[0001] La présente invention concerne le domaine technique des documents de sécurité, documents
d'identification et/ou des documents- valeurs.
[0002] Plus généralement, l'invention concerne les documents qui, en raison de leurs natures
ou des droits qu'ils peuvent conférer, doivent être protégés des contrefaçons ou des
falsifications.
[0003] Elle s'applique plus particulièrement mais non spécifiquement à des documents comprenant
un support portant des données sécurisées, notamment personnelles, tels qu'une carte
d'identité, un permis de conduire, ou un passeport, cette énumération n'étant pas
limitative. Par exemple, le support se présente sous forme d'une page d'un livret
(passeport, etc.) ou encore a une forme générale de carte (carte d'identité, etc.).
[0004] Ces documents comprennent généralement d'une part des données imprimées invariables,
désignées également par mentions fixes, et d'autre part des données imprimées variables,
désignées également par mentions variables, liées par exemple à l'identité de son
porteur (le portrait, les noms, prénoms du porteur) qui diffèrent donc d'un porteur
à l'autre.
[0005] Pour lutter contre des tentatives de contrefaçon ou de falsification frauduleuse
de ces documents, la fabrication et la personnalisation de ces derniers mettent en
oeuvre des techniques toujours plus complexes et coûteuses.
[0006] A cette fin, les documents comprennent généralement une combinaison d'éléments de
sécurité qui rendent très complexes leur reproduction ou falsification.
[0007] Un élément de sécurité peut consister par exemple en un insert (fil de sécurité,
puce électronique) incorporé dans le support, mais également en un motif (texte, portrait,
logo, etc.) imprimé sur le support, etc. Un tel élément de sécurité peut être contrôlable
sans nécessiter d'équipement par exemple par simple observation à l'oeil nu (sécurité
de premier niveau) mais peut également nécessiter un dispositif externe pour son contrôle
(sécurité de deuxième niveau) voire même des analyses très pointues réalisables uniquement
dans des laboratoires spécifiques (sécurité de troisième niveau).
[0008] Il est en particulier connu de former un motif de sécurité par impression sur le
support avec une encre de sécurité. Au sens de la présente invention, on entend par
« encre de sécurité », une encre qui produit un effet spécial, par exemple un effet
optique variable en fonction d'un angle d'observation, un effet thermochrome, un effet
métallique, etc.
[0009] On peut citer notamment comme encre de sécurité, les encres iridescentes, dites également
à « effet perle », les encres à luminescence ultraviolette, les encres photochromes,
les encres phosphorescentes, etc. Généralement, pour produire de tels effets spéciaux,
ces encres de sécurité comprennent une matrice qui incorpore des substances qui présentent
des propriétés physiques spécifiques (optiques, thermiques, etc...), par exemple des
cristaux liquides.
[0010] Or, les caractéristiques particulières de ces substances (dimensions, mode d'incorporation
dans la matrice...) rendent parfois leur utilisation difficilement compatible avec
du matériel d'imprimerie dédié à la personnalisation de documents (par exemple imprimante
jet d'encre, imprimante thermique, impression laser) permettant notamment l'impression
de mentions variables pour la personnalisation des documents.
[0011] Pour personnaliser un document avec des encres de sécurité, il est alors nécessaire
d'utiliser du matériel d'imprimerie spécifique compatible avec une encre de sécurité
mais qui ne permette généralement que l'impression en série de mentions fixes sur
les documents. L'utilisation d'un tel matériel d'imprimerie pour la personnalisation
avec une encre de sécurité est particulièrement coûteuse et difficile à mettre en
oeuvre.
[0012] L'invention a pour but de proposer un procédé de réalisation d'un motif de sécurité
sur un support remédiant à cet inconvénient.
