[0001] La présente invention concerne un élément de jonction pour relier un élément (de
préférence un nez métallique) d'un projectile militaire de perforation à un corps
cylindrique en matériau composite dudit projectile, ainsi qu'un nez métallique et
un projectile munis d'un tel élément de jonction.
[0002] La présente invention s'applique à un projectile militaire de perforation, pouvant
notamment équiper un missile, qui est pourvu d'un corps cylindrique en matériau composite,
rempli d'un explosif, et d'un nez qui est agencé à l'avant dudit corps.
[0003] On sait que pour améliorer le rapport entre la masse d'explosif et la masse totale
d'un tel projectile militaire de perforation, on cherche de plus en plus à remplacer
l'acier usuel de la structure du projectile par des matériaux composites bien plus
légers, en particulier au niveau du corps cylindrique. Toutefois, l'utilisation d'acier
reste nécessaire, notamment à l'avant du projectile, pour assurer une tenue aux éraflures
lors d'un impact sur une cible, en particulier une cible en béton. De plus, l'emploi
d'acier permet de mettre en oeuvre un usinage aisé du nez du projectile.
[0004] Une telle réalisation mixte (acier/matériau composite) qui apparaît très avantageuse
nécessite, toutefois, pour être complètement efficace que des caractéristiques particulières
soient présentes au niveau de la jonction entre le matériau composite du corps du
projectile et l'acier du nez dudit projectile. En effet, cette jonction doit, tout
d'abord, être suffisamment robuste pour éviter une séparation des parties en acier
et en matériau composite lors de l'impact. En outre, cette jonction doit également
aider le matériau composite à tenir les contraintes de perforation susceptibles d'être
rencontrées. En effet, notamment lors de la perforation de cibles très épaisses en
béton, le projectile militaire de perforation subit des contraintes très importantes.
Il peut notamment avoir à subir une décélération de l'ordre de 10000g lors d'un impact.
[0005] Plus particulièrement, lorsqu'un projectile militaire de perforation arrive sur une
cible avec un angle d'impact non nul, trois phénomènes principaux contribuent à l'apparition
de contraintes dans le corps du projectile :
- une compression axiale due au choc sur la cible ;
- une flexion du corps, en présence d'un angle d'impact ; et
- un mouvement de l'explosif à l'intérieur du corps, qui exerce une force radiale sur
le corps du projectile.
[0006] La présente invention a pour objet un élément de jonction pour relier un élément
(de préférence un nez métallique) d'un projectile militaire de perforation à un corps
(de préférence un corps cylindrique) en matériau composite dudit projectile, dont
la conception permet de remédier aux inconvénients précités et notamment de supporter
les contraintes indiquées ci-dessus.
[0007] A cet effet, ledit élément de jonction est remarquable, selon l'invention, en ce
que sa partie arrière, destinée à être reliée audit corps en matériau composite, comporte
au moins :
- une butée de forme annulaire, centrée par rapport à son axe longitudinal, qui est
destinée à venir au contact du bord avant dudit corps (de préférence cylindrique)
; et
- un prolongement longitudinal vers l'arrière, qui est défini à partir de ladite butée,
qui comprend une face de contact, et qui présente une forme et un diamètre adaptés
audit corps de manière à pouvoir venir, avec sa face de contact, latéralement au contact
d'une surface périphérique de ce dernier.
[0008] Dans le cadre de la présente invention, le corps en matériau composite est de préférence,
mais non exclusivement, de forme cylindrique. Dans la description suivante, on fait
généralement référence (de façon non limitative) audit mode de réalisation préféré
de forme cylindrique.
[0009] Ainsi, grâce aux caractéristiques précitées dudit élément de jonction qui est réalisé
en métal, de préférence en acier ou en tout autre matériau dense et résiliant (présentant
une bonne tenue à l'impact), on améliore la tenue mécanique du projectile. En effet
:
- le contact ou appui latéral important obtenu par le prolongement longitudinal sur
une surface périphérique (interne ou externe) du corps permet de supporter les effets
hydrodynamiques de l'explosif, ainsi que les efforts de flexion lors d'une perforation
; et
- la butée (en combinaison avec le prolongement longitudinal) permet de transmettre
la compression axiale (due au choc sur la cible) audit corps qui est en mesure de
supporter une telle compression.
