Introduction
[0001] La présente invention concerne un procédé d'émission d'un signal de référence de
temps par une horloge atomique ainsi qu'une horloge atomique en tant que telle utilisant
un tel procédé.
Etat de l'Art
[0002] Les horloges atomiques miniatures (volume d'un cm
3 ou inférieur), à basse consommation électrique (inférieure au Watt) et qui permettent
des applications portables sont des dispositifs rendus possibles par la combinaison
des principes physiques CPT (piégeage cohérent de population) ou Raman avec une architecture
d'horloge atomique basée sur une cellule d'absorption à gaz. Ces deux principes physiques
ne nécessitent pas de cavité microonde pour interroger les atomes de référence (typiquement
Rubidium ou Césium) et éliminent ainsi la contrainte de volume associée aux horloges
atomiques traditionnelles de type cellule. La partie physique de l'horloge, qui est
constituée de la source lumineuse, des éléments optiques, de la cellule à gaz, du
photodétecteur et de toutes les fonctions telles que chauffage et génération de champ
magnétique, va faire l'objet des considérations qui suivent. L'implémentation de technologies
telles que les lasers de type semi-conducteur à émission de surface et cavité verticale
(vertical cavity surface-emitting laser, VCSEL), les techniques de microfabrication
pour les cellules à gaz et d'encapsulation sous vide ont permis de réduire massivement
le volume et la consommation électrique de ces horloges atomiques. Les lasers VCSEL
offrent la possibilité de combiner la fonction de pompage optique et l'interrogation
microonde des atomes de référence. Ce type de laser offre les avantages suivants :
modulation du courant d'injection possible jusqu'à plusieurs gigahertz, basse consommation,
longueur d'onde compatible avec les atomes standards de référence (Rubidium ou Césium),
excellente durée de vie, fonctionnement à haute température, bas coût et puissance
optique idéalement adaptée. Les technologies de microstructuration du silicium couplées
aux procédés de collage/soudage d'un substrat en verre (typiquement pyrex ou quartz)
sur un substrat en silicium permettent de réaliser des cellules à gaz de dimensions
beaucoup plus petites que ce qu'il est possible de réaliser avec la technique traditionnelle
de soufflage et formage de tube en verre. La réduction des dimensions de la cellule
à gaz est également accompagnée par une diminution de la consommation nécessaire pour
chauffer la cellule à gaz.
[0003] Différents arrangements de la partie physique d'une telle horloge ont été réalisés.
La majorité des arrangements sont basés sur un passage unique du faisceau laser au
travers de la cellule (voir
S. Knappe, MEMS atomic docks, Book chapter in Comprehensive Microsystems, vol. 3,
p. 571 (2008), Ed. Elsevier), d'autres tirent profit de cellules à gaz comportant des miroirs à l'intérieur de
la cellule ou encore permettant un double passage du faisceau laser au travers de
la cellule (voir documents
US7064835 et
EP0550240). Les arrangements avec double passage de la lumière au travers de la cellule ont
l'avantage de doubler la longueur optique effective de la cellule et donc d'améliorer
les performances de l'horloge atomique (en termes de consommation électrique et/ou
de stabilité de fréquence). Néanmoins, ces arrangements double passage n'ont pas été
implémentés pour des raisons d'instabilité du dispositif et en particulier à cause
de perturbations du laser provoquées par la lumière rétro-réfléchie par les miroirs
sur le laser.
[0004] Les documents
US7064835 (Symmetricom),
US5340986 (Wong) et
US2009/128820 (Seiko, fig. 6) décrivent l'utilisation d'un élément séparateur afin de diriger le
faisceau réfléchi vers le photodétecteur. La lumière émise par le laser est polarisée
linéairement, convertie en polarisation circulaire par une lame quart-d'onde avant
passage dans la cellule, réflexion sur le miroir, deuxième passage dans la cellule,
et détection sur un photodétecteur.
[0005] Les configurations décrites ci-dessus présentent des inconvénients pour réaliser
un oscillateur CPT. En effet, un détecteur peut être placé avant le passage de la
lumière dans la cellule et un autre après le double passage dans la cellule, mais
aucun photodétecteur ne peut être positionné après un seul passage de la lumière dans
la cellule. Ce détecteur additionnel permet d'obtenir un signal supplémentaire à celui
du détecteur placé après le double passage. Ce signal supplémentaire est utile pour
mesurer et contrôler des paramètres de l'horloge tels que la température de la cellule
ou la fréquence de la source laser par exemple. De plus, les configurations décrites
ci-dessus sont peu applicables dans une configuration d'un oscillateur Raman du fait
que l'asservissement de la fréquence de la source laser est effectué par le même détecteur
assurant la détection du faisceau laser de retour de la cellule.
[0006] Toutefois, les horloges atomiques existantes restent insuffisantes et l'invention
cherche une solution pour une horloge atomique qui représente un meilleur compromis
entre la précision et la consommation.
Brève description de l'invention
[0007] A cet effet, l'invention repose sur une solution d'émission d'un signal de référence
de temps par une horloge atomique, comprenant notamment un procédé d'allumage de l'horloge
atomique comprenant les étapes suivantes :
- une première phase de recherche du courant d'injection optimal du laser en boucle
ouverte de l'horloge atomique,
- une seconde phase d'allumage de l'horloge comprenant la mise en boucle fermée de l'horloge
par le retour du signal microonde reçu en sortie de la cellule pour le contrôle du
courant d'injection du laser.
[0008] L'invention est plus précisément définie par les revendications.
Brève description des figures
[0009] Ces objets, caractéristiques et avantages de la présente invention seront exposés
en détail dans la description suivante de modes de réalisation particuliers faits
à titre non-limitatif en relation avec les figures jointes parmi lesquelles :
La figure 1 représente un schéma de principe d'une horloge atomique selon un mode
de réalisation de l'invention.
La figure 2 représente un schéma fonctionnel de l'horloge atomique selon un mode de
réalisation de l'invention.
La figure 3 représente un schéma électrique équivalent d'un système de détection optoélectronique
selon un mode de réalisation de la présente invention.
La figure 4 représente un schéma électrique équivalent d'un détecteur optoélectronique
selon un autre mode de réalisation de la présente invention.
La figure 5 représente schématiquement les courbes de gain g en fonction de la fréquence
ω, les deux axes étant logarithmiques, pour un amplificateur à transimpédance classique
(trait plein), un amplificateur à transimpédance doté d'un élément permettant d'augmenter
la bande passante (« inductor peaking » ou « high frequency gain boosting », traitillé),
et un système de détection selon l'invention (pointillé).
La figure 6 représente le spectre d'absorption d'un gaz en fonction du balayage en
courant d'injection laser avec l'horloge atomique en boucle ouverte.
La figure 7 représente un premier mode de réalisation d'une horloge atomique à double
passage.
La figure 8 représente un second mode de réalisation d'une horloge atomique à double
passage.
La figure 9 représente un troisième mode de réalisation d'une horloge atomique à double
passage.
