[0001] La présente invention se rapporte au domaine des procédés de finition anodisée d'un
profilé métallique à base d'aluminium, comprenant les étapes suivantes :
- préparer la surface du profilé métallique à base d'aluminium pour au moins un bain
d'anodisation,
- immerger le profilé dans au moins un bain d'anodisation, afin de former sur sa surface
en contact avec le bain une couche d'oxydation anodique.
[0002] La présente invention concerne plus particulièrement le domaine de la construction,
plus particulièrement du bâtiment.
[0003] Les procédés d'anodisation sont bien connus notamment dans le domaine des profilés
de construction, avec les profilés en alliage léger à base d'aluminium.
[0004] La préparation consiste généralement en un dégraissage de la surface du profilé,
et/ou en un traitement notamment en fonction de l'état de surface que l'on souhaite
obtenir à l'issue du procédé d'anodisation. Les traitements sont en principe de deux
ordres : mécanique et/ou chimique. Sont par exemple connus comme traitement mécanique,
notamment de décapage, le grenaillage, le sablage, le polissage, etc ; et comme traitement
chimique, le décapage ou satinage chimique, bien connu dans le domaine du bâtiment.
Le satinage chimique consiste à éliminer les oxydes naturels recouvrant la surface
du profilé, en immergeant le profilé dans un bain contenant la solution de satinage
généralement à base de soude et d'agents complexants.
[0005] L'étape d'immersion dans un ou plusieurs bains d'anodisation est bien connue de l'homme
du métier et ne sera pas décrite plus en détail ici. Cette étape peut différer selon
que la couche d'oxydation anodique recherchée est colorée ou naturelle, par les bains
d'anodisation utilisés, notamment des bains contenant des sels métalliques de coloration
électrolytique.
[0006] Ce procédé bien connu de finition par anodisation est peu flexible d'usage et permet
de réaliser exclusivement une finition uniforme de la surface du profilé par le principe
du bain : par exemple finition mate, satinée, brillante, naturelle ou colorée. En
général, après les bains d'anodisation, une étape supplémentaire de stabilisation
de la couche d'oxydation anodique est réalisée par une opération de colmatage connue,
qui consiste par exemple à immerger le profilé anodisé dans un bain d'eau chaude,
notamment bouillante. Un tel procédé de finition par anodisation, qui offre une excellente
résistance à la corrosion et à l'abrasion ne permet pas de réaliser un marquage ou
un motif sur la surface du profilé du fait de la nature de ce procédé par bain électrolytique
qui affecte toute la surface du profilé en contact avec le bain.
[0007] Il existe un procédé de marquage au laser réalisé après anodisation du profilé. Il
consiste à brûler la surface du profilé avec un faisceau laser jusqu'à la marquer.
De tels procédés de marquage sont peu appropriés à un profilé car ils nécessitent
une modification profonde de la surface du profilé et sont donc notamment longs et
coûteux à effectuer.
[0008] Le demandeur a imaginé et réalisé un essai consistant à marquer un profilé fini anodisé
au moyen d'un procédé de marquage par frittage de poudre par l'intermédiaire d'un
laser, connu par ailleurs pour marquer la céramique. Il s'est produit une gerbe d'étincelles
à l'impact du laser : la poudre a été projetée et le motif ne s'est pas formé.
[0009] La présente invention vise à pallier ces inconvénients et à offrir un procédé de
finition anodisée d'un profilé métallique à base d'aluminium avec motif. Plus précisément,
l'invention consiste en un procédé de finition anodisée d'un profilé métallique à
base d'aluminium, comprenant les étapes suivantes :
- préparer la surface du profilé métallique à base d'aluminium pour au moins un bain
d'anodisation,
- immerger le profilé dans au moins un bain d'anodisation, afin de former sur sa surface
en contact avec le bain une couche d'oxydation anodique.
