DOMAINE TECHNIQUE
[0001] L'invention concerne une chambre de coupure destinée à être utilisée dans un disjoncteur
à moyenne ou haute tension typiquement dans la gamme de 7.2 kV à 800 kV.
[0002] Par convention, on précise ici que la terminologie « disjoncteur à haute tension
» englobe les disjoncteurs qui peuvent classés dans la catégorie non normalisée ultra-haute
tension, i-e au-delà de 550 kV.
[0003] Une application particulière intéressante est l'utilisation dans un disjoncteur d'alternateur.
ART ANTÉRIEUR
[0004] Dans ces applications dans lesquelles il est nécessaire de pouvoir couper également
un courant de court-circuit élevé, typiquement de 40 kA voire plus, la conception
doit être prévue de sorte que les manoeuvres d'ouverture et de fermeture du disjoncteur
tripolaire puissent être réalisées uniquement au moyen de l'actionnement d'une commande
à mécanisme à faible énergie, usuellement une commande à mécanisme à accrochage de
ressort qui est implantée à l'extérieur des chambres de coupure.
[0005] Or, la masse et les dimensions (volumes) nécessaires aux pièces traversées par le
courant de court-circuit augmentent avec la valeur de ce dernier.
[0006] L'énergie de manoeuvre nécessaire à leurs déplacements pour couper le courant de
court-circuit augmente en conséquence jusqu'au point où il n'est plus possible d'utiliser
des commandes à mécanisme à faible énergie qui soient standards.
[0007] Les disjoncteurs moyenne et haute tension comprennent:
- une paire de contacts permanents dont au moins un est mobile sous l'action d'une tige
de manoeuvre auquel il est lié, pour se séparer mutuellement entre une position de
fermeture dans laquelle un courant nominal peut circuler à travers et une position
d'ouverture dans laquelle le courant est interrompu.
- une paire de contacts d'arc dont au moins un est mobile également sous l'action de
la tige de manoeuvre auquel il est lié; la course en translation du contact mobile
étant suffisamment élevée pour réaliser la coupure de courant quelle que soit sa valeur
et pour obtenir la tenue diélectrique du disjoncteur.
[0008] La vitesse de séparation entre les contacts est un des paramètres principaux pour
garantir la coupure et la tenue diélectrique du disjoncteur lors de son ouverture.
[0009] Par convention ici et dans le cadre de l'invention, on désigne par « contact», l'ensemble
d'un contact permanent, aussi appelé principal, constituant un contact électrique
(éventuellement avec son capot pare-effluve) par lequel transite le courant nominal
permanent et d'un contact d'arc sur lequel un arc électrique est établi lors d'une
coupure du courant.
[0010] Les chambres de coupure qui comprennent un contact mobile et un contact fixe sont
communément appelés «à simple mouvement ».
[0011] Pour réduire l'énergie de manoeuvre tout en augmentant la vitesse de séparation des
contacts lors notamment d'une coupure d'un disjoncteur, il a été proposé de concevoir
deux contacts mobiles l'un et l'autre simultanément, entraînés par l'intermédiaire
d'une seule tige de manoeuvre, la transmission d'un contact mobile à l'autre étant
réalisée par des moyens appropriés agencés dans la chambre de coupure.
[0012] Ainsi, les chambres de coupure qui comprennent deux contacts opposés et qui sont
simultanément mobiles l'un et l'autre sont communément appelés « à double mouvement
».
[0013] Parmi l'ensemble des chambres de coupure à double mouvement existantes, on peut citer
celles utilisant des systèmes d'engrenage, comme moyens de transmission pour séparer
mutuellement le premier et deuxième contact lors d'une coupure.
[0014] Ainsi, la demande de brevet
EP 0907195 divulgue une chambre de coupure dans laquelle l'ensemble mobile constitué par la
tige de manoeuvre 8 sous forme d'un tube, à laquelle est fixée le contact permanent
1, le contact d'arc 6 et la buse de soufflage, présente à sa périphérie deux crémaillères
32, 33 en engrènement chacune avec un pignon fixe 34, 35 lui-même en engrènement chacun
avec une crémaillère mobile 30, 31 fixée sur des tiges de déplacement 18, 19 fixées
à l'autre contact permanent 5 et d'arc 7. Ainsi, lorsque la tige de manoeuvre 8 est
déplacée en translation, l'engrènement réalisé permet un déplacement simultané en
sens opposé des contacts 1, 6 par rapport aux contacts 5, 7.