[0010] Ainsi, grâce à l'invention, le matériau composite travaille presque uniquement en
compression axiale (c'est-à-dire dans le domaine où il est le plus performant), alors
que l'élément de jonction compense les contraintes radiales (dues au mouvement de
l'explosif à l'intérieur du projectile), ainsi qu'une grande partie des efforts de
flexion du projectile dans son ensemble lors d'un impact sur une cible avec une incidence.
[0011] Le matériau composite travaillant ainsi pratiquement que sous sollicitation là où
il est le plus robuste, il est possible d'optimiser ses caractéristiques (épaisseur,
encombrement, masse,...), notamment pour rechercher un gain de masse. Un tel gain
de masse obtenu grâce à l'invention peut être remplacée par de l'explosif supplémentaire
ou plus dense. Ainsi, la performance du projectile militaire de perforation dans son
ensemble peut être améliorée en utilisant l'élément de jonction conforme à l'invention.
[0012] En plus de sa participation à la tenue mécanique du corps du projectile, le prolongement
longitudinal de l'élément de jonction fournit une surface de contact importante, qui
est suffisante pour permettre un collage entre le corps en matériau composite et l'élément
de jonction (en métal, de préférence en acier). En utilisant un collage pour la solidarisation
de ces pièces, il n'est pas nécessaire de réaliser un usinage ou un perçage au niveau
du matériau composite comme par exemple pour une fixation à vis. Les fibres composant
le matériau composite (et assurant l'essentiel de la tenue mécanique du matériau composite)
ne sont donc pas endommagées ou coupées. Les propriétés mécaniques du matériau composite
ne sont donc pas détériorées par la fixation. En outre, la colle utilisée peut être
choisie en fonction des conditions environnementales d'emploi du projectile, ce qui
permet d'améliorer la fixation.
[0013] Dans un premier mode de réalisation, ledit prolongement longitudinal vers l'arrière,
présente un diamètre adapté audit corps cylindrique de manière à pouvoir venir latéralement
au contact d'une face radialement externe de ce dernier. Dans ce mode de réalisation,
le prolongement longitudinal de l'élément de jonction entoure donc la partie avant
du corps cylindrique et est collé par sa face radialement interne sur la face radialement
externe de ce dernier.
[0014] Dans une variante de réalisation particulière, la face de contact dudit prolongement
longitudinal, destinée à venir au contact du corps cylindrique, est pourvue d'au moins
une rigole formant un logement, de préférence de forme annulaire, qui est susceptible
de recevoir de la colle. Cette rigole est dimensionnée de manière à pouvoir recevoir
une quantité suffisante de colle pour engendrer une fixation appropriée.
[0015] Dans ce premier mode de réalisation, ladite butée présente au moins une surface de
contact, et de préférence une pluralité de surfaces de contact qui se succèdent dans
la direction radiale (directement ou via une face de contact latérale). Dans le cadre
de l'invention, une telle surface de contact peut :
- soit être située dans un plan qui est radial par rapport audit axe longitudinal ;
- soit présenter une forme conique qui, vers l'arrière, s'étend vers l'extérieur.
[0016] Dans le cadre de la présente invention, toute combinaison possible de ces différentes
surfaces de contact est envisageable. Ceci permet de réaliser un contact avantageux
entre la butée et la face avant du corps cylindrique, notamment pour transmettre efficacement
audit corps cylindrique les forces générant la compression axiale.
[0017] Par ailleurs, dans un second mode de réalisation, ledit prolongement longitudinal
vers l'arrière, présente un diamètre adapté audit corps cylindrique de manière à pouvoir
venir latéralement au contact d'une face radialement interne de ce dernier. Dans ce
mode de réalisation, le prolongement longitudinal de l'élément de jonction pénètre
donc dans la partie avant du corps cylindrique et est collé par sa face radialement
externe sur la face radialement interne de ce dernier.
[0018] De préférence, dans ce second mode de réalisation, l'élément de jonction comporte,
de plus, une lèvre annulaire reliée au bord externe de la butée et agencée de manière
à pouvoir venir latéralement au contact d'une face radialement externe du bord avant
dudit corps cylindrique. Cette lèvre annulaire permet ainsi de retenir le matériau
composite lors d'un impact et d'empêcher un délaminage à son extrémité, lors d'un
écrasement contre une structure plus rigide (l'acier du nez). Avantageusement, cette
lèvre est agencée longitudinalement de façon opposée audit prolongement longitudinal
de manière à former, avec ladite butée et ledit prolongement, un logement pour la
partie avant du corps en matériau cylindrique, permettant un triple contact entre
l'élément de jonction et ladite partie avant.