[0010] Selon la présente invention, il comprend en outre les étapes suivantes insérées avant
l'étape consistant à immerger le profilé dans au moins un bain d'anodisation :
- déposer une couche de revêtement comprenant au moins une substance en poudre, sur
la surface du profilé métallique à base d'aluminium, sur laquelle un motif doit être
réalisé,
- balayer ladite couche de revêtement au moyen d'un faisceau laser selon un déplacement
déterminé dudit faisceau laser, correspondant au motif à réaliser sur la surface du
profilé métallique à base d'aluminium, afin de fritter ladite substance en poudre
sur le profilé suivant le motif à réaliser,
- nettoyer la surface du profilé métallique à base d'aluminium afin de supprimer ladite
couche de revêtement sur les parties non balayées par ledit faisceau laser.
[0011] Le procédé selon l'invention permet de réaliser n'importe quel motif à la surface
d'un profilé métallique à base d'aluminium, par exemple un motif décoratif qui vise
à conférer à la partie visible du profilé une esthétique particulière tout en bénéficiant
de la protection efficace par anodisation du profilé. La couleur du motif est définie
par la couleur de la poudre frittée et la forme peut par exemple être définie par
un programme de déplacement approprié du faisceau laser en fonction du motif que l'on
désire obtenir. L'anodisation coopère avec le frittage laser pour offrir une protection
homogène de la surface totale du profilé. En effet, le procédé de frittage apporte
à la fois la réalisation d'un motif et la protection de la surface correspondante
du profilé au-dessus de laquelle le motif s'étend. Le procédé d'anodisation coopère
avec les parties de surfaces frittées avec la poudre pour compléter la protection
de la surface totale du profilé, en prenant le relais de protection à partir des contours
du motif et à l'extérieur de celui-ci. L'anodisation n'a pas d'effet sur les surfaces
recouvertes par la poudre frittée qui, quant à elle, n'est pas dégradée par le bain
d'anodisation. Le revêtement fritté à base de poudre est particulièrement résistant
à la corrosion et à l'abrasion à l'instar de l'anodisation. Ainsi, tout en bénéficiant
d'un motif réalisable rapidement par un balayage industriel au moyen d'un faisceau
laser, la protection de surface du profilé reste homogène et efficace.
[0012] Selon une caractéristique avantageuse, l'étape consistant à déposer une couche de
revêtement comprenant au moins une substance en poudre, sur la surface du profilé
métallique sur laquelle un motif doit être réalisé, consiste à déposer ladite substance
en poudre mélangée à de l'eau.
[0013] Cette caractéristique présente des avantages d'ergonomie pour placer la poudre tout
en la fixant à la surface du profilé avant que le frittage ne soit effectué.
[0014] Selon une caractéristique avantageuse, le procédé suivant l'invention comprend en
outre une étape consistant à sécher ladite couche de revêtement après l'avoir déposé
sur la surface du profilé métallique sur laquelle un motif doit être réalisé.
[0015] Cette étape permet d'entreposer le profilé muni de sa couche de revêtement pendant
une certaine durée et avant de réaliser l'étape de frittage puis d'anodisation, selon
les besoins. Le séchage est par exemple effectué par air chaud.
[0016] Selon une caractéristique avantageuse, ladite substance en poudre comprend au moins
une poudre minérale, et selon une autre caractéristique avantageuse, ladite poudre
minérale est une poudre céramique.
[0017] Ce type de poudre s'avère réunir les meilleures qualités d'adhésion au profilé métallique
à base d'aluminium, et de résistance à la corrosion, essentiellement dues aux intempéries,
et aux frottements.
[0018] Selon une caractéristique avantageuse, l'étape consistant à immerger le profilé dans
au moins un bain d'anodisation, afin de former sur sa surface une couche d'oxydation
anodique, est précédée d'une étape de satinage chimique du profilé qui est postérieure
à l'étape de frittage.
