[0001] La présente invention se rapporte à un câble comprenant un élément conducteur allongé
entouré par au moins une couche polymérique.
[0002] Elle s'applique typiquement, mais non exclusivement, aux domaines des câbles d'énergie
à moyenne tension (notamment de 6 à 45-60 kV) ou à haute tension (notamment supérieur
à 60 kV, et pouvant aller jusqu'à 800 kV), qu'ils soient à courant continu ou alternatif.
[0003] Les câbles d'énergie à moyenne ou haute tension comprennent au moins typiquement
un conducteur électrique central et, successivement et coaxialement autour de ce conducteur
électrique, une couche interne semi-conductrice, une couche intermédiaire électriquement
isolante, une couche externe semi-conductrice.
[0004] En configuration opérationnelle, les câbles d'énergie ont une température normale
de fonctionnement liée à la température maximum atteinte par l'échauffement du conducteur
électrique qui les compose. Selon la norme IEC 60840 de 2004, Tableau 1 de la page
62, les températures maximales du conducteur électrique peuvent aller de 70°C à 90°C.
A 70°C, les isolants préconisés sont des isolants non réticulés du type polyéthylène
thermoplastique de basse densité. A 80°C, les isolants préconisés sont des isolants
non réticulés du type polyéthylène thermoplastique de haute densité. Enfin, à 90°C,
les isolants préconisés sont des isolants du type polyéthylène réticulé, ou élastomère
d'éthylène et de propylène.
[0005] Un isolant utilisé de façon inadéquate, comme par exemple un polyéthylène thermoplastique
basse ou haute densité utilisée comme couche isolante dans des câbles dont les températures
maximales sont de 90°C, induirait des problèmes de déformation mécanique de la matière
de l'isolant et donc des risques de claquage électrique du câble en question.
[0006] A ce jour, aucun isolant de type polyoléfine existant ne permet d'avoir une tenue
à 90°C en configuration opérationnelle, tout en étant facile à mettre en oeuvre et
recyclable.
[0007] Le but de la présente invention est de pallier les inconvénients des techniques de
l'art antérieur en proposant une couche polymérique pour câble garantissant de bonnes
propriétés mécaniques à haute température (e.g. au moins 90°C) tout en étant facile
à mettre en oeuvre.
[0008] La présente invention a pour objet un câble comprenant un élément conducteur allongé
entouré par au moins une couche polymérique, caractérisé en ce que ladite couche polymérique
est une couche non réticulée obtenue à partir d'une composition comprenant au moins
un polymère thermoplastique de type polyoléfine ayant une viscosité capillaire (η)
:
- d'au plus 11000 Pa.s à 170°C et
- d'au moins 5000 Pa.s à 230°C,
avec un cisaillement de 0,1 s
-1.
[0009] De préférence, la viscosité capillaire (η) peut être :
- d'au plus 10800 Pa.s à 170°C et
- d'au moins 5300 Pa.s à 230°C,
avec un cisaillement de 0,1 s
-1.
[0010] De façon particulièrement préférée, la viscosité capillaire (η) peut être :
- d'au plus 10300 Pa.s à 170°C, et
- d'au moins 5700 Pa.s à 230°C,
avec un cisaillement de 0,1 s
-1.
[0011] Selon un mode de réalisation particulier, la viscosité capillaire peut en outre être
d'au plus 0,80 Pa.s à 170°C et à 230°C, avec un cisaillement de 10
6 s
-1, et on préférera une viscosité capillaire:
- d'au plus 0,60 à 170°C et
- d'au moins 0,50 à 230°C,
avec un cisaillement de 10
6 s
-1.
[0012] Selon un autre mode de réalisation particulier, la viscosité capillaire peut en outre
être :
- d'au plus 280 Pa.s à 170°C, et
- d'au moins 210 Pa.s à 230°C,
avec un cisaillement de 10
3 s
-1.
[0013] De préférence, la viscosité capillaire peut être :
- d'au plus 260 Pa.s à 170°C, et
- d'au moins 220 Pa.s à 230°C,
avec un cisaillement de 10
3 s
-1.
