[0001] L'invention concerne un procédé de désulfuration d'un piège à oxydes d'azote, couramment
appelé par sa dénomination anglo-saxonne de NOx-Trap, dont la fonction est le post-traitement
des gaz d'échappement émis par un moteur à combustion interne d'un véhicule automobile.
Elle concerne aussi un groupe motopropulseur équipé d'un NOx-Trap et un véhicule automobile
en tant que tels mettant en oeuvre un tel procédé de désulfuration. L'invention est
particulièrement adaptée aux véhicules automobiles équipés d'un moteur diesel.
[0002] Les moteurs à combustion interne, et plus particulièrement les moteurs de type diesel,
rejettent dans l'atmosphère des éléments polluants comme des particules polluantes,
des oxydes d'azote, du soufre, du monoxyde de carbone et des hydrocarbures imbrûlés.
Pour réduire l'émission de ces éléments polluants, des dispositifs de post-traitement
sont disposés sur la ligne d'échappement et ont pour fonction de piéger ces éléments.
Un tel dispositif de post traitement est par exemple un piège à oxydes d'azote « NOx-Trap
», qui peut être mis en oeuvre par une fonction de piège à NOx sur un catalyseur d'oxydation.
Un tel dispositif retient chimiquement les oxydes d'azote (NO et NO
2) produits par le moteur.
[0003] Classiquement, un dispositif NOx-Trap fonctionne de manière périodique, en deux phases.
Lors d'une première phase, il stocke des éléments polluants émis par le moteur, et
lors d'une deuxième phase dite de régénération, ces éléments polluants sont éliminés.
La régénération d'un NOx-Trap consiste à réduire les oxydes d'azote en diazote N
2 et dioxyde de carbone CO
2, lorsqu'un seuil prédéterminé de chargement en NOx est atteint. Cette phase de régénération
nécessite un milieu riche (excès de réducteurs) pour réduire les oxydes d'azote.
[0004] D'autre part, du soufre présent dans l'échappement altère aussi avec le temps le
fonctionnement du NOx-Trap. En effet, pendant le fonctionnement du moteur, le soufre
initialement présent dans le carburant et l'huile se retrouve dans les gaz d'échappement
sous forme de dioxyde de soufre SO
2, qui est alors adsorbé par le NOx-Trap sur les sites d'adsorption prévus pour les
oxydes d'azote NOx, diminuant ainsi la capacité de stockage des NOx. De plus, le soufre
adsorbé n'est pas déstocké pendant les purges en NOx des phases de régénération du
NOx-Trap. Par conséquent, l'efficacité d'un piège à NOx décroît avec l'accumulation
du soufre. Ainsi, une phase de désulfuration du NOx-Trap est aussi périodiquement
mise en oeuvre pour le purger des produits soufrés, en complément de la régénération
du NOx-Trap explicitée précédemment.
[0005] La désulfuration du NOx-Trap nécessite une thermique très élevée au sein du NOx-Trap,
soit une température en général supérieure à 650°C, et un milieu riche (excès de réducteurs)
pour réduire les composants soufrés. Pour respecter ces conditions de purge, des stratégies
spécifiques d'injection de carburant sont mises en place. Ainsi, cette forte augmentation
de la température des gaz d'échappement peut être obtenue par une stratégie d'injection
spécifique comme une injection retardée de carburant dans les chambres de combustion
du moteur. On peut en particulier injecter du carburant juste après le point mort
haut lors de la phase de détente, ce qui a pour effet d'augmenter la température et
la richesse des gaz à l'échappement. En variante, il est également possible de prévoir
une ou plusieurs injections tardives, c'est-à-dire nettement après le point mort haut
ou une introduction de carburant directement dans la ligne d'échappement via l'utilisation
d'un cinquième injecteur ou d'un vaporisateur à l'échappement. Le carburant ainsi
injecté ne brûle pas dans la chambre de combustion du moteur, mais plus tard en augmentant
ainsi la température et la richesse des gaz traversant ensuite le NOx-Trap.