[0019] L'étape de satinage chimique qui entre dans la catégorie des étapes préparatoires
à un procédé d'anodisation, offre une finition d'état de surface d'anodisation particulièrement
intéressante. Le demandeur a constaté que le satinage chimique qui a été positionné
après l'opération de frittage, ne dégrade pas cette dernière dans la mesure où le
temps de bain est de préférence limité, par exemple pendant une durée comprise entre
2 et 10 minutes, de préférence de l'ordre de 5 minutes. Dans ce cas d'espèce, le marquage
du motif s'inscrit dans la phase des opérations préparatoires aux bains d'anodisation.
[0020] Selon une caractéristique avantageuse, l'étape consistant à préparer la surface du
profilé métallique à base d'aluminium pour au moins un bain d'anodisation, comprend
une étape de traitement mécanique qui précède l'étape consistant à déposer une couche
de revêtement comprenant au moins une substance en poudre, sur la surface du profilé
métallique à base d'aluminium, sur laquelle un motif doit être réalisé.
[0021] Par traitement mécanique, on entend un traitement préparatoire de la surface du profilé
sur le principe d'une attaque mécanique de la surface, par exemple par grenaillage,
sablage, polissage, etc. Un traitement préparatoire mécanique, par grenaillage ou
sablage, est particulièrement approprié dans le cadre du procédé selon l'invention,
en combinaison avec un satinage de faible durée, la réalisation du motif par frittage
étant intercalée entre ces deux étapes préparatoires à l'anodisation.
[0022] Selon une caractéristique avantageuse, le procédé suivant l'invention comprend en
outre une étape consistant à stabiliser par colmatage la couche d'oxydation anodique
formée par immersion du profilé métallique dans au moins un bain d'anodisation, et
selon une autre étape avantageuse, l'étape consistant à stabiliser par colmatage la
couche d'oxydation anodique formée par immersion du profilé métallique dans au moins
un bain d'anodisation consiste à immerger ledit profilé dans un bain d'eau à température
élevée.
[0023] Le colmatage est une étape connue dans les procédés d'anodisation conventionnels.
Cette étape qui consiste d'une manière générale à stabiliser la couche d'oxydation
anodique, est de préférence réalisée, dans le cadre du procédé selon l'invention,
dans un bain d'eau très chaude, de préférence bouillante.
[0024] Selon une caractéristique avantageuse, l'étape consistant à balayer ladite couche
de revêtement au moyen d'un faisceau laser consiste à balayer transversalement le
profilé métallique avec ledit faisceau laser, et à balayer longitudinalement le profilé
métallique par un déplacement longitudinal de ce dernier.
[0025] Cette caractéristique offre un bon compromis de rapidité et de coût réduit pour la
réalisation du motif, qui utilise la forme allongée du profilé et permet de simplifier
les moyens de déplacement du faisceau laser.
[0026] Selon une caractéristique avantageuse, ledit faisceau laser est perpendiculaire ou
sensiblement perpendiculaire à la surface du profilé métallique comportant le motif
à réaliser.
[0027] L'invention se rapporte en outre à un profilé métallique obtenu selon un procédé
suivant l'invention, et plus particulièrement à un profilé métallique à base d'aluminium
caractérisé en ce qu'il comporte, sur une surface extérieure de celui-ci, un motif comprenant une poudre
frittée qui s'étend sur une première partie de ladite surface extérieure ayant une
superficie inférieure à celle de ladite surface extérieure, la deuxième partie de
ladite surface extérieure du profilé métallique à base d'aluminium qui est complémentaire
de ladite première partie pour former la superficie complète de ladite surface extérieure,
comportant un revêtement formé d'une couche d'oxyde anodique.
[0028] Le profilé selon l'invention offre une pluralité de finitions possibles grâce à la
représentation d'un motif déterminé selon les besoins, par exemple un motif esthétique,
combinée avec la protection par couche d'oxyde anodique pour les surfaces ne comportant
pas de motif réalisé au moyen d'une poudre frittée.
[0029] D'autres caractéristiques apparaîtront à la lecture qui suit d'exemples de mode de
réalisation d'un procédé et de profilés selon l'invention, accompagnée des dessins
annexés, exemples donnés à titre illustratif non limitatif.
