Domaine de l'invention
[0001] L'invention concerne une roue d'échappement pour mécanisme d'horlogerie, comportant,
coaxiales et synchrones en pivotement autour d'un axe de pivotement, une pluralité
de roues dentées comportant au moins une première roue dentée d'impulsion dans un
premier plan d'impulsion et au moins une deuxième roue dentée de libération dans un
deuxième plan d'arrêt parallèle ou confondu avec le premier plan d'impulsion.
[0002] L'invention concerne encore un mécanisme d'échappement comportant, mobiles en pivotement
par rapport à une platine, au moins une telle roue d'échappement et recevant un couple
de pivotement de la part de moyens de transmission ou de stockage d'énergie intégrés
ou non audit mécanisme, et au moins un balancier pivotant autour d'un axe de balancier
et comportant au moins une surface d'impulsion, une surface de manoeuvre, et une surface
de dégagement.
[0003] L'invention concerne encore un mouvement d'horlogerie comportant des moyens de stockage
et de transmission d'énergie pour la transmission d'un couple de pivotement, et comportant
au moins un tel mécanisme d'échappement mû par le couple de pivotement, ou/et au moins
une telle roue d'échappement agencée pour pivoter sous l'effet dudit couple de pivotement
et le transmettre sous forme d'impulsion périodique à un balancier que comporte le
mouvement.
[0004] L'invention concerne encore une pièce d'horlogerie comportant au moins un tel mouvement
d'horlogerie ou/et au moins un tel mécanisme d'échappement ou/et au moins une telle
roue d'échappement.
[0005] L'invention concerne le domaine de l'horlogerie, et, plus précisément, le domaine
des mécanismes d'échappement.
Arrière-plan de l'invention
[0006] Parmi les échappements connus, peu combinent rendement et précision :
- les échappements à ancre suisse sont fiables et robustes, mais de faible rendement
en raison d'une impulsion au travers d'un plan de frottement, par l'intermédiaire
des palettes ;
- les échappements de type co-axial ou Daniels sont à impulsions bitangentielles, et
ont de ce fait un meilleur rendement, mais les composants et leur assemblage sont
complexes et coûteux ;
- les échappements à repos frottant ne comportent pas d'ancre, comportent une roue unique
donnant une mono-impulsion sur le balancier, mais la roue est en contact prolongé
avec le balancier d'où des pertes d'énergie par frottement et des perturbations sur
l'organe régulateur,
- les mécanismes d'échappement à détente sont réputés les plus précis, et ont longtemps
été réservés aux chronomètres de marine. Ils sont à mono-impulsion, lors d'une seule
alternance du balancier, et sont ceux qui présentent les meilleurs rendements mécaniques.
[0007] Le rendement des mécanismes d'échappement à détente est en effet supérieur à celui
des échappements à ancre, car la roue d'échappement ne communique une impulsion au
balancier qu'une fois par oscillation, pendant laquelle la roue d'échappement pivote
d'un pas angulaire. De ce fait, la perte d'énergie du fait de l'inertie de la roue
d'échappement a lieu une fois par oscillation, contre une fois par alternance sur
les échappements à ancre.
[0008] Leur utilisation sur des montres-bracelets est plus délicate, en raison de leur vulnérabilité
aux chocs.
[0009] En effet, la plupart des échappements à détente comportent une bascule de détente
dite aussi bloqueur, qui comporte des moyens de blocage, constitués par au moins une
palette de repos pour le maintien de la roue d'échappement en position bloquée. Cette
bascule comporte encore un doigt d'actionnement ou un bec, qui peut aussi être formé
par l'extrémité d'un ressort fixé à cette bascule, pour coopérer avec une palette
de dégagement que comporte un plateau solidaire du balancier, ou encore avec une entaille
que comporte ce plateau.
[0010] Le balancier porte encore, généralement sur un autre plateau, une palette d'impulsion.
Lors de la libération de la roue d'échappement, le couple du barillet est transmis
par la roue d'échappement à cette palette d'impulsion, qui entretient le mouvement
de pivotement alterné du balancier.
[0011] En somme, la roue d'échappement est libérée lorsque les plateaux du balancier pivotent
dans un sens, et elle reste bloquée quand ces plateaux pivotent dans l'autre sens.
De ce fait l'impulsion n'est donnée qu'une fois par oscillation.
[0012] Lors de chocs, notamment latéraux, si le balancier est amené à pivoter au-delà de
son amplitude normale, une dent de la roue d'échappement peut quitter la palette de
repos, il se produit alors deux dégagements et deux impulsions pendant la même alternance,
ce phénomène appelé galop a pour effet de fausser l'isochronisme de l'oscillateur.
[0013] Le brevet
US 40 408 au nom de Stephenson James, de 1863, décrit un échappement selon le modèle classique, le bec de bascule coopérant avec
la palette de dégagement étant constitué par une lame-ressort fixée sur la détente.
[0015] Le brevet
CH 3299 au nom de James Emile, de 1891, décrit un mécanisme où la détente-bascule est supportée par un ressort-spiral, et
où le maintien de la roue d'échappement sur le repos est assuré en cas de secousse
ou de choc. Un premier plateau du balancier comporte une levée qui coopère avec un
ressort-lame fixé sur la bascule de détente. Cette dernière comporte un bec qui, quand
la levée soulève la détente, coopère avec une encoche d'un second plateau du balancier
parallèle au premier. En cas de choc, le ressort-spiral sur lequel est montée la détente
tend à maintenir l'appui entre le roue d'échappement et la palette de repos. Ce mécanisme
est transposable aux échappements à détente-ressort.
[0016] Les échappements à détente ont peu évolué pendant le vingtième siècle.
[0017] On citera néanmoins l'échappement Daniels, connu par le brevet
EP 0 018 796 au nom de Daniels George en 1984. Cet échappement diffère quelque peu des échappements à détente classiques, mais
il en comporte les caractéristiques principales, notamment une bascule coopérant d'une
part avec une goupille du balancier, et d'autre part avec une première roue d'échappement
externe , qui communique l'impulsion au balancier, au travers de deux palettes d'entrée
et de sortie, et avec une seconde roue d'échappement coaxiale à la première par une
palette d'impulsion séparée.
[0018] Il faut attendre 2005 pour découvrir de nouveaux échappements à détente dédiés aux
montres-bracelets.
[0019] Le brevet
EP 1 538 490 au nom de MONTRES BREGUET SA décrit un tel échappement, comportant une bascule-détente
avec une palette de repos et un premier doigt d'actionnement. Ce dernier coopère avec
un second doigt d'actionnement monté sur un organe élastique de grande longueur pivotant
sur le plateau du balancier porteur de la palette d'impulsion. Ce second doigt peut
entraîner le premier doigt quand le plateau pivote dans un premier sens pour actionner
la bascule, et peut contourner ce doigt sans l'entraîner quand le plateau pivote en
sens inverse. Cet organe élastique comporte une ouverture mobile autour d'une première
goupille que porte le plateau, ce dernier portant encore une deuxième goupille coopérant
ou non avec l'organe élastique selon son niveau de tension ou de détente. Dans un
autre mode, cet échappement comporte l'organe élastique sur la bascule, et non sur
le plateau. Cet organe élastique peut consister en un ressort spiral, ou en un ressort
serpentin.
[0021] Le premier
EP 1 538 491 décrit un mécanisme sans organe élastique sur la détente, et avec un organe élastique
porteur du second doigt d'actionnement sur le plateau. Lequel plateau est muni d'une
came en forme d'entaille que parcourt un bec situé à l'extrémité d'un bras-palpeur
de la bascule de détente.
[0022] Le brevet
EP 1 544 689 décrit un mécanisme analogue, mais sans organe élastique, le second doigt d'actionnement
est positionné face à la came en entaille, et il coopère avec l'un ou l'autre côté
du premier doigt de la bascule-détente selon le sens de pivotement du plateau, pour
mouvoir ou maintenir la palette de repos. Le second doigt d'actionnement est chargé
de réengager la palette de repos dans la roue d'échappement, et il n'est pas fait
usage d'un bras-palpeur à bec.
