Domaine technique
[0001] La présente invention concerne un dispositif de commande, destiné à actionner un
mécanisme d'un mouvement horloger comprenant au moins un mobile, comportant un levier
agencé pour agir sur un premier verrou susceptible d'être déplacé entre des première
et seconde positions respectives, en réponse à une action prédéfinie d'un utilisateur,
pour au moins indirectement verrouiller et libérer le mobile. Le dispositif de commande
comprend un premier organe élastique agencé pour tendre à positionner le premier verrou
dans sa première position.
Etat de la technique
[0002] De nombreux dispositifs de ce type ont déjà été divulgués. On pourra noter, par exemple,
la structure d'un dispositif de commande mis en oeuvre en relation avec un mécanisme
de chronographe, tel que décrit dans la demande de brevet
EP 1310840 A1.
[0003] Ce mécanisme de chronographe comporte un marteau de remise à zéro des compteurs de
secondes et de minutes chronométrées. Un organe élastique est prévu pour exercer une
pression sur le marteau tendant à le positionner dans sa position active, dans laquelle
il verrouille les compteurs de secondes et de minutes chronométrées. Le marteau porte
un bec agencé pour coopérer avec les colonnes d'une roue à colonnes, permettant de
soulever le marteau pour libérer les compteurs de secondes et de minutes et effectuer
la mesure d'un intervalle de temps. Un levier dont les déplacements sont commandés
à partir d'un organe de commande externe est agencé pour faire tourner la roue à colonnes
et, notamment, pour libérer le marteau ou le soulever.
[0004] Cependant, il faut noter que l'état du verrou décrit dans ce mécanisme, à savoir
le marteau, dépend de l'état de la roue à colonnes. Deux actions successives de l'utilisateur
sont nécessaires pour faire passer le marteau de son état de verrouillage à un état
libre et inversement.
[0005] Ainsi, un tel dispositif de commande n'est pas adapté pour mettre en oeuvre la commande
de mécanismes horlogers nécessitant d'être libérés puis à nouveau verrouillés automatiquement,
en réponse à une action unique de l'utilisateur.
[0006] Certains mécanismes de chronographe présentent une structure différente permettant
d'effectuer un "retour en vol" des compteurs de temps mesurés par actionnement de
l'organe de remise à zéro. Dans ce cas, les compteurs sont maintenus à zéro par le
marteau aussi longtemps que l'utilisateur maintient sa pression sur l'organe de commande
externe de remise à zéro. Lorsque l'organe de remise à zéro est libéré, les compteurs
de chronographe sont à nouveau libres de tourner. Toutefois, dans ce cas, la position
du marteau au repos est sa position levée dans laquelle il n'agit pas sur les compteurs
pour les verrouiller. Aussi, un organe additionnel spécifique de verrouillage des
compteurs est nécessaire lorsqu'aucune mesure d'un intervalle de temps n'est en cours.
Divulgation de l'invention
[0007] Un but principal de la présente invention est de proposer une alternative aux dispositifs
de commande connus de l'art antérieur, en proposant un tel dispositif permettant,
en réponse à une action prédéfinie d'un utilisateur, de désactiver un verrou agissant
sur un mobile d'un mécanisme tout en le laissant reprendre sa position de verrouillage
lorsque le verrouillage du mobile est à nouveau requis.
[0008] A cet effet, la présente invention concerne plus particulièrement un dispositif de
commande du type mentionné plus haut, caractérisé par le fait que le levier comprend
une base, susceptible de se déplacer en référence au bâti du mouvement horloger en
réponse à l'action prédéfinie,
un organe d'actionnement monté mobile sur la base, entre une position active et une
position inactive,
ainsi qu'un second organe élastique agencé pour tendre à positionner l'organe d'actionnement
dans sa position active.
[0009] Plus particulièrement, le dispositif de commande selon l'invention comprend en outre
un organe de débrayage, destiné à être mis en mouvement par les déplacements du mobile
du mécanisme et, susceptible d'agir sur l'organe d'actionnement et le déplacer dans
sa position inactive.
[0010] Grâce à ces caractéristiques, ce dispositif de commande garantit un retour du premier
verrou dans sa position de verrouillage, après qu'il ait libéré le mobile, pour verrouiller
à nouveau ce dernier.
[0011] La durée au cours de laquelle le verrou est inactif suite à l'action prédéfinie de
l'utilisateur peut avantageusement être adaptée selon les besoins et en fonction de
divers paramètres, comme par exemple un intervalle de temps prédéfini ou encore un
déplacement spatial prédéfini d'un mobile.