La figure 10 représente une vue schématique éclatée d'une horloge atomique basée sur
le second mode de réalisation à double passage et une géométrie à angle droit.
La figure 11 représente une vue schématique éclatée d'une horloge atomique basée sur
le second mode de réalisation à double passage et une géométrie droite.
La figure 12 représente une vue schématique d'une horloge atomique basée sur le premier
mode de réalisation à double passage.
La figure 13 représente une vue schématique d'une horloge atomique basée sur le premier
mode de réalisation à double passage avec géométrie à angle droit.
La figure 14 représente une vue schématique d'une horloge atomique basée sur le troisième
mode de réalisation à double passage.
[0010] La solution retenue repose sur l'utilisation d'un oscillateur atomique basé sur l'effet
Raman, qui repose sur l'irradiation d'atomes de référence à une fréquence optique
de résonance qui induit l'émission de photons avec une fréquence optique décalée de
la fréquence hyperfine de l'atome de référence. La combinaison des deux signaux résultants
permet d'obtenir un battement détectable, dont la fréquence du signal sert de base
de temps à l'horloge.
[0011] La figure 1 illustre schématiquement la partie optique d'une horloge atomique à effet
Raman selon un mode de réalisation de l'invention. Elle comprend une diode laser 1,
qui peut être à basse consommation et de type VCSEL, qui émet un faisceau polarisé
linéairement 11, une lame quart d'onde 2 qui polarise la lumière provenant du laser
selon un faisceau incident de polarisation circulaire 12. Ce faisceau 12 traverse
une cellule 3 comprenant des atomes choisis, comme du Césium ou du Rubidium avec un
gaz tampon, placée de manière optionnelle dans un champ magnétique B. En sortie de
cette cellule 3, le signal incident 12 est combiné avec le second signal 13 généré
par l'effet Raman, comme explicité ci-dessus. La combinaison des deux signaux est
détectée par un photodétecteur 4 qui permet la récupération du signal comprenant la
base de temps atomique, provenant des atomes de Césium ou Rubidium. Ce signal de sortie
14 est analysé par un dispositif électronique de traitement du signal, de type diviseur
de fréquence microonde 5 pour générer la fréquence du signal nécessaire à la base
de temps. La sortie 15 représente finalement cette base de temps, exploitée par une
horloge comme cela sera explicité par la suite. Un amplificateur radiofréquence 6,
optionnel, est positionné en sortie du photodétecteur 4.
[0012] En remarque, de manière optionnelle mais avantageuse, une partie du signal de sortie
14 est utilisé pour moduler le courant d'injection du laser, par une injection micro-onde
au niveau du laser 1, représentée par la flèche 7. Cela permet d'atteindre un rapport
signal-sur-bruit en sortie 14 de meilleure qualité et plus facile à exploiter. Ce
principe équivaut à une modulation en amplitude du laser.
[0013] En remarque, la cellule 3 a été positionnée au sein d'un champ magnétique B, qui
permet de lever la dégénérescence des sous-états Zeeman des atomes. En variante, elle
pourrait se trouver dans un champ magnétique nul, permettant d'obtenir une superposition
des niveaux d'énergie, et un signal élevé, ainsi qu'une horloge simplifiée.
[0014] La figure 2 représente de manière fonctionnelle une horloge atomique à effet Raman
selon un mode de réalisation de l'invention. Il comprend un dispositif d'alimentation
et convertisseur DC/DC 21, un centre de traitement 23 qui peut être un processeur
ou une électronique à basse puissance, dont les fonctions principales comprennent
tout ou partie des fonctions suivantes : fixation de la fréquence de fonctionnement
du laser 1 et de son courant d'injection, contrôle de la température de la cellule
3 et du laser 1, gestion du mode intermittent du laser, correction de la fréquence
de l'horloge atomique en fonction de la température, calage d'une horloge supplémentaire
de moindre précision comme à base de quartz. La mise en oeuvre de ces fonctions sera
détaillée par la suite. L'horloge comprend ensuite une source de courant DC 24 pour
le laser 1, une source de courant DC 25 pour le chauffage du laser 1, une source de
courant 26 du solénoïde pour la génération du champ magnétique B 36, une source de
courant 27 pour le chauffage de la cellule 3, qui coopère avec un dispositif de chauffage
37 associé, auquel peut être de plus ajouté un capteur de température.
[0015] Ces différents composants permettent le fonctionnement du laser 1 qui agit sur le
dispositif optique 10 de l'horloge dont une représentation simplifiée a été présentée
en référence à la figure 1. Dans cette réalisation, l'ensemble formé par le générateur
de champ magnétique optionnel B 36, le dispositif de chauffage 37 et la cellule 3
est positionné dans une enceinte permettant d'atteindre leur blindage magnétique.
En variante, une partie seulement de ces composants peut être intégrée au sein de
ce blindage. En variante encore, ce champ magnétique peut être nul et l'horloge simplifiée,
comme explicité précédemment. En sortie, un photodétecteur 4 rapide comprend une sortie
DC pour renvoyer un signal proportionnel à l'intensité lumineuse reçue vers le centre
de traitement 23. Il comprend de plus une sortie RF pour un signal qui est d'abord
amplifié par une chaine d'amplification 32 puis une ligne à retard et déphaseur 33
pour être réinjecté sur un diplexeur 34 (bias tee) qui permet de combiner le signal
RF avec le courant DC d'injection laser provenant de la source de courant 24. Une
partie du signal RF amplifié est traité par un diviseur de fréquence 5 avant son retour
vers le centre de traitement 23. En sortie de ce centre de traitement, un signal à
fréquence d'utilisateur 22 est obtenu (par exemple de 32 kHz, ou 1 pulse par seconde,
etc.). Enfin, la mise en oeuvre de cette horloge est de préférence réalisée à partir
de composants à faible consommation.
[0016] En remarque, les horloges atomiques de type CPT utilisent toutes une architecture
complexe et comprennent un dispositif de correction de l'horloge locale, appelé par
sa dénomination anglo-saxonne « Voltage Controlled Oscillator » (VCO), ainsi qu'une
électronique de contrôle de l'horloge, représentant au total une forte consommation
de puissance. L'horloge atomique de type Raman décrit précédemment présente l'avantage
d'une plus grande simplicité pour une consommation fortement réduite.
[0017] Dans un tel oscillateur à effet Raman, un faisceau laser incident à une première
fréquence interagit avec une vapeur d'atomes, stimulant ainsi, par une interaction
lumière-atome, l'émission d'un second faisceau par effet Raman ayant une deuxième
fréquence. Comme cela a été mentionné, le battement entre la première fréquence et
la deuxième fréquence produit une troisième fréquence : la fréquence de battement,
qui est exploitée comme base de temps. Dans le cas où la vapeur comprend par exemple
du Rubidium-85 et où le laser est de type semi-conducteur à cavité verticale et à
émission de surface émettant un faisceau de lumière à une longueur d'onde se situant
aux alentours de 780nm ou de 794nm, la fréquence de battement est de l'ordre de 3GHz
avec une bande passante autour d'une centaine de kHz. Cette fréquence de battement
est en général de très bas niveau et a un contenu spectral très réduit. La détection
de ces fréquences de battement en sortie de l'horloge est un problème technique délicat,
en particulier pour limiter la consommation.
