Domaine technique
[0001] La présente invention concerne une pièce d'horlogerie comprenant un mécanisme de
sonnerie doté :
- d'un disque destiné à être entraîné en rotation par une source d'énergie autour d'un
axe z et dans un plan P, le disque étant muni sur au moins une de ses faces, d'au
moins un ergot en saillie, et
- d'au moins une lame comportant une portion d'encastrement située à une première extrémité
et une deuxième extrémité libre, la lame étant agencée pour coopérer avec les ergots
en étant contrainte parallèlement à l'axe z au niveau ou au voisinage de l'extrémité
libre.
Etat de la technique
[0002] Des pièces d'horlogerie comportant les caractéristiques ci-dessus sont connues de
l'état de la technique. Par exemple, des anciennes montres de poches à musique, notamment
réalisées par Piguet et Meylan présentent de tels agencements de disque et de lames
(voir l'ouvrage "Pendule neuchâteloise Louis XV" par Marco Faldelli, La Chaux-de-Fonds,
1991).
[0003] Le document
W02008/007161 divulgue également une montre munie d'un mécanisme de sonnerie, dans lequel des lames
sont actionnées dans la hauteur du mécanisme, c'est-à-dire parallèlement à l'axe z,
par la rotation d'un disque et grâce à la coopération d'ergots disposés sur le disque.
[0004] On constate néanmoins dans ce genre de dispositifs que la lame subit des contraintes
qui s'exercent dans plusieurs directions : selon l'axe z, bien sûr, mais également
parallèlement au plan P, du fait de la trajectoire décrite par les ergots. Ces contraintes
peuvent, dans certaines réalisations, induire une torsion au niveau de l'attache de
la lame. Ce phénomène est réduit dans le document précité, de par l'orientation relative
spécifique des lames par rapport au disque et à la trajectoire des ergots. Cependant,
dans d'autres configurations, on constate que, après le passage de l'ergot qui génère
une vibration sonore par le retour élastique de la lame en position de repos, on a
aussi des bruits parasites perturbant la qualité de la sonnerie. Ces perturbations
ne sont pas résolues par une simple augmentation de la section des lames.
[0005] La présente invention a pour but de résoudre les problèmes susmentionnés, notamment
en offrant la possibilité de disposer librement les lames par rapport au disque.
Divulgation de l'invention
[0006] De façon plus précise, l'invention concerne une pièce d'horlogerie telle que proposée
dans les revendications.
Brève description des dessins
[0007] D'autres détails de l'invention apparaîtront plus clairement à la lecture de la description
qui suit, faite en référence au dessin annexé, dans lequel :
- la figure 1 illustre schématiquement une pièce d'horlogerie selon l'invention, et
- les figures 2a et 2b montrent en vue de dessus et en coupe, un exemple de lame utilisée
selon l'invention.
Mode(s) de réalisation de l'invention
[0008] L'invention se rapporte à une pièce d'horlogerie comprenant un mécanisme de sonnerie.
Il peut aussi bien s'agir d'un mécanisme de réveil, d'une répétition ou d'une grande-sonnerie
que d'une montre musicale, c'est-à-dire munie d'un mécanisme de type boite à musique.
Ce mécanisme de sonnerie est doté d'un disque 10 destiné à être entraîné en rotation
par une source d'énergie autour d'un axe z et dans un plan P. Le disque 10 est muni
sur au moins une de ses faces, d'au moins un ergot 12 en saillie dont le rôle sera
précisé plus loin.
[0009] La source d'énergie est, typiquement, un barillet non représenté, de préférence dédié
au mécanisme musical. On pourra associer un mouvement horloger de type quelconque
à ce mécanisme. A titre d'exemple, le mouvement indique l'heure courante au moyen
d'aiguilles 16. Le mouvement peut intégrer le mécanisme de sonnerie ou ce dernier
peut être modulaire.
