[0001] Le domaine de l'invention est celui des éclairages à diodes électroluminescentes
utilisés pour éclairer des imageurs matriciels à cristaux liquides. L'invention concerne
plus particulièrement les éclairages devant posséder à la fois une très grande dynamique
et un très haut niveau de luminance. Ce type d'éclairage est notamment utilisé en
aéronautique pour éclairer les micro-imageurs des viseurs de casque qui doivent pouvoir
être utilisés de jour comme de nuit. Pour ce type d'application, l'éclairage doit
posséder les caractéristiques suivantes:
- Avoir un encombrement extrêmement faible, qui interdit l'usage de composants électroniques
passifs tels que des condensateurs électrochimiques de forte capacité ;
- Mettre en oeuvre un très grand nombre de diodes (plusieurs centaines) de façon à assurer
le niveau de luminance nécessaire ;
- Assurer un balayage temporel de l'alimentation des diodes synchronisé sur le balayage
vertical de l'image vidéo appliqué à l'imageur matriciel de façon que l'allumage des
diodes puisse être synchronisée sur le balayage vidéo ;
- Posséder une très grande dynamique de luminosité. Pour assurer cette dynamique, les
diodes sont allumées pendant une certaine durée d'un cycle. Au minimum de lumière,
on démontre que la durée d'allumage ne doit pas excéder une à deux microsecondes.
[0002] D'une façon générale, les diodes sont organisées en une matrice de N rampes comportant
chacune M diodes, N et M étant supérieurs à un. Dans la suite de la description, les
rampes sont référencées R
i, i étant un indice variant de 1 à N et les diodes sont référencées D
j, j étant un indice variant de 1 à M. Pour réaliser l'éclairage de la matrice, plusieurs
solutions d'alimentation ont été proposées.
[0003] Une première solution exposée en figure 1 consiste à utiliser une alimentation électrique
par rampe R, l'alimentation contrôlant M diodes D
j disposées en série. Chaque alimentation comporte un circuit élévateur encore appelé
« booster » 20. Ce circuit 20 est alimenté par une basse tension continue V
IN à travers une inductance 30 et contrôlé par une commande de type PWM, acronyme de
« Pulse Width Modulator ». A titre d'exemple, on peut utiliser comme « booster » le
circuit de référence ISL97634 de la société INTERSIL
®. On se reportera à la feuille d'informations techniques « Data Sheet FN6234.3 de
mars 2008 » de cette société pour toutes informations techniques sur ce circuit. Cette
première solution conduit malheureusement à un encombrement trop important dans la
mesure où elle nécessite N circuits élévateurs 20 pour piloter N rampes R de M diodes
D
j.
[0004] Une seconde solution est d'utiliser un convertisseur élévateur haute tension unique
délivrant une tension V
HT, chaque rampe étant pilotée par un circuit hacheur abaisseur attitré appelé « buck
». Comme pour la solution précédente, N inductances sont nécessaires mais celles-ci
sont beaucoup plus faibles parce que leur courant est de valeur proche du courant
des diodes et la valeur du rapport cyclique de découpage HF assez élevé, de l'ordre
de 90%. Cette solution n'est toujours pas satisfaisante en termes d'encombrement.
[0005] Une troisième solution consiste à monter les rampes 10 en parallèle. Elle est illustrée
en figure 2. Les rampes de diodes R
i sont alimentées par une tension unique V
HT. Comme les tensions directes des diodes ne sont pas exactement égales, les tensions
des rampes R
i ne sont pas rigoureusement identiques. Pour équilibrer convenablement les courants,
il faut utiliser des sources de courant C
i indépendantes de la tension. La tension nominale aux bornes de ces sources correspond
à une puissance perdue. Il faut donc qu'elle soit de valeur juste suffisante dans
le pire des cas.
[0006] Un exemple de montage de ce type est représenté en figure 3. Afin d'assurer le «
dimming » de la boîte à lumière, les sources de courant C
i doivent être commutées temporellement avec un rapport cyclique dépendant de la luminance
requise au moyen de commande de « dimming » DIM
i pilotant des transistors T
i de type « MOS ». Dans le cas d'une boîte à lumière qui ne serait pas à balayage temporel,
tous les transistors T
i peuvent avoir la même commande. La tension collecteur-émetteur V
CE des transistors bipolaires T
i ne doit pas dépasser quelques volts, mais être suffisante pour supporter la disparité
des tensions entre les différentes rampes R
i. Pour obtenir cela, on mesure la tension sur les collecteurs des transistors et on
asservit la tension V
HT d'alimentation des rampes en conséquence. Mais cela ne peut fonctionner correctement
que si la tension V
HT est correctement régulée dynamiquement et son ondulation de valeur raisonnable. Le
schéma de la figure 3 dont toutes les rampes ont une commande indépendante permet
n'importe quelle combinaison de balayage temporel, une à N rampes pouvant être allumées
simultanément.
