[0001] La présente invention est relative aux véhicules à hydrofoils.
[0002] Plus particulièrement, l'invention concerne un véhicule à hydrofoil adapté pour naviguer
à la surface de l'eau et comprenant au moins :
- une structure porteuse,
- au moins un hydrofoil disposé sous la structure porteuse et adapté pour prendre appui
sur l'eau de façon à sustenter ladite structure porteuse lorsque le véhicule se déplace
sur l'eau, l'hydrofoil étant monté mobile sur la structure porteuse entre d'une part,
une position nominale où ledit hydrofoil est abaissé au maximum et d'autre part, une
position relevée où ledit hydrofoil est plus proche de la structure porteuse, et ledit
hydrofoil étant sollicité vers sa position nominale.
[0003] Le document
FR-A-2 652 056 décrit un véhicule de ce type, dans lequel les hydrofoils sont montés sur la structure
porteuse au moyen d'amortisseurs qui permettent des mouvements permanents des hydrofoils.
De tels amortisseurs permettent de filtrer les mouvements verticaux appliqués à la
structure porteuse, mais non les efforts verticaux appliqués à cette structure. L'amortissement
produit par de tels amortisseurs entraîne l'application d'une force réactive très
importante lorsque l'hydrofoil se déplace vers le haut sous l'effet d'un pic d'effort
vertical, de sorte que la structure porteuse d'un véhicule à hydrofoils doté de tels
amortisseurs doit être dimensionnée de la même façon que s'il n'y avait pas d'amortisseurs,
en fonction des pics d'efforts verticaux subis par les hydrofoils. Il en résulte une
structure porteuse nécessairement très renforcée et très lourde par rapport aux efforts
moyens que subissent les hydrofoils.
[0004] On notera par ailleurs que l'ajout de tels amortisseurs présente peu d'intérêt, l'eau
sur laquelle s'appuie l'hydrofoil constituant déjà un très bon amortisseur.
[0005] La présente invention a notamment pour but de pallier cet inconvénient.
[0006] A cet effet, selon l'invention, un véhicule du genre en question est
caractérisé en ce qu'il comporte un dispositif limiteur d'effort adapté pour :
- appliquer une précontrainte permanente à l'hydrofoil pour maintenir ledit hydrofoil
en position nominale tant qu'il ne subit pas un effort supérieur à une limite prédéterminée
non nulle,
- et permettre à l'hydrofoil de se déplacer vers la position effacée lorsqu'il subit
un effort supérieur à ladite limite prédéterminée, tout en sollicitant ledit hydrofoil
vers la position nominale avec une force au moins égale à ladite limite prédéterminée
mais inférieure à deux fois ladite limite prédéterminée, l'hydrofoil étant adapté
pour appliquer à ladite structure porteuse un effort vers le haut supérieur à un effort
de sustentation moyen nécessaire pour sustenter la structure porteuse lorsque le véhicule
se déplace sur l'eau, et ladite limite prédéterminée est supérieure à cet effort de
sustentation moyen.
[0007] Grâce à ces dispositions, l'hydrofoil remplit au mieux sa fonction de sustentation
du véhicule, du fait qu'il est maintenu dans sa position nominale tant qu'il ne subit
pas un effort vers le haut supérieur à ladite limite prédéterminée. Comme cette limite
est supérieure à l'effort de sustentation moyen, l'hydrofoil reste la majeure partie
du temps en position nominale et exerce donc sa fonction de sustentation de façon
optimale la majeure partie du temps.
[0008] Lorsque l'hydrofoil subit ponctuellement un effort très important, par exemple du
fait d'une vague plus forte que la moyenne, le dispositif limiteur d'effort permet
à l'hydrofoil de remonter, éventuellement jusqu'à la position effacée. Au cours de
ce mouvement de montée de l'hydrofoil, l'angle d'incidence apparent de l'hydrofoil
par rapport à l'eau diminue du fait de la vitesse de remontée de l'hydrofoil, ce qui
limite efficacement l'effort subi par l'hydrofoil, de sorte que la force de réaction
transmise à la structure porteuse est limitée. On écrête ainsi les efforts transmis
à la structure porteuse au cours de la navigation du véhicule. Cet écrêtement ne dure
qu'un temps très bref et ne gêne pas la sustentation optimale susmentionnée du véhicule.
[0009] Par conséquent, la structure porteuse peut être largement sous-dimensionnée par rapport
aux structures porteuses de l'art antérieur, sans pour autant risquer un endommagement
de ladite structure porteuse, et dans le même temps cette structure porteuse assure
une sustentation optimale du véhicule contrairement aux systèmes à vérins amortisseurs
permettant un mouvement permanent ou quasipermanent des hydrofoils.
