Domaine de l'invention
[0001] La présente invention concerne une poche de stockage de solution thérapeutique.
Arrière plan technologique
[0002] On entend par solution thérapeutique tout type de produit sous forme liquide utilisé
dans un but thérapeutique. Il s'agit généralement de constituants sanguins sous forme
liquide, par exemple du plasma sanguin, des plaquettes, ou un concentré globulaire.
Il peut s'agir de dérivés de plasma sanguin, par exemple l'albumine ou une immunoglobuline.
Il peut également s'agir de solutions médicamenteuses, ou encore de solutions nutritives.
Il peut s'agir de solution de glucose par exemple à 5%, G5, ou encore de solutions
salines, notamment isotoniques ou encore une solution de Ringer. Il peut encore s'agir
de solutions préparées extemporanément, notamment par ajout d'un médicament dans une
poche contenant une solution d'un fluide porteur, typiquement pour le traitement de
maladies par voie intraveineuse comme pour le traitement du cancer.
[0003] Les poches de stockage représentent aujourd'hui une alternative au conditionnement
en flacons de verre pour les produits issus de biotechnologies. D'usage courant en
administration intraveineuse pour les solutés en perfusion ou pour des solutions de
nutrition parentérale ou encore pour le sang, les poches de stockage souples présentent
de nombreux avantages, notamment de par leur légèreté et leur facilité à être manipulées.
[0004] Les poches de stockage, comme les flacons de verres, sont soumises à une réglementation
très exigeante notamment en ce qui concerne leur fabrication et leur traçabilité.
Les poches doivent en effet présenter une inscription fournissant une information
relative à la solution, les éléments de sécurité comme, le nom du fabricant, la date
de péremption, le numéro de lot, le destinataire ou encore le nom du patient, permettant
notamment la traçabilité de la solution. Les poches sont généralement emballées et
envoyées à des hôpitaux ou à tout destinataire susceptible d'administrer la solution
à un patient. Le patient peut lui-même être destinataire et s'administrer la solution.
[0005] Les poches actuellement proposées sur le marché possèdent une inscription portée
directement sur une membrane délimitant un compartiment de réception de la solution,
comme c'est le cas de la poche souple Flexbumin
®, poche souple contenant de l'albumine humaine, fabriquée et commercialisée, notamment
en Suède, par la société Baxter. L'inscription peut aussi être portée par collage
d'une étiquette sur laquelle il a été au préalable écrit, imprimé et/ou tamponné,
ou encore par collage d'une étiquette vierge sur laquelle on écrit et/ou tamponne
par la suite. L'inscription peut également être portée directement sur la membrane
par écriture à la main typiquement avec un feutre ou un stylo ou par tampon d'encre.
C'est le cas notamment lorsque la poche est utilisée pour administrer une perfusion
à un patient. Il peut s'avérer qu'en cours d'administration le contenu de la poche
soit modifié, par exemple par l'ajout d'un médicament, et qu'alors le personnel soignant
porte au feutre une inscription indiquant la modification en question, la quantité
à administrer ou encore le temps d'administration à respecter.
[0006] Cependant des molécules contenues dans l'encre et/ou la colle utilisées peuvent traverser
la membrane et migrer jusque dans la solution thérapeutique. De telles molécules sont
susceptibles de présenter une toxicité pour le receveur ou de modifier les propriétés
de la solution. Leur présence est donc indésirable et doit être évitée. Par ailleurs,
le matériau constituant la membrane est susceptible de se détériorer lorsque l'inscription
est portée du fait que des molécules de la membrane peuvent s'en dissocier et contaminer
la solution. Cette contamination de la solution et/ou détérioration de la membrane
peuvent être particulièrement importantes dans le cas où l'on porte une inscription
par écriture à la main avec un feutre ou un stylo directement sur la membrane ou sur
une étiquette vierge préalablement collée à la membrane.
[0007] Des poches de stockage souples sont décrites dans la demande de brevet
WO 02/072429 et le brevet
US 4,654,240 de Baxter. La demande de brevet
WO 02/072429 décrit une poche souple en polymère pour le stockage d'une solution de peptides et/ou
de protéines, ainsi qu'un procédé d'introduction d'une telle solution dans un récipient
souple en polymère. La manière de porter une inscription sur la poche de stockage
n'est pas mentionnée dans ce document. Le brevet
US 4,654,240 décrit un matériau en film laminé pour une poche souple capable de stocker un produit
devant être maintenu et extrait dans des conditions stériles. La poche est éventuellement
stérilisée à la vapeur. La manière de porter une inscription sur la poche de stockage
n'est pas mentionnée dans ce document non plus.
[0008] Une solution pour réduire le risque de contamination dans le cas où l'inscription
est portée sur la membrane consiste à utiliser une encre particulière dont les molécules
traversent plus difficilement la membrane. Cependant, une telle encre est coûteuse.
Par ailleurs, cette solution ne réduit pas suffisamment le risque de contamination
car des molécules d'encre continuent à traverser la membrane, et car la membrane peut
toujours être détériorée. Enfin, cette solution ne répond pas au risque de contamination
lié à l'inscription portée par collage d'une étiquette. Il existe donc un besoin de
renforcer la sécurité des lots de solution thérapeutique. La Demanderesse a mis au
point de manière surprenante par la présente invention une poche de stockage d'une
solution thérapeutique, apportant une amélioration à la sécurité liée à la solution
thérapeutique, et permettant d'y porter une inscription tout en réduisant le risque
de contamination.
Résumé de l'invention
[0009] L'invention propose une poche (10) de stockage de solution thérapeutique comprenant
au moins un compartiment (11) de réception de solution délimité par une membrane multicouche,
et au moins un appendice (13) dans le prolongement de la membrane multicouche (12)
et comportant une zone d'inscription (14), et une immunoglobuline, ou de l'albumine,
dans le compartiment (11) de la poche (10), caractérisée en ce que ladite poche comprend
une enveloppe externe étanche et/ou opaque et en ce que le ratio surface de l'appendice
/ surface poche de stockage est compris entre 0,20 et 0,35.
[0010] Pour cela, la demande décrit une poche de stockage de solution thérapeutique comprenant
au moins un compartiment de réception de solution délimité par une membrane. La poche
comprend en outre au moins un appendice dans le prolongement de la membrane et comportant
une zone d'inscription.
[0011] Suivant des modes de réalisation préférés, la poche de stockage présente en outre
une ou plusieurs des caractéristiques suivantes :
- la membrane est transparente ;
- la membrane comprend un ou plusieurs orifices ;
- l'enveloppe externe est constituée d'un film multicouche contenant une couche d'aluminium
entourée de part et d'autre d'une couche de plastique ;
- le compartiment a une capacité de contenance maximale comprise entre un millilitre
et un litre, avantageusement comprise entre 5 et 500 millilitres, avantageusement
comprise entre 10 et 500 millilitres, plus avantageusement comprise entre 20 et 200
millilitres, et encore plus avantageusement comprise entre 50 et 100 millilitres ;
- le compartiment contient une solution thérapeutique d'immunoglobuline G normale (IGNG).