[0007] La figure 4 représente un exemple de réalisation électronique complet d'un dispositif
d'éclairage de ce type. Dans ce schéma, trois unités comportant chacune six rampes
R de diodes D sont pilotées par un circuit électronique de type FPGA (Field-Programmable
Gate Array). Le circuit électronique complet comprend six ensembles principaux encadrés
par un rectangle en pointillés sur la figure 4 et qui sont :
- Un circuit logique programmable 100 de type FPGA qui commande les principales fonctions
du dispositif d'éclairage ;
- Trois unités d'éclairage 110 comportant chacune six rampes R de diodes D, les six
rampes étant disposées en parallèle ;
- Un circuit « DCM » 120 de type convertisseur-élévateur générant la haute tension d'alimentation
;
- Un circuit d'asservissement 130 à vide de cette haute tension d'alimentation ;
- Un premier circuit de « dimming » 140 à six commandes indépendantes permettant de
piloter simultanément une rampe de chaque unité d'éclairage, soit au total d'éclairer
trois rampes simultanément ;
- Un second circuit de dimming 150 à trois commandes permettant de piloter une et une
seule rampe de chaque unité d'éclairage.
[0008] Ce schéma permet donc deux modes de fonctionnement : trois rampes allumées simultanément
ou une seule rampe à la fois. Cette disposition permet de diviser par deux le nombre
de transistors et de signaux de commande pour réaliser les sources de courant.
[0009] Comme cela a été précédemment évoqué, la tension V
HT doit être contrôlée au volt près afin de pouvoir minimiser la tension aux bornes
des transistors des sources de courant. La tension V
HT ne doit pas être sujette à des variations transitoires lors de la commutation du
courant de charge pendant le « dimming » des diodes. La solution classique à ce problème
consiste à dimensionner le condensateur C
HT de filtrage de la tension V
HT à une valeur telle que le convertisseur élévateur ne ressente plus les variations
de charge. C'est la solution, a priori, naturelle pour des applications où le volume
n'est pas critique et où il n'est pas interdit d'utiliser des condensateurs de plusieurs
centaines de microfarads avec une tension de service supérieure à 100 volts. Dans
ce cas, on peut utiliser un traditionnel circuit intégré de commande « mode courant
» pour convertisseur élévateur et la boucle de régulation du convertisseur est très
lente. Dans le cas d'une architecture avec un convertisseur par rampe de diodes, les
meilleurs circuits intégrés spécialisés du commerce permettent de s'affranchir d'une
valeur de condensateur élevée comme cela a déjà été évoqué. Cependant, pour certaines
applications, la source d'éclairage doit nécessairement avoir un encombrement extrêmement
faible, ce qui interdit à la fois l'usage de composants électroniques passifs tels
que des condensateurs électrochimiques de forte capacité et la multiplication de circuits
élévateurs.
[0010] Le dispositif d'éclairage à diodes selon l'invention ne présente pas ces inconvénients.
En effet, le circuit électronique contrôlant la source de tension est basé sur la
combinaison de deux caractéristiques principales qui sont :
- Obtention de la haute tension par un convertisseur élévateur à conduction discontinue
dit DCM ;
- Asservissement individualisé pour chaque mode de charge par circuit d'asservissement
dédié ;
[0011] Ainsi, grâce à cet asservissement individualisé et à la réponse particulière du convertisseur
élévateur à conduction discontinu DCM, on est en mesure de maîtriser aisément la stabilité
et la rapidité de l'asservissement pour chaque mode, sans avoir à utiliser un circuit
intégré spécialisé avec boucle de courant et contre-rampe.