[0010] Dans des modes de réalisation préférés du véhicule selon l'invention, on peut éventuellement
avoir recours en outre à l'une et/ou à l'autre des dispositions suivantes :
- le dispositif limiteur d'effort est adapté pour solliciter l'hydrofoil vers la position
nominale avec une force comprise entre 100 % et 150 % de ladite limite prédéterminée
lorsqu'il permet à l'hydrofoil de se déplacer vers la position effacée ;
- l'hydrofoil est articulé à la structure porteuse autour d'un axe de rotation sensiblement
parallèle à une direction de déplacement du véhicule, et le dispositif limiteur d'effort
relie l'hydrofoil à la structure porteuse selon une direction d'application d'effort
sensiblement perpendiculaire à l'axe de rotation ;
- le dispositif limiteur d'effort comporte un vérin comprenant des première et deuxième
parties coulissantes l'une par rapport à l'autre selon ladite direction d'application
d'effort et articulées respectivement à l'hydrofoil et à la structure porteuse, lesdites
première et deuxième parties du vérin étant sollicitées élastiquement à l'écartement
mutuel vers une position d'écartement maximum correspondant à la position nominale
de l'hydrofoil ;
- le vérin comporte un piston et un cylindre, solidaires, l'un de la première partie
du vérin et l'autre de la deuxième partie du vérin, le piston coulissant dans le cylindre
en délimitant avec celui-ci une chambre pneumatique remplie d'un gaz sous pression
qui exerce sur le piston un effort permanent dans le sens d'un écartement mutuel des
première et deuxième parties du vérin, ledit effort permanent étant dimensionné pour
équilibrer un effort subi par l'hydrofoil et correspondant à ladite limite prédéterminée
lorsque l'hydrofoil est en position nominale ;
- la chambre pneumatique communique en permanence avec au moins un réservoir externe
rempli de gaz à même pression que la chambre pneumatique ;
- ledit réservoir externe est solidaire de la structure porteuse ;
- le véhicule comporte en outre un dispositif amortisseur adapté pour ne pas interférer
sensiblement avec un mouvement de l'hydrofoil vers la position effacée et pour ralentir
un mouvement de l'hydrofoil vers la position nominale, au moins lorsque ledit hydrofoil
est proche de la position nominale ;
- le dispositif amortisseur comporte des première et deuxième chambres hydrauliques
remplies de liquide et communiquant entre elles par l'intermédiaire d'un clapet, les
première et deuxième chambres hydrauliques étant disposées pour qu'un déplacement
de l'hydrofoil vers la position effacée entraîne un écoulement de liquide de la première
chambre hydraulique vers la deuxième chambre hydraulique et pour qu'un déplacement
de l'hydrofoil vers la position nominale entraîne un écoulement de liquide de la deuxième
chambre hydraulique vers la première chambre hydraulique, le clapet étant adapté pour
s'ouvrir lorsque le liquide s'écoule de la première chambre hydraulique vers la deuxième
chambre hydraulique et pour se fermer lorsque le liquide s'écoule de la deuxième chambre
hydraulique vers la première chambre hydraulique, ledit clapet laissant au liquide
une première section de passage lorsqu'il est ouvert et une deuxième section de passage
lorsqu'il est fermé, ladite deuxième section de passage étant inférieure à la première
section de passage ;
- le dispositif amortisseur comporte en outre un obturateur qui est disposé pour obturer
progressivement ladite deuxième section de passage lorsque l'hydrofoil arrive en position
nominale, de façon à freiner progressivement l'hydrofoil lorsque ledit hydrofoil revient
en position nominale ;
- la première chambre hydraulique est solidaire du piston et la deuxième chambre hydraulique
est partiellement délimitée par le piston, à l'opposé de la chambre pneumatique, de
façon qu'une compression de la chambre pneumatique se traduise par une augmentation
de volume de la deuxième chambre hydraulique ;
- le piston est solidaire de deux garnitures étanches annulaires qui sont séparées par
un espace intermédiaire et qui sont en contact l'une, avec la chambre pneumatique
et l'autre, avec la deuxième chambre hydraulique, et le vérin comporte en outre une
chambre hydraulique auxiliaire remplie de liquide à une pression supérieure à la pression
du gaz, ladite chambre hydraulique auxiliaire communiquant avec ledit espace intermédiaire
;
- la chambre hydraulique auxiliaire est mise en pression par un piston auxiliaire différentiel
soumis à la pression de la chambre pneumatique ;
- le vérin comporte un ressort mécanique sollicitant les première et deuxième parties
de vérin à l'écartement mutuel ;
- le dispositif limiteur d'effort comprend une contrefiche s'étendant entre une première
extrémité articulée à l'hydrofoil et une deuxième extrémité articulée à un support
monté coulissant sur la structure porteuse selon une direction sensiblement perpendiculaire
à l'axe de rotation de l'hydrofoil, ledit support étant sollicité élastiquement vers
l'axe de rotation de l'hydrofoil en sollicitant l'hydrofoil vers la position nominale
;
- le dispositif limiteur d'effort comprend une contrefiche s'étendant entre deux extrémités
solidaires respectivement de l'hydrofoil et de la structure porteuse, ladite contrefiche
ayant une limite de flambage en compression correspondant à un effort égal à ladite
limite prédéterminée appliqué audit hydrofoil, et ladite contrefiche ayant une limite
élastique permettant un rapprochement maximum souhaité desdites extrémités ;
- le dispositif limiteur d'effort comprend une contrefiche s'étendant entre deux extrémités
articulées respectivement à l'hydrofoil et à la structure porteuse, ladite contrefiche
comportant en outre une articulation intermédiaire permettant de relever volontairement
l'hydrofoil.
[0011] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront au cours de la
description suivante de plusieurs de ses formes de réalisation, données à titre d'exemples
non limitatifs, en regard des dessins joints.
[0012] Sur les dessins :
- la figure 1 est une vue en perspective montrant un exemple de véhicule selon une forme
de réalisation de l'invention,
- la figure 2 est une de détail du véhicule de la figure 1, montrant un hydrofoil appartenant
à ce véhicule relié à la structure porteuse dudit véhicule par un dispositif limiteur
d'efforts,
- la figure 3 est une vue schématique illustrant le fonctionnement du limiteur d'effort
de la figure 2,
- la figure 4 est un graphe illustrant une variation typique, en fonction du temps t,
de l'effort de compression F subi par la contrefiche d'un hydrofoil lorsque l'hydrofoil
est relié rigidement à la structure porteuse sans dispositif limiteur d'effort, l'effort
F étant ici représenté en pourcentage d'un effort maximum ;
- la figure 5 est une vue en coupe longitudinale du limiteur d'effort de la figure 2,
la coupe étant prise selon la ligne V-V de la figure 7,
- la figure 6 est une vue agrandie du détail VI de la figure 5,
- la figure 7 est une vue en coupe selon la ligne VII-VII de la figure V, montrant le
dispositif limiteur d'effort pendant que l'hydrofoil est en train de se relever,
- la figure 8 est une vue agrandie montrant le détail VIII de la figure 7,
- la figure 9 est une vue similaire à la figure 8, montrant la position d'un clapet
appartenant au dispositif limiteur d'effort pendant que l'hydrofoil est en train de
redescendre vers sa position nominale,
- les figures 10 à 12 sont des vues schématiques similaires à la figure 3, montrant
des dispositifs limiteurs d'effort respectivement selon des deuxième, troisième et
quatrième formes de réalisation de l'invention,
- et la figure 13 est un graphe illustrant un exemple de variation au cours du temps
:
- de l'effort transmis à la structure porteuse du véhicule en l'absence de dispositif
limiteur (en trait plein),
- de l'effort transmis à la structure porteuse du véhicule avec le dispositif limiteur
(en trait mixte),
- et du rapprochement des extrémités du dispositif limiteur (en pointillés).
