[0001] L'invention a trait à un procédé de commande des actionneurs électriques d'un dispositif
de formation de la foule sur un métier à tisser.
[0002] Dans le domaine de la formation de la foule sur métier à tisser, il est connu d'utiliser
un actionneur électrique pour assurer le déplacement des lisses et former ainsi la
foule dans laquelle sont insérés les fils de trame, lors de duites successives. Les
lisses peuvent être montées sur des cadres, auquel cas l'actionneur peut être du type
décrit dans
EP-A-1 489 208. Les lisses peuvent également être reliées chacune à une arcade qui s'enroule sur
une poulie solidaire du rotor d'un actionneur rotatif tel que connu de
EP-A-0 926 279.
[0003] Ces actionneurs électriques doivent être commandés, pour chaque duite et en fonction
de la ou des lisses qu'ils entraînent, avec des consignes de position qui leur permettent
d'assurer le déplacement des lisses en respectant un certain nombre de paramètres,
dits « paramètres de foule » et qui comprennent l'armure, l'amplitude de déplacement,
un profil d'ouverture et un éventuel décalage par rapport au cycle métier ou à un
plan médian de la foule.
[0004] Il est connu de
EP-A-0 774 538 de calculer des consignes de position pour un actionneur de cadre de lisses à partir
de courbes génériques, définies sur une duite, à partir de deux positions de foule
ouvertes. Ces courbes génériques sont stockées dans une bibliothèque accessible pour
un dispositif de contrôle. Ce dispositif adresse à un amplificateur associé à chaque
actionneur une information relative au type de courbe générique à suivre pour le calcul
des valeurs de consigne relatives à chaque duite. Une telle méthode ne permet pas
d'adapter le profil suivi par chaque actionneur pour optimiser le déplacement des
lisses. Le nombre de courbes génériques est forcement limité et chacune de celles-ci
est définie sur une duite, en étant obtenue par la concaténation d'une portion de
mouvement et d'une ou deux portions d'arrêt permettant le raccordement entre deux
courbes génériques. Le temps disponible pour le mouvement est alors nécessairement
inférieur à la durée d'une duite, ce qui augmente les accélérations auxquelles sont
soumises les parties mobiles des actionneurs, les lisses, les bielles de transmission
de mouvement et les cadres.
[0005] Une alternative à cette solution connue consiste à calculer les consignes de position
des différents actionneurs pour la totalité de l'armure, avant de commencer le tissage,
puis de transmettre ces consignes à l'amplificateur associé à chaque actionneur, en
dehors des phases de tissage. Des calculs relativement complexes peuvent être envisagés
mais ceci ne permet pas de tenir compte de modifications de paramètres de foule en
cours de tissage. En outre, des moyens de calcul de forte capacité doivent être utilisés.
[0006] C'est à ces inconvénients qu'entend plus particulièrement remédier l'invention en
proposant un nouveau procédé de commande qui permet de générer un ensemble de données
de consigne, pour chaque duite et chaque actionneur ou groupe d'actionneurs, d'une
façon optimisée.
[0007] A cet effet, l'invention concerne un procédé de commande des actionneurs électriques
d'un dispositif de formation de la foule sur un métier à tisser dans lequel un ensemble
de données de consigne est généré, pour chaque duite et chaque actionneur ou groupe
d'actionneurs, en tenant compte de paramètres de foule prédéterminés, caractérisé
en ce qu'il comprend, pour une duite et un actionneur ou groupe d'actionneurs donnés,
des étapes constituant à :
- a) déterminer, en fonction des paramètres de foule, des points remarquables d'un profil
de mouvement d'une lisse entraînée par l'actionneur ou le groupe d'actionneurs, au
moins pour la duite donnée, la duite précédente et la duite suivante ;
- b) déterminer une fonction paramétrée d'approximation du profil de mouvement qui passe
par certains points remarquables, au moins pour la duite donnée, la duite précédente
et la duite suivante ;
- c) calculer au moins quatre accélérations, à savoir :
- une première accélération de la lisse au début de son mouvement, à partir de la fonction
d'approximation déterminée à l'étape b) pour la duite donnée,
- une deuxième accélération de la lisse à la fin de son mouvement, à partir de la fonction
d'approximation déterminée à l'étape b) pour la duite donnée,
- une troisième accélération de la lisse à la fin de son mouvement, à partir de la fonction
d'approximation déterminée à l'étape b) pour la duite précédente,
- une quatrième accélération de la lisse au début de son mouvement, à partir de la fonction
d'approximation déterminée à l'étape b) pour la duite suivante,
- d) calculer une cinquième accélération, en fonction des première et troisième accélérations,
et une sixième accélération, en fonction des deuxième et quatrième accélérations ;
- e) déterminer une loi de mouvement de la lisse pour la duite donnée, dont le profil
passe par certains points remarquables et telle que l'accélération de la lisse au
début de son mouvement est égale à la cinquième accélération et que l'accélération
de la lisse à la fin de son mouvement est égale à la sixième accélération ;
- f) générer l'ensemble de données de consigne, pour la duite donnée et pour l'actionneur
ou le groupe d'actionneurs, à partir de la loi de mouvement déterminée à l'étape e).
[0008] Grâce à l'invention, la prise en compte des accélérations au raccordement entre la
duite donnée, la duite précédente et la duite suivante, permet de déterminer une loi
de mouvement compatible avec un raccordement direct avec les lois de mouvement prévues
pour la duite précédente et la duite suivante. Dans la mesure où la fonction paramétrée
d'approximation et les opérations de calcul sont effectuées sur la base des points
remarquables correspondant aux paramètres de foule, ces calculs peuvent avoir lieu
de façon dynamique et tenir compte de modifications apportées en cours de tissage
aux paramètres de foule.
[0009] Selon des aspects avantageux mais non obligatoires de l'invention, un tel procédé
peut incorporer une ou plusieurs des caractéristiques suivantes, prises dans toute
combinaison techniquement admissible :
- La cinquième accélération est égale à la moyenne des première et troisième accélérations
et la sixième accélération est égale à la moyenne des deuxième et quatrième accélérations.
