[0001] La présente invention concerne l'utilisation d'une solution de traitement pour traiter
la surface d'une tôle d'acier revêtue d'un revêtement métallique à base de zinc ou
de ses alliages. Elle concerne également un procédé de lubrification d'une telle tôle
revêtue.
[0002] Les tôles d'acier revêtues de zinc ou de ses alliages sont couramment utilisées dans
le domaine automobile et de l'industrie en général, car elles présentent une excellente
résistance à la corrosion. Cependant, ces tôles d'acier zinguées présentent un certain
nombre de difficultés lorsque qu'on les met en forme, par exemple par emboutissage,
pour fabriquer des pièces.
[0003] Habituellement afin de conférer aux tôles d'aciers zinguées de meilleures propriétés
tribologiques, on applique sur leur surface un film d'huile de lubrification qui facilite
la mise en forme.
[0004] Cependant, malgré l'application d'un film d'huile de lubrification adapté, les frottements
très importants exercés par les outils de mise en forme sur la surface de la tôle
provoquent, à la surface de la tôle, de la poudre ou des particules à base de zinc
ou de ses alliages générées par la dégradation du revêtement. L'accumulation et/ou
l'agglomération de ces particules ou de cette poudre dans les outils de mise en forme
peuvent provoquer l'endommagement des pièces formées, par formation de picots et/ou
de strictions.
[0005] En outre, en raison du coefficient de frottement élevé qui caractérise le glissement
d'une surface zinguée en contact avec la surface d'un outil de mise en forme, la tôle
risque de se rompre en cas de glissement insuffisant de la tôle dans l'emprise de
l'outil de mise en forme. Ces ruptures peuvent apparaître, même en appliquant à la
surface de la tôle un film d'huile avec un grammage suffisant, soit supérieur à 1
g/m
2, car il n'est pas possible de conserver à la surface de la tôle une répartition homogène
du film d'huile. Ceci est du au phénomène de démouillage qui correspond à la présence
de zones présentant un déficit d'huile.
[0006] Cependant, le fait de déposer à la surface de la tôle un film d'huile relativement
épais pose des problèmes de pollution des ateliers et des outils d'emboutissage, et
impose l'utilisation de quantités importantes de produits dégraissants pour nettoyer
la tôle ainsi que des moyens importants pour traiter les effluents issus du nettoyage.
[0007] Par ailleurs, les déficits d'huile dans certaines zones du film d'huile dus au phénomène
de démouillage, sont également responsables d'une moindre protection temporaire contre
la corrosion de la tôle d'acier lors de son stockage.
[0008] La présente invention a donc pour but de proposer une solution de traitement qui,
appliquée à la surface d'une tôle d'acier revêtue d'une couche métallique à base de
zinc ou de ses alliages, permette de réduire la dégradation de la surface zinguée
de cette tôle lors de sa mise en forme, de réduire la quantité d'huile de lubrification
à déposer sur la tôle avant sa mise en forme, et d'améliorer la protection temporaire
contre la corrosion de la tôle.
[0009] A cet effet, l'invention a pour objet l'utilisation d'une solution aqueuse de traitement
contenant des ions sulfates SO
42- à une concentration supérieure ou égale à 0,01 mol/l, pour traiter la surface d'une
tôle d'acier revêtue sur au moins une de ses faces, d'un revêtement métallique à base
de zinc ou de ses alliages, en vue de réduire la formation de poudre ou de particules
métalliques à base de zinc ou de ses alliages générées par la dégradation du revêtement
lors de la mise en forme de ladite tôle.
[0010] On entend par revêtement métallique à base d'alliage de zinc, un revêtement de zinc
comprenant un ou plusieurs éléments d'alliage, comme par exemple et à titre non limitatif,
le fer, l'aluminium, le silicium, le magnésium, et le nickel.
[0011] Selon l'invention, on préfère l'utilisation d'une tôle d'acier revêtue d'un revêtement
de zinc quasiment pur.
