[0001] La présente invention concerne un dispositif mécanique de commande séquentielle d'au
moins deux levées d'un mécanisme horloger, lequel comporte des moyens moteurs et des
moyens de déclenchement pour commander l'activation d'au moins une première levée
et une seconde levée qui sont agencées pour coopérer chacune avec une piste d'une
surface de contact que comporte ledit dispositif, ladite surface de contact étant
mobile sous l'action de moyens moteurs pour transmettre de l'énergie auxdites levées
sous forme de couple, selon une séquence imposée par lesdites pistes où chacune des
levées passe successivement d'un premier niveau de consommation de couple à un second
niveau de consommation de couple supérieur audit premier niveau au cours d'une première
phase de croissance où ladite levée emmagasine de l'énergie, puis dudit second niveau
audit premier niveau au cours d'une seconde phase de décroissance dans laquelle ladite
levée transmet de l'énergie à un mécanisme d'utilisation de ladite énergie, séquence
dans laquelle ladite première levée transmet complètement l'énergie qu'elle a accumulée
à un mécanisme d'utilisation de ladite énergie avant ou au plus tard au moment où
ladite seconde levée transmet complètement l'énergie qu'elle a accumulée à un mécanisme
d'utilisation.
[0002] L'invention concerne encore un mécanisme de sonnerie comportant au moins une roue
de sonnerie utilisant une partie de l'énergie fournie par une source d'énergie pour
actionner au moins un marteau sur au moins un timbre, par action d'une dent ou d'une
came que comporte ladite roue de sonnerie sur ledit marteau, et comportant au moins
un tel dispositif de commande.
[0003] L'invention concerne encore une pièce d'horlogerie comportant au moins un tel dispositif
de commande.
[0004] L'invention se place dans le domaine des mécanismes pour pièces d'horlogerie, consommateurs
d'énergie pour des affichages auditifs ou visuels, comme en particulier des mécanismes
de sonnerie ou de quantième.
[0005] En particulier, un problème récurrent des mécanismes de sonnerie est la gestion de
la source d'énergie utilisée pour la sonnerie proprement dite. Outre une consommation
d'énergie élevée pour l'armage du ou des marteaux, il faut faire face, dans certains
types de sonneries, à des pics de consommation instantanée de couple, qui obligent
souvent à surdimensionner les sources d'énergie.
[0006] Des pièces d'horlogerie à mécanisme de sonnerie perfectionné sont connues depuis
longtemps, en particulier dans le domaine des montres dites compliquées telles que
les montres à répétition ou les montres à grande sonnerie. Pour une bonne compréhension
de l'état de la technique dans le domaine des montres compliquées, on pourra se reporter
à l'ouvrage de
François Lecoultre intitulé "Les montres compliquées" (ISBN 2-88175-000-1), qui comporte notamment plusieurs chapitres relatifs aux montres équipées d'un mécanisme
de sonnerie (pages 97 à 205).
[0007] L'invention se propose de résoudre le problème des pics de consommation de couple
en proposant un dispositif mécanique de commande séquentielle d'au moins deux levées
d'un mécanisme horloger, agencé pour éviter des pics de consommation de couple fourni
par des moyens moteurs par le cumul des consommations de couple de chacune des levées,
qui transmettent de l'énergie reçue des moyens moteurs par l'intermédiaire de ce dispositif,
sous forme de couple, à un ou des mécanismes d'utilisation de cette énergie, comme
un mécanisme de sonnerie, ou de quantième, ou autre.
[0008] A cet effet, l'invention concerne un dispositif mécanique de commande séquentielle
d'au moins deux levées d'un mécanisme horloger, lequel comporte des moyens moteurs
et des moyens de déclenchement pour commander l'activation d'au moins une première
levée et une seconde levée qui sont agencées pour coopérer chacune avec une piste
d'une surface de contact que comporte ledit dispositif, ladite surface de contact
étant mobile sous l'action de moyens moteurs pour transmettre de l'énergie auxdites
levées sous forme de couple, selon une séquence imposée par lesdites pistes où chacune
des levées passe successivement d'un premier niveau de consommation de couple à un
second niveau de consommation de couple supérieur audit premier niveau au cours d'une
première phase de croissance où ladite levée emmagasine de l'énergie, puis dudit second
niveau audit premier niveau au cours d'une seconde phase de décroissance dans laquelle
ladite levée transmet de l'énergie à un mécanisme d'utilisation de ladite énergie,
séquence dans laquelle ladite première levée transmet complètement l'énergie qu'elle
a accumulée à un mécanisme d'utilisation de ladite énergie avant ou au plus tard au
moment où ladite seconde levée transmet complètement l'énergie qu'elle a accumulée
à un mécanisme d'utilisation, caractérisé en ce que ledit dispositif de commande comporte
des moyens de retardement agencés pour créer, au cours de la seconde phase de décroissance
de ladite première levée, au moins un palier de stabilisation à un troisième niveau
de consommation de couple intermédiaire entre ledit premier niveau et ledit second
niveau de consommation de couple de ladite première levée, pour éviter un pic de consommation
de couple par le cumul des consommations de couple de chacune desdites levées.
