Objet de l'invention
[0001] La présente invention concerne un procédé de traitement pyrolytique, en four à étages
ou four à soles multiples, intégrant un contrôle adéquat du profil de température
tant au niveau du produit traité qu'au niveau de la phase gazeuse. Ce procédé s'applique
à une pyrolyse directe où les brûleurs du réacteur sont en contact direct avec les
gaz résultant du procédé.
Etat de la technique
[0002] Il est connu que la pyrolyse est un procédé thermique de transformation de matières
solides et liquides en composés gazeux et en résidus solides constitués de carbone
fixe et de matières minérales.
[0003] On entend par pyrolyse directe un procédé utilisant un four où des brûleurs sont
montés directement sur le four et produisent une flamme.
[0004] Un four étagé typique comprend une série de soles circulaires, placées les unes au-dessus
des autres dans une enveloppe métallique couverte de réfractaire. Un arbre rotatif
vertical situé selon l'axe du four porte une série de bras munis de râbles qui déplacent
la charge selon un chemin en spirale au travers de chaque sole. Les matières à traiter
sont chargées au niveau de la sole supérieure et râblées au travers de celle-ci au
travers d'orifices vers la sole immédiatement inférieure et ainsi de suite. Après
avoir parcouru toutes les soles, les matières traitées sont déchargées au bas du four.
Les gaz chauds circulent dans le four souvent à contre-courant pour chauffer la charge
à sa température de réaction et produire la réaction désirée. La chaleur est fournie
par la combustion des matières elles-mêmes dans la charge ou par du combustible auxiliaire.
Quand le combustible auxiliaire est requis, la combustion est soit induite directement
par des brûleurs situés au niveau de soles spécifiques (cuisson directe) ou indirectement
via une chambre séparée (cuisson indirecte).
[0005] La Demanderesse a développé depuis de nombreuses années un procédé de pyrolyse directe
en four multi-étagé, suivie d'une combustion éventuelle de carbone fixe. Dans ce contexte,
le traitement thermique étagé requiert d'adapter le four à étages conventionnel qui
doit présenter :
- une zone de séchage des matières à traiter ;
- une zone de chauffe et gazéification pyrolytique des matières volatiles, dans une
atmosphère pauvre en oxygène. Après l'étape de pyrolyse, les produits ne contiennent
plus que des matières minérales et du carbone fixe ;
- une zone de combustion du carbone fixe en présence d'excès d'air.
[0006] Le procédé de pyrolyse directe présente un certain nombre d'avantages sur le procédé
de pyrolyse indirecte. D'abord, alors que le procédé direct se fait en four à étages,
le procédé indirect nécessite généralement un autre type de four, le four rotatif.
Dans celui-ci, la présence de matières gazeuses nécessite de rendre inerte l'entrée
et la sortie du réacteur, vu le risque d'explosion inhérent. De plus, la perte d'énergie
est plus importante puisqu'il faut chauffer l'enveloppe avec un gaz de manière indirecte.
Enfin, le râblage est moins bon et il est difficile de traiter des résidus tels que
des huiles par exemple.
[0007] Le procédé de pyrolyse directe en four à étages permet de traiter de nombreux résidus
tels que des boues de station d'épuration ou STEP, des boues industrielles, des résidus
industriels composés de mélanges de matières organiques et minérales, etc. et a été
appliqué industriellement dans de nombreux pays européens (Allemagne, France, Suisse,
etc.).
[0008] En pyrolyse conventionnelle, les matières volatiles combustibles générées par le
procédé viennent en contact avec la flamme des brûleurs. La présence d'oxygène résiduel
provoque alors une propagation de la flamme (flammes fugaces) et une réaction en chaîne.
On peut se heurter à des températures incontrôlées au niveau de la phase gazeuse et
au niveau du produit traité, avec comme conséquence des problèmes de fusion partielle
ou de frittage du produit râblé, par exemple sous forme de mâchefers, nécessitant
l'arrêt de l'installation ou carrément l'abandon de la pyrolyse pour le traitement
de certains produits.
[0009] Le procédé conventionnel de pyrolyse a fait l'objet de nombreuses publications en
Europe ainsi qu'aux Etats-Unis.