[0013] A cet effet, l'invention a notamment pour objet un procédé de réalisation d'un motif
avec une encre de sécurité sur un support, caractérisé en ce que, le support comprenant
au moins une couche sensible à un rayonnement laser et une couche d'encre de sécurité
agencée au-dessus de la couche sensible de manière à ce que la couche sensible soit
observable à travers la couche de sécurité au moins à une longueur d'onde prédéfinie,
le procédé comprend une étape de marquage de la couche sensible avec un faisceau laser
par ablation de cette couche en une pluralité de points d'impact du faisceau sur la
couche pour former un profil d'épaisseur prédéfini de cette couche de manière à ce
que ce profil d'épaisseur génère une modulation d'intensité lumineuse reproduisant
le motif, observable au travers de la couche de sécurité à la longueur d'onde prédéfinie.
[0014] La couche d'encre de sécurité joue ainsi un rôle de couche protectrice empêchant
la falsification (en effet, la couche d'encre ne peut être retirée facilement sans
créer des dommages irréversibles sur le support facilement identifiables) tout en
permettant de révéler le motif.
[0015] En effet, le motif, marqué dans la couche sensible par le faisceau laser au travers
de la couche d'encre de sécurité, se présente sous forme d'un profil d'épaisseur variable
avec des zones d'ablation fortes et des zones d'ablation plus faibles créant ainsi
une modulation d'intensité lumineuse observable au travers de la couche d'encre. Le
motif souhaité peut être ainsi reproduit en niveaux de gris.
[0016] La variation d'épaisseur de la couche sensible produit une modulation de l'intensité
lumineuse perceptible par un observateur à travers la couche de sécurité.
[0017] Avec le marquage laser, il est possible de former un motif avec une grande netteté
de détails et un bon contraste ce qui permet de réaliser des structures fines, difficiles
à reproduire par des contrefacteurs.
[0018] De préférence, la couche de sécurité est déposée sous forme d'aplat, c'est-à-dire
d'une couche d'épaisseur sensiblement uniforme. En outre, dans un mode de réalisation
préféré, la couche de sécurité délimite elle-même un autre motif, dit motif externe
par opposition au motif observable au travers de cette couche, dit motif interne.
Les deux motifs sont par exemple en repérage l'un par rapport à l'autre pour composer
ensemble une image observable au moins à la longueur d'onde prédéfinie.
[0019] De préférence, la couche de sécurité étant insensible au rayonnement, on dirige le
faisceau laser sur le support, une fois la couche de sécurité déposée, et on réalise
le marquage de la couche sensible au travers de la couche de sécurité sur une des
faces de la couche sensible en regard de la couche de sécurité.
[0020] Ainsi, la zone d'ablation est localisée en regard de la couche d'encre ce qui permet
de rendre directement visible le motif en observation réflective.
[0021] Toutefois, dans un autre mode de réalisation, un profil de surface en creux, et donc
l'ablation par le faisceau laser de la couche sensible, peut être réalisé à partir
de la face opposée de la face en regard de la couche de sécurité. Dans ce cas, le
motif pourra être révélé en observation par translucidité d'au moins la couche sensible.
[0022] De préférence, le faisceau laser étant émis par une source d'impulsions d'intensité
et de durée réglables, pour former le motif selon le profil de profondeur prédéfini,
on modifie l'intensité, le nombre et/ou la durée des impulsions de la source du faisceau
laser pour faire varier la profondeur d'ablation.
[0023] De préférence, le motif étant décomposé en une matrice de pixels, chaque pixel étant
associé à un niveau de gris d'une échelle de gris prédéfinie, pour faire varier le
niveau de gris d'un pixel à l'autre, on fait varier le nombre de points d'impact par
pixel du faisceau laser sur la couche sensible et/ou on fait varier la profondeur
d'ablation de chacun des points d'impact du pixel.
[0024] Dans un mode de réalisation de l'invention, la couche de sécurité est appliquée sur
le support par sérigraphie, flexographie, offset, impression taille-douce, typographie,
tampographie, transfert thermique et/ou héliogravure.
[0025] De préférence, la couche sensible est également une couche d'encre qui incorpore
des traceurs de sécurité, tels que des particules fluorescentes, des particules de
type à réaction à une longueur d'onde prédéfinie, des particules photochromes, et/ou
des particules thermochromes. Bien entendu, cette liste n'est pas exhaustive.