[0012] En particulier, on notera que le dispositif de commande selon la présente invention
permet d'assurer le verrouillage du mobile après sa libération même dans le cas où
un utilisateur exercerait une action prolongée sur l'organe de commande externe associé,
qui maintiendrait le levier dans sa position active.
[0013] De manière préférée, l'organe d'actionnement est agencé sur la base de manière à
pouvoir se déplacer en translation en référence à cette dernière.
[0014] Par ailleurs, l'organe de débrayage est préférablement destiné à être monté pivotant
sur le bâti du mouvement horloger, en étant entraîné au moins indirectement par le
mobile du mécanisme, et comprend une came susceptible d'exercer une pression sur l'organe
d'actionnement pour le déplacer dans sa position inactive suivant la position angulaire
de l'organe d'embrayage.
[0015] Ainsi, l'action du mobile de débrayage est directement liée à l'accomplissement d'une
condition prédéfinie, ici un déplacement prédéfini du mobile du mécanisme libéré par
le verrou.
[0016] Selon un mode de réalisation préféré, la base est destinée à être agencée pivotante
sur le bâti du mouvement horloger, l'organe d'actionnement comprenant un premier doigt
agencé pour faire pivoter le premier verrou en réponse à l'action prédéfinie.
[0017] La présente invention concerne également un dispositif d'entraînement d'un mécanisme
pour mouvement horloger comprenant un dispositif de commande répondant aux caractéristiques
qui viennent d'être exposées, le dispositif d'entraînement comportant un mobile denté
agencé pour être verrouillé lorsque le premier verrou est dans sa première position
et pour être libre de tourner lorsque le premier verrou est dans sa seconde position.
Le mobile denté présente alors avantageusement une liaison cinématique avec l'organe
de débrayage pour l'entraîner en rotation lorsqu'il est lui-même libre de tourner.
[0018] Le mobile denté peut être un tambour de barillet portant une denture reliée cinématiquement
à l'organe de débrayage, le tambour étant solidaire en rotation d'au moins une première
dent susceptible de coopérer avec un bec de verrouillage du premier verrou.
[0019] Grâce à ces caractéristiques, le barillet peut transmettre une quantité d'énergie
prédéfinie et à la demande à un mécanisme horloger.
[0020] Dans ce cas, on peut prévoir que le premier verrou est destiné à être monté pivotant
sur un arbre solidaire du bâti du mouvement horloger, un organe amortisseur étant
agencé entre l'arbre et le premier verrou pour permettre à ce dernier de se déplacer
également en translation en référence au bâti du mouvement horloger.
[0021] Par ailleurs, la présente invention concerne également un mouvement horloger comportant
un dispositif d'entraînement répondant aux caractéristiques ci-dessus ainsi qu'un
dispositif de sécurité agencé pour verrouiller le dispositif de commande lorsque le
niveau de charge du ressort du barillet est inférieur à une première valeur prédéfinie.
[0022] Ce mouvement horloger peut également comporter un dispositif de remontage du ressort
de barillet, le dispositif de sécurité étant également agencé pour verrouiller le
dispositif de remontage lorsque le niveau de charge du ressort de barillet est supérieur
à une seconde valeur prédéfinie.
[0023] De manière préférée, le ressort de barillet présente une première extrémité solidaire
du tambour de barillet et une seconde extrémité solidaire d'un rochet de remontage,
le mécanisme de remontage pouvant comporter une crémaillère présentant une denture
reliée cinématiquement au rochet de remontage.
[0024] La présente invention concerne également une pièce d'horlogerie comprenant un tel
mouvement horloger ainsi qu'un organe mobile visible présentant une liaison cinématique
avec le tambour de barillet, l'organe mobile étant par exemple un cadran rotatif.
Brève description des dessins
[0025] D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront plus
clairement à la lecture de la description détaillée d'un mode de réalisation préféré
qui suit, faite en référence aux dessins annexés donnés à titre d'exemples non limitatifs
et dans lesquels:
[0026] - la figure 1 représente une vue de face simplifiée d'un mouvement horloger selon
un mode de réalisation préféré de la présente invention, dans une vue côté ponts;
[0027] - la figure 2 représente une vue en perspective simplifiée d'un premier détail de
construction du mouvement horloger de la figure 1, vu depuis une première face;
[0028] - la figure 3 représente une vue en perspective simplifiée du détail de construction
de la figure 2, vu depuis sa seconde face;
[0029] - la figure 4 représente une vue en perspective simplifiée d'un second détail de
construction du mouvement horloger de la figure 1, et
[0030] - la figure 5 représente une vue en perspective simplifiée d'un troisième détail
de construction du mouvement horloger de la figure 1.