[0030] La figure 1 représente un schéma synoptique d'un exemple de mode de réalisation d'un
procédé de finition anodisée d'un profilé métallique à base d'aluminium avec motif.
[0031] Les figures 2 à 6 représentent cinq vues en coupe schématique, prises dans l'épaisseur
à la surface du profilé sur laquelle le motif est réalisé, suivant cinq étapes du
procédé de finition anodisée selon la figure 1.
[0032] Les figures 7 à 13 représentent des vues en perspective de plusieurs exemples de
profilés selon l'invention comportant des motifs réalisés sur des profilés selon un
procédé suivant l'invention, lesdits profilés étant intégrés dans des châssis d'ouvrant
représentés de manière partielle.
[0033] Le procédé représenté de manière synoptique sur la figure 1, ainsi que sur les figures
2 à 6, comprend avantageusement au moins les étapes suivantes :
- de préférence procéder au moins à une opération de décapage mécanique 1, par exemple
à un grenaillage de manière connue à partir d'un profilé métallique 10 brut issu d'une
filière d'extrusion,
- déposer 2 ensuite une couche de revêtement 16 comprenant au moins une substance en
poudre mélangée à de l'eau, sur la surface du profilé métallique à base d'aluminium,
sur laquelle un motif 11 doit être réalisé, comme représenté sur la figure 2 ; ce
dépôt peut par exemple être réalisé par pulvérisation au moyen d'un pistolet ou analogue
; de préférence, seule la surface destinée à porter le motif 11 sera revêtue de la
couche de revêtement,
- sécher 3 de préférence la couche de revêtement après l'avoir déposé sur le profilé,
par exemple au moyen d'un flux d'air chaud ; à ce stade du procédé, le profilé métallique
passe de préférence à l'étape suivante, mais peut être stocké 4 pendant une durée
relativement longue, selon les besoins, pouvant aller jusqu'à quelques mois, avant
de procéder à ladite étape suivante,
- balayer 5, après séchage et éventuellement stockage 4 du profilé, ladite couche de
revêtement 16 au moyen d'un faisceau laser selon un déplacement déterminé, de préférence
programmé du faisceau laser, correspondant au motif 11 à réaliser sur la surface du
profilé métallique 10 à base d'aluminium, afin de fritter ladite substance en poudre
sur le profilé 10 suivant le motif 11 à réaliser, comme représenté sur la figure 3,
- nettoyer 6 ensuite la surface du profilé métallique 10 à base d'aluminium afin de
supprimer la couche de revêtement 16 sur les parties non balayées par le faisceau
laser, et de laisser le motif 11 fritté, comme représenté en coupe sur la figure 4
; ce nettoyage peut être réalisé par simple brossage du profilé et de préférence aspiration
des résidus de brossage,
- procéder ensuite et de préférence à un décapage chimique léger ou satinage 7, en immergeant
le profilé 10 comportant le motif 11 dans un bain de satinage conventionnel, de préférence
durant un temps limité réduit, comme représenté sur la figure 5,
- immerger enfin le profilé dans un ou plusieurs bains d'anodisation 8, de manière conventionnelle,
afin de former sur sa surface en contact avec le ou les bains une couche 15 d'oxydation
anodique, selon la finition d'anodisation recherchée, comme représenté sur la figure
6,
- de préférence, procéder à un colmatage 9 de la couche d'oxydation anodique, en immergeant
le profilé dans un bain d'eau à température élevée.
[0034] Selon l'exemple ci-dessus, comme indiqué, la réalisation du motif 11 s'intercale
entre des opérations de la phase préparatoire à la phase d'anodisation. Cette phase
préparatoire comprend avantageusement une étape de traitement mécanique qui précède
directement l'étape consistant à déposer une couche de revêtement comprenant au moins
une substance en poudre, sur la surface du profilé métallique à base d'aluminium,
sur laquelle un motif 11 doit être réalisé. Le grenaillage est un exemple de traitement
de décapage mécanique particulièrement approprié selon l'invention, et consiste en
une projection à grande vitesse de microbilles d'acier sur la surface du profilé.
