DOMAINE DE L'INVENTION
[0001] Le présent exposé concerne un accessoire de protection thermique et un procédé de
fabrication d'un gant de protection thermique.
[0002] Un tel accessoire de protection thermique peut être utilisé dans certaines industries
pour manier des pièces chaudes, éventuellement huileuses ou graisseuses, avec une
grande dextérité et une forte isolation thermique.
ETAT DE LA TECHNIQUE ANTERIEURE
[0003] Dans de nombreuses industries, les travailleurs sont amenés à manier des pièces ou
des outils assez chauds, possédant des températures pouvant varier dans une large
gamme allant communément de 50°C à 250°C, et qui nécessitent dont des moyens de protection
adaptés.
[0004] Très classiquement, les travailleurs utilisent des gants de protection thermique
connus traditionnellement sous le nom de « gants bouclette ». Comme leur nom l'indique,
ces gants bouclette sont constitués de bouclettes textiles à forte maille, typiquement
en coton, dont l'épaisseur permet l'isolation thermique.
[0005] Toutefois, en raison de leur forte épaisseur, ces gants offrent une dextérité dégradée,
des sensations tactiles étouffées, et rendent donc difficile la préhension de petits
objets et le travail de précision. Il est en outre d'autant plus facile de commettre
des erreurs, et notamment de laisser échapper des objets, que ces gants n'offrent
pas une très bonne adhérence. Ces gants, plutôt destinés aux travaux grossiers comme
la manutention de pièces de grande taille, ne sont donc pas adaptés aux travaux nécessitant
une plus grande précision ou de la minutie de la part du travailleur.
[0006] En outre, ces gants, en raison de leur structure essentiellement textile, ne sont
pas étanches et ne sont donc pas adaptés aux conditions huileuses ou graisseuses.
En effet, les huiles et les graisses présentes sur les objets à manier peuvent s'immiscer
dans le gant et donc créer un pont thermique ruinant les propriétés isolantes des
bouclettes textiles. Naturellement, cette imprégnation d'huile ou de graisse réduit
également l'adhérence et la dextérité du gant et nuit au confort de l'utilisateur.
[0007] Il existe donc un réel besoin pour un accessoire de protection et un procédé de fabrication
d'un gant de protection thermique qui soient dépourvus, au moins en partie, des inconvénients
inhérents aux gants connus précités.
PRESENTATION DE L'INVENTION
[0008] Le présent exposé concerne un accessoire de protection thermique comprenant une couche
textile comprenant une première surface et une deuxième surface, un enduit recouvrant
au moins une partie de la première surface de la couche textile, et des picots répartis
en surface d'au moins une zone de l'enduit.
[0009] Lors de l'utilisation de cet accessoire, l'utilisateur à protéger est en contact
avec la deuxième surface de la couche textile tandis que l'objet chaud est quant à
lui du côté de la première surface, c'est-à-dire du côté de l'enduit et des picots.
Outre son rôle d'isolant thermique, la couche textile offre un confort de contact
et permet le support des autres éléments de protection constitués ici par l'enduit
et les picots.
[0010] L'enduit réalise une autre barrière thermique face à l'objet chaud : sa contribution
à l'isolation thermique permet de réduire l'épaisseur de la couche textile pour une
qualité d'isolation donnée. Dès lors, l'épaisseur de l'enduit étant généralement faible
devant l'épaisseur de la couche textile, la réduction de l'épaisseur de la couche
textile entraîne une réduction de l'épaisseur totale de l'accessoire et donc une meilleure
dextérité : les sensations tactiles sont ainsi moins étouffées, les mouvements moins
entravés, ce qui permet un meilleur contrôle de l'objet manipulé et une plus grande
précision dans sa manipulation.