Mode(s) de réalisation de l'invention
[0031] La figure 1 représente une vue de face simplifiée d'un mouvement horloger selon un
mode de réalisation préféré de la présente invention, dans une vue côté ponts.
[0032] Selon le présent mode de réalisation, le mouvement horloger est destiné à la conception
d'une pièce d'horlogerie comportant un cadran rotatif (visible sur la figure 4) et
comprend de ce fait un dispositif d'entraînement de ce cadran rotatif, logé dans le
fond de la pièce d'horlogerie, de manière illustrative non limitative.
[0033] Il apparaît de la figure 1 que le mouvement horloger comprend un barillet 1 dédié
à l'entraînement du cadran rotatif et agencé sensiblement au centre du mouvement.
[0034] Ce dernier comporte par ailleurs un dispositif de commande du dispositif d'entraînement
du cadran, visible sur la partie à gauche de la figure 1, un dispositif de remontage
du ressort de barillet, visible sur la partie à droite de la figure 1, ainsi qu'un
dispositif de sécurité dont la fonction sera exposée plus loin, en relation avec la
description détaillée de la figure 5.
[0035] Un arbre 2 de transmission de l'énergie fournie par le barillet pour entraîner le
cadran mobile en rotation est également visible dans le coin supérieur droit de la
figure 1.
[0036] La construction du dispositif de remontage va être décrite plus en détail, à présent,
en relation avec la figure 1.
[0037] Le barillet 1 comporte un tambour 4 denté solidaire de l'extrémité externe d'un ressort
5 de barillet. Un rochet de remontage (repéré avec la référence numérique 6 sur la
figure 2) est solidaire de l'extrémité interne du ressort de barillet. Un cliquet
à ressort 8 est agencé pour empêcher le rochet de remontage de tourner dans le sens
horaire, et le laisser libre de tourner dans le sens de rotation anti-horaire correspondant
au remontage du ressort de barillet, de manière conventionnelle.
[0038] Par ailleurs, un premier verrou 10 dont le fonctionnement sera exposé plus loin verrouille
le tambour 4 pour l'empêcher de tourner dans le sens de rotation anti-horaire.
[0039] Le dispositif de remontage comprend une crémaillère 12, actionnée en translation
par un poussoir 14 destiné à être lui-même actionné par un utilisateur, par l'intermédiaire
d'un poussoir externe (non illustré). Le poussoir 14 est monté pivotant sur un pont,
au moyen d'une vis 15.
[0040] La crémaillère 12 présente une denture 19 agencée en prise avec une première roue
(référence numérique 94 sur la figure 5) d'un dispositif de transmission unidirectionnelle
20 conventionnel. De manière connue, cette première roue ne transmet ses mouvements
de rotation à une seconde roue du dispositif que dans un seul sens, ici dans le sens
de rotation anti-horaire, tandis qu'elle tourne à vide dans le sens de rotation horaire.
[0041] La seconde roue engrène avec un pignon 21 d'un renvoi adjacent dont la roue 22 engrène
avec le rochet de remontage 6.
[0042] Ainsi, lorsque la crémaillère 12 est déplacée vers le haut de la figure 1, en réponse
à une pression d'un utilisateur sur le poussoir externe correspondant, elle fait tourner
le rochet de remontage dans le sens de rotation anti-horaire, pour recharger le ressort
de barillet. Lorsque le poussoir externe est libéré par l'utilisateur, la crémaillère
redescend, sous l'effet d'un ressort de rappel spécifique (référence numérique 23
sur la figure 2) sans entraîner le pignon 21, donc sans entraîner le rochet de remontage.
[0043] Le dispositif de commande selon la présente invention, destiné à actionner le dispositif
d'entraînement du cadran rotatif, va à présent être détaillé en relation avec les
figures 2 et 3, illustrant sa construction dans des vues en perspective simplifiées
correspondant respectivement à des première et seconde faces.
[0044] Le dispositif de commande comporte un poussoir 24 monté rotatif sur le bâti du mouvement
horloger, au moyen d'une vis 25. On notera que le ressort de rappel 23 présente deux
bras symétriques et est agencé pour agir également sur le poussoir 24. Ce dernier
est destiné à être actionné par un utilisateur, par l'intermédiaire d'un second poussoir
externe (non illustré).