[0006] Toutefois, le milieu riche et chaud du NOx-Trap ne peut pas être maintenu trop longtemps
pour les raisons suivantes :
- La température atteinte dans le NOx-Trap risque d'être trop élevée et d'engendrer
un vieillissement prématuré du dispositif, voire sa dégradation par l'apparition de
fissures par exemple, par un phénomène de dégradation thermomécanique ;
- L'oxyde de soufre S02 désorbé lors de la désulfuration réagit avec les réducteurs
présents et se transforme après quelques secondes en sulfure d'hydrogène H2S et en sulfure de carbonyle COS, qui sont deux espèces chimiques malodorantes et
cancérigènes.
[0007] Pour éviter ces inconvénients, la solution retenue par l'état de la technique consiste
à alterner des phases riches, durant lesquelles la désulfuration est efficace, et
des phases pauvres (excès d'oxydants), durant lesquelles un stock d'oxygène est reformé
au sein du NOx-Trap, pour limiter les inconvénients mentionnés ci-dessus, notamment
l'émission des composants polluants H
2S et COS lors d'une prochaine phase riche et durant lesquelles la température du NOx-Trap
diminue.
[0008] Ainsi, cette solution de l'état de la technique consistant en l'alternance de créneaux
ou périodes dites « riches » et « pauvres » pour désulfurer le NOx-Trap est par exemple
décrite dans le document
FR2927362.
[0009] Dans de telles solutions existantes, la détermination des périodes riche et pauvre
est dictée par une régulation de la température interne du NOx-Trap autour d'une valeur
de consigne permettant d'atteindre les conditions de désulfuration. Plus précisément,
le procédé de désulfuration détermine une durée du fonctionnement en mode riche du
moteur en fonction des conditions d'utilisation du catalyseur et/ou de paramètres
du moteur (point de fonctionnement du moteur, modèle de la quantité d'oxygène stocké
et réduit dans le dispositif de post-traitement, vieillissement de ce dispositif,
débit de réducteur pour favoriser l'émission de soufre sous forme S02 plutôt que H
2S), de la température seuil à ne pas dépasser dans le système. La durée des périodes
riches peut par exemple être prédéfinie ou déterminée à partir de modèles dynamiques
(par exemple estimation des températures internes, modèle de régénération de la quantité
d'oxygène stocké ou estimation de la quantité de H
2S /COS émise) ou d'informations mesurées (dépassement de la température seuil mesurée,
basculement ou variation de l'information délivrée par une sonde à oxygène en aval).
Ensuite, la durée d'une période pauvre est déterminée de manière à réaliser une compensation
avec le surplus d'énergie apportée par la phase riche, afin d'atteindre la consigne
de température recherchée, tout en respectant une durée permettant le rechargement
en oxygène sur la base d'un modèle de calcul, sans trop refroidir le NOx-Trap.
[0010] Ces approches de l'état de la technique se révèlent très délicates à utiliser en
pratique car les modèles exploités sont difficiles à mettre au point car très sensibles
aux changements des composantes du moteur, des injecteurs, et du NOx-Trap lui-même.
Leur réglage doit atteindre le meilleur compromis possible entre la recherche de performance
de la désulfuration et de niveau peu élevé de rejet de produits polluants H
2S et COS. Avec les modèles existants, la recherche de ce compromis est délicate, et
il s'avère en pratique que la désulfuration est soit insuffisante, ce qui nécessite
des périodes de désulfuration plus longues ou plus fréquentes, soit suffisante mais
accompagnée d'émissions polluantes trop élevées. De plus, l'alternance des périodes
riches et pauvres de durées de quelques secondes selon l'état de la technique induit
souvent des oscillations de température au niveau du NOx-Trap d'amplitude importante,
de l'ordre de 150 °C, et très dynamiques, de l'ordre de quelques secondes. Dans ces
conditions, la régulation de la température du NOx-Trap est difficile à maîtriser.
Finalement, la désulfuration obtenue par ces solutions de l'état de la technique est
insuffisante et nécessite un temps de mise au point trop important.
[0011] Ces solutions existantes ne sont donc pas satisfaisantes et il existe un besoin d'une
autre solution améliorée de gestion de la désulfuration d'un piège à oxydes d'azote
NOx-Trap.
[0012] Ainsi, un objet général de l'invention est de proposer une solution permettant d'atteindre
une désulfuration accrue, avec une solution plus fiable et facile à mettre au point.