[0023] Le brevet
EP 1 708 047 décrit une bascule comportant un bras portant à la fois un premier doigt pour coopérer
avec le second doigt d'actionnement, et un palpeur à bec coopérant avec une came en
entaille similaire aux précédentes. Dans un premier sens de pivotement du balancier
et de ses plateaux, le premier doigt entraîne le second doigt pour dégager la ou les
palettes de repos de la roue d'échappement. Le bec du bras-palpeur est entraîné ensuite
par un flanc montant de la came en entaille, pour réengager les moyens de blocage
dans la roue d'échappement. Quand le balancier pivote dans le sens inverse, le premier
doigt entraîne le second doigt pour maintenir les moyens de blocage engagés dans la
roue d'échappement. La rencontre du premier et du second doigt, quel que soit le sens
de pivotement des plateaux, engendre une force tournante et naturelle sur l'axe de
la bascule. Cette rencontre n'engendre aucun risque de casse du mécanisme. Aucun organe
élastique ni goupille d'arrêt n'est nécessaire.- Dans une réalisation particulière,
ce mécanisme comporte deux palettes de repos juxtaposées comportant des plans de repos
contigus mais non alignés, ce qui permet de loger la pointe de la dent de la roue
d'échappement sur une ligne de repos à la jonction de ces plans de repos, créant un
effet de tirage permettant de s'affranchir de toute goupille d'arrêt. Le plan de repos
de la palette d'arrêt la plus proche de la roue d'échappement vient en effet se dresse
devant la dent, et l'empêche de poursuivre sa route. Dans cette position de repos
total de la dent de la roue d'échappement, le bec du bras-palpeur décolle du pourtour
du plateau, et laisse toute liberté au balancier pour achever sa première alternance.
Cette construction rend l'échappement résistant aux chocs, en effet un choc ramène
le bec sur le pourtour du plateau correspondant, sans toutefois dégager les palettes
de repos, car le retour de la dent sur la ligne de repos s'opère immédiatement grâce
à cet effet de tirage. Quand, ensuite, lors du mouvement retour du balancier en sens
inverse, vers la fin de la seconde alternance, le premier doigt et le second doigt
viennent en coopération, ils font naître un couple de la bascule de détente autour
de son axe de pivotement, entraînant un léger recul de la dent de la roue d'échappement,
avant que, lors de la séparation des doigts, la dent revienne sur la ligne de repos
dans un effet de contre-tirage.
[0024] Le brevet
EP 1 708 046 divulgue un perfectionnement applicable à ces différentes versions, sous la forme
d'un doigt de sécurité fixé sur le plateau, et arrangé pour coopérer avec les dents
de la roue d'échappement et la bloquer si la palette d'impulsion venait à être dégagée
par accident de la denture de la roue. Cette disposition prévient tout affolement
de la roue d'échappement en cas de choc se traduisant par l'inversion du sens de rotation
des plateaux au moment précis de l'impulsion de la roue. La rencontre d'une dent de
la roue avec ce doigt de sécurité bloque la roue, ramène les plateaux dans le sens
correct de rotation.
[0025] Ces brevets ont ainsi proposé à la fois une simplification et une sécurisation de
l'échappement à détente.
[0026] D'autres documents ont proposé d'autres solutions.
[0027] Ainsi le document
EP 1 522 001 au nom de Detra SA et de Patek Philippe SA, également publié en 2005, propose un mécanisme d'échappement avec pièces de blocage et roues dentées à lacunes
de dents. Un premier mobile est soumis à un couple périodique, obtenu par exemple
par un rotor monté dans un stator. Ce premier mobile comporte, d'une part dans un
plan de base une première roue comportant des lacunes de dentition sur sa périphérie,
et d'autre part sur un deuxième plan un premier bloqueur comportant plusieurs doigts
et apte à bloquer un levier de dégagement que comporte un plateau du balancier, dans
un premier sens de pivotement de ce dernier. Ce premier mobile coopère, selon sa position,
soit par ce premier bloqueur, soit par sa première roue, avec un second mobile. Ce
second mobile comporte, dans le plan de base, une seconde roue comportant des lacunes
de dentition, dans le second plan une pièce de forme comportant plusieurs doigts et
apte à bloquer le levier de dégagement du plateau du balancier, dans un second sens
de pivotement opposé au premier, et ce second mobile comporte encore, dans un premier
plan parallèle aux plans précédents une pièce de blocage. Ce second mobile coopère,
selon sa position, soit par cette pièce de blocage, soit par sa seconde roue, avec
un mobile d'échappement, lequel comporte, dans le plan de base une roue dentée comportant
des lacunes de dentition, et dans le premier plan une roue d'impulsion recevant un
couple mécanique continu tel celui d'un barillet, analogue à une roue d'échappement
classique, et apte à coopérer avec un levier d'impulsion que comporte le plateau du
balancier, pour entretenir le mouvement d'oscillation de ce denier. Selon les positions
angulaires respectives des différents mobiles, les pièces de blocage, ou de forme,
ou les dentures, coopèrent entre elles, de façon à ce que le dispositif présente,
pour chaque tour de rotation du premier axe, quatre positions de blocage stables,
entre lesquelles il présente autant de positions de déblocage. La combinaison de deux
moyens de blocage et de deux moyens de déblocage du couple mécanique, et la séquence
particulière imposant une opération de déblocage entre deux opérations de blocage
réalisent la prévention de tout emballement ou galop en cas de choc sur le mécanisme.
Un tel mécanisme est complexe, relativement coûteux, et se déplie sur plusieurs plans,
ce qui rend son épaisseur importante.
[0028] La demande de brevet
EP 1 770 452 au nom de Baumberger Peter est un perfectionnement de l'ancien brevet Voigt
US 180 290, conçu pour minimiser l'encombrement, et décrit un échappement à détente classique
avec une bascule de détente pivotée et rappelée par un ressort spiral, un bras de
cette bascule porte une extrémité d'un ressort-lame dont l'autre extrémité est maintenue
en appui sur une butée portée par un autre bras de la bascule, et est agencée pour
coopérer avec une palette de dégagement solidaire d'un petit plateau de balancier.
Un autre bras de la bascule, au-delà d'une palette de repos, comporte un doigt qui
coopère avec la périphérie de ce petit plateau, et en particulier avec une portion
tronquée faisant came, à un niveau inférieur à celui du ressort-lame. Un grand plateau
du balancier porte classiquement une palette d'impulsion, précédée d'un premier évidement,
et suivie d'un second évidement, pour permettre le dégagement de la palette de repos
lorsque la palette de dégagement fait pivoter la bascule de détente. Le choix d'une
géométrie particulière, tant au niveau du positionnement de la palette de repos et
de la palette d'impulsion en quasi-symétrie de la ligne des centres de la roue d'échappement
et du balancier pendant la phase de repos, qu'au niveau de la fourche formée par le
doigt et l'extrémité libre du ressort-lame, limitent l'effet perturbateur lié à l'inertie
de la détente sur les oscillations du balancier. L'amplitude des mouvements de pivotement
de la détente, en cas de choc, est limitée par l'interaction de la palette de repos
et du grand plateau. Dans un mode de réalisation complémentaire, ce mécanisme comporte
une bascule anti-galop, au voisinage du petit plateau, montée pivotante sur le mouvement
entre deux positions extrêmes stables maintenues par un sautoir sur des butées avec
lesquelles peut coopérer une première extrémité, et dont une deuxième extrémité en
forme de fourchette interagit avec la palette de dégagement : à chaque passage dans
la fourchette, la palette de dégagement exerce une pression pour faire basculer la
bascule anti-galop de l'une à l'autre de ses positions stables. La fourchette constitue
ainsi deux arrêts pour le petit plateau en cas de galop, et empêche le balancier de
faire plus d'un tour en pivotement.