[0026] Dans l'exemple décrit, la couche sensible a des propriétés optiques qui diffèrent
selon une direction verticale du support. Par exemple, la couche sensible comprend
au moins deux sous-couches superposées l'une sur l'autre et réalisées dans des matériaux
ayant des propriétés optiques distinctes.
[0027] La couche de sécurité est réalisée dans un matériau comprenant une encre à effet
optique variable de type à cristaux liquides, par exemple l'encre de la marque OASIS®
commercialisée par la société SICPA, une encre à effet optique variable, telle que
par exemple l'encre OVI®, commercialisée par la société SICPA, ou une encre iridescente,
etc.
[0028] Par exemple, le support comporte au moins une autre couche, dite couche porteuse,
formant un substrat du support et étant souple ou rigide.
[0029] Dans un mode de réalisation de l'invention, le support incorporant au moins un élément
de sécurité, on révèle au moins partiellement cet élément par ablation de la couche
sensible au droit de l'élément.
[0030] L'invention a encore pour objet un document de sécurité comprenant un support et
un élément de sécurité porté par le support, caractérisé en ce que le support comprend
au moins une couche sensible au rayonnement laser et au moins une couche d'encre de
sécurité, dite couche de sécurité, l'élément de sécurité comprenant un motif réalisé
conformément à un procédé selon l'invention. Le motif peut notamment être reproduit
en niveau de gris.
[0031] De préférence, le document est choisi parmi un billet de banque, un passeport et
une carte à microcircuit.
[0032] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à la lumière de
la description qui suit, faite en référence aux dessins annexés dans lesquels :
- la figure 1 illustre un document de sécurité selon un premier mode de réalisation
de l'invention comprenant un motif réalisé au moyen d'un procédé selon l'invention
;
- la figure 2 est une vue en coupe selon la ligne 2-2 de la figure 1 ;
- la figure 3 illustre un document de sécurité selon un deuxième mode de réalisation
de l'invention ;
- la figure 4 est une vue en coupe selon la ligne 4-4 de la figure 3 ;
- la figure 5 illustre un document de sécurité selon un troisième mode de réalisation
;
- la figure 6 est une vue en coupe selon la ligne VI-VI de la figure 5;
- la figure 7 illustre un document de sécurité selon un quatrième mode de réalisation
de l'invention ;
- la figure 8 est une vue en coupe selon la ligne VIII-VIII de la figure 7;
- les figures 9 et 10 illustrent des étapes du procédé d'impression du motif du document
de la figure 1.
[0033] On a représenté sur
les figures 1 et 2 un document de sécurité selon un premier mode de réalisation de l'invention. Le document
de sécurité est désigné par la référence générale 10.
[0034] Dans ce mode de réalisation de l'invention, le document de sécurité 10 est un document
d'identité, tel qu'une carte d'identité. Dans des variantes non illustrées de l'invention,
le document de sécurité 10 peut être par exemple un document-valeur tel qu'un billet
de banque, une carte bancaire ou encore un document d'identité tel qu'un passeport,
etc.
[0035] Comme cela est illustré sur
les figures 1 et 2, le document 10 comprend un support 12. Dans l'exemple illustré sur les figures, le
support 12 forme un corps 14 de la carte 10 et délimite des première 12A et deuxième
12B faces opposées, l'une des faces 12A portant des données. Par exemple, la carte
10 est une carte d'identité au format normalisé ID-2, c'est-à-dire de dimensions 105
x 74 mm ou au format ID-1, c'est-à-dire de dimensions 85.6 x 53.98 mm. En variante,
dans le cas du passeport, le document peut être une page de ce passeport au format
normalisé ID-3, c'est-à-dire de dimensions 125 x 88 mm.
[0036] Le document d'identité 10 comprend par exemple des données variables liées au porteur
du document telles qu'un portrait 16 représentant le porteur, des données personnelles
18 telles que la date de naissance, l'adresse, les nom et prénoms du porteur, etc.
En outre, ces données variables peuvent également consister en un numéro 20 d'identification
du document 10, ici le numéro « 123456789 ».