[0012] La demande décrit également un procédé de fabrication d'une poche de stockage de
solution thérapeutique, précédemment décrite, comprenant les étapes de:
- (i) formation simultanée de la membrane et de l'appendice,
- (ii) formation du compartiment par soudure,
- (iii) perforation de la poche de stockage et éventuellement formation de l'organe
d'accrochage,
- (iv) insertion d'orifices, et scellage des orifices.
[0013] La demande décrit également un procédé de fabrication d'une poche de stockage de
solution thérapeutique dont le compartiment contient une solution thérapeutique ou
de l'albumine ou une immunoglobuline, précédemment décrite, comprenant les étapes
de :
- (i) remplissage de la poche de stockage avec une solution thérapeutique,
- (ii) bouchage de la poche de stockage remplie par la solution thérapeutique par un
organe d'obturation,
- (iii) mirage de la poche de stockage remplie par la solution thérapeutique et fermée
par l'organe d'obturation,
- (iv) apposition d'inscriptions sur l'appendice de la poche de stockage contenant la
solution thérapeutique, ainsi mirée,
- (v) éventuellement suremballage de la poche de stockage contenant la solution thérapeutique
par une enveloppe externe, et
- (vi) éventuellement apposition d'inscriptions sur l'enveloppe externe contenant la
poche de stockage.
[0014] Optionnellement, le procédé comprend en outre une étape d'irradiation de la poche
de stockage avant l'étape (i) de remplissage.
Brève description des figures.
[0015] Dans les dessins, on fournit :
- figure 1, une vue d'une poche de stockage selon un mode de réalisation préféré de
l'invention.
Exposé détaillé de modes de réalisation de l'invention.
[0016] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à la lecture de
la description détaillée qui suit d'un mode de réalisation de l'invention, donné à
titre d'exemple uniquement et en référence à la figure 1.
[0017] L'invention se rapporte à une <a> page 4a. La poche comprend au moins un compartiment
de réception de la solution. La poche comprend également une membrane, le compartiment
étant l'espace délimité par la membrane. La poche comprend également au moins un appendice
dans le prolongement de la membrane et comportant une zone d'inscription.
[0018] La membrane peut être constituée d'une seule pièce pliée et/ou soudée de manière
à délimiter le compartiment. La membrane peut également être constituée d'un assemblage
de plusieurs pièces soudées entre elles de manière à délimiter le compartiment.
[0019] Le compartiment permet la réception d'un volume de solution pour son stockage. La
zone d'inscription permet de porter une inscription fournissant des informations relatives
à la poche. Ces informations concernent de manière non limitative un ou plusieurs
des éléments suivants : le contenu de la solution, le producteur de la solution et
son logo, le vendeur de la solution, la concentration de la solution, des informations
sur l'hôpital ou l'établissement ou la personne destinataire, le nom du patient. Les
informations peuvent être codées en se présentant par exemple sous forme d'un code
barres ou datamatrix (matrice constituée de points poche (10) de stockage de solution
thérapeutique comprenant au moins un compartiment (11) de réception de solution délimité
par une membrane multicouche, et au moins un appendice (13) dans le prolongement de
la membrane multicouche (12) et comportant une zone d'inscription (14), et une immunoglobuline,
ou de l'albumine, dans le compartiment (11) de la poche (10), caractérisée en ce que
ladite poche comprend une enveloppe externe étanche et/ou opaque et en ce que le ratio
surface de l'appendice / surface poche de stockage est compris entre 0,20 et 0,35.
ou de carrés juxtaposés, équivalent du code barre en deux dimensions). L'inscription
peut être portée, de manière non limitative, par écriture à la main à l'aide d'encre
sur l'appendice, par collage ou agrafage d'une étiquette sur laquelle a été au préalable
imprimée, écrite à la main, ou tamponnée, ou encore par collage ou agrafage d'une
étiquette vierge sur laquelle l'inscription est par la suite écrite à la main ou tamponnée.
[0020] La zone d'inscription étant sur l'appendice dans le prolongement de la membrane,
il est possible de porter une inscription sur la poche avec un risque de contamination
réduit. En effet, porter une inscription sur une zone d'un appendice dans le prolongement
de la membrane et non directement sur la membrane en contact avec la solution réduit
le risque d'une détérioration de la membrane et d'une migration de molécules contaminantes
vers le compartiment.
[0021] Afin de supprimer avant la commercialisation, les cas où une migration aurait pu
se produire, on réalise normalement une étape de mirage. On appelle « mirage » une
opération de contrôle visuel sur des récipients destinée à détecter toute contamination
ou autres vices, tels que des particules, des défauts de remplissage, des morceaux
de plastique.
[0022] L'invention est maintenant décrite en référence à la figure 1 qui présente une vue
d'une poche
10 de stockage selon un mode de réalisation préféré de l'invention.
[0023] Dans ce mode de réalisation, la poche
10 comprend un compartiment
11 de réception de solution délimité par une membrane
12. La poche
10 comprend également un appendice
13 dans le prolongement de la membrane
12. De manière générale, l'appendice
13 est en saillie de la membrane
12, mais non nécessairement dans l'axe ou dans le plan de la membrane
12. L'appendice
13 comporte une zone d'inscription
14, qui est séparée de la membrane
12 en une zone distincte. Une inscription
15 fournissant des informations relatives à la poche peut donc être portée avec un risque
de contamination réduit.
[0024] En outre, dans un mode de réalisation préféré, la membrane
12 est transparente. Cela permet d'examiner visuellement ou par tout autre moyen équivalent
une solution stockée dans la poche
10. En effet, porter une inscription sur une zone d'un appendice dans le prolongement
d'une membrane transparente et non directement sur la membrane améliore l'efficacité
du mirage, notamment au moment du remplissage, car la membrane est vierge de toute
impression, mais également au moment de l'utilisation par le personnel hospitalier
pour vérifier la limpidité de la solution à perfuser.
[0025] Il existe dans le domaine médical des normes qui obligent le personnel soignant à
prendre certaines mesures de précaution avant l'administration d'une solution thérapeutique
à un patient. Un exemple d'une telle mesure de précaution est l'opération d'inspection
visuelle qui consiste en plusieurs étapes permettant au personnel soignant de vérifier
visuellement qu'aucun dépôt ne s'est formé ou qu'aucune impureté n'est présente dans
une solution thérapeutique avant une perfusion. La transparence de la membrane
12 permet donc au personnel soignant de prendre les mesures de précaution nécessitant
l'inspection visuelle de la solution stockée dans la poche, comme notamment la vérification
de la couleur de la solution thérapeutique ou la présence de contamination bactérienne
ou particulaire au sein de la solution thérapeutique à perfuser
10.
[0026] Les poches de stockage sur le marché portent une inscription sur la membrane. Or,
outre les problèmes de contamination qui lui sont liés, une inscription sur la membrane
constitue une gêne pour le personnel soignant lorsqu'il souhaite prendre les mesures
de précaution mentionnées ci-dessus. Une inscription sur la membrane constitue une
gêne également lorsque le personnel soignant souhaite vérifier le volume de solution
contenu dans le compartiment
11, par exemple pour vérifier qu'une perfusion se déroule correctement. De plus, la présence
de cette inscription sur la membrane constitue une gêne lors de l'opération de mirage
des solutions thérapeutiques.