- Il est prévu des étapes antérieures à l'étape e) et consistant, g), à déterminer le
type de séquence de mouvement de la lisse sur la duite précédente, la duite donnée
et la duite suivante, au sein d'un groupe de huit mouvements type, h), si le type
de séquence de mouvement déterminé à l'étape g) est tel que la lisse est déplacée
pour la duite donnée, entre deux positions situées respectivement de part et d'autre
d'un plan médian de la foule, et que la lisse n'est pas déplacée entre ces deux portions
pour la duite précédente et/ou la duite suivante à déterminer au moins un paramètre
d'étalement du mouvement de la lisse en tenant compte de certains au moins des points
remarquables et, i), lorsque le paramètre d'étalement a été déterminé, déterminer
au moins un nouveau point remarquable, en fonction des paramètres de foule et du paramètre
d'étalement, alors que, lors de l'étape e), la loi de mouvement est déterminée en
tenant compte du nouveau point remarquable et du paramètre d'étalement.
- Lors de l'étape h), le paramètre d'étalement est déterminé par tests successifs de
l'influence de ce paramètre sur la compatibilité d'une loi de mouvement avec au moins
un point remarquable.
- La compatibilité du paramètre d'étalement avec la loi de mouvement est testée avec
un ou plusieurs points remarquables représentatifs d'une géométrie d'ouverture de
foule, pour la duite et l'actionneur ou le groupe d'actionneurs concernés.
- Le paramètre d'étalement est représentatif de la portion supérieure à 360° de l'amplitude
angulaire, par rapport à la rotation de l'arbre métier, sur laquelle a lieu le déplacement
de la lisse pour la duite donnée.
- Des données représentatives des paramètres de foule sont stockées dans une mémoire
dynamique à laquelle il est accédé lors de l'étape a), alors que ces données sont
modifiables en cours de tissage.
- Lors de l'étape b), on détermine également une fonction paramétrée d'approximation
du profil de mouvement qui passe par certains points remarquables pour une duite précédant
de deux coups la duite donnée et une duite suivant de deux coups la duite donnée,
alors que, lors de l'étape c), on calcule également :
- une septième accélération de la lisse au début de son mouvement à partir de la fonction
d'approximation déterminée à l'étape b) pour la duite précédente,
- une huitième accélération de la lisse à la fin de son mouvement à partir de la fonction
d'approximation déterminée à l'étape b) pour la duite suivante,
- une neuvième accélération de la lisse à la fin de son mouvement à partir de la fonction
d'approximation déterminée à l'étape b) pour la duite précédant la duite précédente,
- une dixième accélération de la lisse au début de son mouvement à partir de la fonction
d'approximation déterminée à l'étape b) pour la duite suivant la duite suivante,
alors qu'on calcule une onzième accélération, en fonction des septième et neuvième
accélérations et une douzième accélération en fonction des huitième et dixième accélérations,
et alors que, lors de l'étape e), on détermine la loi de mouvement pour la lisse donnée
de telle sorte que l'accélération de la lisse pour la duite précédente en début de
son mouvement est égale à la onzième accélération et que l'accélération de la lisse
pour la duite suivante à la fin de son mouvement est égale à la douzième accélération.
La onzième d'accélération est de préférence égale à la moyenne des septième et neuvième
accélérations, alors que la douzième accélération est de préférence égale à la moyenne
des huitième et dixième accélérations. Le paramètre d'étalement et/ou le nouveau point
remarquable sont avantageusement déterminés en tenant compte des onzième et douzième
accélérations.
- Il est prévu des étapes j) et k) antérieures à l'étape c) et consistant, j), à vérifier
la compatibilité de la fonction d'approximation avec des points remarquables représentatifs
d'une géométrie d'ouverture de foule pour au moins la duite donnée, la duite précédente
et la duite suivante, et, k), en cas d'incompatibilité détectée à l'étape j), à imposer
ces points remarquables comme points de passage de la fonction d'approximation.
- La fonction paramétrée et/ou la loi de mouvement s'exprime sous la forme

avec θ égal à l'angle du métier dans son cycle,
m entier supérieur ou égal à 1 et a
i constantes,
m étant de préférence inférieur ou égal à 6.
[0010] L'invention sera mieux comprise et d'autres avantages de celle-ci apparaîtront plus
clairement à la lumière de la description qui va suivre d'un mode de réalisation d'un
procédé de commande conforme à son principe, donnée uniquement à titre d'exemple et
faite en référence aux dessins annexés dans lesquels :
- la figure 1 est une représentation schématique de principe d'un métier à tisser avec
lequel peut être mise en oeuvre l'invention ;
- la figure 2 est une représentation schématique d'un profil de mouvement d'une lisse
au cours d'une duite, sur le métier de la figure 1 ;
- la figure 3 est une représentation schématique analogue à la figure 2, pour un autre
profil de mouvement ;
- la figure 4 est un exemple de représentation des variations de positon d'une lisse
au cours du temps sur plusieurs duites ;
- la figure 5 est une représentation schématique de principe, comparable à la figure
4 montrant un mouvement de lisses sur trois duites successives ;
- la figure 6 est une vue analogue à la figure 5 pour un autre mouvement de lisses ;
et
- la figure 7 est un ordinogramme d'un procédé conforme à l'invention.
[0011] Le métier à tisser 2 représenté schématiquement et de façon partielle à la figure
1 est équipé de cadres de lisse, dont un seul est visible sur cette figure, avec la
référence 4. Chaque cadre de lisse est mis en mouvement par un actionneur électrique
6 de type moteur électrique, sans balai (« brushless »). Chaque actionneur 6 est relié
à un cadre de lisse 4 au moyen d'une transmission mécanique comprenant des engrenages
non représentés et des bielles dont une bielle de tirage instrumentée 8 équipée d'une
cellule 10 de mesure de contrainte. Chaque cellule 10 est reliée par une liaison filaire
12 à un conditionneur de mesure 14.
[0012] Chaque actionneur 6 est piloté par un amplificateur associé 16 qui gère son alimentation
en courant, en fonction de la position du rotor non représenté de cet actionneur 6
mesurée par un codeur 18 et en fonction d'une consigne de position qui lui provient
sous la forme d'un signal électronique S
1 de la part d'un contrôleur de ratière 20 qui est commun pour tous les actionneurs
6.
[0013] Le contrôleur de ratière 20 est connecté au contrôleur 22 du métier 2 au moyen d'une
liaison filaire 24 qui permet l'échange d'informations relatives au mode de fonctionnement
du métier 2 et du dispositif de formation de la foule comprenant, entre autres, les
actionneurs 6 et les cadres 4.