[0015] La demande de brevet
EP 1879207 divulgue également une chambre de coupure 1 à double mouvement, avec un contact 3
lié directement à la tige de manoeuvre et sur lequel la première crémaillère 8 est
réalisée, mais un seul pignon 6 fixé à un moyen de guidage 5b monobloc autour du contact
3, 3a l'autre moyen de guidage étant constitué par la deuxième crémaillère 7 vissée
dans la buse de soufflage 4 solidaire de l'autre contact 2, 2a.
[0016] Le brevet
US 6 229 109 concerne également une chambre de coupure à double mouvement dans laquelle un système
d'engrenage avec deux pignons fixes 5a, 5b sont en engrènement chacun d'une part à
l'intérieur avec les crémaillères 7a, 7b fixées sur le contact 3 d'arc et d'autre
part à l'extérieur avec les crémaillères intégrées dans les tiges de manoeuvre 4a,
4b. Ces dernières permettent la transmission du mouvement au contact d'arc 3. Le passage
du courant électrique s'effectue à travers la bride 8.
[0017] Toutes ces chambres de coupure à double mouvement selon l'état de l'art comprennent
un système de transmission permettant de réaliser un mouvement des contacts dans le
sens opposé. Or, elles ne permettent pas d'augmenter la vitesse absolue d'un des contacts
d'arc par rapport à la vitesse imposée par la commande de manoeuvre.
[0018] La demande de brevet
EP 0483840 divulgue, dans son mode de réalisation de la figure 2, une chambre de coupure avec
un contact d'arc mobile 3 sous la forme d'une tulipe qui est lié indirectement à à
la tige de manoeuvre 17 par un système d'engrènement à au moins un pignon 20, une
première crémaillère 21 agencée de manière fixe dans la chambre de coupure et une
deuxième crémaillère 4 fixée au contact mobile 3, la première 21 et deuxième 20 crémaillère
étant agencées diamétralement opposées l'une à l'autre par rapport au diamètre du
pignon. Les inconvénients majeurs de cette chambre de coupure sont les suivants:
- d'une part, le tube porte-contact permanent 8 est solidaire de la tige de manoeuvre
17 par l'intermédiaire du piston de soufflage 12, ce qui alourdit la masse de l'ensemble
mobile de la chambre et donc est préjudiciable à l'énergie de manoeuvre nécessaire
;
- d'autre part, du fait que le piston de soufflage 12 est solidaire de la tige de manoeuvre
17, la compression des gaz lors d'une coupure se fait toujours à la même vitesse que
celle de manoeuvre.
[0019] Le but de l'invention est ainsi de proposer une chambre de coupure qui ne présente
pas les inconvénients de l'art antérieur, et donc de proposer une solution qui permette
d'augmenter la vitesse absolue d'au moins un des contacts d'arc par rapport à vitesse
imposée par la commande de manoeuvre tout en utilisant une faible énergie de manoeuvre,
comme par exemple, en cas de coupure de courant de court-circuit élevés (≥ 40 kA).
EXPOSÉ DE L'INVENTION
[0020] Pour ce faire, l'invention a pour objet une chambre de coupure de courant pour disjoncteur
à moyenne ou haute tension s'étendant selon un axe longitudinal et comprenant :
- une paire de contacts permanents dont au moins un est mobile selon l'axe longitudinal
sous l'action d'une tige de manoeuvre auquel il est lié, pour se séparer mutuellement
entre une position de fermeture dans laquelle un courant nominal peut circuler à travers
et une position d'ouverture dans laquelle le courant est interrompu ;
- une paire de contacts d'arc dont au moins un est mobile selon l'axe longitudinal sous
l'action de la tige de manoeuvre auquel il est lié; la course en translation du(es)
contact(s) mobile(s) étant suffisamment élevée pour réaliser la coupure de courant
quelle que soit sa valeur et pour obtenir la tenue diélectrique du disjoncteur;
- une chambre de soufflage dont le volume est figé et qui débouche à l'intérieur de
la buse de soufflage pour amener le gaz de soufflage vers l'arc formé entre les contacts
lors d'une coupure ;
- une chambre de compression dont le volume varie et débouche dans la chambre de soufflage
sous l'action d'un piston de soufflage;
[0021] Selon l'invention, le au moins un contact d'arc mobile lié à la tige de manoeuvre
est lié indirectement à celle-ci par des moyens mécaniques de transmission adaptés
pour obtenir un rapport de vitesses en translation entre ledit contact mobile et la
tige de manoeuvre supérieur à 1 et le piston de soufflage est solidaire d'un contact
d'arc mobile et d'un contact d'arc permanent, le tube porte-contact d'amenée du courant
au contact permanent mobile étant fixe.