[0014] Le demandeur a découvert de façon surprenante que le polymère thermoplastique de
type polyoléfine de l'invention, utilisé en tant que couche non réticulée pour câble,
permettait avantageusement de satisfaire les conditions du test de pression à chaud
à 130°C, selon la norme CEI 60811-3-1 paragraphe 8.
[0015] La couche polymérique de l'invention présente ainsi l'avantage de garantir de bonnes
propriétés mécaniques à haute température, notamment à des températures de 90°C ou
plus. Elle peut donc s'appliquer à des câbles d'énergie qui ont une température de
fonctionnement de 90°C, en configuration opérationnelle.
[0016] En outre, la couche polymérique de l'invention est facile à mettre en oeuvre, notamment
par des techniques classiques d'extrusion bien connues de l'homme du métier.
[0017] La couche polymérique de l'invention est une couche thermoplastique, ou en d'autres
termes une couche dite « non réticulée » : elle est donc facilement recyclable en
fin de vie.
[0018] Dans le cadre de l'invention, les mesures de viscosité capillaire (η), correspondant
à la résistance à l'écoulement, sont réalisées conformément à la norme ISO 11443:2005
ou ASTM D3835-08.
[0019] Pour les applications dans le domaine de la câblerie, où le cisaillement se situe
généralement entre 0,1 et 10
6 s
-1 dans les outillages, la viscosité capillaire est classiquement déterminée à l'aide
d'un rhéomètre capillaire.
[0020] La polyoléfine thermoplastique de l'invention de l'invention peut être un homopolymère
d'oléfine ou un copolymère d'oléfine. On utilisera de préférence un polyéthylène en
tant que polyoléfine.
[0021] A titre d'exemple de polyéthylène, on peut citer le polyéthylène linéaire basse densité
(LLDPE), le polyéthylène basse densité (LDPE), le polyéthylène moyenne densité (MDPE),
le polyéthylène haute densité (HDPE), les copolymères d'éthylène et d'acétate de vinyle
(EVA), les copolymères d'éthylène et d'acrylate de butyle (EBA), d'acrylate de méthyle
(EMA), de 2-hexyléthylacrylate (2HEA), les copolymères d'éthylène et d'alpha-oléfines
tels que par exemple les polyéthylène-octène (PEO), ou les terpolymères d'éthylène
propylène diène (EPDM), et un de leurs mélanges.
[0022] On préférera utiliser un homopolymère d'éthylène, et notamment un homopolymère d'éthylène
haute densité, qui est de préférence branché.
[0023] Selon une première caractéristique, la densité du polymère thermoplastique est d'au
moins 941 kg/m
3 à 23°C, et de préférence d'au moins 950 kg/m
3 à 23°C (selon la norme ISO 1183/A). On parle classiquement de polymère à haute densité.
[0024] Selon une seconde caractéristique, la température de fusion du polymère thermoplastique
peut être d'au moins 130°C, et de préférence d'au moins 134°C. La température de fusion
dudit polymère peut être typiquement déterminée par calorimétrie différentielle à
balayage (DSC) selon la norme ISO 11357-3, avec une rampe de température de 10°C/min
sous atmosphère inerte. Notamment, cette température de fusion du polymère thermoplastique
peut être obtenue en faisant subir un premier cycle de chauffage audit polymère thermoplastique
afin « d'effacer » son éventuel historique thermique, puis un second cycle de chauffage,
identique au premier cycle, afin d'obtenir une température de fusion qui ne soit pas
influencée par ledit éventuel historique thermique dudit polymère.
[0025] Selon une troisième caractéristique, le rapport de la masse moléculaire en poids
(Mw) du polymère thermoplastique sur la masse moléculaire en nombre (Mn) du polymère
thermoplastique peut aller de 3 à 30, et de préférence de 5 à 7.
[0026] Selon une quatrième caractéristique, la masse moléculaire en poids (Mw) peut aller
de 142000 à 152000 daltons (Da).
[0027] Selon une cinquième caractéristique, la masse moléculaire en nombre (Mn) peut aller
de 24800 à 26700 daltons (Da).
