[0001] L'invention concerne le domaine du transport des matières dangereuses.
[0002] La nitrocellulose ou nitrate de cellulose est un produit chimique dérivé de la cellulose
(N° CAS 009004-70-0 et N° CE 603-037-01-3). Elle est actuellement classée pour le
transport maritime, terrestre et aérien comme matière dangereuse de classe 4.1, c'est-à-dire
dans les matières solides inflammables, matières autoréactives et matières explosibles
désensibilisées.
[0003] L'emballage et le transport de la nitrocellulose sont ainsi problématiques, du fait
de sa dangerosité.
[0004] Par ailleurs, la densité apparente du produit est relativement faible et la nitrocellulose
est parfois tassée dans les futs afin d'augmenter le poids par conditionnement et
ainsi réduire les couts de transport et d'emballage. Le produit ainsi tassé a tendance
à adhérer aux parois et ne s'écoule pas par gravité lors de la vidange des emballages.
[0005] Cette phase de vidange nécessite alors une extraction manuelle ou mécanique du produit.
La nitrocellulose étant un produit solide classé solide inflammable, cette opération
de vidange, en plus de ne pas être pratique, est délicate sur le plan de la sécurité.
[0006] Il est donc nécessaire de perfectionner les techniques utilisées pour transporter
des matières dangereuses qui ne s'écoulent pas facilement par gravité.
[0007] Les emballages actuellement utilisés pour transporter la nitrocellulose sont des
petites caisses en carton d'environ 30 kg ou des futs kraft de 220 L environ comprenant
un sac interne en polyéthylène.
[0008] De manière surprenante, le Demandeur a mis au point un procédé facilitant la vidange
de la nitrocellulose.
[0009] Cet emballage présente plusieurs avantages:
Il permet de transporter plus de nitrocellulose sur un camion,
Il nécessite moins de manipulations humaines que les fûts lors de la vidange,
Il permet de réaliser une vidange plus facilement avec un écoulement de produit dit
« free flowing » (libre écoulement, en terminologie anglo-saxonne),
Il est plus facilement recyclable que les fûts qui comportent un cerclage métallique.
[0010] Le gain financier peut atteindre jusqu'à 10 % du prix du produit.
[0011] Par conséquent, un premier objet de l'invention concerne un procédé de déchargement
d'une matière floculeuse stockée dans un emballage (1) comprenant un conteneur (2)
en un matériau rigide ou semi-rigide et un sac (3) autoportant en une matière souple
formant une enveloppe interne au conteneur non fixée au conteneur, le conteneur (2)
présentant une partie supérieure (4) avec une ouverture de remplissage, et le sac
présentant une partie inférieure (6) fermée et une partie supérieure (7) avec une
ouverture de remplissage coïncidant avec l'ouverture de remplissage de la partie supérieure
(4) du conteneur (2), caractérisé en ce qu'il comprend les étapes suivantes :
- (a) fixation de moyens de levage à la partie supérieure (7) du sac (3) et levage ;
- (b) ouverture de la partie inférieure (6) du sac (3) suspendu et écoulement de ladite
matière floculeuse par gravité.
[0012] Préférentiellement, la matière floculeuse est une matière dangereuse de classe 4,
de manière particulièrement préférée, il s'agit de la nitrocellulose.
[0013] L'épaisseur de la matière souple du sac (3) doit être suffisante pour qu'il soit
autoporteur. Par autoporteur, on comprend que le sac est suffisamment résistant pour
qu'il puisse être suspendu par sa partie supérieure (7) lorsqu'il est complètement
rempli, sans que la matière souple qui le constitue ne se déchire ni même s'étire.
[0014] En l'occurrence, la matière souple du sac (3) est de préférence le polypropylène
ou le polyéthylène mais toute autre matière plastique souple convient. Avantageusement,
elle présente une épaisseur supérieure à 50 µm.
[0015] Le matériau du conteneur (2) est de préférence le carton car il est facilement recyclable
et peu cher mais il peut s'agir également d'une matière plastique rigide, notamment
du PEHD (polyéthylène haute densité).