[0013] A cet effet, l'invention repose sur un procédé de désulfuration d'un piège à oxydes
d'azote pour le post-traitement de gaz d'échappement émis par un moteur à combustion
interne d'un véhicule automobile, comprenant une alternance de périodes riches et
pauvres, caractérisé en ce qu'il met en oeuvre au moins une période pauvre longue
pour permettre l'augmentation sensible du paramètre de capacité de stockage d'oxygène
(OSC) du piège à oxydes d'azote.
[0014] Le procédé de désulfuration peut comprendre deux types de périodes pauvres, des périodes
pauvres courtes et au moins une période pauvre longue, mises en oeuvre entre des périodes
riches similaires.
[0015] Une période pauvre courte peut présenter une durée qui permet l'augmentation du paramètre
de capacité de stockage d'oxygène (OSC) du piège à oxydes d'azote selon une première
dynamique rapide jusqu'à un pallier et au moins une période pauvre longue peut présenter
une durée qui permet l'augmentation du paramètre de capacité de stockage d'oxygène
(OSC) du piège à oxydes d'azote selon une seconde dynamique lente, permettant le retour
du paramètre de stockage d'oxygène (OSC) à une valeur équivalente au début de la désulfuration.
[0016] Les périodes pauvres courtes peuvent présenter une durée comprise entre 5 et 30 secondes
alors que la période pauvre longue peut présenter une durée comprise entre 20 et 60
secondes.
[0017] Au moins une période pauvre longue peut présenter une durée supérieure ou égale à
la durée moyenne des périodes pauvres courtes.
[0018] Le procédé de désulfuration peut comprendre les étapes suivantes quand le piège à
oxydes d'azote se trouve dans une période pauvre :
- détermination de la fin de la période pauvre courte en appliquant une première loi
(LOI1),
- quand la première loi (LOI1) détermine la fin de la période pauvre courte, détermination
s'il est nécessaire d'effectuer une période pauvre longue en appliquant une seconde
loi (LOI2), afin de stopper ou continuer la période pauvre.
[0019] Le procédé de désulfuration peut comprendre une troisième étape de détermination
de la fin d'une période riche en appliquant la première loi (LOI1), pour recommencer
une nouvelle période pauvre.
[0020] Le procédé de désulfuration peut comprendre la vérification d'au moins une des conditions
suivantes pour décider de la réalisation d'une période pauvre longue :
- Le nombre de périodes riches réalisées depuis la dernière période pauvre longue atteint
un seuil prédéterminé ; et/ou
- La durée cumulée des périodes riches réalisées depuis la dernière période pauvre longue
atteint un seuil prédéterminé ; et/ou
- La quantité de composants réducteurs excédentaires arrivés en entrée du NOx-Trap depuis
la dernière période pauvre longue atteint un seuil prédéterminé ; et/ou
- La température mesurée ou modélisée dans un endroit donné du NOx-Trap est supérieure
à un seuil prédéterminé ; et/ou
- La durée cumulée pendant laquelle la température mesurée ou modélisée dans un endroit
donné du NOx-Trap est supérieure à un seuil de température est supérieure à un seuil
prédéterminé ; et/ou
- La valeur modélisée du paramètre OSC est inférieure à un seuil prédéterminé.
[0021] Le procédé de désulfuration peut comprendre la vérification d'au moins une des conditions
suivantes pour décider de la fin d'une période pauvre longue :
- La durée totale de la période pauvre longue est supérieure à un seuil prédéterminé
; et/ou
- La quantité de composants oxydants excédentaires arrivés en entrée du NOx-Trap est
supérieure à un seuil prédéterminé ; et/ou
- La température mesurée ou modélisée dans un endroit donné du NOx-Trap est inférieure
à un seuil prédéterminé ; et/ou
- La durée cumulée pendant laquelle la température mesurée ou modélisée dans un endroit
donné du NOx-Trap est inférieure à un seuil de température est supérieure à un seuil
prédéterminé ;
et/ou
- La valeur modélisée du paramètre OSC est supérieure à un seuil prédéterminé.
[0022] L'invention porte aussi sur un groupe motopropulseur pour véhicule automobile, comprenant
un moteur et une conduite d'échappement pour conduire les gaz d'échappement vers un
piège à oxydes d'azote, caractérisé en ce qu'il comprend une unité de commande électronique
ECU qui met en oeuvre le procédé de désulfuration décrit précédemment.
[0023] L'invention porte aussi sur un véhicule automobile comprenant un tel groupe motopropulseur.