[0009] Selon une caractéristique de l'invention, ladite surface de contact définit ladite
séquence de façon à effectuer ledit palier de stabilisation de consommation de couple
de ladite première levée pendant la première phase de croissance de ladite seconde
levée.
[0010] L'invention concerne encore un mécanisme de sonnerie comportant au moins une roue
de sonnerie utilisant une partie de l'énergie fournie par une source d'énergie pour
actionner au moins un marteau sur au moins un timbre, par action d'une dent ou d'une
came que comporte ladite roue de sonnerie sur ledit marteau, et comportant au moins
un tel dispositif de commande.
[0011] L'invention concerne encore une pièce d'horlogerie comportant au moins un tel dispositif
de commande.
[0012] L'invention présente l'avantage de permettre un dimensionnement au plus juste des
sources d'énergie telles que barillets ou similaires, utilisées pour des mécanismes
tels que des mécanismes de sonnerie. Elle permet aussi d'assurer, selon le cas, ou
bien la synchronisation entre certains événements comme dans un mécanisme de quantième
instantané, ou bien le décalage temporel souhaité comme dans une sonnerie ding-dong,
avec la meilleure gestion énergétique possible. L'invention permet de maintenir le
niveau cumulé de couple consommé par les complications à un niveau raisonnable. Les
contraintes exercées sur la structure, notamment sur les platines, sont de ce fait
moindres, et la bonne tenue dans le temps de la pièce d'horlogerie n'en est que meilleure.
Le fait de lisser la courbe de consommation de couple cumulé a une influence directe
sur les réglages, qui en sont grandement facilités.
[0013] D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention ressortiront plus
clairement de la description détaillée qui suit d'un exemple de réalisation du mécanisme
de correction selon l'invention, cet exemple étant donné à titre purement illustratif
et non limitatif seulement en liaison avec le dessin annexé sur lequel:
- la figure 1 est une représentation schématisée, partielle, en vue en plan, d'un mécanisme
de sonnerie pour pièce d'horlogerie comportant une roue de sonnerie à deux pistes
de dents pointues, pour actionner deux levées actionnant chacune un marteau pour percuter
un timbre, et réaliser des sonneries de type ding-dong en séquence ;
- la figure 2 est une représentation similaire à la figure 1, d'un mécanisme de sonnerie
incorporant un dispositif mécanique de commande séquentielle d'au moins deux levées
selon l'invention, où l'une des pistes comporte des dents spéciales pour décaler dans
le temps l'armage d'un des marteaux, et le garder armé jusqu'à son déclenchement;
- la figure 3 est un diagramme représentant, en ordonnée la consommation de couple par
chacune des dents de la roue de sonnerie de la figure 1, et leur cumul instantané,
en fonction de la position angulaire de la roue de sonnerie en abscisse, et montrant
l'étendue de la variation de la courbe de cumul pendant l'exécution de la sonnerie
;
- la figure 4 est un diagramme similaire à la figure 3, représentant les consommations
de couple des dents de la roue de sonnerie de la figure 2 selon l'invention, et montrant
le lissage, à un niveau moyen, de la courbe de cumul pendant l'exécution de la sonnerie
;
- la figure 5 est une représentation schématisée, partielle, en vue en plan, d'une dent
d'une première piste de la roue de sonnerie de la figure 2 selon l'invention ;
- la figure 6 est une représentation analogue à la figure 5 d'une dent de la figure
1, ou d'une dent d'une autre piste de la roue de sonnerie de la figure 2 ;
- la figure 7 est une représentation analogue à la figure 5 d'une dent d'une autre piste
de la roue de sonnerie de la figure 2, dans une variante de réalisation.
