[0001] La présente invention concerne les vêtements de sport ajustés et notamment les vêtements
destinés pour des activités nécessitant un maintien postural. Le maintien postural
est particulièrement important pour des sports d'endurance comme, par exemple, la
course à pieds en montagne ou en terrain accidenté, le tennis, le cyclisme, le ski
nordique ou alpin. L'invention peut s'avérer également utile pour d'autres sports
d'équilibre comme des sports nautiques.
[0002] La demande
FR 2 889 033 décrit des vêtements de sport ajustés comportant des portions composés d'un composé
laminé dont une des couches est élastique et comporte une pluralité de découpes. Un
tel vêtement améliore la circulation sanguine et facilite la récupération après effort
mais n'offre pas un support musculaire suffisant.
[0003] Par le
WO 98/36652 il est connu de réaliser des vêtements ajustés constitués d'un tissu de base élastique
tel que du lycra ® sur lequel sont cousues des bandes de résistance élastique. Ces
bandes élastiques exercent une résistance élastique au mouvement de façon à aider
à la musculation du corps. Cependant le but de ce vêtement est de muscler le corps
si bien qu'il est construit pour opposer une résistance aux muscles plutôt que pour
donner un maintien postural.
[0004] Le document
US 7 631 367 décrit également un vêtement de sport qui comprend des bandes élastiques collées
ou cousues sur le textile, dont l'objectif est de stocker une partie d'énergie produite
par un muscle lors d'un mouvement, pour pouvoir la restituer lors du mouvement opposé
suivant. De telles bandes sont étroites et ont une petite taille par rapport à la
longueur comprise entre 1 et 5 cm car des bandes plus larges, par exemple qui feraient
le tour d'une cuisse ou d'un bras opposeraient beaucoup trop de résistance et seraient
une gêne pour le sportif plutôt qu'une aide.
[0005] Tous les documents de l'art antérieur présentant des vêtements de sport qui ont été
conçus pour des pratiquants de jogging ou de course l'ont été pour des sports se pratiquant
sur le plat, piste d'athlétisme, route, etc., ces sports ne nécessitant pas ou peu
de maintien postural. Ainsi, ces vêtements ne conviennent pas à des sports nécessitant
un tel maintien et notamment à la nouvelle pratique de "Trail-running", ou course
sur chemin, notamment course en montagne ou terrain accidenté.
[0006] Le trail-running se caractérise par une course en milieu accidenté avec notamment
des portions à fort dénivelé positif (montant) et des portions à fort dénivelé négatif
(descendant). En montant, l'énergie musculaire développée est une énergie de puissance
qui nécessite une bonne circulation sanguine avec un retour veineux optimal mais aussi
une bonne ventilation du corps. En descendant, l'énergie musculaire développée est
principalement dirigée vers le maintien postural. Le sportif doit maintenir sa posture,
à chaque pas, pour ne pas s'affaisser sous peine de perdre l'équilibre du corps ce
qui se traduit par une dépense énergétique supplémentaire pour compenser ce déséquilibre.
L'équilibre du corps est directement lié à la position du centre de gravité du sportif.
Avec un maintien postural, la position du centre de gravité varie moins, ce qui est
bénéfique pour l'équilibre du corps. En courant, le sportif ajoute un équilibre dynamique
lié à son inertie. C'est ce qui fait la différence entre descendre en marchant où
un affaissement relatif de la posture à chaque pas permet d'amortir le pas, et la
descente en courant où cet affaissement est bien moindre. En conséquence, en course
également, un mauvais maintien postural entraîne une variation importante du centre
de gravité à l'origine d'une dépense énergétique supplémentaire, l'équilibre dynamique
ne permettant pas compenser complètement cette oscillation.
[0007] Le trail-running se caractérise d'autre part par une très grande variété des terrains
sur lesquels courent les pratiquants, rochers, pierrier, sable, herbe, terre, boue,
etc... mais également par le fait que les terrains ne sont généralement pas plats
et sont parsemés de pierres, de racines, d'ornières, de flaques d'eau, etc... L'adaptation
à cette variété de terrains et d'obstacles sollicitent non seulement les pieds comme
c'est le cas dans le jogging traditionnel, mais tout le corps pour qu'il maintienne
en permanence son équilibre quelque soit l'inclinaison locale du terrain.
[0008] La pratique du trail-running étant très récente, il n'existe pas de produit spécifique
développé pour cette dernière.
[0009] Ces problèmes d'équilibre et ce besoin de compression se retrouvent également pour
les sports d'endurance et/ou d'équilibre tels que cités précédemment. En randonnée
alpine, les contraintes liées à la montée et la descente sont analogues.
[0010] Un objectif de l'invention est de fournir des vêtements de sport qui permettent au
sportif de se libérer des inconvénients des vêtements actuels, notamment de proposer
un vêtement qui offre un compromis optimal entre compression, ventilation et maintien
postural.
[0011] Un objectif de l'invention est également de fournir des vêtements particulièrement
adaptés à la pratique du trail-running.
[0012] Ce ou ces objectifs de l'invention sont résolus par la fourniture d'un vêtement de
sport destiné à couvrir au moins un membre d'un utilisateur comportant une base textile
portée essentiellement au contact du corps et comprenant une zone de compression entourant
ledit membre, ladite zone de compression comprenant au moins un film apposé sur la
base textile, ledit film comportant une pluralité d'ouvertures. Ladite zone de compression
comprend une zone de compression exclusive et une zone de maintien postural. La résistance
à l'allongement de la portion de vêtement constituant la zone de maintien postural
est supérieure à celle de la portion de vêtement constituant la zone de compression
exclusive selon au moins une direction de sollicitation.
[0013] La zone de maintien postural, combinée avec une zone de compression exclusive, renforce
le maintien du corps. Ainsi, cette construction permet à l'utilisateur de garder une
bonne posture lors de son effort. Dans cette posture, les articulations sont correctement
alignés ce qui équilibre les contraintes subies. L'utilisateur ne souffre pas de pressions
excessives au niveau du cou, épaules, dos, hanches, genoux ou chevilles. En conséquence,
les articulations sont moins sollicitées ce qui permet l'amélioration de l'amplitude
de mouvement, de la souplesse et du fonctionnement des organes internes. L'alignement
tête (oreilles), épaules, hanches, chevilles contribue ainsi à la stabilité du corps.
Cette stabilisation posturale permet un meilleur guidage des membres lors d'un mouvement.
[0014] Dans la zone de compression, le vêtement supporte les muscles externes et internes,
les ligaments et les tendons, éléments déterminants pour la posture de l'utilisateur.
Le maintien postural évite l'affaissement et apporte donc l'équilibre, la stabilité
et le contrôle du mouvement. L'amélioration de ces trois caractéristiques améliore
sensiblement les performances de son utilisateur en réduisant sa fatigue.
[0015] En effet, les muscles internes supportant la colonne vertébrale, les épaules et le
bassin influent directement sur la stabilité du corps.