[0045] Le poussoir 24 est solidaire d'un levier de commande 26 comprenant un bras 27 légèrement
coudé et relié à une base 28, au moyen d'une vis 29. La base est montée pivotante
sur le bâti du mouvement horloger par une première vis 30, tout en étant guidée dans
ses déplacements en rotation par une seconde vis 32 fixée dans le bâti mais disposée
au travers d'une courte fente 34.
[0046] La base 28 supporte un organe d'actionnement 36 fixé sur elle par des vis 38, serrées
sur des pieds-vis et, logées dans des fentes adaptées de l'organe d'actionnement,
permettant à ce dernier de se déplacer en translation en référence à la base 28, entre
des première et seconde positions, respectivement active et inactive. Un organe élastique
40 est par ailleurs prévu pour appliquer une force sur un doigt 41 solidaire de l'organe
d'actionnement pour tendre à le repousser dans sa position active, c'est-à-dire avancée
par rapport à la base 28. L'organe élastique 40 est monté sur une vis 42 solidaire
de la base 28 pour permettre un ajustement de la force qu'il applique sur le doigt
41.
[0047] L'organe d'actionnement 36 porte des premier et second doigts 44, 45 disposés de
manière à dépasser de la face de la base 28 opposée à celle située du côté du bras
27. Chacun des doigts présente une extrémité inclinée par rapport à la direction de
déplacement de l'organe d'actionnement en référence à la base 28.
[0048] Une goupille 46, solidaire de la base 28, émerge entre les deux doigts 44, 45 pour
définir une surface d'appui destinée à coopérer avec un organe élastique supplémentaire
48, monté sur le bâti du mouvement horloger pour appliquer une force de rappel sur
le levier 26 et le repousser vers sa position de repos, c'est-à-dire en direction
du poussoir 24.
[0049] Les premier et second doigts 44 et 45 sont agencés pour coopérer respectivement avec
le premier verrou 10 et un second verrou 50.
[0050] Le premier verrou 10 comporte une planche montée rotative sur un arbre 52 solidaire
du bâti du mouvement horloger, avec interposition d'un ressort hélicoïdal 54 définissant
une fonction d'amortisseur.
[0051] La planche comprend un premier bec 56 destiné à coopérer avec le premier doigt 44,
ainsi qu'un second bec 58 destiné à coopérer avec des dents 60 ménagées sur une bague
62, solidaire du tambour 4 du barillet 1, pour verrouiller ce dernier dans le sens
de rotation anti-horaire sur la vue de la figure 1, tel qu'exposé précédemment.
[0052] Il ressort de la figure 3 que la bague 62 présente quatre dents 60 régulièrement
réparties. Ainsi, à chaque fois que le tambour est libéré, il effectue un quart de
tour. Lorsqu'il est souhaité que cette rotation du tambour ait lieu à grande vitesse,
le ressort 5 de barillet étant alors calibré de manière adaptée, le choc issu du verrouillage
de la bague 62 par la coopération entre le bec 58 et une dent 60 peut être violent.
Ainsi, le fait de monter le premier verrou 10 sur le bâti par l'intermédiaire d'un
amortisseur permet de limiter les risques d'usure prématurée des constituants du mouvement
horloger selon la présente invention.
[0053] De même, lorsque le ressort 5 de barillet présente un couple important, il peut être
nécessaire de prévoir le second verrou 50 pour sécuriser le verrouillage du tambour
4 par le premier verrou 10, en éliminant les risques de dégagement intempestif de
ce dernier. Du fait de son agencement, le second verrou 50 empêche le premier verrou
10 de se dégager de la dent 60 avec laquelle il est en prise sans autre action extérieure.
[0054] Il apparaît de ce qui précède que le doigt 45 de l'organe d'actionnement 36 est destiné
à actionner le second verrou 50 par l'intermédiaire d'une surface de butée 64 ménagée
sur ce dernier. Plus précisément, lors de l'actionnement du poussoir 24 par un utilisateur,
la base 28 du levier 26 est entraînée en rotation, de même que l'organe d'actionnement
36 dont les doigts 44 et 45 vont agir respectivement sur les premier et second verrous,
le doigt 45 agissant sur le second verrou avant que le doigt 44 n'agisse sur le premier
verrou. Ainsi, la sécurité du premier verrou est neutralisée avant qu'il ne soit actionné
pour libérer le tambour de barillet.