[0014] L'invention se place dans le domaine des mécanismes pour pièces d'horlogerie, consommateurs
d'énergie pour des affichages auditifs ou visuels, comme en particulier des mécanismes
de sonnerie ou de quantième.
[0015] L'invention concerne un dispositif mécanique 100 de commande séquentielle d'au moins
deux levées pour un mécanisme horloger.
[0016] Ce mécanisme horloger est du type qui comporte des moyens moteurs, tels qu'un barillet
ou similaire, et des moyens de déclenchement 3 pour commander l'activation d'au moins
une première levée 1 et une seconde levée 2, qui sont agencées pour transmettre de
l'énergie, reçue des moyens moteurs par l'intermédiaire du dispositif 100, à un mécanisme
d'utilisation de cette énergie.
[0017] La présente description est illustrée pour le cas de l'actionnement de deux levées,
mais on comprend que l'invention s'applique exactement de la même façon pour un nombre
de levées supérieur à deux.
[0018] Ces levées 1 et 2 sont agencées pour coopérer chacune avec une piste, respectivement
301 et 302, que comporte une surface de contact 10, que comporte le dispositif 100.
Cette surface de contact 10 définit, grâce à ces pistes à raison d'une piste par levée,
la séquence des mouvements imposés aux différentes levées. La surface de contact 10
est mobile sous l'action des moyens moteurs du mécanisme horloger, ou encore de moyens
moteurs annexes que peut comporter le dispositif 100. En effet, le dispositif 100
peut être conçu comme un ensemble additionnel juxtaposable à un mouvement existant.
La première levée 1 et la seconde levée 2 reçoivent de l'énergie fournie par la surface
de contact 10, sous forme de couple, selon une séquence imposée par les pistes 301
et 302 de la surface de contact 10. Dans cette séquence, chacune des levées 1, respectivement
2, passe successivement d'un premier niveau de consommation de couple 11, respectivement
21, qui est de préférence bas ou nul, à un second niveau de consommation de couple
12, respectivement 22, qui est supérieur au premier niveau 11, respectivement 21,
au cours d'une première phase de croissance 14, respectivement 24, où elle emmagasine
de l'énergie sous forme de couple, puis du second niveau 12, respectivement 22, au
premier niveau 11, respectivement 21, au cours d'une seconde phase de décroissance
15, respectivement 25, dans laquelle elle transmet de l'énergie à un mécanisme d'utilisation
de cette énergie. Lors de cette séquence, la première levée 1 transmet complètement
l'énergie qu'elle a accumulée à un mécanisme d'utilisation de cette énergie avant
ou au plus tard au moment où la seconde levée 2 transmet complètement l'énergie qu'elle
a accumulée à un mécanisme d'utilisation.
[0019] Selon l'invention, ce dispositif de commande 100 comporte des moyens de retardement
4 agencés pour créer, au cours de la seconde phase de décroissance 15 de la première
levée 1, au moins un palier de stabilisation 16 à un troisième niveau 13 de consommation
de couple intermédiaire entre le premier niveau 11 et le second niveau 12 de consommation
de couple de la première levée 1, pour éviter un pic de consommation de couple par
le cumul des consommations de couple de chacune des levées.
[0020] Dans un mode de réalisation préféré de l'invention, la surface de contact 10 définit
la séquence de façon à effectuer le palier de stabilisation 16 de consommation de
couple de la première levée 1 pendant la première phase de croissance 24 de la seconde
levée 2.
[0021] De façon préférée, la surface de contact 10 définit la séquence de façon à commander,
après la seconde phase de décroissance 15 de consommation de couple de la première
levée 1, le démarrage d'une nouvelle première phase de croissance 14 pour une nouvelle
manoeuvre de la première levée 1, avant que la seconde phase de décroissance 25 de
consommation de couple de la seconde levée 2 ne soit achevée.
[0022] De façon préférée, la surface de contact 10 définit la séquence de façon à commander,
après l'achèvement de la première phase de croissance 14 de consommation de couple
de la première levée 1, le démarrage de la première phase de croissance 24 de consommation
de couple de la seconde levée 2.