[0027] Dans la poche
10 représentée à la figure 1, la zone d'inscription
14 est séparée de la membrane
12 transparente. Aucune inscription ne gêne donc l'oeil, ce qui facilite et par conséquent
accélère le travail du personnel soignant. La facilitation du travail du personnel
soignant trouve une grande importance notamment dans les soins d'urgence.
[0028] Dans une autre variante, la membrane
12 n'est pas transparente, mais au contraire opaque afin de protéger la solution des
irradiations lumineuses. Ceci peut être le cas lorsque la solution stockée dans la
poche
10 n'est pas directement administrée, mais prélevée par exemple à l'aide d'une seringue
avant d'être administrée. Dans ce cas, les mesures de précaution mentionnées plus
haut peuvent être prises après prélèvement de la solution dans la seringue. Il est
aussi possible que la solution soit administrée à partir de la poche
10 dans ce cas de la membrane opaque.
[0029] L'invention utilise un ratio surface de l'appendice / surface poche de stockage compris
entre 0,20 et 0,35, notamment entre 0,25 et 0,30 en particulier égal à 0,27.
[0030] La membrane
12 de la figure 1 comprend un orifice
16. L'orifice
16 permet l'injection dans le compartiment
11 d'une solution pour son stockage. L'orifice
16 permet également l'écoulement d'une solution stockée hors du compartiment
11 pour son administration par perfusion à un patient. Dans le cas d'une telle utilisation,
l'orifice
16 est relié à un conduit, non représenté, administrant la solution à un patient. Typiquement,
le conduit relie le compartiment
11 à une veine du patient. L'orifice
16 peut également être utilisé comme voie d'accès pour le prélèvement d'une certaine
quantité de solution à l'aide d'une seringue ou d'un autre outil de prélèvement. L'orifice
16 peut également être utilisé comme voie d'accès pour l'injection d'une quantité donnée
d'un médicament, comme par exemple pour le traitement des patients atteints d'un cancer,
pour lesquels une solution de principe actif est injectée dans la poche, éventuellement
après reconstitution par le personnel médical.
[0031] La membrane peut également comprendre plusieurs orifices. Par exemple la membrane
peut comprendre deux orifices: un premier orifice pour l'injection de la solution
dans le compartiment pour son stockage, et un deuxième orifice pour l'écoulement de
la solution hors du compartiment pour son administration à un patient. Dans ce cas,
une poche comprenant plusieurs orifices permet d'ajouter des éléments à une solution
stockée dans la poche par l'intermédiaire du premier orifice en même temps que s'écoule
la solution par l'intermédiaire du deuxième orifice lors de la perfusion.
[0032] L'orifice
16 est avantageusement situé en une zone opposée à l'appendice
13 par rapport au compartiment
11. Dans ce cas, l'appendice
13 peut être muni d'un organe d'accrochage
17, comme cela est le cas dans le mode de réalisation de la figure 1. Dans ce mode de
réalisation 1, l'organe d'accrochage
17 est constitué d'un trou traversant l'appendice
13. Cette configuration n'est cependant pas limitative. En effet, un nombre différent
de trous peut être réalisé. Par ailleurs, d'autres types d'organes d'accrochage, comme
par exemple un aimant, un crochet en saillie de l'appendice
13 ou encore un adhésif peuvent être utilisés. De même, il est possible d'avoir un crochet
prédécoupé dans l'appendice
13, et qui peut être déplié pour permettre l'accrochage.
[0033] L'organe d'accrochage
17 permet de suspendre la poche à un support de préférence situé en hauteur. L'orifice
16 étant situé en une zone opposée à l'appendice
13 par rapport au compartiment
11, la suspension de la poche
10 par l'organe d'accrochage
17 permet l'écoulement de la solution hors du compartiment
11 par l'orifice
16 sous l'effet de la gravité. La poche
10 peut ainsi être suspendue au dessus d'un patient et être utilisée comme une poche
de perfusion. On entend donc par « zone opposée à l'appendice par rapport au compartiment
» la zone de la membrane
12 la plus basse lorsque la poche est suspendue par un organe d'accrochage
17 de l'appendice
13.
[0034] Dans le cas où la membrane
12 comprend plusieurs orifices, l'orifice ou les orifices destinés à l'écoulement de
la solution hors du compartiment
11 sont situés en une zone opposée à l'appendice
13 par rapport au compartiment
11, ce qui assure l'écoulement de la solution sous l'effet de la gravité.
[0035] Dans une variante, l'écoulement de la solution se fait à l'aide d'une pompe, ou même
par compression du compartiment
11, notamment dans le mode perfusion assistée sur pompe à perfusion. Dans cette variante,
l'orifice
16 peut aussi bien être situé en une zone opposée à l'appendice
13 par rapport au compartiment
11 qu'en une autre zone, la gravité n'étant plus nécessaire pour assurer l'écoulement
de la solution.
[0036] L'orifice
16 est muni d'un organe d'obturation
18. Cet organe d'obturation permet d'empêcher un écoulement non désiré de la solution.
[0037] Typiquement, après l'injection de solution dans le compartiment
11 par l'orifice
16, on munit l'orifice
16 de l'organe d'obturation
18, par exemple en soudant une partie fixe
19 de l'organe d'obturation
18 sur le contour de l'orifice
16. Lors de l'utilisation de la poche, par exemple pour une perfusion, on retire une
partie amovible
20 de l'organe d'obturation
18 en cassant une jointure sécable entre la partie fixe
19 et la partie amovible
20. Typiquement la jointure est sécable par une rotation de la partie amovible
20 relativement à la partie fixe
19. Ce mécanisme est connu sous le terme anglais de « twist-off ». Une jointure sécable
permet une utilisation rapide de la poche
10.
[0038] Des configurations différentes de celle représentée peuvent cependant être utilisées
pour l'organe d'obturation
18. Par exemple, la partie fixe
19 peut être obturée par la partie amovible
20, ou par un autre élément, bien que celle-ci ait été préalablement retirée à l'aide
par exemple d'un mécanisme de vissage. Cette configuration permet d'obturer l'orifice
16 malgré un premier début d'écoulement de la solution. Cette configuration trouve un
intérêt par exemple lorsque l'on souhaite interrompre temporairement une perfusion.
[0039] La membrane
12 est préférablement réalisée dans un matériau souple. Il s'agit avantageusement d'un
matériau plastique. On peut utiliser du PVC, du polyéthylène, du polypropylène ou
tout autre matériau communément utilisé pour la réalisation de poches souples. L'épaisseur
des films est classique.
[0040] Dans un mode de réalisation préféré, la membrane est réalisée à partir de polypropylène.
[0041] La souplesse de la poche
10 permet un rangement plus facile de la poche 10, une élimination des déchets plus
simple, ainsi qu'une plus grande facilité d'utilisation par rapport à des flacons
rigides. Par ailleurs, la membrane étant réalisée dans un matériau souple, elle est
incassable. On évite ainsi les problèmes de décontamination liés à l'utilisation des
flacons en verre.