[0055] On notera qu'un ressort de rappel 66 présentant trois bras agit sur les premier et
second verrous, pour exercer sur eux des forces tendant à les positionner dans leur
position active de verrouillage, ainsi que sur le cliquet 8 du rochet de remontage,
de manière connue.
[0056] Pour éviter que le premier verrou 10 ne reste dans sa position inactive, du fait
d'une action prolongée de l'utilisateur sur le poussoir 24, c'est-à-dire lorsque la
durée de cette action excède le temps nécessaire au tambour de barillet pour effectuer
un quart de tour, un premier dispositif de sécurité est prévu. Celui-ci présente ici
la forme d'un organe de débrayage 68 monté rotatif sur le bâti du mouvement horloger,
entre le tambour de barillet et le levier 26.
[0057] L'organe de débrayage 68 comprend un pignon denté 70 solidaire d'une came 72, de
forme oblongue et, agencée de manière excentrée en référence à l'axe de rotation du
pignon denté. Ce dernier est dimensionné et denté de telle manière qu'il fait un tour
sur lui-même lorsque le barillet 4 fait un quart de tour. Lorsque le tambour de barillet
est libéré par le premier verrou 10, suite à une pression sur le poussoir 24, il entraîne
l'organe de débrayage 68 en rotation, dont la came 72 agit sur l'organe d'actionnement
36 pour le repousser en direction de la base 28 et rétracter les premier et second
doigts 44, 45. Grâce à cette construction, les doigts libèrent les deux verrous 10
et 50 pendant la rotation du tambour 4, même lorsque le poussoir 24 est maintenu enfoncé
par l'utilisateur, garantissant dans tous les cas le verrouillage du tambour de barillet
après une course prédéfinie, d'un quart de tour dans le mode de réalisation illustré
à titre non limitatif.
[0058] Lorsque le tambour est libéré, il entraîne également un premier mobile de transmission
74 relié cinématiquement à un mobile, préférablement d'affichage ou contribuant à
l'apparence de la pièce.
[0059] La figure 4 représente une vue en perspective simplifiée d'un exemple de réalisation
préféré d'un mécanisme horloger qui peut être entraîné à partir du tambour de barillet
dont le comportement vient d'être décrit.
[0060] Le premier mobile de transmission 74 est agencé en prise avec un second mobile de
transmission 76, lui-même en prise avec un pignon 78 solidaire de l'arbre 2 de transmission.
[0061] Ce dernier porte un pignon supplémentaire 80 à son extrémité opposée, située du côté
platine du mouvement horloger. Ce dernier est agencé en prise avec une bague dentée
82 destinée à être solidaire d'un mobile support 84, mobile en rotation et, destiné
par exemple à porter un cadran. En particulier, on peut prévoir dans un mode de réalisation
préféré que la pièce d'horlogerie correspondante comprend un cadran mobile présentant
au moins un guichet ou une fenêtre qui peut prendre quatre positions angulaires différentes,
en référence à la boîte de la pièce d'horlogerie, dans le but de procurer quatre apparences
différentes à la pièce et/ou présenter des complications différentes dont une seule
serait visible à la fois.
[0062] Un exemple d'une telle pièce d'horlogerie est divulgué dans le brevet
EP 1840680 B1, au nom de la Demanderesse.
[0063] A titre indicatif, un organe de stabilisation 86 peut être prévu, celui-ci comprenant
un galet 88 porté par l'extrémité d'un ressort 90. Le galet 88 est agencé de manière
à coopérer avec une creusure 92 ménagée dans la bague 82 pour chacune des positions
stables prévues pour le cadran mobile.
[0064] Bien entendu, le nombre de positions décrit pour le cadran mobile est indicatif et
non limitatif. De manière avantageuse, il devrait pouvoir en prendre deux différentes
au minimum, mais pourrait en présenter plus que quatre en alternative, sans sortir
du cadre de l'invention.
[0065] La figure 5 représente une vue en perspective simplifiée d'une partie du mouvement
horloger de la figure 1 comportant des détails de construction relatifs à un dispositif
de sécurité supplémentaire, dont le but est notamment de garantir le maintien de l'indexation
du cadran mobile par rapport aux éléments qu'il doit rendre visibles ou dissimuler.
