inférieur 12, également
transversalement à l'axe optique 8 de manière à présenter une tranche supérieure généralement
plane et dans le plan de séparation des deux réflecteurs. La lame supérieure 16 est
d'épaisseur sensiblement constante et est préférentiellement perpendiculaire à l'axe
optique 8. La lame inférieure 18 présente une épaisseur variable, à savoir que la
face avant est essentiellement perpendiculaire à l'axe optique et la face arrière
présente un profil se rapprochant du réflecteur inférieur 12 au fur et à mesure que
l'on s'éloigne de l'axe optique 8. L'épaisseur de la lame inférieure 18 est donc variable.
Les épaisseurs des lames supérieure et inférieure sont essentiellement identiques
et les surfaces avant des deux lames sont alignées avec le foyer 6.
[0029] La zone de contact apparent des deux lames 16 et 18 est illustrée dans la vue agrandie
de cette zone. On observe que la tranche de chacune des deux lames présente un angle
de dépouille de sorte à former un coin d'air dont la pointe est dirigée vers l'avant
et correspond au foyer 6. L'angle de dépouille est typiquement de l'ordre de 1°, typiquement
dans une plage allant de 0.5° à 3°, préférentiellement de 0.5° à 2°, plus préférentiellement
encore de 0.5° à 1.5°. Dans le cas où les plans de séparation des premier et deuxième
réflecteurs ne sont pas confondus et forment un angle d'inclinaison relative, on peut
choisir un angle de dépouille plus important, pour que l'angle de dépouille corresponde
à cet angle d'inclinaison.
[0030] Le coin d'air ainsi formé constitue une couche très mince d'un milieu dont l'indice
de réfraction est sensiblement différent de celui des matériaux transparents solides
des lames supérieure 16 et inférieure 18. Cette mince couche d'air constitue ainsi
avec chacune des lames 16 et 18 un dioptre. En optique, un dioptre est une surface
séparant deux milieux transparents d'indices de réfraction différents. Si la lumière
se propage en ligne droite dans un milieu homogène et isotrope, elle est déviée lors
du passage d'un dioptre: il y a réfraction. Chacun de ces deux dioptres est apte à
soumettre les rayons lumineux le rencontrant avec un angle d'incidence supérieur à
une valeur donnée à une réflexion et, partant, à jouer le rôle d'une surface réfléchissante.
[0031] En optique géométrique, le phénomène de réflexion totale survient lorsqu'un rayon
lumineux arrive sur la surface de séparation de deux milieux d'indices optiques différents
avec un angle d'incidence supérieur à une valeur critique. Il n'y a alors pas de rayon
réfracté transmis et seul subsiste un rayon réfléchi. Ce phénomène n'intervient que
lorsque le rayon lumineux incident est dans un milieu d'indice plus grand que l'éventuel
rayon réfracté. C'est le cas ici car le matériau de la lame 16 ou 18, typiquement
du verre ou du matériau plastique comme du polycarbonate présente un indice de réfraction
sensiblement supérieur à l'air. L'angle limite de réfraction est donné par la formule
suivante:

où n
2 est l'indice de réfraction du milieu formé par la couche d'air et n
1 est l'indice de réfraction du matériau de la lame, et θ l'angle d'incidence du rayon
par rapport à la perpendiculaire de la surface formant le dioptre.
[0032] Etant donné que l'indice de réfraction du matériau des lames est de l'ordre de 1.5
et que l'indice de réfraction de l'air est de l'ordre de 1, il résulte que l'angle
limite de réfraction est de l'ordre de 41°. Cela signifie que les rayons lumineux
incidents sur les dioptres avec un angle supérieur à environ 41° seront soumis à une
réflexion totale, à l'instar d'une surface réfléchissante.
[0033] La réflexion totale assurée par le dioptre ne présente pratiquement aucune perte
à l'inverse d'une surface réfléchissante classique qui présente généralement une perte
à la réflexion de l'ordre de 15%. Le passage des rayons au travers des lames 16 et
18 constitue cependant une perte de l'ordre de 10% qui se voit compensée par l'absence
de perte à la réflexion.
[0034] Divers matériaux plastiques transparents sont envisageables pour les lames, comme
par exemple du polyméthacrylate de méthyle (souvent abrégé en PMMA, de l'anglais PolyMethyl
MethAcrylate) ou du polycarbonate. Le verre peut également être utilisé en alternative
aux matériaux plastiques transparents.
