Domaine technique
[0001] La présente invention se rapporte au domaine des contacts électriques. Elle concerne,
plus particulièrement, un procédé de fabrication d'un plot de contact électrique et
un procédé de fabrication d'un contact électrique, ainsi qu'un plot de contact électrique
et un contact électrique susceptibles d'être obtenus par leur procédé de fabrication
respectif.
Etat de la technique
[0002] Les contacts électriques dits "basse tension", c'est-à-dire dont la plage de fonctionnement
se situe approximativement entre 10 et 1000V et entre 1 et 10000A, sont utilisés généralement
dans les domaines domestique, industriel et automobile, aussi bien en courant continu
qu'en courant alternatif, pour des interrupteurs, des relais, des contacteurs et des
disjoncteurs, etc.
[0003] Les contacts électriques sont réalisés à partir de matériaux qui doivent satisfaire
les trois exigences suivantes:
- une résistance de contact faible et stable pour éviter un échauffement excessif lors
du passage du courant;
- bonne résistance au soudage en présence d'un arc électrique ; et
- faible érosion sous l'effet de l'arc.
[0004] Pour satisfaire ces exigences partiellement contradictoires, une solution consiste
à utiliser, pour réaliser le plot, des pseudo-alliages comportant une matrice d'argent
ou de cuivre et, insérée dans cette matrice, une fraction constituée d'environ 10
à 50% en volume de particules réfractaires (par exemple, Ni, C, W, WC, CdO, SnO
2) d'une taille généralement comprise entre 1 et 5 µm. Le matériau ainsi obtenu résiste
mieux à l'énergie dégagée par l'arc électrique.
[0005] D'une manière classique connue de l'homme du métier, le plot peut être obtenu à partir
de poudres, par compactage-frittage ou compactage-frittage-extrusion-laminage-découpage.
Puis, le plot est assemblé sur un support de contact approprié, très bon conducteur
d'électricité et de chaleur, pour obtenir un contact électrique. L'assemblage du plot
sur le support de contact peut se faire par soudage, brasage ou rivetage par exemple.
[0006] Plus particulièrement, le support de contact est traditionnellement du cuivre. Le
plot étant réalisé pour être résistant au soudage, l'assemblage du plot sur le cuivre
par soudage est difficile. II est donc nécessaire d'ajouter sur le plot une couche
de liaison en argent par exemple.
[0007] Ces procédés classiques comportent de nombreuses opérations qui entrainent un coût
de fabrication élevé.
[0008] Par ailleurs, il est très difficile d'assembler le plot par soudage ou brasage sur
un support de contact en aluminium, car cela demande de chauffer le support à une
température proche de son point de fusion.
[0009] Un but de la présente invention est donc de pallier ces inconvénients, en proposant
un procédé de fabrication d'un plot de contact électrique et des procédés de fabrication
d'un contact électrique permettant de simplifier les procédés connus en réduisant
le nombre d'opérations.
[0010] Un autre but de la présente invention est de proposer un procédé de fabrication d'un
contact électrique permettant d'utiliser plus facilement l'aluminium comme matériau
de support de contact électrique.
Divulgation de l'invention
[0011] A cet effet, et conformément à un premier aspect de la présente invention, il est
proposé un procédé de fabrication d'au moins un plot de contact électrique comprenant
un support de plot et au moins une couche de contact, ledit procédé comprenant une
étape de dépôt, par projection dynamique par gaz froid, d'une première poudre sur
ledit support de plot pour former ladite couche de contact, ladite première poudre
contenant au moins des particules comprenant des grains d'au moins un matériau réfractaire
incorporés dans une matrice à base de métal conducteur choisi parmi l'argent ou le
cuivre.
[0012] Selon un autre aspect, l'invention concerne un procédé de fabrication d'un contact
électrique comprenant un support de contact et au moins un plot, ledit procédé comprenant
:
- une étape de fabrication dudit plot par le procédé de fabrication d'un plot défini
ci-dessus, et
- une étape d'assemblage dudit plot sur ledit support de contact.
