[0001] L'invention se rapporte à une structure diélectrique destinée à un fil ou un câble
électrique. Généralement, les câbles ou fils électriques sont entourés d'une structure
diélectrique permettant de les isoler électriquement de tous les éléments extérieurs.
Afin de préserver lesdits câbles ou fils électriques de toutes sollicitations mécaniques
externes et accidentelles, pouvant conduire à leur endommagement par compression ou
écrasement, ces structures diélectriques sont dimensionnées de manière à présenter
une bonne résistance mécanique. Ainsi, ces structures diélectriques absorbent, partiellement
ou totalement, les efforts occasionnés lors de ces sollicitations intempestives, en
se déformant plus ou moins.
[0002] Les structures diélectriques existantes présentant une aptitude acceptable à la compression
sont constituées par les structures de type « marguerite ». En se référant à la figure
1a, ces structures 1 présentent un corps cylindrique creux interne 2, et un corps
cylindrique creux externe 3, lesdits corps 2,3 étant concentriques et étant reliés
entre eux par des parois radiales 4a, régulièrement espacées dans l'espace annulaire
séparant lesdits corps creux 2,3. Ces parois sont planes, et délimitent une pluralité
de compartiments 5. Comme l'illustre la figure 1d, ces structures ont tendance à fortement
se déformer, au delà d'une sollicitation externe seuil, de type compression, préservant
de justesse l'intégrité du corps interne 2, et donc celle du fil ou du câble électrique
logé à l'intérieur dudit corps 2. Outre le fait d'assurer un niveau de résistance
tout juste correcte, sans marge de sécurité, ces structures « marguerite » ont l'inconvénient
supplémentaire de présenter, de façon récurrente, des défauts de fabrication, inhérents
au procédé d'extrusion qui les met en oeuvre. En effet, comme le montrent les figures
1b et 1c, les parois 4c peuvent ne pas être parfaitement radiales, ou lesdites parois
4b peuvent présenter des gradients de concentration de matière, ces deux approximations
de fabrication pouvant se révéler rédhibitoires vis-à-vis de la bonne tenue mécanique
recherchée, en accélérant le processus d'apparition d'une déformation significative.
D'autres structures diélectriques peuvent montrer des propriétés de résistance mécanique
intéressantes par rapport à une sollicitation de type compression. Il s'agit des structures
diélectriques en mousse. Seulement, l'utilisation du fréon comme gaz moussant n'est
plus autorisée aujourd'hui, et ces structures moussantes ne peuvent plus constituer
des solutions satisfaisantes au problème posé.
[0003] Les structures diélectriques selon l'invention, présentent une géométrie particulière
leur conférant une excellente aptitude à la résistance mécanique, vis-à-vis notamment
d'un écrasement, qui pourrait, par exemple, être dû à une sollicitation externe de
type compression. De plus, ces structures peuvent être fabriquées facilement et rapidement,
et les quelques défauts qui pourraient survenir lors de leur fabrication, ne seraient
pas susceptibles de remettre en question la résistance mécanique desdites structures,
en raison de leur géométrie particulière pouvant tolérer quelques approximations de
fabrication.
[0004] L'invention a pour objet une structure diélectrique de fil ou de câble électrique,
présentant un corps cylindrique interne creux et un corps cylindrique externe creux,
lesdits corps étant concentriques et étant reliée l'un à l'autre par une pluralité
d'entretoises. La principale caractéristique d'une structure selon l'invention est
que chaque entretoise est constituée d'une première paroi incurvée et d'une deuxième
paroi incurvée dans l'autre sens, par rapport à un plan radial reliant les deux corps,
lesdites parois ayant au moins une zone d'intersection, et deux entretoises successives
étant au contact l'une de l'autre. L'objectif visé par cette géométrie spécifique
des entretoises occupant l'espace intercalaire situé entre les deux corps creux, est
de pouvoir annuler l'effet des efforts transmis dans la structure lors d'une compression
externe, de manière à ne provoquer qu'une déformation minime de ladite structure,
voire à préserver sa forme initiale. En effet, la forme particulière de chaque entretoise,
associée à leur agencement les unes par rapport aux autres, permet de mettre en relief
une série continue de parois positionnées en opposition géométrique deux à deux, annulant
ainsi les efforts transmis dans la structure lors d'une compression. Le choc, qui
a initialement une composante radiale, se transmet le long des parois de chaque entretoise
selon une direction sensiblement radiale, jusqu'à atteindre la zone d'intersection
des parois de chaque entretoise. Au niveau de chacune de ces zones d'intersection,
le choc possède alors deux composantes tangentielles et opposées, qui s'annulent mutuellement,
évitant audit choc de progresser vers le corps interne creux. Selon un mode de réalisation
préféré d'une structure diélectrique selon l'invention, ladite structure comprend
vingt et une entretoises identiques.