Le traitement de décapage mécanique est important dans l'exemple décrit en raison
d'un traitement de décapage chimique de durée réduite comme cela sera expliqué plus
loin.
[0035] De préférence, la substance en poudre comprend au moins une poudre minérale, de préférence
une poudre céramique, par exemple une poudre verrière mélangée avec des pigments.
La poudre ainsi obtenue est mélangée avec de l'eau jusqu'à obtenir un mélange suffisamment
fluide pour être pulvérisé avec un pistolet. La poudre mélangée à l'eau peut être
répartie à la surface considérée du profilé à raison d'une couche 16 relativement
fine de l'ordre de 4 mg par cm2 en moyenne et par exemple. La quantité de mélange
poudre/eau pulvérisée par unité de surface du profilé 10 doit être suffisante pour
recouvrir toute la surface, appréciée par exemple à la vue. Il est à noter que d'autres
natures de poudre, par exemple des poudres métalliques, peuvent être utilisées selon
le procédé suivant l'invention avec des résultats cependant moins satisfaisants qu'avec
les poudres minérales.
[0036] Le séchage est réalisé par exemple au moyen d'un flux d'air, chaud de préférence,
afin de réduire le temps de séchage. Le temps de séchage peut être de l'ordre de quelques
secondes, une dizaine par exemple, dans le cas d'un flux d'air chaud. Pour et lors
du stockage 4 le cas échéant, le revêtement 16 ne doit pas être manipulé avec des
doigts par exemple, et plus généralement ne doit pas être souillé en vue d'une meilleure
efficacité ultérieure du balayage laser et d'une meilleure qualité, homogénéité, et
durabilité du motif 11 obtenu.
[0037] L'étape consistant à balayer ladite couche 16 de revêtement au moyen d'un faisceau
laser (non représenté) consiste de préférence à balayer transversalement le profilé
métallique 10 avec le faisceau laser, et à balayer longitudinalement le profilé métallique
10 par un déplacement longitudinal de ce dernier. Le faisceau laser est préférentiellement
perpendiculaire ou sensiblement perpendiculaire à la surface du profilé métallique
10 comportant le motif 11 à réaliser.
[0038] L'étape de frittage consiste à cuire la poudre à l'aide d'un faisceau laser, sur
une surface correspondant au motif 11 à réaliser. Un laser convenant au procédé selon
l'invention est par exemple un laser « Ytterbium 50 Watts ». La température de chauffe
du revêtement est de l'ordre de 1000 °C. Lors du frittage, il n'y a pas fusion complète
de la poudre pour éviter d'altérer le support. Comme représenté sur les figures 3
à 6, lors du frittage, il a été constaté qu'une couche 14 mince de zone mixte aluminium
et céramique se forme dans le profilé 10 à la jonction de la couche de revêtement
16 et du profilé 10. Le motif 11 que l'on souhaite réaliser est préparé de manière
informatique sous la forme d'un fichier de données définissant le motif à réaliser.
[0039] Le fichier est récupéré par un logiciel dédié, par exemple le logiciel « Laser3000
», qui pilote le déplacement de la tête laser et/ou le déplacement longitudinal du
profilé, selon plusieurs options possibles :
- une première option consiste à contrôler le déplacement transversal et longitudinal
de la tête laser sur la longueur du profilé, le profilé étant fixe,
- une autre option consiste à déplacer le profilé longitudinalement pas-à-pas sur la
longueur du motif, le logiciel pilotant le déplacement transversal de la tête laser
lors de chaque arrêt du profilé ; le pas de déplacement du profilé est déterminé en
fonction de la largeur du faisceau laser au point d'impact sur le motif, de telle
sorte que le frittage de la poudre soit continu sur la longueur du motif ; lorsque
le frittage est achevé on avance le profilé d'un pas, et ainsi de suite sur la longueur
du motif.
[0040] De manière industrielle, la première option est préférée.