[0013] Selon un autre aspect, l'invention concerne un procédé de fabrication d'un contact
électrique comprenant un support de contact et au moins une couche de contact, ledit
procédé comprenant une étape de dépôt, par projection dynamique par gaz froid, d'une
première poudre sur ledit support de contact pour former ladite couche de contact,
ladite première poudre contenant au moins des particules comprenant des grains d'au
moins un matériau réfractaire incorporés dans une matrice à base de métal conducteur
choisi parmi l'argent ou le cuivre.
[0014] La présente invention concerne également un plot de contact électrique susceptible
d'être obtenu par le procédé de fabrication d'un plot de contact électrique défini
ci-dessus.
[0015] La présente invention concerne également un contact électrique susceptible d'être
obtenu par l'un ou l'autre des procédés de fabrication d'un contact électrique définis
ci-dessus.
Brève description des dessins
[0016] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui suit, faite en
référence à la figure 1 annexée, représentant schématiquement un pistolet de projection
par cold spray.
Modes de réalisation de l'invention
[0017] La présente invention concerne un procédé de fabrication d'au moins un plot de contact
électrique comprenant un support de plot et au moins une couche de contact ainsi qu'un
procédé similaire appliqué à la fabrication d'au moins un contact électrique comprenant
un support de contact et au moins une couche de contact. Les procédés selon l'invention
se distinguent tout d'abord en ce qu'ils utilisent la technique de projection dynamique
par gaz froid pour déposer une première poudre sur ledit support de plot ou ledit
support de contact afin de former ladite couche de contact.
[0018] Cette technique de dépôt d'une poudre par projection dynamique par gaz froid, également
appelée « cold spray » se caractérise, contrairement aux autres procédés de projection
thermique, par une faible température de projection et une forte vitesse de projection
des particules de poudre pouvant aller jusqu'à Mach 5. A la différence des procédés
plasma ou HVOF où les particules de poudres sont fondues avant d'impacter le substrat,
le cold spray, de part une température de gaz de projection n'excédant généralement
pas 600°C, ne provoque pas de fusion des particules qui restent donc à l'état solide
durant toute la durée de projection. Lors de l'impact sur le substrat, les particules
se déforment plastiquement et s'agglomèrent pour former un dépôt. L'intérêt du procédé
cold spray par rapport à la projection plasma par exemple est de ne pas trop chauffer
les particules composant le dépôt ainsi que le support, d'où une faible oxydation
favorable pour obtenir une meilleure conductivité électrique et une bonne cohésion.
Le procédé cold spray est par exemple décrit dans le brevet
EP 0 484 533.
[0019] Dans la pratique, le principe du procédé cold spray peut être décrit de la manière
suivante en référence à la figure 1. La poudre 1, d'une granulométrie idéalement comprise
entre 5 et 50 µm, est acheminée sous pression au niveau de la buse de projection 2
via un gaz porteur, généralement de même nature que le gaz propulseur 3. L'apport
d'énergie cinétique aux particules s'effectue par l'intermédiaire d'un gaz porteur
pouvant être chauffé entre 200°C et 650°C afin d'augmenter l'expansion et donc sa
vitesse. Le mélange poudre + gaz porteur est porté à une vitesse supersonique en sortie
de buse 4 grâce à sa forme particulière (tuyère de Laval 5) qui porte le mélange en
sortie à une vitesse largement supersonique. Bien que la température des gaz puisse
sembler élevée au premier abord, le divergent de la tuyère 5 entraine une détente
des gaz et par conséquent un abaissement de température non négligeable (de 650°C
à 250°C). Les particules de poudres, qui par ailleurs ont un temps de séjour extrêmement
limité dans le flux de gaz chauds, restent dans tous les cas dans un état solide ou
légèrement visqueux (chauffage en surface).
[0020] On peut considérer que les dépôts cold spray se forment de la façon suivante :
- décapage de la surface du substrat : sert de sablage pour nettoyer le support (par
exemple élimination des oxydes de surface), afin de permettre ensuite une bonne adhésion
de la première couche
- formation de la première couche sur le substrat
- construction du dépôt et densification des couches.