[0018] Pour répondre à ce problème technique, il est proposé un système de détection d'un
signal (i
PD) haute fréquence (ω
C) à bande étroite, ledit système ayant une basse consommation de courant. Le système
comprend un générateur pour fournir le signal (i
PD) sous forme d'un courant, et un circuit de résonance parallèle pour faire varier
l'impédance de la sortie du générateur en fonction de la fréquence du signal généré
et pour convertir le courant en tension. Le système comprend en plus un étage d'amplification
pour augmenter encore le gain en dégradant de façon minimale le bruit du système pour
permettre la détection d'un signal de très faible amplitude. Le générateur est le
photodétecteur 4 mentionné précédemment, stimulé par de la radiation électromagnétique.
[0019] Selon un mode de réalisation du système de détection, représenté sur la figure 3,
une simple inductance L1 est comprise dans la réalisation du circuit de résonance
parallèle et le photodétecteur est du type photodiode PD. La photodiode PD est polarisée
au travers de l'inductance L1 connectée à une source de tension. Ceci permet de maintenir
la photodiode PD à une tension désirée en fournissant le courant nécessaire pour que
la photodiode PD fonctionne correctement. Il est à noter que le signal à détecter
a un contenu spectral centré autour d'une fréquence prédéterminée ω
C qui est de l'ordre de quelques gigahertz et très étroit (de l'ordre de 10
-4×ω
C).
[0020] Le signal à détecter i
PD apparaît sous la forme d'un courant sur un noeud N) qui relie l'inductance L1 à la
photodiode PD. Ce noeud N est couplé électriquement à l'entrée de l'amplificateur
MAMP et le signal amplifié apparaît à la sortie de l'amplificateur MAMP. Le noeud
N ainsi configuré a donc une capacité parasite C
IN. Cette capacité parasite C
IN forme avec l'inductance L1 le circuit de résonance parallèle. La valeur de l'inductance
est déterminée de sorte que sa réactance inductive à la fréquence du signal à détecter
soit égale à la réactance capacitive de la capacité parasite C
IN. En d'autres termes ω
C×L1=1/(ω
C×C
IN). Sous ces conditions, on a un filtre passe-bande avec un facteur de qualité Q et
une largeur à mi-hauteur de 1/Q. Avec une inductance L1 intégrée au circuit, on atteint
un facteur de qualité Q de 10 environ, alors que l'on obtient un facteur de qualité
Q de 50 environ avec une inductance L1 externe au circuit. La résistance parallèle
équivalente Rp a une valeur de ω×L×Q. Grâce à un facteur de qualité Q élevé, on peut
réaliser un gain important sans la consommation qui lui serait normalement associée.
Sans la présente invention, on utiliserait un amplificateur transimpédance large bande
avec 10GHz de bande passante à la place de celui qui est proposé. Typiquement, ce
genre d'amplificateur consomme autour d'un watt, alors que l'amplificateur proposé
ci-dessus consomme moins de deux milliwatts.
[0021] La figure 5 montre bien la différence du gain en fonction de la fréquence pour les
deux types d'amplificateur. Un amplificateur transimpédance large bande de l'état
de la technique permet de couvrir une grande plage de fréquence, mais entraîne une
forte consommation et un bruit comparativement élevé, vu que le bruit est d'autant
plus important que la bande passante est large. Contrairement à l'amplificateur à
transimpédance large bande, la solution proposée sélectionne avec un élément résonant
un signal centré autour d'une fréquence centrale qui est nettement plus faible que
la fréquence de coupure typique de la technologie de photodétecteur utilisée. La caractéristique
de gain montre une bande passante très étroite, compatible avec le contenu spectral
étroit du signal (de l'ordre de 10
-4×ω
C), ce qui diminue fortement le bruit par rapport à un amplificateur transimpédance.
La consommation est très faible car le système ne comporte pas d'éléments actifs.
[0022] Puisque le noeud N a une impédance très élevée, il suffit d'utiliser un simple amplificateur
de type MOS à source commune à faible bruit pour augmenter encore le gain en dégradant
de façon minimale le bruit du système pour permettre la détection d'un signal de très
faible amplitude. Dans un mode de réalisation, l'amplificateur a une charge résistive
sur la sortie. Dans un autre mode de réalisation, profitant du fait que le signal
à détecter a un contenu spectral très réduit, qui peut être d'une seule fréquence
non-modulée, la charge à la sortie de l'amplificateur est assurée par une deuxième
inductance L2 dont la valeur est choisie pour maximiser le gain pour un signal à la
fréquence prédéterminée ω
C.
[0023] L'entrée de l'amplificateur peut être couplée en mode AC avec le noeud N, i.e., avec
une capacité de couplage CC, et l'entrée de l'amplificateur peut donc être polarisée
par une source de tension Vb à travers une résistance Rb de façon à ce que l'entrée
de l'amplificateur soit à une tension optimale. Dans la fabrication d'un circuit selon
la présente invention, il se peut que la valeur de la capacité parasite C
IN ou la valeur de l'inductance L1 varie d'un lot à l'autre ou d'une pièce à l'autre.
Ceci aurait l'effet de déplacer la fréquence de résonance du circuit de résonance
en dehors de la bande de fréquence adéquate pour détecter un signal à la fréquence
prédéterminée. Pour cette raison, il est proposé d'agir sur la valeur de la capacité
du noeud N en ajustant cette capacité. Ceci peut se faire de différentes manières,
par exemple par l'emploi d'une capacité ajustable (trim capacitor) ou par l'emploi
de plusieurs capacités que l'on peut connecter ou déconnecter au noeud N, par exemple
par le dépôt ciblé de métal lors de la fabrication. Ceci peut être également accompli
par un système de laser-trimming où le noeud (N) est connecté à une capacité dont
la valeur est ajustée par ablation laser au moment du test de l'ensemble.
[0024] Selon un autre mode de réalisation de la présente invention, le circuit de résonance
comprend un résonateur électromécanique de type résonateur à onde de volume ou Bulk
Acoustic Wave (BAW), comme illustré par la figure 4. Le résonateur à onde de volume
(BAW) permet un filtrage encore plus sélectif et il présente, à l'anti-résonance,
une impédance réelle élevée tout en permettant de neutraliser la capacité parasite
C
IN du noeud N. Selon un mode de réalisation, le résonateur électromécanique permet d'atteindre
un facteur de qualité supérieur à 300. Dans ce mode de réalisation, la photodiode
est polarisée à l'aide d'un circuit adaptif dont l'étage de sortie est une source
de courant CCS contrôlée de façon à garantir une tension de polarisation fixe sur
la diode en basse fréquence.