[0035] L'épaisseur de la lame est de l'ordre de quelques millimètres, typiquement de 2 à
15 mm, préférentiellement de 3 à 10 mm, plus préférentiellement encore de 4 à 8 mm.
[0036] La source lumineuse 4 du réflecteur supérieur 2 bien qu'assimilable à une source
quasi-ponctuelle émet des rayons légèrement décentrés par rapport aux rayons principaux
émis par le centre de la source. Un rayon dit principal 20 émis par la source 4 est
illustré à la figure 1. Ce rayon principal rencontre la surface interne réfléchissante
du réflecteur à section ellipsoïdale et est alors réfléchi en direction de la lame
supérieure 16. Il est réfracté une première fois lorsqu'il rencontre la surface arrière
de la lame 16 de part le changement d'indice de réfraction (air/matériau transparent
de la lame) et se dirige vers le foyer 6 au niveau de la surface avant de la lame.
A sa sortie de la lame 16 au niveau du foyer 6, le rayon est réfracté une seconde
fois pour ensuite rencontrer la lentille 10 dans sa moitié inférieure. Un premier
rayon secondaire 22 émis par la source 4 est également illustré. Il rencontre la surface
réfléchissante du réflecteur et est réfléchi. Pour les besoins de la description,
les rayons qui passeront par le second foyer 6, seront considérés comme des rayons
principaux. Les rayons qui passeront au-dessus du second foyer 6, seront considérés
comme des rayons secondaires. En figure 1, on a choisi un rayon secondaire 22 qui
rencontre le réflecteur au même point qu'un des rayons principaux, comme le rayon
principal 20, avec toutefois un angle d'incidence plus important. Il résulte qu'il
est réfléchi avec un angle correspondant également plus grand dirigé vers l'avant
du foyer 6. Le rayon 22 est dévié une première fois à la rentrée dans le matériau
de la lame et une seconde fois à sa sortie, au-dessus du second foyer 6 et donc du
foyer de la lentille, pour ensuite se diriger vers la moitié inférieure de la lentille
10. Un second rayon secondaire 24 émis par la source 4 est également illustré à la
figure 1. Il rencontre la surface réfléchissante du réflecteur au point de rencontre
du rayon principal avec un angle d'incidence plus faible et est réfléchi avec un angle
correspondant plus faible. Il est dirigé de sorte à rencontrer l'axe optique à l'arrière
du foyer 6. Il est dévié une première fois lorsqu'il rentre dans le matériau de la
lame 16 et est ensuite soumis à une réflexion totale par le dioptre formé par la tranche
de la lame 16 délimitant la frontière entre le matériau transparent de la lame et
la couche d'air. Après réflexion le rayon 24 est réfracté à sa sortie de la lame,
au dessus du second foyer 6 et donc du foyer de la lentille, et de dirige vers la
moitié supérieure de la lentille.
[0037] Le dioptre formé la lame 16 et la couche d'air constitue une plieuse 17 qui a pour
effet de « replier » les rayons tel que le rayon 24 qui sinon rencontreraient la lentille
dans la partie inférieure à un point et avec un angle d'incidence tels qu'ils seraient
réfractés en sortie de la lentille dirigé vers le haut et formerait le haut de l'image
de projection. La plieuse assure ainsi une fonction de coupure du faisceau projeté
par la lentille. Les rayons principaux et secondaires rencontrent et traversent la
lentille. Les rayons principaux, tel que le rayon principal 20 illustré, passent par
le foyer de la lentille et sortent donc de celle-ci en étant parallèle à l'axe optique
8. Comme les rayons secondaires, tels que le premier 22 et le deuxième 24 rayon secondaire
illustrés, passent au-dessus du foyer de la lentille, ils sortent de la lentille en
étant incliné vers le bas et forment ainsi le bas de l'image projetée par le module
en dessous de la coupure. La coupure dans le faisceau sera nette et va avoir la forme
du bord de la lame 16, celle-ci étant positionnée au foyer de la lentille.