[0022] c On réduit ainsi l'énergie de manoeuvre en en doublant au minimum, la vitesse de
translation du contact mobile par rapport à la vitesse d'actionnement de la tige de
manoeuvre.
[0023] On précise ici que dans le cadre de l'invention, l'élément « tige de manoeuvre »
est l'élément de forme allongée qui est déplacé par la commande de manoeuvre et qui
est le plus proche physiquement, parmi tous les moyens mécaniques de manoeuvre, de
la chambre de coupure.
[0024] Lorsque la chambre de coupure selon l'invention comprend un seul contact mobile,
c'est-à-dire que lorsque la chambre constitue une chambre à simple mouvement, elle
peut être considérée comme une alternative avantageuse à une chambre de coupure à
double-mouvement, dans laquelle les deux contacts sont mobiles l'un et l'autre et
se déplacent simultanément en sens opposé.
[0025] En effet, à vitesse relative entre contacts d'arc identique, une chambre selon l'invention
à simple mouvement a une masse mobile inférieure à une chambre à double mouvement
selon l'état de l'art, c'est-à-dire avec un des contacts d'arc lié directement à la
tige de manoeuvre et donc elle nécessite une énergie de manoeuvre réduite.
[0026] Autrement dit, en comparaison avec une chambre à double mouvement selon l'état de
l'art, doubler la vitesse du contact d'arc mobile d'une chambre à simple mouvement
grâce aux moyens mécaniques de transmission avec la tige de manoeuvre selon l'invention,
permet d'avoir une masse mobile réduite et donc d'utiliser une énergie de manoeuvre
réduite.
[0027] En outre, comparativement à la chambre de coupure selon la demande de brevet
EP 0483840, l'énergie de manoeuvre est réduite du fait de la masse de l'ensemble mobile moindre
et la vitesse de compression des gaz est plus élevée du fait de la liaison du piston
de soufflage avec le contact mobile accéléré par rapport à la tige de manoeuvre.
[0028] On peut en outre réaliser une chambre de coupure à double mouvement avec des moyens
de transmission selon l'invention réalisés sur les deux contacts mobiles : on peut
ainsi multiplier par six la vitesse de déclenchement des contacts d'arc par rapport
à la vitesse initiale imposée sur la tige de manoeuvre. Selon un mode de réalisation,
les moyens de transmission comprennent au moins un système d'engrènement à au moins
un pignon, une première crémaillère agencée de manière fixe dans la chambre de coupure
et une deuxième crémaillère fixée au contact mobile, la première et deuxième crémaillère
étant agencées diamétralement opposées l'une à l'autre par rapport au diamètre du
pignon.
[0029] L'invention peut être appliquée à une chambre à double mouvement, c'est-à-dire une
chambre dans laquelle les deux contacts d'arc sont liés ensemble par des moyens d'accouplement
de sorte à être mobiles ensemble en sens opposé.
[0030] On peut ainsi prévoir de rendre les deux contacts d'arc mobiles. Ces derniers se
déplacent en sens opposé et sont indirectement liés à la tige de manoeuvre, avec,
en tant que moyens mécaniques de transmission, au moins deux systèmes d'engrènement,
l'axe du pignon d'un système étant fixé à la tige de manoeuvre, l'axe du pignon de
l'autre système étant fixé à une partie des moyens d'accouplement.
