Domaine technique de l'invention.
[0001] L'invention concerne un dispositif pour déplacer une plateforme de coffrage de dalle
et/ou de balcon. L'invention concerne également un système et un procédé pour coffrer
une dalle et/ou un balcon utilisant un tel dispositif.
[0002] L'invention concerne le domaine technique général de la construction de dalles ou
de balcon en béton coulé sur place. Elle concerne plus spécifiquement le domaine technique
des dispositifs permettant d'assembler un coffrage de dalle à proximité du plancher
inférieur et de l'amener à la hauteur définitive correspondant à la hauteur de la
dalle ou du balcon à réaliser.
État de la technique.
[0003] Sur la majorité des chantiers, les coffrages se composent d'une structure support
sur laquelle repose une peau coffrante destinée à recevoir le béton. La structure
support est généralement constituée de poutrelles primaires reposant sur des étais
de soutènement et supportant l'ensemble de la charge, et de poutrelles secondaires
reposant sur lesdites poutrelles primaires. Des contreplaqués formant la peau coffrante
sont positionnés sur les poutrelles secondaires. Les poutrelles primaires et secondaires,
ainsi que le contreplaqué, sont des éléments de coffrage standards utilisés sensiblement
partout dans le monde.
[0004] Pour des raisons de sécurité, certaines législations du travail imposent aux entreprises
de construction de mettre en oeuvre des moyens de protection pour les ouvriers face
aux risques de chute lors des opérations de coffrage. En pratique, le dispositif de
coffrage, avant coulage du béton, se situe à une hauteur supérieure à 2 m. Il est
ainsi courant que les ouvriers soient obligés de monter sur des échafaudages, nacelles,
ou sur le coffrage lui-même afin de mettre en place le coffrage à la hauteur voulue.
Une telle pratique expose les ouvriers à un risque de chute possible, mais est également
coûteuse en temps et en main d'oeuvre et oblige à des manipulations pénibles de matériels
lourds.
[0005] Il apparaît donc particulièrement avantageux de prévoir des coffrages pouvant être
assemblés près du plancher inférieur, à hauteur d'homme, et pouvant être amenés automatiquement
à la hauteur définitive alors que les ouvriers restent sur le plancher inférieur.
[0007] Les solutions techniques présentées dans ces documents ont comme principal inconvénient
de nécessiter une structure de coffrage spécifique nécessairement adaptée au dispositif
de levage.
[0008] Le document brevet
FR 2.934.291 (DEMINGEON-MOULINS) concerne un dispositif de coffrage de dalle universel comportant
plusieurs mâts verticaux de longueur fixe et équipés d'éléments destinés à supporter
ledit coffrage. Les éléments supports sont aptes à se déplacer verticalement le long
des mâts entre une position basse où le coffrage est situé prés du plancher inférieur
et une position haute où le coffrage est situé à la hauteur de la dalle à réaliser.
Les éléments supports comportent des broches sur lesquelles reposent les poutrelles
primaires : en position basse, les mâts traversent la peau coffrante, cette dernière
laissant des trémies linéaires libres au droit desdits mâts ; et en position haute,
ladite peau coffrante dépasse l'extrémité supérieure desdits mâts, des bandes de compensation
venant boucher lesdites trémies linéaires.
[0009] Bien qu'efficace, le dispositif de coffrage décrit dans ce document présente des
inconvénients. En effet, le fait que les mâts verticaux traversent la peau coffrante
nécessite de reboucher les trémies linéaires libres. Il s'agit non seulement d'une
étape supplémentaire couteuse en temps, mais qui empêche également de construire l'intégralité
du coffrage en position basse.
[0010] Pour remédier à ce problème, on connait par le document brevet
FR 2.823.521 (BOUYGUES), un dispositif pour déplacer une plateforme de coffrage comportant des
étals télescopiques sur lesquels est destinée à reposer ladite plateforme. Ces étais
permettent de déplacer la plateforme, sans la traverser, entre une position repliée
d'installation et une position déployée où la plateforme atteint une hauteur de service.
Chaque étal comprend des éléments coulissants s'emboîtant les uns dans les autres,
le coulissement desdits eléments étant assuré par un moyen de motorisation propre
à chaque étai. Ce moyen de motorisation est intégré à l'intérieur même des éléments
coulissant. De fait, pendant les phases de coulage et de séchage du béton, les étais
télescopiques restant en place, les moyens de motorisation sont immobilisés et a l'arrêt.
Pour lever d'autres plateformes sur un même chantier, il est donc nécessaire de prévoir
d'autres étais télescopiques motorisés qui seront actifs pendant que ceux en phase
de reprise de charge statique seront inactifs. Les performances et le rendement d'un
tel dispositif sont donc limités et il est nécessaire que l'ensemble des étais télescopiques
soient motorisés.
[0011] En outre, ce dispositif étant composé d'un fût et d'un seul coullsseau, il n
'est pas possible de pouvoir installer la plateforme de coffrage à une hauteur ergonomique
de 1 m environ, et de l'élever à une hauteur de service courante se situant aux environ
de 2.5 m. Ce type de dispositif contraint donc les ouvriers à travailler en hauteur,
dans des positions de travail fatigantes et risquées. Un problème identique se pose
avec le dispositif décrit dans le document
US 3.632.075 (NUNOZ).
[0012] Face à cet état des choses, le principal objectif de l'invention est de proposer
un dispositif pour déplacer une plateforme de coffrage du type décrit dans le document
brevet
FR 2.823.521 (BOUYGUES), mais avec lequel la hauteur minimale ergonomique d'installation permet
aux opérateurs d'installer correctement la plateforme de coffrage, quelle que soit
la hauteur de service envisagée, de manière aisée et en toute sécurité.
[0013] Un autre objectif de l'invention est de proposer un dispositif de déplacement permettant
d'optimiser le nombre d'étais devant être motorisés sur ur chantier.
Divulgation de l'invention.