[0016] Le vêtement permet également la stabilisation musculaire ce qui se traduit par une
limitation des vibrations internes, notamment au niveau des muscles et des articulations.
[0017] Selon l'invention, on distingue deux zones de compression distinctes dont les caractéristiques
de compression varient.
[0018] La première zone de compression dite circulatoire est constituée des parties du corps
situées en dessous de la ceinture abdominale. L'objectif recherché pour cette zone,
en plus de stabilité, est l'amélioration de la circulation sanguine et notamment le
retour sanguin. Pour ces vêtements, une compression de 10 à 20 millimètres de mercure
(mmHg) est visée. Les vêtements ciblés pour cette première zone de compression sont
les shorts ou jambières.
[0019] La deuxième zone de compression dite de détection est constituée des parties situées
au-dessus de la ceinture abdominale. L'objectif recherché pour cette zone est la proprioception.
A ce niveau, la zone de compression agit comme un capteur pour informer l'utilisateur
de l'évolution de sa posture. Le maintien postural est privilégié par rapport à la
compression. Pour ces vêtements, une compression de 5 à 15 millimètres de mercure
(mmHg) est visée. Préférentiellement, on cherchera à avoir une compression dans cette
deuxième zone correspondant sensiblement à la moitié de la compression obtenue dans
la première zone. Les vêtements ciblés pour cette deuxième zone de compression sont
les tee-shirt ou hauts de short.
[0020] Dans cette deuxième zone de compression, les muscles internes des abdominaux et du
bas du dos sont responsables de la sensibilité du corps à l'endroit où l'on se trouve
dans l'espace. Par exemple, lorsqu'on perd l'équilibre, ces muscles internes au niveau
des couches « profondes » de la colonne vertébrale peuvent réagir rapidement pour
réajuster la répartition du poids afin de retrouver l'équilibre. Le centre de gravité
du corps peut être ajusté rapidement dès que le corps détecte un déséquilibre. Le
maintien postural limite l'affaissement du corps et donc la dépense énergétique nécessaire
pour rattraper le déséquilibre. L'utilisateur économise des forces pour retrouver
une stabilité. Il dépense moins d'énergie puisqu'il doit réaliser moins de mouvements
compensatoires. En conséquence, le sportif se fatigue moins.
[0021] Il est donc intéressant de soutenir ces muscles internes via, par exemple, un tee-shirt
et/ou un short selon l'invention.
[0022] Cette structure de vêtement permet aussi une bonne proprioception tout le long du
corps. Le vêtement agit comme un ensemble de capteurs permettant à l'utilisateur de
réagir lorsque son corps faiblit. La modification de la posture provoque une action
locale sur le vêtement que se traduit par une pression locale accentuée sur le corps
de manière à alerter l'utilisateur de ce changement. L'utilisateur peut alors réagir
rapidement. Cela retarde sa fatigue comme énoncé précédemment.
[0023] D'autre caractéristiques et avantages de l'invention seront mieux compris à l'aide
de la description qui va suivre, en regard des dessins annexés illustrant, selon des
formes de réalisation non limitatives, comment l'invention peut être réalisée, et
dans lesquels :
- la figure 1 est une vue ¾ d'un pratiquant de trail-running équipé de trois pièces
de vêtement selon des premiers modes de l'invention : un tee-shirt, un short, et une
paire de jambières ;
- les figures 2, 3 représentent respectivement les vues de face et de dos d'un tee-shirt
selon un des premiers modes de l'invention ;
- la figure 4 représente une vue de détail d'une portion d'une zone de compression exclusive
;
- la figure 5 représente une vue de détail d'une portion d'une zone de maintien postural
;
- la figure 6 est une vue en coupe de détail du vêtement porté, au niveau de la zone
de maintien postural ;
- les figures 7 et 8 représentent respectivement les vues de face et arrière d'un short
selon un autre mode de réalisation de l'invention ;
- la figure 9 est une vue en coupe de détail d'une partie de la zone de compression
d'un vêtement selon un autre mode de réalisation de l'invention ;
- les figures 10 et 11 représentent respectivement les vues de face et arrière d'une
jambière selon un des premiers modes de l'invention ;
- la figure 12 représente une vue de détail d'une portion de la zone de maintien postural
selon un autre mode de réalisation ;
- la figure 13 représente une vue de détail d'une portion d'une zone de compression
d'un short selon un mode de réalisation ;
- la figure 14 est une vue en coupe de détail d'une partie de la zone de compression
d'un vêtement selon un autre mode de réalisation de l'invention ;
[0024] Conformément à l'invention, chacun de ses vêtements comprend des zones où un effet
de compression est obtenu par une configuration particulière. De manière non limitative,
quatre zones sont décrites ici : zone de compression du mollet 4, zone de compression
de la cuisse 5, zone de compression du thorax 6 et la zone de compression du bras
7. Bien entendu, les vêtements étant symétriques droite / gauche, il y a une zone
cuisse droite et une zone cuisse gauche et de même pour le bras et le mollet, mais
pour des raisons de simplicité on parlera par la suite de la zone de la cuisse / bras
/ mollet. De plus, il est possible d'envisager d'autres zones de compression communes
au niveau des avant-bras dans le cas d'un tee-shirt à manche longue.
[0025] Le tee-shirt 1 des figures 1 à 3 est constitué d'une base textile 10 sur laquelle
sont apposés à différents endroits des films. La base textile 10 est constituée de
différents panneaux principaux : un panneau frontal 101, deux panneaux latéraux 102,
un panneau dorsal 103, deux panneaux de manche 104, et d'un certain nombre de panneaux
secondaires comme celui servant à réaliser l'encolure 11. Les panneaux principaux
peuvent être assemblés par différents procédés comme la couture, le collage ou la
soudure. La base textile peut être tissée où tricotée. Dans les différents modes de
réalisation qui sont décrits ici, la base textile est extensible et elle est obtenue
par tricotage.
[0026] Une première zone de compression 6 est ménagée sur le tee-shirt 1, c'est la zone
de compression du thorax, celle-ci entoure complètement le thorax suivant une bande
6 d'épaisseur moyenne comprise entre 5 et 15 cm. En certain endroit, comme par exemple
au niveau du sternum, l'épaisseur locale de la bande pourra être légèrement inférieure
à 4 cm. Cependant une certaine continuité de la bande de compression est toujours
réalisée de façon que la zone de compression entoure complètement le membre concerné,
ici le torse.
[0027] Conformément à l'invention, la zone de compression n'est pas uniformément réalisée.
Elle se décompose en une zone de compression exclusive 61 dans laquelle un effet de
compression est recherché et une zone de maintien postural dorsale 62, moins élastique.
[0028] Dans la zone de compression, la pression exercée sur le membre entouré est sensiblement
uniforme sur toute la périphérie, à une hauteur donnée. Ainsi, que ce soit dans la
zone de compression exclusive 61 ou dans la zone de maintien postural dorsale 62,
l'effort exercé sur le membre par la partie de vêtement correspondant est équivalent.