[0010] La demande
WO 2010/142397 divulgue un procédé pour récupérer des métaux à partir d'un flux riche en hydrocarbones
et résidus carbonés au moyen d'une section de traitement, comprenant les étapes suivantes
: envoyer le courant dans un traitement primaire, effectué en une ou plusieurs étapes,
dans lequel le flux est traité en présence d'un agent fluxant dans un appareil adéquat
à une température comprise entre 80 et 180°C, de préférence entre 100 et 160°C et
soumis à une séparation liquide/solide pour obtenir une produit clarifié consistant
essentiellement en des liquides et un gâteau (gâteau d'huile), éventuellement soumettre
le gâteau séparé au séchage, en vue d'enlever du gâteau la composante hydrocarbonée
dont le point d'ébullition est inférieur à une température comprise entre 300 et 350°C,
envoyer le gâteau, éventuellement séché, vers un traitement thermique secondaire comprenant
: une pyrolyse « sans flamme » du gâteau réalisée entre 400 et 800°C, de préférence
entre 500 et 670°C, une oxydation du résidu de pyrolyse réalisée dans un environnement
oxydant et à des températures comprises entre 400 et 800°C, de préférence entre 500
et 700°C.
[0011] La demande
WO 2010/55489 divulgue un procédé et une installation pour le traitement de matériaux contenant
un mélange de matières plastiques et de matières métalliques, tels que des cartes
électroniques usagées. Le procédé comprend les étapes suivantes : le broyage des matériaux
à traiter ; la pyrolyse des matériaux broyés ; une première séparation magnétique
effectuée sur les matériaux ayant subi la pyrolyse, fournissant d'une part une fraction
métallique ferreuse et d'autre part des résidus non-ferreux ; une deuxième séparation
magnétique effectuée sur les résidus non-ferreux, fournissant d'une part une fraction
métallique non-ferreuse et d'autre part des résidus non-magnétiques.
[0012] La demande
EP 843 142 divulgue un appareil amélioré et une méthode pour traiter efficacement des matières,
par exemple incinérer des déchets, en particulier des boues déshydratées, dans un
four à étages en injectant des jets d'oxygène à haute vitesse dans la zone de chauffe
ou de séchage du four pour augmenter le mélange de la phase gazeuse turbulente, pour
faciliter la combustion totale du monoxyde de carbone et des hydrocarbones dans la
phase gazeuse, en vue d'obtenir des émissions plus faibles, pour augmenter la convexion
au-dessus des boues en cours de séchage en vue d'augmenter la vitesse de séchage et
pour enflammer les boues en cours de séchage, en vue d'encore augmenter leur taux
de séchage. L'installation et le procédé procurent une augmentation du débit des boues
et une réduction du monoxyde de carbone, des oxydes d'azote et des émissions hydrocarbonées.
[0013] La demande
EP 2 083 954 divulgue un procédé de traitement de déchets contenant des métaux précieux, comprenant
les étapes successives suivantes : mise en contact des déchets avec une composition
à base de plomb fondu ; écumage du mélange obtenu et raffinage du mélange écumé par
électrolyse de manière à récupérer les métaux précieux.
[0014] Le brevet
US 4,261,268 divulgue un procédé et une installation pour le traitement de déchets dans un four
à contre-courant dans lequel les matières sont introduites à une extrémité du four
et déchargées à l'autre extrémité. De l'air est introduit simultanément dans le four
et les gaz de combustion s'écoulent à contre-courant par rapport au traitement des
matières et s'échappent à une première extrémité du four. Le four a une tendance naturelle
à former des zones de traitement comprenant séquentiellement, en partant de la première
extrémité du four, une zone de séchage, une zone de carbonisation et de combustion
des matières volatiles, une zone de combustion du carbone fixe et une zone de refroidissement
des cendres. Le procédé comprend les étapes de purge des gaz d'échappement secondaires
à partir du milieu du four, substantiellement entre la zone de combustion du carbone
fixe et la zone de carbonisation et de combustion des matières volatiles. Selon une
forme d'exécution de l'invention, les gaz d'échappement secondaires subissent un échange
thermique avec l'air qui est ajouté au four.
[0015] Le brevet
US 4,046,086 divulgue un procédé et une installation similaires pour le traitement de déchets
contenant des métaux alcalins. La température maximale dans le four est maintenue
sous 1400°F (760°C) environ, directement à proximité de la surface du lit de matières
à traiter.