[0021] Dans le procédé cold spray, il est possible de contrôler sept paramètres, à savoir
:
- la nature du gaz propulseur (air, azote, hélium et leurs mélanges)
- la température du gaz propulseur
- la géométrie de la tuyère
- la pression d'introduction des gaz dans la buse de projection (détente ensuite dans
la buse)
- les caractéristiques intrinsèques à la poudre (nature, forme, granulométrie, état
d'oxydation)
- la distance de projection (qui influence la vitesse d'impact sur le substrat)
- l'angle de projection.
[0022] Le principal paramètre d'influence sur la qualité des dépôts obtenus est la vitesse
de projection des particules. En effet, une vitesse trop faible entraine une mauvaise
cohésion entre les particules de poudres.
[0023] Un autre paramètre important à considérer est la nature de la poudre utilisée.
[0024] Les procédés selon l'invention se distinguent également en ce que la poudre déposée
pour former la couche de contact du plot ou du contact électrique, appelée par la
suite première poudre, contient au moins des particules comprenant des grains d'au
moins un matériau réfractaire incorporés dans une matrice à base de métal conducteur
choisi parmi l'argent ou le cuivre.
[0025] La première poudre est donc préparée préalablement au dépôt. Plus particulièrement,
les particules comprenant les grains d'au moins un matériau réfractaire incorporés
dans la matrice de métal conducteur sont obtenues à partir d'un procédé choisi parmi
le groupe comprenant les procédés de dépôt physique en phase vapeur (Physical Vapour
Deposition PVD), les procédés de dépôt chimique en phase vapeur (Chemical Vapour Deposition
CVD), les procédés electroless, la précipitation chimique sur particules en suspension.
[0026] Les particules obtenues par précipitation chimique sur particules en suspension,
procédé décrit par exemple dans les brevets
US 5,846,288 et
US 5,963,772, sont particulièrement préférées. En effet, ces particules présentent une structure
spongieuse, avec porosité « percolante », c'est-à-dire communiquant entre elles, d'où
une grande aptitude à se déformer de façon à ne pas rebondir lors du dépôt par cold
spray.
[0027] D'une manière avantageuse, le matériau réfractaire peut être choisi parmi le groupe
comprenant CdO, CuO, SnO
2, ZnO, Bi
2O
3, C, WC, MgO, ln
2O
3, ainsi que Ni, Fe, Mo, Zr, W ou leurs oxydes.
[0028] La première poudre peut contenir entre 2% et 50%, et de préférence entre 10% et 40%,
en volume de grains de matériau réfractaire par rapport au volume total de la première
poudre.
[0029] Le métal conducteur présent dans la couche de contact du plot ou du contact électrique
peut constituer 100% de la matrice comprenant les grains de matériau réfractaire ou
une quantité inférieure. Dans ce dernier cas, la première poudre contient en outre
des particules de métal pur correspondant au métal conducteur de la matrice renfermant
les grains de matériau réfractaire, représentant le reste de métal conducteur présent
dans la couche de contact.
[0030] De plus, la première poudre peut contenir également au moins un agent dopant.
[0031] Selon une première possibilité, des particules comprenant des grains d'au moins un
agent dopant sont incorporés dans une matrice métallique dont le métal correspond
au métal conducteur de la matrice renfermant les grains de matériau réfractaire. Ces
particules sont préparées de la même manière que les particules comprenant les grains
de matériau réfractaire incorporés dans la matrice de métal conducteur, et sont ensuite
mélangées auxdites particules comprenant les grains de matériau réfractaire incorporés
dans la matrice de métal conducteur et éventuellement aux particules de métal pur
pour former la première poudre.
[0032] Selon une deuxième possibilité, au moins un agent dopant est incorporé avec des grains
de matériau réfractaire pour les combiner dans leur matrice de métal conducteur.
[0033] Selon une troisième possibilité, au moins un agent dopant est introduit dans la matrice
renfermant les grains de matériau réfractaire.