[0010] Le mécanisme de sonnerie comprend également au moins une lame 18 comportant une portion
d'encastrement 18a et une extrémité libre 18b. Par portion d'encastrement 18a, on
entend l'extrémité de la partie de la lame qui participe à la vibration. La portion
d'encastrement 18a jouxte une zone d'attache 18d qui, elle, est destinée à être liée
rigidement au bâti de la pièce d'horlogerie. La lame sera décrite en détails ci-après.
La lame 18 est agencée pour coopérer avec les ergots 12 en étant activée parallèlement
à l'axe z au niveau ou au voisinage de l'extrémité libre 18b, afin de bénéficier d'un
levier suffisant tout en ayant une déformation suffisante, à-même de générer une vibration
audible. On notera que, selon l'exemple illustré, la lame est activée essentiellement
selon une direction parallèle à l'axe z. De préférence, le mécanisme de sonnerie comprend
plusieurs lames 18, capables de produire des sons différents.
[0011] Ainsi, lorsque le mécanisme de sonnerie est enclenché, le disque 10 est mis en rotation
par la source d'énergie. Dans ce déplacement, les ergots 12 soulèvent la ou les lames
18 qui, en revenant soudainement à leur position de repos, vibrent en émettant un
son. Ainsi, en fonction de la longueur des lames 18 et de leurs dispositions respectives
en référence aux ergots 12, le mécanisme de sonnerie sonne une mélodie, un son ou
une succession de sons pouvant correspondre à une information horaire, comme dans
un mécanisme de type répétition. Le fonctionnement de ce genre de pièces étant de
type connu, il ne sera pas décrit plus en détails.
[0012] Selon un exemple particulier de l'invention présenté sur les figures 2a et 2b, la
lame 18 comporte au moins deux bras 18c distincts reliant l'extrémité libre 18b de
la lame 18 et la portion d'encastrement 18a. Les bras 18c peuvent être droits ou courbés.
De préférence, les extrémités des bras 18c reliées à la portion d'encastrement 18a
sont situées sensiblement dans un plan parallèle au plan P.
[0013] Dans une première variante, chaque bras 18c d'une lame 18 définit des directions
sécantes, le point d'intersection de ces directions étant situé au voisinage de l'extrémité
libre 18b. Les bras 18c définissent ainsi une forme triangulaire, dont l'intérieur
est ouvert. La pointe du triangle située au niveau de l'extrémité libre 18b peut être
tronquée.
[0014] En alternative, on pourrait aussi envisager que les bras 18c définissent des directions
parallèles. Les bras 18c sont, au niveau de l'extrémité libre 18b, réunis par une
portion supplémentaire, formant un U avec les bras 18c.
[0015] On peut encore prévoir que la lame présente une surface continue, dont l'intérieur
n'est pas ouvert. La lame n'a alors qu'un seul bras. La forme de la lame peut aussi
bien être triangulaire, trapézoïdale ou rectangulaire.
[0016] Au niveau ou au voisinage de l'extrémité libre 18b, la lame peut présenter une protubérance
24 faisant saillie, orientée du côté des ergots 12. Les protubérances 24 et les ergots
12 sont agencés pour coopérer ensemble pour émettre un son. La masse de la protubérance
peut être ajustée pour régler la fréquence du son produit par le timbre. On pourra
noter que, le terme horloger désignant cette protubérance est le terme "plomb".
[0017] Quelle que soit la forme de la lame, la zone d'attache 18d peut être, pour sa fixation,
traversée par une ouverture 20 permettant la fixation de la lame 18. Cette dernière
est typiquement fixée au bâti de la pièce d'horlogerie, par vissage de préférence.
On peut prévoir une deuxième ouverture 22, destinée à recevoir une deuxième vis ou
une goupille de positionnement, afin de déterminer avec précision le positionnement
des lames et d'éviter toute rotation de ces dernières. D'autres systèmes de fixation
sont possibles, par serrage au moyen d'une pièce supplémentaire, par exemple.