[0011] En outre, l'enduit réalise l'étanchéité de l'accessoire en cas de manipulation d'objets
huileux ou graisseux notamment. Dès lors, la couche textile est protégée et ne s'imprègne
pas : il ne se forme donc pas de pont thermique, ce qui préserve les qualités isolantes
de l'accessoire. Le confort procuré par la couche textile est en outre préservé.
[0012] Les picots, quant à eux, jouent plusieurs rôles. D'une part, ils améliorent la préhension
des objets et limitent leur glissement, y compris en présence d'huile ou de graisse.
D'autre part, ils jouent un rôle important dans l'isolation thermique offerte par
l'accessoire en éloignant la source de chaleur, c'est-à-dire l'objet manipulé, de
l'utilisateur. De plus, les picots permettent de limiter les points de contact avec
la source de chaleur et de maintenir un film d'air entre la source de chaleur et la
surface de l'enduit limitant ainsi grandement les transferts de chaleur.
[0013] Dans certains modes de réalisation, l'accessoire est un gant ou une manique. Dans
un tel cas, les première et deuxième surfaces sont respectivement les surfaces extérieure
et intérieure de la couche textile du gant ou de la manique. Ce mode de réalisation
est le plus adapté à l'utilisation industrielle. Toutefois, dans d'autres modes de
réalisation, l'accessoire peut être constitué autour d'un torchon ou d'une toile notamment
jouant le rôle de la couche textile.
[0014] Dans le présent exposé, les adjectifs « inférieur », « supérieur » et analogues sont
définis par rapport à une position de référence dans laquelle la main portant le gant
est à plat, paume dirigée vers le bas. Les adjectifs « intérieur » et « extérieur
» sont quant à eux définis par rapport à la surface de contour du gant : autrement
dit, l'adjectif « intérieur » est relatif à l'espace où se loge la main tandis que
l'adjectif « extérieur » est relatif à l'environnement du gant.
[0015] Dans certains modes de réalisation, la couche textile est réalisée sans couture.
Ceci permet un meilleur confort et une meilleure finition, esthétique notamment. En
outre, le procédé de tricotage sans couture ne génère pas de chutes, ce qui est un
gain économique. Par conséquent, l'usage de fibres techniques plus coûteuses n'est
pas découragé.
[0016] Dans certains modes de réalisation, la couche textile est constituée de fibres à
faible conductivité thermique.
[0017] Dans certains modes de réalisation, la couche textile est principalement réalisée
en coton. Le coton est confortable, bon isolant thermique, peu cher, et facile à travailler
ce qui assure un cout de fabrication réduit.
[0018] Dans d'autres modes de réalisation la couche textile est en polyamide et/ou en acrylique.
Naturellement, la plupart des fibres textiles naturelles ou synthétiques sont également
envisageables.
[0019] Dans certains modes de réalisation, la couche textile comprend un premier type de
fibres principalement au niveau de la première surface et un deuxième type de fibres
principalement au niveau de la deuxième surface. De préférence, la première surface
est principalement constituée de fibres en polyamide tandis que la deuxième surface
est principalement constituée de fibres en acrylique.
[0020] Dans certains modes de réalisation, la couche textile comprend des fibres de verre,
des fibres métalliques, ou encore des fibres aramides. Ces dernières permettent de
limiter le risque de coupure à travers l'accessoire.
[0021] Dans certains modes de réalisation, la jauge de la couche textile est comprise entre
7 et 18, de préférence entre 10 et 15, de préférence encore égale à 13 environ. La
jauge d'un textile correspond au nombre de rangs de mailles par pouce de textile.
Plus la jauge est élevée, plus le textile est fin et se rapproche de l'aspect du collant
: sa dextérité augmente mais son isolation thermique diminue. Plus la jauge est faible,
plus le textile est épais et se rapproche de l'aspect du gros gant de laine : son
isolation thermique augmente mais sa dextérité diminue. Il a été observé que les gammes
de jauge présentées ici représentent un bon compromis entre dextérité et isolation
thermique compte tenu des isolations supplémentaires apportées par l'enduit et les
picots.