[0014] Le contrôleur de ratière 20 comprend un calculateur 26 qui est capable d'émettre
les signaux S
1 et qui est relié par la liaison 24 au contrôleur de métier 22. Le calculateur 26
est également relié à un capteur 28 qui lui fournit la position du métier 2 dans son
cycle. Le capteur 28 est, par exemple, un résolveur couplé à l'arbre principal du
métier 2. Le contrôleur de ratière 20 est équipé d'une mémoire 30 dans laquelle sont
stockés, sous la forme d'un ensemble de données D
1, les paramètres de foule à utiliser, ces paramètres comprenant notamment l'armure,
les amplitudes de déplacement des cadres, les profils à suivre et les éventuels décalages
temporels par rapport à une position médiane.
[0015] Le contrôleur 20 comprend également une interface utilisateur 32 qui inclut des moyens
d'affichage 32
1 et des moyens de saisie 32
2 permettant de modifier, entre autres, les paramètres de foule stockés dans la mémoire
30. Les éléments 30 et 32 sont reliés au calculateur 26 par des liaisons filaires
34 et 36.
[0016] On considère une duite d'ordre N au sein d'une armure, qui peut comprendre un grand
nombre de duites. Ce nombre de duites est appelé rapport d'armure. La duite précédant
cette duite donnée d'ordre N est la duite d'ordre N-1 et la duite précédant la duite
donnée N de deux coups est la duite d'ordre N-2. La duite suivant la duite donnée
d'ordre N est la duite d'ordre N+1, alors que la duite suivant de deux coups la duite
donnée d'ordre N est la duite d'ordre N+2. Pour chaque duite donnée N, la consigne
de position pour la commande d'un actionneur 6 est transmise sous la forme d'un vecteur
V
N de trente-trois points qui définit une succession, de trente-deux intervalles réguliers,
de positions angulaires du rotor de cet actionneur sur un cycle métier. Un vecteur
V
N est transmis à chaque amplificateur 16 en tant que partie du signal S
1 émis par le calculateur 26 vers cet amplificateur. Chaque amplificateur 16 est capable
d'interpoler les positions intermédiaires du rotor de l'actionneur qu'il alimente,
entre deux positions données par le vecteur V
N qui lui est transmis par le calculateur 26.
[0017] Un cycle métier correspond habituellement à une rotation de 360° de l'arbre principal
du métier 2.
[0018] Le vecteur V
N transmis à chaque amplificateur 16 pour une duite N comprend donc un ensemble de
données de consigne qu'il importe de déterminer de la meilleure façon pour obtenir
un tissage harmonieux, avec des accélérations optimisées. La détermination par calcul
de chaque vecteur ou ensemble de données de consigne V
N est réalisé par le calculateur 26.
[0019] La duite N s'étend sur une plage angulaire de l'ordre de 360° de rotation de l'arbre
métier. On note θ
1 la position de l'arbre métier au début de la duite N et θ
2 sa position à la fin de la duite. En pratique, la valeur de θ
1 est égale à la valeur de θ
2, à environ 360° près. La figure 2 représente la hauteur y d'une partie d'une lisse,
qui définit la position d'un fil de chaîne traversant cette lisse, en fonction de
l'angle métier θ. Dans l'exemple représenté en trait plein à la figure 2, cette hauteur
y varie au cours de la duite N dans la mesure où la lisse passe d'une position initiale,
dans laquelle son oeillet est situé au-dessus d'un plan médian P
M de la foule, à une position finale située en-dessous de ce plan. On note P
1 un point représentatif de la position de la lisse 1 au début de la duite N, ce point
étant défini par l'abscisse θ
1 et par une ordonnée y
1 strictement positive. On note P
2 un point représentatif de la position de la lisse à la fin de la duite N, ce point
étant défini par l'abscisse θ
2 et par une ordonnée y
2 strictement négative. On note P
3 un point intermédiaire correspondant à la position de la lisse pour une valeur de
l'angle θ
3 correspondant à la mi-course sur la duite N, c'est-à-dire égale à la demi somme des
valeurs de θ
1 et θ
2. Dans le cas où θ
1 est égal à 0 et où θ
2 est égal à 360°, la position intermédiaire P
3 correspond à la position de la lisse à 180°, cette position correspondant normalement
au coup de battant du métier. On note Δ
i le décalage vertical du point P
3 par rapport au plan P
M, c'est-à-dire la valeur absolue de l'abscisse y
3 de ce point qui, dans l'exemple, est strictement positive.
[0020] On note P
4 un point représentatif de l'ouverture nécessaire de la foule pour le passage d'un
fil de trame dans la foule sur une course angulaire partant de la position angulaire
initiale θ
1. On note P
5 un point représentatif de l'ouverture nécessaire de la foule pour le passage d'un
fil de trame sur une course angulaire aboutissant à la position angulaire finale θ
2. Les points P
4 et P
5 sont définis par leurs abscisses θ
4 et θ
5 et leurs ordonnées y
4 et y
5 qui sont respectivement strictement positive et strictement négative. La valeur de
y
4 est comprise entre la valeur de Δ
1 et la valeur de y
1.
[0021] La courbe C selon laquelle se déplace une lisse au cours d'une duite N peut être
caractérisée grâce aux points P
1 à P
5 qui sont des points remarquables correspondant à des positions spécifiques de la
lisse, respectivement au début, à la fin, au milieu de son déplacement ainsi que dans
deux positions découlant du profil d'ouverture recherché pour le passage d'un fil
de trame.
[0022] Les abscisses et ordonnées respectives des points remarquables P
1 à P
5 sont issues des données de l'ensemble de données D
1 stockées dans la mémoire 30.
[0023] Lorsqu'il doit déterminer le vecteur V
N correspondant à une duite N pour un actionneur 6, le calculateur 26 accède, dans
une première étape 101 du procédé représentée à la figure 7, à la mémoire 30 pour
collecter les informations relatives aux points P
1 à P
5 pour la duite N ainsi que pour les deux duites précédentes N-1 et N-2 et pour les
deux duites suivantes N+1 et N+2. Le calculateur acquiert donc dans la mémoire 30
des informations relatives aux points P
1k, P
2k, P
3k, P
4k et P
5k pour le k égal à N-2, N-1, N, N+1 et N+2.
[0024] En pratique, le calculateur 26 récupère dans l'ensemble de données D
1 certains paramètres de foule tels que l'amplitude de foule Amp, le décalage vertical
souhaité Δ
1 au point intermédiaire P
3 et l'ouverture souhaitée pour le passage des fils de trame. Sur la base de ces données,
le calculateur 26 peut calculer les ordonnées y
1, y
2 et y
3 et les abscisses et ordonnées θ
4, θ
5, y
4, y
5 des points P
4 et P
5. Dans la mesure où, par défaut, chaque duite s'étale sur un cycle métier de 360°
de rotation de l'arbre principal du métier, les abscisses des points extrêmes P
1, P
2 et du point intermédiaire P
3 sont connues.