[0025] Un autre problème technique rencontré pour la mise en oeuvre de l'horloge à effet
Raman est d'atteindre une stabilité suffisante, lui permettant un fonctionnement précis
sur une durée satisfaisante. Ce problème est résolu par le fonctionnement décrit précédemment
en relation avec la figure 1 et représenté de manière fonctionnelle par la figure
2.
[0026] Une rétroaction du signal RF détecté sur la fréquence optique du laser, afin d'asservir
la fréquence d'émission du laser, est toujours préconisée dans l'état de la technique
pour obtenir un oscillateur atomique stable et de haute précision, en particulier
pour les horloges atomiques de type CPT. Dans le cas présent, il a été constaté qu'il
était quasiment impossible de maîtriser le fonctionnement de l'oscillateur Raman de
façon répétable et fiable en boucle fermée vis-à-vis de la fréquence optique du laser.
La détection synchrone pour la stabilisation de la fréquence d'un laser n'est pas
adéquate dans le cas d'un oscillateur Raman en boucle fermée.
[0027] De manière surprenante, il a été possible de faire fonctionner l'oscillateur Raman
sans asservissement en fréquence optique du laser, c'est-à-dire avec un asservissement
en fréquence nul, ou autrement dit sans contrôle actif de la fréquence optique du
laser, soit un fonctionnement en boucle ouverte vis-à-vis de la fréquence du laser.
[0028] Des tests de stabilité ont été effectués selon le principe précédent, qui ont démontré
une grande stabilité de fréquence de l'horloge atomique. A une température de 87,5
°C, l'oscillateur Raman varie d'une seconde tous les 160 ans et fonctionne de façon
stable pendant plusieurs jours au moins en continu.
[0029] La température de la cellule, d'une longueur active de 5 mm, a aussi été abaissée
jusque sous la température de fusion du Rubidium (39.3°C). Une baisse de température
de 90°C à 35°C correspond à une diminution de la pression de vapeur saturante de deux
ordres de grandeur (∼10
-4 torr à 10
-6 torr). La stabilité dépend de la température de la cellule mais reste acceptable
jusqu'à une température de 35 °C. En effet, à une température de 40°C, l'oscillateur
Raman fonctionne toujours à satisfaction avec une stabilité de une seconde tous les
16 ans, ce qui est remarquable. A 35°C, le signal Raman était toujours présent et
suffisamment stable. Cette constatation inattendue permet d'envisager un oscillateur
atomique sans chauffage de la cellule, fonctionnant par exemple uniquement quand la
température autour de la cellule est suffisante, par exemple autour de 35°C, préférentiellement
autour de 40°C. Il est aussi envisageable de diminuer la température de fonctionnement
en utilisant du Cs au lieu du Rb dans la cellule, la température de fusion du Césium
étant encore plus basse que celle du Rubidium (28.5°C au lieu de 39.3°C).
[0030] Un problème technique supplémentaire est rencontré lors de la mise en route de l'horloge.
En effet, la solution explicitée précédemment montre comment obtenir un fonctionnement
stable et performant de l'horloge lorsqu'elle est en régime de croisière, à partir
des dispositifs décrits en rapport avec les figures 1 et 2. Un fonctionnement entièrement
en boucle ouverte, c'est-à-dire sans le retour 7 de la figure 1, serait une variante
de réalisation envisageable moins performante car le signal obtenu serait relativement
faible et spectralement moins pur.
[0031] Pour cela, il a été constaté qu'il existe une plage réduite de courant d'injection
du laser, soit une plage de fréquence correspondante, à proximité du pic d'absorption
optique du gaz de la cellule, qui permet lorsqu'on débute une irradiation laser sur
la cellule en boucle ouverte puis qu'on passe en régime fermé tel que décrit précédemment
d'obtenir une mise en résonance de l'horloge pour atteindre le régime de fonctionnement
optimal décrit précédemment. Ainsi, par le choix judicieux du courant d'injection
du laser lors de l'allumage du laser puis la mise en circuit fermé vis-à-vis du courant
d'injection du laser tel qu'explicité ci-dessus, l'horloge atteint naturellement son
régime de fonctionnement optimal. Ce phénomène permet un auto-allumage de l'horloge,
et rend possible son utilisation de manière intermittente.
[0032] Cette plage de fonctionnement est plus exactement illustrée par la figure 6 pour
le cas du Rubidium naturel. Cette figure montre la courbe 50 d'absorption optique
du Rubidium, par le signal obtenu sur la photodiode 6, en fonction du courant d'injection
du laser. La plage de courant favorable est située dans la zone 52, qui représente
une portion du pic de plus grande absorption 51, à une certaine distance des deux
valeurs maximale Vmax et Vmin de ce pic. En choisissant une plage réduite [V1 ; V2],
suffisamment éloignée de ces valeurs, on en déduit une plage de courant [i1, i2] favorable.
Les considérations précédentes permettent la mise en oeuvre du procédé d'allumage
suivant d'un oscillateur à effet Raman, qui fait partie du procédé d'émission d'un
signal de temps par horloge atomique selon l'invention.
[0033] Une première phase consiste en une recherche du courant d'injection optimal i du
laser, c'est à dire la fourchette i1 à i2. Cette première phase comprend les étapes
suivantes :
- mise en boucle ouverte de l'horloge à effet Raman ;
- balayage de la fréquence du laser et identification du point Vmax d'absorption maximale
et du courant d'injection Imax correspondant ainsi que du point Vmin d'absorption
minimale du pic 51 associé et du courant d'injection Imin correspondant ;
- détermination d'un courant d'injection ILD entre i1 et i2 en ajoutant une certaine
valeur seuil delta à Imin ou en la retranchant à Imax. Par exemple, une valeur proche
de i1 peut être choisie.
[0034] A titre d'exemple, pour le Rubidium et le laser VCSEL utilisé pour les expériences,
le courant d'injection du laser doit être choisi entre 2.25760 mA et 2.25824 mA. V1
se trouve 15% de Vmax-Vmin au-dessus de Vmin et V2 à 67% de Vmax-Vmin au-dessus de
Vmin.
[0035] Cette première phase du procédé d'allumage peut être réalisée avant chaque allumage
de l'horloge, afin d'obtenir la plus grande précision possible, ce qui permet de modifier
les valeurs précédentes dans le temps en fonction d'une éventuelle dérive du dispositif
ou des conditions de mesure. En variante, cette phase n'est réalisée qu'une fois pour
étalonner le dispositif et les données sont mémorisées pour être reprises à chaque
allumage.
[0036] Le procédé d'allumage met de plus en oeuvre les étapes suivantes d'allumage concret
du laser et de l'horloge ;
- mise en boucle fermée de l'horloge, en ajoutant la rétroaction 7 explicitée précédemment
;
- ajustement du courant d'injection du laser à la valeur ILD identifiée par la première
phase ;
- vérification de l'obtention du phénomène de résonance de l'horloge en sortie ;
- en cas de non résonance, légère modification de la valeur du courant d'injection ILD
dans la plage [i1 ; i2] selon un pas prédéfini, et répétition de cette étape jusqu'à
obtenir le phénomène de résonance.