[0013] Sur les différentes figures, les mêmes références désignent des éléments identiques
ou similaires.
[0014] La figure 1 montre un véhicule selon une première forme de réalisation de l'invention,
en l'occurrence un hydroptère 1 qui se présente sous la forme d'un trimaran à voile.
L'invention n'est bien entendu pas limitée à cet exemple particulier et inclut notamment
des véhicules à moteur et des véhicules à voile ne se présentant pas sous la forme
de trimarans.
[0015] Le véhicule 1 comporte ici une structure porteuse 2 qui inclut notamment :
- une coque principale 3,
- une poutre transversale 4 solidarisée avec la coque principale et s'étendant entre
deux extrémités,
- des flotteurs 5 fixés aux extrémités de la poutre transversale 4,
- et des hydrofoils 6 également fixés aux extrémités de la partie transversale 4.
[0016] Comme représenté plus en détail sur les figures 2 et 3, les hydrofoils 6 s'étendent
chacun, en biais vers le bas et vers la coque principale 3, depuis une extrémité supérieure
6a jusqu'à une extrémité inférieure 6b. L'extrémité supérieure 6a est montée pivotante
à une extrémité de la poutre transversale 4 autour d'un axe de rotation longitudinal
X, sensiblement parallèle à la direction de déplacement de l'hydroptère 1. L'extrémité
inférieure 6b est adaptée pour pénétrer dans l'eau 7, l'hydrofoil 6 étant incliné
de façon que son extrémité inférieure 6b prenne appui sur l'eau en générant un effort
F1 orienté sensiblement perpendiculairement au plan de l'hydrofoil et vers le haut.
Cet effort F1 permet la sustentation de la structure porteuse 2 au dessus du niveau
de l'eau 7lorsque l'hydroptère 1 se déplace avec une vitesse suffisante.
[0017] Chaque hydrofoil 6 est en outre relié à la structure porteuse 4 par un limiteur d'effort
8 qui est adapté pour maintenir normalement l'hydrofoil 6 dans une position nominale
basse, reprenant un effort de compression F selon une direction d'application d'effort
Y sensiblement perpendiculaire à l'axe de rotation X susmentionné.
[0018] Le limiteur d'effort 8 forme ici une contrefiche et est fixé à l'hydrofoil 6 en un
premier point de fixation 9 et à la poutre transversale 4 en un deuxième point de
fixation 10, ces deux points de fixation pouvant par exemple consister en des articulations
ayant des axes de rotation parallèles à l'axe X susmentionné.
[0019] Le premier point de fixation 9 peut éventuellement être séparé de la première extrémité
6a de l'hydrofoil par une première distance L1 et de l'extrémité inférieure 6b de
l'hydrofoil par une deuxième distance L2 sensiblement égale à la première distance,
l'écart entre lesdites distances L1 et L2 étant par exemple inférieur à 25% de la
première distance L1.
[0020] Comme représenté sur la figure 4, si l'hydrofoil 6 était fixé sans possibilité de
mouvement à la poutre transversale 4, au moyen d'une contrefiche rigide remplaçant
le dispositif limiteur d'effort 8, la valeur de l'effort de compression F subi par
cette contrefiche rigide présenterait des pics de valeur très importants (plus de
cinq fois supérieurs à la valeur moyenne de l'effort F) mais de très courte durée,
correspondant par exemple à des vagues plus hautes que la moyenne ou à des vagues
rencontrées par l'hydrofoil dans une configuration particulièrement défavorable. Ces
pics de valeur de l'effort F impliqueraient normalement de dimensionner la structure
porteuse 2 de l'hydroptère pour pouvoir y résister, ce qui serait particulièrement
pénalisant en terme de masse totale de l'hydroptère, d'autant qu'il est nécessaire
de prendre des marges de sécurité importantes compte tenu du caractère aléatoire de
ces pics d'effort.
[0021] Selon l'invention, ces pics sont écrêtés grâce à la présence des dispositifs limiteur
d'effort 8, qui sont adaptés pour :
- appliquer une précontrainte permanente à l'hydrofoil 6 pour le maintenir dans une
position nominale basse tant que ledit hydrofoil ne subit pas un effort vers le haut
supérieur à une valeur limite prédéterminée, correspondant à une valeur seuil F0 de
l'effort de compression F appliqué au dispositif limiteur d'effort 8,
- et permettre à l'hydrofoil de se déplacer vers sa position effacée tout en sollicitant
ledit hydrofoil, vers la position nominale avec une force au moins égale à ladite
limite prédéterminée correspondant au seuil F0, lorsque l'effort subi par l'hydrofoil
est supérieur à cette limite prédéterminée.
[0022] Ainsi, lorsque l'hydrofoil 6 subit un pic d'effort, ce pic est écrêté par le fait
que cette remontée diminue l'angle d'incidence apparent de l'hydrofoil par rapport
à l'eau, en raison de la vitesse de remontée de l'hydrofoil.
[0023] L'effort de compression F appliqué au dispositif limiteur d'effort 8 et transmis
par ce dispositif limiteur d'effort à la poutre transversale 4, est ainsi limité à
la valeur de la force exercée par le dispositif limiteur d'effort sur l'hydrofoil
pendant ce mouvement.
[0024] Lorsque le dispositif limiteur d'effort 8 autorise un mouvement de l'hydrofoil 6
vers le haut, celui-ci peut remonter au maximum jusqu'à une certaine position effacée
représentée en pointillés sur la figure 3. De plus, du fait que le dispositif limiteur
d'effort 8 exerce sur l'hydrofoil 6 une force de rappel, cet hydrofoil revient à sa
position nominale dès que le pic d'effort est passé. L'hydrofoil 6 se trouve donc
la majeure partie du temps dans sa position nominale, ce qui garantit une efficacité
maximale de cet hydrofoil.
[0025] La limite prédéterminée de l'effort subi par l'hydrofoil pour que le dispositif limiteur
d'effort 8 autorise un déplacement de l'hydrofoil (correspondant au seuil F0 d'effort
de compression du dispositif limiteur), est généralement supérieure à l'effort de
sustentation moyen nécessaire pour sustenter la structure porteuse 2 pendant que l'hydroptère
1 se déplace sur l'eau.
