[0001] Le domaine technique de l'invention est celui des procédés et dispositifs permettant
le contrôle du déclenchement de la charge militaire d'un projectile à partir d'une
plate-forme.
[0002] Il est connu de réaliser à partir d'une plate-forme une programmation d'un instant
de déclenchement d'une charge militaire d'un projectile sur sa trajectoire.
[0003] La plate-forme pourra être constituée par exemple par une tourelle montée sur un
véhicule blindé et équipée d'un canon.
[0004] Cette programmation est transmise par exemple au projectile avant le tir de celui-ci.
La fusée du projectile incorpore un moyen récepteur de cette programmation qui peut
être par exemple un moyen inductif, un ou des contacts électriques... Cette programmation
peut également être transmise à la fusée du projectile à la sortie du tube de l'arme
par des moyens inductifs, optiques ou radioélectriques....
[0005] Concrètement on transmet ainsi à un projectile une information de temporisation (ou
fenêtre temporelle) du déclenchement de sa charge militaire. On commande alors l'instant
sur trajectoire ou bien la fenêtre temporelle dans laquelle la charge militaire doit
être initiée.
[0006] Ces procédés connus sont bien adaptés notamment à la mise en oeuvre de projectiles
anti-aériens ou bien pour les obus d'artillerie à fonctionnement fusant. La transmission
d'une information de temporisation préjuge cependant de la localisation relative du
projectile sur le terrain par rapport à la cible à l'issue de la temporisation.
[0007] Il peut résulter de cette approche, suivant la précision de localisation de la cible,
des écarts entre la position relative souhaitée et la position relative effective
du point de déclenchement de l'effet terminal par rapport à la cible.
[0008] Or il existe aujourd'hui un besoin de maîtriser de plus en plus les effets collatéraux
de tous les projectiles qui sont mis en oeuvre sur le champ de bataille.
[0009] Un projectile a un rayon d'efficacité qui est connu et défini lors de sa conception.
Son effet létal sera cependant plus ou moins important suivant sa position relative
vis à vis de la cible lorsque le déclenchement sera commandé.
[0010] Il est donc nécessaire de pouvoir maîtriser de façon relativement précise les zones
dans lesquelles un projectile devra être efficace ou non.
[0011] On connait par le brevet
EP2009387 un procédé dans lequel un projectile reçoit par programmation les coordonnées de
sa cible. Ce projectile ne peut être déclenché que s'il se trouve orienté de façon
à pouvoir atteindre la cible ainsi désignée.
[0012] Un tel procédé est cependant coûteux à mettre en oeuvre car il impose la mise en
place dans le projectile de moyens de navigation et de localisation.
[0013] Ce procédé n'est vraiment adapté qu'aux projectiles à longue portée tels que les
missiles ou les projectiles d'artillerie.
[0014] Le brevet
DE731849 décrit un procédé de commande du déclenchement de projectiles au voisinage d'une
cible mettant en oeuvre un faisceau visible ou invisible. Suivant ce procédé l'entrée
d'un projectile dans le faisceau de commande provoque automatiquement la détonation
du projectile. Un tel dispositif ne permet pas de maîtriser suffisamment une zone
de létalité. En effet tout projectile entrant dans le faisceau est automatiquement
déclenché, même s'il entre dans ce faisceau à une distance importante de la cible.
Le décalage du faisceau permet de modifier l'instant de déclenchement pour un projectile
donné mais il le modifie également pour tous les autres projectiles même ceux pénétrant
dans la zone suivant une direction inverse et à une distance différente de la cible.
[0015] Le brevet
DE102007007404 décrit un procédé de télécommande du fonctionnement d'un projectile générateur d'éclats.
Suivant ce procédé on transmet au projectile sur trajectoire un code spécifique au
projectile qui sera utilisé par la fusée pour provoquer l'initiation immédiate du
projectile. Ce procédé ne permet pas non plus de maîtriser une zone de létalité.
[0016] Le brevet
US3912197 enfin décrit un procédé de guidage par faisceau laser d'un projectile annulaire.