[0022] Dans certains modes de réalisation, au moins la deuxième surface de la couche textile
possède du bouffant. D'une part, le contact est plus confortable ; d'autre part, les
petites poches d'air présentes dans le bouffant du textile augment l'isolation thermique
de la couche textile.
[0023] Dans certains modes de réalisation, au moins la deuxième surface de la couche textile
possède des bouclettes. Ces dernières permettent également d'augmenter le confort
et l'isolation thermique de la couche textile.
[0024] Dans certains modes de réalisation, l'enduit est constitué principalement d'un polymère
élastomère ou plastique. Ces matériaux présentent en effet de bonnes propriétés d'étanchéité,
de dextérité, et d'isolation thermique et sont de plus faciles à mettre en oeuvre.
Il peut s'agir notamment de Latex naturel, de Caoutchouc NBR (nitrile butadiène rubber),
de caoutchouc butyl, de polychlorpéne, de styrène-butadiène, de polyisoprène de synthèse,
de styrène-ethylene/butylene-styrene, de fluoro-elastomères, de PVC, de PVA, de CSM,
de HNBR, d'acrylique, de PU, d'EVA, de plastisols, ou d'autres matériaux comparables.
Il peut également s'agir d'un mélange de deux ou plusieurs polymères.
[0025] Dans certains modes de réalisation, l'enduit comprend un polymère de la famille des
nitriles. Ces polymères présentent en effet des propriétés physico-chimiques particulièrement
adaptées pour une utilisation dans des conditions huileuses ou graisseuses. Ils présentent
en outre une bonne résistance à l'abrasion.
[0026] Dans certains modes de réalisation, l'enduit comprend deux couches d'enduit. Il peut
s'agir de deux couches du même enduit réalisées successivement ou de couches d'enduits
différents. En plus d'augmenter l'isolation thermique, ceci permet de profiter des
propriétés de deux matériaux différents, un matériau pouvant par exemple fournir l'étanchéité
tandis que le second assure une bonne préhension. Il est possible d'envisager plus
de deux couches d'enduits.
[0027] Dans certains modes de réalisation, au moins une part de l'enduit est moussée. Ce
caractère moussé de l'enduit permet d'augmenter la dextérité, la préhension notamment,
et l'isolation thermique, par incorporation de poches d'air microscopiques, sans compromettre
l'étanchéité de l'enduit.
[0028] Dans certains modes de réalisation, l'enduit comprend deux couches d'enduit dont
l'une est moussée. Il s'agit alors de préférence de la seconde couche, c'est-à-dire
la couche de surface.
[0029] Dans certains modes de réalisation, l'enduit recouvre la paume et au moins la partie
inférieure et la partie distale des doigts du gant. Il s'agit en effet de zones généralement
en contact avec l'objet manipulé.
[0030] Dans certains modes de réalisation, pour éviter d'entraver le mouvement de la main
et donc de limiter la dextérité, seule la paume, la partie inférieure, les parties
latérales et la partie distale des doigts sont recouvertes d'enduit. En particulier,
le dos de la main et au moins une part de la partie supérieure des doigts ne sont
pas recouverts d'enduit.
[0031] Dans certains modes de réalisation, les picots sont constitués principalement d'un
polymère élastomère ou plastique. Les polymères utilisables pour l'enduit sont également
utilisables pour les picots.
[0032] Dans certains modes de réalisation, les picots sont réalisés dans le même matériau
que l'enduit. Outre une plus grande facilité de mise en oeuvre, ceci permet une meilleure
fixation des picots sur l'enduit.
[0033] Dans certaines modes de réalisation, les picots sont sensiblement tronconiques ou
en forme de tronc de pyramide. Il a en effet été observé que ces formes offrent les
meilleures performances, notamment de préhension.