Cependant, dans la zone de compression exclusive, la partie de vêtement est plus élastique
et se déforme pour épouser la morphologie du membre induisant un effet de compression
lié à l'élasticité du tissu. L'expansion du muscle est favorisée dans cette zone.
A l'inverse, dans la zone de maintien postural, la partie de vêtement est plus rigide,
moins extensible. Le muscle s'étend peu dans cette zone ce qui apporte un effet de
maintien musculaire.
[0029] La zone de maintien postural dorsale 62 est obtenue par collage d'un film textile
12 sur le panneau dorsal 103. Le film textile peut être laminé. Le collage est par
exemple réalisé par la mise en place d'un film thermofusible entre le panneau textile
et le film textile.
[0030] La zone de compression exclusive 61 est obtenue par collage d'un film polyuréthane
14 sur les panneaux latéraux 102 et sur le panneau frontal 101.
[0031] La résistance à l'allongement du film textile collé 12 est supérieure à celle du
film polyuréthane 14.
[0032] La figure 4 représente une portion de la zone de compression exclusive 61. Dans cet
exemple de réalisation, le film élastique de polyuréthane 14 qui est collé sur la
base textile 10 est, au préalable, découpé de façon à ménager une grille 17 qui entoure
une pluralité d'ouvertures 16 de forme hexagonale. Le film élastique 14 est disposé
de façon que deux cotés opposés 16h de l'hexagone 16 soient horizontaux lorsque le
tee-shirt est porté par l'utilisateur. Dans cette configuration, on parlera de position
horizontale de la grille constituée par le film élastique. Le film élastique de polyuréthane
14 se caractérise donc par un film comprenant une pluralité d'ouvertures 16. La répartition
de ces ouvertures peut être régulière, comme c'est le cas à la figure 4 où les découpes
reproduisent un motif répétitif. Alternativement, cette répartition peut être irrégulière.
D'autres motifs que ceux hexagonaux peuvent être prévus tels que des losanges, rectangles,
carrés.
[0033] La taille des hexagones, définie par la cote C1 prise entre deux côtés opposés de
l'hexagone, et la largeur L1 des portions de film définissant les maillons de la grille
qui les entoure sont choisies pour que le compromis entre l'effet de contention et
aération de la peau soit optimisé. En pratique, la superficie d'une ouverture 16 (partie
de la base textile délimitée par le film polyuréthane) est comprise entre 30 mm
2 et 200 mm
2 et de préférence comprise entre 60 et 170 mm
2.
[0034] Une autre façon de déterminer le bon dimensionnement des motifs des découpes et la
largeur des maillons de la grille est de considérer le pourcentage de superficie d'ouvertures
par rapport au pourcentage de superficie couverte par la grille sur une zone entièrement
recouverte par le film 14. On pourra choisir un schéma répétitif de découpe tel que
la superficie totale non recouverte par le film 14 est comprise entre 40% et 80% de
la superficie totale de la zone considérée, quand le vêtement n'est pas porté.
[0035] La figure 5 représente une portion de la zone de maintien postural dorsale 62 montrant
le détail des découpes ménagées dans le film textile 12 avant son collage. Dans l'exemple
de réalisation, le film textile 12 est un tissage serré beaucoup moins élastique que
la base textile du panneau principal 10 constituant le tee-shirt. L'épaisseur de ce
film est comprise entre 5 et 30 µm, de préférence entre 10 et 15 µm. Il est ménagé,
par exemple par découpe laser, une pluralité de découpes selon un schéma répétitif.
On choisit de réaliser les découpes selon une forme hexagonale compte-tenu des avantages
qu'offrent cette forme, bien que d'autres formes de découpes soient également envisageables
telles que des losanges, rectangles, carrés. On parle ici de position verticale des
hexagones ou de la grille du fait que le film textile 12 est disposé de façon que
deux cotés opposés 16v de l'hexagone soient verticaux lorsque le tee-shirt est porté
par l'utilisateur.
[0036] La taille des hexagones, définie par la cote C2 prise entre deux côtés opposés de
l'hexagone, et la largeur L2 des portions de film définissant les maillons de la grille
qui les entoure sont choisies pour optimiser le compromis entre le maintien postural,
effet de contention et aération de la peau. En pratique, la superficie d'une ouverture
16 (partie de la base textile délimitée par le film polyuréthane) est comprise entre
30 mm
2 et 200 mm
2 et de préférence comprise entre 60 et 170 mm
2.
[0037] La largeur L2 des portions de film définissant les maillons de la grille est comprise
entre 1 et 7 mm, de préférence comprise entre 1,5 et 5 mm. Une autre façon de déterminer
le bon dimensionnement des motifs des découpes et la largeur des maillons de la grille
est de considérer le pourcentage de superficie d'ouvertures par rapport au pourcentage
de superficie couverte par la grille sur une zone entièrement recouverte par le film
textile 12. On pourra choisir un schéma répétitif de découpe tel que la superficie
totale non recouverte par le film 12 est comprise entre 40% et 80% de la superficie
totale de la zone considérée, quand le vêtement n'est pas porté.
[0038] Dans l'exemple décrit à la figure 5, la cote C2 de découpe des hexagones, prise entre
deux côtés opposés d'un hexagone, est égale à 10 mm. La largeur L2 des portions de
film définissant les maillons est égale à 3 mm. Ainsi, la superficie non recouverte
correspond environ à 60% de la superficie de la zone de maintien postural et la superficie
recouverte par le film 12 correspond à environ 40% de la superficie de la zone de
maintien postural.
[0039] Il est à noter que ces mesures sont faites alors que le vêtement n'est pas porté,
et comme il s'agit d'un vêtement destiné à être ajusté au corps de l'utilisateur et
à exercer une compression dans certains endroits, il y a un allongement de certaines
portions du vêtement quand celui-ci est porté. On estime que l'allongement moyen du
vêtement lorsqu'il est en place sur l'utilisateur est compris entre 5 % et 25 %. Un
allongement optimal serait d'environ 15 %.
[0040] Alternativement, l'orientation des films collés 12 et 14 peut être différente.
[0041] Par exemple, le vêtement peut avoir une configuration inversée, c'est-à-dire, une
position verticale des hexagones ou de la grille dans la zone de compression exclusive
61 et une position horizontale des hexagones ou de la grille dans la zone de maintien
postural 62.
[0042] On notera que, dans l'exemple illustré, que ladite base textile 10 est réalisée par
l'assemblage d'au moins deux panneaux 101, 102, 103, 104. Un premier film 14 est apposé
sur un premier panneau 101, 102, 104 et un deuxième film 12 est apposé sur le deuxième
panneau 103.
[0043] En variante, les orientations des films collés sont identiques dans les deux zones
61, 62 (zone de compression exclusive et zone de maintien postural) soit selon une
position verticale des hexagones ou de la grille, soit selon une position horizontale
des hexagones ou de la grille.