[0037] Selon une variante avantageuse, ce procédé comprend une étape préalable de mesure
de la puissance optique du laser, car la fréquence de l'horloge peut dépendre de la
puissance optique interagissant avec les atomes. Cette opération peut se faire en
mesurant la puissance optique au moyen d'une photodiode du dispositif et en comparant
la photo-tension ainsi générée avec une source de tension stable de référence. L'ajustement
du courant d'injection du laser et de la température du laser permet ensuite d'obtenir
la puissance optique et la fréquence optique nominales de l'horloge.
[0038] Selon une autre variante de réalisation avantageuse, ce procédé comprend une étape
préalable de mise en température de la cellule de gaz et du laser, car le fonctionnement
de l'horloge dépend de la température, comme cela a été mentionné précédemment. Il
existe une corrélation entre la fréquence de l'horloge Raman en boucle fermée et la
température de la cellule. Cette propriété permet de maîtriser la fréquence lors des
phases de marche et d'arrêt de l'horloge par la seule mesure de la température.
[0039] Ainsi, selon le mode de réalisation choisi, l'horloge à effet Raman comprend un asservissement
en température. Pour cela, il comprend un capteur de température, qui peut être une
photodiode, et un dispositif de chauffage pour augmenter la température si elle est
sous une température de consigne.
[0040] Les étapes décrites précédemment du procédé d'allumage sont gérées automatiquement
par l'horloge, sur la base des moyens matériel (hardware) et logiciel (software) du
centre de traitement 23 mentionné précédemment, notamment sous le pilotage du microprocesseur.
[0041] Selon une première réalisation d'horloge atomique, l'oscillateur à effet Raman est
utilisé de manière intermittente, en complément d'un oscillateur conventionnel de
l'état de la technique, par exemple à quartz. Dans cette réalisation, l'oscillateur
atomique transmet une base de temps qui permet le calage de l'oscillateur à quartz,
sa correction, et permet d'augmenter fortement sa précision dans le temps. Ce fonctionnement
intermittent de l'oscillateur atomique présente l'avantage d'une consommation maitrisée.
La période d'allumage de l'oscillateur atomique est choisie en fonction d'un compromis
entre la consommation et la précision de l'horloge : plus cet oscillateur est utilisé,
plus l'horloge sera précise mais plus la consommation sera élevée. Lorsque l'oscillateur
supplémentaire de moindre précision est corrigé par l'oscillateur atomique, ce dernier
est éteint.
[0042] Selon une seconde réalisation d'horloge atomique, l'oscillateur à effet Raman est
utilisé seul, comme unique base de temps, et donc selon un fonctionnement permanent.
Dans cette réalisation, la plus grande précision est obtenue, mais par l'intermédiaire
d'une plus grande consommation énergétique.
[0043] L'horloge atomique décrite précédemment est de plus réalisée selon une structure
compacte et peu encombrante. Les figures 7 à 14 décrivent ainsi plusieurs modes de
réalisation de la partie optique de l'oscillateur atomique. Pour cela, toutes ces
réalisations sont basées sur un double passage du faisceau laser dans la cellule,
ce qui permet d'atteindre une longueur totale importante du faisceau laser dans un
petit volume.
[0044] Les figures 7 à 9 illustrent trois modes de réalisation différents permettant de
réaliser simultanément un double passage dans la cellule à gaz 106 et une protection
de la source laser 102 envers les réflexions. Un point commun de ces différents modes
de réalisation est la présence d'un miroir semi-transparent 107 qui laisse passer
une partie du faisceau laser ayant traversé la cellule à gaz 106 afin d'atteindre
un photodétecteur 109, servant à l'asservissement de la température de la cellule.
En variante, ces modes de réalisation pourraient être simplifiés en supprimant ce
photodétecteur 109 et en utilisant un miroir non transparent.
[0045] Ces trois modes de réalisations diffèrent dans le moyen utilisé pour diriger le faisceau
vers la cellule et les photodétecteurs, et dans le moyen utilisé pour empêcher le
faisceau réfléchi par le miroir de venir perturber la source laser.
[0046] La figure 7 illustre le premier mode de réalisation de l'invention. La source laser
102 produit un faisceau laser polarisé linéairement et qui est dirigé vers un polariseur
103, dont l'axe de transmission est orienté de manière à laisser passer le faisceau
laser, puis vers un séparateur 101 dont le pourcentage de séparation est prédéfini.
Une partie du faisceau est ainsi transmise vers un photodétecteur optionnel 108b.
Le séparateur réfléchit l'autre partie du faisceau vers une lame quart d'onde 105.
La polarisation linéaire est notée « P » pour la partie parallèle à l'axe de transmission
du polariseur (partie transmise) et « S » pour la partie perpendiculaire à l'axe de
transmission du polariseur (partie absorbée par le polariseur). Dans les figures,
la partie « P » est symbolisée par des cercles pleins et la partie « S » par des traits.
Le rôle de la lame 105 est de changer la polarisation linéaire du faisceau laser en
une polarisation circulaire et cette lame est orientée par rapport au polariseur de
façon à générer une polarisation circulaire. En effet, l'interaction entre la lumière
et les atomes de la cellule à gaz 106 est optimale lorsqu'elle est réalisée avec un
faisceau de polarisation circulaire. Une partie du faisceau sortant de la cellule
à gaz 106 est ensuite réfléchie par un miroir 107, ce qui inverse le sens de sa polarisation
circulaire, et traverse ainsi une seconde fois la cellule à gaz 106. En sortant de
la cellule à gaz 106, le faisceau atteint la lame quart d'onde 105. Selon le pourcentage
de séparation prédéfini du séparateur 101, ce faisceau est ensuite en partie transmis
et atteint le photodétecteur 108a. Une autre partie de ce faisceau est déviée par
le séparateur 101 et est fortement atténuée par le polariseur 103 car sa polarisation
est perpendiculaire à celle de l'axe de transmission du polariseur 103, la source
laser 102 étant ainsi protégée des rétro-réflexions. Une faible partie du faisceau
ayant traversé la cellule à gaz 106 est transmise par le miroir 107 et captée par
le photodétecteur 109.
[0047] La figure 8 illustre le second mode de réalisation. Il diffère du premier mode décrit
ci-dessus par l'utilisation d'un séparateur 101 qui réfléchit le faisceau selon une
première polarisation et laisse passer le faisceau selon une seconde polarisation.
Ainsi le faisceau sortant de la source laser 102 est séparé selon sa polarisation
et le même principe s'applique au faisceau réfléchi. Il n'est ainsi pas nécessaire
de placer un polariseur entre le séparateur 101 et la source laser du fait que le
faisceau réfléchi est entièrement transmis vers le photodétecteur 108a. La polarisation
linéaire est notée « P » pour la partie parallèle à l'axe de polarisation du séparateur
(partie transmise dans la configuration à angle droit de la figure 8) et « S » pour
la partie perpendiculaire à l'axe de polarisation du séparateur (partie déviée à 90°).