[0024] Ces objets, caractéristiques et avantages de la présente invention seront exposés
en détail dans la description suivante d'un mode d'exécution particulier fait à titre
non-limitatif en relation avec les figures jointes parmi lesquelles :
La figure 1 représente schématiquement un groupe motopropulseur selon l'invention.
La figure 2 représente schématiquement l'évolution dans le temps des différentes périodes
d'un procédé de désulfuration selon un mode d'exécution de l'invention.
La figure 3 représente schématiquement l'évolution dans le temps du paramètre OSC
d'un procédé de désulfuration selon le mode d'exécution de l'invention.
La figure 4 représente un algorithme d'un procédé de désulfuration selon le mode d'exécution
de l'invention.
[0025] La figure 1 illustre schématiquement un groupe motopropulseur selon l'invention.
Ce dispositif comprend un moteur diesel 1, alimenté en air arrivant par une conduite
d'admission 2 et en carburant par un système d'injection 6. En sortie du moteur, les
gaz d'échappement sont conduits par une conduite d'échappement 3 et traversent successivement
un NOx-Trap 4 puis un filtre à particules 5.
[0026] Le dispositif comprend de plus une unité de commande électronique (ECU) 10, composée
d'éléments matériels (hardware) et/ou logiciels (software), qui se présente généralement
sous la forme d'un ordinateur de bord. Cette unité ECU reçoit des données de différents
capteurs, non représentés, comme par exemple un capteur de température pour mesurer
la température des gaz d'échappement, une sonde à oxygène qui mesure la quantité d'oxygène
dans les gaz d'échappement, un capteur de température disposé en entrée du filtre
à particules de sorte de mesurer la température des gaz d'échappement au niveau de
ce filtre, un capteur de pression différentielle monté aux bornes du filtre à particules.
A partir de ces données et/ou de modèles mémorisés, l'unité ECU met en oeuvre un procédé
de gestion du groupe motopropulseur et notamment de gestion de la désulfuration du
NOx-Trap 4. Pour cela, elle pilote par exemple les différentes vannes et injecteurs
du dispositif. Ce procédé est explicité par la suite.
[0027] Le concept de l'invention repose sur l'exploitation d'une double dynamique de la
capacité de stockage en oxygène du NOx-Trap, aussi connue par sa dénomination anglo-saxonne
de « oxygen storage capacity » et que nous appellerons plus simplement paramètre OSC
par la suite, pour permettre ainsi d'améliorer la recharge globale en oxygène du NOx-Trap
durant un procédé de désulfuration et de réduire les émissions polluantes en H
2S et COS, tout en atteignant une désulfuration optimale.
[0028] Pour cela, le procédé de désulfuration repose toujours sur une alternance de créneaux
riches et pauvres, mais dont la durée est calculée différemment, comme cela va être
explicité, par la mise en oeuvre de temps en temps d'une période pauvre allongée.
[0029] Pour cela, le procédé de l'invention utilise une détermination de la durée d'un créneau
ou période par la combinaison de deux lois de fractionnement, dont le principe va
être explicité par la suite. La première loi LOI1 de fractionnement est similaire
aux lois utilisées dans l'état de la technique alors que la seconde loi LOI2 exploite
la dynamique lente de l'augmentation du paramètre OSC en fonction du temps.
[0030] Ainsi, la figure 2 illustre le principe de l'invention. La courbe 15 représente l'évolution
des périodes riches et pauvres en fonction du temps selon un mode d'exécution de l'invention.
Le procédé de désulfuration comprend des phases T1, T3 d'alternance de périodes riches
et pauvres, dans lesquelles la durée des périodes riches 16 et des périodes pauvres
17 est déterminée par la première loi LOI1. II comprend de plus au moins une période
T2 particulière durant laquelle une période pauvre 18 de longue durée est imposée
par la seconde loi LOI2 superposée à la première.
[0031] La figure 3 représente plus en détail l'effet technique obtenu par le mode d'exécution
de l'invention présenté sur la figure 2, et plus particulièrement l'effet obtenu sur
le paramètre OSC dont l'évolution en fonction du temps t est illustrée par la courbe
25. Pendant les périodes entre les instants t
0 et t
1, et t
2 et t
3, le paramètre OSC comprend des courbes montantes 27 pendant les périodes pauvres
17, pendant lesquelles l'oxygène en excès remplit l'OSC, et des courbes descendantes
26 pendant les périodes riches 16, durant lesquelles les réducteurs en excès réduisent
l'OSC. Toutefois, le paramètre OSC décroit globalement durant ces périodes. Entre
les instants t
1 et t
2 correspondant à la période pauvre longue 18, le paramètre OSC comprend une phase
de croissance 28 plus longue et de plus forte amplitude.