[0026] Comme représenté plus en détail sur la figure 5, le dispositif limiteur d'effort
8 peut comporter un vérin comprenant des première et deuxième parties de vérin 12,
13 montées coulissantes l'une par rapport à l'autre dans la direction d'application
d'effort Y susmentionnée et articulées respectivement aux points de fixation susmentionnés
9, 10. De plus, comme représenté sur les figures 2 et 3, la première partie de vérin
12 peut le cas échéant être articulée à un bras intermédiaire 11 rigide, relié à l'hydrofoil
6 par l'articulation 9 susmentionnée. La première partie de vérin 12 est reliée au
bras intermédiaire 11 par une articulation 11a qui peut être sélectivement :
- bloquée en rendant la première partie de vérin 12 solidaire du bras intermédiaire
11, notamment pendant l'utilisation du véhicule 1,
- débloquée en permettant une rotation relative entre la première partie de vérin 12
et le bras intermédiaire 11 autour d'un axe parallèle à l'axe X susmentionné, de façon
à permettre de relever volontairement l'hydrofoil 6, soit lorsque le véhicule 1 n'est
pas en cours d'utilisation, soit lorsque le véhicule 1 est en cours d'utilisation
(par exemple si l'on souhaite diminuer volontairement la surface mouillée d'un ou
plusieurs hydrofoils, notamment par petit temps).
[0027] L'articulation 11a peut être sélectivement bloquée ou débloquée par tout moyen connu.
[0028] Plus généralement, dans les différentes formes de réalisation envisagées ici, le
dispositif limiteur d'effort 8 peut comprendre une contrefiche s'étendant entre deux
extrémités articulées respectivement à l'hydrofoil 6 et à la structure porteuse 2,
ladite contrefiche comportant en outre une articulation intermédiaire 11a pouvant
être soit bloquée, soit débloquée pour permettre de relever l'hydrofoil 6 lorsqu'il
ne sert pas.
[0029] Comme représenté sur la figure 5, la première partie 12 du vérin comporte une tige
de piston 14 métallique rigide qui s'étend selon la direction Y depuis le premier
point de fixation 9 et qui porte un piston 15.
[0030] La deuxième partie 13 du vérin, quand à elle, comporte un cylindre 16 qui s'étend
selon la direction Y entre une extrémité ouverte et un fond 18 solidaire du deuxième
point de fixation susmentionné 10. Le piston 15 coulisse avec étanchéité dans le cylindre
16 selon la direction Y.
[0031] Le piston 15 et le cylindre 16 délimitent ensemble, du côté du fond 18, une chambre
pneumatique P qui, dans l'exemple considéré ici, communique en permanence, par une
conduite 19 (voir la figure 7) avec un réservoir extérieur R qui peut être fixé par
exemple à l'intérieur de la structure porteuse 2.
[0032] La chambre pneumatique P et le réservoir extérieur R sont remplis de gaz sous pression,
par exemple de l'air ou de l'azote, à une pression qui peut notamment être de l'ordre
de 5 bars ou plus.
[0033] Ce gaz sous pression exerce sur le piston 15 un effort permanent dans le sens d'un
écartement mutuel des première et deuxième parties 12, 13 du vérin, correspondant
à une précontrainte de valeur F0.
[0034] La chambre pneumatique P et le réservoir R peuvent être avantageusement dimensionnés
pour que le gaz subisse une diminution de volume de moins de 25% lorsque l'hydrofoil
6 se déplace de la position nominale à la position effacée, de sorte que la force
F exercée par le piston 15 sur l'hydrofoil et par le cylindre 16 sur la structure
porteuse 2, ne dépasse pas sensiblement 133% de la valeur de précontrainte F0.
[0035] Par ailleurs, dans tous les modes de réalisation envisagés, le dispositif limiteur
d'effort 8 peut être doté d'un dispositif amortisseur adapté pour ne pas interférer
sensiblement avec un mouvement de l'hydrofoil 6 de sa position nominale vers sa position
effacée, et pour ralentir un mouvement de l'hydrofoil 6 de sa position effacée vers
sa position nominale, de façon que ce mouvement de retour de l'hydrofoil ne se produise
pas trop brutalement, ce qui risquerait d'endommager la structure porteuse 2 lorsque
l'hydrofoil 6 arrive en buté dans sa position nominale.
[0036] Dans le mode de réalisation représenté sur la figure 5, le dispositif amortisseur
20 comporte des première et deuxième chambres hydrauliques H1, H2 communiquant entre
elles par l'intermédiaire d'un clapet 20. Les première et deuxième chambres hydrauliques
sont remplies de liquide, par exemple de l'huile, et sont disposées pour qu'un rapprochement
mutuel des première et deuxième parties de vérin 12, 13 entraine un écoulement de
liquide de la première chambre hydraulique H1 vers la deuxième chambre hydraulique
H2 et pour qu'un écartement mutuel des première et deuxième parties de vérin 12,13
entraîne un écoulement de liquide de la deuxième chambre hydraulique H2 vers la première
chambre hydraulique H1.
[0037] Le clapet 20 est adapté pour s'ouvrir lorsque le liquide s'écoule de la première
chambre hydraulique H1 vers la deuxième chambre H2 et pour se fermer lorsque le liquide
s'écoule de la deuxième chambre hydraulique H2 vers la première chambre hydraulique
H1. Lorsque le clapet 20 est ouvert, il laisse au liquide une première section de
passage et lorsqu'il est fermé il laisse au liquide une deuxième section de passage
inférieure à la première section de passage.
[0038] Ainsi, lorsque le vérin revient à sa position de repos sous l'effet de la pression
du gaz dans la chambre pneumatique P, ce mouvement de retour est freiné par l'étranglement
procuré par le clapet 20 entre les chambres hydrauliques H1, H2.
[0039] Dans l'exemple considéré ici, la première chambre hydraulique H1 est solidaire du
piston 15, et peut par exemple être formée dans une cavité cylindrique ménagée à l'intérieur
de la tige 14 de piston. Dans cet exemple, la première chambre hydraulique H1 est
déformable et est partiellement délimitée par un piston secondaire 21 monté librement
coulissant à l'intérieur de la tige de piston selon la direction Y.