[0005] Selon un autre mode de réalisation préféré d'une structure selon l'invention, les
deux parois d'une même entretoise possèdent une seule zone d'intersection, permettant
de solidariser leur partie centrale. De cette manière, chaque entretoise est composée
de deux parois incurvées, la section de ladite entretoise ayant une forme sensiblement
en X. Le fait que la zone de d'intersection des deux parois, corresponde à une mise
au contact de leur partie centrale, ne signifie pas pour autant que ce contact a lieu
rigoureusement et précisément au niveau de leur centre géométrique. En effet, la partie
centrale de chaque paroi est considérée comme étendue suivant une direction radiale
de la structure, et la zone d'intersection peut être réalisée au niveau d'une sous
partie excentrée de cette partie centrale, selon un axe radial. De cette manière,
suivant les configurations rencontrées, cette zone d'intersection peut se retrouver,
soit plus proche du corps interne, soit plus proche du corps externe, soit équidistante
desdits corps.
[0006] Avantageusement, deux entretoises successives sont au contact l'une de l'autre, la
première entretoise possédant une paroi qui est au contact d'une paroi de la deuxième
entretoise, ledit contact étant réalisé au niveau des deux extrémités de chaque paroi.
Cette configuration peut se résumer à une mise au contact de deux objets ayant chacun
une section en forme de X identique, cette mise au contact se répercutant en continu
autour de l'espace intercalaire séparant les deux corps creux. Le fait que toutes
les entretoises se touchent deux à deux et de proche en proche, constitue la version
la plus optimisée d'une structure diélectrique selon l'invention, pour résister à
une compression, puisque toutes les entretoises coopèrent entre elles pour annuler
la composante générale des efforts transmis. Il est à préciser que la notion d'extrémités
pour les parois, sont à considérer par rapport à un axe radial de la structure.
[0007] De façon préférentielle, l'espace ménagé entre deux entretoises successives à la
forme d'un losange, dont les deux sommets reliés par un axe tangentiel sont arrondis.
Pour être plus précis, chaque entretoise a une section en forme de X, et la mise au
contact de deux entretoises situées à la même hauteur, permet de mettre en relief
un interstice « inter entretoises » en forme de losange. Les deux sommets arrondis
proviennent de la forme incurvée des parois des entretoises. Le fait de supprimer
deux sommets anguleux du losange, permet de faire disparaitre deux zones de rupture,
susceptibles de favoriser l'écrasement de la structure dans le cas d'une compression.
[0008] De façon avantageuse, chaque losange est allongé selon une direction radiale de la
structure.
[0009] Selon un mode de réalisation préféré d'une structure diélectrique selon l'invention,
le rapport de la largeur du losange sur sa longueur est compris entre 0,3 et 0,7.
La longueur du losange est sa dimension prise selon un axe radial de la structure,
et sa largeur est sa dimension prise selon un axe tangentiel de ladite structure.
[0010] Selon un autre mode de réalisation préféré d'une structure diélectrique selon l'invention,
les deux parois d'une même entretoise possèdent deux zones d'intersection, permettant
de solidariser leurs extrémités.
[0011] De façon préférentielle, la section de chaque entretoise laisse apparaitre un évidement
central, ayant la forme d'un losange.
[0012] Avantageusement, les deux sommets du losange reliés par un axe tangentiel à la structure,
sont arrondis. Pour cette configuration, l'évidement central a sensiblement une forme
oblongue, élargie au niveau de sa partie centrale. Le fait de préciser que les sommets
sont arrondis signifie que lesdits sommets ne sont pas anguleux, et ne présentent
donc pas une arête susceptible de constituer une ligne de rupture lors d'une compression.