[0019] Par ailleurs, dans une première variante de réalisation, ledit élément de jonction
représente un élément indépendant qui est utilisé comme élément intermédiaire de jonction
entre le nez métallique et le corps cylindrique d'un projectile. Pour ce faire, ledit
élément de jonction comporte, avantageusement, au niveau de sa partie avant des moyens
de liaison permettant de le relier, par exemple par vissage, à un nez métallique d'un
projectile militaire de perforation.
[0020] En outre, dans une seconde variante de réalisation, ledit élément de jonction correspond
à la partie arrière d'un nez métallique d'un projectile militaire de perforation.
Dans cette variante de réalisation, l'élément de jonction est donc une partie intégrante
du nez métallique qui est destiné à être monté sur le corps cylindrique du projectile.
[0021] L'élément de jonction conforme à l'invention, qui contribue donc au maintien du matériau
composite et qui joue un rôle prépondérant dans la tenue mécanique au choc de l'ensemble
du projectile, présente également les avantages suivants :
- il est adapté à tout type de matériau composite ; et
- il permet une utilisation optimisée du matériau composite (en travaillant essentiellement
en tenue axiale) et il rend plus simple la fabrication du corps en matériau composite.
En effet, la partie en matériau composite peut être réalisée à partir d'une géométrie
simplifiée, par exemple sous forme d'un tube (cylindre).
[0022] La présente invention concerne également un projectile militaire de perforation,
pouvant notamment équiper un missile, pourvu notamment d'un corps (cylindrique) en
matériau composite, qui est rempli d'un explosif ou autre, et d'un nez qui est agencé
à l'avant dudit corps cylindrique.
[0023] Selon l'invention, ledit projectile est remarquable en ce qu'il comprend un élément
de jonction tel que celui précité, qui est agencé de manière à relier ledit nez audit
corps cylindrique en matériau composite.
[0024] Dans un mode de réalisation particulier, les parois, métalliques et composites, radialement
successives dudit projectile au niveau de la jonction, sont telles que leurs rigidités
à la pression sont croissantes, radialement vers l'extérieur depuis l'axe, de sorte
que chacune d'elles est plaquée latéralement contre celle qui lui est extérieure.
[0025] Dans la description précédente, qui est relative à la mise en oeuvre préférée de
l'invention, l'élément de jonction est destiné à relier un nez métallique à un corps
en matériau composite sur un projectile. Toutefois, dans le cadre de la présente invention,
l'élément de jonction peut également être utilisé pour relier un autre élément, par
exemple des moyens de fermeture arrière, au corps en matériau composite.
Les figures du dessin annexé feront bien comprendre comment l'invention peut être
réalisée. Sur ces figures, des références identiques désignent des éléments semblables.
La figure 1 est une vue schématique d'un projectile militaire de perforation muni
d'un élément de jonction conforme à un premier mode de réalisation de l'invention.
La figure 2 est une vue agrandie d'une partie de la figure 1, illustrant la jonction.
La figure 3 est une vue en perspective d'un élément de jonction conforme au premier
mode de réalisation de l'invention.
Les figures 4 et 5 sont des vues semblables à celle de la figure 2, qui illustrent
respectivement des variantes de réalisation différentes des surfaces de contact.
Les figures 6 à 8 sont des vues semblables respectivement à celles des figures 1 à
3 d'un projectile militaire de perforation muni d'un élément de jonction, conformément
à un second mode de réalisation de l'invention.
[0026] L'élément de jonction 1 conforme à l'invention et représenté schématiquement, dans
un premier mode de réalisation sur les figures 1 à 5 et dans un second mode de réalisation
sur les figures 6 à 8, a pour objet de relier un nez métallique 2 d'un projectile
militaire de perforation 3 à un corps 4 en matériau composite dudit projectile 3.