[0040] Avantageusement, la tige de piston 14 délimite également une chambre pneumatique
secondaire 22 étanche qui est séparée de la première chambre hydraulique H1 par le
piston secondaire 21 et qui peut par exemple être remplie de gaz sous pression, par
exemple à une pression voisine de la pression du gaz contenu dans la chambre pneumatique
P susmentionnée. Par ailleurs, la deuxième chambre hydraulique H2 est ici une chambre
annulaire délimitée entre la tige de piston 14 et un manchon métallique rigide 16a
de forme cylindrique, qui est solidarisé à l'extrémité ouverte 17 du cylindre 16.
Le manchon 16a peut être solidaire d'une garniture 16b dans laquelle la tige de piston
14 coulisse avec étanchéité selon la direction Y.
[0041] Dans l'exemple représenté sur les figures 5 et 6, le clapet 20 comporte un organe
de clapet annulaire 23 qui est monté coulissant selon la direction Y à l'extérieur
de la tige de piston 14. Dans la position nominale de l'hydrofoil et du dispositif
limiteur d'effort, cet organe de clapet 23 est entouré par une virole 24 qui, elle-même,
coulisse à mouvement perdu à l'extérieur de la tige de piston 14. Un ressort 25 est
interposé axialement, selon la direction Y, entre un épaulement intérieur 26 de la
virole 24 et l'organe de clapet 23 de façon à solliciter l'organe de clapet 23 vers
une position fermée où ledit organe de clapet vient obturer un passage annulaire 26
ménagé entre le piston 15 et la tige de piston 14, ce passage annulaire 26 communiquant
avec la première chambre hydraulique H1 par des trous axiaux 28 ménagés dans la paroi
d'extrémité 29 de la tige de piston qui délimite la première chambre hydraulique H1
vers le piston 15.
[0042] L'organe de clapet 23, même en position fermé, n'interrompt pas totalement à lui
seul la communication entre les première et deuxième chambres hydrauliques H1, H2,
puisque ledit organe de clapet comporte un ou plusieurs passages étranglés 30 qui
débouchent radialement vers l'extérieur et qui communiquent avec le passage annulaire
27 susmentionné.
[0043] Dans la position nominale de l'hydrofoil et du dispositif limiteur d'effort, ces
passages étranglés 30 sont toutefois recouverts radialement vers l'extérieur, par
la virole 24, de sorte que la communication entre les chambres hydrauliques H1, H2
est alors interrompue. Dans cette position nominale, on notera que l'extrémité de
la virole 24 qui est éloignée de l'organe de clapet 23, prend appui axialement contre
la garniture intérieure 16b du manchon 16a, ce qui maintient en position la virole
24 contre la sollicitation élastique du ressort 25.
[0044] Dans l'exemple représenté sur les dessins la virole 24 est elle-même entourée par
une virole additionnelle extérieure 31 contre laquelle le piston 15 prend appui axialement
et qui vient en appui contre la garniture 16b susmentionnée en comprimant une butée
annulaire élastique 32, réalisée en caoutchouc ou autre élastomère.
[0045] Comme on peut le voir sur la figure 6, le piston 15 est solidaire de deux garnitures
étanches annulaires 33, 34 qui sont séparées par un espace intermédiaire 35 et qui
sont en contact, l'une avec la chambre pneumatique P et l'autre, avec la deuxième
chambre hydraulique H2. Le piston 15 comporte en outre une chambre hydraulique auxiliaire
H3 remplie de liquide, par exemple de l'huile, à une pression supérieure à la pression
du gaz dans la chambre pneumatique P. Cette chambre hydraulique auxiliaire communique
avec l'espace intermédiaire 35 susmentionné par l'intermédiaire d'un conduit 36.
[0046] La chambre hydraulique auxiliaire H3 est délimitée par une cavité cylindrique 37
qui s'étend axialement selon la direction Y, depuis la paroi d'extrémité 29 de la
tige de piston 14 jusqu'à une extrémité libre ouverte vers la chambre pneumatique
P.
[0047] Dans la cavité cylindrique 37 coulisse un piston différentiel 38 qui est en contact
avec le gaz de la chambre pneumatique P sur une première section S1 correspondant
à toute la section de la cavité cylindrique 37. Le piston différentiel 38 ferme la
chambre hydraulique auxiliaire H3 et se prolonge, à l'intérieur de ladite chambre
hydraulique auxiliaire, par une paroi annulaire 39 coulissant de façon étanche, dans
la direction Y, sur une broche creuse 40 fixée à la paroi d'extrémité 29 de la tige
de piston. La paroi annulaire 39 délimite, avec la broche 40, un espace intérieur
qui est isolé de la chambre hydraulique H3 et qui est rempli par exemple d'air à pression
atmosphérique. Le piston différentiel 38 agit donc sur le liquide contenu dans la
chambre hydraulique auxiliaire H3 par une deuxième section annulaire S2, dont l'aire
est inférieure à la première section S1 susmentionnée, de sorte que le liquide contenu
dans la chambre hydraulique auxiliaire H3 est soumis par le piston différentiel 38
à une pression supérieure à la pression de gaz dans la chambre pneumatique P.
[0048] Ces dispositions garantissent l'absence d'entrée de gaz sous pression dans les chambres
hydrauliques principales H1, H2, puisque le liquide qui remplit l'espace intermédiaire
35 entre les garnitures étanches 33, 34, est à une pression supérieure à la pression
du gaz et forme donc barrière contre toute pénétration du gaz.
[0049] Le dispositif qui vient d'être décrit fonctionne comme suit.
[0050] Comme représenté sur les figures 7 et 8, lorsque l'hydrofoil 6 applique aux première
et deuxième parties de vérin 12, 13, un effort de compression F supérieur au seuil
F0 susmentionné, le piston 15 se déplace vers l'intérieur de la chambre pneumatique
P, dans le sens de la flèche 42. Par conséquent, le volume de la deuxième chambre
hydraulique H2 augmente, de sorte qu'une dépression est crée dans cette deuxième chambre
hydraulique, ce qui éloigne l'organe de clapet 23 du piston 15. Ledit organe de clapet
23 agit par l'intermédiaire du ressort 25 sur la virole 24 pour placer également cette
virole dans une position de butée éloignée du piston 15. Ainsi, le passage annulaire
27 susmentionné est dégagé et une première section de passage relativement importante
est offerte au liquide pour s'écouler de la première chambre hydraulique H1 vers la
deuxième chambre hydraulique H2, sensiblement sans interférer avec le mouvement de
coulissement du piston 15. L'écoulement de liquide depuis la première chambre hydraulique
H1 vers la deuxième chambre hydraulique H2 est compensé par un coulissement du piston
secondaire 21 dans le sens de la flèche 42 à l'intérieur de la tige de piston 14.