[0031] Avantageusement, les moyens d'accouplement comprennent trois leviers dont un premier
est lié au contact d'arc en engrènement avec la tige de manoeuvre, le deuxième levier
étant un levier de renvoi du mouvement du premier levier auquel il est articulé, en
sens opposé vers un troisième levier auquel il est également articulé, ce troisième
levier étant en engrènement avec l'autre contact d'arc par l'intermédiaire du pignon
qu'il fixe.
[0032] Le (s) contact(s) mobile(s) lié(s) indirectement avec la tige manoeuvre peut(peuvent)
être sous la forme d'une tulipe et/ou ou sous la forme d'une tige.
[0033] L'invention concerne également un disjoncteur à haute ou moyenne tension supérieure,
comprenant, pour un pôle, une ou plusieurs chambres de coupure décrites précédemment.
BRÈVE DESCRIPTION DES DESSINS
[0034] D'autres avantages et caractéristiques de l'invention ressortiront mieux à la lecture
de la description détaillée faite en référence aux figures suivantes parmi lesquelles
:
- la figure 1 est une vue en coupe longitudinale d'une partie d'une chambre de coupure
selon un mode de réalisation de l'invention ;
- la figure 2 est une vue en coupe longitudinale d'une partie d'une chambre de coupure
selon un autre mode de réalisation de l'invention montrant à la fois la position de
fermeture et une position d'ouverture dans laquelle le courant d'arc est interrompu;
- les figures 3A et 3B sont des vues en coupe longitudinale d'une partie d'une chambre
de coupure selon un mode de réalisation de l'invention respectivement dans la position
de fermeture et dans une position d'ouverture dans laquelle le courant d'arc est interrompu
;
- les figures 4A et 4B sont également des vues en coupe longitudinale d'une partie d'une
chambre de coupure selon le même mode de réalisation que celui des figures 3A et 3B
respectivement dans la position de fermeture et dans une position d'ouverture dans
laquelle le courant d'arc est interrompu ;
- la figure 4C est une vue en coupe transversale selon l'axe C-C de la partie de chambre
selon les figures 4A et 4B réalisée au niveau d'un système d'engrènement conforme
à l'invention.
EXPOSÉ DÉTAILLÉ DE MODES DE RÉALISATION PARTICULIERS
[0035] Les chambres de coupure de courant 1 pour disjoncteur à moyenne ou haute tension
selon l'invention représentées s'étendent selon un axe longitudinal (XX') et comprennent
chacune une enveloppe isolante comprenant un gaz isolant diélectrique et dans laquelle
sont agencées :
- une paire de contacts permanents 2, 3 dont un 2 est fixe et l'autre 3 est mobile selon
l'axe longitudinal (XX') sous l'action d'une tige de manoeuvre auquel il est lié,
pour se séparer mutuellement entre une position de fermeture dans laquelle un courant
nominal peut circuler à travers et une position d'ouverture dans laquelle le courant
est interrompu ;
- une paire de contacts d'arc 5, 6 dont au moins un est mobile selon l'axe longitudinal
(XX') sous l'action de la tige de manoeuvre 4 auquel il est lié; la course en translation
du(es) contact(s) mobile(s) étant suffisamment élevée pour réaliser la coupure de
courant quelle que soit sa valeur et pour obtenir la tenue diélectrique du disjoncteur;
- une buse de soufflage d'arc 7.
[0036] Plus exactement, dans la position de fermeture (partie haute de la figure 1, figure
3A et figure 4A), le courant nominal traverse les contacts permanents 2, 3 en provenant
du tube porte-contact 8 fixe d'amenée de courant au contact permanent. Après la séparation
des contacts permanents 2, 3 (partie basse de la figure 1, figure 3B et figure 4B),
le passage de courant nominal est réalisé entre le contact d'arc 6 sous la forme d'une
tulipe et l'autre contact d'arc sous la forme d'une tige 5, à travers les doigts de
la tulipe qui, lors d'une ouverture, entoure la tige et coulisse sur sa surface avant
leur séparation.
[0037] Lors de la séparation entre les contacts d'arc 5, 6, un arc représenté par la ligne
brisée en figure 1 est créé, et sa coupure réalisée comme expliqué brièvement ci-dessous.