[0034] De préférence, l'agent dopant est un métal ou un oxyde de ce métal, ledit métal étant
choisi parmi le groupe comprenant Bi, Mo, W, Re, In et Cu.
[0035] De préférence, la taille des particules de la première poudre est comprise entre
10 µm et 300 µm.
[0036] A la fin des procédés selon l'invention, il peut en outre être prévu une étape de
mise en forme du plot ou du contact, au niveau de sa surface. Cette mise en forme
peut se faire par exemple par déformation plastique (étampage, bouterollage, laminage),
par enlèvement de matière (fraisage, rabotage, meulage) ou par les deux éventuellement.
[0037] Selon une première variante de l'invention, le procédé de fabrication d'un contact
électrique permet d'obtenir directement un contact électrique comprenant un support
de contact et au moins une couche de contact telle que définie ci-dessus.
[0038] Le support de contact est un support conducteur, constitué préférentiellement d'un
métal très bon conducteur d'électricité et de chaleur. Typiquement, le support de
contact peut être réalisé dans un matériau choisi parmi le groupe comprenant le cuivre,
l'aluminium, les alliages de cuivre, les alliages d'aluminium, ou encore un composite
constitué d'un métal conducteur et d'un métal à haute limite élastique, par exemple
cuivre sur acier.
[0039] Le support de contact peut être revêtu d'un dépôt galvanique d'argent ou de cu ivre.
[0040] Le support de contact peut se présenter sous la forme de pièces individuelles prédécoupées.
Le support de contact peut également se présenter sous la forme d'une bande continue.
Dans ce cas, le procédé peut comprendre en outre une étape de découpe de ladite bande
pour former les contacts électriques. Si le support de contact se présente sous la
forme d'une bande, la couche de contact peut être déposée sur le support de contact
par un dépôt par cold spray, conformément à l'invention, de manière à former des points
de contacts discrets ou au moins une piste continue.
[0041] Dans cette variante, le procédé de fabrication de contact électrique selon l'invention
permet d'obtenir directement un contact électrique, en peu d'opérations, contrairement
aux procédés classiques de fabrication de contacts électriques.
[0042] Le procédé de dépôt par cold spray a également pour avantage de nettoyer le support
de toutes traces d'oxyde, les particules de poudre projetées au début du processus
agissant comme un sablage de la surface du support. L'adhésion des particules de poudre
projetées ensuite est donc améliorée.
[0043] Un tel procédé permet notamment d'éliminer les oxydes présents sur les supports en
aluminium, et ainsi de déposer la première poudre sur un support en aluminium pour
former un contact électrique comprenant un support de contact en aluminium.
[0044] Selon une deuxième variante de l'invention, le procédé de fabrication d'un contact
électrique est tel que le contact électrique est fabriqué en deux temps : une étape
de fabrication du plot sur un support de plot, conformément au procédé de fabrication
d'un plot décrit ci-dessus, et une étape d'assemblage du plot sur un support de contact
électrique approprié en vue d'une utilisation comme contact électrique.
[0045] Dans cette variante, le support de plot peut être constitué d'une fine bande continue
d'argent ou de cuivre (0.1-1 mm) qui sert de sous-couche pour le brasage ou le soudage.
Le dépôt de la première poudre par cold spray pour former la couche de contact peut
avoir lieu directement sur cette bande. Comme décrit ci-dessus, cette bande pourra
encore subir une opération de mise en forme finale, soit par déformation plastique
(laminage), soit par enlèvement de matière (fraisage, rabotage, meulage), soit éventuellement
les deux. Il est également possible de partir d'une bande de brasure, puis d'y ajouter
les différentes couches décrites ci-dessus. On obtient alors une bande multi-métallique.
Le procédé peut en outre comprendre une étape de découpe de ladite bande pour former
des plots destinés à être assemblés par un procédé classique (soudage ou brasage)
pour leur utilisation comme contact électrique.
[0046] Par ailleurs, le procédé de fabrication d'un contact électrique selon l'invention
peut comprendre, en outre, préalablement à l'étape de dépôt de la couche de contact,
au moins une étape d'application d'au moins une sous-couche de liaison entre le support
de contact et la couche de contact.