[0037] Afin de permettre un contrôle efficace de l'authenticité du document 10, ce dernier
comprend également au moins un élément de sécurité 22. De préférence, le document
10 comprend plusieurs éléments de sécurité 22. Par exemple, le document 10 comprend
des éléments de sécurité 22 noyés dans le support 12 tels qu'un circuit de communication
en champ proche incluant une antenne et un microcircuit raccordé à l'antenne (non
représenté), un fil de sécurité, un hologramme (non représentés), etc.
[0038] Conformément à l'invention, un des éléments de sécurité 22 comprend un motif 24 réalisé
sur le support 12 avec une encre de sécurité. Dans cet exemple, le motif 24 comprend
par exemple une donnée variable telle que la photographie 16 du porteur. Toutefois,
en variante, le motif 24 peut représenter d'autres données du document 10.
[0039] A cet effet, le support 12 comprend une couche sensible 26 à un rayonnement laser.
Par exemple, le rayonnement laser provient d'une source laser de type Nd : YAG (laser
à grenat d'yttrium et d'aluminium dopé au néodyme). Une telle source émet un rayonnement
dans le spectre infrarouge proche, en général autour de la longueur d'onde de 1 micron
(de façon précise à 1064 nm).
[0040] On choisira de préférence une couche sensible 26 réalisée dans un matériau sensiblement
opaque à la lumière visible. Dans l'exemple décrit, la couche sensible 26 est réalisée
avec une encre blanche (par exemple, l'encre Phoenix 940 ® commercialisée par la société
INX ou encore l'encre référencée 94911 commercialisée par la société SIEGWERK). De
préférence, la couche sensible 26 est déposée en héliogravure. Toutefois, d'autres
techniques d'imprimerie peuvent convenir, telles que la sérigraphie, la flexographie,
etc.
[0041] En outre, la couche sensible 26 incorpore de préférence des traceurs de sécurité,
tels que des particules fluorescentes, des particules photochromes et/ou des particules
thermochromes, ceci pour augmenter encore la complexité de reproduction et donc le
niveau de sécurité.
[0042] Par ailleurs, le support 12 comprend une couche d'encre de sécurité, dite couche
de sécurité 28. De préférence, cette couche de sécurité 28 est déposée sous forme
d'un aplat sur le support 12, par exemple dans une zone prédéfinie du support 12.
Par « aplat », on entend au sens de la présente invention, une couche ayant un recouvrement
sensiblement uniforme sur le support 12. Cette couche de sécurité 28 peut éventuellement
comprendre au moins deux zones de couleurs distinctes.
[0043] Dans l'exemple illustré, la couche de sécurité 28 recouvre uniformément une zone
limitée du support 12. Dans une variante illustrée par exemple par
la figure 4, la couche de sécurité 28 peut s'étendre sur toute la surface du support 12.
[0044] Selon l'invention, la couche de sécurité 28 et la couche sensible 26 sont agencées
sur le support 12 de manière à ce que la couche sensible 26 soit observable à au moins
une longueur d'onde prédéfinie d'observation au travers de la couche insensible 28.
De préférence, cette observation s'effectue également sous un angle d'observation
prédéfini. Ainsi, par exemple, selon l'angle d'observation de la couche sensible 28,
un aspect brillant apparaît.
[0045] De préférence, la longueur d'onde prédéfinie est une longueur d'onde du spectre visible.
En variante, la couche de sécurité 28 peut éventuellement ne laisser passer que des
longueurs d'onde situées hors du spectre visible, l'observation de la couche sensible
26 au travers de la couche de sécurité 28 n'étant alors rendue possible dans ce cas
qu'au moyen d'un dispositif optique externe.
[0046] La couche de sécurité 28 est déposée sur le support 12 par exemple par sérigraphie,
flexographie, offset, tampographie, impression taille-douce, typographie et/ou héliogravure.
Cette liste n'est bien entendu pas limitative.