Des capteurs portés par le projectile détectent la position du projectile dans le
faisceau laser ce qui permet de commander des ordres de correction de la trajectoire.
Ce procédé ne permet pas lui non plus de maîtriser une zone de létalité.
[0017] Il existe donc un problème de contrôle des zones de déclenchement effectif des charges
militaires pour les projectiles à bas coûts, en particulier les projectiles tirés
par les lanceurs des systèmes de défense rapprochée équipant les véhicules blindés.
[0018] Ceci est nécessaire pour maîtriser les zones de létalité effective des projectiles
sur le terrain.
[0019] Ceci est également nécessaire lorsqu'on réalise des projectiles dits à létalité réduite
(par exemple à flash lumineux ou générateurs de bruit) et pour lesquels la létalité
n'est effectivement réduite que si la charge militaire est initiée à une distance
minimale des personnes présentes sur le terrain.
[0020] L'invention a pour objet de proposer un procédé de contrôle du déclenchement d'une
charge militaire qui permette de pallier de tels inconvénients.
[0021] Le procédé selon l'invention permet de définir directement à partir de la plate-forme
une zone de terrain dans laquelle le projectile aura un fonctionnement validé ou bien
sera inhibé.
[0022] Ainsi l'invention a pour objet un procédé de contrôle du déclenchement d'une charge
militaire d'un projectile à partir d'une plate-forme, le projectile comportant une
fusée assurant la commande du déclenchement de la charge militaire comme suite à l'occurrence
d'au moins un évènement, procédé
caractérisé en ce que l'on émet à partir de la plate-forme au moins un faisceau électromagnétique de commande
qui est orienté vers une zone de l'espace pouvant être traversée par le projectile,
le faisceau incorporant au moins un signal de confirmation ou d'inhibition du fonctionnement
de la fusée du projectile, ce signal étant décodé comme un événement qui est combiné
à au moins un autre événement pour élaborer ou inhiber un ordre de commande de la
fusée.
[0023] Selon un mode particulier de réalisation, le faisceau pourra incorporer un signal
de confirmation du fonctionnement de la fusée du projectile.
[0024] Le faisceau de commande pourra comporter un signal de codage qui sera associé au
signal de confirmation, ce signal de codage permettant d'associer la confirmation
à un projectile donné.
[0025] L'invention a également pour objet un dispositif de contrôle du déclenchement d'une
charge militaire mettant en oeuvre un tel procédé.
[0026] L'invention vise ainsi un dispositif de contrôle du déclenchement d'une charge militaire
d'un projectile à partir d'une plate-forme, le projectile comportant une fusée assurant
la commande du déclenchement de la charge militaire comme suite à l'occurrence d'au
moins un évènement, dispositif
caractérisé en ce qu'il comporte au moins un émetteur d'au moins un faisceau électromagnétique de commande,
émetteur qui est solidaire de la plate-forme et qui est orienté vers une zone de l'espace
pouvant être traversée par le projectile considéré, l'émetteur étant raccordé à une
unité électronique qui incorpore dans le faisceau de commande au moins un signal de
confirmation ou d'inhibition du fonctionnement de la fusée du projectile, ce signal
étant décodé comme un événement qui est combiné à au moins un autre événement pour
élaborer ou inhiber un ordre de commande de la fusée.
[0027] Selon un mode de réalisation, le signal pourra être un signal de confirmation du
fonctionnement de la fusée du projectile.
[0028] Selon une variante, l'unité électronique pourra incorporer dans le faisceau de commande
un signal de codage qui sera incorporé ou associé au signal de confirmation, ce signal
de codage permettant d'associer la confirmation à un projectile donné.
[0029] Par ailleurs, l'émetteur pourra comporter au moins une antenne orientable par rapport
à la plate-forme.
[0030] L'invention a enfin pour objet une fusée de projectile associée à un tel dispositif
de contrôle.
[0031] La fusée selon l'invention est plus particulièrement adaptée à la réalisation d'un
projectile à létalité réduite.