[0038] La fonction d'éclairage « code », c'est-à-dire avec coupure, est assurée par le réflecteur
supérieur 2 et sa source lumineuse 4, produisant ainsi un faisceau correspondant à
l'image photométrique de la figure 5. Le bord de coupure correspond à la forme du
bord de la lame 16, par exemple à la ligne de contact des deux lames 16 et 18 au niveau
du foyer. Cette ligne de contact présente typiquement un profil avec un ressaut (non
visible sur les figures) au niveau central de sorte à assurer une coupure un peu plus
haute d'un côté que de l'autre, conformément aux exigences de la législation.
[0039] La fonction d'éclairage « route » est assurée par la mise sous tension des sources
lumineuses supérieure 4 et inférieure 14. Les rayons émis pas la source lumineuse
inférieure 14 viennent s'ajouter à ceux émis pas la source supérieure 4. Similairement
à ce qui a été décrit pour le réflecteur supérieur, les mêmes phénomènes ont lieu
pour les rayons émis par la source lumineuse inférieure 14 et réfléchis par le réflecteur
12, à la différence près qu'il y a inversion entre les deux moitiés supérieure et
inférieure de la lentille. Ceci a pour conséquence que les rayons réfléchis par le
réflecteur inférieur 12 qui traversent l'axe optique en avant du foyer et au-dessous
du foyer de la lentille sortent de la moitié supérieure de la lentille 10 en étant
inclinés vers le haut, ce qui constitue le complément d'éclairage dans le moitié supérieure
de l'image projetée, telle qu'illustrée à la figure 6. Tout comme pour les rayons
de la source lumineuse supérieure, ces rayons sont déviés une première fois lorsqu'ils
rentrent dans la lame 18 et ensuite une seconde fois lorsqu'ils la quittent pour se
diriger vers la moitié supérieure de la lentille. Les rayons qui rencontrent le dioptre
inférieur formé par la lame 18 et la couche d'air, comme le rayon 26 illustré à la
figure 1, sont également réfractés une première fois lorsqu'ils rentrent dans la lame
18 pour être ensuite soumis à une réflexion totale pour les mêmes raisons que celles
développées en relation avec les rayons de la source supérieure. Les rayons réfléchis
sont ensuite réfractés une seconde fois lorsqu'ils sortent de la lame 18 pour ensuite
se diriger vers la moitié inférieure de la lentille. La plieuse 17 permet ainsi d'exploiter
ces rayons pour la partie haute de l'image du faisceau en les « repliant » vers la
moitié inférieure de la lentille et en exploitant l'inversion des phénomènes.
[0040] L'épaisseur très faible de la plieuse, en pratique de l'ordre du dixième de millimètre
à son épaisseur maximale dans le cas du coin d'air tel que décrit ci-avant (de l'ordre
de 0.14 mm pour une lame épaisse de 4 mm ou encore de l'ordre de 0.28 mm pour une
lame épaisse de 8 mm), et nulle au bord de coupure permet d'éviter une bande sombre
dans le faisceau au niveau de la zone de coupure lorsque les sources lumineuses inférieures
et supérieures sont activées et que leurs rayons se superposent.
[0041] Il est à noter que la double réfraction que subissent les rayons entrant dans les
lames supérieure 16 et inférieure 18 a pour effet de déplacer légèrement les seconds
foyers apparents des réflecteurs supérieur 2 et inférieur 12. Il est tenu compte de
ce phénomène dans la détermination de l'emplacement du second foyer commun des réflecteurs
et/ou dans une adaptation du ou des réflecteurs ellipsoïdaux.
[0042] Le profil courbe de la surface arrière de la lame inférieure 18 permet de récupérer
certains rayons qui seraient sinon perdus et ce malgré la double réfraction imposée
par la lame en question. Un rayon réfléchis par le réflecteur inférieur 18 et dirigé
de sorte à rencontre l'axe optique devant le foyer 6 avec un angle important peut
sortir de la surface utile de la lentille et être perdu. Un tel rayon, tel que le
rayon 28 illustré à la figure 1, malgré la double réfraction de la lame avec angle
d'incidence important, peut être dirigé en dehors de la lentille 10. Cette situation
est illustrée par le trait en pointillé 32 qui correspond au rayon incident 28 qui
serait réfracté par une lame 18 hypothétique qui présenterait un surface arrière plane
et perpendiculaire à l'axe optique, cette surface étant également représentée par
le trait pointillé 30. Une surface profilée tel que celle illustrée à la figure 1
a pour conséquence qu'un tel rayon rencontre la lame 18 avec un angle d'incidence
plus important. Il résulte que le rayon 28 est d'avantage réfracté par la lame de
sorte à rencontrer la lentille et participer au faisceau d'éclairage. Cette mesure
est particulièrement utile en raison de la plus grande taille du réflecteur utilisé
pour la fonction « route » qui fait qu'une partie des rayons qu'il réfléchit ont un
angle important par rapport à l'axe optique.