[0028] Selon une sixième caractéristique, l'indice de fluidité à chaud (MFI) du polymère
thermoplastique peut aller de 0,1 à 2,0 g/10min (190°C / 2,16kg selon la norme ISO
1133), et de préférence de 0,7 et 1 ,1 g/10min (190°C /2,16kg selon la norme ISO 1133).
[0029] Selon une septième caractéristique, le polymère thermoplastique est une polyoléfine
monomodale. Une polyoléfine monomodale est un polyoléfine dont la distribution de
son poids moléculaire est monomodale, c'est-à-dire que ladite polyoléfine ne comprend
qu'un seul type de fraction de polyoléfine.
[0030] Chacune des sept caractéristiques mentionnées ci-avant, prises seules ou en association,
peut être combinée à la caractéristique de viscosité capillaire propre au polymère
thermoplastique de l'invention.
[0031] Plus particulièrement, la caractéristique de viscosité capillaire propre au polymère
thermoplastique de l'invention peut être combinée à au moins une desdites sept caractéristiques,
de préférence à au moins deux desdites sept caractéristiques, de préférence à au moins
trois desdites sept caractéristiques, de préférence à au moins quatre desdites sept
caractéristiques, de préférence à au moins cinq desdites sept caractéristiques, de
préférence à au moins six desdites sept caractéristiques, et de façon particulièrement
préférée auxdites sept caractéristiques.
[0032] La composition de l'invention est une composition thermoplastique, et peut comprendre
plus de 50,0 parties en poids de polymère thermoplastique pour 100 parties en poids
de polymère(s) (i.e. matrice polymère) dans la composition, de préférence au moins
70 parties en poids de polymère thermoplastique pour 100 parties en poids de polymère(s)
dans ladite composition, et de façon particulièrement préférée au moins 90 parties
en poids de polymère thermoplastique pour 100 parties en poids de polymère(s) dans
ladite composition.
[0033] De façon particulièrement avantageuse, la composition de l'invention comprend une
matrice polymère qui n'est composé uniquement que du polymère thermoplastique de l'invention
ou que d'un mélange de polymères thermoplastiques incluant le polymère thermoplastiques
de l'invention.
[0034] De façon particulièrement préférée, tous les polymères utilisés dans la composition
de l'invention sont un ou plusieurs polymères thermoplastiques de type polyoléfine
tels que définis dans l'invention.
[0035] La composition selon l'invention peut comprendre en outre au moins un agent de protection
tel qu'un antioxydant. Les antioxydants permettent de protéger la composition du stress
thermique engendré lors des étapes de fabrication du câble ou de fonctionnement du
câble.
[0036] Les antioxydants sont choisis de préférence parmi :
- les antioxydants phénoliques à encombrement stérique tels que le tetrakismethylene(3,5-di-t-butyl-4-hydroxy-hydrocinnamate) methane, le octadecyl 3-(3,5-di-t-butyl-4-hydroxyphenyl)propionate, le 2,2'-thiodiethylene bis[3-(3,5-di-t-butyl-4-hydroxyphenyl) propionate], le 2,2'-Thiobis(6-t-butyl-4-methylphenol), le 2,2'-methylenebis(6-t-butyl-4-methylphenol), le 1,2-Bis(3,5-di-t-butyl-4-hydroxyhydrocinnamoyl)hydrazine, le [2,2'-oxamido-bis(ethyl 3(3,5-di-t-butyl-4-hydroxyphenyl)propionate), et le 2,2'-oxamido-bis[ethyl 3-(t-butyl-4-hydroxyphenyl)propionate] ;
- les thioethers tels que le 4,6-bis(octylthiomethyl)-o-cresol, le Bis[2-methyl-4-{3-n-alkyl
(C12 ou C14)thiopropionyloxy}-5-t-butylphenyl]sulfide et le Thiobis-[2-t-butyl-5-methyl-4,1-phenylene] bis [3-(dodecyltio)propionate] ;
- les antioxydants à base de soufre tels que le Dioctadecyl-3,3'-thiodipropionate ou
le Didodecyl-3,3'-thiodipropionate ;
- les antioxydants à base de phosphore tels que les phosphites ou phosphonates comme
par exemple le Tris(2,4-di-t-butyl-phenyl)phosphite ou le Bis(2,4-di-t-butylphenyl) pentaerythritol diphosphite ; et
- les antioxydants de type amine tels que le 2,2,4-trimethyl-1,2 dihydroquinoline polymérisé
(TMQ), ce dernier type d'antioxydant étant particulièrement préféré dans la composition
de l'invention.