[0032] L'invention a ainsi pour objet une fusée de projectile, pour la commande du déclenchement
d'une charge militaire du projectile, fusée comportant un dispositif de sécurité et
d'armement et une unité de commande assurant le déclenchement de la charge militaire
comme suite à l'occurrence d'au moins un événement, fusée
caractérisée en ce qu'elle est raccordée à un récepteur d'un faisceau électromagnétique émis à partir d'une
plate-forme externe au projectile, la fusée incorporant un moyen de décodage d'au
moins un signal incorporé dans le faisceau électromagnétique, le signal étant utilisé
comme un événement qui est combiné dans l'unité de commande à au moins un autre événement
pour élaborer ou inhiber un ordre de commande de la fusée.
[0033] Selon un mode de réalisation, l'unité de commande pourra comparer le signal reçu
à une valeur attendue et mise en mémoire, le résultat positif à ce test étant utilisé
par l'unité de commande pour autoriser le déclenchement de la charge militaire.
[0034] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui va suivre de modes
particuliers de réalisation, description faite en référence aux dessins annexés et
dans lesquels.
- la figure 1 montre de façon schématique une plate-forme équipée d'un dispositif selon
l'invention ainsi que la mise en oeuvre du procédé selon l'invention,
- la figure 2 est un schéma synoptique montrant la structure interne du dispositif de
contrôle ainsi que de la fusée de projectile selon l'invention,
- la figure 3 est un logigramme schématisant le fonctionnement de la fusée pour un mode
de réalisation de l'invention,
- la figure 4 montre de façon schématique une plate-forme équipée d'un dispositif selon
un autre mode de réalisation de l'invention,
- la figure 5 montre de façon schématique une plate-forme équipée d'un dispositif selon
un autre mode de réalisation de l'invention,
- la figure 6 montre de façon schématique une plate-forme équipée d'un dispositif selon
un autre mode de réalisation de l'invention,
- la figure 7 est un logigramme schématisant le fonctionnement de la fusée pour le mode
de réalisation selon la figure 6,
- la figure 8 montre de façon schématique une plate-forme équipée d'un dispositif selon
un autre mode de réalisation l'invention,
- la figure 9 est un logigramme schématisant le fonctionnement de la fusée pour le mode
de réalisation selon la figure 8.
[0035] En se reportant à la figure 1, une plate-forme 1, qui est représentée ici schématiquement
sous la forme d'un véhicule blindé chenillé, porte un système d'arme 2 destiné à tirer
des projectiles 3 le long d'une trajectoire balistique 4.
[0036] Le système d'arme 2 (qui est ici représenté à titre d'illustration) est un canon
monté sur une tourelle 5 qui est orientable en site et en gisement par rapport au
châssis de la plate-forme 1.
[0037] Le système d'arme pourrait être plus simplement un tourelleau fixe ou orientable
permettant le tir de munitions de défense rapprochée. Les systèmes de tir de munitions
de défense rapprochée sont bien connus de l'Homme du Métier. Ils associent généralement
plusieurs tubes montés de façon fixe avec un angle de site et de gisement bien défini.
[0038] Chaque munition de défense rapprochée est formée d'un étui rigide qui renferme au
moins un projectile dont le calibre est compris ente 60mm et 90mm. Cet étui est solidaire
d'un culot qui est lui-même solidarisable par un moyen de liaison à une embase de
tir solidaire de la plate-forme. Le plus souvent la solidarisation se fait par un
montage à baïonnette. Le brevet
FR2612287 décrit un tel type de munition (munition fumigène).
[0039] Ces munitions de défense rapprochée permettent d'assurer la défense à courte ou moyenne
portée de la plate-forme portant l'embase de tir. Les constructeurs ont développé
toute une gamme de munitions adaptables à ces embases et permettant de remplir différentes
foncions : fumigène, leurre, contrôle de foule non létal, explosives...
[0041] Quel que soit le système d'arme mis en oeuvre, la plate-forme 1 porte un dispositif
permettant le contrôle du déclenchement d'une charge militaire 7 contenue dans le
projectile 3.