[0047] D'une manière avantageuse, ladite étape d'application de la sous-couche de liaison
est réalisée par projection dynamique par gaz froid, d'une seconde poudre sur ledit
support de contact pour former la sous-couche de liaison, ladite seconde poudre contenant
au moins des particules d'un composé métallique conducteur.
[0048] La présence d'une telle sous-couche de liaison est facultative.
[0049] La sous-couche de liaison peut être constituée d'un métal ou d'un alliage métallique
ayant une dureté du même ordre de grandeur que celle du support et une conductibilité
électrique relativement élevée, par exemple de l'argent, un alliage d'argent avec
5% de cuivre ou une brasure à base d'argent.
[0050] D'une manière similaire, le procédé de fabrication d'un plot électrique selon l'invention
peut comprendre, en outre, préalablement à l'étape de dépôt de la couche de contact,
au moins une étape d'application, par projection dynamique par gaz froid, d'au moins
une seconde poudre sur ledit support de plot pour former au moins une sous-couche
de liaison entre le support de plot et la couche de contact. Dans ce cas, l'intervalle
de fusion de la sous-couche de liaison devra être nettement plus élevé que la brasure
éventuellement utilisée par la suite pour l'assemblage du plot sur le support de contact.
[0051] Comme pour la première poudre, la taille des particules de la seconde poudre est
comprise entre 10 µm et 300 µm.
[0052] Par ailleurs, les procédé de fabrication du plot ou de fabrication du contact électrique
peuvent comprendre, en outre, postérieurement à l'étape de dépôt de la couche de contact,
au moins une étape de dépôt, par projection dynamique par gaz froid, d'au moins une
troisième poudre pour former au moins une surcouche, ladite troisième poudre présentant
une composition différente de la première poudre.
[0053] Comme pour les première et deuxième poudres, la taille des particules de la troisième
poudre est comprise entre 10 µm et 300 µm.
[0054] Plus particulièrement, un autre avantage du procédé de dépôt par cold spray est de
pouvoir modifier la buse de projection, la composition des poudres utilisées ainsi
que les débits de projection afin d'obtenir au-dessus de la couche de contact, différentes
couches, pouvant correspondre à différentes couches de contact présentant des compositions
différentes. On peut prévoir par exemple en surface une couche adaptée à des courants
faibles, et une autre couche adaptée à des courants plus forts en dessous. On peut
également prévoir le dépôt d'une surcouche protectrice pour protéger le plot ou le
contact pendant le stockage, cette surcouche étant réalisée dans un matériau choisi
pour s'éliminer rapidement lors de l'utilisation du contact électrique.
[0055] Les exemples suivants illustrent la présente invention sans toutefois en limiter
la portée.
[0057] Dans les exemples 1 à 3 décrits ci-dessous, on utilise comme système de projection
dynamique par gaz froid le modèle « Kinetic 3000M » fabriqué par la société Cold Gas
Technology (CGT). Il comprend une armoire de commande, un réchauffeur de gaz LINDSPRAY®
Cold Spray Heater HT 800/30, un distributeur de poudre CGT-PF4000 Comfort, et un pistolet
de projection POWER-JET 3000.
[0058] Exemple 1 (comparatif)
[0059] On réalise un mélange de poudres d'argent dont la taille était comprise entre 30
et 80 microns et d'un oxyde d'étain dont les grains étaient inférieurs à 20 microns,
la composition étant de 8% massique en oxyde (environ 12% volume).
[0060] Ledit mélange de poudres a été projeté par cold spray, à 30 bars et 300°C sur une
plaque de cuivre de 1,5 mm d'épaisseur. Une couche de 2 mm a été déposée.
- a. la porosité du dépôt ne dépassait pas 3%
- b. la structure était macroscopiquement homogène, mais microscopiquement hétérogène
- c. mais la composition de la couche obtenue ne correspondait pas à la composition
initiale : il y avait une perte d'oxyde d'environ 50%.