[0023] La nature des moyens de retardement 4 dépend des mécanismes utilisés. La présente
description décrit plus particulièrement le cas où la surface de contact 10 est un
ensemble de pistes de cames à la périphérie d'une roue, ce qui est la configuration
la plus courante en horlogerie. Mais l'invention s'applique exactement de la même
façon si le support géométrique de la surface de contact 10 est d'une autre nature
géométrique, par exemple un support linéaire, la surface de contact 10 pouvant alors
prendre la forme d'une crémaillère ou d'un ensemble de crémaillères accolées, ou encore
un secteur avec une géométrie particulière, par exemple elliptique, comportant des
pistes de cames ou de dents, ou autre.
[0024] De la même façon, l'invention est décrite pour une surface de contact 10 qui comporte
des éléments saillants faisant cames pour actionner des levées, mais elle peut tout
aussi bien être mise en oeuvre avec des éléments rentrants, les cames étant alors
constituées par des creux ou des gorges le long d'un profil.
[0025] Les figures illustrent un exemple particulier d'utilisation de l'invention, relatif
à un mécanisme de sonnerie. Les figures 1 et 3 illustrent un état de la technique
connu, notamment des réalisations MONTRES BREGUET. La surface de contact 10 est en
périphérie d'une roue de sonnerie 30 entraînée par les moyens moteurs du mécanisme
horloger, et pilote la séquence des mouvements des première levée 1 et seconde levée
2 qui sont montées pivotantes chacune autour d'un axe parallèle à celui de la roue
30 et extérieur à cette dernière, par une première piste 301 comportant au moins une
première came de commande 31 pour la manoeuvre de la première levée 1, et par une
seconde piste 302 distincte de la première piste 301 comportant au moins une seconde
came de commande 32 pour la manoeuvre de la seconde levée 2. Ces cames de commande
31 et 32 sont réalisées sous forme de dents pointues, tel que visible sur la figure
6.
[0026] Pour une sonnerie séquentielle de type ding-dong, ici répétée trois fois dans l'exemple
des figures 1 et 3, on voit sur le diagramme de la figure 3 sur la représentation
en pointillé que, partant d'un état de repos à un premier niveau 11 faible ou nul
de consommation de couple de la première dent 31 ding, on arme la première levée 1
à partir d'une position angulaire de 8° dans l'exemple de la figure 3, la consommation
de couple de cette levée 1 croît jusqu'au second niveau de couple 12, qui constitue
son niveau maximal, vers 13°. Ce couple chute vers 15°, quand la levée 1 est lâchée
et libère son énergie transmise au premier marteau 7, pour percuter le premier timbre,
ou gong, 71. La consommation retombe alors au premier niveau 11, jusqu'au réarmement
vers 20°, où la séquence se répète, puis vers 32°, où la séquence se répète encore.
[0027] De façon analogue, partant d'un état de repos à un premier niveau 21 faible ou nul
de consommation de couple de la seconde dent 32 dong, on arme la seconde levée 2 à
partir d'une position angulaire de 13° dans l'exemple de la figure 3 sur la représentation
en trait interrompu, la consommation de couple de cette levée 2 croît jusqu'au second
niveau de couple 22, qui constitue son niveau maximal, vers 18°. Ce couple chute vers
19°, quand la levée 2 est lâchée et libère son énergie transmise au second marteau
8, pour percuter le second timbre, ou gong, 81. La consommation retombe alors au premier
niveau 21, jusqu'au réarmement vers 26°, où la séquence se répète, puis vers 39°,
où la séquence se répète encore.
[0028] On voit sur la figure 3 que la courbe en trait mixte représentative du cumul de consommation
de couple connaît des variations importantes, avec un pic élevé vers 15°/ 27°/39°,
et un niveau très bas vers 20°/32°/44°. Dans cet exemple, le second niveau maxi 12
correspondant à la première levée 1 du premier marteau 7 ding « aigues » est de 200g.mm,
et le second niveau maxi 22 correspondant à la seconde levée 2 du second marteau 8
dong « graves » est de 150g.mm. Le niveau maximal de la courbe résultante est de 300
g.mm, et est donc seulement légèrement inférieur à la somme des couples maxi qui est
de 350 g.mm.
[0029] Lorsqu'un mécanisme de sonnerie sonne ainsi, sur deux marteaux, deux coups proches,
il est avantageux d'armer les deux marteaux successivement plutôt que simultanément.
L'invention met en oeuvre un décalage de l'armage d'un des marteaux dans le temps,
en élargissant la dent correspondante, et en maintenant ce marteau armé jusqu'au déclenchement.