[0038] Lors de l'ouverture, le gaz présent dans le volume de compression V1 est comprimé
par le piston de soufflage 60 solidaire du contact d'arc 6 sous forme de tulipe et
du contact permanent 6, et est évacué par le clapet 61 vers le volume de soufflage
V2 et contribue par la suite à l'extinction de l'arc électrique. En aval du volume
occupé par l'arc, les sections de passage 600, 800 qui sont réalisés respectivement
dans le tube du contact d'arc 6 et le tube porte-contact permanent 8 permettent d'évacuer
le gaz chaud soufflé depuis la zone d'arc vers la périphérie de la chambre, comme
représenté par les flèches incurvées G en figure 1 et en figure 4B.
[0039] Dans les chambres de coupure selon l'état de l'art, en particulier les chambres de
coupure à double-mouvement, la tige de manoeuvre et le(s) contact (s) d'arc mobile
(s) et le contact permanent mobile sont liés directement l'un à l'autre, i-e avec
un rapport de transmission en translation égal à 1.
[0040] Pour réduire encore l'énergie de manoeuvre de la chambre de coupure selon l'invention,
on prévoit uniquement des moyens mécaniques pour augmenter ce rapport de transmission,
c'est-à-dire des moyens permettant d'accélérer la translation du(es) contact(s) d'arc
5, 6 mobile(s) et du contact permanent mobile 6 par rapport à la translation de la
tige de manoeuvre 4, et donc d'obtenir un rapport de transmission supérieur à 1.
[0041] Tel qu'illustré dans l'ensemble des figures, ces moyens mécaniques d'augmentation
du rapport de transmission consistent avantageusement en au moins un système d'engrènement
à pignon et double crémaillère rectilignes, dont une est agencée sur un support fixe
et l'autre est solidaire du contact d'arc mobile. Chacune des deux crémaillères est
en engrènement avec un pignon 41 dont l'axe 410 est fixé sur la tige de manoeuvre
4 (figures 1 et 2) ou avec un pignon 91 dont l'axe est fixé sur un levier d'accouplement
90 faisant partie de moyens d'accouplement 9 entre contacts d'arc pour les rendre
mobiles ensemble en sens opposé (figures 3A - 3B et figures 4A - 4B).
[0042] Le mode de réalisation de la figure 1, illustre une chambre de coupure à un seul
contact d'arc mobile 6 sous la forme d'une tulipe, l'autre contact d'arc 5 sous la
forme d'une tige étant fixe. Dans ce mode de réalisation, deux systèmes à engrènement
à pignon 41/crémaillères 62, 80 sont mis en oeuvre uniquement du côté de la tulipe
6 de la chambre de coupure. Les deus systèmes 41, 62, 80 sont identiques et sont agencés
de part et d'autre du contact d'arc mobile 6.
[0043] Plus exactement, pour chaque système, il est prévu une première crémaillère 80 réalisée
sur le tube porte-contact permanent fixe 8 dans la chambre de coupure. Un axe 410
est monté en extrémité de la tige de manoeuvre 4 et constitue l'axe de rotation du
pignon 41. La deuxième crémaillère 62 est solidaire du contact d'arc mobile 6 sous
la forme d'une tulipe et agencée en étant diamétralement opposée avec la première
crémaillère 80 par rapport au diamètre du pignon 41.
[0044] Grâce aux deux systèmes de crémaillères 62, 80 et pignon 41 solidaire de la tige
de manoeuvre 4, la vitesse de translation du contact d'arc mobile 6 est doublée par
rapport à la vitesse de translation de la tige de manoeuvre 4. Autrement dit, lorsque
le pignon 41 est déplacé sur une distance X
1 dans la chambre de coupure par la tige de manoeuvre 4, le contact d'arc mobile 6
se déplace pendant le même laps de temps sur une double distance 2X
1, ce qui double sa vitesse de translation.
[0045] Le mode de réalisation de la figure 2, illustre une solution selon l'invention également
avec deux systèmes à engrènement à pignon 41/ crémaillères 130, 310, mais cette fois-ci
appliquée du côté du contact d'arc 5 sous la forme d'une tige. Une telle solution
est décrite dans la demande de brevet intitulée «Chambre de coupure à énergie de manoeuvre
et dimensions réduites » déposée le même jour que la présente demande au nom de la
demanderesse. Sur la figure 2, pour chaque système, il est prévu une première crémaillère
130 réalisée sur un support fixe 13 dans la chambre de coupure dans laquelle est logée
la tige de manoeuvre 4.