[0042] Le projectile 3 comporte par ailleurs d'une façon classique une fusée 8 assurant
la commande du déclenchement de la charge militaire 7.
[0043] Le dispositif de contrôle selon l'invention comporte au moins un émetteur 6 d'au
moins un faisceau électromagnétique de commande 9. Le faisceau électromagnétique pourra
être un faisceau optique ou bien radio électrique.
[0044] On préfèrera mettre en oeuvre un faisceau radioélectrique pour réduire la sensibilité
du dispositif aux perturbations ou aux contre mesures.
[0045] Comme on le voit sur la figure 1, l'émetteur 6 est solidaire de la plate-forme 1
et il émet un faisceau 9 qui est orienté vers une zone de l'espace pouvant être traversée
par le projectile 3.
[0046] La figure 2 montre de façon plus précise la structure de l'émetteur 6 du dispositif
selon l'invention et de la fusée 8 associée.
[0047] On voit sur cette figure 2 que l'émetteur 6 comporte une antenne 10 qui est orientable
mécaniquement par rapport à la plate-forme 1. Pour cela l'antenne 10 est fixée, par
l'intermédiaire d'un arbre 16, à un socle 11 qui est monté pivotant par rapport à
un support 13 solidaire de la tourelle 5 et autour d'un axe vertical 12. Le support
11 et l'antenne 10 sont entraînés par une première motorisation 14.
[0048] L'antenne 10 est par ailleurs montée pivotante par rapport à un axe perpendiculaire
au plan de la figure 2 (axe horizontal). Pour cela l'antenne 10 est articulée sur
un étrier 15 solidaire de l'arbre 16. Une deuxième motorisation 17 permet de commander
le pivotement de l'antenne 10 autour de cet axe horizontal.
[0049] Les deux motorisations 14 et 17 sont pilotées par une unité électronique 18 qui est
elle-même raccordée à une conduite de tir 19, constituée d'un moyen de contrôle associé
à une interface homme-machine, conduite de tir qui permet de prendre en compte différents
paramètres de fonctionnement à partir de données, soit fournies par l'opérateur, soit
fournies par les équipements de la plateforme (coordonnées de la cible, attitude de
la plate-forme, type de munition mise en oeuvre...) et de visualiser l'état du dispositif
et en particulier les angles de pointage en site et en gisement de l'antenne 10.
[0050] La même figure 2 montre la fusée 8 disposée à l'arrière du projectile 3.
[0051] Cette fusée comporte un dispositif de sécurité et d'armement 19 de type connu qui
comporte par exemple un volet mobile 20 portant une amorce détonateur 21. Le volet
est déplacé lors du tir du projectile pour amener l'amorce 21 en regard de la charge
militaire 7 ce qui permet son initiation ultérieure par une unité de commande 22.
[0052] L'unité de commande 22 est reliée par l'intermédiaire d'un moyen récepteur 22a à
une antenne réceptrice 23 (moyen récepteur 22a et antenne 23 constituant un récepteur
du faisceau électromagnétique 9). L'antenne réceptrice 23 est dimensionnée et localisée
de façon à pouvoir recevoir le faisceau électromagnétique 9 émis par l'antenne émettrice
10. L'antenne réceptrice 23 sera par exemple localisée au niveau du culot arrière
du projectile 3 et elle pourra être réalisée à partir d'antennes de type "Patch" lorsque
l'émetteur 6 utilise une porteuse de longueur d'onde millimétrique.
[0053] Si l'émetteur 6 était un émetteur optique, l'antenne réceptrice 23 comprendrait au
moins un capteur photosensible.
[0054] D'une façon classique l'unité de commande 22 permet d'assurer le déclenchement de
la charge militaire 7 comme suite à l'occurrence d'au moins un événement.
[0055] Généralement l'événement déclenchant la charge est une information chronométrique
qui est programmée avant tir et décomptée par l'unité de commande 22 à partir de la
détection d'un instant de tir du projectile 3. La détection de l'instant de tir est
faite de façon classique avec un capteur inertiel 24.