Dans la figure 10, la partie « P » est symbolisée par des traits et la partie « S
» par des cercles pleins. Une faible partie du faisceau ayant traversé la cellule
à gaz 106 est transmise par le miroir 107 et captée par le photodétecteur 109.
[0048] La figure 9 illustre le troisième mode de réalisation de l'invention. Sur cette figure,
la déviation du faisceau laser est assurée par le miroir semi-transparent 107 qui
est disposé selon un angle non perpendiculaire par rapport à l'axe du faisceau laser.
Ainsi, le faisceau réfléchi n'atteint pas la source laser 102 mais est dirigé directement
sur le photodétecteur 108a. Avantageusement, le miroir 107 est de forme concave pour
focaliser le faisceau de lumière réfléchi sur le photodétecteur 108a. Une faible partie
du faisceau ayant traversé la cellule à gaz 106 est transmise par le miroir 107 et
captée par le photodétecteur 109. Cette forme concave du miroir peut aussi être utilisée
sur les deux modes de réalisation des figures 7 et 8 apportant les avantages décrits
ci-dessus.
[0049] Un exemple de réalisation plus complet correspondant au deuxième mode de réalisation
est illustré à la figure 10. Le séparateur 101 est réalisé sous la forme d'un cube
à sélection de polarisation (polarizing beam splitter cube, PBSC). Ce cube permet
d'implémenter une double traversée de la cellule à gaz 106, qui multiplie par deux
l'interaction entre la lumière du laser et le milieu atomique. On obtient un meilleur
signal atomique et ainsi une meilleure stabilité de la fréquence de l'horloge atomique.
[0050] Sur la figure 10, l'ensemble optique est basé sur un cube séparateur miniature 101
dont les côtés sont de préférence inférieurs ou égaux à 1 mm, le cube 101 faisant
office de séparateur. Selon un mode standard, le volume du cube est de typiquement
1 mm
3. Le faisceau de lumière de la diode laser 102 arrive sur l'un des côtés du cube 101.
Selon un mode de réalisation, la diode laser est de type semi-conducteur à cavité
verticale et à émission de surface (VCSEL) émettant un faisceau divergeant de lumière
à 795 nm. Dans d'autres modes de réalisation, d'autres types de diodes laser ayant
des longueurs d'ondes variant typiquement de 780 nm à 894 nm peuvent être utilisés,
pour une cellule à gaz 106 contenant du Rubidium ou du Césium. Ce choix est dicté
par la composition atomique de la cellule à gaz. Selon un mode de réalisation, une
lentille de collimation peut être ajoutée devant la diode laser pour produire un faisceau
laser non-divergeant.
[0051] Selon un mode standard, la lumière produite 112 par le laser 102 a une polarisation
linéaire et est atténuée par un filtre neutre absorbant 104a. Un type différent de
filtre peut être utilisé dans d'autres modes de réalisation. La présence de ce filtre
n'est pas nécessaire à l'invention. Une lame demi-onde 104b peut être utilisée pour
modifier l'angle de la polarisation linéaire de la source laser. En combinaison avec
le cube miniature 101, la lame demi-onde 104b joue le rôle d'un atténuateur variable.
Dans d'autres modes de réalisation, l'utilisation de la lame demi-onde 104b peut être
omise et le rapport d'intensité lumineuse entre les faisceaux transmis et réfléchis
par le cube 101 est ajusté par une orientation appropriée de l'axe de polarisation
linéaire de la lumière émise par le laser par rapport au cube séparateur. Une lame
quart d'onde 105 est placée en sortie de cube contre la face d'où sort le faisceau
laser dévié par le séparateur 101, soit à angle droit du faisceau incident au cube.
L'axe rapide de la lame quart d'onde 105 est orienté de telle sorte que la polarisation
linéaire incidente 113 est modifiée vers une polarisation circulaire 114 selon un
premier sens de rotation. Dans d'autres modes de réalisation, la lame quart d'onde
105 est orientée de telle sorte que la polarisation linéaire incidente 113 est modifiée
vers une polarisation circulaire selon un sens de rotation inverse au premier. Le
rayon laser de polarisation circulaire 114 traverse la cellule à gaz 106 et parvient
sur le miroir 107. Ce dernier ne renvoie le rayon que partiellement et une partie
du rayon traverse le miroir 107 pour se diriger vers le photodétecteur 109. Selon
un mode standard, la cellule à gaz est réalisée en verre-silicium-verre par des techniques
MEMS (microsystème électromécanique) avec un volume intérieur de typiquement 1 mm
3 et remplie avec un milieu absorbant de type vapeur atomique de métal alcalin (Rubidium
ou Césium), et un mélange de gaz tampon. Selon un mode standard, la cellule à gaz
est remplie avec du Rubidium naturel et un mélange d'azote et d'argon comme gaz tampon.
Dans d'autres formes de réalisations, d'autres types de cellules peuvent être remplies
avec des gaz tampons différents. Selon un mode particulier, une cellule miniature
cylindrique peut être utilisée. Selon un autre mode particulier, la cellule à gaz
peut être intégrée dans le PBSC 101. La cellule 106 peut être remplie avec d'autres
types de vapeur métallique alcaline (rubidium-85, rubidium-87, césium-133 par exemple)
et d'autres types de gaz tampon (Xe, Ne par exemple).
[0052] La figure 11 illustre une conception à double passage optique basée sur le deuxième
mode de réalisation correspondant à la figure 8, avec une géométrie droite qui est
très similaire à la conception à angle droit et double passage représenté sur la figure
10. La différence principale réside dans la position de l'entité « cellule à gaz 206,
lame quart d'onde 205, miroir semi-transparent 207 et photodétecteur 209 » et du photodétecteur
208b. Dans le modèle de la figure 11, la cellule à gaz 206 est placée au dessus du
PBSC 201 et est donc située vis-à-vis du laser 202. De cette manière, le faisceau
de lumière de polarisation P 213 transmis par le PBSC puis modifié en faisceau de
polarisation circulaire par la lame quart d'onde 205 interagit avec le milieu atomique.
Le faisceau de lumière de polarisation S 217 est réfléchi par le PBSC 201 et le photodétecteur
208b, placé à angle droit, est utilisé pour la mesure de la puissance laser. A part
ces différences, le principe de fonctionnement de cette réalisation est le même que
pour le modèle précédent.