[0051] Lorsque l'hydrofoil 6 cesse de subir un effort exceptionnellement élevé, le piston
15 cesse de se déplacer dans le sens de la flèche 42 et est rappelé en sens inverse
par la pression du gaz contenu dans la chambre pneumatique P. Le piston 15 se déplace
alors dans le sens de la flèche 44 visible sur la figure 9 pour ramener l'hydrofoil
dans sa position nominale. Au cours de ce mouvement, la deuxième chambre hydraulique
H2 est mise en compression, de sorte que l'organe de clapet 23 est ramené vers sa
position de fermeture par le ressort 25. Le liquide s'écoule alors de la deuxième
chambre hydraulique H2 vers la première chambre hydraulique H1 dans le sens de la
flèche 44, au travers des passages étranglés 30, du passage annulaire 27 et des trous
axiaux 28 susmentionnés. Le liquide transite ainsi par une deuxième section de passage,
constituée par les passages étranglés 30, laquelle deuxième section de passage est
nettement plus faible que la première section de passage susmentionnée. Le retour
du piston 15 vers sa position de repos et de l'hydrofoil 6 vers sa position nominale
s'en trouve ainsi freiné, ce qui évite un retour trop brutal en position de butée.
[0052] Lorsque le piston retourne dans sa position initiale représentée sur la figure 5,
la virole 24 reprend appui sur la garniture 16b et vient ainsi progressivement recouvrir
les passages étranglés 30, puis le piston 15 prend lui-même appui contre la virole
extérieure 31 en venant comprimer la butée élastique 32, ce qui assure une mise en
butée progressive du piston en fin de course.
[0053] La figure 13 montre l'effet du dispositif limiteur d'effort selon l'invention dans
un exemple concret. Dans cet exemple particulier, le véhicule 1 rencontre une vague
qui, en l'absence du dispositif limiteur d'effort 8, génèrerait sur la structure porteuse
2 un effort vers le haut culminant à 30 tonnes (courbe d'efforts en trait plein).
Dans cet exemple, la valeur seuil F0 de déclenchement du dispositif limiteur d'effort
est égale à environ 15 tonnes, de sorte que lorsque l'effort appliqué par la vague
atteint ce seuil, le dispositif limiteur d'effort permet à l'hydrofoil de remonter
vers sa position effacée. Pendant le mouvement de remontée de l'hydrofoil, l'incidence
apparente de l'hydrofoil 6 dans l'eau diminue du fait de la vitesse de remontée, comme
expliqué ci-dessus, et l'effort transmis à la structure porteuse est imposé par le
dispositif limiteur d'effort (voir la courbe en trait mixte). Dans l'exemple de la
figure 13, où le dispositif limiteur d'effort comporte le vérin décrit ci-dessus,
l'effort transmis à la structure porteuse 2 augmente légèrement au fur et à mesure
que l'hydrofoil remonte (jusqu'à environ 20 tonnes dans cet exemple, pour une course
de remontée de l'hydrofoil d'environ 30 cm, durant environ 0,4 s). L'effet du dispositif
limiteur d'effort est similaire à celui visible sur la figure 13 dans toutes les formes
de réalisation de l'invention.
[0054] D'une façon générale, dans toutes les formes de réalisation de l'invention, la course
permise entre la position nominale et la position effacée de l'hydrofoil 6 doit être
suffisante pour absorber les pics d'efforts, dont la durée est typiquement de quelques
dixièmes de secondes et généralement inférieure à 2 secondes. Cette course permise
entre position nominale et position effacée peut typiquement être de quelques cm à
quelques dizaines de cm, suivant les dimensions du véhicule et les conditions de navigation.
Par exemple, pour un véhicule à voile de 20m d'envergure navigant en haute mer elle
peut être comprise entre 10 et 50cm.
[0055] Ces valeurs ne sont bien entendu pas limitatives et plus généralement, la course
en question peut être dimensionnée par exemple en fonction de la durée de la sollicitation
dépassant le seuil d'effort de déclenchement et de l'effet de la vitesse d'enfoncement
sur l'effort, par l'intermédiaire de la variation d'incidence induite sur le foil.
Par exemple, si on veut pouvoir limiter un effort qui, en l'absence de dispositif,
dépasserait le seuil choisi de la quantité dF pendant une durée dt et que la vitesse
d'enfoncement v permet d'induire une diminution d'incidence du foil qui diminue l'effort
d'une quantité dF, alors il faudra que cette vitesse v puisse s'appliquer pendant
toute la durée dt, ce qui correspond à un enfoncement dx = v . dt. Si le dépassement
d'effort a un profil variable en fonction du temps, par exemple de type sinusoïdal,
et que l'enfoncement du dispositif augmente l'effort appliqué, le même principe permet
de calculer l'enfoncement correspondant à une sollicitation dimensionnante. On notera
que, lorsque la vitesse du véhicule 1 augmente, la durée des sollicitations en efforts
imposées par les vagues diminue mais leur intensité augmente de sorte que le produit
dF.dt reste sensiblement constant, ce qui est un avantage important de la présente
invention. Les lois de la mécanique des fluides font que, pour une même vitesse d'enfoncement,
la variation d'effort induite sur le foil est proportionnelle à la vitesse V du véhicule
1. La vitesse v est donc de la forme v = k . dF / V. On peut donc en déduire dx =
v . dt = k . (dF . dt) / V. Ceci illustre le fait que la course nécessaire est inversement
proportionnelle à la vitesse du véhicule 1. Donc la vitesse du véhicule 1 n'est absolument
pas limitée par le dispositif, ce ne serait pas le cas d'un amortisseur classique
qui développe un effort croissant avec la vitesse d'enfoncement.
