[0001] L'invention a pour objet une dalle en béton comprenant une première face, une deuxième
face opposée à la première face, et un joint de retrait, ladite dalle présentant une
épaisseur d'au moins 8cm calculée entre lesdites première et deuxième faces, le joint
de retrait comportant :
- une ligne d'amorce de fissure réalisée par sciage dans l'épaisseur du béton sur une
profondeur moyenne depuis une desdites première et deuxième faces comprise entre 15%
et 50% de l'épaisseur de la dalle au niveau du joint de retrait, ledit sciage étant
opéré dans le béton endéans un délai de 24 heures (en particulier endéans les 12 heures,
spécifiquement endéans les 6 heures, voire moins) à compter de la fin de la coulée
de la dalle, la ligne d'amorce de fissure s'étendant en moyenne sensiblement le long
d'un plan, avantageusement perpendiculaire à ladite une desdites première et deuxième
faces ;
- une fissure s'étendant au moins formant une fissure s'étendant entre une ligne d'amorce
s'étendant dans le béton depuis la ligne d'amorce de fissure jusque la face opposée
à celle à partir de laquelle la ligne d'amorce est réalisée, cette fissure se formant
lors du durcissement du béton et de son retrait, et
- une série de goujons en acier s'étendant sensiblement transversalement par rapport
audit plan le long duquel s'étend en moyenne la ligne d'amorce de fissure, lesdits
goujons présentant une surface longitudinale sensiblement lisse et de section transversale
sensiblement constante présentant un diamètre équivalent compris entre 15mm et 60mm.
[0002] On connaît de telles dalles, par exemple pour la réalisation de routes ou portions
de route.
[0003] Lors de l'emploi de goujons en acier en contact direct avec le béton, si ces goujons
sont légèrement oxydés, l'adhérence du béton sur le goujon sera telle que la fissuration
pourrait très bien s'opérer en dehors de la zone comportant les goujons. Le risque
d'oxydation des goujons est bien réel, puisque les goujons sont souvent stockés dans
des lieux humides avant leur utilisation.
[0004] Pour éviter ce problème de corrosion ou oxydation des goujons avant leur emploi,
on a proposé de munir les goujons d'une couche de bitume. L'adhérence du béton sur
le bitume est bonne, de sorte que lors du retrait, la couche de protection pour le
goujon sera plus faible au niveau de la fissure. De plus l'utilisation de tels goujons
recouverts de bitume s'est avérée problématique pour le placement des goujons dans
le béton frais. En effet, les goujons ont tendance à coller les uns avec les autres
et génèrent le dépôt de couches adhérantes sur lesquelles viennent se coller poussières,
pierres et autres débris. Les cadences de placement de goujons bituminés sont donc
faibles de par l'encrassement et l'arrêt des machines par bourrage des goujons collant
les uns aux autres.
[0005] Pour éviter la corrosion des goujons, on a également proposé de plastifier les goujons
par un revêtement adhérant sur les faces des goujons. Ce revêtement extrêmement fin
(en général de moins de 50µm) tient fermement sur le goujon et n'est pas apte à être
arraché. Ce revêtement ou des défauts de surface de ce revêtement sont des moyens
accroissant l'adhérence du béton sur la tige, ce qui peut provoquer des fissures se
propageant vers une extrémité du goujon. Enfin, ce revêtement, une fois en contact
avec le béton est soumise à une légère abrasion lors du retrait du béton, ainsi que
lors d'une dilatation du goujon lors de la prise du béton ou après son durcissement,
ces mouvements relatifs entre le béton et le goujon créant ainsi des défauts dans
la couche de protection et des zones d'amorce d'oxydation, voire des passages d'infiltration
d'eau dans le béton.