[0053] La figure 12 illustre la représentation schématique du boîtier à géométrie droite
à double passage du mode de réalisation de l'horloge Raman selon le premier mode de
réalisation, correspondant à la figure 7. Le codage numérique commence à 201 pour
cette conception, en conservant les mêmes dizaines et unités que celles utilisées
sur les figures 7 à 9 pour les mêmes éléments. Un cube séparateur 201 est utilisé,
dont le pourcentage de séparation est prédéfini de sorte d'avoir une réflexion minoritaire
et une transmission majoritaire, d'environ 2% et 98% respectivement (+/- 2%). Le faisceau
rétro-réfléchi 216 est alors majoritairement dévié vers le photodétecteur 208a. Dans
ce modèle, l'entité cellule à gaz 206 est placée au dessus du cube séparateur 201
et est donc située vis-à-vis du laser 202. Le photodétecteur 208b est placé à angle
droit, où le faisceau de lumière 212 émis par le laser 202 est réfléchi 218 par le
cube séparateur 201 et est utilisé par exemple pour la mesure de la puissance laser.
Le principe de fonctionnement de cette conception reste similaire aux descriptions
précédentes.
[0054] La figure 13 illustre un dispositif selon le premier mode de réalisation et géométrie
à angle droit. Le pourcentage de séparation du séparateur 101 est prédéfini de manière
à avoir une transmission minoritaire et une réflexion majoritaire d'environ 2% et
98% respectivement (+/- 2%). Après son interaction avec les atomes de la vapeur de
métal alcalin, le faisceau de lumière incident 114a et le faisceau de lumière généré
par la diffusion Raman stimulée (appelé faisceau Raman) 114b sont réfléchis par un
miroir 107. Dans un mode de réalisation Raman standard, le miroir 107 est revêtu d'argent,
il est incliné (typiquement de 2 à 20 degrés) et/ou excentré par rapport à son axe
de symétrie et l'axe défini par le faisceau laser incident et est concave avec une
longueur focale choisie pour focaliser les faisceaux de lumière rétro-réfléchis 115
(faisceaux incident et Raman) sur le photodétecteur 108a. Le miroir 107 a une transmission
typique de quelques pourcents. Ces pourcents de lumière transmise atteignant la surface
du photodétecteur 109 sont utilisés pour mesurer le spectre d'absorption. Dans une
réalisation Raman différente, la fenêtre de sortie de la cellule à gaz 106 est concave,
revêtue d'argent (ou d'un autre métal, comme par exemple l'or) et joue le rôle de
réflecteur. Dans d'autres réalisations, le revêtement de la fenêtre de sortie du miroir
peut être fait de couches diélectriques.
[0055] Les faisceaux de lumière rétro-réfléchis 115 (incident et Raman) passent à travers
et interagissent une seconde fois avec le milieu atomique (double passage). La lame
quart d'onde 105 transforme ces faisceaux de lumière polarisés circulairement en faisceaux
de lumière de polarisation linéaire 116. Ces faisceaux de lumière sont majoritairement
déviés 119 (incident et Raman) et atteignent le premier photodétecteur 108a qui enregistre
le battement de fréquences entre le faisceau incident et le faisceau Raman. Dans un
mode de réalisation Raman standard, le premier photodétecteur 108a est un photodétecteur
de type semi-conducteur à grande vitesse (silicium ou arséniure de gallium) qui est
positionné au foyer du miroir concave 107. Dans d'autres modes de réalisation Raman,
différents types de photodétecteurs à grande vitesse peuvent être utilisés. Le second
photodétecteur 108b enregistre la lumière 118 provenant directement du laser 102 et
transmise initialement par le cube séparateur miniature 101. De cette manière, la
puissance de sortie de la diode laser 102 peut être mesurée et réglée. En option,
le photodétecteur 121 enregistre le faisceau rétro-réfléchi 117 transmis par le séparateur
101. Les diaphragmes 110 et 111 sont utilisés pour éviter qu'une lumière indésirable
n'atteigne les photodétecteurs si leurs dimensions sont supérieures à celles du cube
séparateur miniature 101.
[0056] La figure 14 illustre le troisième mode de réalisation de l'horloge Raman, non basé
sur un cube séparateur mais sur une simple géométrie à double passage. La lumière
émise par la source laser 102 est polarisée linéairement, convertie en polarisation
circulaire par une lame quart d'onde 105 avant passage dans la cellule 106, réflexion
sur le miroir 107, deuxième passage dans la cellule, et détection sur un premier photodétecteur
108a. Le miroir 107 est semi-transparent, avec un deuxième photodétecteur 109 placé
derrière le miroir. Cette utilisation du miroir semi-transparent 107 permet la détection
de lumière ayant interagi avec les atomes de la cellule par le photodétecteur 109.
Pour éviter que les faisceaux rétro-réfléchis par le miroir ne perturbent la source
laser 102, il est aussi avantageux de placer un polariseur 103 devant la source laser
102 et avec un axe de transmission parallèle à la polarisation du faisceau émis par
la source laser 102.
[0057] En option, on peut également utiliser les éléments suivants :
- un filtre neutre 104 placé entre la source laser 102 et la lame quart d'onde 105 afin
d'ajuster la puissance du faisceau laser
- un filtre réflectif incliné 104 placé entre la source laser 102 et la lame quart d'onde
105 afin de réfléchir une partie du faisceau laser et d'ajuster sa puissance
- un troisième photodétecteur 108b placé de manière à enregistrer la lumière réfléchie
par le filtre réflectif incliné 104 pour l'asservissement de la puissance optique
du laser 102.
[0058] En remarque, dans ces réalisations décrites en rapport avec les figures 7 à 14, le
photodétecteur 108a, 208a a pour fonction de détecter le battement induit par l'effet
Raman du gaz présent dans la cellule 106, 206, et est donc un photodétecteur adapté
pour la détection des micro-ondes. Le premier photodétecteur 108a a une bande passante
très étroite et centrée autour de la fréquence de résonance des atomes afin de maximiser
son efficacité de détection du signal. La fréquence de résonance atomique élevée (typiquement
>1GHz) a pour conséquence d'avoir un photodétecteur 108a de petit taille. Ce cahier
des charges n'est pas compatible avec une détection du signal ayant interagi avec
les atomes de la cellule pour ajuster par exemple la température de la cellule, ce
qui est mis en oeuvre par le photodétecteur 109, 209 et/ou le photodétecteur 108b,
208b. Pour ces derniers, une fréquence de coupure basse (typiquement < 100kHz), voire
un fonctionnement DC sont indiqués. C'est pourquoi il est préférable de disposer d'au
moins deux détecteurs, l'un 108a servant à la détection du signal d'horloge, l'autre
109 à l'asservissement de la température de la cellule. Le moyen idéal de réaliser
cette deuxième détection d'un signal ayant interagi avec les atomes de la cellule
est d'utiliser un miroir semi-transparent 107 pour la réflexion et de placer derrière
ce miroir un photodétecteur 109, comme cela a été illustré. Il est également avantageux
que le miroir 107 soit de forme concave, comme illustré à la figure 14, la forme concave
étant destinée à focaliser le faisceau de lumière réfléchi sur le photodétecteur 108a.
En remarque, ces derniers photodétecteurs sont optionnels.