[0047] De préférence, comme cela est illustré sur
les figures 1 et 2, la couche de sécurité 28 est déposée directement sur la couche sensible 26. Toutefois,
dans un mode de réalisation non représenté, une couche transparente à la longueur
d'onde prédéfinie peut être intercalée entre la couche sensible 26 et la couche de
sécurité 28.
[0048] Conformément à l'invention, le motif 24 est marqué au moyen d'un faisceau laser 30
dans la couche sensible 26 par ablation de cette dernière en une pluralité de points
d'impact du faisceau 30 sur la couche 26 pour former un profil d'épaisseur prédéfini
27 dont une vue en coupe est illustré sur la
figure 2. Plus particulièrement, le profil d'épaisseur 27 est formé afin de générer une modulation
d'intensité lumineuse reproduisant le motif 24, cette modulation étant observable
au travers de la couche de sécurité 28 à la longueur d'onde prédéfinie. L'ablation
de la couche sensible 26 est réalisée par exemple par vaporisation totale ou partielle
de cette couche 26 au point d'impact.
[0049] La teinte observée au travers de la couche de sécurité 28 dépend ainsi de la quantité
de matière vaporisée de la couche sensible 26 et/ou de la densité des points d'impact.
Dans l'exemple décrit, plus la quantité de matière vaporisée est importante, plus
la teinte observée apparaît sombre.
[0050] Le motif 24 est alors formé au moyen d'un faisceau laser par modulation de l'épaisseur
de la couche sensible 26, cette modulation produisant une modulation d'intensité lumineuse
observable au travers de la couche de sécurité 28.
[0051] De préférence, le motif 24 est décomposé en une matrice 31 de pixels 33, c'est-à-dire
le motif 24 est échantillonné ce qui permet de choisir la finesse d'impression en
fonction du nombre de pixels d'échantillonnage du motif 24. De préférence, chaque
pixel de la matrice est associé à un niveau de gris d'une échelle de gris prédéfinie.
[0052] Pour faire varier le niveau de gris d'un pixel à l'autre, on fait varier le nombre
de points d'impact par pixel du faisceau laser sur la couche sensible 26 et/ou on
fait varier la profondeur d'ablation de chacun des points d'impact du pixel. Cet échantillonnage
est illustré de façon schématique par exemple sur
la figure 9.
[0053] Dans ce premier mode de réalisation, le support 12 comporte également une couche
porteuse 32, formant un substrat du support 32, distincte des deux autres couches
26 et 28. Par exemple, le substrat 32 est réalisé dans une matière plastique choisie
parmi du polycarbonate, du polypropylène, du polyester et du PVC, ou un mélange de
ces produits.
[0054] Le substrat 32 peut en outre comporter par exemple plusieurs couches laminées entre
elles dans lesquelles sont incorporés les éléments de sécurité 22.
[0055] En variante, la couche porteuse 32 peut être réalisée dans du papier (notamment pour
les billets de banque) à base de fibres naturelles et/ou synthétiques ou dans tout
autre matériau adapté pour former un substrat de document.
[0056] Dans cet exemple décrit, le substrat 32 est sensiblement rigide. Toutefois, et notamment
dans le cas du passeport, le substrat 32 peut être relativement souple pour faciliter
son insertion au sein d'un livret. Dans un autre mode de réalisation de l'invention,
la couche sensible 26 peut également former la couche porteuse du support 12.
[0057] De préférence, l'encre de sécurité formant la couche 28 est une encre à cristaux
liquides, par exemple de type semi-transparentes nématiques ou cholestériques. Une
telle encre de sécurité présente l'avantage de changer de couleur en fonction de l'angle
d'observation et de changer de couleur par observation au moyen d'un filtre polarisant.
On peut citer à titre d'exemple l'encre à cristaux liquides de la marque OASIS® commercialisée
par la société SICPA ou de la marque Securalic LC® commercialisée par la société MERCK.
[0058] De préférence, dans le premier mode de réalisation, la couche de sécurité 28 et la
couche porteuse 32 sont insensibles au rayonnement laser.