[0012] Lorsque l'on traite la surface d'une tôle d'acier revêtue par un revêtement métallique
à base de zinc ou de ses alliages, au moyen d'une solution de traitement aqueuse conforme
à l'invention, il se forme à la surface de la tôle une couche à base d'hydroxysulfate
de zinc et de sulfate de zinc à la fois suffisamment épaisse et adhérente. En revanche,
on ne parvient pas à former une telle couche lorsque la concentration en SO
42- est inférieure à 0,01 mol/l, mais on constate aussi qu'une concentration trop élevée
n'améliore pas sensiblement la vitesse de dépôt et peut même la diminuer légèrement.
[0013] Dans un premier mode de réalisation de l'invention, la solution de traitement s'applique
de manière classique, par exemple au trempé, par aspersion ou par enduction, aussi
bien sur des tôles électrozinguées que sur des tôles galvanisées au trempé.
[0014] Dans un mode de réalisation préféré, la solution aqueuse de traitement contient en
outre des ions Zn
2+ à une concentration supérieure ou égale à 0,01 mol/l, lesquels permettent d'obtenir
un dépôt plus homogène.
[0015] On prépare par exemple la solution de traitement par dissolution de sulfate de zinc
dans de l'eau pure ; on utilise par exemple du sulfate de zinc heptahydraté (ZnSO
4, 7 H
2O) ; la concentration en ions Zn
2+ est alors égale à celle des anions SO
42-.
[0016] Le pH de la solution de traitement correspond de préférence au pH naturel de la solution,
sans addition de base ni d'acide ; la valeur de ce pH est généralement comprise entre
5 et 7.
[0017] Pour réduire au maximum, la formation de poudre ou de particules de zinc ou de ses
alliages issus de la dégradation du revêtement de la tôle lors de sa mise en forme,
on applique la solution de traitement à la surface de la tôle dans des conditions
de température, de temps de contact avec la surface zinguée, de concentration en ions
SO
42- et en ions Zn
2+ ajustés pour former une couche à base d'hydroxysulfate de zinc et de sulfate de zinc
dont la quantité en soufre est supérieure ou égale à 0,5 mg/m
2. En effet, lorsque la quantité en soufre est inférieure à 0,5 mg/m
2, l'amélioration de la dégradation du revêtement est moins sensible.
[0018] Ainsi, le temps de contact de la solution de traitement avec la surface zinguée est
compris entre 2 secondes et 2 minutes, et la température de la solution de traitement
est comprise entre 20 et 60°C.
[0019] De préférence, la solution de traitement utilisée contient entre 20 et 160 g/l de
sulfate de zinc heptahydraté, correspondant à une concentration en ions Zn
2+ et une concentration en ions SO
42- comprises entre 0,07 et 0,55 mol/l. En effet, il a été constaté que, dans ce domaine
de concentrations, la vitesse de dépôt était peu influencée par la valeur de la concentration.
[0020] Avantageusement, la solution de traitement est appliquée dans des conditions de température,
de temps de contact avec la surface zinguée, et de concentrations en ions SO
42- et en ions Zn
2+ ajustées pour former une couche à base d'hydroxysulfate et de sulfate présentant
une quantité de soufre comprise entre 3,7 et 27 mg/m
2.
[0021] Selon une variante de l'invention, la solution de traitement contient un agent oxydant
du zinc, comme l'eau oxygénée. Cet agent oxydant peut avoir un effet accélérateur
d'hydroxysulfatation et de sulfatation très marqué à faible concentration. On a constaté
que l'addition de seulement 0,03%, soit 8.10
-3 mol/litre d'eau oxygénée, ou de 2.10
-4 mole/litre de permanganate de potassium dans la solution permettait de doubler (approximativement)
la vitesse de dépôt. On a constaté, au contraire, que des concentrations 100 fois
supérieures ne permettaient plus d'obtenir cette amélioration de la vitesse de dépôt.
[0022] Après application de la solution de traitement et avant séchage, la couche déposée
sur la tôle est adhérente; Le séchage est ajusté pour éliminer l'eau liquide résiduelle
du dépôt.