[0044] La figure 6 illustre deux effets particulièrement intéressants du dispositif selon
l'invention. Il s'agit d'une vue en coupe de détail du vêtement porté au niveau de
la zone de maintien postural dorsale 62. Lorsque le vêtement est porté, les régions
comprimées 13a de l'épiderme 13 sont comprimées au niveau des portions du panneau
dorsal 103 recouvertes par le film 12. Les régions souples 13b de l'épiderme 13 qui
sont uniquement recouvertes du panneau dorsal 103 bénéficient d'une certaine aisance
et comme on peut le constater, elles peuvent très légèrement s'enfler. Ainsi dans
ces régions souples 13b, l'épiderme respire mieux et peut s'aérer plus facilement
car les fonctions physiologiques qui gèrent la thermorégulation ne sont pas gênées
par une trop grande compression. Les découpes permettent ainsi une meilleure ventilation
du membre supporté.
[0045] D'autre part, l'effet de compression est partiel dans la mesure où, à la différence
des vêtements à usage médicaux, il ne s'applique pas sur toute la superficie du muscle.
Ainsi, il s'agit d'une compression qui convient mieux à une pratique sportive nécessitant
une grande ventilation pour refroidir le muscle échauffé par l'effort.
[0046] De préférence, le vêtement de sport selon l'invention sera porté directement sur
la peau de l'utilisateur pour que les effets de compression, de maintien postural,
de massage et d'aération de la peau soient maximaux.
[0047] Un autre avantage lié à ces découpes est l'allègement du vêtement. On peut obtenir
une bonne compression sans nécessairement couvrir entièrement la zone de compression
d'un tissu compressif. Les découpes réduisent significativement le poids du vêtement,
ce qui est également important notamment pour la pratique d'un sport d'endurance.
[0048] Conformément à l'invention, la zone de compression au niveau du thorax est constituée
par la zone de compression exclusive 61 et la partie basse 63 de la zone de maintien
postural dorsale 62, celle qui dans l'alignement de la zone de compression exclusive
61 constitue un bandeau entourant complètement le thorax. Rapportée à la circonférence
de la zone de compression, la partie basse de la zone de maintien postural dorsal
correspond à une portion comprise entre 10% et 40% de la circonférence de la zone
de compression. Pour un Tee-shirt de taille « L » dont le tour de poitrine fait 76
cm, la largeur de la partie basse de la zone de maintien postural dorsale est d'environ
13 cm. Dans l'exemple représenté, pour des raisons d'esthétisme, les motifs de découpe
du film PU 14 (polyuréthane) sont identiques à ceux du film textile 12, ils donnent
une impression de continuité.
[0049] La zone de maintien postural dorsale 62 forme sensiblement un « 1 » et comprend trois
parties : une partie basse horizontale 63, une partie centrale verticale 64 et une
partie haute horizontale 73. La partie basse 63 relie les deux extrémités 61a, 61b
de la zone de compression exclusive 61 situées dans le dos. Ainsi, comme nous l'avons
vu, la partie basse 63 de la zone de maintien postural dorsale 62 et la zone de compression
exclusive 61 forment le bandeau constituant la zone de compression du thorax. La zone
de maintien postural dorsale 62 remonte le long de la colonne vertébrale suivant une
bande 64 qui relie le centre de la partie basse 63 au centre de la partie haute 73.
La partie haute correspond à la zone de maintien postural des épaules 73. La zone
de maintien postural des épaules 73 s'étend depuis la zone de compression du bras
droit 71 jusqu'à la zone de compression du bras gauche 72 en passant à proximité de
l'encolure du tee-shirt. Les zones de compression d'un bras s'étendent depuis une
épaule et longent le bras concernée jusqu'à l'extrémité du tee-shirt. Avantageusement,
la zone de compression du bras droit 71 et la zone de compression du bras gauche 72
sont également reliées par une zone de compression exclusive passant par le panneau
frontal 101, juste en dessous de l'encolure 10.
[0050] Le choix d'un film élastique PU collé pour la zone de compression exclusive et d'un
film textile collé pour la zone de maintien postural, n'est pas limitatif dans le
cadre de l'invention. On pourra en effet réaliser les zones de compression exclusive
et les zones de maintien postural de différentes façons. Par exemple, la zone de compression
exclusive ou la zone de maintien postural pourra être réalisée par impression, c'est-à-dire
dépôt d'une matière selon un schéma répétitif de grille ou autre sous forme liquide
ou semi-pâteuse sur une base textile. La zone de maintien postural peut également
être réalisée par apposition d'un film PU moins élastique que celui de la zone de
compression exclusive. Dans une autre réalisation, la base textile, les zones de compression
exclusive et de maintien postural sont intégralement réalisées par tricotage. Dans
ce cas, le tricotage de la zone de compression exclusive définit une grille resserrant
le vêtement d'un certain facteur par rapport au reste du vêtement et la zone de maintien,
incluse dans la zone de compression, définit une grille moins élastique.
[0051] Les figures 7 et 8 représentent respectivement des vues de face et arrière d'un short
selon une des réalisations de l'invention. Il s'agit d'un short 2 ajusté ou collant
de jogging principalement réalisé par assemblage de différents panneaux textiles.
Par exemple, ces panneaux textiles peuvent être faits d'une matière similaire à celle
vendue sous la dénomination commerciale lycra ®. Bien entendu de nombreuses bases
textiles équivalentes pourront être utilisées dans le cadre de l'invention.
[0052] Par faciliter la compréhension, l'assemblage des différents panneaux textiles n'est
pas détaillé sur les figures à l'exception des ourlets et de la ceinture.
[0053] Conformément à l'invention, le short est amélioré par la présence de zones de compression
comprenant une zone de compression exclusive et une zone de maintien postural.
[0054] La zone de compression de chaque cuisse 5 est prévue pour entourer transversalement
complètement tout le membre, ici la cuisse droite ou gauche, ou la plus grande partie
de celui-ci. Longitudinalement, la zone de compression recouvre une grande partie
des principaux muscles de la cuisse, à savoir, les adducteurs, les ischios-jambiers
et les quadriceps fémoraux. En pratique, l'extension longitudinale L5 de la zone de
compression de la cuisse est comprise entre 5 et 40 cm, de préférence entre 8 et 30
cm. Dans le cas présent, pour un short de taille « L » (large), la zone de compression
de la cuisse s'étend sur 20 cm.
[0055] La zone de compression de la cuisse 5 comprend une zone de compression exclusive
51, placée notamment sur le devant et l'arrière de la cuisse, une zone de maintien
postural interne cuisse 52 et la partie basse 54 d'une zone de maintien postural externe
cuisse 53. Dans cet exemple, la zone de maintien postural interne cuisse 52 forme
un triangle dont la base correspond à une partie de la circonférence du short au niveau
du bas de la cuisse, dont un coté longe l'avant de la cuisse jusqu'au haut de la cuisse
et dont le troisième coté oblique relie le sommet du triangle situé sur la partie
avant du short jusqu'à l'extrémité de la base située à l'arrière du short, au niveau
du bas de la cuisse.