[0030] Selon l'invention, dans un mode particulier de réalisation visible sur les figures
2, 4 et 5, la surface de contact 10 est en périphérie d'une roue 30 entraînée par
les moyens moteurs du mécanisme horloger, ou par des moyens moteurs que comporte le
dispositif 100. Dans le cas particulier d'un mécanisme de sonnerie et des figures
2 et 4, la roue 30 est une roue de sonnerie.
[0031] La surface de contact 10 pilote la séquence des mouvements des première levée 1 et
seconde levée 2 qui sont montées pivotantes chacune autour d'un axe parallèle à celui
de la roue 30 et extérieur à cette dernière. Ce pilotage se fait par une première
piste 301 comportant au moins une première came de commande 31 pour la manoeuvre de
la première levée 1, et par une seconde piste 302 distincte de la première piste 301
comportant au moins une seconde came de commande 32 pour la manoeuvre de la seconde
levée 2. L'exemple de la figure 4 montre, sur la première piste 301, trois cames 31
sous forme de dents, pour commander trois sons ding, et, sur la seconde piste 302,
trois cames 32 sous forme de dents, pour commander trois sons dong. L'agencement de
la surface de contact 10 définit le déphasage entre les sons ding et les sons dong,
ainsi que l'intervalle de temps entre deux ding-dong consécutifs. Dans cet exemple,
chaque séquence de sonnerie déroule trois ding-dong à la suite, et la roue 30 de l'exemple
de la figure 4 comporte six groupes de cames exécutant chacun ces trois ding-dong.
L'arrêt entre une séquence de trois ding-dong et la suivante est réalisée par exemple
par un mécanisme à ancre, non représenté sur la figure, commandé par les moyens de
déclenchement 3 du mécanisme horloger, par exemple une minuterie ou similaire.
[0032] Selon l'invention, la première came de commande 31 comporte une surface de retardement
40 qui constitue les moyens de retardement 4, ou du moins une partie d'entre eux s'ils
sont multiples. Dans l'exemple de réalisation de la figure 4, la surface de retardement
40 est constituée par un secteur cylindrique dont l'axe est confondu avec celui de
la roue 30 et constitue le plus grand diamètre de cette dernière dans la zone de débattement
des première levée 1 et seconde levée 2 ou bien par une surface plane sensiblement
tangente à un tel secteur cylindrique. D'autres modes de réalisation et notamment
avec d'autres profils sont évidemment possibles sans s'écarter du coeur de l'invention.
[0033] La surface de contact 10 comporte au moins une première came de commande 31 pour
la manoeuvre de la première levée 1 et au moins une seconde came de commande 32 pour
la manoeuvre de la seconde levée 2. Chaque came de commande 31, respectivement 32,
comporte une première rampe 310, respectivement 311, pour la première phase de croissance
14, respectivement 24, et une seconde rampe 320, respectivement 321, pour au moins
la fin de la seconde phase de décroissance 15, respectivement 25. Selon l'invention,
au moins la première came de commande 31 comporte, entre la première rampe 310 et
la seconde rampe 320, une surface intermédiaire 401 constituant les moyens de retardement
4.
[0034] Dans une version particulière non représentée sur les figures, chaque came de commande
31, respectivement 32, comporte, entre la première rampe 310, respectivement 311 et
la seconde rampe 320, respectivement 321, une surface intermédiaire 401, respectivement
402, constituant des moyens de retardement 4. Cette configuration peut être utile
pour, à la fois tirer bénéfice de l'économie de couple cumulé réalisée grâce à l'agencement
de la première dent 31 avec la surface intermédiaire 401, et ajuster à une valeur
déterminée l'écart temporel entre les sons ding et dong, en décalant cette seconde
sonnerie grâce à la seconde surface intermédiaire 402 telle que visible sur la figure
7.
[0035] On voit sur le diagramme de la figure 4 qui correspond à la réalisation selon l'invention
que, partant d'un état de repos à un premier niveau 11 faible ou nul de consommation
de couple de la première dent 31 ding, on arme la première levée 1 à partir d'une
position angulaire de 5° dans cet exemple, la consommation de couple de cette levée
1 croît jusqu'au second niveau de couple 12, qui constitue son niveau maximal, vers
13°.