1. Procédé d'émission d'un signal de temps par une horloge atomique, comprenant les étapes
suivantes :
- envoi d'un faisceau laser (11 ; 112 ; 212) issu d'une source laser au travers une
cellule (3 ; 106 ; 206) ;
- détection d'une fréquence de battements obtenus entre le faisceau issu de la source
laser et transmis au sein de la cellule et le faisceau induit par effet Raman au sein
des atomes de la cellule (3 ; 106 ; 206) ;
et caractérisé en ce qu'il comprend un procédé d'allumage de l'horloge atomique comprenant les étapes suivantes
:
- une première phase de recherche du courant d'injection optimal du laser en boucle
ouverte de l'horloge atomique,
- une seconde phase d'allumage de l'horloge comprenant la mise en boucle fermée de
l'horloge par le retour du signal microonde reçu en sortie de la cellule pour le contrôle
du courant d'injection du laser.
2. Procédé d'émission d'un signal de temps par une horloge atomique selon la revendication
précédente,
caractérisé en ce que la première phase de recherche du courant d'injection optimal du laser du procédé
d'allumage de l'horloge atomique comprend les étapes suivantes :
- Mise en boucle ouverte de l'horloge atomique ;
- Balayage de la fréquence du laser et identification du point (Vmax) d'absorption
maximale et du courant d'injection (Imax) correspondant ainsi que du point (Vmin)
d'absorption minimale du pic d'absorption (51) associé au point (Vmax) d'absorption
maximale et du courant d'injection (Imin) correspondant ;
- Détermination d'un courant d'injection (ILD) initial en ajoutant une certaine valeur
seuil delta à (Imin) ou en la retranchant à (Imax), afin de se trouver dans l'intervalle
[Imin ; Imax], éloigné des bornes (Imin, Imax).
3. Procédé d'émission d'un signal de temps par une horloge atomique selon la revendication
précédente,
caractérisé en ce que la seconde phase d'allumage du procédé d'allumage de l'horloge atomique comprend
les étapes suivantes :
- Mise en boucle fermée de l'horloge par le retour du signal microonde reçu en sortie
de la cellule pour le contrôle du courant d'injection du laser;
- Ajustement du courant d'injection du laser à la valeur (ILD) prédéterminée ;
- Vérification de l'obtention du phénomène de résonance de l'horloge en sortie ;
- En cas de non résonance de l'horloge, légère modification de la valeur du courant
d'injection (ILD) selon un pas prédéfini, et répétition de cette étape jusqu'à obtenir
le phénomène de résonance.
4. Procédé d'émission d'un signal de temps par une horloge atomique selon l'une des revendications
précédentes, caractérisé en ce qu'il comprend une étape d'ajustement de la puissance du laser.
5. Procédé d'émission d'un signal de temps par une horloge atomique selon l'une des revendications
précédentes, caractérisé en ce qu'il comprend une étape de retour du signal microonde reçu en sortie de la cellule pour
le contrôle du courant d'injection du laser et en ce qu'il comprend un asservissement nul de la fréquence du laser.
6. Procédé d'émission d'un signal de temps par une horloge atomique selon l'une des revendications
précédente, caractérisé en ce qu'il comprend une mesure de la température de l'horloge atomique permettant de corriger
le signal de temps émis par l'horloge en fonction de la température.
7. Procédé d'émission d'un signal de temps par une horloge atomique selon l'une des revendications
précédente, caractérisé en ce qu'il comprend un asservissement en température de l'horloge atomique.
8. Procédé d'émission d'un signal de temps par une horloge atomique selon la revendication
précédente, caractérisé en ce qu'il comprend un fonctionnement de l'horloge atomique à une température inférieure ou
égale à 40 °C, ou un fonctionnement à une température inférieure ou égale à 35 °C.
9. Procédé d'émission d'un signal de temps par une horloge atomique selon l'une des revendications
précédente, caractérisé en ce qu'il comprend le fonctionnement de l'horloge atomique dans un champ magnétique nul.
10. Horloge atomique, comprenant une source laser (1 ; 102 ; 202), une cellule (3 ; 106
; 206) comprenant une vapeur d'atomes et disposée de sorte de recevoir un faisceau
laser (11 ; 112 ; 212) issu de la source laser, et un système de détection de fréquences
disposé de sorte de recevoir le faisceau laser issu de la cellule (3 ; 106 ; 206)
pour détecter une fréquence de battement obtenue entre le faisceau issu de la source
laser et transmis au sein de la cellule et le faisceau induit par effet Raman au sein
des atomes de la cellule (3 ; 106 ; 206) caractérisée en ce qu'elle comprend un centre de traitement (23) qui met en oeuvre le procédé d'émission
d'un signal de temps par horloge atomique selon l'une des revendications précédente.
11. Horloge atomique selon la revendication précédente, caractérisée en ce qu'elle comprend un asservissement nul de la fréquence du laser.
12. Horloge atomique selon l'une des revendications 10 ou 11, caractérisée en ce que le système de détection de fréquences de battement comprend un photodétecteur (4
; 108a ; 208a) et un amplificateur.
13. Horloge atomique selon l'une des revendications 10 à 12, caractérisée en ce qu'elle comprend une source de courant (24) pour le laser, un diplexeur (34), et une
liaison de retour depuis le système de détection de fréquence vers le diplexeur (34)
qui permet de combiner le signal détecté par le système de détection avec la source
de courant (24) pour le contrôle du courant d'injection du laser.
14. Horloge atomique selon la revendication 12 ou 13, caractérisée en ce que le système de détection de fréquences est un système de détection d'un signal (iPD) correspondant aux battements induits par l'effet Raman, au contenu spectral étroit
centré autour d'une fréquence centrale (ωC), comprenant au moins un premier élément inductif (L1) qui est connecté au photodétecteur
(4 ; 108a ; 208a) et une capacité parasite (CIN) parallèle au photodétecteur, formant un circuit de résonance pour sélectionner le
signal à détecter, ledit circuit de résonance ayant une fréquence de résonance qui
correspond à la fréquence centrale (ωC).
15. Horloge atomique selon l'une des revendications 10 à 14, caractérisée en ce qu'elle comprend au moins un second photodétecteur (108b, 109 ; 208b, 209).
16. Horloge atomique selon l'une des revendications 10 à 15, caractérisée en ce qu'elle comprend au moins un miroir (107 ; 207) pour réfléchir le faisceau laser et lui
permettre au moins un second passage dans une cellule (3 ; 106 ; 206) avant d'atteindre
le système de détection de fréquences.
17. Horloge atomique selon la revendication précédente, caractérisée en ce qu'elle comprend un miroir (107 ; 207) semi-transparent et un second photodétecteur (109)
placé derrière le miroir (107).
18. Horloge atomique selon l'une des revendications 10 à 17, caractérisée en ce qu'elle comprend une cellule (3; 106; 206) comprenant du Césium ou du Rubidium.
19. Horloge atomique selon l'une des revendications 10 à 18, caractérisée en ce qu'elle comprend un dispositif de chauffage.