[0042] La membrane
12 est constituée de films multicouches, notamment tricouches, les matériaux constitutifs
des différentes couches ayant des fonctions propres, par exemple barrière (par exemple
barrière à l'oxygène ou au produit de la perfusion), support, liant entre deux couches,
etc... Une utilisation de plusieurs couches permet de diminuer encore le risque de
contamination et d'augmenter les capacités de résistance de la membrane
12, notamment aux contraintes physiques et aux irradiations au rayon bêta. Une utilisation
de trois couches permet un compromis entre une augmentation de la résistance et la
conservation de la transparence de la membrane
12.
[0043] La poche est placée dans une enveloppe externe amovible de préférence étanche. Cette
enveloppe externe a l'avantage de constituer une barrière physique pour la perte d'eau.
De plus, cette enveloppe externe, si elle est opaque, protège la solution de dénaturations
qui pourraient être induites par la lumière. Une telle enveloppe externe est particulièrement
avantageuse dans le cas où la solution stockée dans la poche
10 est de l'albumine ou une immunoglobuline par exemple, particulièrement sensibles
à la lumière.
[0044] Dans le cas du stockage d'une immunoglobuline, l'immunoglobuline peut être fabriquée
selon le procédé décrit dans les documents
FR-2824568-A1 et
FR-2895263-A1. Il peut s'agir d'une immunoglobuline G intraveineuse (IgIV).
[0045] L'enveloppe externe peut aussi être constituée de films multicouches, notamment tricouches,
les matériaux constitutifs des différentes couches ayant des fonctions propres, par
exemple celle de barrer la lumière, ou encore celle d'assurer une étanchéité. L'enveloppe
externe peut être réalisée en aluminium ou en plastique ou en un mélange des deux.
L'enveloppe externe peut être thermoformée autour de la poche de stockage
10.
[0046] Dans un mode de réalisation préféré de l'invention, l'enveloppe externe est constituée
d'un film multicouche contenant une couche d'aluminium entourée de part et d'autre
d'une couche de plastique, par exemple en polypropylène, ce qui lui confère une résistance
particulière face aux chocs, et constitue une barrière à la lumière. Selon un mode
préféré de réalisation de l'invention, l'enveloppe externe est constituée d'une couche
de polyéthylène, d'une couche d'aluminium et d'une couche de polypropylène.
[0047] Typiquement, une poche
10 de stockage selon l'invention est emballée dans l'enveloppe externe puis envoyée
à un destinataire. Avant l'utilisation de la poche
10, le destinataire retire l'enveloppe externe. Ainsi, l'enveloppe constitue une protection
supplémentaire valant jusqu'à ce qu'elle soit retirée, c'est-à-dire jusqu'à l'utilisation
de la poche
10.
[0048] Le compartiment
11 a une capacité de contenance maximale comprise entre un millilitre et un litre, avantageusement
une capacité de contenance maximale comprise entre 5 et 500 millilitres, avantageusement
comprise entre 10 et 500 millilitres, et encore plus avantageusement comprise entre
20 et 200 millilitres, avantageusement 50 et 100 millilitres. Par exemple, la poche
a une capacité de contenance maximale de 100 millilitres.
[0049] Dans le cas où la membrane
12 est transparente permettant ainsi d'examiner à l'oeil la solution dans le compartiment
11, l'invention est d'autant plus intéressante que le volume du compartiment
11 est petit. En effet, de manière générale, plus le volume du compartiment
11 est petit, plus la surface de la membrane
12 est petite, et plus une éventuelle inscription portée sur la membrane
12 constitue une gêne.
[0050] La poche
10 comprend une soudure séparant la membrane
12 de l'appendice
13. Dans le cas où la poche est réalisée dans un matériau souple et où elle est remplie
d'une solution, la soudure donne une flexibilité à l'appendice
13 relativement au compartiment
11. Cette flexibilité est utile notamment dans le cas où plusieurs poches stockant une
solution sont rangées dans une boîte de rangement. L'inscription
15 étant portée sur une zone d'inscription
14 de l'appendice
13, il est possible d'identifier une poche sans la retirer de la boîte. Le travail du
personnel soignant est ainsi facilité.
[0051] Dans un autre mode de réalisation non représenté, la poche comprend plusieurs compartiments
de réception de solution. Une membrane délimite les compartiments, et de même que
dans le mode de réalisation de la figure 1, un appendice est dans le prolongement
(en saillie) de la membrane. Que ce soit dans ce mode de réalisation non représenté
ou dans le précédent, plusieurs appendices peuvent être dans le prolongement de la
membrane, les uns après les autres ou les uns à côtés des autres superposés les uns
sur les autres. Cela permet de porter plusieurs inscriptions sur la poche. Cela permet
par exemple de porter une inscription par compartiment lorsque la poche comprend plusieurs
compartiments.
[0052] Dans le mode de réalisation où la poche comprend plusieurs compartiments, la poche
peut être munie d'un mélangeur assurant un mélange du contenu des différents compartiments,
le mélange s'écoulant alors par l'orifice. La poche peut également être munie d'un
orifice par compartiment, un mélange étant alors assuré par un mélangeur à l'extérieur
de la poche.
[0053] La nouvelle poche souple est fabriquée par tout procédé classique de fabrication
des poches souples. En général, on prépare le compartiment 11 par soudure selon un
schéma prédéfini, en soudant une membrane repliée sur elle-même ou deux films distincts.
Un opercule est prévu lors de la soudure, de façon classique. La soudure peut se faire
aussi de façon classique, par thermosoudure ou ultra-sons. L'appendice dans le prolongement
(en saillie) peut être rapporté par soudure sur une poche déjà existante, ou au contraire
être obtenu directement lors de la fabrication. La membrane repliée sur elle-même
peut être continuée pour former l'appendice ; il est aussi possible que les deux films
soient soudés ensemble pour former l'appendice, ou encore qu'un seul des films soit
prolongé pour former l'appendice. Selon un mode de réalisation, la poche comprend
une soudure 21 entre séparant la membrane de l'appendice.
[0054] Par exemple, un procédé de fabrication d'une poche peut comprendre les étapes de
:
- (i) Formation simultanée de la membrane et de l'appendice,
- (ii) Formation du compartiment par soudure,
- (iii) Perforation de la poche de stockage et éventuellement formation de l'organe
d'accrochage,
- (iv) Insertion d'orifices et scellage des orifices.
[0055] Le procédé de conditionnement de la poche comprend les étapes suivantes (après la
dernière étape du procédé de fabrication de la poche):
- (i) Remplissage de la poche de stockage avec une solution thérapeutique,
- (ii) Bouchage de la poche de stockage remplie par la solution thérapeutique par un
organe d'obturation,
- (iii) Mirage de la poche de stockage remplie par la solution thérapeutique et fermée
par l'organe d'obturation,
- (iv) Apposition d'inscriptions sur l'appendice, de la poche de stockage contenant
la solution thérapeutique, ainsi mirée,
- (v) Eventuellement suremballage de la poche de stockage contenant la solution thérapeutique
par l'enveloppe externe,
- (vi) Eventuellement apposition d'inscriptions sur l'enveloppe externe contenant la
poche de stockage.