[0014] La solution proposée par l'invention est un dispositif pour déplacer une plateforme
de coffrage de dalle et/ou de balcon, ledit dispositif comportant des étais télescopiques
sur lesquels est destinée à reposer ladite plateforme, lesdits étais étant configurés
pour déplacer ladite plateforme, sans la traverser, entre une position repliée d'installation
et une position déployée où la plateforme atteint une hauteur de service, lesdits
étais comprenant des éléments coulissants s'emboîtant les uns dans, ou sur, les autres
de façon télescopique, le coulissement desdits éléments étant assuré par au moins
un moyen de motorisation propre à chaque étai,
[0015] Ce dispositif est remarquable en ce que chaque dit étai est formé d'au moins deux
paires d'éléments coulissants, chaque dite paire d'éléments coulissants disposant
de son propre moyen de motorisation. En étant formé d au moins deux paires d'éléments
coulissants (c'est-à-dire d'au moins trois éléments coulissants), chaque étai peut
se replier d'avantage de sorte qu'il est maintenant possible d'installer la plateforme
de coffrage à une hauteur ergonomique qui est bien inférieure à celle obtenue avec
les dispositifs de l'art antérieur cités précédemment. En outre, l'amplitude de déploiement
de l'étai est telle que la plateforme peut être élever à une hauteur de service qui
est au moins deux fois supérieure à la hauteur d'installation. L'utilisation d'au
moins deux motorisations, notamment lorsqu'il s'agit de vérins, permet de réduire
l'encombrement de chacune desdites motorisations, et donc de diminuer la hauteur d'installation
de la plateforme. Le travail des ouvriers s'en trouve facilité.
[0016] Pour chaque étai, les moyens de motorisation sont préférentiellement amovibles et
disposés en dehors des éléments coulissants dudit étai. Une fois que les étais télescopiques
sont déployés à la hauteur de service, il est ainsi possible de déconnecter leurs
moyens de motorisation, de laisser lesdits étais en place pendant les phases de coulage
et/ou de séchage du béton et de réutiliser lesdits moyens de motorisation sur d'autres
étais. Le nombre d'étais devant être motorisés est donc moindre qu'avec les dispositifs
de déplacement connus de l'art antérieur.
[0017] Chaque étai télescopique est préférentiellement équipé :
- d'au moins un fût en appui sur le sol et un premier coulisseau coulissant et s'emboîtant
dans, ou sur, ledit fût, et d'au moins un second coulisseau coulissant et s'emboîtant
dans, ou sur, ledit premier coulisseau,
- d'un premier moyen de motorisation assurant le mouvement dudit premier coulisseau
par rapport audit fût, et d'un second moyen de motorisation assurant le mouvement
dudit second coulisseau par rapport audit premier coulisseau,
- lesdits premier et second moyens de motorisation étant amovibles et disposes en dehors
des éléments coulissants dudit étai.
[0018] Le fait d'avoir des étais télescopiques comprenant au moins trois eléments coulissants
permet de diminuer la hauteur d'installation de la plateforme lorsque lesdits mâts
sont en position repliée. La plateforme peut ainsi être mise en place pour les opérateurs
à une hauteur ergonomique, même si la hauteur de service est élevée.
[0019] Chaque étai télescopique peut toutefois comprendre plus de deux coulisseaux coulissant
et s'emboîtant les uns dans, ou sur, les autres (c'est-à-dire être composé de plus
de trois éléments coulissant). Dans ce cas, on prévoit des moyens de motorisation
qui assurent le mouvement d'un coulisseau par rapport au coulisseau qui le précède.
Ainsi, un ensemble coulisseau/moyen de motorisation, supporte et assure lui-même le
mouvement de l'ensemble équivalent supérieur.
[0020] Les éléments coulissants de chaque étai sont avantageusement dimensionnés de manière
à ce qu'en position repliée, ladite plateforme de coffrage puisse être installée à
une hauteur inférieure à 1,80 m par rapport au sol, préférentiellement à une hauteur
comprise entre 1 m et 1,7 m, et qu'en position déployée la hauteur de ladite plateforme
puisse se situer à une hauteur de service pouvant aller au delà de 2.40 m.
[0021] Pour assurer une translation verticale des étais, sans risque de vrille, les éléments
coulissants des étais ont une section propre à bloquer leur rotation selon leur axe
de déplacement, durant les phases de coulissement desdits éléments.
[0022] Par sécurité, le ou les moyens de motorisation comprennent un système de vis sans
fin ou de vis/écrou configuré de manière à former un frein autobloquant en cas d'arrêt
du ou desdits moyens de motorisation. Dans ces conditions, si les moyens de motorisation
sont défaillants ou en cas de panne de courant, le frein autobloquant empêche les
étais télescopiques de se replier et la plateforme de tomber.
[0023] Dans le but de régler avec précision la hauteur de chaque étal :
- chaque étai comprend une goupille de blocage de hauteur traversant radialement un
ou plusieurs éléments coulissants dudit étai,
- la goupille de blocage repose sur une came de réglage dont le profil permet de déplacer
longitudinalement ladite goupille.
- la came a un profil tel que l'angle de sa tangente au point de contact avec la goupille
de blocage avec la verticale soit inférieur à l'angle de glissement du couple des
matériaux came/goupille, de façon à rendre ladite came autobloquante.
[0024] Un autre aspect de l'invention concerne un système de coffrage comportant une plateforme
de coffrage et un dispositif pour déplacer ladite plateforme conforme à l'une des
caractéristiques précédentes.
[0025] Lorsque la plateforme de coffrage comprend des poutrelles primaires inférieures supportant
des poutrelles secondaires supérieures, des organes de con:reventement sont prévus
pour bloquer lesdites poutrelles primaires et secondaires entre elles. Ces organes
de contreventement se présentent sous la forme d'une barre prenant appui sur deux
poutrelles secondaires successives, ladite barre étant munie d'un élément d'attache
déformable, ou réglable en dimension, se fixant sous une poutrelle primaire sur laquelle
repose les deux dites poutrelles secondaires. Cela permet de liaisonner en même temps
trois poutrelles entre elles pour assurer le maintien de la plateforme dans une configuration
en parallélogramme et pour assurer une fonction d'anti-basculement des poutrelles.
On notera que ces organes de contreventement sont indépendants de la conception des
étais télescopiques et pourraient très bien être utilisés avec d'autres dispositifs
de coffrage.
[0026] Dans le cas où la plateforme de coffrage comprend des poutrelles primaires inférieures
supportant des poutrelles secondaires supérieures, l'extrémité supérieure des étais
télescopiques peut être pourvue d'une tête de support configurée pour supporter plus
d'une ligne de poutrelles primaires.