Dans la description ci-après, le corps 4 présente une forme cylindrique préférée (mais
qui n'est pas exclusive). Comme représenté schématiquement sur les figures 1 et 6,
ce projectile militaire de perforation 3, pouvant notamment équiper un missile, est
pourvu de façon usuelle, en plus notamment dudit corps cylindrique 4 et dudit nez
2 qui est agencé à l'avant 5 dudit corps cylindrique 4, d'un explosif usuel 6 (ou
un autre matériau) qui remplit l'espace 7 prévu à l'intérieur dudit corps cylindrique
4 et de moyens de fermeture usuels 8 dudit espace interne 7, prévus à l'arrière 9
dudit corps cylindrique 4. Ledit élément de jonction 1 présente un axe longitudinal
10 qui, dans la position assemblée (représentée par exemple sur les figures 2 et 7),
est confondu avec l'axe longitudinal 11 du corps cylindrique 4 (et donc du projectile
3).
[0027] Selon l'invention, la partie arrière 12 dudit élément de jonction 1, destinée à être
liée à l'avant 5 dudit corps cylindrique 4 en matériau composite, comporte au moins
:
- une butée 13, 23 de forme annulaire, qui est centrée par rapport à l'axe longitudinal
10, et qui est destinée à venir au contact du bord avant 14, 24 dudit corps cylindrique
4. On entend par forme annulaire une courbe fermée, de préférence circulaire, mais
non exclusivement ; et
- un prolongement longitudinal 15, 25 qui est prolongé vers l'arrière de l'élément de
jonction 1, qui est défini à partir de ladite butée 13, 23 qui comprend une face de
contact 16, 26 et qui présente une forme cylindrique, ainsi qu'un diamètre adapté
au diamètre dudit corps cylindrique 4 de manière à pouvoir venir, avec sa face de
contact 16, 26 latéralement au contact d'une surface périphérique 17, 27 de ce dernier.
De préférence, ce prolongement longitudinal 15, 25 présente une longueur qui dépend
du niveau de pression exercé par l'explosif et du niveau de flexion attendu à l'impact.
[0028] Dans la description suivante, les notions « avant » et « arrière » d'une pièce sont
définies par rapport à la position avant et arrière sur le projectile 3 lors d'un
déplacement vers l'avant (illustré par une flèche V sur les figures 1 et 6) de ce
dernier.
[0029] Ainsi :
- le contact ou appui latéral important obtenu par le prolongement longitudinal 15,
25 (via sa face de contact 16, 26) sur une surface périphérique 17, 27 du corps cylindrique
4 permet notamment de supporter les effets hydrodynamiques de l'explosif 6, ainsi
que les efforts de flexion lors d'une perforation. En effet, les contraintes radiales
(dues au mouvement de l'explosif 6 à l'intérieur du projectile 3), ainsi qu'une grande
partie des efforts de flexion du projectile 3 dans son ensemble lors d'un impact (figure
1) sur une cible 20 avec une incidence α (par rapport à une normale 21 au plan de
la cible 20) sont supportés par l'élément de jonction 1 et le nez 2 ; et
- la butée 13, 23 (en combinaison avec le maintien engendré par le prolongement longitudinal
15, 25) permet de transmettre la compression axiale due au choc sur la cible 20, audit
corps cylindrique 4 qui, de par ses caractéristiques propres, est en mesure de supporter
une telle compression.
[0030] Les caractéristiques précédentes dudit élément de jonction 1 qui est réalisé en métal,
de préférence en acier ou en tout autre matériau dense et résiliant (présentant une
bonne tenue à l'impact), permettent d'améliorer la tenue mécanique du projectile 3.
[0031] Grâce à ces caractéristiques dudit élément de jonction 1, le matériau composite du
corps 4 travaille presque uniquement en compression axiale (c'est-à-dire dans le domaine
où il est le plus performant), alors que l'élément de jonction 1 et le nez 2 compensent
les contraintes radiales (dues au mouvement de l'explosif 6 à l'intérieur du projectile
3), ainsi qu'une grande partie des efforts de flexion du projectile 3 dans son ensemble
lors d'un impact sur une cible 20 avec une incidence α.
[0032] Le matériau composite travaillant ainsi pratiquement que sous sollicitation là où
il est le plus robuste, il est possible d'optimiser ses caractéristiques (épaisseur,
encombrement, masse,...), notamment pour rechercher un gain de masse. Un tel gain
de masse obtenu grâce à l'invention peut en particulier être utilisé pour de l'explosif
supplémentaire ou plus dense. Ainsi, la performance du projectile militaire de perforation
3 dans son ensemble peut être améliorée en utilisant l'élément de jonction 1 conforme
à l'invention.