[0013] Avantageusement, la structure diélectrique est réalisée en une seule pièce, par extrusion.
[0014] Les structures diélectriques pour câbles ou fils électriques selon l'invention, présentent
l'avantage de posséder des propriétés de résistance mécanique à la compression largement
augmentées par rapport aux structures déjà existantes, par une simple modification
géométrique, ne nécessitant aucune technique de fabrication complexe, ni ajout de
pièces de renforcement. De plus, cette modification permet de préserver les contours
généraux de la structure, permettant à celle-ci de remplacer les structures déjà existantes,
sans y apporter d'aménagement ou de réajustement de montage.
[0015] On donne ci-après, une description détaillée d'un mode de réalisation préféré d'une
structure diélectrique selon l'invention, en se référant aux figures 1 à 3.
- La figure 1a, déjà décrite, est une vue en coupe axiale transversale d'un premier
mode de réalisation d'une structure diélectrique de l'état de la technique,
- La figure 1b, déjà décrite, est une vue en coupe axiale transversale d'un deuxième
mode de réalisation d'une structure diélectrique de l'état de la technique,
- La figure 1c, déjà décrite, est une vue en coupe axiale transversale d'un troisième
mode de réalisation d'une structure diélectrique de l'état de la technique,
- La figure 1d, déjà décrite, est une vue axiale transversale de l'un des trois modes
de réalisation préféré d'une structure selon l'invention, après avoir subi une compression
externe,
- La figure 2a est une vue en coupe axiale transversale d'un mode de réalisation préféré
d'une structure diélectrique selon l'invention,
- La figure 2b est une vue en perspective de la structure de la figure 2a,
- La figure 3 est un diagramme comparatif, permettant de déterminer à partir de quel
niveau de compression, une structure diélectrique selon l'état de la technique et
une structure diélectrique selon l'invention se déforment.
[0016] En se référant à la figure 2a, une structure 10 diélectrique selon l'invention, présente
un corps cylindrique creux interne 2 et un corps cylindrique creux externe 3, reliés
entre eux par une pluralité d'entretoises 14 identiques. Chaque entretoise 14 est
constituée d'une première paroi incurvée 15, et d'une deuxième paroi incurvée 16 dans
l'autre sens par rapport à un plan radiale reliant les deux corps 2,3, et séparant
lesdites parois 15,16, ces parois 15,16 étant solidarisées l'une à l'autre sensiblement
au niveau de leur partie centrale. Cette zone 17 de contact entre les deux parois
15,16 d'une entretoise 14, peut ne pas être rigoureusement centrale, et peut varier
autour de cette position centrale avec une certaine tolérance. L'essentiel pour cette
configuration, est que la section de chaque entretoise 14, dans un plan transversal
par rapport à un axe de révolution longitudinal de la structure diélectrique 10 selon
l'invention, a globalement la forme d'un X. Chaque paroi 15,16 d'une entretoise 14
présente une première extrémité 18 au contact du corps cylindrique ceux interne 2,
et une deuxième extrémité 19 au contact du corps cylindrique creux externe 3. Les
entretoises 14 sont arrangées entre elles autour de l'espace annulaire laissé vacant
entre les deux corps creux 2,3 de la structure 10, de manière à ce que deux entretoises
14 successives soient au contact l'une de l'autre. Autrement dit, une paroi 15 d'une
première entretoise 14 et une paroi 16 d'une deuxième entretoise contiguë 14, se retrouvent
au contact l'une de l'autre au niveau de leurs deux extrémités 18,19, cette notion
d'extrémité étant à considérer par rapport à un axe radial de la structure 10. Ainsi,
une paroi 15 d'une première entretoise 14 et une paroi 16 d'une deuxième entretoise
14 avec laquelle elle se retrouve au contact, délimitent une ouverture 20 allongée
selon une direction radiale de la structure 10, et dont la partie centrale, située
à mi distance entre les deux corps cylindriques creux 2,3, est élargie avec un contour
arrondi. Les deux extrémités de cette ouverture 20, situées chacune au voisinage de
chacun desdits corps 2,3, sont délimitées par les deux parois 15,16 faisant entre
elles un angle aigu. De façon schématisée, chaque ouverture 20 ménagée entre deux
entretoises successives 14, a la forme d'un losange allongé, dont les deux sommets
reliés par un axe tangentiel à la structure 10 sont arrondis. Une structure diélectrique
10 selon l'invention, possède vingt et une entretoises 14 et est réalisée en une seule
pièce par extrusion. En effet, pour les besoins de la description de la géométrie
particulière d'une structure diélectrique 10 selon l'invention, cette structure 10
a été divisée en une pluralité d'entretoises 14 unitaires et identiques, mais en réalité,
selon un mode de réalisation préféré d'une structure 10 diélectrique selon l'invention,
cette structure 10 est constituée par un seul bloc, fabriqué en une seule opération
d'extrusion.