[0006] La présente invention vise à remédier, au moins partiellement, à un ou plusieurs
des inconvénients cités ci-avant en utilisant un goujon muni d'une enveloppe polymère
dont une bande découpée dans l'enveloppe peut facilement être pelée. On a remarqué
que le goujon utilisé dans la dalle selon l'invention permettait en outre d'assurer
une épaisseur minimale de l'enveloppe au niveau de la fissure, l'adhérence du béton
sur l'enveloppe formant ainsi un joint s'opposant au passage d'eau dans les portions
de dalle depuis la ligne de fissure vers les extrémités des goujons. On a également
remarqué qu'en utilisant de tels goujons avec enveloppe polymère non adhésive sur
le goujon, il était possible d'accroître le rendement de placement de goujons dans
le béton frais tout en assurant un placement plus correct et plus propre dans le béton.
[0007] La dalle selon l'invention est du type décrit dans le premier paragraphe du présent
mémoire et présente une ou des caractéristiques mentionnées dans les revendications
ci-jointes.
[0008] La dalle selon l'invention est essentiellement
caractérisée en ce qu'au moins 50% (pourcentage en nombre), avantageusement au moins 75% des goujons, de
préférence sensiblement tous les goujons de ladite série ont une face longitudinale
recouverte d'une enveloppe en un matériau polymère dont la portion longitudinale sans
protubérance extérieure optionnelle qui recouvre la face longitudinale du goujon présente
une épaisseur moyenne pour cette portion longitudinale de l'enveloppe recouvrant la
face latérale longitudinale d'un goujon considéré (moyenne calculée en divisant le
volume de ladite portion longitudinale de l'enveloppe par la surface longitudinale
du goujon considéré) inférieure à 2mm, avantageusement de moins de 1mm, en particulier
d'épaisseur inférieure à 500µm, de préférence d'épaisseur comprise entre 50µm et 250µm,
ladite enveloppe présentant une face longitudinale intérieure espacée en moyenne de
moins de 1mm de la surface longitudinale du goujon, avantageusement de moins de 500µm,
de préférence de moins de 250µm, ladite face longitudinale intérieure présentant une
faible adhérence sur la surface du goujon, de sorte qu'une bandelette découpée dans
l'enveloppe et présentant une largeur de 5mm est apte à être pelée avec une force
de moins de 1000N, avantageusement de moins de 500N. Cette bande peut donc être enlevée
ou pelée simplement avec les doigts.
[0009] L'enveloppe n'a donc qu'une faible adhérence sur la face longitudinale du goujon.
[0010] Les goujons en acier ont avantageusement une section transversale sensiblement circulaire
ou elliptique. L'enveloppe entourant un goujon a une face intérieure longitudinale
correspondant sensiblement à la face extérieure du goujon considéré, tandis que la
face extérieure de l'enveloppe peut avoir une forme quelconque étant entendu que l'épaisseur
moyenne de l'enveloppe reste inférieure à 2mm.
[0011] La face extérieure de l'enveloppe peut présenter une rugosité appropriée ou des moyens
d'accrochage pour accroître l'adhérence du béton sur la paroi extérieure de enveloppe.
La face intérieure de l'enveloppe peut correspondre sensiblement à la face longitudinale
du goujon. La face intérieure longitudinale de l'enveloppe peut présenter des aspérités,
par exemple des aspérités longitudinales, pour réduire la face de contact de l'enveloppe
avec la surface longitudinale du goujon. Dans le cas d'aspérités ou de rainures sur
la face intérieure de l'enveloppe, les dites aspérités ou rainures peuvent soit être
remplies de gaz par exemple d'air, soit d'un composé liquide ou pâteux, par exemple
d'un liquide lubrifiant ou anti corrosion. L'enveloppe peut éventuellement être du
type multicouches.
[0012] La face extérieure de l'enveloppe peut également présenter une protubérance s'étendant
sensiblement dans la partie recouvrant la partie centrale ou médiane du goujon. Cette
protubérance sert de moyen de contrôle du placement du goujon dans le béton, mais
sert également de moyen pour favoriser la fissuration contrôlée sensiblement au niveau
de la partie centrale ou médiane du goujon. Par exemple, cette protubérance sert de
moyen pour assurer une certaine horizontabilité pour le goujon. De plus, lors de l'opération
de sciage de l'amorce dans le béton non encore complètement durci, la protubérance
constitue un moyen de contrôle pour que la lame de la scie ne touche pas le goujon
métallique. Cette protubérance peut avoir la forme d'un doigt ou de plusieurs doigts
formant une couronne s'étendant dans un plan sensiblement perpendiculaire à l'axe
central ou longitudinal du goujon métallique.