[0029] Le document
EP 1 860 511 au nom de Christophe Claret SA décrit un mouvement à pont mobile, assurant une protection
contre les chocs latéraux d'un échappement à détente. Ce pont mobile porte l'axe de
pivotement du balancier-spiral, l'axe de pivotement de la roue d'échappement, l'axe
de pivotement de la détente, et une partie du rouage de finissage. Il est pivoté élastiquement
sur l'axe d'une des roues du rouage de finissage, par exemple la roue de seconde.
Des forces, telles qu'un choc latéral, susceptibles de dégager la palette de repos,
entraînent alors le pont mobile dans son entier, et les positions relatives de la
détente et de la roue d'échappement sont maintenues. Ainsi, une marche constante de
l'échappement est assurée. Ce pont mobile peut, encore, être amorti par un système
d'amortissement qui permet de dissiper une partie de l'énergie due au choc.
[0030] La demande de brevet
EP 2 221 677 au nom de Rolex SA décrit un échappement à détente innovant, qui comporte une masse
inertielle mobile par pivotement par rapport au plateau de balancier sous l'effet
d'une accélération de ce dernier. Cette masse inertielle porte le doigt de dégagement
qui a pour fonction de coopérer avec le doigt de la bascule de détente, et elle est
pivotée sur un axe excentrique du plateau, et limitée dans son débattement angulaire
par la course d'une goupille dans une lumière, ce qui correspond à deux positions
stables, soit une dans chaque sens de pivotement du balancier. Ainsi, selon l'accélération
du balancier, le doigt de dégagement est, ou non, saillant par rapport au plateau
de balancier, et est donc apte, ou non, à engager le doigt de la bascule de détente.
Le doigt de dégagement ne doit donc vaincre la résistance d'aucun organe élastique
pour passer l'obstacle du doigt de la bascule de détente, lors de l'alternance où
le balancier ne reçoit pas d'impulsion de son mouvement oscillant., puisque le doigt
de dégagement s'efface et reste en retrait de la périphérie du plateau. Il n'y a,
ni perte d'énergie, ni perturbation de la période d'oscillation du balancier.
[0031] La demande de brevet
CH 700 091 au nom de Christophe Claret SA décrit un échappement à détente, avec une bascule
de détente montée pivotante sur un ressort spiral et coopérant à l'autre extrémité
avec une première lame ressort encastrée au voisinage du pivot. Le plateau de balancier
comporte deux palettes de dégagement distinctes. Un mobile disposé du côté opposé
de la roue d'échappement, par rapport à la bascule de détente, porte une came pivotante,
maintenant une lame-ressort de came, et rappelée vers la détente par un ressort spiral
sur une position de butée. Cette came est agencée pour faire coopérer la lame-ressort
de came, ou bien dans un premier état avec l'extrémité de la bascule porteuse du ressort-lame,
ou bien dans un deuxième état avec les palettes de dégagement du balancier. La première
palette de dégagement est agencée pour coopérer avec la première lame ressort et actionner
la détente lorsque la première palette croise la première lame dans un premier sens,
et pour coopérer seulement avec la première lame et sans actionner la détente lorsqu'elle
la croise dans le sens opposé. La came, dans son premier état, coopère avec la détente
pour limiter les mouvements de celle-ci. La deuxième palette de dégagement est agencée
pour faire passer la came dans son second état où la détente est libre d'effectuer
son dégagement et de libérer la dent de roue d'échappement de la palette de repos.
Les deux palettes de dégagement sont proches, et agencées de telle façon que la came
soit amenée dans son second état juste avant que la détente effectue son dégagement.
Le ressort spiral de rappel de came, plus fort que la lame-ressort de came, tend à
ramener la came dans son premier état. Ainsi, la came, dans son premier état, est
positionnée de façon à s'opposer à tout déplacement intempestif de la détente qui
se traduirait par un dégagement intempestif de la palette de repos, et l'échappement
est moins sensible aux effets d'un choc. Le réglage de ce mécanisme est délicat, car
il dépend des caractéristiques propres aux ressorts qu'il comporte, au nombre d'au
moins trois.
[0032] La demande de brevet
EP 2 224 292 au nom de Rolex SA divulgue un échappement à impulsion directe, notamment à détente.
Sa bascule de détente est agencée de façon particulière, pivotante entre deux butées,
elle possède, tourné vers la roue d'échappement, un doigt comportant successivement
une surface d'arrêt servant de palette de repos, une surface de sécurité qui, selon
la position de pivotement de la bascule, interfère ou non avec la trajectoire de la
roue d'échappement, et une surface de glissement qui contraint la bascule à basculer,
lors du pivotement de la roue d'échappement, afin de ramener la surface de glissement
et donc la surface d'arrêt en zone d'interférence avec la roue d'échappement pour
stopper le pivotement de celle-ci. Le plateau de balancier comporte classiquement
une palette d'impulsion et un doigt de dégagement. Pendant l'alternance dans un premier
sens de pivotement du balancier, la bascule est dans une première position pivotée
en butée qui laisse le passage au doigt de dégagement, alors que dans l'autre alternance
dans l'autre sens de pivotement, la bascule pivotée dans une autre position de butée
rencontre, au niveau d'un élément de dégagement élastique qu'elle comporte, le doigt
de dégagement. La course élastique de cet élément de dégagement élastique permet au
balancier de poursuivre sa course, la palette d'impulsion passe entre deux dents adjacentes
de la roue d'échappement. Peu après, le balancier est arrêté par son ressort-spiral
et pivote en sens contraire. Pendant cette course élastique, la bascule reste arc-boutée
sur sa butée, et la surface d'arrêt de la bascule glisse sur la dent de la roue d'échappement
qu'elle maintient en arrêt. La sécurité de ce mécanisme est assurée par l'agencement
du doigt de la bascule, avec une surface d'arrêt et une surface glissante qui pénètrent
alternativement dans la trajectoire de la denture de la roue d'échappement. La longueur
de la surface de sécurité entre la surface d'arrêt et la surface de glissement correspond
à l'angle que parcourt la roue pour communiquer l'énergie motrice au balancier, pour
empêcher le retour prématuré de l'élément d'arrêt dans la trajectoire de la roue,
ce qui constitue une sécurité complémentaire. Une part de l'énergie du barillet est
toutefois consommée en frottement lors de la phase de glissement.
[0033] On comprend que ces différents mécanismes sont complexes, nécessitent de nombreux
composants, et un réglage qui peut être délicat.
Résumé de l'invention
[0034] L'invention se propose d'offrir une conception entièrement nouvelle de roue d'échappement,
et de mécanisme d'échappement, qui puisse en particulier être utilisée pour un échappement
à détente, avec les avantages de haute précision reconnu à ce type d'échappement,
tout en ayant une garantie parfaite des alignements lors de la cinématique, un nombre
de composants très réduit, un montage très simple, et des réglages réduits au minimum.
La conception du mécanisme d'échappement selon l'invention élimine tout composant
intermédiaire entre la roue d'échappement et le balancier, qu'il s'agisse d'une bascule
de détente, d'un bloqueur, ou d'une ancre.
[0035] A cet effet l'invention concerne une roue d'échappement pour mécanisme d'horlogerie,
comportant, coaxiales et synchrones en pivotement autour d'un axe de pivotement, une
pluralité de roues dentées comportant au moins une première roue dentée d'impulsion
dans un premier plan d'impulsion et au moins une deuxième roue dentée de libération
dans un deuxième plan d'arrêt parallèle ou confondu avec le premier plan d'impulsion,
caractérisée en ce que ladite deuxième roue dentée de libération comporte au moins
un équipage mobile lequel comporte, d'une part au moins une dent de libération mobile
radialement par rapport audit axe de pivotement et rappelée vers une position d'équilibre
par des premiers moyens de rappel, et d'autre part au moins une dent de repos rappelée
dans un premier sens radial vers une position de butée par des seconds moyens de rappel,
et encore caractérisée en ce que ladite dent de libération comporte des moyens d'entraînement
agencés pour, quand ladite dent de libération se meut dans un deuxième sens radial
opposé audit premier sens radial, coopérer avec des moyens d'entraînement complémentaire
que comporte ladite dent de repos pour entraîner ladite dent de repos dans le deuxième
sens radial, et en ce que lesdits moyens d'entraînement, quand ladite dent de libération
se meut dans le premier sens radial, sont agencés pour se mouvoir à distance desdits
moyens d'entraînement complémentaire sans entraîner ladite dent de repos.