[0027] Encore un autre aspect de l'invention concerne un procédé pour coffrer Une dalle
et/ou un balcon en utilisant le dispositif de déplacement de plateforme de coffrage
conforme à l'une des caractéristiques précédentes, ledit procédé comprenant les étapes
suivantes :
- repliage des étais télescopiques de façon à ce que la plateforme de coffrage soit
installée à une hauteur inférieure à 1,8 m par rapport au sol,
- construction de l'intégralité de la plateforme de coffrage lorsque les étais télescopiques
sont en position repliée, la configuration de ladite plateforme correspondant, dès
la position repliée, à celle de la dalle ou du balcon à coffrer,
- déployage des étais télescopiques pour hisser la plateforme de coffrage jusqu' à atteindre
la hauteur de service,
- coulage du béton sur la plateforme de coffrage de façon à réaliser la dalle ou le
balcon.
[0028] Avant le hissage de la plateforme de coffrage et/ou avant que ladite plateforme atteigne
la hauteur de service, on peut placer, depuis ladite plateforme des protections de
sécurité sur les parois verticales de la construction jouxtant ladite plateforme.
[0029] Préférentiellement, pendant la phase de coulage et/ou de séchage du beton:
- on laisse en place les étais télescopiques pour une reprise de charge statique de
soutènement, les moyens de motorisation étant ou non récupérés,
- ou on démonte lesdits étais et on les remplace par d'autres moyens c'étaiement.
[0030] Après séchage du béton, on peut replier les étais télescopiques de façon à ce que
la plateforme de coffrage puisse être démontée à une hauteur inférieure à 1.8 m par
rapport au sol.
Description des figures.
[0031] D'autres avantages et caractéristiques de l'invention apparaîtront mieux à la lecture
de la description d'un mode de réalisation préféré qui va suivre, en référence aux
dessins annexés, réalisés à titre d'exemples indicatifs et non limitatifs et sur lesquels
:
- la figure 1 est une vue schématique montrant un agencement possible des étais télescopiques
et la mise en place des poutrelles primaires et secondaires d'une plateforme de coffrage
;
- la figure 2 est une vue en coupe verticale d'un étai télescopique conforme à l'invention,
ledit étal étant en position repliée;
- la figure 3 est une vue en coupe selon A-A de l'étai de la figure 2;
- la figure 4 schématise une tête de support d'un étai télescopique, dans une variante
de réalisation permettant de supporter deux lignes de poutrelles primaires ;
- la figure 5 est une vue en coupe verticale de l'étai de la figure 2 en position déployée
;
- la figure 6 est une vue partielle en coupe selon B-B de l'étai de la figure 5, schématisant
le dispositif de réglage à came de la hauteur dudit étai ;
- la figure 7, schématise un système de coffrage conforme à l'invention, la plateforme
étant dans une position intermédiaire permettant l'installation de garde-corps en
tête des murs délimitant la zone de coffrage ;
- la figure 8 schématise un organe de contreventement liant une poutrelle primaire à
deux poutrelles secondaires,
- la figure 9 est une vue schématique montrant, de face, une installation dans laquelle
des poutrelles joignent deux étais,
- la figure 10 est une vue de dessus de l'installation de la figure 9,
- la figure 11 est une vue agrandie de la coupe selon C-C de la figure 10.
Modes de réalisation de l'invention.
[0032] En se rapportant à la figure 1, le dispositif de levage objet de l'invention comporte
une série d'étais télescopiques 1 qui sont généralement disposés dans une cellule
inférieure où une dalle ou un balcon doit être coulé. Les étais 1 sont indépendants
les uns des autres et reposent sur le plancher de cette cellule.
[0033] Les étais 1 permettent de déplacer une plateforme de coffrage, sans la traverser,
entre une position repliée d'installation et une position déployée où ladite plateforme
atteint une hauteur de service. Le nombre d'étais 1 associés à chaque plateforme de
coffrage est évolutif en fonction de la surface de cette dernière. En pratique, ce
nombre peut varier de quatre à une dizaine, voire plus.
[0034] La plateforme de coffrage est standard, du type habituellement utilisée sur les chantiers.
En effet, le dispositif objet de l'invention s'adapte à tout type de plateforme de
coffrage du marché, et se place en dessous de la structure de ladite plateforme. Il
ne s'agit pas d'une plateforme spécifique. En se rapportant aux figures 1 et 7, la
structure de la plateforme peut être constituée de poutrelles primaires 30 destinées
à supporter l'ensemble de la charge et de poutrelles secondaires 31 reposant sur lesdites
poutrelles primaires. Les poutrelles primaires 30 sont par exemple des poutrelles
métalliques ayant une section en T. Les poutrelles secondaires 31 sont par exemple
des poutrelles classiques en bois ou métallique, à section en T, carrée ou rectangulaire.
Selon la pratique habituelle des ouvriers, les poutrelles secondaires 31 sont disposées
perpendiculairement aux poutrelles primaires 30.
[0035] L'extrémité supérieure des étais 1 est pourvue d'une tête de support 33 sur laquelle
repose les poutrelles primaires 30, sans liaison mécanique. Les têtes de support 33
peuvent toutefois comporter à leur extrémité un retour vertical 331 permettant de
bloquer le mouvement latéral des poutrelles pimaires 30. Dans une variante de réalisation,
les têtes de support 33 pourront comporter une empreinte ayant une forme complémentaire
des poutrelles primaires 30 afin de maintenir en position ces dernières. L'homme du
métier pourra également prévoir n'importe quel moyen de blocage en position des poutrelles
primaires 30, par exemple des sangles, s'il le juge nécessaire. Les têtes de support
33 peuvent être amovibles (elles sont typiquement placées sur l'extrémité supérieure
du dernier élément coulissant) et interchangeables en fonction de la configuration
de la plateforme de coffrage à déplacer (par exempte si ladite plateforme comprend
des poutrelles, ou des poutrelles+panneaux ou des panneaux seuls). Leur largeur est
adaptée de manière à offrir un rapport d'entraxe des poutrelles primaires 30 optimal
et elles permettent de porter lesdites poutrelles à équidistance par rapport à l'axe
Vertical de l'étal. De manière avantageuse, et comme représentée sur la figure 4,
les têtes de support 33 peuvent être configurées pour supporter plus d'une ligne de
poutrelles primaires 30 (deux, trois ou quatre lignes de poutrelles).