[0012] Plus précisément, l'invention a pour objet un dispositif d'éclairage à diodes électroluminescentes,
lesdites diodes électroluminescentes étant agencées en une première pluralité de rampes
disposées en parallèle, chaque rampe comportant une seconde pluralité de diodes électroluminescentes
disposées en série, lesdites rampes étant alimentées par une tension continue de plusieurs
dizaines de volts dite haute tension, ladite tension étant générée par un circuit
convertisseur élévateur à partir d'une basse tension continue de quelques volts, la
valeur de ladite tension étant fonction du rapport cyclique du circuit convertisseur
élévateur, ladite tension étant asservie à une valeur moyenne constante au moyen d'un
dispositif d'asservissement essentiellement analogique contrôlant ledit rapport cyclique,
ledit dispositif d'asservissement comportant plusieurs modes de fonctionnement, un
mode étant défini soit par un adressage électronique particulier de la haute tension,
soit par un nombre défini de rampes de diodes allumées, caractérisé en ce que le circuit
convertisseur élévateur est à conduction discontinue et que le dispositif d'asservissement
comporte plusieurs circuits électroniques d'asservissement reliés à un multiplexeur
électronique, chaque circuit électronique d'asservissement étant dédié à un mode de
fonctionnement particulier, les caractéristiques électroniques desdits circuits électronique
d'asservissement dépendant dudit mode de fonctionnement, ledit circuit électronique
d'asservissement n'étant opérationnel que lorsque le mode de fonctionnement est sélectionné.
[0013] Avantageusement, le dispositif d'asservissement comporte des moyens de mémorisation
des différents rapports cycliques dédiés à chaque mode de fonctionnement.
[0014] Avantageusement, lorsque le dispositif d'asservissement est réalisé en analogique,
chaque circuit électronique d'asservissement comporte un amplificateur opérationnel
à transconductance dit OTA, une commande d'activation et un circuit d'intégration
disposés en série.
[0015] Avantageusement, le gain de l'amplificateur opérationnel à transductance de chaque
circuit électronique d'asservissement dépend du mode de fonctionnement auquel ledit
circuit électronique d'asservissement est dédié et les différents circuits d'intégration
des différents circuits électroniques sont tous identiques.
[0016] Avantageusement, la première pluralité de rampes est structurée en un premier nombre
N d'unités de rampes, chaque unité comprenant un second nombre M de rampes, l'éclairement
des diodes composant les rampes étant commandé de façon matricielle par deux circuits
de commande encore appelé circuits de « dimming », le premier circuit comprenant N
premiers moyens de commande, chaque premier moyen de commande permettant de commander
simultanément une et une seule rampe de toutes les unité de rampes, le second circuit
comprenant M seconds moyens de commande, chaque second moyen de commande permettant
de commander simultanément toutes les rampes d'une et d'une seule unité.
[0017] L'invention concerne également un dispositif d'éclairage à diodes électroluminescentes,
lesdites diodes électroluminescentes étant agencées en une première pluralité de rampes
disposées en parallèle, chaque rampe comportant une seconde pluralité de diodes électroluminescentes
disposées en série, lesdites rampes étant alimentées par une tension continue de plusieurs
dizaines de volts dite haute tension, ladite tension étant générée par un circuit
convertisseur élévateur à partir d'une basse tension continue de quelques volts, la
valeur de ladite tension étant contrôlée par le rapport cyclique du circuit convertisseur
élévateur, caractérisé en ce que ladite tension est asservie à une valeur moyenne
constante au moyen d'un dispositif d'asservissement essentiellement numérique contrôlant
ledit rapport cyclique, ledit dispositif d'asservissement comportant plusieurs modes
de fonctionnement, un mode étant défini soit par un adressage électronique particulier
de la haute tension, soit par un nombre défini de rampes de diodes allumées, le circuit
convertisseur élévateur «étant à conduction discontinue ».
[0018] L'invention sera mieux comprise et d'autres avantages apparaîtront à la lecture de
la description qui va suivre donnée à titre non limitatif et grâce aux figures annexées
parmi lesquelles :
La figure 1 représente un premier dispositif d'éclairage selon l'art antérieur comportant
une seule rampe de diodes électroluminescentes, lesdites diodes étant disposées en
série;
Les figures 2 et 3 représentent un second dispositif d'éclairage comportant plusieurs
rampes de diodes électroluminescentes, lesdites rampes disposées en parallèle ;
La figure 4 représente un schéma électronique détaillé d'un second dispositif d'éclairage
comportant 18 rampes de diodes électroluminescentes ;
La figure 5 représente, en réalisation analogique, le principe de l'alimentation électrique
et de son asservissement d'un dispositif d'éclairage à rampes de diodes électroluminescentes
selon l'invention ;
La figure 6 représente le schéma électronique d'un circuit convertisseur élévateur
selon l'invention ;
La figure 7 représente le schéma électronique d'un dispositif d'asservissement selon
l'invention ;
La figure 8 représente les différents gains de la boucle d'asservissement électronique
selon l'invention ;
La figure 9 représente la valeur ces différents gains en fonction de la fréquence
;
La figure 10 représente, en réalisation numérique, le principe de l'alimentation électrique
et de son asservissement d'un dispositif d'éclairage à rampes de diodes électroluminescentes
selon l'invention.