[0017] En se référant à la figure 3, la grandeur en ordonnée du diagramme est proportionnelle
à la déformation globale de la structure 1,10, tandis que l'abscisse correspond à
la pression imposée à ladite structure 1,10. On peut voir que la pression nécessaire
à déformer la structure 10 diélectrique selon l'invention, matérialisée par la courbe
en pointillés, est beaucoup plus grande que celle nécessaire à déformer la structure
1diélectrique de l'état de la technique, matérialisée par la courbe en trait plein.
En effet, il est aisé de constaté que la structure 1 « marguerite » se déforme à partir
d'une pression de 0.3, alors que la structure diélectrique 10 selon l'invention ne
commence à se déformer qu'au-delà d'une pression de 0.9, trois fois supérieure. Cela
tend à montrer qu'une structure diélectrique 10 selon l'invention est au moins trois
fois plus résistante à la compression, qu'une structure diélectrique 1 de type « marguerite
» de l'état de la technique.
1. Structure diélectrique (10) de fil ou de câble électrique, présentant un corps cylindrique
interne creux (2) et un corps cylindrique externe creux (3), lesdits corps (2,3) étant
concentriques et étant reliée l'un à l'autre par une pluralité d'entretoises (4a,4b,4c,14),
caractérisée en ce que chaque entretoise (14) est constituée d'une première paroi incurvée (15) et d'une
deuxième paroi incurvée (16) dans l'autre sens, par rapport à un plan radial reliant
les deux corps (2,3), lesdites parois (15,16) ayant au moins une zone (17) d'intersection,
et en ce que deux entretoises (14) successives sont au contact l'une de l'autre.
2. Structure selon la revendication 1, caractérisée en ce que les deux parois (15,16) d'une même entretoise (14) possèdent une seule zone d'intersection
(17), permettant de solidariser leur partie centrale.
3. Structure selon la revendication 1, caractérisée en ce que deux entretoises (14) successives sont au contact l'une de l'autre, la première entretoise
(14) possédant une paroi (15,16) qui est au contact d'une paroi (15,16) de la deuxième
entretoise (14), ledit contact étant réalisé au niveau des deux extrémités de chaque
paroi (15,16).
4. Structure selon la revendication 3, caractérisée en ce que l'espace (20) ménagé entre deux entretoises (14) successives a la forme d'un losange,
dont les deux sommets reliés par un axe tangentiel à la structure, sont arrondis.
5. Structure selon la revendication 4, caractérisée en ce que chaque losange (20) est allongé selon une direction radiale de la structure.
6. Structure selon la revendication 5, caractérisée en ce que le rapport de la largeur du losange sur sa longueur est compris entre 0,3 et 0,7.
7. Structure selon la revendication 1, caractérisé en ce que les deux parois (15,16) d'une même entretoise (14) possèdent deux zones d'intersection,
permettant de solidariser leurs extrémités (18,19).
8. Structure selon la revendication 7, caractérisée en ce que la section de chaque entretoise (14) laisse apparaitre un évidement central (20),
ayant la forme d'un losange.
9. Structure selon la revendication 8, caractérisé en ce que les deux sommets du losange, reliés par un axe tangentiel à la structure, sont arrondis.
10. Structure selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en ce qu'elle réalisée en une seule pièce, par extrusion.