[0016] Le brevet
US 4,118,220 divulgue un procédé de traitement de matières contenant des métaux lourds et des
matières carbonées, comprenant les étapes d'introduction continue de déchets à traiter
par une entrée dans un premier four tout en ajoutant simultanément de l'air au four,
de chauffage des déchets dans le four jusqu'à ce qu'ils soient dans un état de carbonisation
et de là de déchargement des matières du four et de passage de celles-ci dans un appareil
secondaire de traitement, tout en déchargeant simultanément les gaz d'échappement
du four, de récupération et d'enlèvement, par lessivage chimique, des métaux lourds
des déchets dans l'appareil secondaire de traitement, ensuite de passage du reste
des déchets vers un second four pour brûler les matières carbonées restantes dans
les déchets et de décharge séparée des cendres et des gaz d'échappement à partir du
second four.
Buts de l'invention
[0017] La présente invention vise à s'affranchir des problèmes de l'état de la technique.
[0018] En particulier, l'invention vise à retraiter ou recycler des résidus ou déchets complexes,
contenant des matières organiques telles que des huiles pour en récupérer des matières
solides, notamment des matières minérales telles que des métaux précieux ou des terres
rares.
[0019] L'invention a également comme but de contrôler la température du procédé en four
à étages.
[0020] L'invention a également comme but de limiter les transformations cristallographiques
de la matière à retraiter et la formation de matières frittées, de mâchefers.
Principaux éléments caractéristiques de l'invention
[0021] La présente invention se rapporte à un procédé pour le retraitement, le recyclage
ou la séparation de matières ou déchets dans un four à étages par pyrolyse directe,
appelé procédé de pyrolyse « sans flamme », dans lequel les matières sont respectivement
introduites et déchargées à une première extrémité et une seconde extrémité du four,
ledit four comprenant séquentiellement, en partant de la première extrémité, une zone
de séchage, une zone de gazéification pyrolytique conduisant à la formation d'une
phase gazeuse comprenant des matières volatiles et d'une phase solide comprenant du
carbone fixe et des matières minérales, et optionnellement une zone de combustion
du carbone fixe en excès d'air, la chaleur de combustion de la charge étant obtenue
par injection directe d'air et de combustible auxiliaire dans le four, caractérisé
en ce que de la vapeur d'eau à basse pression est injectée de manière contrôlée dans
au moins une zone du four étagé de manière à obtenir un profil de température précis
et uniforme tant dans la phase gazeuse que dans la phase solide.
[0022] Selon des modes particuliers ou préférés de l'invention, le procédé comporte en outre
une ou une combinaison appropriée d'au moins deux des caractéristiques suivantes :
- la pression de vapeur d'eau injectée est comprise entre 1 et 5 bars ;
- la vapeur d'eau injectée est de la vapeur sèche ;
- la vapeur d'eau injectée est de la vapeur saturante ;
- dans le cas d'une pyrolyse suivie d'une combustion de carbone fixe, la vapeur d'eau
est injectée à la transition entre la zone de gazéification pyrolytique et la zone
de combustion du carbone fixe ;
- la gazéification pyrolytique est effectuée en atmosphère réductrice ;
- le domaine de température couvert s'étend entre 150 et 1050°C ;
- la température maximale dans le four est réduite d'au moins 100°C par rapport à la
situation où on utilise le même procédé, mais sans injection de vapeur d'eau ;
- les déchets à recycler sont des circuits électroniques usagés ;
- les déchets à recycler sont des boues contenant des hydrocarbures et/ou des métaux
;
- les déchets à recycler sont des minéraux contaminés par des hydrocarbures et autres
matières volatiles ;
- les gaz de combustion et les fumées s'écoulent à contre-courant par rapport au sens
de traitement des matières ;
- les gaz de combustion et les fumées sont extraits au niveau de la partie supérieure
du four et les matières retraitées sont extraites au niveau de la partie inférieure
du four ;
- les gaz de combustion et les fumées s'écoulent à co-courant par rapport au sens de
traitement des matières ;
- les gaz de combustion et les fumées, ainsi que les matières retraitées, sont extraits
au niveau de la partie inférieure du four, la pyrolyse étant réalisée entre 150 et
500°C.