[0066] Suivant un mode de réalisation préféré de l'invention, on peut prévoir que l'énergie
stockée dans le barillet est suffisante pour permettre plusieurs activations successives
du cadran entre deux remontages. Il peut être préférable de prévoir que le dispositif
de sécurité empêche l'utilisateur de déverrouiller le tambour de barillet si l'énergie
résiduelle de son ressort n'est plus suffisante pour garantir son déplacement d'un
quart de tour, ce qui pourrait conduire à un déphasage du cadran mobile.
[0067] Dans ce but, le dispositif de sécurité comporte un engrenage différentiel 100, dont
une première roue d'entrée 101 présente une liaison cinématique avec le rochet de
remontage 6 du barillet et, une seconde roue d'entrée 102 engrène directement avec
le tambour 4 du barillet 1. La première roue 101 est reliée au rochet de remontage
6 par l'intermédiaire d'un renvoi 104 permettant de faire tourner la première roue
d'entrée 101 dans le sens requis pour assurer le bon fonctionnement de l'engrenage
différentiel.
[0068] L'engrenage différentiel présente en outre une roue de sortie 106 agencée en prise
avec un train d'engrenages 108 destiné à entraîner un premier mobile de comptage 110
portant une première came 112, présentant sensiblement la forme d'une portion de disque,
et un doigt 114 adjacent à la came.
[0069] Le premier mobile de comptage 110 coopère avec un second mobile de comptage 116 comprenant
une denture (non visible), agencée pour déplacer un mobile de verrouillage 118 entre
deux positions extrêmes, ainsi qu'une seconde came 120 présentant au moins partiellement
la forme d'une croix de Malte à au moins deux branches 122, ici quatre.
[0070] La première came 112 est agencée de manière à coopérer avec les extrémités libres
des branches 122 pour empêcher une rotation du second mobile de comptage 116.
[0071] Le doigt 114 est destiné à s'engager entre deux branches 122 du second mobile de
comptage 116 pour entraîner ce dernier en rotation, dans un sens ou dans l'autre.
[0072] La denture du second mobile de comptage 116 est agencée en prise avec une crémaillère
(référence numérique 124 sur la figure 1) pour assurer le déplacement du mobile de
verrouillage 118, soit en direction du premier poussoir 14, soit en direction du second
poussoir 24.
[0073] Le mobile de verrouillage 118 porte des premier et second bras 126, 128 destinés
à coopérer respectivement avec les premier et second poussoirs 14, 24, pour en assurer
le verrouillage.
[0074] Le fonctionnement du dispositif de sécurité va maintenant être exposé en relation
avec la figure 1.
[0075] Pour rappel, une action sur le premier poussoir 14 a pour effet de remonter le ressort
5 du barillet 1, tandis qu'une action sur le second poussoir 24 a pour effet de libérer
le tambour 4 du barillet et donc de décharger au moins partiellement le ressort 5.
[0076] Dans la configuration illustrée sur la figure 1, on constate que le premier bras
126 du mobile de verrouillage 118 est disposé sur le trajet suivi par le premier poussoir
14 lorsqu'il est actionné. Par conséquent, le premier poussoir 14 est verrouillé dans
cette configuration et ne peut pas être actionné par un utilisateur. Aussi, cette
configuration correspond au remontage maximal du ressort 5 du barillet 1 et l'utilisateur
ne peut pas le remonter davantage.
[0077] On notera par ailleurs que la came 112 définit également un arrêt pour le premier
mobile de comptage 110 par l'intermédiaire du doigt 114.
[0078] Si, partant de cette configuration, l'utilisateur souhaite faire tourner le mobile
support 84 d'un quart de tour, il actionne le second poussoir 24. Ce faisant, il libère
le tambour 4 qui tourne d'un quart de tour et entraîne la rotation de la seconde roue
d'entrée 102 de l'engrenage différentiel 100.
[0079] La rotation de la seconde roue 102 entraîne une rotation du premier mobile de comptage
110 dans le sens de rotation anti-horaire.
[0080] L'angle de rotation du premier mobile de comptage 110 est fonction de la démultiplication
introduite notamment par le train d'engrenages 108.
[0081] Admettons, à titre d'exemple non limitatif et pour simplifier les présentes explications,
qu'une rotation d'un quart de tour du tambour de barillet entraîne une rotation d'un
tour complet du premier mobile de comptage 110. Dans ce cas, le doigt 114 pénètre
dans l'espace situé entre deux branches 122 de la seconde came 120, lors de la fin
de la course du premier mobile de comptage, pour faire tourner cette dernière d'un
pas dans le sens horaire (le pas étant défini ici par les branches 122). La rotation
du second mobile de comptage 116 dans le sens horaire induit un déplacement de la
crémaillère 124 en direction du second poussoir 24, libérant ainsi le premier poussoir
14.