[0032] La courbe 25 d'évolution en fonction du temps t du paramètre OSC peut se décomposer
en deux courbes 21 et 22 illustrant les deux dynamiques respectivement rapides et
lentes de cette évolution, exploitées par l'invention. En remarque, la courbe 25 est
la somme de ces deux courbes 21, 22. En effet, il apparaît sur la courbe 21 une rapide
variation dès que l'on passe d'une période riche à une période pauvre, et inversement.
Cette dynamique est plus rapide que la durée des périodes, ce qui permet à la courbe
21 de croître et décroître vers des paliers supérieurs 23 et inférieurs 24 pour respectivement
toutes les périodes pauvres 17, 18 et riches 16. En revanche, il apparaît par la courbe
22 que le paramètre OSC comprend une seconde composante lente, qui remonte très peu
pendant les périodes pauvres 17 et descend un peu pendant les périodes riches 16.
Le fait d'imposer une période pauvre longue 18 au cours du procédé de désulfuration
permet à cette composante lente de remonter de manière significative durant cette
période, et permet finalement au paramètre OSC de conserver toujours une valeur suffisante
durant la désulfuration pour limiter les émissions polluantes, comme le montre la
courbe 25 qui est la somme des courbes 21, 22. Ainsi, par l'implémentation de cette
solution, chaque phase T1, T3 d'alternance de périodes riches et pauvres de manière
similaire à l'état de la technique se fait en réalité avec un taux d'oxygène stocké
accru, ce qui permet de réduire fortement les émissions polluantes mentionnées précédemment.
La figure 4 illustre la mise en oeuvre du procédé de désulfuration selon le mode d'exécution
de l'invention. Pendant ce procédé, quand le NOx-Trap est dans une période pauvre
17, une première étape E1 consiste à appliquer la première loi LOI1 pour déterminer
la fin de cette période pauvre. Dès que cette période pauvre devrait se terminer selon
la première loi LOI1, le procédé passe par une seconde étape E2 dans laquelle une
seconde loi LOI2 est appliquée, afin de déterminer si la LOI2 confirme la fin de la
période pauvre courte 17 et le passage en période riche 16 ou impose le maintien d'une
période pauvre longue 18. Quand cette seconde loi ordonne la fin de la période pauvre,
le procédé débute une période riche 16. Une troisième étape E3 détermine alors la
fin de la période riche 16 en appliquant la première loi LOI1, pour recommencer une
nouvelle période pauvre 17 et renouveler les étapes E1 à E3 explicitées ci-dessus.
[0033] Pour gérer le passage du créneau pauvre court au créneau pauvre long, un opérateur
booléen C peut être utilisé par le procédé, qui lui donne la valeur C = false quand
la seconde loi LOI2 ordonne d'effectuer un créneau pauvre long ou prend la valeur
C = true sinon. Dans ce cas, l'étape E2 comprend la vérification de la valeur de l'opérateur
booléen C et tant que C = false, la période pauvre est prolongée.
[0034] Selon le mode d'exécution de l'invention, les périodes riches présentent une durée
de 5 à 30 secondes et les périodes pauvres courtes une durée de préférence entre 5
et 30 secondes, avantageusement inférieure à 30 secondes. Au contraire, les périodes
pauvres longues présentent une durée comprise entre 20 et 60 secondes, avantageusement
supérieure à 30 secondes ou supérieure ou égale à la durée moyenne des périodes pauvres
courtes. Avantageusement, la durée d'une période pauvre longue 18 est telle qu'elle
permet au paramètre OSC d'atteindre à nouveau sa valeur initiale en début de désulfuration.