[0059] Par « insensible au rayonnement laser », on entend au sens de la présente invention
une couche dont la traversée par un faisceau laser se produit sensiblement sans dommage,
par opposition à « sensible au rayonnement laser » qui signifie que la traversée de
la couche provoque un marquage de la couche sous forme d'ablation, de carbonisation,
etc.
[0060] Comme la couche de sécurité 28 est insensible au rayonnement du faisceau laser, le
marquage de la couche sensible 26 est réalisé au travers de la couche de sécurité
28 pour former un profil de surface en creux sur la face 26A de la couche 26 située
en regard de la couche de sécurité 28. Ceci présente l'avantage de produire une modulation
d'intensité lumineuse bien marquée.
[0061] Dans le mode de réalisation illustré sur
les figures 5 et 6, la couche de sécurité 28 est également sensible au rayonnement laser et la couche
porteuse 32 est en revanche insensible. Dans ce cas, le marquage laser est alors réalisé
au travers de la couche porteuse 32.
[0062] Toutefois, il est en outre préférable que la couche sensible 26 soit au moins translucide
à la longueur d'onde prédéfinie d'observation de manière à ce que le profil de profondeur
variable de la couche sensible 26 soit observable par translucidité au travers de
cette couche 26 et de la couche de sécurité 28.
[0063] On a représenté sur
la figure 3 un document de sécurité selon un deuxième mode de réalisation de l'invention. Dans
ce deuxième mode, la couche sensible 26 a des propriétés optiques qui diffèrent selon
une direction verticale du support 12.
[0064] Par exemple, la couche sensible 26 comprend au moins deux sous-couches 40A, 40B superposées
l'une sur l'autre et réalisées dans des matériaux ayant des propriétés optiques distinctes.
Ainsi, en fonction de la profondeur d'ablation de la couche sensible 26 par le faisceau
laser, différents effets optiques apparaissent.
[0065] Par exemple, la première sous-couche 40A est formée par une première couche d'encre
produisant un premier effet optique variable et la deuxième sous-couche 40B est formée
par une deuxième couche d'encre produisant un deuxième effet optique variable.
[0066] Selon la profondeur d'ablation de la couche 26, le premier ou le deuxième effet optique
apparaît. Ceci est par exemple illustré sur cette figure par le motif 42 en forme
de soleil. Le soleil 42 comporte ainsi un coeur 44 et des rayons 46, le coeur 44 ayant
des anneaux concentriques présentant un deuxième effet optique lié à la deuxième sous-couche
40B et les rayons 46 présentent un premier effet optique lié à la première sous-couche
40A. Dans cet exemple, le coeur 44 présente un dégradé de tons correspondant à un
profil de profondeur variable de la sous-couche 40B.
[0067] Par exemple, la première sous-couche supérieure 40A est formée par dépôt d'une couche
d'une première encre sensible au rayonnement laser iridescente ou à effet optique
variable, ou encore à effet métallique (à effet argenté, doré ou cuivré). La présence
de cette sous-couche supérieure permet d'accentuer la modulation d'intensité obtenue.
Cette sous-couche supérieure est déposée par toute technique souhaitée d'impression,
choisie par exemple parmi la sérigraphie, tampographie, la flexographie, l'offset,
l'impression taille-douce, typographie et/ou l'héliogravure. La sous-couche inférieure
40B est formée par une couche d'encre blanche sensiblement opaque.
[0068] On a représenté sur
les figures 7 et 8 un document de sécurité selon un troisième mode de réalisation. Dans ce troisième
mode, le support 12 incorpore un élément de sécurité 22 noyé dans le support 12 et
qui est révélé par ablation de la couche sensible 26 au droit de cet élément de sécurité
22.
[0069] Par exemple, l'élément de sécurité 22 noyé dans le support comprend une impression
48 sur une face 32A de la couche porteuse 32 en regard de la couche sensible 26.