[0056] Le moyen récepteur 22a constitue un moyen de décodage permettant d'extraire de l'onde
porteuse électromagnétique du faisceau 9 au moins un signal.
[0057] Ce signal a lui-même été incorporé dans l'onde porteuse du faisceau 9 par l'unité
électronique 18 de l'émetteur 6.
[0058] Le faisceau 9 est ainsi par exemple constitué par un rayonnement radioélectrique
dont la porteuse est modulée en amplitude, en fréquence ou en phase.
[0059] Après réception par l'antenne 23, ce signal est extrait de l'onde porteuse par le
moyen récepteur 22a. Il est ensuite traité dans l'unité de commande 22 de la fusée
8 dans laquelle il est comparé à une valeur numérique qui est mise en mémoire dans
l'unité de commande 22 avant le tir.
[0060] S'il y a égalité entre le signal reçu et le signal attendu par la fusée, ceci signifie
que le projectile 3 a effectivement reçu un signal qui lui est destiné. Par ailleurs
la détection de ce signal signifie que le projectile se trouve à l'intérieur du faisceau
9.
[0061] On a décrit à titre d'exemple à la figure 2 une antenne 10 orientable en site et
en gisement à l'aide de motorisations 14 et 17.
[0062] Il est possible également de mettre en oeuvre une antenne qui est mécaniquement fixe
mais dont le faisceau 9 est orientable électroniquement (antenne multi source). Ces
antennes sont bien connues de l'Homme du Métier. Elles sont formées de réseaux émetteurs
dont le gain et la directivité sont pilotés à l'aide d'une modulation de phase et
d'amplitude.
[0063] Il est par ailleurs possible d'incorporer structurellement le moyen récepteur 22a
dans l'unité de commande 22.
[0064] Selon une autre caractéristique de l'invention, l'unité de commande 22 utilise le
signal ainsi décodé comme un événement qui est combiné à au moins un autre événement
pour élaborer un ordre de commande de la fusée.
[0065] La figure 3 est un logigramme qui représente la succession des étapes conduites à
l'intérieur de la fusée 8.
[0066] L'étape E1 est l'étape de réception du rayonnement électromagnétique par l'antenne
réceptrice 23.
[0067] Au cours de l'étape E2, le moyen récepteur 22a associé à l'unité de commande 22 extrait
le signal incorporé dans la porteuse du faisceau 9.
[0068] Le test T1 est un contrôle de la présence d'un signal dans le rayonnement reçu, signal
correspondant à celui qui est attendu par la fusée 8. On notera en effet qu'il y a
de nombreuses sources électromagnétiques sur le champ de bataille. Il est donc nécessaire
pour la fusée 8 de pouvoir discriminer un signal qui lui est spécifiquement destiné
et qui lui est envoyé par l'antenne émettrice 10.
[0069] Si le test T1 est négatif, la fusée reste en attente d'un signal conforme.
[0070] Parallèlement l'unité de commande 22 de la fusée 8 conduit un test T2 qui est la
vérification de la réalisation d'un autre événement attendu et nécessaire pour que
la fusée déclenche la charge militaire 7, par exemple l'écoulement d'un délai de chronométrie
programmé avant le tir.
[0071] Lorsque le test T2 est positif une porte ET combine la réalisation des deux évènements
pour élaborer l'ordre de commande du fonctionnement de la fusée c'est à dire déclencher
la charge militaire (étape E3). Le déclenchement de la charge militaire n'interviendra
donc que si les deux évènements sont simultanément présents.
[0072] Le signal numérique incorporé au faisceau de commande 9 joue donc alors le rôle de
signal de confirmation du fonctionnement de la fusée 8 du projectile.
[0073] La charge militaire 7 ne peut être actionnée que si le projectile 3 se trouve dans
le faisceau 9.