[0035] La seconde loi LOI2 permet donc de tenir compte de la dynamique lente de l'évolution
du paramètre OSC, qui est ignorée par les solutions de l'état de la technique. Cette
seconde loi vérifie au moins une des conditions suivantes pour décider de la réalisation
d'une période pauvre longue, et le passage du booléen C de la valeur true à false
:
- Le nombre de périodes riches réalisées depuis la dernière période pauvre longue atteint
un seuil prédéterminé ; et/ou
- La durée cumulée des périodes riches réalisées depuis la dernière période pauvre longue
atteint un seuil prédéterminé ; et/ou
- La quantité de composants réducteurs excédentaires arrivés en entrée du NOx-Trap depuis
la dernière période pauvre longue atteint un seuil prédéterminé ; et/ou
- La température mesurée ou modélisée dans un endroit donné du NOx-Trap (aval, interne,...)
est supérieure à un seuil prédéterminé ; et/ou
- La durée cumulée pendant laquelle la température mesurée ou modélisée dans un endroit
donné du NOx-Trap (aval, interne,...) est supérieure à un seuil de température est
supérieure à un seuil prédéterminé ; et/ou
- La valeur modélisée du paramètre OSC est inférieure à un seuil prédéterminé. Ce modèle
peut s'appuyer sur la température des gaz, le débit d'échappement, le taux d'oxygène
dans les gaz, etc.
[0036] De plus, cette seconde loi LOI2 détermine aussi la fin de la période pauvre longue,
et change la valeur de l'opérateur booléen C de false à true, par la vérification
d'au moins une des conditions suivantes :
- La durée totale de la période pauvre longue, soit depuis la dernière période riche,
est supérieure à un seuil prédéterminé ; et/ou
- La quantité de composants oxydants excédentaires arrivés en entrée du NOx-Trap est
supérieure à un seuil prédéterminé ; et/ou
- La température mesurée ou modélisée dans un endroit donné du NOx-Trap (aval, interne,...)
est inférieure à un seuil prédéterminé ; et/ou
- La durée cumulée pendant laquelle la température mesurée ou modélisée dans un endroit
donné du NOx-Trap (aval, interne,...) est inférieure à un seuil de température est
supérieure à un seuil prédéterminé ; et/ou
- La valeur modélisée du paramètre OSC est supérieure à un seuil prédéterminé.
[0037] Tous les seuils mentionnés ci-dessus peuvent être paramétrables pour permettre le
réglage du procédé de désulfuration.
[0038] Le principe de l'invention reste compatible avec les procédés existants, notamment
les critères pour déterminer le début ou la fin d'un procédé de désulfuration du NOx-Trap.
Par exemple, si les conditions de faisabilité d'une période riche ne sont plus réunies,
parce que le régime et/ou le couple moteur est trop bas par exemple, alors la période
riche est arrêtée. De plus, le déroulement du procédé de désulfuration hors des périodes
pauvres allongées peut être effectué selon toute solution de l'état de la technique.
[0039] Finalement, l'invention présente les avantages suivants :
- L'utilisation d'au moins un créneau pauvre allongé permet de restocker massivement
de l'oxygène sur le NOx-Trap et permet de réduire les émissions nocives de H2S et COS ;
- Elle permet soit de réduire ces émissions nocives soit de conserver la même émission
en réduisant le volume du NOx-Trap, ou en réduisant la quantité de matériaux précieux
le composant, donc en réduisant son coût ;
- La superposition de la seconde loi qui réduit les émissions nocives permet de se contenter
d'un réglage moins précis du reste du procédé, notamment mis en oeuvre par la première
loi, ce qui réduit globalement le coût de calibration du procédé ;
- Elle permet de choisir un mode d'alternance très rapide des créneaux riches et pauvres
en application de la première loi LOI1, de l'ordre de quelques dizaines de millisecondes,
permettant ainsi d'augmenter l'efficacité de la désulfuration, sans entraîner de pollution
trop importante par émission de H2S et COS.
1. Procédé de désulfuration d'un piège à oxydes d'azote (4) pour le post-traitement de
gaz d'échappement émis par un moteur à combustion interne d'un véhicule automobile,
comprenant une alternance de périodes riches et pauvres, caractérisé en ce qu'il met en oeuvre au moins une période pauvre longue (18) pour permettre l'augmentation
sensible du paramètre de capacité de stockage d'oxygène (OSC) du piège à oxydes d'azote.
2. Procédé de désulfuration selon la revendication précédente, caractérisé en ce qu'il comprend deux types de périodes pauvres, des périodes pauvres courtes et au moins
une période pauvre longue, mises en oeuvre entre des périodes riches similaires.