[0033] En plus de sa participation à la tenue mécanique du corps du projectile, le prolongement
longitudinal 15, 25 de l'élément de jonction 1 fournit une face de contact 16, 26
de surface importante, qui est suffisante pour permettre un collage entre le corps
4 en matériau composite et l'élément de jonction 1 (en métal, de préférence en acier).
En utilisant un collage pour la solidarisation de ces pièces, il n'est pas nécessaire
de réaliser un perçage au niveau du matériau composite (comme par exemple pour une
fixation à vis) qui pourraient favoriser une rupture lors d'un impact sur une cible
20. Les fibres composant le matériau composite (et assurant l'essentiel de la tenue
mécanique du matériau composite) ne sont donc pas endommagées ou coupées. Les propriétés
mécaniques du matériau composite ne sont donc pas détériorées par la fixation. En
outre, la colle utilisée peut être choisie en fonction des conditions environnementales
d'emploi du projectile 3, ce qui permet d'améliorer la fixation.
[0034] Dans un premier mode de réalisation (représenté sur les figures 1 à 5), ledit prolongement
longitudinal 15 vers l'arrière, présente un diamètre interne adapté (c'est-à-dire
très légèrement supérieur) au diamètre externe du corps cylindrique 4 de manière à
pouvoir recevoir la partie avant de ce dernier, tout en venant latéralement au contact
(via la face de contact 16) d'une face 17 radialement externe de ce dernier, comme
représenté sur la figure 2 qui montre de façon agrandie une partie P1 de la figure
1. Dans ce mode de réalisation, le prolongement longitudinal 1 5 de l'élément de jonction
1 entoure donc dans la partie avant 5 du corps cylindrique 4 et est collé par sa face
16 radialement interne sur la face 17 radialement externe de ce dernier. Cette face
16 peut être longitudinale (figures 1 à 3 et 5) ou légèrement conique (figure 4).
[0035] Dans une variante de réalisation particulière, ladite face de contact 16 dudit prolongement
longitudinal 15, destinée à venir au contact du corps cylindrique 4, est pourvue d'au
moins une rigole 21 formant un logement, de préférence de forme annulaire, qui est
susceptible de recevoir de la colle. Cette rigole 21 représentée notamment sur les
figures 1 et 2 est dimensionnée de manière à pouvoir recevoir une quantité suffisante
de colle pour engendrer une fixation appropriée.
[0036] Dans ce premier mode de réalisation, ladite butée 13 présente au moins une surface
de contact 13A, 13B, et de préférence une pluralité de surfaces de contact qui se
succèdent dans la direction radiale (directement ou via la face 16). Dans le cadre
de l'invention, une telle surface de contact peut :
- soit être située dans un plan qui est radial par rapport audit axe longitudinal 10,
comme pour les surfaces de contact 13A représentées sur la figure 4 ;
- soit présenter une forme conique qui, vers l'arrière, s'étend vers l'extérieur, comme
pour les surfaces de contact 13B représentées sur la figure 5.
[0037] Dans le cadre de la présente invention, toute combinaison possible de ces différentes
surfaces de contact 13A, 13B, et 16 est envisageable. Ceci permet de réaliser un contact
avantageux entre la butée 1 3 et la face avant 14 du corps cylindrique 4, notamment
pour transmettre efficacement audit corps cylindrique 4 les forces générant la compression
axiale. Ainsi, de préférence, lorsque l'on se déplace sur l'axe du projectile 3, dans
le sens des pressions croissantes à l'impact, c'est-à-dire de l'arrière vers l'avant,
l'introduction des parois successives est réalisée progressivement à l'aide de parties
coniques.
[0038] Par ailleurs, dans un second mode de réalisation (représenté sur les figures 6 à
8), le prolongement longitudinal 25 vers l'arrière de l'élément de jonction 1 présente
un diamètre externe adapté (c'est-à-dire très légèrement inférieur) au diamètre interne
du corps cylindrique 4 de manière à pouvoir être inséré dans ce dernier, tout en venant
latéralement au contact (via une face de contact externe 26) d'une face 27 radialement
interne de ce dernier, comme représenté sur la figure 7 qui montre de façon agrandie
une partie P2 de la figure 6. Dans ce second mode de réalisation, le prolongement
longitudinal 25 de l'élément de jonction 1 pénètre donc dans la partie avant 5 du
corps cylindrique 4 et est collé par sa face radialement externe 26 sur la face radialement
interne 27 de ce dernier.