[0013] Lorsque l'enveloppe comporte une ou des protubérances extérieures, l'épaisseur de
l'enveloppe est déterminée en ne prenant pas en considération cette ou ces protubérances.
[0014] Selon une forme de réalisation préférentielle, le matériau polymère est un matériau
polymère thermorétractable. Un tel matériau est avantageux car il permet de facilement
placer un goujon en acier dans l'enveloppe avant rétraction par effet thermique, d'assurer
par simple traitement thermique que la face longitudinale intérieure de l'enveloppe
épouse la face longitudinale extérieure du goujon, tout en assurant que le matériau
ne colle pas sur la face longitudinale du goujon. Enfin, par le contrôle du traitement
thermique, il est possible de contrôler l'effort de serrage de l'enveloppe sur le
goujon.
[0015] Enfin, le matériau polymère est avantageusement thermorétractable dans une première
direction et non ou sensiblement non thermorétractable dans une deuxième direction
perpendiculaire à ladite première direction. Avantageusement, le matériau polymère
n'est pas ou sensiblement pas thermorétractable dans la direction longitudinale du
goujon.
[0016] Selon donc une particularité, le matériau polymère est donc un matériau polymère
thermorétractable sensiblement uniquement perpendiculairement à l'axe longitudinal
du goujon.
[0017] Selon un détail d'une forme de réalisation, le matériau thermo rétractable est un
matériau thermoplastique, avantageusement choisi parmi le groupe constitué de polyoléfmes,
fluoropolymères (tels que FEP, PTFE or Kynar), PVC, néoprene, élastomères à base de
silicone, et des mélanges de ceux-ci. de préférence, le matériau thermo rétractable
est un matériau à base de PVC et/ou de fluoro polymères.
[0018] Selon un ou des autres détails de formes de réalisation,
- la face extérieure de l'enveloppe est sensiblement lisse, et/ou
- les extrémités de l'enveloppe sont fermées, de manière à former une enveloppe sensiblement
étanche autour du goujon en acier, et/ou
- le matériau polymère présente un module d'élasticité inférieur à 10 GPa, et/ou
- la surface extérieure de l'enveloppe entourant un goujon est en contact direct avec
du béton, la surface extérieure longitudinale dudit goujon n'étant pas en contact
avec du béton.
[0019] L'invention a encore pour objet un procédé pour réaliser une dalle suivant l'invention
telle que décrite dans l'une quelconque des revendications ci-jointes, dans lequel
- on forme une dalle en béton,
- on dispose lors de la formation de la dalle en béton ou lorsque le béton est encore
frais, une série de goujons revêtus par une enveloppe telle que définie dans l'une
quelconque des revendications précédentes, de manière à ce que lesdits goujons s'étendent
dans le béton à une distance comprise entre 25% et 75% de l'épaisseur par rapport
à la face supérieure de la dalle de béton,
- endéans un délai de moins de 24 heures à compter de la fin de coulée de la dalle de
béton, on scie une amorce de fissure le long de la face supérieure de la dalle, ladite
amorce de fissure s'étendant dans un plan coupant les goujons en un point situé entre
30% et 70% de leur longueur, et
- lors du durcissement du béton de la dalle, l'effort de retrait du béton génère une
fissure depuis l'amorce jusque la face inférieure.
[0020] Des particularités et détails de formes de réalisation selon l'invention ressortiront
de la description suivante (donnée à titre d'exemples uniquement) dans laquelle il
est fait référence aux dessins joints à la présente description.