3. Procédé de désulfuration selon la revendication précédente, caractérisé en ce qu'une période pauvre courte présente une durée qui permet l'augmentation du paramètre
de capacité de stockage d'oxygène (OSC) du piège à oxydes d'azote selon une première
dynamique rapide jusqu'à un pallier (23) et en ce que au moins une période pauvre longue (18) présente une durée qui permet l'augmentation
du paramètre de capacité de stockage d'oxygène (OSC) du piège à oxydes d'azote selon
une seconde dynamique lente, permettant le retour du paramètre de stockage d'oxygène
(OSC) à une valeur équivalente au début de la désulfuration.
4. Procédé de désulfuration selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que les périodes pauvres courtes (17) présentent une durée comprise entre 5 et 30 secondes
alors que la période pauvre longue (18) présente une durée comprise entre 20 et 60
secondes.
5. Procédé de désulfuration selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que la au moins une période pauvre longue (18) présente une durée supérieure ou égale
à la durée moyenne des périodes pauvres courtes (17).
6. Procédé de désulfuration selon l'une des revendications précédentes,
caractérisé en ce qu'il comprend les étapes suivantes quand le piège à oxydes d'azote se trouve dans une
période pauvre :
(E1) - détermination de la fin de la période pauvre courte (17) en appliquant une
première loi (LOI1),
(E2) - quand la première loi (LOI1) détermine la fin de la période pauvre courte (17),
détermination s'il est nécessaire d'effectuer une période pauvre longue (18) en appliquant
une seconde loi (LOI2), afin de stopper ou continuer la période pauvre.
7. Procédé de désulfuration selon la revendication précédente, caractérisé en ce qu'il comprend une troisième étape (E3) de détermination de la fin d'une période riche
(16) en appliquant la première loi (LOI1), pour recommencer une nouvelle période pauvre
(17).
8. Procédé de désulfuration selon l'une des revendications précédentes,
caractérisé en ce qu'il comprend la vérification d'au moins une des conditions suivantes pour décider de
la réalisation d'une période pauvre longue (18) :
- Le nombre de périodes riches réalisées depuis la dernière période pauvre longue
atteint un seuil prédéterminé ; et/ou
- La durée cumulée des périodes riches réalisées depuis la dernière période pauvre
longue atteint un seuil prédéterminé ; et/ou
- La quantité de composants réducteurs excédentaires arrivés en entrée du NOx-Trap
depuis la dernière période pauvre longue atteint un seuil prédéterminé ; et/ou
- La température mesurée ou modélisée dans un endroit donné du NOx-Trap est supérieure
à un seuil prédéterminé ; et/ou
- La durée cumulée pendant laquelle la température mesurée ou modélisée dans un endroit
donné du NOx-Trap est supérieure à un seuil de température est supérieure à un seuil
prédéterminé ; et/ou
- La valeur modélisée du paramètre OSC est inférieure à un seuil prédéterminé.
9. Procédé de désulfuration selon l'une des revendications précédentes,
caractérisé en ce qu'il comprend la vérification d'au moins une des conditions suivantes pour décider de
la fin d'une période pauvre longue (18) :
- La durée totale de la période pauvre longue est supérieure à un seuil prédéterminé
; et/ou
- La quantité de composants oxydants excédentaires arrivés en entrée du NOx-Trap est
supérieure à un seuil prédéterminé ; et/ou
- La température mesurée ou modélisée dans un endroit donné du NOx-Trap est inférieure
à un seuil prédéterminé ; et/ou
- La durée cumulée pendant laquelle la température mesurée ou modélisée dans un endroit
donné du NOx-Trap est inférieure à un seuil de température est supérieure à un seuil
prédéterminé ; et/ou
- La valeur modélisée du paramètre OSC est supérieure à un seuil prédéterminé.
10. Groupe motopropulseur pour véhicule automobile, comprenant un moteur (1) et une conduite
d'échappement (3) pour conduire les gaz d'échappement vers un piège à oxydes d'azote
(4), caractérisé en ce qu'il comprend une unité de commande électronique ECU (10) qui met en oeuvre le procédé
de désulfuration selon l'une des revendications précédentes.
11. Véhicule automobile caractérisé en ce qu'il comprend un groupe motopropulseur selon la revendication précédente.