[0056] Sur la figure 13, le freinage progressif final du mouvement de retour de l'hydrofoil
en position nominale est bien visible sur la courbe de déplacement des extrémités
du dispositif limiteur (en pointillés), puisque la pente de cette courbe diminue lorsqu'elle
revient vers sa valeur initiale.
[0057] Dans la deuxième forme de réalisation de l'invention, représentée sur la figure 10,
le dispositif limiteur d'effort 8 est encore constitué par un vérin comprenant des
première et deuxième parties du vérin 12, 13 articulées respectivement sur l'hydrofoil
et sur la poutre transversale 4 par les points de fixation 9, 10 susmentionnés, mais
ces deux parties de vérin 12, 13 sont ici sollicités à l'écartement mutuel par un
ressort mécanique 45 représenté de façon très schématique sur la figure 10, qui exerce
une précontrainte d'écartement mutuel F0 comme dans l'exemple décrit précédemment.
Le principe de fonctionnement de cette deuxième forme de réalisation de l'invention
est le même que le principe de fonctionnement de la première forme de réalisation
décrite précédemment.
[0058] Dans la troisième forme de réalisation de l'invention, le dispositif limiteur d'effort
8 comporte une contrefiche 46 rigide qui s'étend entre une première extrémité articulée
à l'hydrofoil 6 par le point de fixation 9 susmentionné, et une deuxième extrémité
articulée en un point de fixation 10 sur un support 47 monté coulissant sur la poutre
transversale 4, dans une direction Y' perpendiculaire à l'axe de rotation X de l'hydrofoil
et parallèle à ladite poutre transversale 4. Le support coulissant 47 est sollicité
élastiquement vers l'axe de rotation X, contre une butée 47a, par des moyens élastiques
tels qu'un ressort 48 ou autre. Dans cette troisième forme de réalisation de l'invention,
les efforts de compression F subis par la contrefiche 46 se traduisent par des efforts
de compression F' appliqués au ressort 48. Le ressort 48 applique en permanence au
support 47, une précontrainte F'0 qui est telle que le support 47 reste en position
d'appui contre la butée 47a tant que l'effort de compression F appliqué à la contrefiche
46 ne dépasse pas le seuil F0 susmentionné, correspondant à la précontrainte F'0 du
ressort 48. Lorsque l'effort F1 subi par l'hydrofoil 6 est tel que l'effort de compression
F appliqué à la contrefiche 46 dépasse le seuil F0, alors le support 47 commence à
coulisser en s'éloignant de l'axe de rotation X contre la sollicitation du ressort
48 ce qui permet à l'hydrofoil 6 de pivoter vers le haut en limitant l'effort transmis
à la structure porteuse 2.
[0059] Dans la quatrième forme de réalisation de l'invention, représentée sur la figure
12, le limiteur d'effort 8 comprend une contrefiche 49 rigide s'étendant entre deux
extrémités solidaires respectivement de l'hydrofoil 6 et de la poutre transversale
4, lesdites extrémités de la contrefiche 49 pouvant par exemple être montées pivotantes
au niveau des points de fixation 9, 10 susmentionnés. La contrefiche 49 présente une
limite de flambage en compression qui est égale au seuil F0 susmentionné de sorte
que, lorsqu'un effort vers le haut F1 qui se traduit par un effort de compression
F supérieur à F0 sur la contrefiche 49, alors ladite contrefiche 49 commence à flamber.
La partie médiane de la contrefiche 49 se déplace alors par exemple, dans le sens
de la flèche 50 et au cours de ce flambage, la contrefiche 49 continue à exercer sur
ses extrémités une réaction sensiblement égale à la limite de flambage F0. On permet
ainsi à l'hydrofoil 6 de pivoter vers le haut en limitant les efforts transmis à la
structure porteuse 2.
1. Véhicule à hydrofoil adapté pour naviguer à la surface de l'eau et comprenant au moins
:
- une structure porteuse (2),
- au moins un hydrofoil (6) disposé sous la structure porteuse (2) et adapté pour
prendre appui sur l'eau de façon à sustenter ladite structure porteuse (2) lorsque
le véhicule se déplace sur l'eau, l'hydrofoil (6) étant monté mobile sur la structure
porteuse (2) entre d'une part, une position nominale où ledit hydrofoil est abaissé
au maximum et d'autre part, une position relevée où ledit hydrofoil est plus proche
de la structure porteuse, et ledit hydrofoil étant sollicité vers sa position nominale,
caractérisé en ce qu'il comporte un dispositif limiteur d'effort (8) adapté pour :
- appliquer une précontrainte permanente à l'hydrofoil (6) pour maintenir ledit hydrofoil
en position nominale tant qu'il ne subit pas un effort supérieur à une limite prédéterminée
non nulle,
- et permettre à l'hydrofoil (6) de se déplacer vers la position effacée lorsqu'il
subit un effort supérieur à ladite limite prédéterminée, tout en sollicitant ledit
hydrofoil vers la position nominale avec une force au moins égale à ladite limite
prédéterminée mais inférieure à deux fois ladite limite prédéterminée, l'hydrofoil
(6) étant adapté pour appliquer à ladite structure porteuse un effort vers le haut
supérieur à un effort de sustentation moyen nécessaire pour sustenter la structure
porteuse lorsque le véhicule se déplace sur l'eau, et ladite limite prédéterminée
est supérieure à cet effort de sustentation moyen.
2. Véhicule selon la revendication 1, dans lequel le dispositif limiteur d'effort (8)
est adapté pour solliciter l'hydrofoil (6) vers la position nominale avec une force
comprise entre 100 % et 150 % de ladite limite prédéterminée lorsqu'il permet à l'hydrofoil
de se déplacer vers la position effacée.
3. Véhicule selon l'une quelconque des revendications précédentes, dans lequel l'hydrofoil
(6) est articulé à la structure porteuse (2) autour d'un axe de rotation (X) sensiblement
parallèle à une direction de déplacement du véhicule, et le dispositif limiteur d'effort
(8) relie l'hydrofoil (6) à la structure porteuse (2) selon une direction d'application
d'effort (Y) sensiblement perpendiculaire à l'axe de rotation (X).