[0034] Dans d'autres modes de réalisation, les picots peuvent être sensiblement hémisphériques,
parallélépipédiques ou de tout autre forme.
[0035] Dans certains modes de réalisation, les picots possèdent une hauteur comprise entre
environ 1 et 3 mm, de préférence entre environ 1,5 et 2 mm. Ces valeurs représentent
un bon compromis entre les performances en dextérité et en isolation thermique.
[0036] Dans certains modes de réalisation, les picots possèdent une largeur comprise entre
environ 1 et 3 mm.
[0037] Dans certains modes de réalisation, les picots sont répartis selon un réseau orthorhombique,
de préférence quadratique de paramètre compris entre 3 et 10 mm.
[0038] Dans d'autres modes de réalisation, les picots sont répartis en quinconce.
[0039] Dans certains modes de réalisation, les picots sont répartis au moins sur la paume
du gant. Ils peuvent aussi être présents sur la partie inférieure des doigts du gant.
[0040] Le présent exposé concerne également un procédé de fabrication d'un gant de protection
thermique, comprenant les étapes suivantes : tricotage d'un gant textile, enduction
d'un enduit sur au moins une partie de la surface extérieure du gant textile par trempe
dans un bain d'enduit, et mise en place de picots en surface d'au moins une zone de
l'enduit.
[0041] Dans certains modes de mise en oeuvre, ces étapes sont réalisées successivement dans
l'ordre énuméré ci-dessus.
[0042] Dans d'autres modes de mise en oeuvre, la mise en place de picots est réalisée avant
l'enduction de l'enduit.
[0043] Dans certains modes de mise en oeuvre, le tricotage est réalisé sans couture sur
une machine rectiligne réglée avec une jauge comprise entre 7 et 18, de préférence
entre 10 et 15, de préférence encore égale à 13 environ.
[0044] Dans certains modes de mise en oeuvre, le tricotage utilise un procédé de vanisage
pour disposer un premier type de fibre principalement au niveau de la surface extérieure
du gant textile et un deuxième type de fibre principalement au niveau de la surface
intérieure du gant textile.
[0045] Dans certains modes de mise en oeuvre, l'étape de tricotage forme des bouclettes
sur la surface intérieure du gant textile.
[0046] Dans certains modes de mise en oeuvre, le procédé comprend en outre une étape de
grattage mécanique de la surface intérieure du gant textile pour lui donner du bouffant.
Il peut notamment être réalisé à l'aide de galets métalliques.
[0047] Dans certains modes de mise en oeuvre, le gant est enfilé sur une forme en porcelaine
lors de la trempe dans le bain d'enduit.
[0048] Dans certains modes de mise en oeuvre, l'angle d'attaque et/ou la conformation du
gant lors de la trempe sont réglés pour enduire la paume et au moins la partie distale
des doigts.
[0049] Dans certains modes de mise en oeuvre, le procédé comprend en outre une étape de
création de porosités dans l'enduit.
[0050] Dans certains modes de mise en oeuvre, le bain d'enduit est un bain d'enduit moussé.
[0051] Dans certains modes de mise en oeuvre, le procédé comprend une étape de sablage de
l'enduit par projection de particules. De préférence, ces particules sont des grains
de sel commun. Il peut également s'agir de cristaux de n'importe quel autre sel, ou
plus largement de n'importe quelle espèce chimique ; il peut s'agir de cristaux de
glace notamment. On peut également utiliser d'autres particules abrasives telles que
du sable ou de la limaille métallique. Cette étape peut être réalisée sur un enduit
déjà moussé afin de diversifier la taille des porosités notamment.
[0052] Dans certains modes de mise en oeuvre, les picots sont mis en place par enduction.
[0053] Dans certains modes de mise en oeuvre, l'enduction des picots est réalisée à l'aide
d'une plaque à trous et d'une racle. Dans un tel cas, la plaque à trous est disposée
à plat sur la partie enduite du gant textile ; du polymère est versé sur la plaque
pour remplir les trous ; une racle vient racler l'excédent de polymère en surface
des trous.