[0036] Ce couple chute vers 14°, vers le palier de stabilisation 16 au niveau de couple
consommé 13, quand la levée 1 coopère avec la surface intermédiaire 401. En effet,
la levée 1, qui coopérait avec la première rampe 310 pendant la phase de croissance
de couple 14, vient alors sur la surface intermédiaire 401, et l'orientation de la
force résultante change, et donc le moment du couple change également. Le niveau de
couple intermédiaire 13 est un couple de maintien sur la dent, à ce stade la levée
1 a entièrement armé le marteau 7. Dans la version où la surface intermédiaire 401
est sur un rayon concentrique au centre de rotation, le couple est régulier. Naturellement,
il est possible de réaliser des dents à profil pour diminuer encore l'oscillation
du couple cumulé, mais on peut vérifier sur la figure 4, qui correspond à des résultats
expérimentaux, que le couple cumulé est régulier avec la solution très simple que
constitue un élargissement de la première dent, avec une surface extérieure cylindrique.
[0037] Plus tard, vers la valeur angulaire de 17°, quand la levée 1 est lâchée et libère
son énergie transmise au premier marteau 7, pour percuter le premier timbre, ou gong,
71, la consommation retombe alors au premier niveau 11, jusqu'au réarmement presque
immédiat dans cet exemple où la séquence se répète, puis vers 29°, où la séquence
se répète encore.
[0038] De façon analogue, partant d'un état de repos à un premier niveau 21 faible ou nul
de consommation de couple de la seconde dent 32 dong, on arme la seconde levée 2 à
partir d'une position angulaire de 13° dans l'exemple de la figure 4, la consommation
de couple de cette levée 2 croît jusqu'au second niveau de couple 22, qui constitue
son niveau maximal, vers 18°. Ce couple chute vers 19°, quand la levée 2 est lâchée
et libère son énergie transmise au second marteau 8, pour percuter le second timbre,
ou gong, 81. La consommation retombe alors au premier niveau 21, jusqu'au réarmement
vers 26°, où la séquence se répète, puis vers 37°, où la séquence se répète encore.
[0039] On voit sur la figure 4 que la courbe représentative du cumul de consommation de
couple connaît des variations faibles, échelonnées entre 130 et 250 g.mm, pendant
toute la séquence de sonnerie. Dans cet exemple, le second niveau maxi 12 correspondant
à la première levée 1 du premier marteau 7 ding « aigues » est de 215 g.mm, et le
second niveau maxi 22 correspondant à la seconde levée 2 du second marteau 8 dong
« graves » est de 155 g.mm. Le niveau maximal de la courbe résultante est de 250 g.mm,
et est donc très sensiblement inférieur à la somme des couples maxi qui est de 370
g.mm. On comprend que le niveau maxi de couple 22 correspondant à la seconde levée
pourrait être bien supérieur à ce qu'il est, sans beaucoup altérer la résultante,
puisque les consommations de couple des deux levées sont en quelque sorte en opposition
de phase grâce au palier retardateur sur la première dent.
[0040] Ainsi, le couple pris par la sonnerie ne comporte pas de pics importants dûs à l'addition
des couples des deux marteaux.
[0041] On atteint ainsi le but, qui est d'avoir un couple lissé avec un delta le plus faible
possible, ce qui permet d'avoir moins de problèmes pour bien réguler la sonnerie dans
ce cas de figure.
[0042] En somme, dans la version propre à un mécanisme de sonnerie, la surface de contact
10 est située en périphérie d'une roue 30 de sonnerie, et les première levée 1 et
seconde levée 2 sont agencées pour actionner chacune au moins un marteau 7 , respectivement
8, sur au moins un timbre ou gong 71 , respectivement 81, par action d'autant de dents
31, respectivement 32 que comporte la roue de sonnerie 30 et qui constituent, complétées
par des plages intermédiaires sans contact avec les première levée 1 et seconde levée
2, la surface de contact 10. Les marteaux peuvent aussi percuter un clavier ou similaire.
[0043] Dans une autre application où l'invention montre aussi tout son intérêt, la surface
de contact 10 arme successivement au moins une première levée 1 et une seconde levée
2 que comportent des bascules d'un mécanisme de quantième, ou qui commandent le mouvement
de telles bascules.
[0044] De façon préférée, ce mécanisme de quantième est alors un mécanisme de quantième
instantané qui comporte plusieurs bascules, qui sont armées successivement par différentes
levées, et qui sautent simultanément.
[0045] L'invention concerne encore un mécanisme de sonnerie comportant au moins une roue
de sonnerie utilisant une partie de l'énergie fournie par une source d'énergie pour
actionner au moins un marteau sur au moins un timbre, par action d'une dent ou d'une
came que comporte ladite roue de sonnerie sur ledit marteau, et comportant au moins
un dispositif de commande.