4. Véhicule selon la revendication 3, dans lequel le dispositif limiteur d'effort (8)
comporte un vérin comprenant des première et deuxième parties (12, 13) coulissantes
l'une par rapport à l'autre selon ladite direction d'application d'effort (Y) et articulées
respectivement à l'hydrofoil (6) et à la structure porteuse (2), lesdites première
et deuxième parties (12, 13) du vérin étant sollicitées élastiquement à l'écartement
mutuel vers une position d'écartement maximum correspondant à la position nominale
de l'hydrofoil (6).
5. Véhicule selon la revendication 4, dans lequel le vérin comporte un piston (15) et
un cylindre (16), solidaires l'un de la première partie (12) du vérin et l'autre de
la deuxième partie (13) du vérin, le piston (15) coulissant dans le cylindre (16)
en délimitant avec celui-ci une chambre pneumatique (P) remplie d'un gaz sous pression
qui exerce sur le piston (15) un effort permanent dans le sens d'un écartement mutuel
des première et deuxième parties (12, 13) du vérin, ledit effort permanent étant dimensionné
pour équilibrer un effort subi par l'hydrofoil (6) et correspondant à ladite limite
prédéterminée lorsque l'hydrofoil est en position nominale.
6. Véhicule selon la revendication 5, dans lequel la chambre pneumatique (P) communique
en permanence avec au moins un réservoir externe (R) rempli de gaz à même pression
que la chambre pneumatique.
7. Véhicule selon la revendication 6, dans lequel ledit réservoir externe (R) est solidaire
de la structure porteuse (2).
8. Véhicule selon l'une quelconque des revendications précédentes, comportant en outre
un dispositif amortisseur (H1, H2, 20) adapté pour ne pas interférer sensiblement
avec un mouvement de l'hydrofoil (6) vers la position effacée et pour ralentir un
mouvement de l'hydrofoil (6) vers la position nominale, au moins lorsque ledit hydrofoil
est proche de la position nominale.
9. Véhicule selon la revendication 8, dans lequel le dispositif amortisseur comporte
des première et deuxième chambres hydrauliques (H1, H2) remplies de liquide et communiquant
entre elles par l'intermédiaire d'un clapet (20), les première et deuxième chambres
hydrauliques (H1, H2) étant disposées pour qu'un déplacement de l'hydrofoil (6) vers
la position effacée entraîne un écoulement de liquide de la première chambre hydraulique
(H1) vers la deuxième chambre hydraulique (H2) et pour qu'un déplacement de l'hydrofoil
vers la position nominale entraîne un écoulement de liquide de la deuxième chambre
hydraulique (H2) vers la première chambre hydraulique (H1), le clapet (20) étant adapté
pour s'ouvrir lorsque le liquide s'écoule de la première chambre hydraulique vers
la deuxième chambre hydraulique et pour se fermer lorsque le liquide s'écoule de la
deuxième chambre hydraulique vers la première chambre hydraulique, ledit clapet (20)
laissant au liquide une première section de passage lorsqu'il est ouvert et une deuxième
section de passage lorsqu'il est fermé, ladite deuxième section de passage étant inférieure
à la première section de passage.
10. Véhicule selon la revendication 9, dans lequel le dispositif amortisseur comporte
en outre un obturateur (24) qui est disposé pour obturer progressivement ladite deuxième
section de passage lorsque l'hydrofoil arrive en position nominale, de façon à freiner
progressivement l'hydrofoil (6) lorsque ledit hydrofoil revient en position nominale.
11. Véhicule selon la revendication 5 et la revendication 9, dans lequel la première chambre
hydraulique (H1) est solidaire du piston (15) et la deuxième chambre hydraulique (H2)
est partiellement délimitée par le piston, à l'opposé de la chambre pneumatique (P),
de façon qu'une compression de la chambre pneumatique (P) se traduise par une augmentation
de volume de la deuxième chambre hydraulique (H2).
12. Véhicule selon la revendication 11, dans lequel le piston (15) est solidaire de deux
garnitures étanches annulaires (33, 34) qui sont séparées par un espace intermédiaire
(35) et qui sont en contact l'une, avec la chambre pneumatique (P) et l'autre, avec
la deuxième chambre hydraulique (H2), et le vérin comporte en outre une chambre hydraulique
auxiliaire (H3) remplie de liquide à une pression supérieure à la pression du gaz,
ladite chambre hydraulique auxiliaire (H3) communiquant avec ledit espace intermédiaire
(35).
13. Véhicule selon la revendication 12, dans lequel la chambre hydraulique auxiliaire
(H3) est mise en pression par un piston auxiliaire différentiel (38) soumis à la pression
de la chambre pneumatique (P).
14. Véhicule selon la revendication 4, dans lequel le vérin comporte un ressort mécanique
(45) sollicitant les première et deuxième parties (12, 13) de vérin à l'écartement
mutuel.
15. Véhicule selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, dans lequel le dispositif
limiteur d'effort (8) comprend une contrefiche (46) s'étendant entre une première
extrémité articulée à l'hydrofoil (6) et une deuxième extrémité articulée à un support
(47) monté coulissant sur la structure porteuse (2) selon une direction (Y') sensiblement
perpendiculaire à l'axe de rotation (X) de l'hydrofoil, ledit support (47) étant sollicité
élastiquement vers l'axe de rotation (X) de l'hydrofoil en sollicitant l'hydrofoil
(6) vers la position nominale.
16. Véhicule selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, dans lequel le dispositif
limiteur d'effort (8) comprend une contrefiche (49) s'étendant entre deux extrémités
solidaires respectivement de l'hydrofoil (6) et de la structure porteuse (2), ladite
contrefiche (49) ayant une limite de flambage en compression correspondant à un effort
égal à ladite limite prédéterminée appliqué audit hydrofoil, et ladite contrefiche
ayant une limite élastique permettant un rapprochement maximum souhaité desdites extrémités.
17. Véhicule selon l'une quelconque des revendications précédentes, dans lequel le dispositif
limiteur d'effort comprend une contrefiche s'étendant entre deux extrémités (9, 10)
articulées respectivement à l'hydrofoil (6) et à la structure porteuse (2), ladite
contrefiche comportant en outre une articulation intermédiaire (11b) permettant de
relever volontairement l'hydrofoil (6).