[0025] Dans une étape 102, le calculateur 26 détermine une fonction paramétrée f
k d'approximation de la courbe C en fonction de l'angle métier θ, pour chacune des
duites N-2 à N+2, en tenant compte des contraintes représentées par les points P
1k à P
3k, k valant de N-2 à N+2.
[0026] A titre d'exemple, la fonction paramétrée f
k peut prendre la forme d'une décomposition en cosinus telle que

[0027] où m est un entier qui est adapté au nombre de contraintes à respecter en fonction
du nombre de points remarquables, ω est la pulsation dont la valeur est égale à Π/360°
lorsque θ est exprimé en degrés.
[0028] La détermination de la fonction paramétrée f
k consiste à calculer les coefficients a
0, a
1, ..., a
m en résolvant un système dont le nombre d'équations est égal au nombre de contraintes
à respecter, c'est-à-dire égal à m + 1. Dans le cas présent, on compte trois contraintes
correspondant chacune à un des points P
1k à P
3k.
[0029] Dans l'hypothèse ci-dessus où la fonction paramétrée f
k est une fonction périodique dont la demi-période s'étend entre les deux points extrêmes
P
1 et P
2, la théorie de Fourrier fournit des outils de résolution du système d'équation qui
traduit la réalisation des contraintes aux différents points P
1 à P
3.
[0030] La détermination de cette fonction paramétrée y = f
k(θ) a lieu pour la duite N, ainsi que pour chacune des deux duites précédentes, N-2
et N-1, et chacune des deux duites suivantes, N+1 et N+2.
[0031] En variante, la fonction f
k peut être une fonction polynomiale du type

où
m est égal au nombre de contraintes à respecter moins une.
[0032] L'étape 102 est également applicable au cas où, au cours de la duite N, la lisse
reste du même côté du plan médian de la foule P
M, comme représenté à la figure 3. Dans ce cas, on peut définir un premier point remarquable
P
1 comme étant représentatif de la position de départ de la lisse, un deuxième point
remarquable P
2 comme étant représentatif de la position d'arrivée de la lisse, chacun de ces points
étant défini par une abscisse θ
1 ou θ
2 et une ordonnée y
1 ou y
2. On peut également définir un point remarquable intermédiaire P
3 dont l'abscisse θ
3 est égale à 180°, dans le cas classique où θ
1 vaut 0° alors que θ
2 vaut 360°, et dont l'ordonnée y
3 correspond à un décalage vertical Δ
2 par rapport au plan P
M. La variation des ordonnées y des points de la courbe C, entre les points remarquables
P
1 et P
2, correspond à un mouvement de rapprochement de la nappe de fils de chaîne à la croisure
qui est connu sous le nom de « fermeture du pas ». Dans ce cas, les ordonnées y
1 et y
2 sont connues, alors que l'ordonnée du point intermédiaire P
3 est connue et que sa dérivée est nulle.
[0033] Comme dans le cas de la figure 2, une fonction paramétrée d'approximation f
N peut être utilisée à l'étape 102 pour représenter la courbe C de la figure 3, cette
fonction paramétrée pouvant être décomposée en cosinus comme envisagé ci-dessus. Les
fonctions paramétrées f
N-2, f
N-1, f
N+1 et f
N+2 sont déterminées comme expliqué ci-dessus.
[0034] Lors de l'étape 102, seuls les points P
1, P
2 et P
3 sont considérés comme imposés pour la détermination des fonctions paramétrées d'approximation
f
k. Lorsque ces fonctions f
k ont été déterminées pour chacune des duites N-2, N-1, N, N+1 et N+2, on vérifie si
la courbe construite à partir de chacune de ces fonctions paramétrées est compatible
avec les positions des points P
4k et P
5k telles qu'elles découlent des paramètres de foule, pour chacune de ces duites. En
d'autres termes, on vérifie, pour chacune des valeurs de k entre N-2 et N+2, qu'à
l'abscisse θ
4 ou θ
s de chaque point d'ouverture P
4 ou P
5, l'ordonnée y
4 ou y
5 calculée grâce à la fonction paramétrée d'approximation f
k est plus grande en valeur absolue que celle du point d'ouverture correspondant P
4k ou P
5k. Ceci a lieu lors d'une étape 103. Pour toutes les duites de N-2 à N+2 pour lesquelles
le résultat de cette comparaison est négatif, on passe à une étape 104 au cours de
laquelle les points P
4k et P
5k sont imposés comme valeurs de contrainte pour la détermination des fonctions paramétrées
d'approximation f
k lors de l'étape 102.
[0035] Le nombre d'équations disponibles qui traduisent chacune une contrainte est alors
de cinq. La fonction paramétrée est du type

[0036] La théorie de Fourrier fournit les outils pour déterminer les paramètres a
0 à a
4.
[0037] Après une vérification supplémentaire 103, on parvient alors dans une étape 105 au
cours de laquelle le calculateur 26 calcule l'accélération d'une lisse au début de
la duite N, en considérant que cette lisse suit la trajectoire déterminée par la fonction
paramétrée f
N. En effet, sur la base de l'équation 1) ci-dessus, il est possible de calculer la
vitesse de déplacement de la lisse en un point comme étant égale à

[0038] Sur la base de l'équation 3, il est possible de calculer l'accélération en un point
de la duite N comme étant égale à

[0039] Cette opération est effectuée pour chacune des fonctions f
k correspondant à l'une des duites N-2, N-1, N, N+1 et N+2.
[0040] Ceci permet de considérer l'accélération γ
(N-2)F à la fin de la duite N-2 qui est égale à l'accélération pour l'abscisse θ
2 correspondant à la fonction paramétrée f
N-
2 utilisée pour la duite N-2.
[0041] De la même façon, on peut déterminer l'accélération γ
(N-1)D au début de la duite N-1 correspondant à l'accélération pour l'abscisse θ
1 pour la fonction f
N-1 utilisée pour la duite N-1, l'accélération γ
(N-1)F à la fin de la duite N-1, l'accélération γ
ND au début de la duite N à partir de la fonction f
N, l'accélération γ
NF à la fin de la duite N, l'accélération γ
(N+1)D au début de la duite N+1 à partir de la fonction f
N+1, l'accélération γ
(N+1)F à la fin de la duite N+1 et l'accélération γ
(N+2)D au début de la duite N+2, à partir de la fonction f
N+2.