[0046] L'invention concerne encore un mécanisme de quantième comportant des bascules manoeuvrées
par un tel dispositif 100.
[0047] L'invention concerne encore une pièce d'horlogerie comportant au moins un tel dispositif
de commande 100.
[0048] L'invention concerne encore une pièce d'horlogerie comportant au moins un dispositif
de commande 100, pour la régulation du couple consommé par un mécanisme de sonnerie
que comporte cette pièce d'horlogerie.
[0049] L'invention concerne encore une telle pièce d'horlogerie où le mécanisme de sonnerie
est un mécanisme de sonnerie de répétition minutes.
[0050] L'invention concerne encore une pièce d'horlogerie comportant au moins un dispositif
de commande 100, pour la régulation du couple consommé par un mécanisme de quantième
que comporte la pièce.
1. Dispositif mécanique (100) de commande séquentielle d'au moins deux levées d'un mécanisme
horloger, lequel comporte des moyens moteurs et des moyens de déclenchement (3) pour
commander l'activation d'au moins une première levée (1) et une seconde levée (2)
qui sont agencées pour coopérer chacune avec une piste (301 ; 302) d'une surface de
contact (10) que comporte ledit dispositif (100), ladite surface de contact (10) étant
mobile sous l'action de moyens moteurs pour transmettre de l'énergie auxdites levées
sous forme de couple, selon une séquence imposée par lesdites pistes (301 ; 302) où
chacune des levées (1; 2) passe successivement d'un premier niveau (11; 21) de consommation
de couple à un second niveau (12; 22) de consommation de couple supérieur audit premier
niveau (11; 21) au cours d'une première phase de croissance (14; 24) où ladite levée
emmagasine de l'énergie, puis dudit second niveau (12; 22) audit premier niveau (11;
21) au cours d'une seconde phase de décroissance (15; 25) dans laquelle ladite levée
transmet de l'énergie à un mécanisme d'utilisation de ladite énergie, séquence dans
laquelle ladite première levée (1) transmet complètement l'énergie qu'elle a accumulée
à un mécanisme d'utilisation de ladite énergie avant ou au plus tard au moment où
ladite seconde levée (2) transmet complètement l'énergie qu'elle a accumulée à un
mécanisme d'utilisation, caractérisé en ce que ledit dispositif de commande (100) comporte des moyens de retardement (4) agencés
pour créer, au cours de la seconde phase de décroissance (15) de ladite première levée
(1), au moins un palier de stabilisation (16) à un troisième niveau (13) de consommation
de couple intermédiaire entre ledit premier niveau (11) et ledit second niveau (12)
de consommation de couple de ladite première levée (1), pour éviter un pic de consommation
de couple par le cumul des consommations de couple de chacune desdites levées.
2. Dispositif de commande (100) selon la revendication 1, caractérisé en ce que ladite surface de contact (10) définit ladite séquence de façon à effectuer ledit
palier de stabilisation (16) de consommation de couple de ladite première levée (1)
pendant la première phase de croissance (24) de ladite seconde levée (2).
3. Dispositif de commande (100) selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que ladite surface de contact (10) définit ladite séquence de façon à commander, après
ladite seconde phase de décroissance (15) de consommation de couple de ladite première
levée (1), le démarrage d'une nouvelle première phase de croissance (14) pour une
nouvelle manoeuvre de ladite première levée (1), avant que ladite seconde phase de
décroissance (25) de consommation de couple de ladite seconde levée (2) ne soit achevée.
4. Dispositif de commande (100) selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que ladite surface de contact (10) définit ladite séquence de façon à commander, après
l'achèvement de ladite première phase de croissance (14) de consommation de couple
de ladite première levée (1), le démarrage de la première phase de croissance (24)
de consommation de couple de ladite seconde levée (2).
5. Dispositif de commande (100) selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que ladite surface de contact (10) est en périphérie d'une roue (30) entraînée par lesdits
moyens moteurs dudit mécanisme horloger ou par des moyens moteurs que comporte ledit
dispositif (100), et en ce qu'elle pilote ladite séquence des mouvements des première levée (1) et seconde levée
(2) qui sont montées pivotantes chacune autour d'un axe parallèle à celui de ladite
roue (30) et extérieur à cette dernière, par une première piste (301) comportant au
moins une première came de commande (31) pour la manoeuvre de ladite première levée
(1), et par une seconde piste (302) distincte de ladite première piste (301) comportant
au moins une seconde came de commande (32) pour la manoeuvre de ladite seconde levée
(2), ladite première came de commande (31) comportant une surface de retardement (40)
constituant lesdits moyens de retardement (4).