[0019] Les dispositifs d'éclairage à diodes électroluminescentes concernés par l'invention
et comme illustrés en figure 5 comportent une première pluralité de rampes R
i, lesdites rampes étant disposées en parallèle, chaque rampe comportant une seconde
pluralité de diodes électroluminescentes D
j disposées en série, lesdites rampes étant alimentées par une tension continue V
HT de plusieurs dizaines de volts dite haute tension, ladite tension étant générée par
un circuit convertisseur élévateur DCM à partir d'une basse tension continue de quelques
volts, la valeur de ladite tension V
HT étant contrôlée par le rapport cyclique du circuit convertisseur élévateur, ladite
tension étant asservie à une valeur moyenne constante au moyen d'un dispositif d'asservissement
contrôlant ledit rapport cyclique fourni par un circuit de commande de type PWM, acronyme
de « Pulse Width Modulator », ledit dispositif d'asservissement comportant plusieurs
modes de fonctionnement M
k, un mode M
k étant défini soit par un adressage électronique particulier de la haute tension,
soit par un nombre défini de rampes de diodes allumées. Une particularité d'un dispositif
d'éclairage à diodes électroluminescentes comprenant plusieurs rampes montées en parallèle
est que le courant de charge est connu. En effet, il existe un nombre fini K de modes
de fonctionnement M
k. Ainsi, un premier mode M
1 peut correspondre à une rampe en fonctionnement R
i, un second mode M
3 à trois rampes en fonctionnement, un troisième mode M
0 à aucune diode en conduction à un moment donné avec une valeur d'amplitude connue.
A titre d'exemple, on a typiquement trois modes de charge :
- Mode M1 dit « 3 rampes » : trois rampes de diodes sont allumées simultanément avec le courant
de diode nominal ;
- Mode M3 dit « 1 rampe » : une seule rampe est allumée avec un courant de diode atténué ;
- Mode M0 dit « presque à vide », c'est-à-dire que la tension VHT est contrôlée par un pont
de résistance qui charge légèrement le convertisseur et nécessite son fonctionnement.
Le mode presque à vide facilite le démarrage du convertisseur et permet la surveillance
de la tension de sortie.
[0020] Mais d'autres modes peuvent être ajoutés :
- Mode « zéro courant » avec le pont de résistance de la haute tension d'alimentation
VHT déconnecté. Dans ce mode, le circuit convertisseur élévateur est éteint. Ce mode
est préférable au mode « presque à vide » pour une application à basse lumière qui
fonctionne sur batterie ;
- Modes comprenant d'autres combinaisons éventuelles du nombre de rampes avec des intensités
de courant dans les diodes égales ou différentes de l'intensité nominale.
[0021] Le dispositif d'éclairage à diodes électroluminescentes selon l'invention utilise
cette particularité. En effet, comme représenté en figure 5, le dispositif d'asservissement
comporte plusieurs circuits électroniques d'asservissement CA
k reliés à un multiplexeur électronique MUX, chaque circuit électronique d'asservissement
CA
k étant dédié à un mode de fonctionnement particulier M
k, les caractéristiques électroniques desdits circuits électroniques d'asservissement
dépendant dudit mode de fonctionnement, ledit circuit électronique d'asservissement
n'étant opérationnel que lorsque le mode de fonctionnement est sélectionné. De plus,
dans le dispositif selon l'invention, le convertisseur élévateur est à conduction
discontinue.
[0022] A chacun de ces modes opérationnels, correspond une boucle d'asservissement qui contrôle
le rapport cyclique du convertisseur élévateur, symbolisé par les petits créneaux
sur la figure 5. Au moment de quitter un mode, on mémorise la valeur du rapport cyclique
correspondant.. Ceci permet l'établissement immédiat du bon rapport cyclique lors
du retour dans le mode en question.