[0056] Rapportée à la circonférence de la zone de compression, les zones de maintien postural
interne et externe de la cuisse représentent une proportion comprise entre 10% et
40% de la circonférence totale de la zone de compression cuisse, en fonction de la
hauteur de cette zone de compression.
[0057] La zone de maintien postural externe cuisse 53 se prolonge vers le haut au delà de
la zone de compression de la cuisse 5. Associée à la zone de maintien postural interne
52, elle assure une très bonne stabilité de la posture du sportif, notamment lors
des phases de descente.
[0058] Dans une variante non représentée, seule une zone de maintien postural externe 53
est placée sur la base textile, la zone interne étant remplacée par le prolongement
de la zone de compression exclusive 51. Avec un tel short, le maintien postural, restera
présent mais l'aspect compression sera privilégié.
[0059] Comme pour le tee-shirt décrit ci-dessus, la zone de compression exclusive 51 est
réalisée par le collage d'un film élastique sur la base textile. Le film est découpé
selon un schéma répétitif d'ouvertures ayant toutes une forme de losange. La superficie
des zones non recouvertes par le film représente entre 40 et 80% de la surface de
la zone de compression exclusive cuisse 51.
[0060] La zone de maintien postural cuisse externe 53 et la zone de maintien postural cuisse
interne 52 sont réalisées par collage d'un film textile 12 sur la base textile 10.
Le film textile 12 est découpé selon un schéma répétitif de découpes de façon à réaliser
un grillage encadrant une pluralité d'ouverture ayant chacune une forme de losange.
La taille des losanges est légèrement inférieure à celle des losanges de la zone de
compression exclusive de la cuisse 51, lui donnant ainsi une plus grande résistance
à l'allongement.
[0061] Dans une variante non représentée du short des figures 7 et 8, la zone de maintien
postural externe cuisse 53 se prolonge jusque et y compris dans la ceinture 15.
[0062] La figure 9 représente une coupe en vue de détail d'un short 2 selon un autre mode
de réalisation de l'invention. Le short est confectionné de la même manière que le
short décrit en référence aux figures 7 et 8 et il comprend des zones de compression
et des zones de maintien postural placées aux mêmes endroits que celles du short des
figures 7 et 8. La différence réside dans la forme des ouvertures ménagées dans le
film élastique polyuréthanne de la zone de compression exclusive et dans le film textile
des zones de maintien postural. Celles-ci sont de forme et de dimension identiques
à celles décrite en référence aux figures 2 à 5, c'est-à-dire hexagonales. De plus,
comme on peut le voir à la figure 9, le film textile 12 est placé sur la face intérieure
de la base textile alors que le film élastique 14 est placé sur la face extérieure.
[0063] Ainsi, le film grillagé 12 qui constitue la zone de maintien postural est directement
au contact de la peau. Cela à pour effet une amélioration de la proprioception pour
aider l'utilisateur à bien équilibrer sa posture, notamment en phase de descente,
pour le trail-running ou la réalisation de gestes technique dans d'autres activités
sportives.
[0064] Par ailleurs, on obtient un effet esthétique différent, seules les zones de compression
exclusives étant visibles (extérieurement).
TABLEAU 1 |
|
Traction / base textile |
Traction / hexagone |
Force (N) |
Ecart / base textile |
Ecart / zone compression |
Short : base textile seule |
chaîne |
|
2 |
|
|
trame |
|
1,5 |
Short : zone compression |
chaîne |
horizontale |
5,5 |
x 2,8 |
|
trame |
verticale |
6,25 |
x 4,2 |
Short : zone maintien |
chaîne |
horizontale |
10 |
x 5 |
x 1,8 |
trame |
verticale |
9 |
x 6 |
x 1,4 |
Eprouvette 1 : base textile + film PU |
chaîne |
verticale |
7,75 |
x 3,9 |
|
trame |
horizontale |
5,5 |
x 3,7 |
Eprouvette 2 : base textile + film textile |
chaîne |
verticale |
10 |
x 5 |
x 1,3 |
trame |
horizontale |
10 |
x 6,7 |
x 1,8 |
[0065] Le tableau -1- ci-dessus reprend différentes mesures de traction effectuées sur le
short de la figure 8 ainsi que sur deux éprouvettes. Le protocole de mesure est le
suivant : deux couches d'une portions du short sont fixées à des mords faisant 25
mm de large et distants l'un de l'autre de 100 mm sont soumises à une traction jusqu'à
l'obtention d'un allongement de 15%. Cette force de traction est mesurée en Newton.
La mesure étant faite sur deux couches, il est plus aisé d'effectuer des mesures non
destructives sur des vêtements déjà confectionnés.
[0066] Le short est confectionné par l'assemblage de panneaux textiles, tricotés en chaîne,
placés de telle façon que les fils de chaîne s'étendent verticalement, lorsque le
short est porté par l'utilisateur. Les grilles hexagonales des zones de compression
exclusives et des zones de maintien postural sont disposées sensiblement verticalement
ce qui correspond à la configuration détaillée précédemment à la figure 5. On appelle
direction « horizontale » de traction d'un hexagone ou d'une grille, la direction
parallèle à deux cotés opposés de l'hexagone et direction « verticale » de traction
d'un hexagone ou d'une grille, la direction perpendiculaire à la direction « horizontale
». Dans l'exemple du short, comme illustré à la figure 13, la direction « horizontale
» de traction d'un hexagone ou de la grille correspond à une direction sensiblement
verticale du short quand il est porté. Ainsi, lorsqu'on étire le short le long de
la cuisse, c'est-à-dire verticalement, on exerce une traction selon la direction «
horizontale » H de l'hexagone ou selon la direction « chaîne » C de la base textile.
A l'inverse, lorsqu'on exerce un effort circonférentielle au niveau des cuisses, c'est-à-dire
transversalement ou horizontalement, on exerce une traction selon la direction « verticale
» V de l'hexagone ou selon la direction « trame » T de la base textile. L'effort circonférentielle
correspond à l'effort obtenu lors d'une compression classique des cuisses.
[0067] Les éprouvettes 1 et 2 sont constituées par une base textile identique à celle du
short sur laquelle est fixé un film élastique PU 14, respectivement un film textile
12, similaire à ceux utilisés pour le short, mais avec la grille hexagonale placée
de telle façon que la direction horizontale de la grille soit parallèle à la direction
« chaîne » de la base textile.
[0068] La présence du film élastique PU augmente la résistance à la traction de la base
textile dans la direction transversale (sens « trame ») d'un facteur compris entre
2 et 7, de préférence compris entre 3 et 6. L'augmentation de résistance à la traction
due à la présence du film textile de maintien postural est de l'ordre d'un facteur
compris entre 3 et 9, de préférence compris entre 4 et 8 dans le sens « chaîne » comme
dans le sens « trame ». Par exemple, pour le short décrit à la figure 8 ce facteur
est de 4,2 pour l'augmentation de résistance à la traction transversale de la zone
de compression exclusive et de respectivement 6 et 5 pour l'augmentation de la résistance
à la traction transversale et verticale de la zone de maintien postural.