[0054] Dans certains modes de mise en oeuvre, le procédé comprend en outre une étape de
vulcanisation de l'enduit et/ou des picots.
[0055] Les caractéristiques et avantages précités, ainsi que d'autres, apparaîtront à la
lecture de la description détaillée qui suit, d'exemples de réalisation du dispositif
et du procédé proposés. Cette description détaillée fait référence aux dessins annexés.
BREVE DESCRIPTION DES DESSINS
[0056] Les dessins annexés sont schématiques et visent avant tout à illustrer les principes
de l'invention.
[0057] Sur ces dessins, d'une figure (FIG) à l'autre, des éléments (ou parties d'élément)
identiques sont repérés par les mêmes signes de référence.
[0058] La FIG 1 est une vue de face d'un accessoire selon l'invention.
[0059] La FIG 2 est une vue de trois-quarts arrière de l'accessoire de la FIG 1.
[0060] La FIG 3 est une coupe schématique d'une partie de l'accessoire de la FIG 1.
DESCRIPTION DETAILLEE D'EXEMPLE(S) DE REALISATION
[0061] Afin de rendre plus concrète l'invention, des exemples d'accessoires et de procédés
conformes à l'invention sont décrits en détail ci-après, en référence aux dessins
annexés. Il est rappelé que l'invention ne se limite pas à ces exemples.
[0062] Les FIG 1 et 2 représentent un exemple de réalisation d'un accessoire de protection
thermique prenant la forme d'un gant 1 selon, respectivement, une vue de face et une
vue de trois-quarts arrière. La FIG 3 illustre de manière schématique, sans soucis
d'échelle et de proportion notamment, la structure en coupe du gant 1. Cette coupe
peut correspondre notamment à la zone de la paume 2 du gant 1. Un exemple de mise
en oeuvre d'un procédé de fabrication d'un tel gant 1 de protection thermique va être
simultanément décrit.
[0063] Ce gant 1 comprend tout d'abord une couche textile 10 en polyamide PA6 et acrylique.
Cette couche textile 10 est tricotée sans couture selon la forme d'un gant de taille
désirée sur une machine rectiligne. Cette dernière est réglée sur une jauge 13 pour
donner au gant 1 une isolation thermique de qualité tout en conservant une bonne dextérité.
[0064] Cette couche textile 10 est tricotée avec un procédé de vanisage permettant de disposer
les fibres de polyamide PA6 principalement du côté de la surface extérieure 11 de
la couche textile 10 et les fibres d'acrylique principalement du côté de la surface
intérieure 12 de la couche textile 10.
[0065] Lors du tricotage, des fibres de verre, des fibres métalliques, ou encore des fibres
aramides peuvent être ajoutées pour offrir en outre à l'utilisateur U une protection
contre les coupures. On peut typiquement utiliser des fibres d'inox ou de Kevlar.
Des fibres d'élasthanne sont également ajoutées pour fournir une certaine élasticité
à la couche textile 10.
[0066] Une fois tricotée, la surface intérieure 12 de la couche textile 10 subit une étape
de grattage mécanique à l'aide de galets métalliques pour lui donner du bouffant 15.
Ce bouffant 15 comprend des poches et des passages dans lesquels de l'air reste emprisonné
et renforce ainsi l'isolation thermique de la couche textile 10.
[0067] Une fois achevée, la couche textile 10 est enfilée et mise en forme sur une forme
en porcelaine pour la préparer à la trempe dans un bain d'enduit. La conformation
de la forme en porcelaine, et donc de la couche textile 10, ainsi que l'angle d'attaque
selon lequel la couche textile 10 est plongée dans le bain d'enduit, permettent d'enduire
la ou les zones souhaitées de la surface extérieure 11 de la couche textile 10.