[0036] Les poutrelles secondaires 31 peuvent être simplement posées sur les poutrelles primaires
30 avec ou sans liaison mécanique. En se référant à la figure 7, des contreplaqués
32 ou des panneaux, formant la peau coffrante, sont ensuite positionnés sur les poutrelles
secondaires 31. En principe, les contreplaqués 32 sont posés sur les poutrelles secondaires
31, avec ou sans liaison mécanique. Les poutrelles primaires 30 et secondaires 31
ainsi que le contreplaqué 32 sont des éléments de coffrage standards mis en place
de façon traditionnelle. La plateforme pourrait être toutefois constituée de panneaux
de coffrage, combinés ou non à des poutrelles.
[0037] On peut faire appel, dans le cas de construction de balcon ou en cas de construction
entre des poteaux - donc avec des possibilités de mouvement latéraux importants -
à des organes de contreventement entre les pieds des étais télescopiques 1. Ces organes
de contreventement peuvent par exemple consister en des croisillons de liaison, du
type qui sont habituellement usités pour le contreventement de tours d'étaiement ou
d'échafaudages.
[0038] Une autre solution consiste à contreventer la plateforme de coffrage en utilisant
des organes de blocage insérés entre les poutrelles primaires et les poutrelles secondaires,
ou entre les poutrelles primaires et les panneaux de coffrage, ou entre les panneaux
de coffrage entre eux. Un tel organe de contreventement est schématisé sur la figure
8 et porte la référence 300. Il se présente sous la forme d'une barre 301 prenant
appui sur deux poutrelles secondaires 31 successives, ladite barre étant munie d'un
élément d'attache 302 déformable, ou réglable en dimension, se fixant sous une poutrelle
primaire 31 sur laquelle repose les deux dites poutrelles secondaires. Avec un seul
organe de contreventement 300, il est donc possible de liaisonner trois poutrelles
entre elles, ce qui accroit la rigidité de la plateforme de coffrage dans ur plan
horizontal et assure l'anti-basculement des poutrelles liées. L'organe de contreventement
300 est préférentiellement réalisé en métal. La barre 301 peut avoir une section rectangulaire,
carrée, ovale ou ronde. L'élément d'attache 302 peut se présenter sous la forme d'une
lame métallique pliée ou d'un arceau, fixé perpendiculairement à la barre 301. Vue
de face, l'ensemble a sensiblement la forme d'un T.
[0039] Les organes de contreventement 300 peuvent être assemblés dès la construction de
la plateforme de coffrage à hauteur ergonomique pour un ouvrier (environ 1m), ou ajoutés
après hissage de ladite plateforme à une hauteur accessible par un ouvrier (environ
2 m), sans qu'il ait besoin d'un échafaudage ou d'une échelle, et, pour des hauteurs
supérieures, en utilisant une perche.
[0040] Les organes de contreventement 300 peuvent être pourvus d'une sangle, chaîne, câble
ou tout autre lien pendant, fixé sur l'élément d'attache 302 ou sur la barre 301.
Ce lien pendant, lorsqu'il est tendu, permet de plaquer la plateforme de coffrage
vers le sol ou contre une paroi verticale adjacente ou contre un poteau ou étai. Il
est également possible d'installer sur certains organes de contreventement, des sangles,
des mousquetons, ou tous autres moyens d'attache équivalents permettant d'accrocher
un filet stop-chute ou pare-objet. Il faut dans ce cas prévoir une résistance importante
des moyens d'attache pour reprendre les efforts dynamiques induits par la chute d'un
ouvrier on d'un outillage lourd.
[0041] Un tel organe de contreventement 300 assure ainsi à lui seul une triple fonction
,
- une fonction de liaison empêchant tout mouvement (déplacement latéral, soulèvement,
basculement, ...) des poutrelles secondaires par rapport aux poutrelles primaires.
En assurant un blocage des angles orthogonaux des parallélogrammes formés par l'agencement
des poutrelles primaires et secondaires, on assure un anti-soulèvement desdites poutrelles
secondaires par rapport aux dites poutrelles primaires et un anti-glissement latéral
desdites poutrelles secondaires entre-elles. Il en est de même pour la liaison éventuelle
entre deux panneaux de coffrage et une poutrelle primaire.
- a une fonction du placage de la plateforme de coffrage par tension des liens pendants,
afin d'assurer un anti-dévers.
- une fonction de support d'attache d'un filet stoppe-chute ou pare-objet.
[0042] En se rapportant aux figures 9 et 10, une poutrelle primaire de jonction 34 peut
être disposée entre deux étais 1. Deux poutrelles primaires 30 supplémentaires débordent
en porte à faux de chaque côté des étais 1. Le réglage de la longueur totale est réglable
en modifiant la longueur de recouvrement entre les deux poutrelles « débordantes »
30 et la poutrelle de jonction 31. Une fois que la longueur est définie, ces trois
poutrelles sont ensuite liaisonnées, afin de compenser (partiellement) le porte-à-faux
des poutrelles débordantes 30. La liaison est réalisée au moyen d'un dispositif de
maintien 340 qui vient serrer et bloquer les poutrelles ensembles. Un exemple de réalisation
de ce dispositif de maintien 340 est schématisé sur la figure 11. Il comprend un mors
fixe 341 et un mors mobile 342, reliés tous deux à un tirant fileté 343. Les mors
341, 342 sont destinés à venir enserrer les poutrelles « débordantes » 30. Chaque
mors 341, 342 est avantageusement réalisé à partir d'une plaque métallique conformée
de façon à maintenir en position les poutrelles « débordantes » 30 et bloquer leur
mouvement latéral. Le mors fixe 341 est fixé à une extrémité du coulisseau, par exemple
par soudage. Le mors mobile 342 comprend des guides 3420 dans lesquels coulisse le
tirant fileté 343. Un organe de serrage 344, du type écrou, permet de serrer le mors
mobile 342 contre la poutrelle « débordante » 30 sur laquelle elle s'appuie. Un tel
liaisonnage de poutrelles remplit également un rôle d'anfi-basculement des poutrelles
primaires principales 30.
[0043] Les figures 2, 3 et 5 schématisent un étai télescopique 1 conforme à l'invention.