[0036] Selon une caractéristique de l'invention, ladite roue d'impulsion comporte autant
de dents d'impulsion, de pointes dirigées dans le deuxième sens radial, que ladite
deuxième roue de libération comporte de dits équipages mobiles dont chacun comporte
une dent de libération de pointe dirigée dans le deuxième sens radial, et en ce que
lesdites dents d'impulsion sont alternées avec lesdites dents de libération.
[0037] Selon une caractéristique de l'invention, ladite roue d'échappement est réalisée
dans un matériau micro-usinable, ou silicium, ou quartz ou un de leurs composés, ou
un alliage issu de la technologie des MEMS, ou un alliage tel qu'obtenu par le procédé
DRIE ou « LIGA », ou en un matériau au moins partiellement amorphe.
[0038] L'invention concerne encore un mécanisme d'échappement comportant, mobiles en pivotement
par rapport à une platine, au moins une roue d'échappement selon une des revendications
précédentes et recevant un couple de pivotement de la part de moyens de transmission
ou de stockage d'énergie intégrés ou non audit mécanisme, et au moins un balancier
pivotant autour d'un axe de balancier et comportant au moins une surface d'impulsion,
une surface de manoeuvre, et une surface de dégagement, caractérisé en ce que ladite
platine comporte pour chaque dite roue d'échappement une butée qui est agencée pour
coopérer successivement avec chaque dite dent de repos dans sa dite position de butée
pour bloquer le pivotement de ladite roue d'échappement, et pour autoriser le pivotement
de ladite roue d'échappement quand ladite dent de repos est écartée de sa position
de butée par ladite dent de libération correspondante.
[0039] Selon une caractéristique de l'invention, la trajectoire de ladite surface de dégagement
est interférente successivement avec celle de chaque dite dent de libération pour,
dans un premier sens de pivotement dudit balancier, accrocher ladite dent de libération
et l'écarter de ladite position d'équilibre dans le deuxième sens radial en entraînant
ladite dent de repos pour l'écarter de sa dite position de butée et autoriser le pivotement
de ladite roue d'échappement.
[0040] Selon une caractéristique de l'invention, lors dudit pivotement de ladite roue d'échappement
une dent d'impulsion communique à ladite surface d'impulsion dudit balancier une impulsion
suffisante pour une oscillation complète, et encore caractérisé en ce que, lors de
l'alternance suivante dudit balancier dans un deuxième sens de pivotement dudit balancier
opposé audit premier sens de pivotement, la trajectoire de ladite surface de manoeuvre
est interférente successivement avec celle de chaque dite dent de libération pour
pousser cette dernière dans le premier sens radial de façon à autoriser la poursuite
de la course de pivotement dudit balancier sans libérer de ladite butée la dent de
repos associée à ladite dent de libération.
[0041] Selon une caractéristique de l'invention, ledit balancier est réalisé de façon monobloc
avec ladite platine.
[0042] Selon une caractéristique de l'invention, ledit balancier est réalisé de façon monobloc
avec au moins un ressort-spiral.
[0043] Selon une caractéristique de l'invention, ledit mécanisme d'échappement comporte
une première partie monobloc regroupant ladite platine comportant des moyens de guidage
en pivotement agencés pour guider au moins une dite roue d'échappement, au moins un
dit balancier, au moins un dit ressort-spiral couplé avec chaque dit balancier, et
une deuxième partie monobloc comportant au moins une dite roue d'échappement comportant
des moyens de guidage complémentaire agencés pour coopérer avec lesdits moyens de
guidage de ladite platine pour guider ladite roue d'échappement en pivotement, chaque
dite roue étant agencée pour être couplée avec un dit balancier.
[0044] Selon une caractéristique de l'invention, ledit mécanisme d'échappement est réalisé
dans un matériau micro-usinable, ou silicium, ou quartz ou un de leurs composés, ou
un alliage issu de la technologie des MEMS, ou un alliage tel qu'obtenu par le procédé
DRIE ou « LIGA », ou en un matériau au moins partiellement amorphe.
[0045] L'invention concerne encore un mouvement d'horlogerie comportant des moyens de stockage
et de transmission d'énergie pour la transmission d'un couple de pivotement, et comportant
au moins un tel mécanisme d'échappement mû par le couple de pivotement, ou/et au moins
une telle roue d'échappement agencée pour pivoter sous l'effet dudit couple de pivotement
et le transmettre sous forme d'impulsion périodique à un balancier que comporte le
mouvement.
[0046] L'invention concerne encore une pièce d'horlogerie comportant au moins un tel mouvement
d'horlogerie ou/et au moins un tel mécanisme d'échappement ou/et au moins une telle
roue d'échappement.
Description sommaire des dessins
[0047] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront dans la description
détaillée qui va suivre, en référence aux dessins annexés où :
- la figure 1 représente, de façon schématisée et partielle, en vue en plan, un mécanisme
d'échappement selon l'invention incorporant une roue d'échappement selon l'invention,
dans une phase de libération ;
- la figure 2 représente, de façon schématisée et partielle, en vue en plan, le mécanisme
d'échappement de la figure 1, dans une phase d'impulsion ;
- la figure 3 représente, de façon schématisée et partielle, en vue en plan, le mécanisme
d'échappement de la figure 1, dans une phase de dégagement;
- la figure 4 représente, de façon schématisée et partielle, en perspective, la roue
d'échappement de la figure 1, vue du côté d'une denture d'impulsion qu'elle comporte
;
- la figure 5 représente, de façon schématisée et partielle, en perspective, la roue
d'échappement de la figure 1, vue du côté de dents de libération et de dents de repos
qu'elle comporte ;
- la figure 6 représente, de façon schématisée et partielle, en vue en plan, une pièce
d'horlogerie comportant un mouvement d'horlogerie comportant lui-même le mécanisme
d'échappement de la figure 1, dans une phase de libération ;
- la figure 7 représente, de façon schématisée et partielle, en vue en plan, la pièce
d'horlogerie de la figure 6 ;
- la figure 8 représente, de façon schématisée et partielle, en vue en plan, un mécanisme
d'échappement selon l'invention incorporant une autre variante de roue d'échappement
selon l'invention, dans une phase de libération ;
- la figure 9 représente, de façon schématisée et partielle, en vue en plan, un dispositif
anti-galop que comporte un mécanisme d'échappement selon l'invention, dans une première
position de butée ;
- la figure 10 représente le dispositif de la figure 9, en vue en perspective.
Description détaillée des modes de réalisation préférés
[0048] L'invention concerne le domaine de l'horlogerie, et, plus précisément, le domaine
des mécanismes d'échappement.
[0049] L'invention présente une conception innovante de roue d'échappement, et de mécanisme
d'échappement, en particulier d'échappement à détente, avec les avantages de haute
précision reconnu à ce type d'échappement, avec une géométrie parfaite lors de la
cinématique, un nombre de composants minimal, un montage très simple, et des réglages
réduits au minimum. L'invention élimine tout composant intermédiaire entre la roue
d'échappement et le balancier, qu'il s'agisse d'une bascule de détente, d'un bloqueur,
ou d'une ancre. Toutes les fonctions de l'échappement sont en effet rassemblées dans
une roue unique.
[0050] L'invention concerne une roue 1, plus particulièrement une roue d'échappement, pour
un mécanisme d'horlogerie tel qu'une pièce d'horlogerie 1000, un mouvement d'horlogerie
100, ou un mécanisme d'échappement 10.
[0051] Cette roue 1 comporte, coaxiales et synchrones en pivotement autour d'un axe de pivotement
D1, une pluralité de roues dentées, comportant au moins une première roue dentée d'impulsion
2 dans un premier plan d'impulsion et au moins une deuxième roue dentée de libération
4 dans un deuxième plan d'arrêt parallèle ou confondu avec le premier plan d'impulsion,
tel que visible sur les figures 4 et 5 qui montrent, respectivement, un étage d'impulsion
comportant une première roue dentée d'impulsion 2, et qui permet de transmettre de
l'énergie au balancier lors de la libération de la roue, et un étage de dégagement-libération
de la roue comportant une deuxième roue dentée de libération 4. On comprend que ces
étages fonctionnent indépendamment, même s'ils sont liés à la même roue.