[0061] Exemple 2 (Invention)
[0062] Une poudre d'un oxyde d'étain a été revêtue d'argent par CVD, de manière à atteindre
la composition volumique désirée (20 %). La taille des grains se situait entre 10
et 40 microns. Une couche de 1.5 mm a été projetée par cold spray sur des supports
prédécoupés en cuivre et en laiton UZ15 (épaisseur 1.5 mm) dans les conditions optimisées
pour cette granulométrie. Les conditions étaient 30 bars et 400°C.
- a. la porosité du dépôt était faible (< 0,5%)
- b. la structure était homogène
- c. la composition de la couche obtenue était celle de la poudre projetée
- d. toutefois, un recuit de détente a mis en évidence une fissuration du dépôt, et
- e. un test électrique dans les conditions AC3 sur un appareil du commerce (3x400 VAC,
37A) a montré une érosion anormalement élevée comparée au matériau standard obtenu
par métallurgie des poudres traditionnelle
[0063] Exemple 3 (Invention)
[0064] Une poudre spongieuse d'argent et d'oxyde d'étain obtenue par voie chimique (14%
poids d'oxyde, -20% volume) selon la méthode décrite dans le brevet
US 5,846,288 a été projetée par cold spray à 30 bars et 600°C, sur des supports préformés en cuivre
(épaisseur déposée : 3 mm, support: 4 mm). Sa granulométrie se situait entre 40 et
300 microns.
- a. la porosité du dépôt était inférieure à 0,1%
- b. la structure était homogène
- c. la composition de la couche obtenue était celle de la poudre projetée
- d. un test électrique dans les conditions AC3 (460Ampères, 3x400V) sur un appareil
du commerce a montré que la durée de vie était de l'ordre de grandeur de celle des
contacts habituels à ce type d'appareil. Une fissuration en fin de vie a été constatée,
similaire à celle du matériau standard mais moins profonde.
[0065] Exemple 4 (Comparatif)
[0066] Des contacts en argent - oxyde réfractaires, de la même composition que ceux de l'exemple
3, mais élaborés par métallurgie des poudres traditionnelle (compactage billettes,
extrusion, laminage, découpe) ont été brasés sur des supports en cuivre par courant
induit (soudage HF).
- a. la porosité était très inférieure au 1 % (extrusion)
- b. la structure était homogène
- c. le même test électrique AC3 sur les appareils du même type que ceux de l'exemple
3 a mis en évidence une fissuration importante dès le premier tiers de leur « vie
».
1. Procédé de fabrication d'au moins un plot de contact électrique comprenant un support
de plot et au moins une couche de contact, caractérisé en ce qu'il comprend une étape de dépôt, par projection dynamique par gaz froid, d'une première
poudre sur ledit support de plot pour former ladite couche de contact, ladite première
poudre contenant au moins des particules comprenant des grains d'au moins un matériau
réfractaire incorporés dans une matrice à base de métal conducteur choisi parmi l'argent
ou le cuivre.
2. Procédé de fabrication d'au moins un contact électrique comprenant un support de contact
et au moins un plot,
caractérisé en ce qu'il comprend :
- une étape de fabrication dudit plot par le procédé selon la revendication 1, et
- une étape d'assemblage dudit plot sur ledit support de contact.
3. Procédé de fabrication d'au moins un contact électrique comprenant un support de contact
et au moins une couche de contact, caractérisé en ce qu'il comprend une étape de dépôt, par projection dynamique par gaz froid, d'une première
poudre sur ledit support de contact pour former ladite couche de contact, ladite première
poudre contenant au moins des particules comprenant des grains d'au moins un matériau
réfractaire incorporés dans une matrice à base de métal conducteur choisi parmi l'argent
ou le cuivre.
4. Procédé de fabrication d'un plot de contact électrique selon la revendication 1 ou
d'un contact électrique selon l'une quelconque des revendications 2 et 3, caractérisé en ce que la première poudre contient en outre des particules de métal pur, correspondant au
métal conducteur de la matrice renfermant les grains de matériau réfractaire.
5. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que la première poudre contient en outre des particules comprenant des grains d'au moins
un agent dopant incorporés dans une matrice métallique dont le métal correspond au
métal conducteur de la matrice renfermant les grains de matériau réfractaire.
6. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'au moins un agent dopant est incorporé avec des grains de matériau réfractaire dans
leur matrice de métal conducteur.
7. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'au moins un agent dopant est introduit dans la matrice renfermant les grains de matériau
réfractaire.
8. Procédé selon l'une quelconque des revendications 5 à 7, caractérisé en ce que l'agent dopant est un métal ou un oxyde de ce métal, ledit métal étant choisi parmi
le groupe comprenant Bi, Mo, W, Re, In et Cu.
9. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que le matériau réfractaire est choisi parmi le groupe comprenant CdO, CuO, SnO2, ZnO, Bi2O3, C, WC, MgO, ln2O3, ainsi que Ni, Fe, Mo, Zr, W ou leurs oxydes.
10. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que la première poudre contient entre 2% et 50%, et de préférence entre 10% et 40%, en
volume de grains de matériau réfractaire par rapport au volume total de la première
poudre.
11. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que les particules comprenant les grains d'au moins un matériau réfractaire incorporés
dans la matrice de métal conducteur sont obtenues à partir d'un procédé choisi parmi
le groupe comprenant les procédés de dépôt physique en phase vapeur (Physical Vapour
Deposition PVD), les procédés de dépôt chimique en phase vapeur (Chemical Vapour Deposition
CVD), les procédés electroless, la précipitation chimique sur particules en suspension.
12. Procédé selon la revendication 3, caractérisé en ce que le support de contact se présente sous la forme de pièces individuelles prédécoupées.
13. Procédé selon la revendication 3, caractérisé en ce que le support de contact se présente sous la forme d'une bande continue, et en ce que ledit procédé comprend en outre une étape de découpe de ladite bande pour former
des contacts électriques.
14. Procédé selon la revendication 13, caractérisé en ce que la couche de contact forme sur la bande des points de contact discrets.
15. Procédé selon la revendication 13, caractérisé en ce que la couche de contact forme sur la bande au moins une piste continue.
16. Procédé selon l'une quelconque des revendications 12 à 15, caractérisé en ce que le support de contact est réalisé dans un matériau choisi parmi le groupe comprenant
le cuivre, l'aluminium, les alliages de cuivre, les alliages d'aluminium et un composite
acier-cuivre.
17. Procédé selon l'une quelconque des revendications 3 et 12 à 16, caractérisé en ce qu'il comprend en outre, préalablement à l'étape de dépôt de la couche de contact, au
moins une étape d'application, par projection dynamique par gaz froid, d'au moins
une seconde poudre sur ledit support de contact pour former au moins une sous-couche
de liaison, ladite seconde poudre contenant au moins des particules d'un composé métallique
conducteur.
18. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il comprend en outre, postérieurement à l'étape de dépôt de la couche de contact,
au moins une étape de dépôt, par projection dynamique par gaz froid, d'au moins une
troisième poudre pour former au moins une surcouche, ladite troisième poudre présentant
une composition différente de la première poudre.
19. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'il comprend en outre, préalablement à l'étape de dépôt de la couche de contact, au
moins une étape d'application, par projection dynamique par gaz froid, d'au moins
une seconde poudre sur ledit support de plot pour former au moins une sous-couche
de liaison.
20. Procédé selon l'une quelconque des revendications 17 à 19, caractérisé en ce que la taille des particules des première, seconde et troisième poudres est comprise
entre 10 µm et 300 µm.
21. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que le support de plot se présente sous la forme d'une bande continue, et en ce que ledit procédé comprend en outre une étape de découpe de ladite bande pour former
des plots de contact électrique.
22. Contact électrique susceptible d'être obtenu par le procédé selon l'une quelconque
des revendications 2 et 3 et 12 à 17.
23. Plot de contact électrique susceptible d'être obtenu par le procédé selon l'une quelconque
des revendications 1, 19 et 21.