Ces étais 1 comprennent des éléments coulissants qui s'emboîtent les uns dans, ou
sur, les autres de façon télescopique. Conformément à l'invention, chaque étai 1 est
formé d'au moins deux paires d'éléments coulissants 10, 11, 12 (c'est-à-dire au moins
trois éléments coulissants), chaque dite paire d'éléments coulissants disposant de
son propre moyen de motorisation M1, M2. Leur mouvement coulissant est donc assuré
par au moins deux moyens de motorisation M1, M2 propres à chaque étal. En pratique,
chaque étai 1 comprend au moins un fût 10 en appui sur le sol, un premier coulisseau
11 coulissant et s'emboîtant dans ou sur ledit fût 10, et avantageusement au moins
un second coulisseau 12 coulissant et s'emboîtant dans ou sur ledit premier coulisseau
11. Toutefois, un nombre supérieur ou inférieur de coulisseaux peut être prévu selon
les hauteurs souhaitées en position déployée et en position repliée, étant entendu
qu'au plus il y a c'éléments coulissant, au plus la hauteur atteinte en position repliée
est faible. Les éléments coulissants 10, 11, 12 sont avantageusement dimensionnés
de manière à ce qu'en position repliée, la plateforme de coffrage puisse être installée
à une hauteur inférieure à 1,80 m par rapport au sol, préférentiellement Une hauteur
comprise entre 1 m et 1,7 m. Chaque élément coulissant 10, 11, 12 peut donc avoir
une longueur comprise entre 1 m et 1,7 m, préférentiellement entre 1 m et 1,5 m. Dans
ce cas, avec des étais 1 comprenant trois éléments coulissants 10, 11, 12, la plateforme
de coffrage peut se situer à une hauteur de service pouvant aller au delà de 2.40
m, typiquement entre 3 m et 5,1 m.
[0044] Il est ainsi possible de faire redescendre l'ensemble de la plateforme de coffrage,
lors des opérations de décoffrage, et de la ramener à hauteur ergonomique pour un
homme (environ 1 mètre) afin de la démonter en toute securité et en optimisant le
confort de travail.
[0045] Le fût 10 peut être pourvu d'un socle ou d'un trépied assurant sa bonne st:3bilité
sur le plancher Inférieur. Le socle peut intégrer des roues escamotables pour que
l'étai 1 puisse être facilement déplacé d'une cellule de coffrage à l'autre, sans
moyen de levage.
[0046] Les éléments coulissants 10, 11, 12, sont préférentiellement réalisés en acier, mais
d'autres matériaux tels que des plastiques présentant de bonnes résistances mécaniques,
notamment à la compression, peuvent être envisagés En se référant plus spécifiquement
à la figure 3, les éléments coulissants 10, 11, 12, sont des éléments de section carrée.
Une section rectangulaire, polygonale, ovale, oblongue, en U, l'emploi d'une gorge
de guidage le long desdits éléments coulissants pour une section ronde, ou autre,
pourrait également être prévu de manière équivalente. Du fait des efforts de poussée,
ce type de section permet de bloquer la rotation des éléments coulissants 10, 11,
12 selon leur axe de déplacement et durant leurs phases de coulissement.
[0047] Préférentiellement, les moyens de motorisation M1, M2 de chaque étais 1, sont amovibles
et disposés en dehors des éléments coulissants 10, 11, 12 dudit étai. En se rapportant
aux figures 2, 3 et 5, lorsque les étais 1 comprennent trois éléments coulissant,
chaque dit étai est muni d'un premier moyen de motorisation M1 assurant le mouvement
coulissant du premier coulisseau 11 par rapport au fût 10 et d'un second moyen de
motorisation M2 assurant le coulissement du second coulisseau 12 par rapport audit
premier coulisseau. Ainsi, chaque paire d'éléments coulissants : fût/premier coulisseau
et premier coulisseau/second coulisseau dispose de sa propre motorisation. Ces moyens
de motorisation M1, M2 sont préférentiellement amovibles et disposés en dehors des
éléments coulissants 10, 11, 12. Dans le cas où il y a un fût et plus de deux coulisseaux,
plusieurs moyens de motorisation assurent le coulissement d'un coulisseau par rapport
au coulisseau qui le précède. De cette façon, chaque paire d'éléments coulissants
dispose de sa propre motorisation.
[0048] L'utilisation de moyens de motorisation amovibles est particulièrement avantageuse
car de nombreuses possibilités sont offertes aux ouvriers. En effet, les étais 1 peuvent
rester en place avec leur(s) moyen(s) de motorisation, en fonction statique de reprise
de charge de soutènement, pendant la phase de coulage et/ou de séchage de la dalle
en béton. Les étais 1 peuvent également être partiellement démunis par démontage de
leur(s) moyen(s) de motorisation et rester en appui de reprise de charge statique
pendant les opérations de ferraillage et de bétonnage de la dalle ou du balcon béton.
Ils peuvent être aussi entièrement démontés et être remplacés pendant cette phase
de reprise de charge statique par des étais classiques ouverts à la hauteur nécessaire
de service.
[0049] Les moyens de motorisation M1, M2 peuvent consister en des vérins électriques, mécaniques,
ou hydrauliques, des crémaillères, etc. On préfère utiliser des vérins électriques
à vis sans fin qui sont soit branchés sur une source de courant disponible sur le
chantier, soit équipés de leur propre alimentation électrique (batterie, ...). En
se rapportant plus particulièrement aux figures 2 et 3, le fût 10 comporte un socle
100 sur lequel repose l'extrémité inférieure du premier moyen de motorisation M1,
qui est ici un vérin. L'extrémité supérieure de ce premier vérin prend appui contre
une bordure en saillie 110 du premier coulisseau 11. En pratique, cette bordure est
située à l'extrémité supérieure du premier coulisseau 11, en vis-à-vis du socle 100.
De même, le premier coulisseau 11 est muni d'un élément en saillie formant un socle
110 sur lequel repose le second moyen de motorisation M2, qui est ici encore un vérin.
Ce socle 110 est disposé à l'extérieur du fût 10. L'extrémité supérieure du second
vérin prend appui contre une bordure en saillie 120 du second coulisseau 12. En pratique,
cette bordure est située à l'extrémité supérieure du second coulisseau 12, en vis-à-vis
du socle 110.
[0050] Les extrémités inférieures et supérieures des moyens de motorisation M1, M2 sont
avantageusement fixées respectivement sur les socles ou contre les bordures des éléments
coulissants 10, 11, 12, au moyen de liaison facilement démontable, par exemple de
simples liaisons vissées.
[0051] Lorsque le premier vérin se déploie, son extrémité supérieure pousse vers le haut
la bordure 110 et donc déplace vers le haut le premier coulisseau 11. En se déplaçant
ainsi, le premier coulisseau 11 va entraîner le second vérin vers le haut et donc
aussi le second coulisseau. Toutefois, le mouvement relatif de ce dernier par rapport
au premier coulisseau 1 reste à ce stade nul. Ce n'est que lorsque le second vérin
se déploie, que son extrémité supérieure pousse vers le haut la bordure 120 et déplace
vers le haut le second coulisseau 12. Et ainsi de suite lorsque d'autres coulisseaux
sont utilisés sur un même étal. Lorsque les vérins se replient, on observe un mouvement
inverse.