[0039] De préférence, dans ce second mode de réalisation, le prolongement longitudinal 25
comporte, de plus, une lèvre annulaire 22 reliée au bord externe de la butée 23 et
agencée de manière à pouvoir venir latéralement au contact d'une face radialement
externe 28 du côté avant 5 du corps cylindrique 4. Cette lèvre annulaire 22 présente
une longueur qui est du même ordre de grandeur que l'épaisseur du corps 4 composite.
Cette lèvre annulaire 22 permet ainsi de retenir le matériau composite lors d'un impact
et d'empêcher un délaminage à son extrémité 5, en raison d'un écrasement contre une
structure plus rigide (l'acier du nez).
[0040] Comme représenté par exemple sur la figure 7, la lèvre 22 est agencée longitudinalement
de façon opposée audit prolongement longitudinal 25 de manière à former avec ladite
butée 23 et ledit prolongement 25 un logement 29 pour la partie avant 5 du corps 4
en matériau composite, permettant un triple contact entre l'élément de jonction 1
et ladite partie avant 5.
[0041] En outre, notamment pour améliorer le montage, ladite lèvre 22 présente une forme
en biseau s'effilant vers l'arrière, comme représenté en particulier sur la figure
7.
[0042] Par ailleurs, dans une première variante de réalisation (appliquée à l'un quelconque
des premier et second modes de réalisation précités, et non représentée), ledit élément
de jonction 1 représente un élément indépendant qui est utilisé comme élément intermédiaire
de jonction entre un nez métallique 2 et un corps cylindrique 4 d'un projectile 3.
Pour ce faire, ledit élément de jonction 1 comporte, au niveau de sa partie avant,
des moyens de liaison usuels permettant de le relier, par exemple par vissage, à un
nez métallique d'un projectile militaire de perforation. Une telle liaison métal/métal
est aisée à réaliser et présente une bonne tenue mécanique. L'élément de jonction
conforme à cette première variante de réalisation présente, notamment, l'avantage
de pouvoir être fabriqué facilement.
[0043] En outre, dans une seconde variante de réalisation (appliquée également à l'un quelconque
des premier et second modes de réalisation précités), ledit élément de jonction 1
correspond à la partie arrière d'un nez métallique 2 d'un projectile militaire de
perforation 3, comme montré sur les figures (même si le nez 2 est uniquement représenté
partiellement). Dans ce mode de réalisation, l'élément de jonction 1 est donc une
partie intégrante du nez métallique 2 qui est destiné à être monté directement sur
le corps cylindrique 4 du projectile 3. Par cette intégration, aucun moyen de liaison
n'est donc nécessaire entre le nez 2 et l'élément de jonction 1.
[0044] L'élément de jonction 1 conforme à l'invention, qui contribue donc au maintien du
matériau composite et qui joue un rôle prépondérant dans la tenue mécanique au choc
de l'ensemble du projectile 3, présente également les avantages suivants :
- il peut être réalisé de façon simple ;
- il est adapté à tout type de matériau composite ; et
- il permet une utilisation optimisée dudit matériau composite (en travaillant essentiellement
en tenue axiale) et rend plus simple la fabrication du corps cylindrique 4. En effet,
la partie du projectile 3 en matériau composite peut par exemple être réalisée sous
forme d'un cylindre ou tube (ou d'une autre forme géométrique simple), au lieu d'une
géométrie plus complexe.
[0045] Dans un mode de réalisation particulier, ledit matériau composite du corps cylindrique
4 comprend des tissages de fibres non équilibrés, c'est-à-dire avec une proportion
de fibres axiales différente (et supérieure) à la proportion de fibres radiales. Ceci
permet notamment d'augmenter la résistance du corps cylindrique 4 à une compression
axiale, qui représente la contrainte la plus importante que doit supporter ce dernier,
comme indiqué ci-dessus.
[0046] En outre, dans un mode de réalisation particulier, les parois, métalliques et composites,
radialement successives dudit projectile 3 au niveau de la jonction, sont telles que
leurs rigidités à la pression sont croissantes, radialement vers l'extérieur depuis
l'axe 11, de sorte que chacune d'elles est plaquée latéralement contre celle qui lui
est extérieure.