[0018] Le ou les bras 18c de la lame 18 peuvent être situés dans un plan parallèle au plan
P, dans le plan de la portion d'encastrement 18a. Le ou les bras 18c peuvent aussi
être orientés selon une direction oblique par rapport à la portion d'encastrement
18a, pour se rapprocher du disque 10 si celui-ci est disposé à un niveau différent
(c'est-à-dire supérieur ou inférieur) par rapport à la portion d'encastrement 18a.
[0019] De préférence, la lame 18 est venue d'une pièce, y compris la portion d'encastrement.
A titre d'exemples, la lame peut être réalisée en acier par des techniques de découpage,
d'étampage, d'électroérosion ou de fraisage, ou en verre métallique, par exemple à
base de zircone. Dans le cas d'une lame réalisée en verre métallique, on utilisera
de préférence une technique de moulage d'une préforme suivie d'un usinage de sa forme
définitive par électroérosion au fil, comme proposé dans la demande
CH02112/10 au nom de la demanderesse.
[0020] Dans toutes ces configurations, la lame 18 présente, au niveau de sa portion d'encastrement
18a, une largeur supérieure à son épaisseur, la largeur étant la dimension orthogonale
à l'axe longitudinal de la lame, située dans le plan P, et l'épaisseur étant la dimension
orthogonale au plan P. La lame 18 présente ainsi une rigidité accrue, limitant les
déformations en dehors de l'axe z lors de son actionnement par le ou les ergots 12
du disque, tout en conservant une bonne qualité du son produit. Les vibrations parasites
observées avec les mécanismes de l'état de la technique sont considérablement réduites,
voire supprimées.
[0021] Dans le cas d'un mécanisme de sonnerie capable de jouer plusieurs notes, au moyen
d'une pluralité de lames, chaque lame 18 est de préférence indépendante l'une de l'autre
et comprend sa propre zone d'attache 18d. Les portions d'encastrement 18a sont disposées
autour de l'axe z sur le bâti de la pièce d'horlogerie, globalement concentriquement
à cet axe. En variante, on peut regrouper plusieurs lames sur une zone d'attache 18d
commune. Toutefois, selon la définition donnée ci-dessus, chaque lame comporte une
portion d'encastrement 18a distincte. Dans ce cas, plusieurs lames peuvent être venues
d'une pièce avec la zone d'attache.
[0022] Les lames 18 sont de préférence orientées selon des directions essentiellement radiales
en référence à cet axe, de manière à ce que les extrémités libres soient situées au-dessus
du disque.
[0023] De manière avantageuse, l'actionnement des ergots 12 se fait ainsi selon une direction
essentiellement orthogonale à la lame 18. Ceci est également rendu possible par la
géométrie des lames 18. En outre, l'individualisation des lames 18 est intéressante
en termes de design, mais également en termes de réglage et de service après-vente.
On notera que l'orientation orthogonale en référence à la lame, de l'actionnement
des ergots, est également préférable pour une pièce d'horlogerie qui n'aurait qu'une
lame.
[0024] Par ailleurs, on relèvera que les ergots 12 peuvent être réalisés par des procédés
de dépôts de couches, par exemple par croissance de nickel. De telles méthodes permettent
de réaliser des ergots 12 de formes spéciales, afin de diminuer l'usure et d'améliorer
la précision du contact entre les ergots 12 et les lames 18, ainsi que la précision
de positionnement des ergots les uns par rapport aux autres. Par exemple, on peut
réaliser des ergots de forme cylindrique, éventuellement tronquée dans la section
par un méplat, sur un ou deux côtés. Le disque 10 et les ergots 12 sont avantageusement
réalisés de manière monolithique, en nickel.
[0025] Afin d'éviter tout blocage ou à-coup dans l'actionnement des lames 18, on peut prévoir
que soit les ergots 12, soit les portions des bras 18c destinées à coopérer avec les
ergots, soit les deux, présentent une zone biseautée, améliorant le glissement relatif
des ergots 12 sur les bras 18c.