[0042] Si l'accélération à la fin d'une duite définie ci-dessus est égale à l'accélération
au début de la duite suivante, alors il y a raccordement sans à-coups entre les trajectoires
obtenues par les fonctions paramétrées d'approximation f
k et f
k+1, ce qui est tout à fait positif. Dans le cas contraire, on peut considérer la moyenne
entre l'accélération à la fin d'une duite et l'accélération au début de la duite suivante,
cette moyenne étant égale à la demi-somme de ces accélérations.
[0043] On définit ainsi une accélération moyenne à la fin de la duite N-2 et au début de
la duite N-1 comme étant égale à γ
N-2/N-1 = γ
(N-
2)F + γ
(N-1)D)/2.
[0045] Si les accélérations dont on fait la moyenne sont nulles, alors leur moyenne est
nulle. En tant que moyennes, les accélérations γ
N-2/N-1, γ
N-1/N, γ
N/N+1 et γ
N+1/N+2 dépendent des accélérations γ
(N-2)F, γ
(N-1)D ··· γ
(N+1)D. En variante, les accélérations γ
N-2/N-1, γ
N-1/N, γ
N/N+1 et γ
N+1/N+2 peuvent dépendre des accélérations γ
(N-
2)F à γ
(N+2)D d'une autre façon.
[0046] Les calculs de ces accélérations γ
N-2/N-1 à γ
N+1/N+2, à la transition entre deux duites successives sont effectués au cours d'une étape
106 par le calculateur 26.
[0047] Au cours d'une étape ultérieure 107, on détermine le type de séquence de mouvement
correspondant à la succession des trois duites centrées sur la duite N, à savoir les
duites N-1, N et N+1. En effet, on peut considérer qu'il existe un mouvement M au
cours d'une duite si une lisse passe d'une position située au-dessus du plan médian
P
M à une position située en-dessous, ou réciproquement. Si la valeur 1 correspond à
une position haute de la lisse et la valeur 0 correspond à une position basse, on
considère qu'il y a mouvement si l'armure passe de 1 à 0 ou de 0 à 1. A contrario,
on considère qu'il y a arrêt A pendant cette duite si l'armure reste à 1 ou à 0, ceci
pouvant correspondre à un mouvement de fermeture du pas, comme expliqué ci-dessus
en référence à la figure 3. Par exemple, pour une armure de type 0010, la séquence
de mouvement est de type AMM puisque, à la duite N-1, le cadre reste immobile en bas
(position 0), à la duite N, le cadre passe de sa position basse (0) à sa position
haute (1) et, à la duite N+1, le cadre revient en position basse en passant de la
position haute (1) à la position basse (0).
[0048] On dénombre ainsi huit types de séquence de mouvements pour trois duites successives,
à savoir :
- AAA correspondant aux armures 0000 et 1111,
- AAM correspondant aux armures 0001 et 1110,
- AMA correspondant aux armures 0011 et 1100,
- AMM correspondant aux armures 0010 et 1101,
- MAA correspondant aux armures 0111 et 1000,
- MAM correspondant aux armures 0110 et 1001,
- MMA correspondant aux armures 0100 et 1011, et
- MMM correspondant aux armures 0101 et 1010.
[0049] Les types de séquences de mouvement AMA, AMM et MMA présentent la particularité que
le mouvement M qui a lieu à la duite N est contigu à au moins un arrêt, au cours d'une
des duites N-1 ou N+1.
[0050] Lorsque le type de la séquence de mouvement a été déterminé à l'étape 107, deux cas
sont considérés : soit cette séquence de mouvement est de type AMA, AMM ou MMA, soit
elle est d'un type différent.
[0051] Si la séquence de mouvement déterminée à l'étape 107 est d'un type autre que AMA,
AMM ou MMA, le calculateur 26 passe à une étape 108 au cours de laquelle il détermine
une loi de mouvement paramétrée L qui donne l'abscisse y d'une lisse en fonction de
l'angle θ au cours de la duite N, en passant par les points remarquables P
1 à P
3, en respectant les contraintes d'ouverture au P
4 et P
5 et les accélérations de transition déterminées à l'étape 106.
[0052] Le calculateur 26 procède selon une approche similaire à celle adoptée pour l'étape
102, avec des contraintes supplémentaires. Un premier calcul est effectué pour déterminer
les paramètres d'une loi d'approximation qui passe par les points remarquables P
1N, P
2N et P
3N et présente les accélérations calculées à l'étape 106. Ensuite, les ordonnées calculées
aux abscisses des points P
4N et P
5N sont comparées aux valeurs y
4 et y
5. Si ces coordonnées calculées sont supérieures en valeur absolue aux valeurs y
4 et y
5, alors la loi d'approximation paramétrée y = L(θ) convient et est retenue. Dans le
cas contraire, un nouveau calcul des paramètres de la loi d'approximation est effectué
en imposant le passage par les points P
1N à P
5N et le respect des accélérations calculées à l'étape 106.
[0053] La loi de mouvement paramétrée L(θ) peut être de la forme

[0054] Les coefficients a
0 à a
6 peuvent être déterminés puisque ils sont les solutions d'un système de sept équations
dont chacune exprime la réalisation d'une contrainte.
[0055] Cette partie ou procédé est effectuée lors d'étapes 103' et 104' qui sont comparables
aux étapes 103 et 104, sauf que les vérifications et calculs sont effectués seulement
par la duite N.
[0056] Si le type de la séquence de mouvement déterminée à l'étape 107 est AMA, AMM ou MMA,
on peut tenir compte du fait qu'une lisse est à l'arrêt au cours de la duite N-1 et/ou
N+1 pour étaler le mouvement de la lisse lors de la duite N en « débordant » sur la
duite N-1 ou N+1.
[0057] Dans le cas d'un mouvement de type AMM représenté à la figure 5, la lisse est normalement
à l'arrêt lors de la duite N-1, alors qu'elle passe de la position 1 à la position
0 lors de la duite N. On envisage que le point remarquable P
1 correspondant à la position de début de mouvement pour la lisse, comme défini précédemment
en référence à la figure 2, est déplacé au sein de la duite N-1, jusqu'à un point
P'
1 de même ordonnée y
1 que le point P
1. Ceci est obtenu en définissant un paramètre d'étalement Δθ du mouvement de la lisse,
de la duite N vers la duite N-1. Ce paramètre Δθ est déterminé de façon itérative
en déplaçant le point P'
1 représentatif du début du déplacement par rapport au début de la duite N et en vérifiant
que ce déplacement reste compatible avec les points d'ouverture P
4 et P
5. Pour cela, le calculateur 26 détermine une fonction paramétrée d'approximation du
même type que la fonction paramétrée d'approximation f
N déterminée à l'étape 108 qui satisfait aux contraintes de passage aux points P'
1, P
3 et P
2 et présente une accélération nulle au point P'
1 et une accélération de transition déterminée à l'étape 106 au point P
2. Cette fonction d'approximation est définie sur l'intervalle A
0 correspondant à la somme de 360° et de Δθ. Dans l'exemple de la figure 5, le point
P'
1 est déplacé sur la gauche pour autant que l'ordonnée du point P
4 reste compatible avec le passage d'un fil de trame dans la foule. La valeur du paramètre
Δθ peut être recherchée de façon dichotomique ou selon une autre approche, au choix
du programmateur du calculateur 26.