[0037] Les TMQ peuvent avoir différents grades, à savoir :
- un grade dit « standard » avec un faible degré de polymérisation, c'est-à-dire avec
un taux de monomère résiduel supérieur à 1% en poids et ayant une teneur en NaCl résiduelle
pouvant aller de 100 ppm à plus de 800 ppm (parties par million massiques) ;
- un grade dit « à haut degré de polymérisation » avec un haut degré de polymérisation,
c'est-à-dire avec un taux de monomère résiduel inférieur à 1% en poids et ayant une
teneur en NaCl résiduelle pouvant aller de 100 ppm à plus de 800 ppm ;
- un grade dit « à faible teneur en sel résiduel » avec une teneur en NaCl résiduelle
inférieure à 100 ppm.
[0038] Le type de stabilisant et son taux dans la composition de l'invention sont classiquement
choisis en fonction de la température maximale subie par les polymères pendant la
production du mélange et pendant la mise en oeuvre par extrusion sur le câble ainsi
que selon la durée maximale d'exposition à cette température.
[0039] La composition peut typiquement comprendre de 0,1% à 2% en poids d'antioxydant(s).
De préférence, elle peut comprendre au plus 0,7% en poids d'antioxydant(s) notamment
lorsque l'antioxydant est le TMQ.
[0040] D'autres additifs et/ou d'autres charges bien connus de l'homme du métier peuvent
également être ajoutés à la composition de l'invention tels que des retardateurs de
grillage ; des agents favorisants la mise en oeuvre tels que des lubrifiants ou des
cires ; des agents compatibilisant ; des agents de couplage ; des stabilisants UV
; des charges non-conductrices ; des charges électriquement conductrices ; des charges
semi-conductrices ; et/ou des charges minérales sans halogènes destinées à améliorer
le comportement au feu de la composition.
[0041] Afin de garantir un câble électrique dit « HFFR » pour l'anglicisme «
Halogen Free Flame Retardant », le câble de l'invention ne comprend préférentiellement pas de composés halogénés.
Ces composés halogénés peuvent être de toutes natures, tels que par exemple des polymères
fluorés ou des polymères chlorés comme le polychlorure de vinyle (PVC), des plastifiants
halogénés, des charges minérales halogénés, ...etc.
[0042] Le câble de l'invention peut être un câble d'énergie et/ou de télécommunication »
tel qu'un câble électrique et/ou optique, destiné au transport d'énergie et/ou à la
transmission de données.
[0043] Ainsi, l'élément conducteur allongé peut être un ou plusieurs conducteur(s) électrique(s)
et/ou optique(s).
[0044] La couche polymérique peut être une couche en contact physique direct ou non avec
le ou les conducteur(s) électrique(s) et/ou optique(s). Elle peut être également une
gaine de protection entourant un ou plusieurs conducteur(s) électrique(s) et/ou optique(s)
électriquement isolé(s).
[0045] La couche polymérique de l'invention est de préférence une couche extrudée par des
techniques bien connues de l'homme du métier.
[0046] Dans un mode de réalisation particulièrement préféré, le câble de l'invention est
un câble électrique de type câble d'énergie. Dans ce cas, le câble de l'invention
peut comprendre notamment une première couche semi-conductrice entourant l'élément
conducteur allongé, une deuxième couche électriquement isolante, entourant la première
couche, et une troisième couche semi-conductrice entourant la deuxième couche, une
de ces trois couches étant la couche non réticulée de l'invention.
[0047] De préférence, la couche non réticulée de l'invention est la couche électriquement
isolante (i.e. deuxième couche). Dans le cas de la couche électriquement isolante,
la composition de l'invention peut ne pas comprendre de charge (électriquement) conductrice
et/ou ne pas comprendre de charge semi-conductrice.