[0041] Le faisceau laser vient ainsi cuire la poudre céramique utilisée dans l'exemple,
à l'endroit du motif 11 tout au long du profilé. La précision obtenue est de l'ordre
de 100 µm (micromètres) par exemple, avec un diamètre du point laser focalisé au niveau
du motif 11 de la même valeur ou sensiblement de la même valeur.
[0042] Le nettoyage 6 ultérieur au frittage consiste à supprimer le revêtement 16 de poudre
céramique qui n'a pas été cuit par l'opération de frittage 5, c'est-à-dire aux endroits
qui ne font pas partie du motif 11 recherché.
[0043] Le satinage 7 qui fait suite au frittage 5 et précède l'anodisation 8, dans l'exemple
décrit, peut être avantageusement réalisé dans un bain conventionnel de satinage utilisé
dans le cadre d'une procédure d'anodisation conventionnelle. À cet effet, un tel bain
de satinage est par exemple réalisé à base de soude et d'agents complexants conventionnels.
Un exemple de caractéristiques du bain de satinage est donné comme suit : soude =
80 g/l et aluminium = 130 g/l; température = 60 °C; pH = 14. La différence avec un
satinage conventionnel réside dans le temps d'immersion qui est, dans le cadre de
l'invention, réduit à quelques minutes, par exemple d'une durée comprise entre 2 et
10 minutes, de préférence de l'ordre de 5 minutes, au lieu des 25 minutes généralement
appliquées dans le cadre d'un satinage conventionnel. Comme représenté sur la figure
5, le satinage 7 provoque une suppression de la couche superficielle du profilé 10
à base d'aluminium sur sa surface en contact avec le bain. Le profilé 10 n'est pas
attaqué sous la surface du motif 11 qui constitue une couche d'isolation vis-à-vis
du bain de satinage. L'épaisseur de matière enlevée par le satinage sera avantageusement
déterminée de telle sorte que la surface libre du motif 11 reste de préférence en
relief par rapport à la surface libre de la couche 15 d'oxydation anodique ultérieure.
Dans l'exemple représenté sur la figure 5, l'épaisseur enlevée de profilé est telle
qu'elle met à nu la tranche de la couche 14 mixte, comme représenté.
[0044] L'anodisation 8 se fait de manière conventionnelle, dans des bains d'anodisation,
notamment en fonction de la couleur et de l'épaisseur de la couche 15 d'anodisation
qui sont recherchées, comme représenté sur la figure 6, et ne sera donc pas décrite
plus en détail ici. Le motif 11 à base de poudre frittée est résistant aux bains d'anodisation
et empêche la réaction d'anodisation sur la surface du profilé 10 qui est située au-dessous
du motif 11, en évitant à cette surface un contact avec le liquide des bains.
[0045] Le colmatage 9 de la couche 15 d'oxydation anodique afin de favoriser une bonne tenue
à la corrosion de cette couche se fait avantageusement de manière conventionnelle,
par exemple soit à la vapeur, soit en immergeant le profilé anodisé et comportant
le motif dans un bain d'eau à température élevée, par exemple bouillante ou en ébullition,
ce qui a pour effet d'accélérer la cinétique de réaction. Un colmatage aux sels de
nickel peut être pratiqué, qui outre l'hydratation de la couche d'anodisation, produit
une précipitation d'hydroxyde de nickel à l'intérieur des pores qui permet d'en améliorer
la fermeture.
[0046] À titre d'exemple, la couche de revêtement de poudre peut adopter une épaisseur comprise
entre 10 et 15 µm (micromètres) après frittage, la couche 14 mixte d'aluminium et
de céramique ayant été constatée selon l'exemple décrit d'une épaisseur de l'ordre
de 5 µm (micromètres). La couche supprimée de profilé 10, dans le bain de satinage
7, a par exemple une épaisseur de l'ordre de 10 µm (micromètres). La couche 15 d'oxydation
anodique, qui pénètre légèrement à la surface du profilé laissée libre par le bain
d'anodisation, a une épaisseur totale dans l'exemple de l'ordre de 20 µm (micromètres).