[0058] Par exemple, la valeur du paramètre Δθ peut être fixée initialement à 10°, de sorte
que le mouvement correspondant à la duite N est prévu avec une amplitude angulaire
de 370°. Le calculateur 26 détermine alors une fonction paramétrée d'approximation
selon une approche analogue à celle envisagée pour l'étape 108, mais définie sur l'intervalle
A
0 égal à 360° + Δθ. Le calculateur vérifie alors la compatibilité de cette fonction
paramétrée d'approximation avec les points d'ouverture P
4 et P
5. Si ces conditions sont respectées, on augmente la valeur du paramètre de décalage
Δθ, par exemple de 10°. Dans le cas contraire, on diminue la valeur de ce paramètre
de 50%, soit de 5°. On peut procéder ainsi selon plusieurs occurrences, afin de déterminer,
au cours d'une étape 109, une valeur optimale du paramètre Δθ pour lesquelles il est
satisfait aux conditions de passage aux points d'ouverture P
4 et P
5, alors que la valeur de Δθ est maximale. La loi de mouvement y = L(θ) est alors calculée,
lors d'une étape ultérieure 110, en tenant compte du paramètre non nul Δθ déterminé
au cours de l'étape 109.
[0059] Le déplacement de la lisse correspondant à la duite N est ainsi effectué sur une
amplitude angulaire A
0 égale à 360°+ Δθ. Dans l'exemple représenté à la figure 5, Δθ vaut 120° et A
0 vaut 480°.
[0060] Dans le cas d'un mouvement de type MMA, la lisse est en mouvement aux duites N-1
et N, alors qu'elle ne change pas de position par rapport au plan P
M à la duite N+1. D'une façon analogue au cas d'un mouvement de type AMM, le calculateur
26 détermine une loi de mouvement paramétrée y = L(θ) et la valeur d'un paramètre
de décalage Δθ correspondant alors à l'étalement, sur la duite N+1, du mouvement de
la lisse à la duite N.
[0061] Dans l'exemple de la figure 6 correspondant à une séquence de mouvement de type AMA,
un premier paramètre Δθ est utilisé pour étaler la duite N vers la duite N-1 alors
qu'un deuxième paramètre Δ'θ est utilisé pour étaler la duite N vers la duite N+1.
Pour le reste, le fonctionnement est comparable à celui mentionné en référence à la
figure 5 et le déplacement de la lisse correspondant à la duite N est effectué sur
une amplitude angulaire A
θ égale à 360°+ Δθ + Δ'θ, soit environ 515° dans l'exemple.
[0062] Dans ce cas, deux nouveaux points remarquables P'
1 et P'
2 sont définis, respectivement avant le début de la plage angulaire de 360° correspondant
normalement à la duite N et après cette plage. Les points P'
1 et P'
2 sont pris en compte pour la détermination de la loi de mouvement y=L(θ) à l'étape
110.
[0063] Comme représenté à la figure 4, la possibilité d'étalement de la duite N sur les
duites précédente et suivante N-1 et N+1 permet de décaler le mouvement des lisses
sur les duites au cours desquelles il n'est pas prévu de déplacement, ce qui est le
cas pour les duites N-1 et N+2. Le trait plein correspondant à la courbe C de déplacement
d'une lisse est décalé par rapport au mouvement de base des lisses représentées par
les lignes pointillées, au niveau des début et fin respectives des duites N-1 et N+2.
En d'autres termes, les déplacements lors des duites N-2 et N débordent sur la duite
N-1, alors que les déplacements lors des duites N+1 et N+3 débordent sur la duite
N+2.
[0064] Après l'étape 108 ou l'étape 110, le vecteur V
N correspondant à la duite N est généré, lors d'une étape 111, sous la forme d'un ensemble
de données de consigne qui sont fournies à l'amplificateur 16 de chaque actionneur
6.
[0065] Selon une variante non représentée de l'invention, le paramètre d'étalement Δθ peut
être déterminé en tenant compte des accélérations γ
N-2/N-1 et γ
N+1/N+2.
[0066] Grâce à l'invention, le mouvement de chaque cadre de lisses est continu et harmonieux
car les accélérations sont relativement faibles et continues. Quel que soit la séquence
de mouvement de la duite, la loi de mouvement y = L(θ) présente des accélérations
continues aux bornes de la duite. En effet, en permettant l'étalement des phases de
mouvement sur les duites d'arrêt, pour certains types de séquence de mouvement, les
accélérations nécessaires à la mise en mouvement ou à l'arrêt de chaque cadre diminuent.
En outre, le mode de calcul utilisé permet de réduire les contraintes sur les courbes
utilisées. Par exemple, les contraintes aux points d'ouverture P
4 et P
5 sont le plus souvent vérifiées aux étapes 103 et 103', et non pas imposées.
[0067] Lorsque les vecteurs de consigne V
N ont été calculés pour tous les actionneurs 6, pour une duite N, on peut passer au
calcul des mêmes vecteurs pour la duite N+1. Dans ce cas, il peut être tenu compte
des calculs déjà effectués pour les analyses de la duite N. Par exemple, les accélérations
de transition γ
N-1/N, γ
N+1/N et γ
N+2/N+1, entre les duites N-1 et N, N et N+1, N+1 et N+2 sont déjà connues du calcul relatif
à la duite N, de même que les séquences de mouvement des duites N et N+1. Il peut
en être tenu compte aux étapes 105 et 106. A cette occasion, la connaissance des points
remarquables P
1, P
2, P
3, P'
1 et P'
2 et éventuellement du paramètre d'étalement Δθ de la duite N peut être utilisée pour
déterminer la loi de ce mouvement pour la duite N+1.