[0043] La figure 2a est une illustration d'un module d'éclairage conventionnel comprenant
essentiellement un réflecteur supérieur 102 assurant la fonction « code », un réflecteur
inférieur (non représenté) assurant le complément d'éclairage pour la fonction « route
», une lentille asphérique 110 et une surface réfléchissante ou encore « reflecting
folder » 134 disposée au niveau du plan de jonction de deux réflecteurs. Ce mode de
réalisation ce distingue de celui de la figure 1 notamment en ce que les plans délimitant
les réflecteurs supérieur et inférieur, respectivement, ne sont pas confondus mais
forment un angle d'inclinaison relative.
[0044] La figure 2b est une vue de côté agrandie de la surface réfléchissante ou « reflecting
folder » dont l'extrémité (entourée dans le cercle) fait fonction de plieuse 117.
On constate l'épaisseur non nulle de la plieuse.
[0045] La figure 3a est une illustration d'un module d'éclairage selon l'invention, similaire
à au module conventionnel de la figure 2a à la différence près que la surface réfléchissante
ou « reflecting folder » 34 est plus courte et se termine par une surface de jonction
17 entre une lame supérieure 16 et une lame inférieure 18 telles que décrites ci-avant
en relation avec la figure 1.
[0046] La figure 3b est une vue agrandie de la surface réfléchissante 34 et de la surface
de jonction formant la plieuse d'épaisseur quasi-nulle voire nulle. La figure 3b correspond
à un alternative au coin d'air tel que divulgué à la figure 1. Il s'agit de prévoir
que la tranche d'au moins une des deux lames 16 et 18 ne soit pas rigoureusement plane
de manière à d'éviter une adhérence moléculaire des matériaux et également de prévoir
la présence d'air. D'autres alternatives à ces mesures sont envisageables afin d'obtenir
un dioptre, comme par exemple la présence d'une dépouille d'une forme quelconque au
niveau de la tranche d'au moins une des deux lames.
[0047] Il est à noter que la surface réfléchissante 34 disposé dans le plan de jonction
des réflecteurs supérieur et inférieur n'a pas été représentée à la figure 1 pour
des raisons de simplicité d'exposé. Cette surface réfléchissante a pour rôle de former
une séparation optique entre les parties supérieur et inférieur et, similairement
à la plieuse, de réfléchir les rayons secondaires en vue de les diriger vers la moitié
correspondante de la lentille.
[0048] Le dispositif de la figure 3a est illustré de manière plus complète et sous un autre
angle à la figure 4. Le module comprend un réflecteur supérieur 2 constitué de deux
partie ellipsoïdales fusionnées avec chacune une source lumineuse 4, un réflecteur
inférieur 12 également ellipsoïdal avec une seule source lumineuse 14, une surface
réfléchissante 34 disposée au niveau du plan de jonction des deux réflecteurs 2 et
12, une lame supérieure 16, une lame inférieure 18 jointive avec la lame supérieure
et une lentille asphérique 10. On observe que la lame inférieure 18 présente une surface
arrière courbée ainsi qu'une surface avant similairement courbée. La surface avant
courbée permet d'augmenter la réfraction des rayons au sortir de la lame qui rentrent
dans la lame en question avec un angle d'incidence important.
[0049] L'image photométrique d'un module d'éclairage conforme à l'invention et fonctionnant
en mode « code » est illustrée à la figure 5. Elle comprend des courbes isolux illustrant
l'image projetée à une distance donnée du module. L'axe horizontal correspond à l'horizon
ou encore une inclinaison nulle. L'axe vertical indique l'inclinaison en pourcentage
de pente. On observe assez clairement la coupure de l'image projetée légèrement au
dessus de l'horizon, avec une coupure plus basse à gauche en comparaison avec la droite.