[0016] Le sac (3) peut être fermé une fois rempli par tout type de moyen connu de l'homme
du métier, par exemple il peut être scellé ou fermé par un lien entourant et serrant
l'extrémité supérieure du sac. Un lien connu est constitué d'un collier de serrage
en matière plastique.
[0017] Le conteneur peut être muni de poignées (15).
[0018] Le sac (3) peut être suspendu par tout moyen de levage, par exemple un palan.
[0019] Le bas (6) du sac (3) peut être ouvert par déchirure ou coupure par exemple par un
cutter.
[0020] Avantageusement, l'étape (b) comprend une sous-étape d'ouverture latérale (5) du
container (2) avant levage.
[0021] Un autre objet de l'invention concerne un emballage (1) destiné au transport d'une
matière floculeuse utilisé dans un procédé selon le premier aspect de l'invention,
comprenant un conteneur (2) en un matériau rigide ou semi-rigide et un sac (3) autoportant
en une matière souple formant une enveloppe interne du conteneur non fixée au conteneur,
le conteneur (2) présentant une partie supérieure (4) avec une ouverture de remplissage,
et le sac présentant une partie inférieure (6) fermée et une partie supérieure (7)
avec une ouverture de remplissage coïncidant avec l'ouverture de remplissage de la
partie supérieure (4) du conteneur (2).
[0022] Un troisième objet de l'invention concerne un procédé de transport d'une matière
floculeuse comprenant des étapes de :
- (a) remplissage d'un emballage (1) selon le deuxième aspect de l'invention ;
- (b) transport dudit emballage (1) ;
- (c) déchargement de la matière floculeuse par un procédé selon le premier aspect de
l'invention.
[0023] D'autres caractéristiques et avantages ressortiront du mode de réalisation suivant
et des dessins.
La Figure 1 représente un emballage conforme à l'invention en position de remplissage.
La Figure 2 représente un emballage conforme à l'invention en position de transport.
La Figure 3 représente un emballage conforme à l'invention lors du début du procédé
de déchargement.
La Figure 4 représente un emballage conforme à l'invention en cours de levage.
La Figure 5 représente un emballage conforme à l'invention en cours de vidange.
[0024] A la Figure 1, on a représenté un emballage (1) conforme à l'invention en position
ouverte pour le remplissage (étape (a) du procédé de transport). Il peut contenir
de 60 à 180 kg selon la matière dangereuse.
[0025] Cet emballage (1) comprend un conteneur (2) en carton parallélépipédique de dimension
540x540x1000 cm avec une ouverture de remplissage de section carrée.
[0026] Ce conteneur (2) comprend sur sa partie supérieure (4) un premier volet (11) et un
second volet (12). Les deux volets sont articulés autour d'axes parallèles et opposés
de façon à pouvoir obturer l'ouverture de remplissage. Deux autres volets (13) et
(14) sont disposés perpendiculairement aux deux premiers et contribuent à la fermeture.
Deux des quatre faces latérales du conteneur comprennent éventuellement des ouvertures
formant poignées (15). Un sac (3) en matière plastique souple est logé à l'intérieur
du conteneur. Il n'est pas collé aux parois.
[0027] Avant de le transporter (seconde étape du procédé de transport), on ferme le sac
(3) ainsi que la partie supérieure (4) du conteneur (2). Les volets (11) et (12) sont
par exemple maintenues fermés à l'aide d'un ruban adhésif ou bien de colle, comme
l'on voit sur la figure 2.
[0028] On a représenté à la Figure 3 l'emballage (1) au début du déchargement de la matière,
c'est-à-dire au début de l'étape (a) du procédé de déchargement selon l'invention.
Le conteneur (2) a été ouvert dans sa partie supérieure (4) au niveau des volets et
les volets du conteneur ont été rabattus.
[0029] Le sac (3) est suspendu à un palan (20) via des moyens classiques d'accrochage au
niveau de sa partie supérieure (7), avantageusement soudée ou fermée par un lien.