[0056] Le procédé peut comprendre une étape d'irradiation de la poche de stockage avant
l'étape (i) de remplissage afin de stériliser la poche. De manière préférée, l'irradiation
se fait par rayon bêta 25 kilograys. Le procédé peut comprendre une étape intermédiaire
de pasteurisation et/ou d'incubation de la poche de stockage contenant la solution
thérapeutique, après l'étape (ii) de bouchage et avant l'étape (iii) de mirage de
la poche de stockage. Avantageusement la méthode comprend une étape intermédiaire
de pasteurisation et d'incubation entre les étapes (ii) et (iii).
Exemples
[0057] Les exemples suivants illustrent l'invention sans la limiter.
[0058] Dans les exemples, les poches testées sont conformes à la figure 1. Il s'agit de
poches préalablement stérilisées par β-irradiation, à 25 kGy. La membrane
12 est à chaque fois transparente, comprend un orifice
16 munie d'un twist-off, et est une membrane multicouches, constituée de trois couches
en polypropylène. La poche
12 comprend par ailleurs une enveloppe externe constituée d'un film multicouche contenant
une couche d'aluminium entourée de part et d'autre d'une couche de plastique. La couche
d'aluminium a une épaisseur de 8 µm. Les couches entourant la couche d'aluminium sont
en polypropylène téréphtalate et en polypropylène et ont une épaisseur respectivement
de 12 µm et de 75 µm. L'enveloppe externe (également appelée « surpoche » ci-après
et dans les figures) est ainsi étanche et opaque. L'enveloppe externe présente une
largeur de sensiblement 160 mm et une longueur de sensiblement 270 mm. Le compartiment
11 a une capacité de contenance maximale sensiblement égale à 100 millilitres. Dans
les deux cas également, on pré-imprime des informations sur des étiquettes, et pour
chaque poche, l'on colle ensuite une étiquette sur la zone d'inscription (14) de l'appendice
(13) dans le prolongement de la membrane (12), et l'on colle une autre étiquette sur
l'enveloppe externe.
Exemple 1 : étude de la stabilité d'albumine à 20% stockée dans des poches de test.
1. Matériel
[0059] Dans cet essai, de l'albumine à 20% est conservée dans le compartiment des poches
de test. Les poches sont regroupées en différents lots contrôlés indépendamment. Au
sein d'un lot, le volume d'albumine est uniforme et est sensiblement égal à 50 ou
à 100 ml suivant le lot (on parlera ci-après de « lot en présentation 50 / 100 ml
» suivant la contenance des poches du lot en question).
[0060] Les poches sont placées dans des enceintes à température et à humidité contrôlées
suivant deux ensembles de conditions expérimentales (ECE) :
- ECE 1 : température de +25°C ±2°C, humidité relative (HR) de 40% ±5%,
- ECE 2 : température de +40°C ±2°C, HR ≤ 25%.
[0061] Les poches sont prélevées à des échéances programmées pour analyse. Ces analyses
suivent l'ordre suivant :
- a) avant conditionnement (Tavc), i.e. au stade MPVP (Matière Première Vrac Purifiée
: albumine stabilisée préchauffée),
- b) après conditionnement (Tapc), i.e. après la répartition en poche,
- c) après pasteurisation, incubation et conditionnement secondaire avec la surpoche (T0),
et
- d) tous les mois pendant six mois.
[0062] Les analyses peuvent être classées suivant trois catégories selon leur caractérisation
: qualitative, microbiologique ou fonctionnelle. La caractérisation qualitative des
poches s'attache à l'aspect de la solution (couleur, degré d'opalescence), au pH,
à l'osmolalité, à la concentration de polymères, d'agrégats, de produits de dégradation
enzymatique, de sodium, à l'adsorption potentielle du stabilisant qu'est le caprylate
de sodium, à l'étude de la migration du composant hautement toxique de la surpoche
qu'est l'aluminium, à l'étude de l'activateur de prékallikréine, à l'observation de
la présence d'eau entre la membrane et la surpoche, à la mesure du volume extractible
et au suivi du poids de la poche afin de mettre en évidence une éventuelle perte d'eau
au cours du stockage. La caractérisation microbiologique s'attache à la stérilité.
La caractérisation fonctionnelle s'attache à la teneur en protéines totale (teneur
en principe actif).
[0063] Le tableau I regroupe les différentes analyses et fournit pour chacune la méthode
employée et le critère d'acceptation appliqué.
Tableau I : Analyse, méthode et critère d'application appliqués
Analyse |
Méthode |
Critère d'acceptation |
Aspect de la solution |
Ph.Eur 2.2.2 Ph.Eur 2.2.1 |
Pratiquement incolore, |
-Couleur |
|
jaune (J, JB≥JV3) |
-Degré d'opalescence |
|
Limpide |
pH |
Ph.Eur 2.2.3 |
6,7-7,3 |
Osmolalité (mosmol/kg) |
Ph.Eur 2.2.35 |
200-300 |
Protéines totales (g/l) |
Ph.Eur 2.5.33 méthode 5 |
190-210 |
Polymères et agrégats (%) |
Ph.Eur 2.2.29 |
≤5 |
Caprylate de sodium (mg/g protéines) |
Ph.Eur 2.2.28 |
12,80 - 16,80 |
Sodium (mmol/l) |
Ph.Eur 2.2.22 |
114-126 |
Produits de dégradation (%) |
Ph.Eur 2.2.29 |
≤5 |
Volume extractible |
Ph.Eur 2.9.17 |
≥ volume nominal |
Activateur de prekallikreine (Ul/ml) |
Ph.Eur 2.6.15 |
≤35 |
Stérilité |
Ph.Eur 2.6.1 |
Stérile |
Aluminium (µg/l) |
Ph.Eur 2.2.23 procédé I |
≤200 |
Suivi du poids de la poche avec surpoche de référence |
Pesée |
NA |
Présence d'eau entre la membrane et la surpoche |
Observation visuelle |
NA |
[0064] Les résultats obtenus pour chaque analyse sont comparés aux critères d'acceptation
du produit à chaque échéance. Par ailleurs, l'évolution de la teneur en principe actif
(protéines totales) est étudiée par régression linéaire conformément aux recommandations
ICH Q1A (à partir de 5 échéances). L'absence d'une régression linéaire (p ≥ 0,05)
met en évidence l'absence d'une évolution sur les résultats étudiés au cours du temps.
2. Résultats
Lots ECE 1
[0065] Le tableau II présente les résultats pour un lot en présentation 50ml soumis à l'ensemble
de conditions ECE 1, le lot étant représentatif.
[0066] Quels que soient le lot et la présentation (50ml ou 100ml), les teneurs en protéines
totales observées à chaque échéance sont conformes au critère d'acceptation.