[0052] Le premier plan d'impulsion peut être confondu avec le deuxième plan d'arrêt.
[0053] Dans le mode de réalisation préféré exposé ici, l'étage d'impulsion fournit une mono-impulsion
comme dans tout échappement à détente.
[0054] Selon l'invention, la deuxième roue dentée de libération 4 comporte au moins un équipage
mobile 5. Ce dernier comporte, d'une part au moins une dent de libération 6 mobile
radialement par rapport à l'axe de pivotement D1 et rappelée vers une position d'équilibre
par des premiers moyens de rappel , et d'autre part au moins une dent de repos 8 rappelée
dans un premier sens radial S1 vers une position de butée par des seconds moyens de
rappel 9.
[0055] Plus particulièrement, la dent de libération 6 comporte des moyens d'entraînement
11 agencés pour, quand la dent de libération 6 se meut dans un deuxième sens radial
S2 opposé au premier sens radial S1, coopérer avec des moyens d'entraînement complémentaire
12 que comporte la dent de repos 8 pour entraîner la dent de repos 8 dans le deuxième
sens radial S2.
[0056] Et, quand la dent de libération 6 se meut dans le premier sens radial S1, les moyens
d'entraînement 11 sont agencés pour se mouvoir à distance des moyens d'entraînement
complémentaire 12 sans entraîner la dent de repos 8.
[0057] A chaque phase de repos de la roue 1, la dent de repos 8 rencontre une butée 15 fixe
par rapport à une platine 13 de la pièce d'horlogerie 1000 ou du mouvement 100, afin
d'éviter l'emballement de la rue d'échappement 1.
[0058] La roue d'impulsion 2 comporte autant de dents d'impulsion 3, dont les pointes sont
dirigées dans le deuxième sens radial S2, que la deuxième roue de libération 4 comporte
d'équipages mobiles 5, dont chacun comporte une dent de libération 6, de pointe dirigée
dans le deuxième sens radial S2.
[0059] Les dents d'impulsion 3 sont alternées avec les dents de libération 6.
[0060] Les figures représentent un exemple de roue 1 avec huit dents d'impulsion 3 et huit
équipages mobiles 5. Cet exemple n'est nullement limitatif.
[0061] De préférence, les premiers moyens de rappel 7 et les seconds moyens de rappel 9
sont des moyens de rappel élastique, notamment de type ressort-serpentin tel que visible
sur les figures, ou ressort-lame, ou ressort-spiral.
[0062] De façon préférée, la dent de libération 6 constitue l'extrémité d'un premier ressort
7, lequel est encastré à son autre extrémité 7A dans une structure que comporte la
roue d'échappement 1. De même, la dent de repos 8 constitue l'extrémité d'un deuxième
ressort 9 également encastré à son autre extrémité 9A dans la structure.
[0063] Sur les figures qui illustrent un mode de réalisation, ces ressorts s'étendent, dans
le même plan qui est le plan d'arrêt, entre deux équipages mobiles 5 consécutifs,
et sont représentés sous al forme de ressorts-serpentins imbriqués l'un dans l'autre,
sans pour autant interférer avec la contraction ou la détente de l'autre. Il est également
possible, afin d'augmenter leur longueur, et ainsi d'amoindrir l'effort à exercer
à leur extrémité libre, et réduire d'autant la perte énergétique, de les déployer
sur plusieurs pas successifs. Certains de ces ressorts peuvent aussi être agencés
au niveau de l'étage d'impulsion ou d'espaces libres que comporte la serge de la roue
d'échappement 1. Ces ressorts, peuvent, encore, être disposés latéralement, dans un
ou plusieurs plans parallèles au premier plan d'impulsion et au deuxième plan d'arrêt.
[0064] Ces ressorts constituant les moyens de rappel 7 et 9 peuvent, encore, être disposés
côte à côte, selon deux plans parallèles.
[0065] Afin de réduire la consommation de couple, et donc d'énergie, la dent de libération
6 peut être multiple et comporter des surfaces coopérant successivement avec une surface
de dégagement 23 que comporte le balancier 20, avec une amplitude radiale fonction
de leur position angulaire, par exemple étagées sous forme de gradins.
[0066] Dans un premier mode de réalisation, tel que visible sur les figures 1 à 7, le premier
sens radial S1 est centripète.
[0067] Dans un deuxième mode de réalisation, tel que visible sur la figure 8, le premier
sens radial S1 est centrifuge.
[0068] De façon préférée et avantageuse, la roue d'échappement 1 selon l'invention est monobloc.
Ceci permet l'alignement parfait des deux niveaux constitués par la première roue
dentée d'impulsion 2 dans un premier plan d'impulsion et par la deuxième roue dentée
de libération 4 dans un deuxième plan d'arrêt.
[0069] De façon très avantageuse, une telle roue d'échappement 1 est réalisée dans un matériau
micro-usinable, ou silicium, ou quartz ou un de leurs composés, ou un alliage issu
de la technologie des MEMS, ou un alliage tel qu'obtenu par le procédé DRIE ou « LIGA
», ou en un matériau au moins partiellement amorphe. Ces procédés permettent l'élaboration
d'un composant complexe multi-niveaux tel que la rue d'échappement 1 selon l'invention.
[0070] L'invention concerne encore un mécanisme d'échappement 10 comportant, mobiles en
pivotement par rapport à une platine 13, au moins une telle roue d'échappement 1,
recevant un couple de pivotement de la part de moyens de transmission 14 ou de stockage
d'énergie intégrés ou non au mécanisme 10, tels qu'un rouage, un barillet, un rotor,
ou similaire. Ce mécanisme 10 comporte encore au moins un balancier 20 pivotant autour
d'un axe de balancier D2 et comportant au moins une surface d'impulsion 21, une surface
de manoeuvre 22, et une surface de dégagement 23.
[0071] Selon l'invention, la platine 13 du mécanisme 10 comporte, pour chaque roue d'échappement
1, une butée 15 qui est agencée pour coopérer successivement avec chaque dent de repos
8 dans sa position de butée, par coopération d'une surface de butée15A de la butée
15 avec une surface d'arrêt 8A de la dent de repos 8, pour bloquer le pivotement de
la roue d'échappement 1, et pour autoriser le pivotement de la roue d'échappement
1 dans un sens de pivotement P quand la dent de repos 8 est écartée de sa position
de butée par la dent de libération 6 correspondante.
[0072] Tel que visible sur la figure 1, la trajectoire de la surface de dégagement 23 est
interférente successivement avec celle de chaque dent de libération 6 pour, dans un
premier sens de pivotement B1 du balancier 20, accrocher la dent de libération 6 et
l'écarter de la position d'équilibre dans le deuxième sens radial S2 en entraînant
la dent de repos 8 pour l'écarter de sa position de butée, et ainsi autoriser le pivotement
de la roue d'échappement1 dans le sens P, tel que visible sur les figures.
[0073] La figure 1 est représente une phase de libération. Au début de cette phase, la roue
1 est en butée sur la butée 15 par coopération de la surface d'arrêt 8 de la dent
de repos d'une part, et de la surface de butée 15A de la butée 15 d'autre part. Lors
du pivotement du balancier 20 dans le sens B1, la surface de dégagement 23 que comporte
le balancier 20, par exemple au niveau d'une palette 24, ou d'un plateau, ou similaire,
arrive en contact avec une dent de libération 6 de la roue 1. Elle l'entraîne et l'écarte
de sa position d'équilibre, dans un mouvement centrifuge de sens S2. Les moyens d'entraînement
11, formés par exemple par un redan, de la dent de libération 6, viennent en appui
sur les moyens d'entraînement complémentaire 12 de la dent de repos 8 correspondante,
puis entraînent cette dent de repos 8 dans le sens S2. Ce mouvement dégage la surface
d'arrêt 8 de la dent de repos de l'emprise de la surface de butée 15A de la butée
15.