[0023] A titre d'exemple, la figure 7 représente un schéma électronique d'un ensemble comportant
trois circuits d'asservissement CA
1, CA
3 et CA
0. Ces circuits sont dédiés à trois modes de fonctionnement qui peuvent être les modes
dits « 3 rampes », « 1 rampe » et « presque à vide » comme décrits précédemment. Comme
indiqué sur la figure 7, chaque circuit électronique d'asservissement comporte un
amplificateur opérationnel à transconductance dit « OTA », une commande d'activation
C
ACT et un circuit d'intégration Cl
INT disposés en série. Les commandes d'activation sélectionnent le circuit d'asservissement
correspondant au mode de fonctionnement retenu. Chaque circuit d'intégration comporte
un condensateur d'intégration noté C
INT et une résistance noté R
ZERO disposés en série. On peut montrer que les constantes de temps peuvent être les mêmes
pour les trois boucles d'asservissement, seuls les gains notés G
M des amplificateurs de transconductance changeant suivant le mode M afin d'optimiser
la bande passante et la stabilité de la boucle. Une formule simple donne la valeur
approximative des gains des amplificateurs à corriger par simulation ou expérimentation
pour le mode à vide où les pertes du convertisseur sont totalement prépondérantes.
A la mise sous tension, on peut forcer le mode à vide, le temps que la tension V
HT s'établisse. En cas de surtension, on interdit les autres modes. Quand on passe d'un
mode à l'autre, le rapport cyclique est immédiatement commuté sur la bonne valeur
précédemment délivré par l'asservissement.
[0024] On sait que pour équilibrer convenablement les courants circulant dans les diodes
des rampes, il faut utiliser des sources de courant C
i indépendantes de la tension. Le schéma analogique de la figure 7 comporte également
un circuit d'asservissement CA
c des sources de courant comportant des transistors Ti. La tension collecteur-émetteur
V
CE des transistors ne doit pas dépasser quelques volts, suffisante pour supporter la
disparité des tensions entre les différentes rampes R
i. L'ajustement de la tension collecteur se fait par retouches de la consigne de la
tension V
HT à l'aide d'une boucle supplémentaire dont la rapidité a peu d'importance dans la
mesure où les phénomènes ayant le plus d'influence sur la tension directe des diodes
sont les variations en température nécessairement lentes. Aussi, seule une action
intégrable est utile pour cette boucle.
[0025] On peut imaginer d'autres variantes de schémas de régulation, on peut en particulier,
adapter le principe du dispositif selon l'invention à une régulation numérique. Dans
les modes de fonctionnement où une ou plusieurs rampes de diodes sont activées, on
peut directement asservir le convertisseur à partir de la mesure des tensions des
collecteurs des transistors sans se préoccuper de la tension V
HT. Dans ce type d'architecture, en mode presque à vide, excepté la phase de démarrage
de l'alimentation, on doit asservir la tension V
HT sur la valeur retouchée dans les autres modes. L'important est que la tension VHT
ne change pas de façon significative quand on change de mode à l'ondulation sur le
condensateur C
HT près (voir figure 2).
[0026] Comme il a été dit, la haute tension est obtenue au moyen d'un convertisseur élévateur
à conduction discontinue DCM. La figure 6 représente le schéma électronique d'un tel
circuit convertisseur élévateur. Comme indiqué sur cette figure, il comporte essentiellement
une inductance L
DCM disposée en série avec une diode D
DCM, un condensateur de charge C
DCM, un transistor de commande M
DCM piloté par un signal de type PWM en forme de créneau temporel. Il comporte en outre
un réseau composé d'une résistance R
SNUB et d'une capacité C
SNUB pour dissiper l'énergie résiduelle en fin de cycle ainsi qu'une diode D
SNUB si besoin.
[0027] Une des caractéristiques essentielles du dispositif de l'invention est l'utilisation
d'un mode découpage discontinu pour le convertisseur élévateur DCM. Dans ce mode de
découpage, on décharge complètement l'énergie emmagasinée dans l'inductance L
DCM avant de commencer un nouveau cycle. A chaque cycle, le courant repart de zéro. Ce
mode de découpage est très marginalement utilisé et est généralement décrié pour les
raisons suivantes :
- L'amplitude crête du courant dans l'inductance est élevée, le double du courant moyen
;
- L'évacuation de l'énergie restante dans l'inductance avant d'amorcer un nouveau cycle
nécessite un circuit d'amortissement dit « damping » de type RC qui rajoute des pertes.