Le motif 11 se trouve ainsi dans l'exemple légèrement en relief à la surface du profilé
10 anodisé, de quelques micromètres. La couche d'anodisation 15 recouvre avantageusement
au moins la tranche de la couche mixte 14 aluminium et céramique. De manière alternative,
il est possible de faire en sorte que la surface libre de la couche d'anodisation
soit située au-dessus du niveau de la surface libre du motif en sorte que ce dernier
se retrouve in fine en creux par rapport à l'anodisation.
[0047] Les figures 7 à 13 montrent des exemples de motifs réalisés selon l'exemple de procédé
décrit ci-dessus sur des profilés selon l'invention. À l'exception des figures 11
et 13 qui représentent des vues en perspective du profilé seul, les figures 7, 8,
9, et 10 représentent un angle inférieur d'un châssis de fermeture d'ouverture de
bâtiment, comportant un ouvrant et un dormant. La figure 12 montre une traverse inférieure
de châssis.
[0048] Il est affecté une référence unique 10 pour le profilé suivant l'invention quel que
soit le motif représenté, et quelle que soit la figure considérée, et une référence
unique 11 pour le motif représenté quel qu'il soit. Chaque motif 11 est représenté
sur les figures en noir sur un profilé 10 représenté sur fond gris, uniquement dans
un but de contraste de représentation, et constitue un motif 11 qui s'étend par exemple
de manière longitudinale sur la longueur du profilé 10 et de préférence sur une face
visible plane du profilé.
[0049] Un motif 11 peut être composé d'une séquence d'une longueur donnée très inférieure
à la longueur du profilé, ladite séquence étant reproduite plusieurs fois sur la longueur
du profilé 10, ou être original sur l'étendue de cette longueur. Selon l'esthétique
recherchée, le motif peut adopter des représentations diverses et être constitué par
exemple de traits et de points combinés (figure 7), ou exclusivement de points assemblés
par exemple de manière géométrique (figure 8 sur laquelle le dessin du motif 11 a
été représenté en outre vue de face en surimpression sur la figure). Le motif 11 peut
également être constitué de tronçons de fil courbe adjacents (figure 9), ou de points
répartis de manière aléatoire (figure 10), ou de traits droits qui se croisent (figure
11), ou encore de figures géométriques (triangles - figures 12 et 13). Dans les exemples
représentés, le motif 11 apparaît sur un profilé 10 constitutif de l'ouvrant, mais
un motif similaire ou différent peut être réalisé également sur le profilé constitutif
du dormant. Un choix de motifs à l'infini peut être proposé pour un profilé et associé
à celui-ci selon le procédé suivant l'invention.
[0050] Les figures 7 à 13 montrent un profilé 10 métallique à base d'aluminium selon l'invention
comportant sur une surface extérieure de celui-ci, un motif 11 comprenant une poudre
frittée qui s'étend sur une première 12 partie de cette surface extérieure, avantageusement
d'extension longitudinale correspondant à la longueur du profilé et ayant une superficie
inférieure à celle de ladite surface extérieure. La deuxième 13 partie de ladite surface
extérieure du profilé métallique à base d'aluminium qui est complémentaire de la première
12 partie pour former la superficie complète de ladite surface extérieure, comportant
un revêtement de protection formé d'une couche d'oxyde anodique. Dans les exemples
représentés, la surface extérieure en question correspond à la face principale du
profilé constitutif du montant qui est exposée à la vue. Cette face principale s'étend
dans un plan parallèle au plan du châssis.
[0051] Le procédé selon l'invention peut être appliqué à tout profilé métallique à base
d'aluminium.