[0026] Ainsi est proposée une nouvelle conformation de lames 18 pour mécanisme de sonnerie,
permettant d'améliorer le comportement mécanique de la lame 18 par rapport aux contraintes
subies et permettant de disposer plus librement les lames par rapport au disque.
[0027] La description ci-dessus a été donnée à titre d'illustration non limitative de l'invention
et l'homme du métier pourra envisager diverses variantes, sans toutefois sortir du
cadre de l'invention tel que délimité par les revendications.
1. Pièce d'horlogerie comprenant un mécanisme de sonnerie doté
- d'un disque (10) destiné à être entraîné en rotation par une source d'énergie autour
d'un axe z et dans un plan P, le disque (10) étant muni sur au moins une de ses faces,
d'au moins un ergot (12) en saillie,
- d'au moins une lame (18) comportant une portion d'encastrement (18a) et une extrémité
libre (18b), la lame (18) étant agencée pour coopérer avec le ou les ergots (12) en
étant contrainte parallèlement à l'axe z dans une zone voisine de l'extrémité libre
(18b),
caractérisée en ce que la lame (18) présente, au niveau de sa portion d'encastrement (18a), une largeur
supérieure à son épaisseur, la largeur étant la dimension orthogonale à l'axe longitudinal
de la lame, située dans le plan P, et l'épaisseur étant la dimension orthogonale au
plan P.
2. Pièce d'horlogerie selon la revendication 1, caractérisée en ce que ladite au moins une lame est agencée de manière à ce que l'actionnement dudit au
moins un ergot (12) s'exerce selon une direction essentiellement orthogonale à la
lame (18).
3. Pièce d'horlogerie selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisée en ce que la lame présente au moins deux bras (18c) distincts reliant l'extrémité libre (18b)
de la lame (18) et la portion d'encastrement (18a), les extrémités des bras (18c)
reliées à la portion d'encastrement (18a) sont situées sensiblement dans un plan parallèle
au plan P.
4. Pièce d'horlogerie selon la revendication 3, caractérisée en ce que les bras (18c) définissent des directions sécantes, le point d'intersection de ces
directions étant situé au voisinage de l'extrémité libre (18b).
5. Pièce d'horlogerie selon la revendication 3, caractérisée en ce que les bras (18c) définissent des directions parallèles.
6. Pièce d'horlogerie selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que la lame comporte également une zone d'attache (18d) traversée par au moins une ouverture
permettant la fixation de la lame (18).
7. Pièce d'horlogerie selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que la lame (18) est située dans un plan parallèle au plan P.
8. Pièce d'horlogerie selon l'une des revendications 1 à 7, caractérisée en ce que la lame est située dans un plan oblique par rapport au plan P.
9. Pièce d'horlogerie selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que la lame est venue d'une pièce, y compris la zone d'attache (18d).
10. Pièce d'horlogerie selon l'une des revendications précédentes, comprenant une pluralité
de lames (18), chaque lame (18) étant indépendante l'une de l'autre et comprenant
sa propre zone d'attache (18d).
11. Pièce d'horlogerie selon l'une des revendications 1 à 9, comprenant une pluralité
de lames (18), plusieurs lames partageant une portion d'attache (18d) commune.
12. Pièce d'horlogerie selon l'une des revendications 10 et 11, caractérisée en ce que les portions d'encastrement des lames (18) sont disposées sensiblement concentriquement
à l'axe z et en ce que les lames sont orientées selon des directions essentiellement radiales en référence
à cet axe.
13. Pièce d'horlogerie selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que les ergots (12) sont en nickel déposé sur le disque.
14. Pièce d'horlogerie selon la revendication 13, caractérisée en ce que le disque (10) et les ergots (12) sont réalisés de manière monolithique, en nickel.
15. Pièce d'horlogerie selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que, soit les ergots, soit les portions des bras (18c) destinées à coopérer avec les
ergots, soit les deux, présentent une zone biseautée.
16. Pièce d'horlogerie selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que ladite au moins une lame (18) est réalisée en verre métallique.