[0074] La figure 2 représente une phase d'impulsion. Suite à la phase de libération précédente,
la roue 1 pivote librement dans le sens P, jusqu'à la rencontre de la prochaine dent
de repos 8 avec la butée 15. Pendant sa course de pivotement, la roue 1 amène une
dent d'impulsion 3 en appui sur la surface d'impulsion 21 du balancier 20. Cette dent
d'impulsion 3 est à un niveau différent de celui des dents de libération, plus excentrée
dans une première variante des figures 1 à 7 où les axes de pivotement D1 de la roue
1 et D2 du balancier 20 sont de part et d'autre de la serge de la roue d'échappement
1, et à l'inverse plus proche du centre dans une seconde variante de la figure 8,
où les axes de pivotement D1 de la roue 1 et D2 du balancier 20 sont du même côté
intérieur de la serge de la roue d'échappement 1, mais excentrés l'un par rapport
à l'autre.
[0075] La dent d'impulsion 3 communique alors à la surface d'impulsion 21 du balancier 20
une impulsion suffisante pour entretenir son mouvement, et notamment suffisante pour
une oscillation complète de ce dernier dans le cas où le mécanisme d'échappement 10
est un mécanisme d'échappement à détente. Une fois l'impulsion achevée, la roue 1
poursuit son pivotement jusqu'à la rencontre de la prochaine dent de repos 8 avec
la butée 15, lors de laquelle elle est maintenue à l'arrêt.
[0076] Lors de l'alternance suivante du balancier 20 dans un deuxième sens de pivotement
B2 du balancier opposé au premier sens de pivotement B1, tel que visible sur la figure
3 qui illustre une phase de dégagement ou phase morte, la trajectoire de la surface
de manoeuvre 22 que comporte le balancier est interférente successivement avec celle
de chaque dent de libération 6 pour pousser cette dernière dans le premier sens radial
S1, de façon à autoriser la poursuite de la course de pivotement du balancier, sans
pour autant libérer de la butée 15 la dent de repos 8 associée à la dent de libération
6, car les moyens d'entraînement 11 et les moyens d'entraînement complémentaire 12
sont conçus pour ne coopérer que dans un seul sens, qui est le deuxième sens radial
S2. De ce fait, quand la dent de libération 6 se meut dans le premier sens radial
S1, elle n'entraîne pas la dent de repos 8, qui reste en place sur la butée 15, et
bloque la roue 1 en position.
[0077] De façon avantageuse, dans un mode de réalisation préféré tel que visible sur les
figures, la surface d'impulsion 21, la surface de manoeuvre 22, et la surface de dégagement
23 sont agencées sur une même palette 24 que porte le balancier 20. Naturellement,
il est également possible de les dissocier, comme dans l'art antérieur, en les répartissant
sur différents doigts ou palettes.
[0078] Les figures représentent ces surfaces de balancier 20 sur toute la largeur de ce
dernier, mais elles peuvent tout aussi bien être réparties, la surface d'impulsion
21 sur un premier plan d'impulsion de balancier, et la surface de manoeuvre 22, et
la surface de dégagement 23 sur un deuxième plan d'arrêt de balancier.
[0079] De façon préférée, le mécanisme d'échappement 10 est un mécanisme d'échappement à
détente et comporte un mécanisme anti-galop 30 pour limiter angulairement l'échappement
en cas de choc sur le balancier.
[0080] Un exemple non limitatif d'un tel mécanisme anti-galop 30 est représenté sur les
figures 9 et 10. Il comporte une bascule 31, montée pivotante sur la serge d'une roue
d'échappement. Dans son application particulière à la roue d'échappement 1 selon l'invention,
la bascule 31 est montée pivotante sur un pivot 32 de préférence au niveau d'au moins
un équipage mobile 5, et plus particulièrement au niveau de chaque équipage mobile
5. La bascule 31 comporte un premier bras 33, lequel comporte une première surface
de butée 34, et un deuxième bras 35, lequel comporte une deuxième surface de butée
36.
[0081] La bascule 31 est rappelée vers une position de rappel correspondant à la figure
9 par des moyens de rappel 32A, notamment au moins un ressort, par exemple un ressort-spiral
tel que visible sur la figure 9. La course de pivotement angulaire de la bascule 31
est limitée, en particulier et avantageusement par les ressorts constituant les moyens
de rappel 32A, ce qui permet de constituer une butée qui permettra d'encaisser l'effort
de percussion du balancier 20 sur les surfaces 34 ou 36 en cas de choc sur la pièce
d'horlogerie et d'emballement du balancier. La bascule 31 comporte un troisième bras
37, qui comporte une surface d'accrochage 38 et une surface d'appui 39 oblique. Ces
surfaces sont agencées pour coopérer avec un crochet 40 mobile par rapport au troisième
bras 37, respectivement au niveau d'une surface d'accrochage complémentaire 42 ou
d'une surface d'appui complémentaire 41 oblique que comporte ce crochet 40. Ce crochet
40 est articulé par un ressort 43 à un point fixe 44 de la serge de la roue d'échappement
1 tel que visible sur la figure 9, ou encore sur un point de la bascule 31 elle-même.
Ce ressort 43 tend à rappeler le crochet vers le côté opposé au balancier, c'est-à-dire
vers le centre de la roue d'échappement 1 dans le cas de la figure 9. Ce crochet 40
comporte une surface d'arrêt 45 agencée pour coopérer avec une butée fixe 46 liée
à la platine13.
[0082] Quand, en régime normal, après l'impulsion donnée au balancier 20 par la dent d'impulsion
3, le balancier 20 finit son alternance dans le sens anti-horaire B1, puis revient
effectuer l'alternance suivante dans le sens horaire inverse B2, son passage déclenche
l'enfoncement de la dent de libération 6, et déclenche aussi l'armement de la bascule
31, en faisant coopérer la surface d'accrochage 38 du bras 37 avec la surface d'accrochage
complémentaire 42 du crochet 40. Dans le cas où, suite à un choc, le balancier 20
s'emballe dans ce sens inverse B2 et tente d'effectuer une révolution supplémentaire,
il est arrêté par la deuxième surface de butée 36 du deuxième bras 35, qui est saillante
au-dessus de la serge de la roue 1, et qui l'immobilise.
[0083] Quand, en régime normal, le balancier 20 finit normalement son alternance retour
dans le sens horaire B2, à la fin de sa course en pivotement il repart dans le sens
anti-horaire B1, il soulève alors la dent de libération 6 et la dent de repos 8 dans
la position de la figure 1, et autorise le pivotement de la roue 1 dans son sens unique
de pivotement P, et en même temps, en poussant le deuxième bras 35, il décroche le
crochet 40 de la butée fixe 46 fixée à la platine, puis le bras-ressort 43 remet la
bascule au bon niveau. Le balancier 20 arme la bascule 31 dans la position de la figure
9, en décrochant la surface d'accrochage 38 du bras 37 de la surface d'accrochage
complémentaire 42 du crochet 40, le bras 37 venant alors en appui, par sa surface
d'appui 39, sur la surface d'appui complémentaire 41 du crochet 40, lequel est repoussé
vers le bras 37 sous l'action de son ressort 43.
[0084] La surface d'appui oblique 39 a une double fonction : d'une part la coopération de
maintien en appui avec la surface d'appui complémentaire 41 du crochet 40, et d'autre
part une fonction de rampe qui permet à la roue d'échappement 1, une fois que l'impulsion
est donnée et qu'elle est libérée par l'accrochage du crochet 40 au bras 37 par les
surfaces 38 et 42 qui sont en contact armé inférieur, de franchir l'obstacle que représente
la butée fixe 46. En effet, à ce stade la partie inférieure de l'équipage mobile est
constituée par la seule surface oblique 39, qui va alors prendre appui sur la butée
fixe 46, qu'elle va pouvoir franchir facilement du fait de son inclinaison.