[0028] Dans le cas particulier de l'alimentation de rampes de diodes électroluminescentes,
l'utilisation de ce mode de découpage permet d'atteindre un rendement tout à fait
convenable, indépendamment des autres avantages procurés par cette solution.
[0029] Dans la plupart des applications des convertisseurs DCM, on ne voit pratiquement
jamais de diode disposée en série avec le transistor MOS M
DCM de commande. L'absence de la diode D
SNUB laisse alors ce transistor reconduire par sa diode dite de « body à plusieurs reprises
pendant le temps mort du cycle, ce qui n'est pas favorable pour la dissipation de
l'énergie résiduelle. Malgré la faible perte additionnelle qu'elle occasionne, la
diode D
SNUB permet un amortissement ou « damping » plus énergique et reproductible. A chaque
début de cycle, le courant est nul dans l'inductance, ce qui se passe pendant un cycle
n'a donc plus d'impact sur le suivant. L'avantage est le comportement d'indépendance
de cycle à cycle obtenu. Ainsi en un seul cycle, on peut atteindre un mode de fonctionnement
désiré. Ceci est primordial pour le dispositif selon l'invention car on obtient ainsi
une commutation parfaite d'un mode de charge à un autre mode sans que la tension VHT
soit perturbée.
[0030] De plus, une propriété du mode DCM a des conséquences pratiques particulièrement
avantageuses. Sa réponse indicielle par exemple à une variation de consigne est très
proche d'un premier ordre. C'est d'ailleurs exactement vrai en petits signaux. La
boucle interne d'asservissement de courant des circuits intégrés de régulation de
convertisseurs élévateurs qui est habituellement obligatoire avec un convertisseur
CCM n'est plus nécessaire dans le cas du DCM. En effet, dans le cas d'un convertisseur
CCM, s'il n'y avait pas la boucle interne de courant, la transmittance en boucle ouverte
de l'étage de puissance serait du second ordre et la stabilité serait extrêmement
difficile à obtenir.
[0031] La régulation telle que décrite sur les figures 6 et 7 est faisable en numérique
à l'intérieur d'un circuit logique programmable de type FPGA. Ce type de composant
est a priori déjà disponible pour assurer le contrôle du micro-écran de visualisation
éclairé par les diodes électroluminescentes du circuit d'éclairage. Le « FPGA » possède
des ressources analogiques dont un convertisseur analogique-numérique ou « ADC ».
Ce convertisseur fonctionne généralement sur 12 bits.
[0032] En petits signaux, l'étage de puissance du convertisseur DCM a une caractéristique
du premier ordre avec un gain noté G
power et une constante de temps notée C
power à laquelle correspond une fréquence de coupure notée F
power dont on peut déterminer les valeurs par les formules approchées suivantes, en négligeant
les pertes :

[0033] Avec
To : période de découpage ;
Ton : durée de conduction du transistor MDCM;
Vin : tension d'entrée sur LDCM ;
Iout : courant consommé sur VHT.
[0034] En grands signaux, malgré le caractère non linéaire de la fonction de transfert,
fonction du carré de Vin * Ton, la réponse du convertisseur DCM reste apériodique
et semblable à un premier ordre. Les formules approchées ont une précision suffisante
pour paramétrer la régulation, mais il est possible, par la simulation numérique du
circuit électronique de déterminer des valeurs plus proches de la réalité. On peut
utiliser, à titre d'exemple, le logiciel de simulation « SPICE ».
[0035] En figure 8, on a représenté, lorsqu'un mode de fonctionnement est opérationnel,
l'ensemble de la chaîne d'alimentation et d'asservissement du dispositif d'éclairage
avec les différents gains, G1 étant le gain du pont de résistance du dispositif d'asservissement,
G
M étant le gain de l'amplificateur de transconductance, G
Cl le gain du circuit d'intégration, G2 le gain du circuit de génération des signaux
PWM et enfin G
power étant le gain du convertisseur. En figure 9, on a représenté les différents gains
de cette chaîne en fonction de la fréquence.
[0037] On en déduit le gain G
M en fonction du point de fonctionnement ou du mode de charge.