[0023] Entre l'étape d'application et l'étape de séchage, on rince de préférence la tôle
de manière à éliminer la partie soluble du dépôt obtenu ; l'absence de rinçage et
l'obtention d'un dépôt partiellement solubilisable à l'eau qui en résulte ne sont
pas très préjudiciables à la réduction de la dégradation du revêtement zingué lors
de la mise en forme de la tôle, du moment que le dépôt obtenu comprend bien une couche
à base d'hydroxysulfate de zinc et de sulfate de zinc insoluble à l'eau au contact
de la tôle.
[0024] Selon un second mode de réalisation de l'invention, la solution aqueuse de traitement
comprenant une concentration en ions SO
42- supérieure ou égale à 0,01 mol/l est appliquée sous polarisation anodique, et le
pH de la solution de traitement est supérieur ou égal à 12, et inférieur à 13.
[0025] Si le pH de la solution est inférieur à 12, on ne forme pas d'hydroxysulfates adhérents
sur la surface à traiter. Si le pH de la solution est supérieur ou égal à 13, l'hydroxysulfate
se re-dissout et/ou se décompose en hydroxydes de zinc.
[0026] Lorsqu'on utilise du sulfate de sodium dans la solution de traitement, si la concentration
en sulfate de sodium est inférieure à 1,4 g/l dans la solution, on observe peu de
formation d'hydroxysulfates sur la surface ; de façon plus générale, il importe donc
que la concentration en ions SO
42- soit supérieure ou égale à 0,01 moles par litre, et de préférence supérieure ou égale
à 0,07 mol/l.
[0027] En outre, la concentration en ions sulfates est préférentiellement inférieure ou
égale à 1 mole/litre ; dans le cas de l'utilisation de sulfate de sodium, à des concentrations
supérieures à 142 g/l (équivalent à 1 mole SO
42-/litre), par exemple 180 g/l, on observe une diminution du rendement de formation
de la couche à base d'hydroxysulfate de zinc et de sulfate de zinc.
[0028] On a constaté que la réduction de la dégradation du revêtement zingué de la tôle
lors de sa mise en forme n'était obtenue que si l'épaisseur de la couche à base d'hydroxysulfate
de zinc et de sulfate de zinc déposée correspondait à plus de 0,5 mg/m
2 en équivalent soufre, de préférence au moins 3,5 mg/m
2 en équivalent soufre.
[0029] On a constaté à l'inverse que la réduction de la dégradation du revêtement zingué
diminuait si la quantité de soufre dans la couche à base d'hydroxysulfate de zinc
et de sulfate de zinc déposée dépassait largement 30 mg/m
2, du fait, semble-t-il, de la dégradation de l'adhérence de cette couche.
[0030] Ainsi, pour obtenir une réduction de la détérioration du revêtement zingué significative,
il convient que la quantité totale d'hydroxysulfates et de sulfates déposée soit supérieure
ou égale à 0,5 mg/m
2 et inférieure ou égale à 30 mg/m
2 en équivalent soufre, de préférence comprise entre 3,5 et 27 mg/m
2 en équivalent soufre.
[0031] Le zinc nécessaire à la formation du dépôt à base d'hydroxysulfate de zinc et de
sulfate de zinc provient de la dissolution anodique du zinc sous l'effet de la polarisation
de la surface zinguée.
[0032] Il convient donc que la densité de charges électriques, circulant pendant le traitement
au travers de la surface de la tôle, soit ajustée de manière à former une couche à
base d'hydroxysulfate de zinc et de sulfate de zinc dont le quantité en soufre est
supérieure ou égale à 0,5 mg/m
2.
[0033] Ainsi, de préférence, la densité de charge appliquée est de préférence comprise entre
10 et 100 C/dm
2 de surface à traiter.
[0034] Si la densité de charge dépasse 100 C/dm
2, on constate que la quantité de soufre déposée sur la surface n'augmente plus et
même diminue.
[0035] Grâce à la polarisation anodique de la surface zinguée à traiter, on assiste à une
dissolution rapide du zinc à proximité immédiate de la surface zinguée, ce qui favorise
la précipitation de sels de zinc sur cette surface.
[0036] Ainsi, pour réaliser ce traitement de manière aussi productive que possible avec
un rendement faradique satisfaisant, il convient d'effectuer le dépôt de la couche
à base d'hydroxysulfate de zinc et de sulfate de zinc sous une densité de courant
de polarisation élevée, notamment supérieure à 20 A/dm
2 et, par exemple de 200 A/dm
2.