[0068] Dans cet exemple de réalisation, une couche d'enduit 20 recouvre la paume 2, la partie
inférieure 3i des doigts 3, la partie latérale 31 des doigts 3, et la partie distale
3d des doigts 3. Ici, la partie distale 3d correspond à la partie entourant la dernière
phalange de chaque doigt. A l'inverse, le dos du gant 4, le poignet 5, et une partie
supérieure 3s de chaque doigt 3 qui ne correspond pas à la partie distale 3d n'est
pas recouverte par l'enduit 20. Les zones recouverte d'enduit 20 sont en effet celles
qui sont amenées à être en contact avec l'objet chaud O. Les zones ne le nécessitant
pas ne sont pas recouvertes d'enduit 20 pour préserver la dextérité du gant 1.
[0069] L'enduit 20 est un polymère élastomère de la famille des nitriles, ici du caoutchouc
NBR (nitrile butadiène rubber). En outre ce dernier est moussé, c'est-à-dire qu'il
possède une texture de mousse avec de nombreuses cavités microscopiques dans lesquelles
de l'air est emprisonné, renforçant ainsi l'isolation thermique de l'enduit 20.
[0070] Dans cet exemple de mise en oeuvre, la couche textile 10 a subi une trempe dans un
bain d'enduit déjà moussé. En outre, la couche d'enduit 20 moussée ainsi obtenue a
également subi un traitement de sablage complémentaire durant laquelle des grains
de sable ont été projetés sur la couche d'enduit 20. Les impacts des grains de sable
permettent en effet de créer des aspérités en surface de l'enduit 20.
[0071] Dans d'autres exemples de mise en oeuvre, ce traitement de sablage peut être réalisé
à l'aide de grains de sel. Outre la formation d'aspérités sous l'effet des impacts,
les grains de sels retenus par l'enduit entraînent la formation de cavités lors de
leur dissolution.
[0072] L'enduit 20 est ensuite vulcanisé dans un four à une température comprise entre 70°C
et 120 °C pour assurer la stabilité de la couche d'enduit 20 sur la couche textile
10.
[0073] Une fois l'enduit 20 sec et vulcanisé, on procède à l'enduction de picots 30 sur
certaines zones de l'enduit 20.
[0074] Dans cet exemple de réalisation, les picots 30 sont coniques, pointe dirigée vers
l'objet chaud O, et mesurent environ 2 mm de haut pour 2 mm de diamètre. Ils sont
réalisés dans le même matériau que l'enduit 20, c'est-à-dire de préférence un polymère
élastomère de type nitrile tel le caoutchouc NBR.
[0075] Les picots 30 sont ici répartis sur la surface de la paume 2 et de la partie inférieure
3i des doigts 3 selon un réseau quadratique régulier et ininterrompu de paramètre
environ égal à 5 mm et dirigé selon la direction principale du gant 1.
[0076] Pour réaliser l'enduction des picots 30, le gant 1 est enfilé à plat, zones enduites
dirigées vers le haut, sur une forme métallique plate destinée à aplanir et lisser
la surface enduite du gant 1. Une plaque à trou comportant un réseau de trous correspondant
aux emplacements souhaités des picots 30 est ensuite appliquée sur la surface enduite
du gant 1. Une racle vient alors verser du polymère dans les trous tout en raclant
l'excédent de polymère débordant des trous. On retire alors la plaque à trou une fois
l'enduction terminée.
[0077] La forme des picots 30 est donnée par la forme des trous de la plaque à trous et
peut être corrigée lors d'une étape de post-traitement de ces ébauches de picots avant
leur vulcanisation. La forme des picots 30, ici conique, peut ainsi être obtenue en
profitant simplement de l'écoulement viscoplastique des ébauches de picot ou en leur
appliquant un traitement de mise en forme spécifique.