L'homme du métier saura adapter l'invention à toutes sortes de treuils et moyens de
levage.
[0030] On a représenté à la Figure 4 l'emballage (1) pendant le levage. Le sac (3) a commencé
à s'élever. Avantageusement, le conteneur (2) a été ouvert latéralement à l'intersection
(5) de deux faces pour dégager le sac (3).
[0031] On se retrouve avec un sac (3) « autoporteur » contenant la matière.
[0032] On a représenté à la Figure 5 l'emballage (1) en cours de vidange, c'est-à-dire pendant
l'étape (b) du procédé de déchargement selon l'invention. Le sac (3) a été ouvert
dans sa partie inférieure (6) par un outil tranchant, en particulier un cutter.
[0033] La matière s'écoule au sol (ou dans un dispositif de réception (9) ou sur un tamis
vibrant) très facilement.
[0034] Le propre poids du sac (3) suspendu entraine des contraintes mécaniques qui lorsqu'elle
sont libérées par l'ouverture du sac (3) permettent un effet d'écoulement libre «
free flowing ».
[0035] L'invention ne se limite pas au mode de réalisation représenté, elle englobe toutes
les variantes à la portée de l'homme du métier.
1. Procédé de déchargement d'une matière floculeuse stockée dans un emballage (1) comprenant
un conteneur (2) en un matériau rigide ou semi-rigide et un sac (3) autoportant en
une matière souple formant une enveloppe interne au conteneur non fixée au conteneur,
le conteneur (2) présentant une partie supérieure (4) avec une ouverture de remplissage,
et le sac présentant une partie inférieure (6) fermée et une partie supérieure (7)
avec une ouverture de remplissage coïncidant avec l'ouverture de remplissage de la
partie supérieure (4) du conteneur (2),
caractérisé en ce qu'il comprend les étapes suivantes :
(a) fixation de moyens de levage à la partie supérieure (7) du sac (3) et levage ;
(b) ouverture de la partie inférieure (6) du sac (3) suspendu et écoulement de ladite
matière floculeuse par gravité.
2. Procédé selon la revendication 1, la matière floculeuse étant une matière dangereuse
de classe 4.1.
3. Procédé selon la revendication 1, la matière floculeuse étant la nitrocellulose.
4. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, le sac (3) étant en
polypropylène ou polyéthylène.
5. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, la matière souple du
sac (3) présentant une épaisseur supérieure à 50 µm.
6. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, le conteneur (2) étant
en carton ou en matière plastique rigide.
7. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, la partie supérieure
(7) du sac (3) étant soudée ou fermée par un lien.
8. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, le bas (6) du sac (3)
étant ouvert avec un outil tranchant.
9. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, l'ouverture de remplissage
de la partie supérieure (4) du conteneur (2) étant obturée par au moins un volet (11),
et l'étape (a) étant précédée par une sous-étape d'ouverture du ou des volets.
10. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, l'étape (a) comprenant
une sous-étape d'ouverture latérale (5) du container (2) avant levage.
11. Emballage (1) destiné au transport d'une matière floculeuse utilisé dans un procédé
selon l'une des revendications précédentes, comprenant un conteneur (2) en un matériau
rigide ou semi-rigide et un sac (3) autoportant en une matière souple formant une
enveloppe interne du conteneur non fixée au conteneur, le conteneur (2) présentant
une partie supérieure (4) avec une ouverture de remplissage, et le sac présentant
une partie inférieure (6) fermée et une partie supérieure (7) avec une ouverture de
remplissage coïncidant avec l'ouverture de remplissage de la partie supérieure (4)
du conteneur (2).
12. Procédé de transport d'une matière floculeuse comprenant des étapes de :
(a) remplissage d'un emballage (1) selon la revendication précédente avec la matière
floculeuse ;
(b) transport dudit emballage (1) ;
(c) déchargement de la matière floculeuse par un procédé selon l'une des revendications
1 à 10.