[0069] La zone de maintien postural est plus résistante à la traction que la zone de compression
exclusive, dans les deux directions verticales et horizontales d'un facteur compris
entre 1,1 et 3. En d'autres termes, la résistance à l'allongement de la zone de maintien
postural est supérieure à celle de la zone de compression exclusive. Plus la résistance
à l'allongement est élevée, plus l'effort de traction est important pour obtenir un
allongement déterminé.
[0070] Les éprouvettes 1 et 2 montrent qu'il est possible d'obtenir des résultats similaires
en modifiant l'orientation relative de la grille hexagonale par rapport au sens «
chaîne » de la base textile. Dans la pratique, pour confectionner un vêtement de sport
selon l'invention, on pourra combiner différents panneau textile ayant des sens «
chaîne » non parallèles et/ou des films grillagés dont les grilles ont des orientations
différentes (cf. figures 2-5).
[0071] Dans un mode de réalisation, un short est composé d'une base textile, d'un premier
film dans la zone de compression exclusive et d'un deuxième film dans la zone de maintien
postural. La résistance à l'allongement du deuxième film est de 1,5 à 3 fois plus
importante que la résistance à l'allongement du premier film, préférentiellement deux
fois plus importante. La résistance à l'allongement du premier film est de 1,5 à 3
fois plus importante que la résistance à l'allongement de la base textile, préférentiellement
deux fois plus importante. Pour une jambière, la proportion entre les résistances
à l'allongement des différentes matières est transposable.
[0072] Les figures 10 et 11 représentent respectivement la vue de face et de dos d'une jambière
3 selon l'invention. Elle est constituée d'une base textile faite d'un assemblage
de différents panneaux tissés ou tricotés ayant une certaine élasticité sur laquelle
est fixée un film textile 12, définissant la zone de maintien postural mollet 42 positionnée
le long du tibia et un film élastique 14 définissant une zone de compression exclusive
mollet 41.
[0073] Conformément à l'invention, la zone de compression mollet 4 entoure le mollet de
l'utilisateur et est constituée par la juxtaposition de la zone de compression exclusive
mollet 41 et de la zone de maintien postural mollet 42.
[0074] Bien entendu, les alternatives décrites pour le tee-shirt s'appliquent mutatis mutandis
aux autres modes de réalisation que sont le short ou la jambière et inversement.
[0075] Le vêtement de sport selon l'invention utilise une même base textile 10, par exemple
du lycra ®, pour couvrir le corps. Cette base textile présente préférentiellement
de l'élasticité et peu de compression afin d'apporter de l'aisance et du confort à
l'utilisateur. Pour obtenir les zones de compression exclusive et les zones de maintien
postural, le vêtement comprend des éléments complémentaires apportant la fonction
recherchée : la compression ou le maintien. Ainsi, en l'absence de ces éléments supplémentaires,
le vêtement comprenant uniquement la base textile n'exerce que peu ou pas de pression
sur le corps, en usage normal. La compression d'un tel vêtement, sans élément de renfort,
est préférentiellement inférieure à 5%. Le patronage du vêtement est tel qu'il permet
une aisance et un confort au porté.
[0076] Comme évoqué précédemment, les éléments supplémentaires peuvent être un revêtement
apposé sur le tissu. Ce peut être le collage d'un film élastique 14 pour la zone de
compression exclusive ou d'un film de renfort 12 pour la zone de maintien postural.
Ce peut également être l'impression ou l'imprégnation d'une couche supplémentaire
d'un matériau ayant les caractéristiques d'élasticité ou de maintien recherchée. Ces
techniques présentent l'avantage de ne pas ajouter de coutures supplémentaires et
donc de limiter le risque de détérioration inhérent aux coutures lorsque celles-ci
sont régulièrement sollicitées. De plus, la réduction du nombre de coutures amène
un confort d'utilisation indéniable (réduction des frottements, diminution du risque
de blessures).
[0077] Que ce soit pour la zone de compression exclusive ou pour la zone de maintien postural,
le revêtement (film ou couche supplémentaire) comprend une pluralité d'ouvertures/découpes
16. Ces ouvertures peuvent prendre n'importe quelle forme. Dans les exemples précédents,
elles forment des hexagones ou des losanges. La répartition de ces ouvertures dans
la zone de compression exclusive ou dans la zone de maintien postural peut être aléatoire
ou régulière. Dans ce dernier cas, ces ouvertures forment les motifs d'un schéma répétitif
composant une grille. Les ouvertures permettent une meilleure ventilation du vêtement
ainsi qu'un allègement du vêtement. Les ouvertures peuvent être plus importantes dans
les zones exogènes.
[0078] Dans ces cas, une étape préliminaire consiste à réaliser des parties d'un vêtement
selon un patronage souple de manière à ce que l'assemblage de ces parties forme un
vêtement classique non compressif ou légèrement compressif. Ce vêtement classique
peut donc être dimensionné pour apporter un maximum de confort à l'utilisateur en
choisissant, par exemple, des matériaux et une coupe permettant d'avoir peu ou pas
de compression sur le corps.
[0079] La confection du vêtement de sport selon ce mode de réalisation de l'invention comprend
d'autres étapes consistant à apposer le revêtement adéquat sur la base textile dans
les zones ad hoc. Une étape permet de réaliser une zone de compression exclusive.
Une autre étape permet de réaliser une zone de maintien postural. Ces étapes peuvent
être réalisées lors de la réalisation des parties du vêtement, c'est-à-dire, avant
l'assemblage des différentes parties, ou après la confection du vêtement classique.
[0080] En variante, l'élément supplémentaire est directement tricoté avec la base textile.
L'élément supplémentaire ne couvre pas toute la base textile mais est tricoté de manière
à reproduire une grille analogue aux revêtements précédents. Le vêtement aura donc
une pluralité de zones constituées uniquement de la base textile. Ces zones seront
entourées de parties du vêtement composées de l'élément supplémentaire tricoté avec
la base textile. Ces zones forment les motifs répétées constituant la grille. Les
motifs peuvent prendre n'importe quelle forme.
[0081] Dans tous les cas, le nombre de coutures peut être réduit par rapport à un panneau
de renfort qui serait cousu sur ou avec des panneaux de tissu compressif.
[0082] Ces différents éléments supplémentaires décrits précédemment sont autant de variantes
formant un film apposé sur une base textile.
[0083] La zone de compression du vêtement selon l'invention entoure le membre concerné et
comprend une zone de compression exclusive et une zone de maintien postural. Selon
une variante, cette zone de compression comprend en plus une zone libre composée uniquement
de la base textile. La zone de compression peut donc être constituée d'une juxtaposition
ou succession de zone(s) de compression exclusive, de zone(s) de maintien postural
et de zone(s) libre(s). Cependant pour obtenir effectivement la compression recherchée
au niveau des muscles, il est nécessaire que la ou les zones libres soient faibles.