[0046] Un axe 410 est monté en extrémité de la tige de manoeuvre 4 et constitue l'axe de
rotation du pignon 41.
[0047] La deuxième crémaillère 310 est solidaire du contact d'arc et permanent mobile 3,
5 et agencée en étant diamétralement opposée avec la première crémaillère 130 par
rapport au diamètre du pignon 41.
[0048] Grâce à un tel système de crémaillères 130, 310 et pignon 41 solidaire de la tige
de manoeuvre 4, la vitesse de translation du contact d'arc et permanent mobile 3,
5 est doublée par rapport à la vitesse de translation de la tige de manoeuvre 4. Autrement
dit, lorsque le pignon 41 est déplacé sur une distance X
1 dans la chambre de coupure par la tige de manoeuvre 4, le contact d'arc et permanent
3, 5 se déplace pendant le même laps de temps sur une double distance 2X
1, ce qui double sa vitesse de translation.
[0049] Pour assurer la continuité électrique entre le contact d'amenée 12 du courant nominal
depuis l'extérieur de la chambre et le contact d'arc et permanent mobile 2, on peut
prévoir un élargissement de section 31 sur le contact d'arc et permanent 3, 5. On
prévoit en outre de conformer le contact d'amenée sous la forme d'une tulipe 120.
Lors d'une manoeuvre, la tulipe 120 coulisse alors sur l'élargissement de section
31 du contact 3, 5.
[0050] Le mode de réalisation des figures 3A et 3B, illustre une chambre de coupure à deux
contacts d'arc mobiles, c'est-à-dire à la fois celui 6 sous la forme d'une tulipe,
et celui 5 sous la forme d'une tige. Cette chambre de coupure selon l'invention est
dite double-mouvement car les deux contacts d'arc 5, 6 sont liés ensemble par des
moyens d'accouplement de sorte à être mobiles ensemble en sens opposé. Plus exactement,
ces moyens d'accouplement 9 consistent en un système de leviers 90, 91, 92.
[0051] La première levier 90 est fixé à la buse de soufflage mobile 7 et transmet le mouvement
dans le sens opposé, par l'intermédiaire du deuxième levier, qui constitue le levier
de renvoi 91 au troisième levier 92. Le levier de renvoi 91 est monté pivotant autour
d'un axe 910 fixe dans la chambre de coupure.
[0052] Un axe 920 est monté en extrémité du troisième levier 92 et constitue l'axe de rotation
d'un pignon 921.
[0053] Il est prévu une première crémaillère 20 réalisée sur la même pièce fixe que le contact
permanent 2 dans la chambre de coupure.
[0054] La deuxième crémaillère 50 est solidaire du contact d'arc mobile 5 sous la forme
d'une tige et agencée en étant diamétralement opposée avec la première crémaillère
20 par rapport au diamètre du pignon 921.
[0055] Ainsi, dans ce mode de réalisation des figures 3A et 3B, on applique au moins un
système d'engrènement à pignon/crémaillères sur chaque contact mobile. Lors d'une
manoeuvre d'ouverture, la tige de manoeuvre 4 se déplace d'une distance X1, l'ensemble
mobile comprenant le contact d'arc sous la forme d'une tulipe 6, du contact permanent
3 et la buse de soufflage 7 se déplace sur une distance double 2X1, et le contact
d'arc mobile sous la forme d'une tige 5 se déplace simultanément d'une distance quadruple
4X1.
[0056] Par conséquent, la distance relative entre le contact d'arc sous forme d'une tulipe
6 et le contact d'arc sous forme de tige 5 est égal à six fois (6X1) la distance de
manoeuvre X1 réalisée par la tige de manoeuvre 4.
[0057] Autrement dit, grâce à l'invention, on peut dans une chambre de coupure à double
mouvement, multiplier par six la vitesse de manoeuvre entre contacts d'arc. Autrement
dit encore, on peut, grâce à l'invention, multiplier la vitesse de déclenchement des
contacts d'arc 5, 6 dans un rapport de 6 :1 par rapport à la vitesse initiale imposée
sur la tige de manoeuvre 4.