[0068] Lorsque le calculateur 26 a procédé à ces calculs pour toutes les duites d'un rapport
d'armure, il revient à la première duite de ce rapport d'armure et effectue à nouveau
les mêmes calculs pour toutes les duites du rapport. De cette façon, il lui est possible
de tenir compte, en cours de tissage, d'une modification des paramètres de foule puisqu'il
accède à la mémoire 30 au cours de ces calculs. Par exemple, si l'utilisateur désire
augmenter l'amplitude Amp de la foule sur l'un des cadres 4, il peut modifier l'ensemble
de données D
1 à travers l'interface 32 et cette valeur peut être prise en compte par le calculateur
26 au cours des étapes successives de détermination des lois de mouvement. La prise
en compte effective de la modification effectuée par l'utilisateur a lieu dès que
possible, compte tenu du délai qui sépare la transmission des consignes de position
pour la duite N au début de cette duite et du nombre de duites intervenant par anticipation
dans le calcul des consignes de position.
[0069] L'invention permet également d'envisager une mise en application de la modification
des paramètres de foule qui ne résulte pas de l'intervention d'un utilisateur, tel
que le tisseur, mais d'une analyse conduite en temps réel à partir des résultats de
tissage, au sein du contrôleur de métier 22 ou du contrôleur de ratière 20. Par exemple,
en cas de détection d'un taux d'arrêt de trame important, le contrôleur de métier
22 peut augmenter l'ouverture aux points P
4 et P
5, c'est-à-dire la valeur absolue des abscisses y
4 et y
5, ce qui est pris en compte à un stade ultérieur, lors du prochain calcul de la loi
de mouvement y=L(θ) pour la duite correspondante, sans arrêt du métier 2.
[0070] Il est également possible au contrôleur 20 de tenir compte du niveau de contrainte
dans les bielles 8, tel que détecté par des cellules 10 et transmis au conditionneur
14, pour modifier en cours de tissage les paramètres de foule de l'ensemble de données
D
1, de manière à générer des lois de mouvement paramétrées y=L(θ) qui entraînent un
abaissement de ce niveau de contrainte. Par exemple, l'amplitude Amp de la foule peut
être diminuée pour l'ensemble des duites de l'armure. Cette diminution de l'amplitude
s'accompagne généralement d'une baisse des efforts dans les éléments de transmission.
[0071] L'invention a été décrite dans le cas où la duite N-2 et la duite N+2 sont prises
en compte, en plus des duites N-1 et N+1, pour la détermination de la loi de mouvement
y=L(θ) correspondant à la duite N. Selon une version simplifiée de l'invention, seules
les duites N-1, N et N+1 peuvent être prises en compte à ce stade.
[0072] L'invention a été représentée dans le cas d'actionneurs électriques 6 commandant
des cadres de lisses 4. Elle est également applicable au cas d'actionneurs commandant
individuellement des lisses, comme envisagé dans
EP-A-926 279.
[0073] L'invention a été décrite dans le cas où un actionneur est commandé individuellement
en fonction d'un profil de mouvement. En variante, plusieurs actionneurs peuvent être
commandés en fonction d'un tel profil, par exemple si un motif se reproduit sur la
largeur d'un tissu. Dans ce cas, un ensemble de données de consigne est généré pour
un groupe d'actionneurs.
[0074] L'invention a été décrite dans le cas où, pour k entre N-2 et N+2, les fonctions
paramétrée f
k et L(θ) se présentent sous la forme d'une décomposition en cosinus. D'autres types
de fonctions peuvent être envisagés. En plus du cas déjà évoqué d'une fonction paramétrée
de type polynomial, une fonction paramétrée de type spline peut être utilisée. Elle
permet en outre de garantir que l'amplitude de la foule ne dépasse jamais la somme
des valeurs absolues des valeurs définies aux bornes de chaque duite.
[0075] L'invention a été décrite dans le cas où l'amplitude de la foule reste constante
d'une duite à l'autre. L'invention permet également la détermination de consignes
de position dans le cas où l'amplitude de la foule varie d'une duite à l'autre. Dans
ce cas, lors de l'étape 101, le calculateur détermine les points remarquables en fonction
des paramètres de foule parmi lesquels se trouvent les amplitudes. Les autres étapes
de calcul peuvent alors avoir lieu comme envisagé ci-dessus.
[0076] Dans le cas où des calculateurs intégrés aux amplificateurs 16 sont assez performants,
le calculateur 26 peut transmettre aux amplificateurs 16 les paramètres des fonctions
paramétrées L(θ), au lieu des vecteurs V
N, ce qui permet la génération des consignes au niveau des amplificateurs 16 de manière
plus précise. Dans ce cas également, un ensemble de données de consignes est fourni,
pour chaque duite et chaque actionneur, par l'amplificateur 16 associé à chaque actionneur
6.
1. Procédé de commande des actionneurs électriques (6) d'un dispositif de formation de
la foule sur un métier à tisser (2) dans lequel un ensemble de données de consigne
(V
N) est généré, pour chaque duite (N) et chaque actionneur ou groupe d'actionneurs,
en tenant compte des paramètres de foule prédéterminés (D
1),
caractérisé en ce qu'il comprend, pour une duite (N) et un actionneur (6) ou groupe d'actionneurs donnés,
des étapes constituant à :
a) déterminer (101), en fonction des paramètres de foule (D1), des points remarquables (P1-P5) d'un profil de mouvement d'une lisse entraînée par l'actionneur (6) ou le groupe
d'actionneurs, au moins pour la duite donnée (N), la duite précédente (N-1) et la
duite suivante (N+1) ;
b) déterminer (102) une fonction paramétrée (fk) d'approximation du profil de mouvement qui passe par certains points remarquables
(P1, P2, P3), au moins pour la duite donnée (N), la duite précédente (N-1) et la duite suivante
(N+1) ;
c) calculer (105) au moins quatre accélérations, à savoir :
- une première accélération (γND) de la lisse au début de son mouvement (θ1) à partir de la fonction d'approximation (fN) déterminée à l'étape b) pour la duite donnée (N),
- une deuxième accélération (γNF) de la lisse à la fin de son mouvement (θ2) à partir de la fonction d'approximation (fN) déterminée à l'étape b) pour la duite donnée (N),
- une troisième accélération (γ(N-1)F) de la lisse à la fin de son mouvement (θ2) à partir de la fonction d'approximation (fN-1) déterminée à l'étape b) pour la duite précédente (N-1),
- une quatrième accélération (γ(N+1)D) de la lisse au début de son mouvement (θ1) à partir de la fonction d'approximation (fN+1) déterminée à l'étape b) pour la duite suivante (N+1),
d) calculer (106) une cinquième accélération (γN-1/N) en fonction des première et troisième accélérations, et une sixième accélération
(γN/N+1), en fonction des deuxième et quatrième accélérations ;
e) déterminer (108, 110) une loi de mouvement (y = L(θ)) de la lisse pour la duite
donnée (N), dont le profil passe par certains points remarquables (P1-P3) et telle que l'accélération de la lisse au début de son mouvement est égale à la
cinquième accélération (γN-1/N) et que l'accélération de la lisse à la fin de son mouvement est égale à la sixième
accélération (γN/N+1) ;
f) générer (111) l'ensemble de données de consigne (VN), pour la duite donnée (N) et pour l'actionneur (6) ou le groupe d'actionneurs, à
partir de la loi de mouvement (y = L(θ)) déterminée à l'étape e).