[0070] L'élément imprimé 48 comprend par exemple une partie découverte visible en lumière
réfléchie et éventuellement une partie cachée par la couche sensible 26 non vaporisée,
éventuellement visible en lumière transmise (si la couche sensible 26 est sensiblement
translucide à la longueur d'onde prédéfinie). Ainsi, il est possible de former des
effets optiques de transvision en transmission et/ou en réflexion. La partie cachée
50 et la partie découverte 52 de l'élément imprimé 48 peuvent par exemple se compléter
en lumière transmise pour révéler une information, etc. Dans ce cas, pour permettre
cette observation en lumière transmise, la couche porteuse 32 est de préférence translucide.
[0071] On va maintenant décrire les principaux aspects d'un procédé de réalisation selon
l'invention en référence
aux figures 9 et 10 pour fabriquer un document de sécurité selon le premier mode de réalisation décrit
en référence
aux figures 1 et 2.
[0072] Dans un premier temps dans cet exemple, on prédéfinit un emplacement d'un substrat
au format du document souhaité dans un support plus grand, par exemple dans une feuille
d'une matière plastique à base essentiellement d'une polyoléfine. Puis, au cours d'une
deuxième étape, on dépose la couche sensible 26 sous forme d'une couche d'encre blanche
opaque. Cette couche sensible 26 est déposée de préférence par héliogravure.
[0073] Au cours d'une troisième étape, après séchage de la couche d'encre blanche opaque
26, on dépose la couche d'encre sécurité 28, de préférence sur une surface du support
sous forme d'un aplat, cette surface délimitant une zone prédéfinie à personnaliser.
[0074] Au cours d'une quatrième étape, le substrat est par exemple découpé selon l'emplacement
prédéfini. A l'issue de cette étape, le substrat est prêt pour l'étape de personnalisation.
[0075] Pour personnaliser, le motif 24 souhaité, par exemple la photographie 16 est échantillonnée
pour former une matrice de pixels (
figure 9). A chaque point de la matrice, un niveau de gris est associé, ce niveau de gris
étant lui-même associé à une profondeur d'ablation de la couche 26 ou densité de points.
[0076] Puis, au moyen du faisceau laser, on balaie la zone prédéfinie du support pour marquer
la couche sensible 26 par ablation (
figure 10). De préférence, le faisceau laser 30 est dirigé sur la zone et traverse la couche
de sécurité 28 par transparence de cette couche 28 au rayonnement laser pour atteindre
et marquer la couche sensible 26.
[0077] De préférence, on règle la puissance, le nombre et la durée des impulsions de la
source laser émettant le faisceau 30 pour former un profil d'épaisseur prédéfini,
chaque niveau de gris souhaité correspondant à une profondeur d'ablation ou densité
de points. Par exemple, on fait varier le nombre de points d'impact par pixel du faisceau
laser sur la couche sensible 26 et/ou on fait varier la profondeur d'ablation de chacun
des points d'impact du pixel.
[0078] Dans l'exemple décrit, on ne marque la couche sensible 26 qu'à partir d'une face
26A. Toutefois, on peut former en variante un profil d'épaisseur prédéfini en marquant
la couche 26 à partir des deux faces 26A et 26B mais dans ce cas il est souhaitable
de choisir une couche sensible 26 sensiblement translucide à faible épaisseur. Par
ailleurs, dans ce cas et de préférence, le support 32 est choisi non sensible au rayonnement
laser.
[0079] Une fois le marquage terminé, le motif 24 est observable au travers de la couche
de sécurité 28. Ainsi, le profil d'épaisseur variable obtenu produit une modulation
de l'intensité lumineuse observable en réflexion sur la couche sensible 26, voire
en transmission, lorsque la couche sensible 26 est translucide.
[0080] Grâce à l'invention, il est possible de former un motif 24 avec une relativement
grande finesse de détails, tel qu'une photographie, apportant un niveau de sécurité
supplémentaire de protection du document contre les falsifications. En effet, pour
falsifier un tel document, il est nécessaire d'enlever la couche d'encre de sécurité
ce qui est difficile, voire impossible à opérer sans créer des dommages irréversibles
pour le document.
[0081] Il est bien entendu que les modes de réalisation qui viennent d'être décrits ne présentent
aucun caractère limitatif et qu'ils pourront recevoir toute modification désirable
sans sortir pour cela du cadre de l'invention.