[0048] Plus particulièrement, au moins deux des trois couches du câble sont des couches
non réticulées, et de préférence les trois couches du câble sont des couches non réticulées.
[0049] Lorsque la composition de l'invention est utilisée pour la fabrication des couches
semi-conductrices (première couche et/ou troisième couche), la composition comprend
en outre au moins une charge (électriquement) conductrice ou une charge semi-conductrice,
en une quantité nécessaire et suffisante pour rendre la composition semi-conductrice.
[0050] On considère plus particulièrement qu'une couche est semi-conductrice lorsque sa
conductivité électrique est d'au moins 0,001 S.m
-1 (siemens par mètre).
[0051] La composition utilisée pour obtenir une couche semi-conductrice peut comprendre
de 4 à 40% en poids de charge (électriquement) conductrice, de préférence au moins
15% en poids de charge conductrice, et encore plus préférentiellement au moins 25%
en poids de charge conductrice.
[0052] La charge conductrice peut être choisie avantageusement parmi les noirs de carbone,
et les graphites, ou un de leurs mélanges.
[0053] Que ce soient la première couche semi-conductrice, la deuxième couche électriquement
isolante et/ou la troisième couche semi-conductrice, au moins une de ces trois couches
est une couche extrudée, de préférence deux de ces trois couches sont des couches
extrudées, et encore plus préférentiellement ces trois couches sont des couches extrudées.
[0054] Dans un mode de réalisation particulier, généralement conforme au câble électrique
de type câble d'énergie de l'invention, la première couche semi-conductrice, la deuxième
couche électriquement isolante et la troisième couche semi-conductrice constituent
une isolation tricouche. En d'autres termes, la deuxième couche électriquement isolante
est directement en contact physique avec la première couche semi-conductrice, et la
troisième couche semi-conductrice est directement en contact physique avec la deuxième
couche électriquement isolante.
[0055] Le câble électrique de l'invention peut comprendre en outre un écran métallique entourant
la troisième couche semi-conductrice.
[0056] Cet écran métallique peut être un écran dit « filaire », composé d'un ensemble de
conducteurs en cuivre ou aluminium arrangé autour et le long de la troisième couche
semi-conductrice, un écran dit « rubané » composé d'un ou de plusieurs rubans métalliques
conducteurs posé(s) en hélice autour de la troisième couche semi-conductrice, ou d'un
écran dit « étanche » de type tube métallique entourant la troisième couche semi-conductrice.
Ce dernier type d'écran permet notamment de faire barrière à l'humidité ayant tendance
à pénétrer le câble électrique en direction radiale.
[0057] Tous les types d'écran métalliques peuvent jouer le rôle de mise à la terre du câble
électrique et peuvent ainsi transporter des courants de défaut, par exemple en cas
de court-circuit dans le réseau concerné.
[0058] En outre, le câble électrique de l'invention peut comprendre une gaine extérieure
de protection entourant la troisième couche semi-conductrice, ou bien entourant plus
particulièrement ledit écran métallique lorsqu'il existe. Cette gaine extérieure de
protection peut être réalisée classiquement à partir de matériaux thermoplastiques
appropriées tels que des HDPE, des MDPE ou des LLDPE ; ou encore des matériaux retardant
la propagation de la flamme ou résistant à la propagation de la flamme. Notamment,
si ces derniers matériaux ne contiennent pas d'halogène, on parle de gainage de type
HFFR (pour l'anglicisme «
Halogen Free Flame Retardant »).
[0059] D'autres couches, telles que des couches gonflantes en présence d'humidité, peuvent
être ajoutées entre la troisième couche semi-conductrice et l'écran métallique lorsqu'il
existe, et/ou entre l'écran métallique et la gaine extérieure lorsqu'ils existent,
ces couches permettant d'assurer l'étanchéité longitudinale du câble électrique à
l'eau. Le conducteur électrique du câble de l'invention peut également comprendre
des matières gonflantes en présence d'humidité pour obtenir une « âme étanche ».
[0060] D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront à la
lumière de la description d'un exemple non limitatif d'un câble électrique selon l'invention
fait en référence à la figure 1 représentant une vue schématique en perspective et
en coupe d'un câble électrique selon un mode de réalisation préféré conforme à l'invention.