[0037] Pour une densité de courant inférieure ou égale à 20 A/dm
2, le rendement de dépôt est très faible et la quantité en soufre dans la couche déposée
ne permet pas d'obtenir une réduction significative de la dégradation du revêtement
de zinc de la tôle lors de sa mise en forme.
[0038] Comme contre-électrode, on peut utiliser une cathode en titane.
[0039] La température de la solution de traitement est généralement comprise entre 20°C
et 60°C. De préférence, on procède à une température supérieure ou égale à 40°C, de
manière à augmenter la conductivité de la solution et à diminuer les pertes ohmiques.
[0040] La vitesse de circulation de la solution à la surface de la tôle n'a pas, ici, d'incidence
déterminante sur le traitement selon l'invention.
[0041] Après formation de la couche à base d'hydroxysulfate et de sulfate sur la surface,
on rince abondamment la surface traitée à l'eau déminéralisée. Cette étape de rinçage
est importante pour éliminer les réactifs alcalins à la surface du dépôt, qui causeraient
des problèmes de corrosion.
[0042] L'invention a également pour objet un procédé de lubrification d'une tôle d'acier
revêtue d'une couche constituée par un revêtement métallique à base de zinc ou de
ses alliages, et dans lequel :
- on revêt ladite tôle d'une couche supérieure à base d'hydroxysulfate de zinc et de
sulfate de zinc, ladite couche supérieure ayant été obtenue par l'utilisation d'une
solution de traitement selon l'invention, puis
- on applique un film d'huile de lubrification sur la couche supérieure avec un grammage
inférieur à 1 g/m2.
[0043] On applique le film d'huile lubrifiante avec un grammage de préférence inférieur
à 0,9 g/m
2, et plus préférentiellement compris entre 0,2 et 0,5 g/m
2, car ces grammages sont suffisants pour obtenir une excellente protection temporaire
contre la corrosion et éviter tout risque de pollution des ateliers et des outils
de mise en forme.
[0044] Enfin, l'invention a pour objet l'utilisation d'une solution aqueuse de traitement
comprenant des ions sulfates à une concentration supérieure ou égale à 0,01 mol/l,
pour améliorer la protection temporaire contre la corrosion d'une tôle d'acier revêtue
d'une couche métallique à base de zinc ou de ses alliages.
[0045] L'application de cette solution aqueuse de traitement sur la tôle d'acier est réalisée
selon les modes de réalisation décrits dans les paragraphes concernant l'utilisation
d'une solution aqueuse de traitement contenant des ions sulfates pour traiter une
tôle d'acier zinguée en vue de réduire la dégradation du revêtement de zinc lors de
sa mise en forme. A cet effet, on se reportera aux paragraphes y relatifs.
[0046] Comme on le verra dans les exemples illustrant l'invention, les inventeurs ont montré
que la protection temporaire contre la corrosion d'une tôle d'acier zinguée d'abord
traitée par une solution de traitement conforme à l'invention, puis revêtue d'un film
d'huile était très supérieure, à celle d'une tôle d'acier zinguée non préalablement
traitée.
[0047] L'invention va à présent être illustrée par des exemples donnés à titre indicatif,
et non limitatif, et en référence aux figures annexées sur lesquelles :
- la figure 1, en référence à l'exemple 2, illustre les résultats des tests de frottement
effectués sur différentes éprouvettes de tôle traitées selon l'invention ou non traitées,
- la figure 2, en référence à l'exemple 3, illustre les résultats des tests de corrosion
en humidotherme effectués sur différentes éprouvettes de tôle traitées selon l'invention
ou non traitées.
1. Réduction de la formation de poudre ou de particules de revêtement lors de l'emboutissage
d'une tôle zinguée
[0048] On découpe des éprouvettes dans une tôle d'acier, de nuance dite "acier calmé à l'aluminium"
de qualité ES, d'épaisseur 0,7 mm, revêtue sur chacune de ses faces par un revêtement
de zinc réalisé au trempé à chaud dans un bain de zinc.