[0038] La figure 10 représente un exemple de réalisation numérique d'un dispositif d'asservissement
des tensions de commande selon l'invention. II comprend essentiellement deux ensembles
numériques 210 et 220. Le premier ensemble 210 calcule le signal d'erreur sur les
niveaux de tensions V
HT et V
CE. Le second ensemble 220 est un intégrateur qui pilote le générateur de signaux de
commande du circuit convertisseur élévateur non représenté sur cette figure.
[0039] Le premier ensemble 210 comporte un premier multiplexeur 211, un convertisseur analogique-numérique
212, une voie référence comportant les consignes initiales de tension 213 et deux
multiplexeurs 214, un comparateur 215 permettant de comparer les valeurs des consignes
de tension aux valeurs mesurées pour en déduire le signal d'erreur. Cette chaîne comporte
également un comparateur de sécurité 216.
[0040] L'ensemble intégrateur 220 comporte une machine d'état 221 qui contrôle les différents
modes de charge et le passage d'un mode à l'autre. Cette machine est dépendante des
consignes de luminosité du micro-écran, du signal de synchronisation verticale vidéo
et du circuit d'initialisation. Contrairement au schéma analogique, il n'y a pas autant
d'intégrateurs que de modes mais un seul avec sauvegarde et rappel des valeurs intégrales
pour chaque mode.
[0041] On note Fsw la fréquence de découpage du convertisseur ainsi que celle d'échantillonnage
du convertisseur ADC. Compte-tenu du grand ratio entre la fréquence d'horloge Clk
de la partie numérique et la fréquence de découpage Fsw, certaines fonctions de gain
ou multiplications peuvent être réalisées de façon séquentielle avec un seul additionneur.
Cela ajoute au moins une latence de Fsw pour ces blocs.
[0042] Le filtrage haute fréquence peut être fait avec un simple filtre récursif 222 équivalent
à un filtre passe-bas analogique. Bien que le ratio entre la fréquence d'horloge Clk
et la fréquence de découpage Fsw soit assez grand, pour obtenir une résolution temporelle
moyenne plus fine que la période d'horloge Clk, on peut ajouter un dispositif de «
dithering » temporel qui consiste simplement à reporter l'erreur d'arrondi sur le
cycle suivant. L'efficacité de circuit de « dithering » est d'autant meilleure que
le signal a été filtré préalablement.
[0043] L'ensemble numérique de calcul du signal d'erreurs n'utilisant qu'un seul convertisseur
ADC, son schéma électronique est un peu différent de son équivalent analogique.
[0044] Comme précédemment, le démarrage s'effectue en mode dit « presque à vide » avec une
consigne VHT initiale par défaut. Dès que l'on est en fonctionnement opérationnel,
dans les modes 2 ou 3, l'asservissement se fait directement par mesure de la tension
des collecteurs des transistors des sources de courant. Cet asservissement va conduire
la tension VHT à une valeur différente de celle par défaut. Il faut dans le mode 1
maintenir la tension VHT à cette même valeur. La nouvelle consigne est obtenue en
mémorisant la valeur de VHT au moment de quitter le mode 2 ou le mode 3.
[0045] Lors d'utilisation nocturne, la luminosité demandée est très faible. Ainsi, le convertisseur
se trouve en mode 1 la plupart du temps. La puissance consommée dans ce mode est essentiellement
celle des pertes du circuit convertisseur ou « booster ». Dans cette condition d'utilisation,
il peut être demandé que le micro-écran fonctionne sur batterie dans certaines circonstances.
Ainsi, lorsque l'imageur éclairé par le dispositif d'éclairage appartient à un visuel
de casque porté par un pilote, il est possible que ce pilote ait besoin d'utiliser
son casque en dehors de son aéronef. Pour minimiser la consommation dans ce mode à
faible luminosité, il vaut mieux remplacer le mode 1 par un mode zéro courant tel
que le circuit de « booster » est arrêté avec la charge du pont de mesure de VHT déconnecté
à l'aide d'un transistor de type MOS. Le mode 1 garde toujours son utilité à la mise
sous tension car il permet un démarrage naturellement progressif ne nécessitant pas
de circuit annexe dit de « soft-start ».