[0021] Dans ces dessins,
- la figure 1 est une vue en coupe longitudinale d'un goujon avec enveloppe pour une
dalle suivant l'invention;
- la figure 2 est une vue en coupe transversale du goujon de la figure 1 le long de
la ligne II-II;
- la figure 3 est une vue en coupe longitudinale d'un goujon similaire à celui de la
figure 1;
- la figure 4 est une vue en coupe longitudinale d'un autre goujon similaire à celui
de la figure 1;
- la figure 5 est une vue en coupe longitudinale d'encore un autre goujon similaire
à celui de la figure 1;
- la figure 6 est une vue en coupe transversale le long de la ligne VI-VI de la forme
de réalisation de la figure 5;
- la figure 7 est une vue en perspective d'une forme de réalisation particulière;
- la figure 8 est une vue en coupe transversale de la forme de réalisation de la figure
7;
- les figures 9A à 9F sont des vues schématiques montrant la réalisation d'un goujon
utilisé dans une dalle selon l'invention est revendication 1;
- la figure 10 est une vue en coupe d'une dalle de béton avec des goujons et une ligne
d'amorce avant la fissuration;
- la figure 11 est une vue similaire à celle de la figure 10 montrant la fissuration
à partir de la ligne d'amorce lors du retrait;
- les figures 12 et 13 sont des vues similaires à celles des figures 10 et 11 mais avec
un goujon du type représenté à la figure 7.
[0022] La figure 1 représente un goujon 1 avec une face longitudinale 2 recouverte par une
enveloppe 3. Le goujon est réalisé en acier et a une section transversale sensiblement
circulaire. Le diamètre du goujon est par exemple compris entre 20mm et 40mm. L'enveloppe
3 a une épaisseur e d'environ 200µm. La face intérieure de l'enveloppe 3 épouse la
face longitudinale du goujon 1, tandis que la face extérieure de l'enveloppe 3 est
sensiblement cylindrique.
[0023] L'enveloppe est réalisée en PVC thermorétractable, de sorte que l'enveloppe ne colle
pas sur la face longitudinale du goujon 1. Ainsi, si on découpe une bande longitudinale
dans l'enveloppe, bande présentant une largeur d'environ 5mm, la force pour peler
la bandelette par rapport au goujon est très faible, en particulier de moins de 500N,
telle que par exemple moins de 200N, voire moins de 100N. L'enveloppe 3 est maintenue
sur le goujon par l'effet d'un léger serrage élastique de l'enveloppe, et non par
un effet de collage du PVC sur le goujon 1.
[0024] Dans la forme de la figure 1, l'enveloppe 3 a une longueur plus importante que la
longueur du goujon 1, les extrémités 4,5 de l'enveloppe 3 étant ouverte. La section
de passage des ouvertures de l'enveloppe correspond sensiblement à la section transversale
du goujon 1.
[0025] La face longitudinale du goujon est lisse.
[0026] Le goujon 1 de la figure 3 est similaire à celui de la figure 1, si ce n'est que
les extrémités 4,5 de l'enveloppe 3 sont fermées et épousent les extrémités latérales
1A,1B du goujon 1. Les extrémités 4,5 de l'enveloppe n'adhèrent avantageusement pas
sur les extrémités latérales du goujon.
[0027] Le goujon de la figure 4 est similaire à celui de la figure 3, si ce n'est que les
extrémités de l'enveloppe 3 sont rétractées et fermées en formant une chambre 6 entre
l'enveloppe et le goujon 1. Cette chambre est par exemple rempli d'air ou d'un liquide
ou d'une pâte, par exemple d'une graisse.
[0028] Le goujon de la figure 5 est similaire à celui de la figure 3, si ce n'est que la
face intérieure de l'enveloppe présente une série de rainures longitudinales 16 (d'autres
formes sont possibles) formant entre elles des protubérances 7 distantes l'une de
l'autre, de manière à ce que l'enveloppe ne prenne appui sur la face longitudinale
du goujon que par les extrémités libres des protubérances.