[0050] L'image photométrique d'un module d'éclairage conforme à l'invention et à la fonction
d'éclairage en mode « code » est illustrée en mode « route » à la figure 6. Les courbes
isolux ne montrent qu'une très faible irrégularité au niveau de la ligne de coupure
(visible à la figure 5), montrant par là l'efficacité de la plieuse et la très faible
voire quasi nulle perte d'éclairage au niveau de la coupure engendrée par une plieuse
d'épaisseur très faible.
1. Module optique pour dispositif d'éclairage de véhicule automobile, comprenant :
un réflecteur (2) avec un premier foyer pour une source lumineuse (4), un second foyer
(6) et un axe optique (8) passant par le premier et le second foyer dudit réflecteur;
un élément dioptrique (10) du type lentille convergente disposé sur l'axe optique
(8) du réflecteur (2) de sorte à recevoir les rayons lumineux de ladite source lumineuse
(4) depuis une zone correspondant au second foyer (6) dudit réflecteur (2) et à émettre
un faisceau lumineux;
une surface dite plieuse (17) disposée à proximité du second foyer (6) dudit réflecteur
(2), ladite plieuse étant apte à réfléchir une partie des rayons réfléchis par le
réflecteur vers une partie de l'élément dioptrique;
caractérisé en ce que
ladite plieuse (17) est formée par un dioptre apte à soumettre à une réflexion totale
les rayons réfléchis par le réflecteur le rencontrant.
2. Module optique selon la revendication précédente, caractérisé en ce que le dioptre est généralement plan et est généralement aligné avec l'axe optique du
réflecteur.
3. Module optique selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le dioptre est formé par la surface séparant un milieu transparent solide (16) et
un milieu constitué par de l'air.
4. Module optique selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il comprend deux dioptres formés par une couche d'air entre deux matériaux transparents
(16, 18).
5. Module optique selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il comprend une première lame (16) en matériau transparent disposée de manière à présenter
une tranche généralement plane et généralement alignée avec l'axe optique (8) du réflecteur
(2), la surface séparant le matériau transparent et l'air formant le dioptre.
6. Module optique selon la revendication précédente, caractérisé en ce qu'il comprend une deuxième lame (18) en matériau transparent avec une tranche superposée
à la tranche de la première lame (16) de manière à former une couche d'air entre lesdites
première et seconde lames, la surface séparant le matériau transparent de ladite seconde
lame et l'air formant un deuxième dioptre.
7. Module optique selon l'une des revendications 4 et 6, caractérisé en ce la couche d'air est formée par un angle de dépouille d'au moins une des première
et deuxième lames.
8. Module optique selon la revendication précédente, caractérisé en ce que la couche d'air est en forme de coin dont la pointe est disposée au niveau du second
foyer (6) du réflecteur (2).
9. Module optique selon l'une des revendications 4 et 6, caractérisé en ce que la couche d'air est formée par une non planéité de la tranche d'au moins une des
première et deuxième lames (16, 18).
10. Module optique selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le réflecteur est un premier réflecteur concave (2) et en ce que le module comprend un deuxième réflecteur concave (12) opposé audit premier réflecteur
(2), ledit deuxième réflecteur (12) ayant un premier foyer pour une source lumineuse
(14), un second foyer (6) confondu avec le second foyer dudit premier réflecteur (2)
et un axe optique (8) passant par ledit premier et ledit second foyer.
11. Module optique selon la revendication précédente, caractérisé en ce que le ou au moins un des dioptres est approximativement dans le plan passant par les
premier et second foyers du réflecteur correspondant et délimitant ce réflecteur en
direction de l'autre réflecteur.
12. Module optique selon les revendications 6 et 10, caractérisé en ce que la deuxième lame (18) comprend une surface dirigée vers le deuxième réflecteur incurvée
de manière à présenter un angle d'incidence plus important par rapport à un plan perpendiculaire
à l'axe optique (8) dudit deuxième réflecteur (12).
13. Module optique selon la revendication précédente, caractérisé en ce que la surface de la deuxième lame (18), dirigée vers le deuxième réflecteur (12) présente
un profil courbe se rapprochant dudit réflecteur au fur et à mesure que l'on s'éloigne
de son axe optique (8).
14. Module optique selon les revendications 6 et 10, caractérisé en ce qu'au moins une des première et deuxième lames (16, 18) présente un profil extérieur
généralement circulaire correspondant approximativement au profil extérieur du réflecteur
correspondant.
15. Projecteur pour véhicule automobile comprenant au moins un module selon l'une des
revendications précédentes.