1. Dispositif d'éclairage à diodes électroluminescentes, lesdites diodes électroluminescentes
étant agencées en une première pluralité de rampes disposées en parallèle (Ri), chaque rampe comportant une seconde pluralité de diodes électroluminescentes (Dj) disposées en série, lesdites rampes étant alimentées par une tension continue (VHT) de plusieurs dizaines de volts dite haute tension, ladite tension étant générée
par un circuit convertisseur élévateur (DCM) à partir d'une basse tension continue
de quelques volts, la valeur de ladite tension étant contrôlée par le rapport cyclique
du circuit convertisseur élévateur, ladite tension étant asservie à une valeur moyenne
constante au moyen d'un dispositif d'asservissement (D.A.) essentiellement analogique
contrôlant ledit rapport cyclique, ledit dispositif d'asservissement comportant plusieurs
modes de fonctionnement, un mode étant défini soit par un adressage électronique particulier
de la haute tension, soit par un nombre défini de rampes de diodes allumées, caractérisé en ce que le circuit convertisseur élévateur est à conduction discontinue et que le dispositif
d'asservissement comporte plusieurs circuits électroniques d'asservissement (C.A.k ) reliés à un multiplexeur électronique (MUX), chaque circuit électronique d'asservissement
étant dédié à un mode de fonctionnement particulier, les caractéristiques électroniques
desdits circuits électronique d'asservissement dépendant dudit mode de fonctionnement,
ledit circuit électronique d'asservissement n'étant opérationnel que lorsque le mode
de fonctionnement est sélectionné.
2. Dispositif d'éclairage à diodes électroluminescentes selon la revendication 1, caractérisé en ce que le dispositif d'asservissement comporte des moyens de mémorisation des différents
rapports cycliques dédiés à chaque mode de fonctionnement.
3. Dispositif d'éclairage à diodes électroluminescentes selon la revendication 1, caractérisé en ce que, lorsque le dispositif d'asservissement est réalisé en analogique, chaque circuit
électronique d'asservissement comporte un amplificateur opérationnel à transconductance
dit OTA, une commande d'activation et un circuit d'intégration disposés en série.
4. Dispositif d'éclairage à diodes électroluminescentes selon la revendication 3, caractérisé en ce que le gain de l'amplificateur opérationnel à transconductance de chaque circuit électronique
d'asservissement dépend du mode de fonctionnement auquel ledit circuit électronique
d'asservissement est dédié et en ce que les différents circuits d'intégration des différents circuits électroniques sont
tous identiques.
5. Dispositif d'éclairage à diodes électroluminescentes selon l'une des revendications
précédentes, caractérisé en ce que la première pluralité de rampes est structurée en un premier nombre N d'unités de
rampes, chaque unité comprenant un second nombre M de rampes, l'éclairement des diodes
composant les rampes étant commandé de façon matricielle par deux circuits de commande
encore appelé circuits de « dimming », le premier circuit comprenant N premiers moyens
de commande, chaque premier moyen de commande permettant de commander simultanément
une et une seule rampe de toutes les unité de rampes, le second circuit comprenant
M seconds moyens de commande, chaque second moyen de commande permettant de commander
simultanément toutes les rampes d'une et d'une seule unité.
6. Dispositif d'éclairage à diodes électroluminescentes, lesdites diodes électroluminescentes
étant agencées en une première pluralité de rampes (Ri) disposées en parallèle, chaque rampe comportant une seconde pluralité de diodes
électroluminescentes (Dj) disposées en série, lesdites rampes étant alimentées par une tension continue (VHT) de plusieurs dizaines de volts dite haute tension, ladite tension étant générée
par un circuit convertisseur élévateur à partir d'une basse tension continue de quelques
volts, la valeur de ladite tension étant contrôlée par le rapport cyclique du circuit
convertisseur élévateur, caractérisé en ce que ladite tension est asservie à une valeur moyenne constante au moyen d'un dispositif
d'asservissement essentiellement numérique (210, 220) contrôlant ledit rapport cyclique,
ledit dispositif d'asservissement comportant plusieurs modes de fonctionnement, un
mode étant défini soit par un adressage électronique particulier de la haute tension,
soit par un nombre défini de rampes de diodes allumées, le circuit convertisseur élévateur
(DCM) «étant à conduction discontinue », à chacun desdits modes de fonctionnement,
correspond une boucle d'asservissement qui contrôle le rapport cyclique du circuit
convertisseur élévateur, la valeur du rapport cyclique du mode de fonctionnement en
cours étant mémorisée avant chaque changement dudit mode en cours.