1. Procédé de réalisation d'un motif (24) avec une encre de sécurité sur un support (12),
caractérisé en ce que, le support (12) comprenant au moins une couche sensible (26) à un rayonnement laser
et une couche (28) d'encre de sécurité agencée au-dessus de la couche sensible de
manière à ce que la couche sensible (26) soit observable à travers la couche de sécurité
au moins à une longueur d'onde prédéfinie, le procédé comprend une étape de marquage
de la couche sensible (26) avec un faisceau laser (30) par ablation de cette couche
(26) en une pluralité de points d'impact du faisceau (30) sur la couche (26) pour
former un profil d'épaisseur prédéfini de cette couche (26) de manière à ce que ce
profil d'épaisseur génère une modulation d'intensité lumineuse reproduisant le motif,
observable au travers de la couche de sécurité à la longueur d'onde prédéfinie.
2. Procédé selon la revendication précédente, dans lequel, la couche de sécurité (28)
étant insensible au rayonnement, on dirige le faisceau laser (30) sur le support (12),
une fois la couche de sécurité (28) déposée, et on réalise le marquage de la couche
sensible (26) au travers de la couche de sécurité (28).
3. Procédé selon l'une ou l'autre des revendications précédentes, dans lequel le faisceau
laser (30) étant émis par une source d'impulsions d'intensité et de durée réglables,
pour former le motif (24) selon le profil d'épaisseur prédéfini, on modifie l'intensité,
le nombre et/ou la durée des impulsions de la source du faisceau laser.
4. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, dans lequel, le motif
(24) étant décomposé en une matrice de pixels, chaque pixel étant associé à un niveau
de gris d'une échelle de gris prédéfinie, pour faire varier le niveau de gris d'un
pixel à l'autre, on fait varier le nombre de points d'impact par pixel du faisceau
laser sur la couche sensible (26) et/ou on fait varier la profondeur d'ablation de
chacun des points d'impact du pixel.
5. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, dans lequel la couche
de sécurité (28) est déposée sur le support (12) sous forme d'un aplat, par exemple
par sérigraphie, flexographie, offset, impression taille-douce, tampographie, typographie
et/ou héliogravure.
6. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, dans lequel la couche
sensible (26) est formée par une couche d'encre qui incorpore des traceurs de sécurité,
tels que des particules fluorescentes, des particules de type à réaction à une longueur
d'onde prédéfinie et/ou des particules thermochromes.
7. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, dans lequel la couche
sensible (26) a des propriétés optiques qui diffèrent selon une direction verticale
du support (12).
8. Procédé selon la revendication précédente, dans lequel la couche sensible (26) comprend
au moins deux sous-couches (26A, 26B) superposées l'une sur l'autre et réalisées dans
des matériaux ayant des propriétés optiques distinctes.
9. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, dans lequel la couche
de sécurité (28) est réalisée dans un matériau comprenant une encre à effet optique
variable de type à cristaux liquides.
10. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, dans lequel le support
(12) comporte au moins une autre couche, dite couche porteuse, formant un substrat
du support (12) et étant souple ou rigide.
11. Procédé selon la revendication précédente, dans lequel, le support (12) incorporant
au moins un élément de sécurité (22), on révèle au moins partiellement cet élément
par ablation de la couche sensible (26) au droit de l'élément (22).
12. Document de sécurité (10) comprenant un support (12) et un élément de sécurité (22)
porté par le support (12), caractérisé en ce que le support (12) comprend au moins une couche sensible (26) au rayonnement laser et
au moins une couche (28) d'encre de sécurité, dite couche de sécurité, l'élément de
sécurité (22) comprenant un motif (24) réalisé conformément à un procédé selon l'une
quelconque des revendications précédentes.
13. Document (10) selon la revendication précédente, le motif (24) étant reproduit en
niveau de gris.
14. Document (10) selon la revendication 12 ou la revendication 13, étant choisi parmi
un billet de banque, un passeport et une carte à microcircuit.