[0029] Les rainures qui ont par exemple une profondeur de moins de 50µmsont par exemple
remplies d'un gaz, tel que de l'air ou d'un liquide (par exemple une huile) ou une
pâte ou graisse)
[0030] Le goujon et son enveloppe de la figure 7 peuvent être un goujon et une enveloppe
telles que représentée dans l'une quelconque de formes de réalisation du type montré
à titre d'exemple uniquement dans l'une des figures 1 à 6. Dans la forme de réalisation
de la figure 7, la face longitudinale extérieure de l'enveloppe 3 est munie ou associée
à une protubérance 8, avantageusement réalisée en matériau polymère. Dans la forme
représentée, la protubérance a la forme d'un disque située sensiblement dans la zone
de l'enveloppe 3 recouvrant la partie médiane du goujon (partie située sensiblement
à même distance des extrémités 1A et 1B du goujon 1. La longueur 1 de la protubérance
est fonction de l'épaisseur du béton ou de la propriété recherchée.
[0031] Cette protubérance sert de moyen pour le placement du goujon dans le béton frais,
mais permet surtout d'assurer un enfoncement minimal du goujon. D'autres avantages
d'une telle protubérance sont :
- possibilité de déterminer des points par lesquels la ligne d'amorce doit passer lors
de l'opération de sciage;
- possibilité d'éviter un contact de la scie avec le goujon métallique (la scie étant
par exemple relevée lorsqu'elle vient à toucher la protubérance);
- possibilité de mieux contrôler la fissuration lors du retrait du béton;
- possibilité de mieux contrôler la distance séparant deux goujons entre eux;
- possibilité de mieux contrôler la position horizontale ou légèrement inclinée du gouj
on;
- etc.
[0032] La protubérance est avantageusement réalisée en matériau polymère sur lequel le béton
a une faible adhérence. La protubérance est par exemple soudée ou collée sur l'enveloppe
3 après sa thermorétraction sur le goujo1.
[0033] Les figures 9A à 9F montrent des étapes d'un procédé de fabrication d'un goujon avec
une enveloppe.
[0034] A la figure 9A, l'enveloppe 3 présente un diamètre intérieur supérieur à celui du
goujon 1. L'enveloppe 3 est dans un état non thermo rétracté. cette enveloppe se présente
alors sous la forme d'un tube ou portion de tube (par exemple produit par extrusion
à travers une filière). L'épaisseur de l'enveloppe avant thermo rétraction est choisie
pour obtenir après thermorétraction l'épaisseur requise ou désirée.
[0035] On introduit alors facilement le goujon 1 à l'intérieur du tube 3 (figure 9B), après
éventuellement ou non avoir recouvert le goujon d'une couche d'huile ou autre couche
anti adhésive.
[0036] On chauffe le tube 3 à une température suffisante pour générer l'effet de rétraction
de la matière dans une direction sensiblement perpendiculaire à l'axe central du tube
3 ou goujon 1 (sensiblement pas ou peu de rétraction dans le sens longitudinal), la
température étant inférieure à la température de fusion pour éviter un effet de collage
du tube 3 sur le goujon 1. (figure 9C) Les extrémités 4,5 du tube 3 sont sensiblement
fermées ou forment une partie sensiblement conique.
[0037] Si nécessaire, on ferme les extrémités 4,5 de l'enveloppe 3. (Figure 9D)
[0038] Si nécessaire on munit l'enveloppe 3 d'une protubérance extérieure 8. Cette protubérance
8 sous la forme d'un disque percé d'une ouverture de section transversale correspondant
sensiblement à la section transversale de l'ensemble formé par le goujon et l'enveloppe,
est glissée le long de l'enveloppe 3 jusque une position sensiblement adjacente du
milieu du goujon. On attache ensuite la protubérance 8 sur l'enveloppe (voir figures
9E et 9F).