Préférentiellement, la zone libre représente moins de 10% de la zone de compression
(de la périphérie du membre entouré). L'ajout d'une zone libre peut apporter un confort
supplémentaire. Par exemple, en la plaçant au niveau du sternum pour un tee-shirt,
l'utilisateur se sentira moins opprimé car la compression sera réduite localement,
à ce niveau.
[0084] Selon un autre mode de réalisation, la résistance à l'allongement des zones de compression
exclusive ou des zones de maintien postural varie en fonction de la direction de sollicitation.
Préférentiellement, la résistance à l'allongement est sensiblement uniforme, quelle
que soit la direction de sollicitation. Cependant, il peut être avantageux de privilégier
une meilleure résistance à l'allongement selon une direction de sollicitation spécifique.
Par exemple, comme illustré à la figure 12, la zone de maintien postural peut avoir
une faible résistance à l'allongement lorsque cette partie de vêtement est sollicité
longitudinalement, selon une direction V, c'est-à-dire, quand on exerce un effort
le long du membre entouré et avoir une forte résistance à l'allongement lorsque cette
partie de vêtement est sollicité transversalement (perpendiculaire à l'effort longitudinal),
selon une direction H, c'est-à-dire, quand on exerce un effort circonférentielle.
Par exemple, pour un short, cela permet un bon maintien des muscles sans gêner l'amplitude
du mouvement de la cuisse. On peut également souhaiter une augmentation de la résistance
à l'allongement que dans une seule direction et de conserver la résistance à l'allongement
de la base textile dans les autres directions de sollicitations. Ces illustrations
peuvent être transposées à la zone de compression exclusive.
[0085] Pour réaliser cette variation de résistance à l'allongement, une solution simple
consiste à utiliser des motifs de découpe permettant de créer cette différence de
comportement. La figure 12 illustre une telle construction pour la zone de maintien
postural latéral 53 d'un short 2. Le film textile 12 collé à la base textile 10 comprend
plusieurs ouvertures hexagonales 16 répétées. Chaque ouverture 16 définit un maillon
18 d'une grille constituant le film collé. La largeur L des portions de film définissant
les maillons de la grille n'est pas constante. Par exemple, les deux cotés opposés
18a, 18d horizontaux de chaque maillon ont une largeur L plus grande que celle des
quatre autres cotés 18b, 18c, 18e, 18f du maillon. Ainsi, lorsqu'on sollicite cette
partie de la zone de maintien postural selon une direction horizontale H, elle s'étire
plus difficilement à cause du dimensionnement des motifs du film de renfort. La résistance
à l'allongement de cette partie de la zone de maintien postural est plus importante
quand elle est sollicitée selon une direction horizontale H que lorsqu'elle est sollicitée
selon une direction verticale V car, dans ce dernier cas, ce sont les cotés 18b, 18c,
18e, 18f plus fins qui sont sollicités.
[0086] Bien entendu, d'autres formes de réalisation des maillons 18 peuvent être envisagées
pour obtenir cette variation de comportement.
[0087] Selon un autre mode de réalisation représenté à la figure 14, la zone de compression
exclusive 41, 51, 61 de la zone de compression est réalisée par assemblage d'un film
textile 12 sur la base textile 10 avec un moyen d'adhésion 81 plus élastique que le
moyen d'adhésion 82 utilisé pour l'assemblage du film textile 12 de la zone de maintien
postural 42, 52, 53, 62. Pour cette zone de compression exclusive, on peut utiliser
un film thermofusible 81 ayant un module d'élasticité plus faible que celui du film
thermofusible 82 utilisé pour le collage du film textile dans la zone de maintien
postural. Autrement dit, la résistance à l'allongement du film thermofusible 82 de
la zone de maintien postural est supérieure à la résistance à l'allongement du film
thermofusible 81 de la zone de compression exclusive. Ainsi, la résistance à l'allongement
de la portion de vêtement constituant la zone de maintien postural 42, 52, 53, 62
est supérieure à celle de la portion de vêtement constituant la zone de compression
exclusive 41, 51, 61 du fait de la variation du module d'élasticité du film thermofusible,
quelle que soit la direction de sollicitation déterminée.
[0088] L'utilisation d'un film textile 12 associé à un moyen d'adhésion élastique 81 au
lieu d'un film en polyuréthane 14 pour la zone de compression exclusive rend le vêtement
plus respirant, plus agréable au toucher, plus esthétique et moins calorifique. En
effet, un film en polyuréthane 14 est étanche à 100% alors que le film textile 12
associé à un moyen d'adhésion élastique 81 est plus aéré. D'autre part, un film en
polyuréthane 14 exposé au soleil a tendance à restituer de la chaleur à la partie
du corps couvert par le film. Ce n'est pas le cas d'un film textile 12.
[0089] On peut utiliser le même film textile pour la zone de compression exclusive et la
zone de maintien postural, ce qui facilite la fabrication du vêtement. On peut également
utiliser différents films textiles, ce qui permet d'obtenir une plus grande différence
de résistance à l'allongement entre la zone de compression exclusive et la zone de
maintien postural par le choix de matériaux textiles adapté.
[0090] La figure 14 illustre un mode de réalisation où le film textile est positionné entre
la base textile et l'épiderme que ce soit pour la zone de compression exclusive ou
la zone de maintien postural. On peut également envisager de placer le film textile
de l'autre coté de la base textile, coté extérieur. En variante, le film textile peut
être placé de part et d'autre de la base textile suivant des zones ciblées. Par exemple,
le film est interne dans la zone de maintien alors qu'il est externe dans la zone
de compression exclusive de manière analogue à la disposition de la figure 9.
[0091] En utilisant des moyens d'adhésion ayant des caractéristiques élastiques différentes,
on peut faire varier l'élasticité des différentes parties d'une même zone de compression.
On peut donc cibler des localisations spécifiques de cette zone de compression où
on souhaite plus de maintien ou plus de souplesse.
[0092] Il est également possible de modifier les caractéristiques des parties de la zone
de compression en faisant varier la base textile. En effet, c'est l'association de
la base textile avec son revêtement qui caractérise la compression ou le maintien
de la partie de la zone de compression.
[0093] Ainsi, les facteurs permettant de faire varier la résistance à l'allongement de la
portion de vêtement constituant la zone de maintien postural par rapport à celle de
la portion de vêtement constituant la zone de compression exclusive selon au moins
une direction de sollicitation, peuvent être :
- le choix de la matière du revêtement 12, 14 couvrant une zone : textile, polyuréthane...
- les motifs des découpes 16 dans chaque zone : hexagone, triangle, losange, rectangle,
ellipse...
- l'orientation des motifs dans chaque zone : horizontale H, verticale V
- les moyens d'adhésion 81, 82 du revêtement 12, 14 sur la base textile 10: film thermofusible,
imprégnation, impression, tricotage...
- le choix de la matière de la base textile 10
[0094] L'invention n'est pas limitée aux modes de réalisation décrits ou exemples d'applications.