[0049] On a préparé une solution aqueuse de traitement conforme à l'invention, préparée
avec 125 g/l sulfate de zinc heptahydraté ZnSO
4,7 H
2O.
[0050] On a ensuite appliqué cette solution de traitement sur une partie des éprouvettes
par aspersion de la solution de traitement, à une température de 40°C. Après un temps
de contact de la solution avec la tôle de 3 à 4 s, la tôle traitée est essorée puis
séchée.
[0051] Puis on a appliqué sur la couche à base d'hydroxysulfate de zinc et de sulfate de
zinc formée à la surface des éprouvettes de tôle d'acier zingué, un film d'huile de
lubrification pouvant être soit l'huile QUAKER 6130 (de la société Quaker), soit l'huile
FUCHS 4107S (de la société Fuchs), avec un grammage de 1,5 g/m
2.
[0052] Une autre partie des éprouvettes n'ayant pas été traitée préalablement avec la solution
de traitement conforme à l'invention, a été huilée soit avec l'huile QUAKER 6130,
soit avec l'huile FUCHS 4107S également avec un grammage de 1,5 g/m
2.
[0053] Les deux séries d'éprouvettes ont ensuite subi un test de déformation contrôlé au
moyen d'une presse comprenant un poinçon, une matrice et un serre-flan, recréant en
laboratoire les contraintes subies par la tôle lors de l'opération d'emboutissage,
notamment dans les rayons de matrice et/ou dans les joncs de retenue qui équipent
les outils d'emboutissage. Différentes forces de serrage du serre-flan ont été appliquées
sur les éprouvettes testées.
[0054] Chacune des éprouvettes des deux séries a été pesée avant l'opération d'huilage,
puis en fin de test après déshuilage, au moyen d'une balance précise à 0,0001 gramme.
La différence de masse mesurée a été ramenée à une perte de masse au mètre carré,
en prenant en compte la surface affectée par le frottement lors de la simulation de
l'emboutissage de l'éprouvette, identique pour chacune des éprouvettes.
[0055] Par ailleurs, après avoir mis en forme une éprouvette et avant de mettre en forme
l'éprouvette suivante, la presse a été essuyée de manière à identifier la poudre ou
les particules de revêtement de zinc perdues par l'éprouvette dans la presse.
[0056] Les résultats de perte de masse des éprouvettes après emboutissage, ainsi que l'identification
de la poudre et/ou des particules de zinc issues du revêtement sont regroupés dans
le tableau 1. L'identification des particules et/ou de la poudre est cotée de la manière
suivante selon une échelle allant de 1 à 4, avec :
cotation 1 : très peu de particules ou de poudre,
cotation 2 : peu de particules ou de poudre,
cotation 3 : beaucoup de particules ou de poudre, et
cotation 4 : niveau très élevé de particules ou de poudre.
Tableau 1 : résultats des essais
|
Quantité de l'huile |
Forces de serrage |
Perte de masse |
Identification sur outils |
(1,5 g/m2/face) |
(daN) |
(g/m2) |
poudre |
particules |
Tôle d'acier revêtue d'un film d'huile lubrifiante |
huile QUAKER |
400 |
0,63 ± 0,04 |
3 |
3 |
huile FUCHS |
400 |
0,55 ± 0,04 |
3 |
3 |
Tôle d'acier revêtue d'une couche d'hydroxy-sulfate, et d'un film d'huile lubrifiante |
huile QUAKER |
400 |
0,12 ± 0,1 |
2 |
1 |
750 |
0,22 ± 0,1 |
3 |
1 à 2 |
huile FUCHS |
750 |
0,20 ± 0,1 |
3 |
1 |
[0057] Les pertes de masse mesurées ainsi que les quantités de poudre et particules observées
lors de l'essuyage des outils montrent que la perte de matière du revêtement de zinc,
due au passage de la tôle d'acier zinguée sur le poinçon, est significativement diminuée
lorsque la tôle a été traitée avec la solution de traitement conforme à l'invention
préalablement à son huilage.
2. Diminution de l'effet du démouillage, effet sur le comportement tribologique -
Test de frottement
[0058] On découpe des éprouvettes de 1 cm
2 dans une tôle d'acier, de nuance dite "acier calmé à l'aluminium" de qualité ES,
d'épaisseur 0,7 mm, revêtue sur chacune de ses faces par un revêtement de zinc réalisé
au trempé à chaud dans un bain de zinc.