[0058] Dans le mode de réalisation des figures 4A à 4C, on applique également deux systèmes
d'engrènement à pignon 41 / crémaillères 62, 80 sur le contact mobile 6 sous forme
tulipe et un seul système d'engrènement à pignon 921 / crémaillères 20, 50 sur le
contact mobile 5 sous forme de tige. On a représenté sur ces figures 4A à 4C plus
en détail les moyens d'évacuation des gaz chauds évacués lors d'une coupure de courant
ainsi que les moyens pour protéger les systèmes d'engrènement desdits gaz chauds.
De tels moyens permettent ainsi d'éviter toute usure prématurée des composants de
la chambre de coupure par les gaz chauds évacués lors des coupures d'arc.
[0059] En extrémité de tige de manoeuvre 4, sont fixés des embouts 42 en matériau à la fois
à faible coefficient de frottement et résistant aux hautes températures. De préférence,
le matériau des embouts 42 est du PTFE. Comme mieux visible en figure 4C, des bagues
43 sont agencées entre le tube porte-contact permanent fixe 8 et le système d'engrènement
41, 62, 80. Ces embouts 42 et bagues 43 empêchent ainsi les gaz chauds évacués lors
de la coupure de pénétrer dans la zone où sont agencées crémaillères 41, 80 et pignons
41.
[0060] De l'autre côté de la chambre de coupure, c'est-à-dire du côté du contact permanent
fixe 2 est agencée de manière fixe dans la chambre, une pièce supplémentaire formant
entretoise 21 dont la fonction est double. Elle assure à la fois de guidage avec les
bandes de guidage 10 du contact mobile 5 lors de sa translation à l'ouverture sur
toute sa course et la déviation des gaz chauds évacués de la zone de coupure vers
les ouvertures 200 prévues à cet effet à la périphérie dans le tube permanent fixe
2.
[0061] Ainsi, avec ces moyens de protection des systèmes d'engrènement pignons/crémaillères
par les gaz chauds et d'orientation de ceux-ci, les gaz chauds sont évacués efficacement
(voir flèches G indiquées en figure 4B) à la périphérie du contact permanent fixe
2 et tube porte-contact fixe 8 et en réduisant au mieux leur impact thermique sur
les composants de la chambre de coupure selon l'invention.
[0062] D'autres améliorations peuvent être prévues sans pour autant sortir du cadre de l'invention.
[0063] Si dans les modes illustrés, la première crémaillère est agencée dans la partie intérieure
du support fixe, on peut prévoir de la réaliser sur la partie extérieure. Dans ce
cas, le contact d'arc est réalisé de manière que le pignon s'engrène entre cette partie
supérieure du support fixe et une partie inférieure d'un tube cylindrique supplémentaire
relié à la tige de manoeuvre.
[0064] Comme représenté dans les modes des figures 1, 3A et 3B, 4A à 4C le support fixe
comprenant la crémaillère 80 constitue avantageusement un tube porte-contact permanent
d'amenée 8 du courant nominal depuis l'extérieur de la chambre de coupure. On peut
envisager un support fixe constituant un contact permanent de sortie du courant vers
l'extérieur de la chambre de coupure.
[0065] On peut prévoir de réaliser un contact sous forme de tulipe et le support d'une crémaillère
en une seule pièce, ce qui peut faciliter le montage.
[0066] Lors d'une manoeuvre d'ouverture ou de fermeture de la chambre de coupure selon l'invention,
la translation des contacts d'arc 5, 6 est prévue pour s'effectuer selon l'axe XX'
de la chambre de coupure. Pour compenser toute déviation légère de la tige de manoeuvre
4 par rapport à l'axe longitudinal XX', on peut prévoir d'agencer des bandes de guidage
de part et d'autre de la tige de manoeuvre 4 et le cas échéant du contact d'arc mobile,
comme référencées 10 sur les figures 1, 3A et 3B, 4A et 4B afin d'assurer le bon fonctionnement
des systèmes d'engrènement à pignon/crémaillères selon l'invention.