[0052] Pour s'assurer que tous les étais télescopiques 1 montent et descendent en même temps,
il est possible prévoir des capteurs de position linéaire capables de donner à chaque
instant la position verticale de chacun desdits étais et/ou de chacun de leurs éléments
coulissants. Tous les capteurs sont rellés à un automate programmable, ou une unité
centrale électronique, permettant d'analyser la position de chaque élément support
2 et de commander les différents moyens de motorisation en conséquence. Cette unité
centrale de commande permet d'asservir tout le réseau d'étais télescopiques 1 et de
les faire évoluer de manière synchronisée, avec le même déplacement et la même vitesse,
avec le minimum d'écart, quelque soit la charge appliquée. De cette manière, la montée
et la descente de la plateforme de coffrage peuvent être commandées automatiquement
par un seul opérateur, via un boîtier de commande unique relié à l'unité centrale
de commande,
[0053] Il peut être avantageux de prévoir des détecteurs de fin de course haut/bas de manière
à s'assurer que les moyens de motorisation s'arrêtent automatiquement et/ou se mettent
en position de débrayage lorsque les étais sont totalement déployés ou repliés. Ces
détecteurs de fin de course sont avantageusement associés à chaque élément coulissant
10, 11, 12.
[0054] Les moyens de motorisation M1, M2 comprennent avantageusement un système de vis sans
fin ou de vis/écrou, par exemple du type qui sont habituellement utilisés dans les
vérins à vis sans fin. Ce système est configuré de manière à former un frein autobloquant
empêchant les étais 1de se replier et la plateforme de tomber si les moyens de motorisation
sont défaillants ou en cas de panne de courant. Pour ce faire, la vis sans fin peut
avoir un filetage conique formant un frein autobloquant et/ou un pas faible (inférieur
au coefficient de frottement vis/écrou) et/ou des filets inclinés de 2° à 5°, etc.
Les moyens de motorisation M1, M2 pourront également comporter tout organe ou élement
de sécurité complémentaire (par exemple un écrou de sécurité).
[0055] Etant donné que les moyens de motorisation M1, M2 peuvent être amovibles, il est
avantageux de régler la hauteur des étais 1 et de bloquer en position les éléments
coulissants 10, 11, 12 indépendamment desdits moyens ce motorisation, lorsque lesdits
étais sont en position déployée de service et qu'ils ne sont pas remplacés par des
étais classiques lors des phases de coulage et de séchage du béton. En se rapportant
à la figure 5, on prévoit deux jeux de goupilles de réglage 41, 42.
[0056] Une première goupille 41 est utilisée pour un réglage grossier de la hauteur. Cette
première goupille 41 traverse radialement deux éléments coulissants d'un étal 1 pour
bloquer leur mouvement respectif. Sur la figure 5, la première goupille 41 bloque
le second coulisseau 12 par rapport au premier coulisseau 11 mais on pourrait prévoir
de l'utiliser pour bloquer ledit premier coulisseau par rapport au fût 1, ou d'autres
éléments coulissant. En pratique, une série de logements 410 est réalisée dans les
éléments coulissants à bloquer et dans lesquels est introduite la première goupille
41. La précision du réglage est donc égale à la distance séparant deux logements 410.
[0057] Une seconde goupille 42 est utilisée pour un réglage plus fin de la hauteur. Cette
seconde goupille 42 traverse également radialement un ou plusieurs éléments coulissants
d'un étai 1 pour bloquer leur mouvement respectif. Sur la figure 5, la seconde goupille
41 bloque le premier coulisseau 11 par rapport au fût 10 mais on pourrait prévoir
de l'utiliser pour bloquer le second coulisseau 12 par rapport audit premier coulisseau,
ou d'autres éléments coulissants. En pratique, une série de logements 420 est réalisée
dans les éléments coulissants à bloquer et dans lesquels est introduite la seconde
goupille 42. Il est important, en fonction de la configuration du plancher sur lequel
repose les étais 1 et/ou en fonction de la configuration de la dalle ou du balcon
à réaliser, de pouvoir régler avec précision la hauteur de déploiement des étais 1,
cette hauteur pouvant varier d'un étai à l'autre. Pour ce faire, un des logements
d'au moins un des éléments coulissants est configuré de manière à autoriser un déplacement
longitudinal de la seconde goupille 42. Ce déplacement induit un déplacement longitudinal
d'un desdits éléments coulissants. Dans l'exemple de la figure 5, le fût 10 comporte
un logement 421 autorisant un tel déplacement. Il s'agit par exemple d'un trou oblong,
ou d'une rainure, orienté dans le sens de la longueur du fût 10 et réalisé au niveau
de l'extrémité supérieure dudit fût. La seconde goupille 42 repose sur une came de
réglage 43 dont le profil permet de déplacer longitudinalement ladite goupille dans
le logement 421. Cette came 43, dont le profil est schématisé sur la figure 6, est
montée mobile en rotation sur l'élément coulissant qui comprend le logement 421. En
faisant tourner la came 4, son profil va déplacer la seconde goupille 42 dans le logement
421 et donc faire monter ou descendre le premier coulisseau 11 (ou un autre élément
coulissant dans lequel serait logée ladite goupille). Une fois que la hauteur souhaitée
est atteinte, la came 43 est bloquée en position par un écrou 430. Sur la figure 6,
la flèche F schématise l'effort de la seconde goupille 42 sur la came 43 et la flèche
M schématise le couple résultant. Le profil de la came 43 est tel que l'angle « α
» de sa tangente au point de contact avec la seconde goupille 42 avec la verticale
soit inférieur à l'angle « φ » de glissement du couple des matériaux came/goupille.
Ceci assurant le fait que, en cas de tendance au glissement came/goupille, la came
43 ait tendance à tourner dans le sens où elle va resserrer l'écrou 430 qui l'immobilise,
et donc la rendre autobloquante.
[0058] Le dispositif objet de l'invention permet de mettre en place la plateforme de coffrage
de façon très simple et parfaitement sécurisée pour les ouvriers. Cette mise en place
va maintenant être décrite plus en détail.