[0047] Dans la description précédente, qui est relative à la mise en oeuvre préférée de
l'invention, l'élément de jonction 1 est destiné à relier un nez métallique 2 à un
corps 4 en matériau composite sur un projectile. Toutefois, dans le cadre de la présente
invention, l'élément de jonction peut également être utilisé pour relier un autre
élément, notamment des moyens de fermeture arrière tels que les moyens 8 précités,
au corps en matériau composite. Bien entendu les efforts sont moins importants à l'arrière
qu'à l'avant du projectile 3.
1. Projectile militaire de perforation pourvu au moins d'un corps (4) en matériau composite
et d'un nez métallique (2) qui est agencé à l'avant dudit corps (4), ainsi que d'un
élément de jonction (1) qui est agencé de manière à relier un élément dudit projectile
militaire de perforation (3) audit corps (4) en matériau composite, ledit élément
de jonction (1) présentant un axe longitudinal (10), la partie (12) dudit élément
de jonction (1), destinée à être reliée audit corps (4) en matériau composite, comportant
au moins :
- une butée (13, 23) de forme annulaire, centrée par rapport à l'axe longitudinal
(10), qui est destinée à venir au contact d'un bord (14, 24) dudit corps (4) en matériau
composite pour transmettre une compression axiale ; et
- un prolongement longitudinal (15, 25), qui est défini à partir de ladite butée (13,
23), qui comprend une face de contact (16, 26), et qui présente une forme et un diamètre
adaptés audit corps (4) de manière à pouvoir venir, avec sa face de contact (16, 26),
latéralement au contact d'une surface périphérique (17, 27) de ce dernier.
2. Projectile selon la revendication 1,
caractérisé en ce que ledit prolongement longitudinal (15) présente un diamètre adapté audit corps (4)
de manière à pouvoir venir latéralement au contact d'une face radialement externe
(17) de ce dernier.
3. Projectile selon la revendication 2,
caractérisé en ce que la face de contact (16) dudit prolongement longitudinal (15), destinée à venir au
contact du corps (4), est pourvue d'au moins une rigole (21) formant un logement,
susceptible de recevoir de la colle.
4. Projectile selon l'une des revendications 2 et 3,
caractérisé en ce que ladite butée (13) présente au moins une surface de contact (13A, 13B) dans une direction
générale radiale.
5. Projectile selon la revendication 4,
caractérisé en ce que ladite butée (13) présente une pluralité de surfaces de contact (1 3A, 13B) qui se
succèdent dans la direction radiale.
6. Projectile selon l'une des revendications 4 et 5,
caractérisé en ce qu'au moins une surface de contact (13A) est située dans un plan qui est radial par rapport
audit axe longitudinal (10).
7. Projectile selon l'une des revendications 4 à 6,
caractérisé en ce qu'au moins une surface de contact (13B) présente une forme conique qui, vers l'arrière,
s'étend vers l'extérieur.
8. Projectile selon la revendication 1,
caractérisé en ce que ledit prolongement longitudinal (25) présente un diamètre adapté audit corps (4)
de manière à pouvoir venir latéralement au contact d'une face radialement interne
(27) de ce dernier.
9. Projectile selon la revendication 8,
caractérisé en ce qu'il comporte, de plus, une lèvre annulaire (22) reliée au bord externe de la butée
(23) et agencée longitudinalement de façon opposée audit prolongement longitudinal
(25) de manière à pouvoir venir latéralement au contact d'une face (28) radialement
externe dudit corps (4).
10. Projectile selon l'une quelconque des revendications précédentes,
caractérisé en ce que les parois radialement successives dudit projectile (3) au niveau de la jonction,
sont telles que leurs rigidités à la pression sont croissantes, radialement vers l'extérieur.
11. Projectile selon l'une quelconque des revendications précédentes,
caractérisé en ce que ledit élément de jonction (1) est agencé de manière à relier le nez métallique (2)
au corps (4) en matériau cylindrique.
12. Projectile selon la revendication 11,
caractérisé en ce que ledit élément de jonction comporte au niveau de sa partie avant des moyens de liaison
permettant de le relier au nez métallique.
13. Projectile selon la revendication 11,
caractérisé en ce que la partie arrière du nez métallique (2) comprend ledit élément de jonction (1).