[0067] L'analyse statistique des résultats met en évidence l'absence d'une évolution de
la teneur en protéines totales en fonction du temps de conservation pour l'ensemble
des lots, exception faite d'un lot en présentation 100 ml pour lequel une diminution
de la teneur en protéines totales est observée au cours du temps (existence d'une
régression linéaire, p < 0,05). Mais cette diminution est sans incidence sur la qualité
du produit, compte tenu de la conformité des résultats obtenus à chaque échéance.
[0068] Par ailleurs, quels que soient le lot et la présentation (50ml ou 100ml), les résultats
obtenus à chaque échéance sont conformes aux critères d'acceptation, à l'exception
de la stérilité de l'un des lots en présentation 50 ml à l'échéance 6 mois. Cependant
après enquête, l'absence de stérilité observée est avérée probablement liée à un défaut
d'étanchéité de la poche. En effet, un essai de stérilité réalisé sur une poche prélevée
à une échéance proche de 9 mois a donné un résultat conforme.
[0069] Egalement, quels que soient le lot et la présentation (50ml ou 100ml), aucune évolution
n'est constatée après 6 mois sur le poids des poches (surpoches inclues) de référence,
et aucune présence anormale d'eau entre la membrane et la surpoche n'a été constatée.
Lots ECE 2
[0070] Le tableau III présente les résultats pour un lot en présentation 100ml soumis à
l'ensemble de conditions ECE 2, le lot étant représentatif.
[0071] Quels que soient le lot et la présentation (50ml ou 100ml), les teneurs en protéines
totales observées à chaque échéance sont conformes au critère d'acceptation.
[0072] L'analyse statistique des résultats met en évidence l'absence d'une évolution de
la teneur en protéines totales en fonction du temps de conservation pour l'ensemble
des lots, exception faite d'un lot en présentation 50 ml et d'un lot en présentation
100 ml, pour lesquels une diminution de la teneur en protéines totales est observée
au cours du temps (existence d'une régression linéaire, p < 0,05). Mais cette diminution
est sans incidence sur la qualité du produit, compte tenu de la conformité des résultats
obtenus à chaque échéance.
[0073] Par ailleurs, quels que soient le lot et la présentation (50ml ou 100ml), les résultats
obtenus à chaque échéance sont conformes aux critères d'acceptation, à l'exception
de la stérilité de l'un des lots en présentation 100 ml à l'échéance 6 mois. Mais
après enquête, l'absence de stérilité observée est avérée probablement liée à un défaut
d'étanchéité de la poche. En effet, un essai de stérilité réalisé sur une poche prélevée
à une échéance proche de 9 mois a donné un résultat conforme.
[0074] Egalement, si une perte d'eau devait se produire lors du stockage, elle serait confirmée
par une augmentation des valeurs de pH, d'osmolalité et de teneur en sodium, ce qui
n'est pas le cas.
Conclusion
[0075] Les résultats obtenus permettent de conclure que l'albumine 20% stockée dans les
poches souples testées, en présentation 50ml et 100ml, est stable :
- pendant 6 mois à une température de 25 °C ± 2°C,
- pendant 6 mois à une température de 40°C ± 2°C.
Exemple 2 : étude de la stabilité d'IgNG (Immunoglobuline G normale) 5% stockée dans des poches de test
1. Matériel
[0076] Les notations de l'exemple 1 sont reprises. Les compartiments des poches sont remplies,
manuellement à l'aide d'une pompe péristaltique, avec 50 ml d'immunoglobuline G normale
(IgNG) 5% fabriquée selon le procédé décrit dans les documents
FR-2824568-A1 et
FR-2895263-A1, recouverts de surpoches et stockées dans des conditions ECE 1 (i.e. 25°C ± 2°C RH
= 40% ± 5%) ou ECE 2 (i.e. 40°C ± 2°C RH ≤25%). Parallèlement, des flacon en verre
sont remplis avec la même quantité puis stockés dans les mêmes conditions pour référence.
[0077] Les analyses réalisées visent en premier lieu à vérifier la stabilité d'IgNG 5% dans
les poches et une éventuelle perte en eau au cours du stockage, résultant de la diffusion
de l'eau à travers la membrane multicouche de la poche.
[0078] Les analyses sont effectuées à T0 et après stockage 1 mois et 3 mois, à 25°C et 40°C.
Les méthodes utilisées sont celles préconisées par la Pharmacopée Européenne en ce
qui concerne l'aspect de la solution (degré d'opalescence et couleur), le pH, l'osmolalité,
la teneur en protéines totales (HPSEC, activité Anti-Hbs, AAC). En outre, le dosage
des fragments (≤ 3 %), l'évaluation de la présence de particules visibles et sub-visibles,
et le dosage du tween 80 sont également réalisés. L'aspect de la poche (souplesse
de la membrane, transparence, étanchéité des soudures, présence d'eau entre membrane
et surpoce) est également suivi.
[0079] En deuxième lieu, les interactions contenant/contenu sont évaluées.
[0080] Pour cela, les extractibles et les relargables sont dosés, selon la « guideline on
plastic immediate packaging materials » (CPMP/QWP/4359/03).
[0081] L'étude des extractibles est réalisée avec quatre matrices d'extraction (EPPI, NaOH,
HCl et éthanol), à 100°C, pendant 5h. Seuls les antioxydants sont recherchés. Cette
étude étant réalisée sur des poches non irradiées, une étude sur poches γ radiées
à 50 kGy est également menée. L'EPPI est utilisée comme milieu d'extraction dans cette
étude.
[0082] Les substances relarguées à partir des poches d'IgNG stockées pendant 3 mois à 25°C
et 40°C sont dosées, au vu des résultats de l'étude des extractibles. Les analyses
sont de nature semi-quantitative, ce qui signifie que les dosages n'ont pas été validés
au préalable. Pour les techniques nécessitant une extraction (dans le dichlorométhane)
des composés organiques potentiellement relargués (GC/MS et PTVGC/MS), le rendement
d'extraction peut ne pas être total et les valeurs sous-estimées. D'autre part, par
cette analyse semi-quantitative, le facteur de réponse des espèces détectées est supposé
égal à celui de l'étalon interne, ce qui n'est pas toujours exact.
2. Résultats
Stabilité
[0083] Les tableaux IV et V présentent les résultats de l'étude de stabilité des poches
dans les conditions respectivement ECE 1 et ECE2, avec à chaque fois le résultat des
références (flacons de verre).
[0084] De manière générale, les résultats montrent qu'IgNG n'est pas déstabilisée dans les
poches après 3 mois à 25°C et 40°C, comparativement à un stockage en flacon en verre.
L'augmentation du taux de polymères et de fragments à 40°C est comparable dans les
poches et les flacons en verre. L'activité anti-HBS diminue dans les mêmes proportions
dans les poches et les flacons en verre. On n'observe pas d'évolution nette de l'AAC,
les différents résultats étant liés à la variabilité du test. Dans cette étude, l'usage
d'une surpoche tout aluminium s'est révélé efficace pour éviter les pertes d'eau.
La concentration en Ig et l'osmolalité n'augmentent pas après 3 mois de stockage en
poche avec surpoche.