[0082] A partir de là, le premier poussoir 14 peut à nouveau être actionné une fois pour
remonter le ressort de barillet avant d'être à nouveau verrouillé.
[0083] A l'inverse, le second poussoir 24 peut encore être actionné plusieurs fois avant
d'être verrouillé par le second bras 128 du mobile de verrouillage 118. Plus précisément,
dans l'exemple illustré ici à titre non limitatif, le second poussoir 24 peut encore
être actionné trois fois avant d'être verrouillé.
[0084] Bien entendu, l'homme du métier ne rencontrera pas de difficulté particulière pour
adapter le dispositif de sécurité aux propriétés du ressort 5 de barillet. On peut
par exemple prévoir que le ressort 5 est calibré de telle manière qu'il permet d'actionner
huit fois la rotation du mobile support 84. Dans ce cas, le premier mobile de comptage
110 ne ferait qu'un demi-tour à chaque actionnement du second poussoir 24 à la place
d'un tour complet.
[0085] On notera que les bras 126, 128 sont montés sur le mobile de verrouillage 118 en
présentant un léger jeu en rotation, des ressorts 130 étant prévus pour assurer leur
bonne coopération avec les poussoirs. Plus particulièrement, cette construction permet
de garantir une bonne mise en place des bras dans leur position de verrouillage. En
effet, lorsque le mobile de verrouillage vient se placer dans l'une ou l'autre des
positions de verrouillage, le poussoir 14 ou 24 correspondant est encore actionné
et se trouve sur le trajet de son bras de verrouillage 126 ou 128. Dans cette phase
intermédiaire, le bras pivote en déformant son ressort 130 jusqu'à ce que le poussoir
soit libéré et permette au bras de se positionner dans sa position de verrouillage,
sous l'effet du ressort.
[0086] La description qui précède s'attache à décrire un mode de réalisation particulier
à titre d'illustration non limitative et, l'invention n'est pas limitée à la mise
en oeuvre de certaines caractéristiques particulières qui viennent d'être décrites,
comme par exemple le fait que le barillet est destiné à entraîner un cadran mobile,
voire même le fait que le premier verrou coopère avec un barillet. En effet, il est
possible de mettre en oeuvre la présente invention pour que le premier verrou agisse
sur un mobile quelconque, de manière générale, pour l'empêcher de tourner, sans sortir
du cadre de la présente invention. De manière similaire, les formes spécifiquement
illustrées et décrites pour les différents constituants ne sont pas limitatives. A
titre d'exemple, il est possible de prévoir que l'organe de débrayage n'agit que de
façon indirecte sur l'organe d'actionnement. Par ailleurs, il est également possible
de prévoir que les dents 60 coopérant avec le premier verrou ne soient pas réparties
de manière régulière autour de la bague 62.
[0087] L'homme du métier ne rencontrera pas de difficulté particulière pour adapter le contenu
de la présente divulgation à ses propres besoins, et mettre en oeuvre un dispositif
de commande ne reprenant qu'en partie les caractéristiques exposées ici, sans sortir
du cadre de la présente invention.
[0088] Bien entendu, si l'invention n'est pas limitée à la mise en oeuvre d'un barillet,
elle n'est pas non plus limitée à la mise en oeuvre du mécanisme de remontage décrit
et illustré et, encore moins à la mise en oeuvre du dispositif de sécurité, lorsqu'un
barillet est concerné.
1. Dispositif de commande, destiné à actionner un mécanisme (84) d'un mouvement horloger
comprenant au moins un mobile (4), comportant
un levier (26) agencé pour agir sur un premier verrou (10) susceptible d'être déplacé
entre des première et seconde positions respectives, en réponse à une action prédéfinie
d'un utilisateur, pour au moins indirectement verrouiller et libérer le mobile (4)
du mécanisme, et
un premier organe élastique (66) agencé pour tendre à positionner ledit premier verrou
dans sa première position,
caractérisé en ce que ledit levier (26) comprend
une base (28), susceptible de se déplacer en référence au bâti du mouvement horloger
en réponse à ladite action prédéfinie,
un organe d'actionnement (36) monté mobile sur ladite base (28), entre une position
active et une position inactive,
ainsi qu'un second organe élastique (40) agencé pour tendre à positionner ledit organe
d'actionnement (36) dans sa position active, et
en ce que le dispositif de commande comprend en outre un organe de débrayage (68), destiné
à être mis en mouvement par les déplacements du mobile (4) du mécanisme et, susceptible
d'agir sur ledit organe d'actionnement (36) et le déplacer dans sa position inactive.