[0085] Si le balancier 20, suite à un choc, s'emballe et tente d'effectuer une révolution
supplémentaire dans le premier sens de pivotement B1 du balancier, il heurte la première
surface de butée 34, qui est saillante au-dessus de la serge de la roue 1, tel que
visible sur la figure 9, et qui l'immobilise.
[0086] On comprend que la butée fixe 46 peut être constituée par la butée 15 qui sert déjà
à l'accrochage de l'équipage mobile 5. De la même façon, le crochet 40 peut coïncider
avec la dent de repos 8, sa surface d'arrêt 45 étant confondue avec la surface de
butée 15A, la surface d'accrochage complémentaire 42 étant une des surfaces des moyens
d'accrochage complémentaire 12, et la surface d'appui 41 une autre surface de ces
derniers. Le troisième bras 37 peut être constitué par la partie inférieure de la
dent de libération 6, et sa surface d'accrochage 38 correspond aux moyens d'entraînement
11 de la dent de libération 6. Ainsi, l'équipage mobile 5 décrit plus haut peut être
facilement aménagé pour constituer aussi ce mécanisme anti-galop, il suffit en effet
de transformer la dent de libération 6 en une bascule 31 sensiblement symétrique par
rapport à un pivot 32, d'adapter les moyens de rappel 7 qui deviennent les moyens
de rappel 32A. La dent de libération 6 est modifiée à sa partie inférieure pour constituer
le troisième bras 37 avec ses surfaces 38 et 39, tandis que la dent de repos 8 est
également modifiée par l'ajout d'une surface d'appui inclinée 41.
[0087] On comprend que ce dispositif anti-galop 30, développé plus particulièrement pour
mettre à profit l'architecture de l'équipage mobile 5, est aussi utilisable, en tant
que tel, pour d'autres types de mécanismes d'échappement à détente.
[0088] Dans une version particulière, correspondant au deuxième mode de réalisation de la
figure 8, le mécanisme d'échappement 10 comporte au moins un balancier 20 et une roue
d'échappement 1 dont les axes de pivotement D1 et D2 sont du même côté intérieur de
la serge de la roue d'échappement 1.
[0089] Dans une version particulière, non représentée sur les figures, le mécanisme d'échappement
10 comporte, pour chaque balancier 20, deux roues d'échappement 1 pivotant en sens
contraire l'une de l'autre.
[0090] Dans une autre version, non représentée sur les figures, le mécanisme d'échappement
10 comporte, pour chaque balancier 20, au moins deux roues d'échappement 1 pivotant
dans le même sens, et correspondant à des positions d'impulsion différentes.
[0091] Dans une réalisation particulière, tendant à réduire le nombre de composants, le
balancier 20 est réalisé de façon monobloc avec la platine 13.
[0092] Dans le même but, dans une autre version cumulable avec la précédente, le balancier
20 est réalisé de façon monobloc avec au moins un ressort-spiral, tel que décrit dans
la demande de brevet européen
EP 2 104 008 au nom de la demanderesse.
[0093] Dans une version à nombre minimal de composants, le mécanisme d'échappement 10 comporte
deux parties. Une première partie monobloc regroupe la platine 13, au moins un balancier
20, au moins un ressort-spiral couplé avec chaque balancier 20. Dans une variante,
elle ne comporte pas de ressort-spiral, la construction du balancier 20 y supplée
en intégrant la fonction de rappel autorisant le mouvement d'oscillation du balancier,
telle la réalisation décrite dans la demande de brevet Suisse n°
01198/10 au nom de la demanderesse. La platine 13 comporte avantageusement des moyens de guidage
en pivotement agencés pour guider au moins une roue d'échappement 1.
[0094] Une deuxième partie monobloc comporte au moins une roue d'échappement 1 selon l'invention,
qui comporte des moyens de guidage complémentaire agencés pour coopérer avec ces moyens
de guidage de la platine pour guider la roue d'échappement en pivotement, chaque roue
1 est agencée pour être couplée avec un balancier 20.
[0095] De préférence, ce mécanisme d'échappement est alors réalisé, en tout ou partie, dans
un matériau micro-usinable, ou silicium, ou quartz ou un de leurs composés, ou un
alliage issu de la technologie des MEMS, ou un alliage tel qu'obtenu par le procédé
DRIE ou « LIGA », ou en un matériau au moins partiellement amorphe. De préférence
tous ses composants sont réalisés dans un tel matériau ou selon un tel procédé.
[0096] La réalisation de l'invention permet de disposer d'un mécanisme d'échappement à détente
simple, fiable et performant.
[0097] Pour améliorer encore son rendement énergétique, il est souhaitable d'appliquer à
tout ou partie des surfaces de frottement, c'est-à-dire pour la roue d'échappement
1 des dents d'impulsion 3, des dents de libération 4, et pour le balancier 20 de la
surface d'impulsion 21, de la surface de manoeuvre 22, et de la surface de dégagement
23, un traitement tribologique pour réduire le niveau des frottements. Il en est de
même au niveau des surfaces 8A de la dent de repos 8, et 15A de la butée 15, pour
faciliter la sortie de la roue d'échappement 1 de sa position d'arrêt sans consommation
d'énergie inutile.
[0098] L'invention concerne encore un mouvement d'horlogerie 100 comportant des moyens de
stockage et de transmission d'énergie pour la transmission d'un couple de pivotement,
et comportant au moins un tel mécanisme d'échappement 10 mû par le couple de pivotement,
ou/et au moins une telle roue d'échappement 1 agencée pour pivoter sous l'effet du
couple de pivotement et le transmettre sous forme d'impulsion périodique à un balancier
20 que comporte le mouvement 100.
[0099] L'invention concerne encore une pièce d'horlogerie 1000 comportant au moins un tel
mouvement d'horlogerie 100 ou/et au moins un tel mécanisme d'échappement 10 ou/et
au moins une telle roue d'échappement 1.
[0100] L'invention offre le grand avantage de regrouper sur un seul composant toutes les
fonctions de l'échappement.
[0101] Par la possibilité de réaliser la roue d'échappement selon l'invention selon un procédé
MEMS ou « LIGA », DRIE, ou similaire, et notamment en silicium, ce qui est particulièrement
avantageux pour les qualités intrinsèques d'élasticité qui, précisément, autorisent
la confection des moyens de rappel dans la masse du composant, on assure une géométrie
parfaite, et en particulier l'alignement et le décalage angulaire des deux niveaux
de denture, roue dentée d'impulsion et roue dentée de libération. Le positionnement
relatif des dents de libération et dents de repos est également parfaitement assuré.
[0102] Une telle roue d'échappement, ou un tel mécanisme d'échappement, est facilement intégrable
dans des mouvements existant, l'invention offre de surcroît un gain de volume appréciable,
qui permet de loger dans la carrure d'autres fonctionnalités du mouvement ou de la
pièce d'horlogerie concernée.
[0103] Dans l'exécution telle que présentée dans la présente description pour l'application
préférée à un échappement à détente, la haute précision d'un échappement à détente
est assurée. L'invention offre en outre un potentiel d'amélioration du rendement,
et donc de la réserve de marche.
[0104] La compacité de l'invention permet, pour des mouvements de haute horlogerie, de doubler
la fonction, par exemple avec deux roues d'échappement couplées, sans consommation
excessive de volume.