Extractibles
[0085] En ce qui concerne l'étude des extractibles pour les poches non irradiées, les principales
entités détectées sont Irganox 1076, Irganox 1010, Irganox 1330, Irgafos 168 et Irgafos
168 oxydé, à des concentrations inférieures à la limite de 1 ppm fixée par la Pharmacopée
Européenne, pour les extractions en milieu aqueux et à de très faibles concentrations
pour l'extraction dans l'éthanol. Dans le cas des poches γ radiées, des composés volatiles
par HS-GC/MS et semi-volatiles par GC/MS, classiquement connus comme produits de dégradation
ou solvants des polymères ont été identifiés.
Relargables
[0086] Les tableaux VI et VII ci-dessous fournissent l'évolution de la teneur en composés
volatiles détectés dans des poches remplies d'IgNG 5%, après stockage pendant trois
mois, à 25°C et à 40°C respectivement. Les valeurs sont exprimées en ppb.
Tableau VI : Evolution de la teneur en composés volatiles, à 25°C
Temps (mois) |
0 |
1 |
3 |
Isobutylène |
12 |
7 |
9 |
Cylcohexane |
43 |
24 |
17 |
Acétate d'éthyle |
0 |
170 |
180 |
Tableau VII : Evolution de la teneur en composés volatiles, à 40°C
Temps (mois) |
0 |
1 |
3 |
Isobutylène |
12 |
8 |
12 |
Cylcohexane |
43 |
17 |
14 |
Acétate d'éthyle |
0 |
210 |
190 |
Acétone |
0 |
0 |
5 |
Terbutanol |
0 |
0 |
6 |
[0087] Pour la majorité des composés, les valeurs détectées sont de l'ordre du ppb et proches
de la limite de détection de la méthode (5 ppb); les différences entre les échéances
ne sont pas significatives. Il s'agit de produits de dégradation des polymères, identifiés
dans l'étude des extractibles et de solvants des polymères utilisés lors de la production
des poches. Seule l'évolution de la teneur en acétate d'éthyle est significative.
Alors que ce solvant n'est pas détecté initialement, il est libéré après 1 mois de
stockage, à des concentrations qui restent faibles.
[0088] Les tableaux VIII et IX ci-dessous fournissent l'évolution de la teneur en composés
volatiles détectés dans des poches remplies d'IgNG 5%, après stockage pendant trois
mois, à 25°C et à 40°C respectivement. Les valeurs sont exprimées en ppb.
Tableau VIII : Evolution de la teneur en composés semi-volatiles, à 25°C
Temps (mois) |
0 |
1 |
3 |
2,4-di-ter-Butylphenol |
25 |
240 |
200 |
Tableau IX : Evolution de la teneur en composés semi-volatiles, à 40°C
Temps (mois) |
0 |
1 |
3 |
2,4-di-ter-Butylphenol, |
25 |
130 |
110 |
Benzyl alcohol, |
0 |
0 |
11 |
Ethylhexanoic acid, |
0 |
14 |
15 |
Unknown, |
0 |
0 |
18 |
Bislactone, |
0 |
44 |
110 |
Terbutyl-oxaspirodecadienedione, |
0 |
20 |
40 |
(ter-butyl-hydroxyphenyl) propionic acid, |
0 |
19 |
34 |
[0089] Là aussi, pour la majorité des composés détectés, les valeurs ne sont pas significatives
et proches de la limite de détection (10 ppb). Deux composés ont des teneurs significatives
après un mois de stockage: le 2,4-di-terbutylphénol (CAS 96-76-4), un produit de dégradation
des antioxydants, très couramment retrouvé dans les poches plastiques. Il est irritant
mais pas connus pour être cancérigène. Le bislactone (CAS 6607-34-7) est un relargable
pour lequel on ne dispose pas de données de toxicité. Le terbutylphénol avait été
identifié dans les extractibles alors que le bislactone, n'apparait toujours qu'après
une longue exposition.
[0090] En ce qui concerne les composés non-volatiles par PTV-GC/MS et LC/UV (antioxydants),
les 5 antioxydants identifiés dans l'étude des extractibles ont été recherchés. Leur
présence au-delà de limite de détection n'a pas été mise en évidence.
Conclusion
[0091] Les résultats de l'étude de stabilité montrent qu'IgNG n'est pas déstabilisée dans
les poches Inerta 101 après 3 mois à 25°C et 40°C, comparativement à un stockage en
flacon en verre.
[0092] L'étude des relargables montre la bonne inertie chimique de la poche Inerta 101.
Seuls, un solvant des polymères, l'acétate d'éthyle et un produit de dégradation d'un
antioxydant classiquement retrouvé dans les poches plastiques, le terbutylphénol,
ont été détectés à des teneurs très faibles (de l'ordre du ppb).
[0093] L'utilisation de la surpoche en aluminium est efficace pour bloquer la diffusion
de l'eau à travers la membrane.
TABLEAU II
Analyses |
Critères d'acceptation |
Tave |
Tape |
T0 |
1 mois |
2 mois |
3 mois |
4 mois |
6 mois |
Aspect de la solution: degré d'opalesence |
limpide |
limpide |
limpide |
limpide |
limpide |
limpide |
limpide |
limpide |
limpide |
Aspect de la solution couleur |
pratiquement incolore, jaune (J, JB ≥ JV3) |
JB3 |
JB3 |
JB3 |
JB3 |
JB3 |
JB3 |
JB3 |
JB3 |
Présence d'eau entre poche et surpoche |
NA |
NA |
NA |
absence |
absence |
absence |
absence |
présence de quelques gouttes |
absence |
pH |
6,7-7,3 |
7,0 |
6,9 |
7,0 |
7,0 |
6,9 |
7,0 |
6,9 |
6,9 |
Osmolalité |
200-300 mosmol/kg |
218 |
220 |
221 |
219 |
219 |
220 |