[0061] Pour des raisons de clarté, seuls les éléments essentiels pour la compréhension de
l'invention ont été représentés de manière schématique, et ceci sans respect de l'échelle.
[0062] Le câble d'énergie 1 à moyenne ou haute tension, illustré dans la figure 1, comprend
un élément conducteur 2 central allongé, notamment en cuivre ou en aluminium, et,
successivement et coaxialement comprend autour de cet élément 2, une première couche
3 semi-conductrice dite « couche semi-conductrice interne », une deuxième couche 4
électriquement isolante, une troisième couche 5 semi-conductrice dite « couche semi-conductrice
externe », un écran métallique 6 du type tube cylindrique, et une gaine extérieure
de protection 7, les couches 3, 4 et 5 pouvant être obtenues à partir d'une composition
selon l'invention.
[0063] Les couches 3, 4 et 5 sont des couches extrudées et non réticulées.
[0064] La présence de l'écran métallique 6 et de la gaine extérieure de protection 7 est
préférentielle, mais non essentielle, cette structure de câble étant en tant que telle
bien connue de l'homme du métier.
Exemple
[0065]
Tableau 1
| Composition thermoplastique |
C1 |
| Eltex |
99,7 |
| Antioxydants |
0,3 |
[0066] Les quantités des constituants de la composition C1 selon l'invention, détaillée
dans le tableau 1, sont exprimées en pourcentage (%) en poids dans la composition
de l'invention.
[0067] La composition C1 comprend uniquement :
- un polymère thermoplastique de type homopolymère d'éthylène, commercialisé par la
société INEOS Polyolefins, sous la référence ELTEX® A4009MFN1325, et
- des antioxydants.
[0068] Ce polymère thermoplastique est caractérisé par les propriétés rassemblées dans les
tableaux 2a et 2b suivants.
Tableau 2b
| |
Propriété : viscosité capillaire |
| Température |
Cisaillement de 0,1 s-1 |
Cisaillement de 103 s-1 |
Cisaillement de 106 s-1 |
| 170 °C |
10223 Pa.s |
254 Pa.s |
0,57 Pa.s |
| 230 °C |
5732 Pa.s |
228 Pa.s |
0,53 Pa.s |
[0069] La viscosité capillaire a été déterminée à l'aide d'un rhéomètre capillaire commercialisé
par la société Porpoise Ltd. sous la référence P9-A, et conformément à la norme ISO
11443:2005 ou ASTM D3835-08.
[0070] Les mesures ont été effectuées à pression atmosphérique et les températures lors
des mesures effectuées varient entre + 1,7°C et -0,2°C par rapport à la température
de réglage.
Tableau 2b
| Propriétés |
Valeurs |
Méthodes de détermination |
| Densité à 23°C |
959 kg/m3 |
ISO 1183/A |
| Mn |
25779 Da |
ISO 16014 par chromatographie d'exclusion stérique |
| Mw |
146799 Da |
ISO 16014 par chromatographie d'exclusion stérique |
| MFI (190°C/2,16 kg) |
0,9 g/10min |
ISO 1133 |
| Température de fusion |
136 °C |
ISO 11357-3 |
Test de pression à chaud selon la norme CEI 60811-3-1 paragraphe 8.1
[0071] Afin de réaliser le test de pression à chaud, on réalise un câble d'énergie avec
une isolation tricouche extrudée et non réticulée. Ce câble comprend un conducteur
en aluminium entouré successivement et coaxialement par une première couche semi-conductrice,
une deuxième couche électriquement isolante, et une troisième couche semi-conductrice.
[0072] Les premières et troisièmes couches sont des couches obtenues par des matériaux bien
connus de l'homme du métier. La deuxième couche étant obtenue à partir de la composition
thermoplastique C1.
[0073] On prélève sur le câble ainsi formé deux tronçons de 50 à 100 mm. De chaque tronçon,
on retire mécaniquement la troisième couche semi-conductrice pour obtenir une éprouvette
(i.e. câble d'énergie comprenant le conducteur en aluminium entouré uniquement par
la première couche semi-conductrice et par la deuxième couche électriquement isolante).