[0078] Une fois la forme souhaitée obtenue, les picots 30 sont rapidement passés au four
lors d'une étape de vulcanisation pour assurer leur stabilité et leur bonne accroche
sur l'enduit 20.
[0079] Les modes ou exemples de réalisation décrits dans le présent exposé sont donnés à
titre illustratif et non limitatif, une personne du métier pouvant facilement, au
vu de cet exposé, modifier ces modes ou exemples de réalisation, ou en envisager d'autres,
tout en restant dans la portée de l'invention.
[0080] De plus, les différentes caractéristiques de ces modes ou exemples de réalisation
peuvent être utilisées seules ou être combinées entre elles. Lorsqu'elles sont combinées,
ces caractéristiques peuvent l'être comme décrit ci-dessus ou différemment, l'invention
ne se limitant pas aux combinaisons spécifiques décrites dans le présent exposé. En
particulier, sauf précision contraire, une caractéristique décrite en relation avec
un mode ou exemple de réalisation peut être appliquée de manière analogue à un autre
mode ou exemple de réalisation.
1. Accessoire de protection thermique, caractérisé en ce qu'il comprend
une couche textile (10) comprenant une première surface (11) et une deuxième surface
(12),
un enduit (20) recouvrant au moins une partie de la première surface (11) de la couche
textile (10), et
des picots (30) répartis en surface d'au moins une zone de l'enduit (20).
2. Accessoire selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'il s'agit d'un gant (1) ou une manique et en ce que les première (11) et deuxième (12) surfaces sont respectivement les surfaces extérieure
et intérieure de la couche textile (10) du gant (1) ou de la manique.
3. Accessoire selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que la couche textile (10) comprend des fibres de verre, des fibres métalliques, ou des
fibres aramides.
4. Accessoire selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que la jauge de la couche textile (10) est comprise entre 7 et 18, de préférence entre
10 et 15, de préférence encore égale à 13 environ.
5. Accessoire selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce qu'au moins la deuxième surface (12) de la couche textile (10) possède du bouffant (15).
6. Accessoire selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que l'enduit (20) comprend un polymère de la famille des nitriles.
7. Accessoire selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que au moins une part de l'enduit (20) est moussée.
8. Accessoire selon la revendication 2 et l'une quelconque des revendications 1 à 7,
caractérisé en ce que l'enduit (20) recouvre la paume (2), et au moins la partie inférieure (3i) et la
partie distale (3d) des doigts (3) du gant (1).
9. Accessoire selon l'une quelconque des revendications 1 à 8, caractérisé en ce que les picots (30) sont réalisés dans le même matériau que l'enduit (20).
10. Accessoire selon l'une quelconque des revendications 1 à 9, caractérisé en ce que les picots (30) sont sensiblement tronconiques ou en forme de tronc de pyramide.
11. Accessoire selon l'une quelconque des revendications 1 à 10, caractérisé en ce que les picots (30) possèdent une hauteur comprise entre environ 1 et 3 mm, de préférence
entre environ 1,5 et 2 mm.
12. Procédé de fabrication d'un gant de protection thermique,
caractérisé en ce qu'il comprend les étapes suivantes :
réalisation d'un gant textile (10),
enduction d'un enduit (20) sur au moins une partie de la surface extérieure (11) du
gant textile (10) par trempe dans un bain d'enduit, et
mise en place de picots (30) en surface d'au moins une zone de l'enduit (20).
13. Procédé selon la revendication 12, caractérisé en ce qu'il comprend en outre une étape de grattage de la surface intérieure (12) du gant textile
(10) pour lui donner du bouffant (15).
14. Procédé selon la revendication 12 ou 13, caractérisé en ce qu'il comprend en outre une étape de création de porosités dans l'enduit (20) par projection
de particules.
15. Procédé selon l'une quelconque des revendications 12 à 14, caractérisé en ce que la mise en place des picots (30) est réalisée par enduction à l'aide d'une plaque
à trous et d'une racle.