219 |
222 |
Protéines totales |
190-210 g/l |
201 |
202 |
204 |
204 |
205 |
204 |
204 |
201 |
Sodium |
114 -126 mmol/l |
116 |
119 |
119 |
122 |
120 |
120 |
118 |
121 |
Produits de dégradation |
≤ 5% |
<5 |
<5 |
<5 |
<5 |
<5 |
<5 |
<5 |
<5 |
Caprylate de sodium |
12,80-16,80 mg/g prot. |
15,30 |
14,62 |
14,20 |
15,17 |
14,76 |
15,19 |
14,84 |
15,03 |
Volume extractible |
≥ 50 ml |
NA |
NA |
51 |
NA |
NA |
51 |
NA |
51 |
Polymères et agrégats |
≤ 5% |
4 |
4 |
4 |
4 |
4 |
4 |
4 |
4 |
Aluminium |
≤ 200 µg/l |
NA |
NA |
<10 |
<10 |
<10 |
<10 |
<10 |
<10 |
Activateur de prékallikréine |
≤ 35 VI/ml |
<1 |
<1 |
<1 |
<1 |
<1 |
<1 |
<1 |
<1 |
Stérilité |
stérile |
NA |
NA |
stérile |
NA |
NA |
NA |
NA |
stérile |
Poids poche de référence |
NA |
NA |
NA |
72,0 |
72,1 |
72,0 |
72,0 |
72,0 |
72,0 |
TABLEAU III
Analyses |
Critères d'acceptation |
Tave |
Tape |
T0 |
1 mois |
2 mois |
3 mois |
4 mois |
6 mois |
Aspect de la solution : degré d'opalesence |
limpide |
limpide |
limpide |
limpide |
limpide |
limpide |
limpide |
limpide |
limpide |
Aspect de la solution : couleur |
pratiquement incolore, jaune (J, JB ≥ N3) |
JB3 |
JB3 |
JB3 |
JB3 |
JB3 |
JB3 |
JB3 |
JB3 |
Présence d'eau entre poche et surpoche |
NA |
NA |
NA |
absence |
absence |
absence |
absence |
présence de quelques gouttes |
absence |
pH |
6.7-7,3 |
7,0 |
7,0 |
7,0 |
6,9 |
6,9 |
6,9 |
6,8 |
6,8 |
Osmolalité |
200 - 300 mosmol/kg |
218 |
221 |
220 |
220 |
219 |
222 |
220 |
222 |
Protéines totales |
190-210 g/l |
201 |
201 |
202 |
204 |
204 |
200 |
201 |
202 |
Sodium |
114-126 mmol/l |
116 |
118 |
117 |
118 |
118 |
120 |
120 |
120 |
Produits de dégradation |
≤ 5% |
<5 |
<5 |
<5 |
<5 |
<5 |
<5 |
<5 |
<5 |
Caprylate de sodium |
12,80 - 16,80 mg/g prot. |
15,30 |
16,57 |
14,78 |
14,78 |
14,73 |
15,76 |
13,95 |
15,18 |
Volume extractible |
≥ 100 ml |
NA |
NA |
102 |
104 |
102 |
102 |
100 |
100 |
Polymères et agrégats |
≤5% |
4 |
4 |
4 |
45 |
5 |
5 |
5 |
5 |
Aluminium |
≤200 µg/l |
NA |
NA |
<10 |
<10 |
<10 |
<10 |
<10 |
<10 |
Activateur de prékallikréine |
≤ 35 UI/ml |
<1 |
<1 |
<1 |
<1 |
<1 |
<1 |
<1 |
<1 |
Stérilité |
stérile |
NA |
NA |
stérile |
NA |
NA |
NA |
NA |
NR(1) |
Poids poche de référence |
NA |
NA |
NA |
NR(2) |
NR(2) |
NR(2) |
NR(2) |
NR(2) |
NR(2) |
TABLEAU IV
POCHES |
Analyses |
Spécifications (Normes internes) |
T0 |
T1 |
T3 |
Aspect de la solution |
- |
RAS |
Particules blanchâtres* |
RAS |
pH |
4,6-5,0 |
4,7 |
4,8 |
4,7 |
Osmolalité, mosm/kg |
270-330 |
310 |
311 |
311 |
Protéines totales, g/l |
45-55 |
51 |
51 |
50 |
HPSEC |
|
|
|
|
% Polymères |
≤ 1,00 |
<LOD** |
<LOD** |
<LOD** |
% Dimères |
≤8,0 |
6,25 |
6,37 |
5,34 |
% Monomères |
≥ 90,0 |
93,46 |
93.26 |
94,22 |
% Fragments |
≤ 0,70 |
0,29 |
0,37 |
0,44 |
Anti-Hbs |
≥ 0,03 UI/ml |
4,33 |
4,10 |
3,92 |
AAC |
≤ 50% |
40% |
40% |
38% |
Dosage du tween 80 |
20,0-50,0 mg/l |
|
|
|
FLACONS EN VERRE |
Analyses |
Spécifications (Normes internes) |
T0 |
T1 |
T3 |
Aspect de la solution |
- |
RAS |
RAS |
RAS |
pH |
4,6-5,0 |
4,7 |
4.7 |
4,6 |
Osmolalité, mosm/kg |
270-330 |
310 |
308 |
308 |
Protéines totales, g/l |
45-55 |
50 |
50 |
49 |
HPSEC |
|
|
|
|
% Polymères |
≤1,00 |
< LOD** |
<LOD** |
<LOD** |
% Dimères |
≤8,0 |
6,41 |
6,45 |
6,06 |
% Monomères |
≥ 90,0 |
93,32 |
93,20 |
93,51 |
% Fragments |
≤ 0,70 |
0,27 |
0,34 |
0,43 |
Anti-Hbs |
≥0,03 UI/ml |
4,47 |
4,24 |
3,85 |
AAC |
≤ 50% |
42% |
56% |
39% |
Dosage du tween 80 |
20,0-50,0 mg/l |
|
|
|
* Contamination microbienne probable au cours du stockage de l'échantillon avant analyse
** LOD=0,0,5% |
TABLEAU V
POCHES |
Analyses |
Spécifications (Nornmes internes) |
T0 |
T1 |
T3 |
Aspect de la solution |
- |
RAS |
RAS |
RAS |
pH |
4,6-5,0 |
4,7 |
4,7 |
4,7 |
Osmolalité, mosm/kg |
270-330 |
310 |
309 |
311 |
Protéines totales, g/l |
45-55 |
51 |
50 |
49 |
HPSEC |
|
|
|
|
% Polymères |
≤ 1,00 |
< LOD** |
0,07 |
0,21 |
% Dimères |
≤8,0 |
6,25 |
5,31 |
5,32 |
% Monomères |
≥ 90,0 |
93,46 |
93,74 |
92,63 |
% Fragments |
≤ 0,70 |
0,29 |
0,89 |
1,84 |
Anti-Hbs |
≥ 0,03 UI/ml |
4,33 |
3,60 |
2,78 |
AAC |
≤ 50% |
40% |
42% |
36% |
Dosage du tween 80 |
20,0-50,0 mg/l |
|
|
|
FLACONS EN VERRE |
Analyses |
Spécifications (Normes internes) |
T0 |
T1 |
T3 |
Aspect de la solution |
- |
RAS |
RAS |
Particules noirâtres* |
pH |
4,6-5,0 |
4,7 |
4,7 |
4,7 |
Osmolalité, mosm/kg |
270-330 |
310 |
311 |
311 |
Protéines totales, g/l |
45-55 |
50 |
50 |
50 |
HPSEC |
|
|
|
|
% Polymères |
≤ 1,00 |
<LOD** |
0,08 |
0,29 |
% Dimères |
≤8,0 |
6,41 |
5,89 |
5,82 |
% Monomères |
≥90,0 |
93,32 |
93,17 |
92,09 |
% Fragments |
≤0,70 |
0,27 |
0,86 |
1.79 |
Anti-Hbs |
≥ 0,03 UI/ml |
4,47 |
3,41 |
2,76 |
AAC |
≤ 50% |
42% |
53% |
38% |
Dosage du tween 80 |
20,0-50,0 mg/l |
|
|
|
*Contamination microbienne probable au cours du stockage de l'échantillon avant analyse
**LOD=0,05% |