1. Roue d'échappement (1) pour mécanisme d'horlogerie, comportant, coaxiales et synchrones
en pivotement autour d'un axe de pivotement (D1), une pluralité de roues dentées comportant
au moins une première roue dentée d'impulsion (2) dans un premier plan d'impulsion
et au moins une deuxième roue dentée de libération (4) dans un deuxième plan d'arrêt
parallèle ou confondu avec le premier plan d'impulsion, caractérisée en ce que ladite deuxième roue dentée de libération (4) comporte au moins un équipage mobile
(5) lequel comporte, d'une part au moins une dent de libération (6) mobile radialement
par rapport audit axe de pivotement (D1) et rappelée vers une position d'équilibre
par des premiers moyens de rappel (7) et d'autre part au moins une dent de repos (8)
rappelée dans un premier sens radial (S1) vers une position de butée par des seconds
moyens de rappel (9) et encore caractérisée en ce que ladite dent de libération (6) comporte des moyens d'entraînement (11) agencés pour,
quand ladite dent de libération (6) se meut dans un deuxième sens radial (S2) opposé
audit premier sens radial (S1) coopérer avec des moyens d'entraînement complémentaire
(12) que comporte ladite dent de repos (8) pour entraîner ladite dent de repos (8)
dans ledit deuxième sens radial (S2), et en ce que lesdits moyens d'entraînement (11), quand ladite dent de libération (6) se meut dans
ledit premier sens radial (S1), sont agencés pour se mouvoir à distance desdits moyens
d'entraînement complémentaire (12) sans entraîner ladite dent de repos (8).
2. Roue d'échappement (1) selon la revendication 1, caractérisée en ce que ladite roue d'impulsion (2) comporte autant de dents d'impulsion (3), de pointes
dirigées dans ledit deuxième sens radial (S2), que ladite deuxième roue de libération
(4) comporte de dits équipages mobiles (5) dont chacun comporte une dent de libération
(6) de pointe dirigée dans ledit deuxième sens radial (S2), et en ce que lesdites dents d'impulsion (6) sont alternées avec lesdites dents de libération (3).
3. Roue d'échappement (1) selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que lesdits premiers moyens de rappel (7) et lesdits seconds moyens de rappel (9) sont
des moyens de rappel élastique.
4. Roue d'échappement (1) selon la revendication précédente, caractérisée en ce que ladite dent de libération (6) constitue l'extrémité d'un premier ressort (7) encastré
à son autre extrémité (7A) dans une structure que comporte ladite roue d'échappement
(1), et en ce que ladite dent de repos (8) constitue l'extrémité d'un deuxième ressort (9) également
encastré à son autre extrémité (9A) dans ladite structure.
5. Roue d'échappement (1) selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que le premier sens radial (S1) est centrifuge.
6. Roue d'échappement (1) selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisée en ce que le premier sens radial (S1) est centripète.
7. Roue d'échappement (1) selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce qu'elle est monobloc.
8. Roue d'échappement (1) selon la revendication précédente, caractérisée en ce qu'elle est réalisée dans un matériau micro-usinable, ou silicium, ou quartz ou un de
leurs composés, ou un alliage issu de la technologie des MEMS, ou un alliage tel qu'obtenu
par le procédé DRIE ou « LIGA », ou en un matériau au moins partiellement amorphe.
9. Mécanisme d'échappement (10) comportant, mobiles en pivotement par rapport à une platine
(13), au moins une roue d'échappement (1) selon une des revendications précédentes
et recevant un couple de pivotement de la part de moyens de transmission (14) ou de
stockage d'énergie intégrés ou non audit mécanisme (10), et au moins un balancier
(20) pivotant autour d'un axe de balancier (D2) et comportant au moins une surface
d'impulsion (21), une surface de manoeuvre (22), et une surface de dégagement (23),
caractérisé en ce que ladite platine (13) comporte pour chaque dite roue d'échappement (1) une butée (15)
qui est agencée pour coopérer successivement avec chaque dite dent de repos (8) dans
sa dite position de butée pour bloquer le pivotement de ladite roue d'échappement
(1), et pour autoriser le pivotement de ladite roue d'échappement (1) quand ladite
dent de repos (8) est écartée de sa position de butée par ladite dent de libération
(6) correspondante.
10. Mécanisme d'échappement (10) selon la revendication 9, caractérisé en ce que la trajectoire de ladite surface de dégagement (23) est interférente successivement
avec celle de chaque dite dent de libération(6) pour, dans un premier sens de pivotement
(B1) dudit balancier (20), accrocher ladite dent de libération (6) et l'écarter de
ladite position d'équilibre dans ledit deuxième sens radial (S2) en entraînant ladite
dent de repos (8) pour l'écarter de sa dite position de butée et autoriser le pivotement
de ladite roue d'échappement (1).
11. Mécanisme d'échappement (10) selon la revendication 10, caractérisé en ce que lors dudit pivotement de ladite roue d'échappement (1) une dent d'impulsion (3) communique
à ladite surface d'impulsion (21) dudit balancier (20) une impulsion suffisante pour
une oscillation complète, et encore caractérisé en ce que, lors de l'alternance suivante dudit balancier (20) dans un deuxième sens de pivotement
(B2) dudit balancier (20) opposé audit premier sens de pivotement (B1), la trajectoire
de ladite surface de manoeuvre (22) est interférente successivement avec celle de
chaque dite dent de libération (6) pour pousser cette dernière dans ledit premier
sens radial (S1) de façon à autoriser la poursuite de la course de pivotement dudit
balancier (20) sans libérer de ladite butée (15) la dent de repos (8) associée à ladite
dent de libération (6).
12. Mécanisme d'échappement (10) selon l'une des revendications 9 à 11, caractérisé en ce que ladite surface d'impulsion (21), ladite surface de manoeuvre (22), et ladite surface
de dégagement (23) sont agencées sur une même palette (24) que porte ledit balancier
(20).
13. Mécanisme d'échappement (10) selon l'une des revendications 9 à 12, caractérisé en ce qu'il est un mécanisme d'échappement à détente et comporte un mécanisme anti-galop.
14. Mécanisme d'échappement (10) selon l'une des revendications 9 à 13, caractérisé en ce qu'il comporte au moins un dit balancier (20) et une dite roue d'échappement (1) coaxiaux
l'un à l'autre.
15. Mécanisme d'échappement (10) selon l'une des revendications 9 à 14, caractérisé en ce qu'il comporte, pour chaque dit balancier (20), deux dites roues d'échappement (1) pivotant
en sens contraire l'une de l'autre.
16. Mécanisme d'échappement (10) selon l'une des revendications 9 à 15, caractérisé en ce que ledit balancier (20) est réalisé de façon monobloc avec ladite platine (13).
17. Mécanisme d'échappement (10) selon l'une des revendications 9 à 16, caractérisé en ce que ledit balancier (20) est réalisé de façon monobloc avec au moins un ressort-spiral.
18. Mécanisme d'échappement (10) selon les revendications 14, 16, et 17, caractérisé en ce qu'il comporte une première partie monobloc regroupant ladite platine (13) comportant
des moyens de guidage en pivotement agencés pour guider au moins une dite roue d'échappement,
au moins un dit balancier (20), au moins un dit ressort-spiral couplé avec chaque
dit balancier (20), et une deuxième partie monobloc comportant au moins une dite roue
d'échappement (1) comportant des moyens de guidage complémentaire agencés pour coopérer
avec lesdits moyens de guidage de ladite platine pour guider ladite roue d'échappement
(1) en pivotement, chaque dite roue (1) étant agencée pour être couplée avec un dit
balancier (20).
19. Mécanisme d'échappement (10) selon l'une des revendications 9 à 18, caractérisé en ce qu'il est réalisé dans un matériau micro-usinable, ou silicium, ou quartz ou un de leurs
composés, ou un alliage issu de la technologie des MEMS, ou un alliage tel qu'obtenu
par le procédé DRIE ou «LIGA », ou en un matériau au moins partiellement amorphe.
20. Mouvement d'horlogerie (100) comportant des moyens de stockage et de transmission
d'énergie pour la transmission d'un couple de pivotement, et comportant au moins un
mécanisme d'échappement (10) selon l'une des revendications 9 à 19 mû par le couple
de pivotement, ou/et au moins une roue d'échappement (1) selon l'une des revendications
1 à 8 agencée pour pivoter sous l'effet dudit couple de pivotement et le transmettre
sous forme d'impulsion périodique à un balancier (20) que comporte ledit mouvement
(100).
21. Pièce d'horlogerie (1000) comportant au moins un mouvement d'horlogerie (100) selon
la revendication 20 ou/et au moins un mécanisme d'échappement (10) selon l'une des
revendications 9 à 19 ou/et au moins une roue d'échappement (1) selon l'une des revendications
1 à 8.