[0059] On traite une partie de ces éprouvettes avec une solution de traitement conforme
à l'invention, dans les mêmes conditions que celles indiquées dans l'exemple 1, de
manière à former une couche à base d'hydroxysulfate de zinc et de sulfate de zinc.
Puis on applique sur cette couche un film d'huile de lubrification (huile QUAKER 6130)
avec des quantités comprises entre 0,25 et 2,5 g/m
2.
[0060] Une autre partie des éprouvettes a été huilée de la même façon que précédemment,
mais n'a pas été traitée au préalable par la solution de traitement conforme à l'invention.
[0061] Puis on procède à la caractérisation en frottement de chacune des éprouvettes en
utilisant un appareil de test de tribologie, de la manière suivante :
L'appareil de test est un tribomètre plan-plan connu en lui-même. Les éprouvettes
à tester sont serrées selon une force de serrage Fs entre deux plaquettes en acier
rapide offrant une surface d'appui (ou de glissement) sur les éprouvettes. On mesure
le coefficient de frottement N, tout en déplaçant l'éprouvette par rapport aux plaquettes
sur une course D totale de 180 mm et à la vitesse de 10 mm/Fs en augmentant progressivement
la force de serrage Fs.
[0062] On peut alors tracer une courbe d'évolution du coefficient de friction en fonction
de la force de serrage Fs, avec un grammage d'huile de lubrification donné (voir figure
1).
[0063] Les différentes courbes sont repérées par les symboles suivants :
+ : tôle traitée selon l'invention, puis revêtue d'un film d'huile QUAKER 6130 de
0,25 g/m2/face
× : tôle traitée selon l'invention, puis revêtue d'un film d'huile QUAKER 6130 de
1,0 g/m2/face
● : tôle traitée selon l'invention, puis revêtue d'un film d'huile QUAKER 6130 de
2,5 g/m2/face
■ : tôle non traitée revêtue d'un film d'huile QUAKER 6130 de 0,25 g/m2/face
▲ : tôle non traitée revêtue d'un film d'huile QUAKER 6130 de 1,0 g/m2/face
◆ : tôle non traitée revêtue d'un film d'huile QUAKER 6130 de 2,5 g/m2/face
[0064] Sur le tableau 2, on a fait figurer, pour chacune des éprouvettes testées, une valeur
moyenne du coefficient de frottement pour une force de serrage Fs donnée.
Tableau 2
Force de serrage (MPa) |
Coefficient de friction |
Grammage d'huile de la tôle traitée selon l'invention |
Grammage d'huile de la tôle non traitée |
0,25 (g/m2) |
1,0 (g/m2) |
2,5 (g/m2) |
0,25 (g/m2) |
1,0 (g/m2) |
2,5 (g/m2) |
30 |
0,13 |
0,12 |
0,12 |
0,20 |
0,15 |
0,15 |
50 |
0,11 |
0,11 |
0,11 |
0,20 |
0,17 |
0,17 |
[0065] Les résultats obtenus montrent qu'une diminution du grammage d'huile entraîne une
augmentation importante du coefficient de frottement en absence d'application de la
solution de traitement conforme à l'invention préalablement à l'application du film
d'huile.
[0066] En revanche lorsque la solution de traitement conforme à l'invention a été appliquée
sur la tôle zinguée préalablement à l'application du film d'huile de lubrification,
les coefficients de frottement obtenus sont très faibles, même avec des grammages
d'huile inférieurs à 0,5 g/m
2.
3. Diminution de l'effet du démouillage, effet sur la protection temporaire contre la
corrosion
[0067] On découpe des éprouvettes dans une tôle d'acier, de nuance dite "acier calmé à l'aluminium"
de qualité ES, d'épaisseur 0,7 mm, revêtue sur chacune de ses faces par un revêtement
de zinc réalisé au trempé à chaud dans un bain de zinc.