[0059] Préalablement, on dispose les étais 1 dans la cellule où doit être réalisée la dalle,
ou à l'extérieur pour la réalisation d'un balcon. Le nombre et la répartition des
étais 1 respectent les règles usuelles de coffrage, selon le poids propre du béton
de la dalle ou du balcon, la résistance à la flexion des poutrelles primaires 30 et
secondaires 31 et la flèche maximale admise au marché de construction.
[0060] On replie les étais 1 de façon à ce que la plateforme de coffrage puisse être installée
à une hauteur ergonomique pour l'homme, avantageusement à une hauteur inférieure à
1,8 m par rapport au sol, préférentiellement à une hauteur comprise entre environ
80 cm et environ 1,5 m, préférentiellement une hauteur d'environ 1 m.
[0061] Les ouvriers peuvent alors facilement construire l'intégralité de la plateforme de
coffrage (éventuellement hors quelques opérations de finition comme les découpes latérales
de la peau coffrante et le calage), en adaptant parfaitement la structure de cette
dernière à la configuration de la dalle ou du balcon à coffrer. Les poutrelles primaires
30 sont d'abord posées sur les têtes de supports 33, puis les poutrelles secondaires
31 sont posées sur lesdites poutrelles primaires, et éventuellement liaisonnées par
les organes de contreventement 300. Les contreplaqués 32 formant la peau coffrante
peuvent alors être positionnés sur les poutrelles secondaires 31 sans laisser aucune
trémie linéaire libre au droit des étais 1, ces derniers ne traversant pas la plateforme
de coffrage en position repliée.
[0062] Une fois que la plateforme de coffrage est assemblée, les étais 1 sont déployés en
une ou plusieurs étapes pour hisser ladite plateforme jusqu' à atteindre la hauteur
de service, c'est-à-dire à la hauteur de la dalle ou du balcon à réaliser. Dans le
cas où les moyens de motorisation des étais sont synchronisés, un seul ouvrier est
nécessaire pour cette opération. Il suffit alors de couler le béton sur la plateforme
de coffrage de façon à réaliser la dalle et/ou le balcon. Avant le coulage, on pourra
préalablement réaliser des opérations de finition périphériques de la plateforme de
coffrage, telles que le ferraillage et la pose d'accessoires de la dalle ou du balcon.
[0063] Avant le hissage de la plateforme de coffrage et/ou avant qu'elle n'atteigne la hauteur
de service, on peut placer, depuis ladite plateforme, des protections de sécurité
sur les parois verticales de la construction jouxtant ladite plateforme. Cette étape
intermédiaire est schématisée sur la figure 7. Elle permet aux ouvriers de venir placer
des protections de sécurité 5 ou garde-corps en têtes des parois verticales V et/ou
poteaux jouxtant la plateforme de coffrage. La pose se déroule en totale sécurité,
car la plateforme est non seulement recouverte en totalité de contreplaqué 32, sans
aucune trémie ouverte, mais elle est encore emprise à ce stade non élevé, ou partiellement
élevé, entre les parois V et/ou poteaux verticaux formant un muret de sécurité en
béton. Les moyens de motorisation M1, M2 des étais 1 sont dans ce cas dimensionnés
de façon à supporter la charge complémentaire occasionnée par le portage des ouvriers
et des barrières de sécurité. En outre, étant donné que les moyens de motorisation
M1, M2 intègrent un frein autobloquant, assure de bloquer la plateforme en position,
même intermédiaire, sans intervention manuelle de l'ouvrier et sans avoir à utiliser
le système de goupillage. L'ouvrier qui se trouve sur la plateforme de coffrage est
donc en total sécurité.
[0064] Préférentiellement, pendant la phase de coulage et de séchage du béton, soit les
ouvriers laissent en place les étais 1 pour une reprise de charge statique de soutènement,
les moyens de motorisation M1, M2 étant ou non récupérés pour être utilisés sur d'autres
étais, soit ils démontent lesdits étais et les remplacent par d'autres moyens d'étaiement
classiques.
[0065] Après séchage du béton, on peut replier les étais 1 de façon à ce que la plateforme
de coffrage puisse être démontée à une hauteur inférieure à 1.8 m par rapport au sol.
En pratique, l'ouvrier va pouvoir abaisser la plateforme en une ou plusieurs étapes
jusqu'à la position repliée initiale d'installation, à hauteur ergonomique pour un
homme, afin de pouvoir démonter ladite plateforme en toute sécurité et confort. Une
étape intermédiaire d'arrêt de la descente, permet de pouvoir décoller, par une intervention
manuelle, les contreplaqués 32 de la peau coffrante qui seraient restés collés au
béton et de les faire tomber en appui sur les poutrelles secondaires 31 ou les panneaux
coffrants.
[0066] Le système et dispositif objet de l'invention apporte une triple fonction :
- une fonction de mouvement ascendant et descendant de la plateforme de coffrage avec
une capacité de déplacement importante puisqu'elle autorise de construire ou démonter
ladite plateforme à une hauteur ergonomique pour un homme et permet de la positionner
à la hauteur désirée de construction de la dalle ou du balcon,
- a une fonction de plateforme de travail conforme en tous points à la réglementation
sécurité passive des ouvriers, complètement fermée, sans trémie ouverte, pour la mise
en place des barrières ou garde-corps de sécurité en tête des murs et poteaux périphériques,
- et une fonction statique de reprise de charge du poids propre de la dalle ou du balcon,
comme un étai classique.
1. Dispositif pour déplacer une plateforme de coffrage de dalle et/ou de balcon, ledit
dispositif comportant des étais télescopiques (1) sur lesquels est destinée à reposer
ladite plateforme, lesdits étais étant configurés pour déplacer ladite plateforme,
sans la traverser, entre une position repliée d'installation et une position déployée
où la plateforme atteint une hauteur de service, lesdits étais comprenant des éléments
coulissants (10, 11, 12) s'emboîtant les uns dans, ou sur, les autres de façon télescopique,
le coulissement desdits éléments étant assuré par au moins un moyen de motorisation
(M1, M2) propre à chaque étai, se caractérisant par le fait que chaque dit étai est formé d'au moins deux paires d'éléments coulissants (10, 11,
12), chaque dite paire d'éléments coulissants disposant de son propre moyen de motorisation
(M1, M2).
2. Dispositif selon la revendication 1, dans lequel pour chaque étai, les moyens de motorisation
(M1, M2) sont amovibles et disposés en dehors des éléments coulissants (10, 11,12)
dudit étai.