1. Chambre de coupure (1) de courant pour disjoncteur à moyenne ou haute tension (D)
s'étendant selon un axe longitudinal (XX') et comprenant :
- une paire de contacts permanents (2, 3) dont au moins un (3) est mobile selon l'axe
longitudinal (XX') sous l'action d'une tige de manoeuvre auquel il est lié, pour se
séparer mutuellement entre une position de fermeture dans laquelle un courant nominal
peut circuler à travers et une position d'ouverture dans laquelle le courant est interrompu
;
- une paire de contacts d'arc (5, 6) dont au moins un est mobile selon l'axe longitudinal
(XX') sous l'action de la tige de manoeuvre (4) auquel il est lié; la course en translation
du(es) contact(s) mobile(s) étant suffisamment élevée pour réaliser la coupure de
courant quelle que soit sa valeur et pour obtenir la tenue diélectrique du disjoncteur;
- une chambre de soufflage dont le volume V2 est figé et qui débouche à l'intérieur
de la buse de soufflage pour amener le gaz de soufflage vers l'arc formé entre les
contacts lors d'une coupure ;
- une chambre de compression dont le volume V1 varie et débouche dans la chambre de
soufflage sous l'action d'un piston de soufflage (60);
dans laquelle au moins un contact d'arc (5, 6) mobile est indirectement lié à la tige
de manoeuvre par des moyens mécaniques de transmission adaptés pour obtenir un rapport
de vitesses en translation entre ledit contact mobile et la tige de manoeuvre supérieur
à 1 ;
caractérisée en ce que le piston de soufflage (60) est solidaire d'un contact d'arc (6) mobile et d'un contact
d'arc permanent (3), le tube porte-contact (8) d'amenée du courant au contact permanent
(3) mobile étant fixe.
2. Chambre de coupure selon la revendication 1, dans laquelle les moyens de transmission
(80, 62, 41, 410 ; 130, 310, 41, 410 ; 20, 50, 920, 921) comprennent au moins un système
d'engrènement à au moins un pignon (41 ; 921), une première crémaillère (80 ; 130
; 20) agencée de manière fixe dans la chambre de coupure et une deuxième crémaillère
(62 ; 310 ; 50) fixée au contact mobile (5, 6), la première (80 ; 130 ;20) et deuxième
(62 ; 310 ; 50) crémaillère étant agencées diamétralement opposées l'une à l'autre
par rapport au diamètre du pignon (41 ; 921)).
3. Chambre de coupure selon la revendication 1 ou 2, dans laquelle les deux contacts
d'arc (5, 6) sont liés ensemble par des moyens d'accouplement (9) de sorte à être
mobiles ensemble en sens opposé.
4. Chambre de coupure selon la revendication 3 en combinaison avec la revendication 2,
dans laquelle les deux contacts d'arc (5, 6) mobiles en sens opposés sont indirectement
liés à la tige de manoeuvre, la chambre comprenant, en tant que moyens mécaniques
de transmission, au moins deux systèmes d'engrènement, l'axe du pignon (41) d'un système
étant fixé à la tige de manoeuvre (4), l'axe du pignon (921) de l'autre système étant
fixé à une partie des moyens d'accouplement (9).
5. Chambre de coupure selon la revendication 3 ou 4, dans laquelle les moyens d'accouplement
(9) comprennent trois leviers (90, 91, 92) dont un premier (90) lié au contact d'arc(6)
en engrènement avec la tige de manoeuvre (4), le deuxième levier (91) étant un levier
de renvoi du mouvement du premier levier auquel il est articulé, en sens opposé vers
un troisième levier (92) auquel il est également articulé, ce troisième levier étant
en engrènement avec l'autre contact d'arc (5) par l'intermédiaire du pignon (921)
qu'il fixe.
6. Chambre de coupure selon l'une des revendications précédentes, dans laquelle le(s)
contact (s) mobile (s) lié (s) indirectement avec la tige de manoeuvre est (sont)
sous la forme d'une tulipe et/ou ou sous la forme d'une tige.
7. Disjoncteur (D) à haute ou moyenne tension supérieure, comprenant, pour un pôle, une
ou plusieurs chambres de coupure (1) selon l'une quelconque des revendications précédentes.