[0023] Un autre aspect de la présente invention concerne un four à étages ou à soles multiples,
pour la mise en oeuvre du procédé décrit ci-dessus, comprenant une série de soles
ou plaques de cuisson circulaires, disposées les unes au-dessus des autres dans une
enveloppe d'acier tapissée de réfractaire ainsi qu'un arbre rotatif vertical disposé
selon l'axe du four et portant des bras munis de râbles, qui brassent la charge et
la déplacent à travers chaque sole selon un chemin en spirale, le produit à traiter
étant déposé au niveau d'une sole supérieure et râblée pour passer à travers celle-ci
par des orifices débouchant sur la sole immédiatement inférieure, et ainsi de suite
vers le bas de l'installation où le produit traité est déchargé, des gaz chauds de
combustion circulant dans le four pour chauffer la charge à sa température de réaction
et produire la réaction désirée, en particulier un séchage poussé, une gazéification
pyrolytique directe et optionnellement une combustion du carbone fixe, la chaleur
de combustion étant produite par la combustion soit des constituants de la charge
elle-même, soit de carburant auxiliaire brûlé dans des brûleurs situés au niveau d'une
ou plusieurs soles spécifiques, ledit four à étages étant caractérisé en ce qu'il
comprend en outre des buses d'injection de vapeur d'eau à basse pression situées au
niveau d'une ou plusieurs soles spécifiques.
Description de formes d'exécution préférées de l'invention
[0024] L'invention se rapporte à un procédé de traitement thermique par pyrolyse directe,
« sans flamme »
(flameless pyrolysis), en four à étages, plus spécifiquement, de résidus, déchets ou matériaux contenant
des matières minérales et des matières organiques. Ce procédé nécessite un contrôle
précis de la température tant au niveau de la phase gazeuse que de la phase solide.
[0025] Selon l'invention, la pyrolyse « sans flamme » permet, par une injection contrôlée
et étagée de vapeur à basse pression dans le réacteur à étages, de contrôler de façon
précise et uniforme le profil de température dans le produit solide et dans la phase
gazeuse. L'injection de vapeur empêche l'enflammement des matières volatiles, la propagation
de la flamme et l'augmentation incontrôlée de température.
[0026] La pression de vapeur d'eau injectée, sèche ou saturante, sera avantageusement comprise
entre 1 et 5 bars. La vapeur d'eau sera aussi injectée à une ou plusieurs soles du
réacteur en fonction du résultat souhaité. Dans le cas de la gazéification pyrolytique
suivie de la combustion du carbone fixe, la vapeur est injectée de préférence à la
sole où se trouve la zone de transition entre la fin de la pyrolyse et le début de
la combustion du carbone fixe.
[0027] Selon la présente invention, le procédé de pyrolyse directe « sans flamme » peut
être appliqué généralement en mode de fonctionnement à contre-courant, c'est-à-dire
que les fumées sont extraites au niveau de la partie supérieure du réacteur et le
produit solide est extrait au niveau de la partie inférieure du réacteur. Cependant,
pour des applications de pyrolyse directe à base température (typiquement entre 150
et 400°C), le procédé peut être également appliqué en mode de fonctionnement à co-courant
dans le réacteur. Dans ce cas spécifique, les fumées et les produits solides sont
tous deux extraits au niveau de la partie basse du réacteur.
[0028] Le procédé de l'invention permet de traiter de manière efficace des produits riches
en hydrocarbures ou générant énormément de matières volatiles combustibles au cours
de la pyrolyse directe.
[0029] Ce procédé peut s'appliquer avantageusement tant à des boues et résidus riches en
hydrocarbures qu'à des sols contaminés, des déchets électroniques («electronic scrap
») ou des minéraux contaminés par des hydrocarbures ou d'autres matières volatiles.
[0030] Ce procédé permet de travailler sur des gammes de températures très étendues, allant
de 150°C à plus de 1000°C et avec des atmosphères en phase gazeuse très réductrices.
[0031] Le mode de disposition des brûleurs, leur réglage ainsi que la disposition de buses
d'introduction de vapeur permettent une optimisation de la pyrolyse « sans flamme
» au coeur du réacteur à soles multiples.
[0032] Les profils de température obtenus en appliquant la pyrolyse « sans flamme » par
rapport à la pyrolyse conventionnelle directe démontrent de façon claire le bien-fondé
de la présente invention et son application à une multitude de résidus et sous-produits
en vue de leur valorisation.
Exemple 1 : mélange de métaux, de fibres de verre et de résines époxy (Tableau 1)
[0033] Le but du traitement est de libérer les métaux et les fibres de verre de leur matrice
époxy. Le procédé consiste en une pyrolyse « sans flamme » à basse température. Le
tableau 1 donne une comparaison entre la pyrolyse « sans flamme » et la pyrolyse conventionnelle.