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que la cinquième accélération (γN-1/N) est égale à la moyenne des première et troisième accélérations (γND, γ(N-1)F) et la sixième accélération (γN/N+1) est égale à la moyenne des deuxième et quatrième accélérations (γNF, γ(N+1)D).
3. Procédé selon l'une des revendications 1 ou 2,
caractérisé en ce qu'il comprend des étapes antérieures à l'étape e) et consistant à :
g) déterminer (107) le type de séquence de mouvement de la lisse sur la duite précédente
(N-1), la duite donnée (N) et la duite suivante (N+1), au sein d'un groupe de huit
mouvements type (AAA, AAM, AMA, AMM, MAA, MAM, MMA, MMM) ;
h) si le type de séquence de mouvement (AMA, AMM, MMA) déterminé à l'étape g) est
tel que la lisse est déplacée pour la duite donnée, entre deux positions (0, 1) situées
respectivement de part et d'autre d'un plan médian (PM) de la foule, et que la lisse n'est pas déplacée entre ces deux portions pour la
duite précédente (N-1) et/ou la duite suivante (N+1), déterminer (109) au moins un
paramètre (Δθ, Δ'θ) d'étalement du mouvement de la lisse en tenant compte de certains
au moins des points remarquables (P4, P5) ;
i) lorsque le paramètre d'étalement a été déterminé, déterminer (109) au moins un
nouveau point remarquable (P'1, P'2), en fonction des paramètres de foule (D1) et du paramètre d'étalement (Δθ)
et
en ce que, lors de l'étape e), la loi de mouvement (y = L(θ)) est déterminée (110) en tenant
compte du nouveau point remarquable (P'
1, P'
2) et du paramètre d'étalement (Δθ).
4. Procédé selon la revendication 3, caractérisé en ce que lors de l'étape h), le paramètre d'étalement (Δθ) est déterminé par tests successifs
de l'influence de ce paramètre sur la compatibilité d'une loi de mouvement avec au
moins un point remarquable (P4, P5).
5. Procédé selon la revendication 4, caractérisé en ce que la compatibilité du paramètre d'étalement (Δθ) avec la loi de mouvement est testée
avec un ou plusieurs points remarquables (P4, P5) représentatifs d'une géométrie d'ouverture de foule, pour la duite (N) et l'actionneur
(6) ou le groupe d'actionneurs concernés.
6. Procédé selon l'une des revendications 3 à 5, caractérisé en ce que le paramètre d'étalement (Δθ) est représentatif de la portion supérieure à 360° de
l'amplitude angulaire (Aθ), par rapport à la rotation de l'arbre métier, sur laquelle
a lieu le déplacement de la lisse pour la duite donnée (N).
7. Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que des données (D1) représentatives des paramètres de foule sont stockées dans une mémoire dynamique
(30) à laquelle il est accédé lors de l'étape a) et en ce que ces données sont modifiables en cours de tissage.
8. Procédé selon l'une des revendications précédentes,
caractérisé en ce que lors de l'étape b), on détermine également une fonction paramétrée (f
k) d'approximation du profil de mouvement qui passe par certains points remarquables
pour une duite (N-2) précédant de deux coups la duite donnée (N) et une duite (N+2)
suivant de deux coups la duite donnée,
en ce que, lors de l'étape c), on calcule également :
- une septième accélération (γ(N-1)D) de la lisse au début de son mouvement (θ1) à partir de la fonction d'approximation (fN-1) déterminée à l'étape b) pour la duite précédente,
- une huitième accélération (γ(N+1)F) de la lisse à la fin de son mouvement (θ2) à partir de la fonction d'approximation (fN+1) déterminée à l'étape b) pour la duite suivante,
- une neuvième accélération (γ(N-2)F) de la lisse à la fin de son mouvement (θd à partir de la fonction d'approximation (fN-2) déterminée à l'étape b) pour la duite précédant la duite précédente (N-2),
- une dixième accélération (γ(N+2)D) de la lisse au début de son mouvement (θ1) à partir de la fonction d'approximation (fN+2) déterminée à l'étape b) pour la duite suivant la duite suivante (N+2),
en ce qu'on calcule une onzième accélération (γ
N-2/N-1), en fonction des septième et neuvième accélérations et une douzième accélération
(γ
N+1/N+2) en fonction des huitième et dixième accélérations et
en ce que, lors de l'étape e), on détermine (108, 110) la loi de mouvement (y=L(θ)) de la lisse
pour la duite donnée de telle sorte que l'accélération de la lisse pour la duite précédente
(N-1) en début de mouvement est égale à la onzième accélération (γ
N-2/N-1) et que l'accélération de la lisse pour la duite suivante (N+1) à la fin de son mouvement
est égale à la douzième accélération (γ
N+1/N+2).
9. Procédé selon l'une des revendications précédentes,
caractérisé en ce qu'il comprend des étapes antérieures à l'étape c) et consistant à :
j) vérifier (103) la compatibilité de la fonction d'approximation (fk) avec des points remarquables (P4, P5) représentatifs d'une géométrie d'ouverture de foule pour au moins la duite donnée
(N), la duite précédente (N-1) et la duite suivante (N+1), et
k) en cas d'incompatibilité détectée à l'étape j), imposer (104) ces points remarquables
(P4, P5) comme points de passage de la fonction d'approximation (fk).
10. Procédé selon l'une des revendications précédentes,
caractérisé en ce que la fonction paramétrée (f
k) et/ou la loi de mouvement (L) s'exprime sous la forme

avec θ égal à l'angle du métier dans son cycle, m entier supérieur ou égal à 1 et
a
i constantes,
m étant de préférence inférieur ou égal à 6.