2. Dispositif de commande selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit organe d'actionnement (36) est agencé sur ladite base (28) de manière à pouvoir
se déplacer en translation en référence à cette dernière.
3. Dispositif de commande selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que ledit organe de débrayage (68) est destiné à être monté pivotant sur le bâti du mouvement
horloger, en étant entraîné au moins indirectement par le mobile (4) du mécanisme,
et comprend une came (72) susceptible d'exercer une pression sur ledit organe d'actionnement
(36) pour le déplacer dans sa position inactive suivant la position angulaire dudit
organe d'embrayage (68).
4. Dispositif de commande selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que ladite base (28) est destinée à être agencée pivotante sur le bâti du mouvement horloger
et en ce que ledit organe d'actionnement (36) comprend un premier doigt (44) agencé pour faire
pivoter ledit premier verrou (10) en réponse à ladite action prédéfinie.
5. Dispositif de commande selon la revendication 4, caractérisé en ce qu'il comprend en outre un verrou supplémentaire (50) agencé pour maintenir ledit premier
verrou (10) dans ladite première position et, en ce que ledit organe d'actionnement (36) comprend un second doigt (45) agencé pour faire
pivoter ledit second verrou (50) en réponse à ladite action prédéfinie, préalablement
au pivotement dudit premier verrou (10), pour permettre à ce dernier de passer dans
ladite seconde position.
6. Dispositif d'entraînement d'un mécanisme pour mouvement horloger comprenant un dispositif
de commande selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il comporte un mobile denté (4) agencé pour être verrouillé lorsque ledit premier
verrou (10) est dans sa première position et pour être libre de tourner lorsque ledit
premier verrou est dans sa seconde position, ledit mobile denté (4) présentant en
outre une liaison cinématique avec ledit organe de débrayage (68) pour l'entraîner
en rotation lorsqu'il est lui-même libre de tourner.
7. Dispositif selon la revendication 6, caractérisé en ce que ledit mobile denté est un tambour (4) de barillet (1), solidaire d'une extrémité
d'un ressort (5) de barillet et, portant une denture reliée cinématiquement audit
organe de débrayage (68), ledit tambour (4) étant solidaire en rotation d'au moins
une première dent (60) susceptible de coopérer avec un bec (58) de verrouillage dudit
premier verrou (10).
8. Dispositif selon la revendication 7, caractérisé en ce que ledit premier verrou (10) est destiné à être monté pivotant sur un arbre (52) solidaire
du bâti du mouvement horloger, un organe amortisseur (54) étant agencé entre ledit
arbre (52) et ledit premier verrou (10) pour permettre à ce dernier de se déplacer
également en translation en référence au bâti du mouvement horloger.
9. Mouvement horloger comportant un dispositif selon la revendication 7 ou 8, caractérisé en ce qu'il comporte en outre un dispositif de sécurité (110, 118) agencé pour verrouiller
ledit dispositif de commande lorsque le niveau de charge du ressort dudit barillet
(1) est inférieur à une première valeur prédéfinie.
10. Mouvement horloger selon la revendication 9, caractérisé en ce qu'il comporte en outre un dispositif de remontage (12, 14) dudit ressort (5) dudit barillet
(1) et en ce que ledit dispositif de sécurité (110, 118) est également agencé pour verrouiller ledit
dispositif de remontage (12) lorsque le niveau de charge du ressort (5) dudit barillet
(1) est supérieur à une seconde valeur prédéfinie.
11. Mouvement horloger selon la revendication 10, caractérisé en ce que ledit ressort (5) dudit barillet (1) présente une seconde extrémité solidaire d'un
rochet de remontage (6) et, en ce que ledit dispositif de remontage comprend une crémaillère (12) présentant une denture
reliée cinématiquement audit rochet de remontage (6).
12. Pièce d'horlogerie comportant un mouvement horloger selon l'une quelconque des revendications
9 à 11, caractérisée en ce qu'elle comporte un organe mobile (84), destiné à présenter un effet visuel et, présentant
une liaison cinématique avec ledit tambour (4) dudit barillet (1).
13. Pièce d'horlogerie selon la revendication 12, caractérisé en ce que ledit organe mobile est un cadran rotatif (84).