On voit que le procédé selon l'invention permet d'éviter l'emballement de la température
au cours du temps.
[0034] L'excès d'air (ou lambda) exprime la quantité d'air en excès par rapport à la quantité
d'air minimum nécessaire à une combustion complète (ou stoechiométrique). On travaille
ici en atmosphère réductrice, donc avec défaut d'air (lambda < 1).
[0035] En dehors de la pyrolyse « sans flamme », il n'est pas possible de contrôler la température
de la phase gazeuse et en corollaire celle de la phase solide, ce qui engendre du
frittage et de la fusion dans la phase solide.
Exemple 2 : traitement de métaux mélangés à des huiles et de l'eau (Tableau 2)
[0036] Le but du traitement est de libérer les métaux (par exemple des oxydes de tungstène)
et à nouveau de contrôler la température de la phase gazeuse pour éviter d'élever
la température de la phase solide de façon incontrôlée. Dans la méthode conventionnelle
par oxydation, la température s'emballe avec le dégagement de matières volatiles.
Le carbone fixe est encapsulé via enrobage par les matières volatiles. Cette méthode
pose des problèmes de refroidissement.
[0037] La pyrolyse « sans flamme » permet de contrôler de manière précise la température
de la phase gazeuse et de la phase solide.
Exemple 3 : traitement de boues par pyrolyse et combustion du carbone fixe (Tableau
3)
[0038] Dans un four à 6 soles par exemple, une vapeur à une pression de 2,5 bar est injectée
dans la sole 3. Cette vapeur se détend complètement dès son entrée dans le réacteur.
La pyrolyse « sans flamme » permet de contrôler la température de la phase gazeuse
(Tfg) dans la zone de transition, c'est-à-dire au niveau de la sole 3 dans le cas
présent (voir tableau 3 en grisé), entre la pyrolyse et la combustion du carbone fixe.
On ne mesure pas ici la température du produit solide râblé. L'injection de vapeur
permet de diminuer la température de 100-150°C dans la charge et de minimiser ainsi
les risques de frittage (formation de mâchefers) dans la phase gazeuse comme l'illustre
l'exemple ci-après.
Tableau 1
Temps (min) |
Température (°C) |
Lambda |
0 |
552 |
0, 87 |
17 |
741 |
0, 97 |
35 |
732 |
0,73 |
50 |
713 |
0,73 |
Pyrolyse conventionnelle |
Temps (min) |
Température (°C) |
Lambda |
0 |
643 |
0,72 |
10 |
547 |
0,75 |
20 |
576 |
0,77 |
30 |
542 |
0,74 |
40 |
514 |
0,71 |
Pyrolyse « sans flamme » (invention) |
Tableau 2
Temps (min) |
Température (°C) |
Lambda |
0 |
559 |
0, 67 |
15 |
542 |
0, 69 |
30 |
637 |
0,75 |
60 |
713 |
0,74 |
90 |
737 |
0, 61 |
Pyrolyse conventionnelle |
Temps (min) |
Température (°C) |
Lambda |
0 |
670 |
0,54 |
30 |
559 |
0,77 |
45 |
587 |
0,77 |
60 |
594 |
0,74 |
90 |
581 |
0,74 |
Pyrolyse « sans flamme » (invention) |
Tableau 3
Temps (h) |
Tfg sole 1 |
Tfg sole 2 |
Tfg sole 3 |
Tfg sole 4 |
Tfg sole 5 |
Tfg sole 6 |
(°C° |
(°C) |
(°C) |
(°C) |
(°C) |
(°C) |
Pyrolyse conventionnelle |
0 |
589 |
845 |
978 |
692 |
609 |
486 |
0,5 |
588 |
859 |
961 |
690 |
611 |
463 |
1 |
639 |
887 |
1014 |
706 |
623 |
513 |
Pyrolyse « sans flamme » (invention) |
1,5 |
655 |
862 |
959 |
704 |
620 |
524 |
2 |
675 |
864 |
910 |
694 |
618 |
524 |
2,5 |
701 |
828 |
901 |
689 |
611 |
518 |
3 |
709 |
811 |
878 |
688 |
609 |
514 |
3,5 |
719 |
798 |
907 |
693 |
611 |
518 |
4 |
728 |
790 |
899 |
697 |
614 |
524 |
4,5 |
735 |
799 |
871 |
692 |
611 |
528 |
5 |
738 |
805 |
901 |
698 |
617 |
530 |
5,5 |
745 |
807 |
887 |
696 |
613 |
532 |
6 |
743 |
813 |
880 |
681 |
614 |
529 |
6,5 |
760 |
805 |
867 |
684 |
612 |
530 |
1. Procédé pour le retraitement, le recyclage ou la séparation de matières ou déchets
dans un four à étages par pyrolyse directe, appelé procédé de pyrolyse « sans flamme
», dans lequel les matières sont respectivement introduites et déchargées à une première
extrémité et une seconde extrémité du four, ledit four comprenant séquentiellement,
en partant de la première extrémité, une zone de séchage, une zone de gazéification
pyrolytique conduisant à la formation d'une phase gazeuse comprenant des matières
volatiles et d'une phase solide comprenant du carbone fixe et des matières minérales,