[0039] La figure 10 montre en coupe transversale une dalle de béton comprenant une série
de goujons 1 destinés à s'étendre dans un joint de retrait à former entre deux parties
de la dalle. Les goujons 1 avec leur enveloppe 3 sont placés dans le béton frais,
par exemple à mi-épaisseur du béton.
[0040] Alors que le béton est encore non complètement durci (par exemple 2 à 4 heures après
le début de la coulée du béton), on scie une gorge longitudinale (perpendiculaire
à l'axe des goujons). La profondeur de la gorge d'amorce 10 est par exemple comprise
entre 1/6 et 1/3 de l'épaisseur de la dalle, en particulier environ 1/4 de l'épaisseur
de la dalle.
[0041] Lors du retrait, la fissuration F part du fond de la gorge 10 pour s'étendre jusque
la face inférieure de la dalle. (voir figure 11)
[0042] Les figures 12 et 13 sont similaires aux figures 10 et 11, si ce n'est qu'un goujon
avec enveloppe du type dans la figure 7 est utilisé. Avantageusement, le fond de la
gorge d'amorce de fissuration est adapté pour être adjacent à un bord de la protubérance
8. De préférence, une partie de la protubérance 8 s'étend dans la gorge 10 ou forme
une partie du fond de l'amorce 10. La protubérance 8 permet ainsi un meilleur contrôle
de la fissuration F lors de retrait.
1. Dalle en béton comprenant une première face, une deuxième face opposée à la première
face, et un joint de retrait, ladite dalle présentant une épaisseur d'au moins 8cm
calculée entre lesdites première et deuxième faces, le joint de retrait comportant
:
- une ligne d'amorce de fissure réalisée par sciage dans l'épaisseur du béton sur
une profondeur moyenne depuis une desdites première et deuxième faces comprise entre
15% et 50% de l'épaisseur de la dalle au niveau du joint de retrait, ledit sciage
étant opéré dans le béton endéans un délai de 24 heures à compter de la fin de la
coulée de la dalle, la ligne d'amorce de fissure s'étendant en moyenne sensiblement
le long d'un plan, avantageusement perpendiculaire à ladite une desdites première
et deuxième faces ;
- une fissure s'étendant au moins formant une fissure s'étendant entre une ligne d'amorce
s'étendant dans le béton depuis la ligne d'amorce de fissure jusque la face opposée
à celle à partir de laquelle la ligne d'amorce est réalisée, cette fissure se formant
lors du durcissement du béton et de son retrait, et
- une série de goujons en acier s'étendant sensiblement transversalement par rapport
audit plan le long duquel s'étend en moyenne la ligne d'amorce de fissure, lesdits
goujons présentant une surface longitudinale sensiblement lisse et de section transversale
sensiblement constante présentant un diamètre équivalent compris entre 15mm et 60mm,
caractérisée en ce qu'au moins 50% des goujons de ladite série ont une face longitudinale recouverte d'une
enveloppe en un matériau polymère dont la portion longitudinale sans protubérance
extérieure optionnelle qui recouvre la face longitudinale du goujon présente une épaisseur
moyenne pour cette portion longitudinale de l'enveloppe recouvrant la face latérale
longitudinale d'un goujon considéré (moyenne calculée en divisant le volume de ladite
portion longitudinale de l'enveloppe par la surface longitudinale du goujon considéré)
inférieure à 2mm, avantageusement de moins de 1mm, en particulier d'épaisseur inférieure
à 500µm, de préférence d'épaisseur comprise entre 50µm et 250µm, ladite enveloppe
présentant une face longitudinale intérieure espacée en moyenne de moins de 1mm de
la surface longitudinale du goujon, avantageusement de moins de 500µtm, de préférence
de moins de 250µm, ladite face longitudinale intérieure présentant une faible adhérence
sur la surface du goujon, de sorte qu'une bandelette découpée dans l'enveloppe et
présentant une largeur de 5mm est apte à être pelée avec une force de moins de 1000N,
avantageusement de moins de 500N.