6. Dispositif de commande (100) selon la revendication précédente, caractérisé en ce que ladite surface de retardement (40) est constituée par un secteur cylindrique, dont
l'axe est confondu avec celui de ladite roue (30), et qui constitue le plus grand
diamètre de cette dernière dans la zone de débattement des première levée (1) et seconde
levée (2), ou bien par une surface plane sensiblement tangente à un tel secteur cylindrique.
7. Dispositif de commande (100) selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que ladite surface de contact (10) comporte au moins une première came de commande (31)
pour la manoeuvre de ladite première levée (1) et au moins une seconde came de commande
(32) pour la manoeuvre de ladite seconde levée (2), chaque dite came de commande (31;
32) comportant une première rampe (310; 311) pour ladite première phase de croissance
(14; 24) et une seconde rampe (320; 321) pour au moins la fin de ladite seconde phase
de décroissance (15; 25), et au moins ladite première came de commande (31) comportant,
entre ladite première rampe (310) et ladite seconde rampe (320), une surface intermédiaire
(401) constituant lesdits moyens de retardement (4).
8. Dispositif de commande (100) selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que ladite surface de contact (10) comporte au moins une première came de commande (31)
pour la manoeuvre de ladite première levée (1) et au moins une seconde came de commande
(32) pour la manoeuvre de ladite seconde levée (2), chaque dite came de commande (31;
32) comportant une première rampe (310; 311) pour ladite première phase de croissance
(14; 24) et une seconde rampe (320; 321) pour au moins la fin de ladite seconde phase
de décroissance (15; 25), et, entre ladite première rampe (310; 311) et ladite seconde
rampe (320; 321), une surface intermédiaire (401; 402) constituant lesdits moyens
de retardement (4).
9. Dispositif de commande (100) selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que ladite surface de contact (10) est mobile sous l'action de moyens moteurs que comporte
ledit dispositif (100).
10. Dispositif de commande (100) selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que ladite surface de contact (10) est située en périphérie d'une roue (30) de sonnerie,
et que les première levée (1) et seconde levée (2) sont agencées pour actionner chacune
au moins un marteau (7; 8) sur au moins un timbre (71; 81), par action d'autant de
dents (31; 32) que comporte ladite roue de sonnerie (30) et qui constituent, complétées
par des plages intermédiaires sans contact avec les première levée (1) et seconde
levée (2), ladite surface de contact (10).
11. Dispositif de commande selon l'une des revendications 1 à 9, caractérisé en ce que ladite surface de contact (10) arme successivement au moins une première levée (1)
et une seconde levée (2) que comportent des bascules d'un mécanisme de quantième,
ou qui commandent le mouvement de telles bascules.
12. Dispositif de commande (100) selon la revendication précédente, caractérisé en ce que ledit mécanisme de quantième est un mécanisme de quantième instantané qui comporte
plusieurs bascules armées successivement par différentes levées, et en ce que toutes les bascules sautent simultanément.
13. Mécanisme de sonnerie comportant au moins une roue de sonnerie utilisant une partie
de l'énergie fournie par une source d'énergie pour actionner au moins un marteau sur
au moins un timbre, par action d'une dent ou d'une came que comporte ladite roue de
sonnerie sur ledit marteau, et comportant au moins un dispositif de commande (100)
selon l'une des revendications 1 à 10.
14. Pièce d'horlogerie comportant au moins un dispositif de commande (100) selon l'une
des revendications 1 à 13.
15. Pièce d'horlogerie comportant au moins un dispositif de commande (100) selon l'une
des revendications 1 à 10, pour la régulation du couple consommé par un mécanisme
de sonnerie que comporte ladite pièce.
16. Pièce d'horlogerie selon la revendication précédente, caractérisée en ce que ledit mécanisme de sonnerie est un mécanisme de sonnerie de répétition minutes.
17. Pièce d'horlogerie comportant au moins un dispositif de commande (100) selon l'une
des revendications 11 ou 12, pour la régulation du couple consommé par un mécanisme
de quantième que comporte ladite pièce.