[0068] On traite une partie de ces éprouvettes avec une solution de traitement conforme
à l'invention, dans les mêmes conditions que celles indiquées dans l'exemple 1, de
manière à former une couche à base d'hydroxysulfate de zinc et de sulfate de zinc.
Puis on applique sur cette couche un film d'huile de lubrification (huile QUAKER 6130)
avec des grammages compris entre 0,25 et 1,0 g/m
2.
[0069] Une autre partie des éprouvettes a été huilée de la même façon que précédemment,
mais n'a pas été traitée au préalable par la solution de traitement conforme à l'invention.
[0070] Les huiles de lubrification appliquées sur les tôles d'acier revêtues d'une couche
métallique à base de zinc garantissent une protection contre la corrosion pendant
le laps de temps compris entre la fabrication des tôles et leur mise en oeuvre par
exemple par emboutissage.
[0071] La conformité du produit livré sur ce point est vérifiée au travers des résultats
d'un test de corrosion humidotherme accéléré.
[0072] A cet effet les éprouvettes à tester sont placées dans une enceinte climatique correspondant
à la norme DIN 50017, ce qui simule les conditions de corrosion d'une spire extérieure
de bobine de tôle ou d'une tôle découpée en feuille pendant le stockage.
[0073] Le détail du cycle (un cycle = 24 heures) en humidotherme est décrit ci-dessous :
- 8 h à 40°C et 95-100% de RH (humidité relative)
- 16 h à 20°C et 75% de RH.
[0074] Les éprouvettes sont suspendues individuellement verticalement.
[0075] Le résultat du test, figurant dans le tableau 3, s'obtient en relevant le nombre
de cycles successifs avant qu'apparaissent les traces de corrosion sur l'éprouvette.
[0076] On peut alors tracer une courbe d'évolution du pourcentage de rouille blanche en
fonction du nombre de cycles pour chacune des éprouvettes testées (cf figure 2).
[0077] Les différentes courbes sont repérées par les symboles suivants :
+ : tôle traitée selon l'invention, puis revêtue d'un film d'huile QUAKER 6130 de
0,25 g/m
2/face
* : tôle traitée selon l'invention, puis revêtue d'un film d'huile QUAKER 6130 de
0,5 g/m
2/face
▲ : tôle traitée selon l'invention, puis revêtue d'un film d'huile QUAKER 6130 de
1,0 g/m
2/face
◆ : tôle non traitée revêtue d'un film d'huile QUAKER 6130 de 0,25 g/m
2/face
■ : tôle non traitée revêtue d'un film d'huile QUAKER 6130 de 0,5 g/m
2/face
● : tôle non traitée revêtue d'un film d'huile QUAKER 6130 de 1,0 g/m
2/face
Tableau 3
Nombre de cycles |
% de rouille |
Grammage d'huile de la tôle traitée selon l'invention |
Grammage d'huile de la tôle non traitée |
0,25 (g/m2) |
0,5 (g/m2) |
1,0 (g/m2) |
0,25 (g/m2) |
0,5 (g/m2) |
1,0 (g/m2) |
0,5 |
5 % |
0 % |
0 % |
60 % |
20 % |
0 % |
1,5 |
|
|
0 % |
85 % |
|
2 % |
2,5 |
|
2 % |
0 % |
|
|
2 % |
3,5 |
20 % |
2 % |
0 % |
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2 % |
4,5 |
30 % |
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0 % |
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40 % |
2 % |
5,5 |
55 % |
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0 % |
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50 % |
2 % |
8,5 |
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12 % |
0 % |
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65 % |
2 % |
[0078] Il a été constaté qu'il était possible d'améliorer de façon très significative la
protection temporaire contre la corrosion des tôles d'acier zinguées sur laquelle
une solution de traitement conforme à l'invention a été appliquée avant l'application
du film d'huile de lubrification, et cela même lorsque le grammage d'huile est inférieur
à 1 g/m
2.
1. Utilisation d'une solution aqueuse de traitement contenant des ions sulfates SO42- à une concentration supérieure ou égale à 0,01 mol/l, pour traiter la surface d'une
tôle d'acier revêtue sur au moins une de ses faces, d'un revêtement métallique à base
de zinc ou de ses alliages, en vue de réduire la formation de poudre ou de particules
métalliques à base de zinc ou de ses alliages générées par la dégradation du revêtement
lors de la mise en forme de ladite tôle.