et optionnellement une zone de combustion du carbone fixe en excès d'air, la chaleur
de combustion de la charge étant obtenue par injection directe d'air et de combustible
auxiliaire dans le four, caractérisé en ce que de la vapeur d'eau à basse pression est injectée de manière contrôlée dans au moins
une zone du four étagé de manière à obtenir un profil de température précis et uniforme
tant dans la phase gazeuse que dans la phase solide.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que la pression de vapeur d'eau injectée est comprise entre 1 et 5 bars.
3. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que la vapeur d'eau injectée est de la vapeur sèche.
4. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que la vapeur d'eau injectée est de la vapeur saturante.
5. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que, dans le cas d'une pyrolyse suivie d'une combustion de carbone fixe, la vapeur d'eau
est injectée à la transition entre la zone de gazéification pyrolytique et la zone
de combustion du carbone fixe.
6. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que la gazéification pyrolytique est effectuée en atmosphère réductrice.
7. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que le domaine de température couvert s'étend entre 150 et 1050°C.
8. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que la température maximale dans le four est réduite d'au moins 100°C par rapport à la
situation où on utilise le même procédé, mais sans injection de vapeur d'eau.
9. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que les déchets à recycler sont des circuits électroniques usagés.
10. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que les déchets à recycler sont des boues contenant des hydrocarbures et/ou des métaux.
11. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que les déchets à recycler sont des minéraux contaminés par des hydrocarbures et autres
matières volatiles.
12. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que les gaz de combustion et les fumées s'écoulent à contre-courant par rapport au sens
de traitement des matières.
13. Procédé selon la revendication 12, caractérisé en ce que les gaz de combustion et les fumées sont extraits au niveau de la partie supérieure
du four et en ce que les matières retraitées sont extraites au niveau de la partie inférieure du four.
14. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que les gaz de combustion et les fumées s'écoulent à co-courant par rapport au sens de
traitement des matières.
15. Procédé selon la revendication 14, caractérisé en ce que les gaz de combustion et les fumées, ainsi que les matières retraitées, sont extraits
au niveau de la partie inférieure du four, la pyrolyse étant réalisée entre 150 et
500°C.
16. Four à étages ou à soles multiples, pour la mise en oeuvre du procédé selon l'une
quelconque des revendications précédentes, comprenant une série de soles ou plaques
de cuisson circulaires, disposées les unes au-dessus des autres dans une enveloppe
d'acier tapissée de réfractaire ainsi qu'un arbre rotatif vertical disposé selon l'axe
du four et portant des bras munis de râbles, qui brassent la charge et la déplacent
à travers chaque sole selon un chemin en spirale, le produit à traiter étant déposé
au niveau d'une sole supérieure et râblée pour passer à travers celle-ci par des orifices
débouchant sur la sole immédiatement inférieure, et ainsi de suite vers le bas de
l'installation où le produit traité est déchargé, des gaz chauds de combustion circulant
dans le four pour chauffer la charge à sa température de réaction et produire la réaction
désirée, en particulier un séchage poussé, une gazéification pyrolytique directe et
optionnellement une combustion du carbone fixe, la chaleur de combustion étant produite
par la combustion soit des constituants de la charge elle-même, soit de carburant
auxiliaire brûlé dans des brûleurs situés au niveau d'une ou plusieurs soles spécifiques,
ledit four à étages étant caractérisé en ce qu'il comprend en outre des buses d'injection de vapeur d'eau à basse pression situées
au niveau d'une ou plusieurs soles spécifiques.