2. Dalle en béton, caractérisée en ce que sensiblement tous les goujons de ladite série une face longitudinale recouverte d'une
enveloppe en un matériau polymère dont la portion longitudinale sans protubérance
extérieure optionnelle qui recouvre la face longitudinale du goujon présente une épaisseur
moyenne pour cette portion longitudinale de l'enveloppe recouvrant la face latérale
longitudinale d'un goujon considéré (moyenne calculée en divisant le volume de ladite
portion longitudinale de l'enveloppe par la surface longitudinale du goujon considéré)
inférieure à 2mm, avantageusement de moins de 1mm, en particulier d'épaisseur inférieure
à 500µm, de préférence d'épaisseur comprise entre 50µm et 250µm, ladite enveloppe
présentant une face longitudinale intérieure espacée en moyenne de moins de 1mm de
la surface longitudinale du goujon, avantageusement de moins de 500µtm, de préférence
de moins de 250µm, ladite face longitudinale intérieure présentant une faible adhérence
sur la surface du goujon, de sorte qu'une bandelette découpée dans l'enveloppe et
présentant une largeur de 5mm est apte à être pelée avec une force de moins de 1000N,
avantageusement de moins de 500N.
3. Dalle en béton selon la revendication 1 ou 2, caractérisée en ce que les goujons ont une section transversale sensiblement circulaire ou elliptique.
4. Dalle en béton suivant l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en ce que le matériau polymère est un matériau polymère thermorétractable.
5. Dalle en béton selon la revendication 4, caractérisée en ce que le matériau polymère est un matériau polymère thermorétractable sensiblement uniquement
perpendiculairement à l'axe longitudinal du goujon.
6. Dalle en béton selon l'une des revendications 3 à 5, caractérisée en ce que le matériau thermo rétractable est un matériau thermoplastique, avantageusement choisi
parmi le groupe constitué de polyoléfines, fluoro polymères (telles que FEP, PTFE
ou Kynar), PVC, néoprene, élastomères à base de silicone, et des mélanges de ceux-ci.
7. Dalle en béton selon la revendication 6, caractérisé en ce que le matériau thermo rétractable est un matériau à base de PVC et/ou de fluoro polymères.
8. Dalle en béton selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en ce que la face extérieure de l'enveloppe est sensiblement lisse.
9. Dalle en béton selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en ce que la face longitudinale extérieure est munie ou associée à une ou des protubérances
s'étendant sensiblement dans la partie de l'enveloppe recouvrant la partie centrale
ou médiane du goujon, ladite ou lesdites protubérances s'étendant avantageusement
sensiblement perpendiculairement à l'axe central ou longitudinal du goujon.
10. Dalle suivant l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en ce que les extrémités de l'enveloppe sont fermées, de manière à former une enveloppe sensiblement
étanche autour du goujon en acier.
11. Dalle suivant l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en ce
le matériau polymère présente un module d'élasticité inférieur à 10 GPa.
12. Dalle suivant l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en ce que la surface extérieure de l'enveloppe entourant un goujon est en contact direct avec
du béton, la surface extérieure longitudinale dudit goujon n'étant pas en contact
avec du béton.
13. Procédé pour réaliser une dalle suivant l'une quelconque des revendications précédentes,
dans lequel
- on forme une dalle en béton,
- on dispose lors de la formation de la dalle en béton ou lorsque le béton est encore
frais, une série de goujons revêtus par une enveloppe telle que définie dans l'une
quelconque des revendications précédentes, de manière à ce que lesdits goujons s'étendent
dans le béton à une distance comprise entre 25% et 75% de l'épaisseur par rapport
à la face supérieure de la dalle de béton,
- endéans un délai de moins de 24 heures à compter de la fin de coulée de la dalle
de béton, on scie une amorce de fissure le long de la face supérieure de la dalle,
ladite amorce de fissure s'étendant dans un plan coupant les goujons en un point situé
entre 30% et 70% de leur longueur, et
- lors du durcissement du béton de la dalle, l'effort de retrait du béton génère une
fissure depuis l'amorce jusque la face inférieure.