Elle s'applique à tous les sports pour lesquels un problème similaire ou équivalent
se pose.
NOMENCLATURE
1 |
Tee-shirt |
2 |
Short, collant |
3 |
Jambière |
4 |
Zone du mollet |
5 |
Zone de la cuisse |
6 |
Zone du thorax |
7 |
Zone du bras |
10 |
Base textile |
11 |
Encolure |
12 |
Film textile |
13 |
Epiderme |
13a |
Régions comprimées de l'épiderme |
13b |
Régions souples de l'épiderme |
14 |
Film élastique |
15 |
Ceinture |
16 |
Ouverture |
16h |
Cotés horizontaux de l'hexagone d'une grille « horizontale » |
16v |
Cotés verticaux de l'hexagone d'une grille « verticale » |
17 |
Grille |
18 |
Maillon |
18a |
Coté (horizontal) d'un maillon de forme hexagonale (portion de film) |
18b |
Coté d'un maillon de forme hexagonale (portion de film) |
18c |
Coté d'un maillon de forme hexagonale (portion de film) |
18d |
Coté (horizontal) d'un maillon de forme hexagonale (portion de film) |
18e |
Coté d'un maillon de forme hexagonale (portion de film) |
18f |
Coté d'un maillon de forme hexagonale (portion de film) |
41 |
Zone de compression exclusive mollet |
42 |
Zone de maintien postural mollet |
51 |
Zone de compression exclusive cuisse |
52 |
Zone de maintien postural interne cuisse |
53 |
Zone de maintien postural externe cuisse |
54 |
Partie basse de la zone de maintien postural externe cuisse |
61 |
Zone de compression exclusive thorax |
61a |
Extrémité 1 de la zone de compression exclusive thorax |
61b |
Extrémité 2 de la zone de compression exclusive thorax |
62 |
Zone de maintien postural dorsale |
63 |
Partie basse de la zone de maintien postural dorsale |
64 |
Partie centrale de la zone de maintien postural dorsale |
71 |
Zone de compression bras droit |
72 |
Zone de compression bras gauche |
73 |
Zone de maintien postural épaule |
81 |
Moyen d'adhésion du film textile dans la zone de compression exclusive |
82 |
Moyen d'adhésion du film textile dans la zone de maintien postural |
101 |
Panneau frontal |
102 |
Panneau latéral |
103 |
Panneau dorsal |
104 |
Panneau de manche |
C1 |
Distance entre 2 cotés opposés d'un hexagone dans la zone de compression exclusive |
L1 |
Largeur des portions de film définissant un maillon dans la zone de compression exclusive |
C2 |
Distance entre 2 cotés opposés d'un hexagone dans la zone de maintien postural |
L2 |
Largeur des portions de film définissant un maillon dans la zone de maintien postural |
L |
Grande largeur des portions de film définissant un maillon spécifique |
L5 |
Longueur de la zone de compression de la cuisse |
H |
Direction « horizontale » d'un hexagone |
V |
Direction « verticale » d'un hexagone |
C |
Direction « chaîne » de la base textile |
T |
Direction « trame » de la base textile |
1. Vêtement de sport destiné à couvrir au moins un membre d'un utilisateur comportant
une base textile (10) portée essentiellement au contact du corps et comprenant une
zone de compression (4, 5, 6, 7) entourant ledit membre, ladite zone de compression
comprenant au moins un film (12, 14) apposé sur la base textile (10), ledit film (12,
14) comportant une pluralité d'ouvertures (16) caractérisé en ce que ladite zone de compression comprend au moins une zone de compression exclusive (41,
51, 61) et au moins une zone de maintien postural (42, 52, 53, 54, 62, 73), la résistance
à l'allongement de la portion de vêtement constituant la zone de maintien postural
étant supérieure à celle de la portion de vêtement constituant la zone de compression
exclusive selon au moins une direction de sollicitation.
2. Vêtement de sport selon la revendication précédente, caractérisé en ce que la résistance à l'allongement de la portion de vêtement constituant la zone de maintien
postural est supérieure à celle de la portion de vêtement constituant la zone de compression
exclusive quelle que soit la direction de sollicitation.
3. Vêtement de sport selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que ladite zone de compression (4, 5, 6, 7) est prévue pour entourer une partie d'un
membre ou une partie du tronc de l'utilisateur et ladite zone de maintien postural
(42, 52, 53, 54, 62, 73) est placée le long d'un membre ou d'une partie du tronc de
l'utilisateur sans en faire le tour.
4. Vêtement selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que la zone de compression exclusive (41, 51, 61) comprend un premier film élastique
(14) en polyuréthane (PU) apposé par collage ou impression sur la base textile (10).
5. Vêtement selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que la zone de compression exclusive (41, 51, 61) comprend un premier film textile (14)
apposé par collage sur la base textile (10) grâce à un moyen d'adhésion élastique.
6. Vêtement selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que la zone de maintien postural (42, 52, 53, 54, 62, 73) comprend un deuxième film textile
(12) apposé par collage sur la base textile (10).
7. Vêtement selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que dans la zone de compression exclusive (41, 51, 61) et/ou dans la zone de maintien
postural (42, 52, 53, 54, 62, 73), la proportion de superficie non recouverte par
le premier film et/ou le deuxième film, est comprise entre 40% et 80%.
8. Vêtement selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que la zone de compression comprend plusieurs films (12, 14) disposés du même coté de
la base textile (10).
9. Vêtement selon l'une des revendications 1 à 10, caractérisé en ce que la zone de compression comprend plusieurs films (12, 14) disposés de part et d'autre
de la base textile (10).
10. Vêtement selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que ladite base textile (10) est réalisée par l'assemblage d'au moins deux panneaux (101,
102, 103, 104) et en ce que ledit premier film (14) est apposé sur un premier panneau et ledit deuxième film
(12) est apposé sur le deuxième panneau.
11. Vêtement selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le vêtement est un short ou une jambière dont la compression au niveau de la zone
de compression est entre 10 et 20 millimètres de mercure.
12. Vêtement selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le vêtement est tee-shirt dont la compression au niveau de la zone de compression
est entre 5 et 15 millimètres de mercure.
13. Procédé de confection d'un vêtement de sport tel que défini dans les revendications
précédentes
caractérisé en ce qu'il comprend
- une étape préliminaire de réalisation des parties d'un vêtement selon un patronage
souple de manière à ce que l'assemblage de ces parties forme un vêtement non compressif
ou légèrement compressif ;
- une étape d'apposition d'un premier revêtement dans une zone de compression exclusive
d'au moins une partie du vêtement ;
- une étape d'apposition d'un deuxième revêtement dans une zone de maintien postural
d'au moins une partie du vêtement.
14. Procédé de confection d'un vêtement selon la revendication précédente caractérisé en ce que le revêtement est collé ou imprimé/imprégné sur la base textile dans au moins une
étape d'apposition d'un revêtement.