3. Dispositif selon l'une des revendications précédentes, dans lequel chaque étai télescopique
(1) est équipé :
• d'au moins un fût (10) en appui sur le sol et un premier coulisseau (11) coulissant
et s'emboîtant dans, ou sur, ledit fût, et d'au moins un second coulisseau (12) coulissant
et s'emboîtant dans, ou sur, ledit premier coulisseau,
• d'un premier moyen de motorisation (M1) assurant le mouvement dudit premier coulisseau
par rapport audit fût, et d'un second moyen de motorisation (M2) assurent le mouvement
dudit second coulisseau par rapport audit premier coulisseau,
• lesdits premier et second moyens de motorisation étant amovibles et disposés en
dehors des éléments coulissants (10, 11, 12) dudit étai.
4. Dispositif selon la revendication 3, dans lequel chaque étai télescopique (1) comprend
:
• plus de deux coulisseaux coulissant et s'emboîtant les uns dans, ou sur, les autres,
• de moyens de motorisation assurant le mouvement d'un coulisseau par rapport au coulisseau
qui le précède.
5. Dispositif selon l'une des revendications précédentes, dans lequel chaque étai télescopique
(1) est équipé :
• d'au moins un fût (10) en appui sur le sol et un premier coulisseau (11) coulissant
et s'emboîtant dans, ou sur, ledit fût, et d'au moins un second coulisseau (12) coulissant
et s'emboîtant dans, ou sur, ledit premier coulisseau,
• le fût (10) comporte un socle (100) sur lequel repose l'extrémité inférieure d'un
premier vérin (M1), l'extrémité supérieure dudit premier vérin prenant appui contre
une bordure en saillie (110) du premier coulisseau (11).
• ledit premier coulisseau (11) est muni d'un élément en saillie formant un socle
(110) sur lequel repose un second vérin (M2), l'extrémité supérieure dudit second
vérin prenant appui contre une bordure en saillie (120) du second coulisseau (12).
6. Dispositif selon l'une des revendications précédentes, dans lequel les éléments coulissants
(10, 11, 12) de chaque étai (1) sont dimensionnés de manière à ce qu'en position repliée,
ladite plateforme de coffrage puisse être installée à une hauteur inférieure à 1,80
m par rapport au sol, préférentiellement à une hauteur comprise entre 1 m et 1,7 m,
et quen position déployée la hauteur de ladite plateforme puisse se situer à une hauteur
de service pouvant aller au delà de 2.40 m.
7. Dispositif selon l'une des revendications précédentes, dans lequel les moyens de motorisation
(M1, M2) comprennent un système de vis sans fin ou de vis/écrou configuré de manière
à former un frein autobloquant en cas d'arrêt desdits moyens de motorisation.
8. Dispositif selon l'une des revendications précédentes, dans lequel:
• chaque étai (1) comprend une goupille de blocage (42) traversant radialement un
ou plusieurs éléments coulissants (11, 12) dudit étai,
• ladite goupille de blocage repose sur une came de réglage (43) dont le profil permet
de déplacer longitudinalement ladite goupille,
• ladite came a un profil tel que l'angle (α) de sa tangente au point de contact avec
ladite goupille de blocage avec la verticale soit inférieur à l'angle (φ) de glissement
du couple des matériaux came/goupille, de façon à rendre ladite came autobloquante.
9. Système de coffrage de dalle et/ou de balcon comportant :
• une plateforme de coffrage,
• un dispositif pour déplacer ladite plateforme de coffrage, se caractérisant par le fait que ledit dispositif est conforme à l'une des revendications précédentes.
10. Système de coffrage selon la revendication 9, dans lequel :
• la plateforme de coffrage comprend des poutrelles primaires (30) inférieures supportant
des poutrelles secondaires (31) supérieures,
• des organes de contreventement (300) bloquent lesdites poutrelles primaires et secondaires
entre-elles, lesdits organes se présentant sous la forme d'une barre (301) d'appui
sur deux dites poutrelles secondaires successives, ladite barre étant munie d'un élément
d'attache (302) déformable, ou réglable en dimension, se fixant sous une desdites
poutrelles primaires sur laquelle repose les deux dites poutrelles secondaires.
11. Système de coffrage selon l'une des revendications 9 ou 10, dans lequel :
• la plateforme de coffrage comprend des poutrelles primaires (30) inférieures supportant
des poutrelles secondaires (31) supérieures,
• l'extrémité supérieure des étais télescopiques (1) est pourvue d'une tête de support
(33) configurée pour supporter plus d'une ligne de poutrelles primaires.
12. Système de coffrage selon l'une des revendications 10 ou 11, dans lequel :
• la plateforme de coffrage comprend une poutrelle primaire de jonction (34) disposée
entre deux étais (1), deux poutrelles primaires (30) supplémentaires débordant en
porte à faux de chaque côté desdits étais,
• un dispositif de maintien (340) liaisonne la poutrelle primaire de jonction (34)
et les poutrelles primaires (30) débordantes.
13. Procédé pour coffrer une dalle et/ou un balcon en utilisant le dispositif conforme
à l'une des revendications 1 à 8, ledit procédé comprenant les étapes suivantes :
• repliage des étais télescopiques (1) de façon à ce que la plateforme de coffrage
soit installée à une hauteur inférieure à 1,8 m par rapport au sol,
• construction de l'intégralité de la plateforme de coffrage lorsque les étais télescopiques
(1) sont en position repliée, la configuration de ladite plateforme correspondant,
dès la position repliée, à celle de la dalle ou du balcon à coffrer,
• déployage des étais télescopiques (1) pour hisser la plateforme de coffrage jusqu'à
atteindre la hauteur de service,
• coulage du béton sur la plateforme de coffrage de façon à réaliser la dalle ou le
balcon.
14. Procédé selon la revendication 13, dans lequel avant le hissage de la plateforme de
coffrage et/ou avant que ladite plateforme atteigne la hauteur de service, on place,
depuis ladite plateforme de coffrage, des protections de sécurité (5) sur les parois
verticales (V) de la construction jouxtant ladite plateforme.
15. Procédé selon l'une des revendications 13 ou 14, dans lequel pendant la phase de coulage
et/ou de séchage du béton :
• on laisse en place les étals télescopiques (1) pour une reprise de charge statique
de soutènement, les moyens de motorisation (M1, M2) étant ou non récupérés,
• ou on démonte lesdits étais et on les remplace par d'autres moyens d'étaiement.