2. Utilisation selon la revendication 1, dans laquelle la solution aqueuse de traitement
contient en outre des ions zinc Zn2+ à une concentration supérieure ou égale à 0,01 mol/l,
3. Utilisation selon l'une des revendications 1 ou 2, dans laquelle la solution de traitement
est appliquée à la surface de la tôle dans des conditions de température, de temps
de contact avec la surface zinguée, de concentration en ions SO42- et en ions Zn2+ ajustés pour former une couche à base d'hydroxysulfate de zinc et de sulfate de zinc
dont la quantité en soufre est supérieure ou égale à 0,5 mg/m2.
4. Utilisation selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, dans laquelle la concentration
en ions Zn2+ et la concentration en ions SO42- sont comprises entre 0,07 et 0,55 mol/l.
5. Utilisation selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, dans laquelle le pH de
la solution de traitement est compris entre 5 et 7.
6. Utilisation selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, dans laquelle la solution
de traitement est appliquée dans des conditions de température, de temps de contact
avec la surface zinguée, de concentrations en ions SO42- et en ions Zn2+ ajustées pour former une couche d'hydroxysulfate et de sulfate présentant une quantité
en soufre comprise entre 3,7 et 27 mg/m2.
7. Utilisation selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, dans laquelle, après
l'application de la solution de traitement sur la tôle, ladite tôle est séchée, après
avoir été éventuellement rincée pour éliminer la partie soluble de la couche d'hydroxysulfate
et de sulfate.
8. Utilisation selon la revendication 1, dans laquelle la solution de traitement est
appliquée sous polarisation anodique, et le pH de la solution de traitement est supérieur
ou égal à 12, et inférieur à 13.
9. Utilisation selon la revendication 8, dans laquelle la densité de charges électriques,
circulant pendant le traitement au travers de la surface de la tôle, est ajustée pour
former une couche à base d'hydroxysulfate de zinc et de sulfate de zinc dont la quantité
en soufre est supérieure ou égale à 0,5 mg/m2.
10. Utilisation selon l'une des revendications 8 ou 9, dans laquelle la concentration
en ion SO42- est supérieure à 0,07 mol/l.
11. Utilisation selon l'une quelconque des revendications 8 à 10, dans laquelle, dans
laquelle la densité de charges électriques est ajustée pour former une couche à base
d'hydroxysulfate de zinc et de sulfate de zinc dont la quantité en soufre est comprise
entre 3,7 et 27 mg/m2.
12. Utilisation selon l'une quelconque des revendications 8 à 11, dans laquelle la densité
de courant de polarisation appliquée pendant le traitement est supérieure à 20 A/dm2.
13. Utilisation selon l'une quelconque des revendications 8 à 12, dans laquelle, après
l'application de la solution de traitement sur la tôle, ladite tôle est rincée.
14. Procédé de lubrification d'une tôle d'acier revêtue d'une couche constituée par un
revêtement métallique à base de zinc ou de ses alliages, et dans lequel :
- on revêt ladite tôle d'une couche supérieure à base d'hydroxysulfate de zinc et
de sulfate de zinc, ladite couche supérieure ayant été obtenue par l'utilisation d'une
solution de traitement telle que définie dans l'une quelconque des revendications
1 à 13, puis
- on applique un film d'huile de lubrification sur la couche supérieure avec un grammage
inférieur à 1 g/m2.
15. Procédé selon la revendication 14, caractérisé en ce que le grammage du film d'huile est inférieur à 0,9 g/m2.
16. Procédé selon la revendication 15, caractérisé en ce que le grammage du film d'huile est compris entre 0,2 et 0,5 g/m2.
17. Utilisation d'une solution aqueuse de traitement contenant des ions sulfates SO42- à une concentration supérieure ou égale à 0,01 mol/l, pour traiter la surface d'une
tôle d'acier revêtue sur au moins une de ses faces, d'un revêtement métallique à base
de zinc ou de ses alliages, en vue d'améliorer la protection temporaire contre la
corrosion de ladite tôle.