[0074] Le dispositif d'empreinte utilisé pour le test consiste en une lame rectangulaire
avec une arête de 0,70 ± 0,01 mm de largeur, qui peut être appuyée contre l'éprouvette.
[0075] Le test de pression est effectué à une température de 130°C (éprouvette et dispositif
d'empreinte).
[0076] Les résultats du test de pression à chaud à 130°C, selon la norme CEI 60811-3-1 paragraphe
8, sont rassemblés dans le tableau 3 qui suit.
Tableau 3
| Eprouvettes |
C1-1 |
C1-2 |
| Poids |
875 g |
875 g |
| Epaisseur |
3,7 mm |
3,7 mm |
| Diamètre extérieur |
21,9 mm |
21,9 mm |
| Déformation |
10 % |
9% |
[0077] Dans le tableau 3, le « Poids » fait référence au poids du dispositif d'empreinte
utilisé sur les éprouvettes pour effectuer l'essai de pression ; 1' « Epaisseur »
est celle de la deuxième couche électriquement isolante conforme à l'invention ; et
le « Diamètre extérieur » est celui de l'éprouvette.
[0078] Pour satisfaire aux conditions de la norme CEI 60811-3-1 paragraphe 8, la valeur
de déformation à 130°C (ou valeur médiane des profondeurs d'empreintes mesurées) doit
être au maximum de 50%, ce qui est effectivement le cas pour les éprouvettes C1-1
et C1-2.
1. Câble (1) comprenant un élément conducteur allongé (2) entouré par au moins une couche
polymérique (3, 4, 5),
caractérisé en ce que ladite couche polymérique (3, 4, 5) est une couche non réticulée obtenue à partir
d'une composition comprenant au moins un polymère thermoplastique de type polyoléfine
ayant une viscosité capillaire (η) :
- d'au plus 11000 Pa.s à 170°C, et
- d'au moins 5000 Pa.s à 230°C,
avec un cisaillement de 0,1 s
-1.
2. Câble selon la revendication 1, caractérisé en ce que la viscosité capillaire peut en outre être d'au plus 0,80 Pa.s à 170°C et à 230°C,
avec un cisaillement de 106 s-1.
3. Câble selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que la densité du polymère thermoplastique à 23°C est d'au moins 941 kg/m3.
4. Câble selon l'une quelconques des revendications précédentes, caractérisé en ce que la température de fusion du polymère thermoplastique est d'au moins 130°C.
5. Câble selon l'une quelconques des revendications précédentes, caractérisé en ce que le rapport de la masse moléculaire en poids (Mw) du polymère thermoplastique sur
la masse moléculaire en nombre (Mn) du polymère thermoplastique est compris entre
5 et 7.
6. Câble selon l'une quelconques des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'indice de fluidité à chaud (MFI) du polymère thermoplastique va de 0,1 et 2,0 g/10min.
7. Câble selon l'une quelconques des revendications précédentes, caractérisé en ce que le polymère thermoplastique est une polyoléfine monomodale.
8. Câble selon l'une quelconques des revendications précédentes, caractérisé en ce que le polymère thermoplastique est un polyéthylène
9. Câble selon la revendication 8, caractérisé en ce que le polymère thermoplastique est un homopolymère d'éthylène.
10. Câble selon l'une quelconques des revendications précédentes, caractérisé en ce que la composition comprend plus de 50,0 parties en poids de polymère thermoplastique
pour 100 parties en poids de polymère dans la composition.
11. Câble selon l'une quelconques des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il comprend une première couche (3) semi-conductrice entourant l'élément conducteur
allongé (2), une deuxième couche (4) électriquement isolante, entourant la première
couche (3), et une troisième couche (5) semi-conductrice entourant la deuxième couche
(4), une de ces trois couches (3, 4, 5) étant ladite couche non réticulée.
12. Câble selon la revendication 11, caractérisé en ce que la couche non réticulée est la couche (4) électriquement isolante.
13. Câble selon la revendication 11 ou 12, caractérisé en ce que les trois couches (3, 4, 5) du câble sont des couches non réticulées.