1. Procédé de finition anodisée d'un profilé métallique à base d'aluminium, comprenant
les étapes suivantes :
- préparer (1) la surface du profilé métallique à base d'aluminium pour au moins un
bain d'anodisation,
- immerger le profilé dans au moins un bain d'anodisation (8), afin de former sur
sa surface en contact avec le bain une couche d'oxydation anodique,
caractérisé en ce qu'il comprend en outre les étapes suivantes insérées avant l'étape consistant à immerger
le profilé dans au moins un bain d'anodisation :
- déposer (2) une couche de revêtement comprenant au moins une substance en poudre,
sur la surface du profilé métallique à base d'aluminium, sur laquelle un motif doit
être réalisé,
- balayer (5) ladite couche de revêtement au moyen d'un faisceau laser selon un déplacement
déterminé dudit faisceau laser, correspondant au motif à réaliser sur la surface du
profilé métallique à base d'aluminium, afin de fritter ladite substance en poudre
sur le profilé suivant le motif à réaliser,
- nettoyer (6) la surface du profilé métallique à base d'aluminium afin de supprimer
ladite couche de revêtement sur les parties non balayées par ledit faisceau laser.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'étape consistant à déposer (2) une couche de revêtement comprenant au moins une
substance en poudre, sur la surface du profilé métallique sur laquelle un motif doit
être réalisé, consiste à déposer ladite substance en poudre mélangée à de l'eau.
3. Procédé selon la revendication 2, caractérisé en ce qu'il comprend en outre une étape consistant à sécher (3) ladite couche de revêtement après
l'avoir déposé sur la surface du profilé métallique sur laquelle un motif doit être
réalisé.
4. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que ladite substance en poudre comprend au moins une poudre minérale.
5. Procédé selon la revendication 4, caractérisé en ce que ladite poudre minérale est une poudre céramique.
6. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que l'étape consistant à immerger le profilé dans au moins un bain d'anodisation (8),
afin de former sur sa surface une couche d'oxydation anodique, est précédée d'une
étape de satinage (7) chimique du profilé qui est postérieure à l'étape de frittage
(5).
7. Procédé selon la revendication 6, caractérisé en ce que l'étape consistant à préparer (1) la surface du profilé métallique à base d'aluminium
pour au moins un bain d'anodisation, comprend une étape de traitement mécanique qui
précède directement l'étape consistant à déposer (2) une couche de revêtement comprenant
au moins une substance en poudre, sur la surface du profilé métallique à base d'aluminium,
sur laquelle un motif doit être réalisé.
8. Procédé selon les revendications 6 et 7, caractérisé en ce que ladite étape de satinage chimique (7) consiste à immerger le profilé métallique à
base d'aluminium dans un bain contenant la solution de satinage, pendant une durée
comprise entre 2 et 10 minutes.
9. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 8, caractérisé en ce qu'il comprend en outre une étape consistant à stabiliser par colmatage (9) la couche d'oxydation
anodique formée par immersion du profilé métallique dans au moins un bain d'anodisation
(8).
10. Procédé selon la revendication 9, caractérisé en ce que l'étape consistant à stabiliser par colmatage (9) la couche d'oxydation anodique
formée par immersion du profilé métallique dans au moins un bain d'anodisation (8)
consiste à immerger ledit profilé dans un bain d'eau à température élevée.
11. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 10, caractérisé en ce que l'étape consistant à balayer (5) ladite couche de revêtement au moyen d'un faisceau
laser consiste à balayer transversalement le profilé métallique avec ledit faisceau
laser, et à balayer longitudinalement le profilé métallique par un déplacement longitudinal
de ce dernier.
12. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 11, caractérisé en ce que ledit faisceau laser est perpendiculaire ou sensiblement perpendiculaire à la surface
du profilé métallique comportant le motif à réaliser.
13. Profilé (10) métallique à base d'aluminium obtenu selon un procédé suivant l'une quelconque
des revendications 1 à 12, caractérisé en ce qu'il comporte, sur une surface extérieure de celui-ci, un motif (11) comprenant une poudre
frittée qui s'étend sur une première (12) partie de ladite surface extérieure ayant
une superficie inférieure à celle de ladite surface extérieure, la deuxième (13) partie
de ladite surface extérieure du profilé métallique à base d'aluminium qui est complémentaire
de ladite première (12) partie pour former la superficie complète de ladite surface
extérieure, comportant un revêtement formé d'une couche d'oxyde anodique.