[0074] Une telle disposition sécurise complètement le fonctionnement des munitions ou projectiles
à létalité réduite. Si on considère la figure 1, on a représenté par une ligne interrompue
25 un plan horizontal qui est situé à une hauteur du sol H de l'ordre de 5 m. Cette
hauteur est celle en dessous de laquelle un projectile non létal ne doit pas être
initié, car le risque de projection d'éclats de l'enveloppe ou d'autres composants
du projectile serait alors trop important.
[0075] Le faisceau 9 est orienté de façon à être situé au-dessus du plan 25. Cette orientation
peut être conservée même si le véhicule 1 est en mouvement. Il suffit d'asservir les
consignes de positionnement des motorisations 14 et 17 au niveau de l'unité électronique
de commande 18.
[0076] On est alors certain que les projectiles 3 tirés ne seront pas initiés dans une zone
dans laquelle la non-létalité n'est pas garantie.
[0077] Un tel résultat est obtenu avec une fusée de projectile de structure simple et pour
laquelle un simple signal de confirmation est ajouté aux évènements habituels pouvant
commander la fusée donc déclencher la charge militaire.
[0078] En fonction de la configuration du système d'arme mis en oeuvre, il est possible
de déterminer au niveau de la plate-forme 1 l'orientation de plusieurs faisceaux 9
issus d'une ou plusieurs antennes émettrices 10. La sécurisation de tir peut alors
être assurée suivant plusieurs directions de tir.
[0079] Une telle variante est particulièrement bien adaptée aux dispositifs de défense rapprochée
pour lesquels il y a plusieurs tubes avec des orientations spatiales différentes.
[0080] A titre d'exemple non limitatif on a représenté à la figure 4 une plate-forme de
tir 1 qui est un véhicule dont la tourelle 5 porte un canon principal 2 et un tourelleau
5a de défense rapprochée équipé de plusieurs tubes 2a, 2b (seuls deux tubes sont représentés).
Le tourelleau 5a est équipé d'un dispositif de contrôle selon l'invention qui comporte
un émetteur dont l'antenne 10 peut émettre plusieurs faisceaux électromagnétiques
et de préférence au moins un faisceau par tube 2a,2b. On a ici représenté deux faisceaux
9a et 9b, chaque faisceau étant orienté de façon à couvrir une zone de l'espace pouvant
être traversée par un projectile 3a ou 3b tiré par le tube 2a ou le tube 2b.
[0081] Comme dans le mode de réalisation précédent, chaque faisceau transporte un signal
de confirmation qui est destiné au projectile 3a ou 3b considéré. Le fonctionnement
des fusées des projectiles est alors identique à celui décrit précédemment.
[0082] Lorsque le système d'arme qui est mis en oeuvre est susceptible de tirer successivement
plusieurs projectiles qui ont des zones létales différentes, il est nécessaire d'associer
à chaque projectile un faisceau qui lui est propre alors que les zones de l'espace
dans lesquelles ils évoluent sont relativement proches l'une de l'autre.
[0083] La figure 5 montre une telle variante de réalisation dans laquelle le tube 2b du
tourelleau 5a tire successivement deux projectiles 3b1 et 3b2 suivant sensiblement
la même trajectoire balistique 4b. Chaque projectile a un rayon létal qui lui est
propre. Le dispositif de contrôle comporte alors un émetteur dont l'antenne 10 peut
émettre deux faisceaux électromagnétiques 9b1 et 9b2 suivant sensiblement la même
direction mais avec des caractéristiques d'orientations et d'ouvertures angulaires
différentes. En particulier le faisceau 9b2 a sa limite inférieure plus éloignée du
sol que le faisceau 9b1. Les deux projectiles 3b1 et 3b2 coupent cependant les deux
faisceaux et il est nécessaire que le projectile 3b1 ne soit initié que dans le faisceau
9b1 tandis que le projectile 3b2 ne doit être initié que dans le faisceau 9b2.
[0084] Pour que chaque projectile reconnaisse le faisceau qui lui est attribué, il est nécessaire
d'incorporer dans chaque faisceau électromagnétique un signal de codage qui sera associé
au signal de confirmation et qui permettra d'associer effectivement la confirmation
donnée par le faisceau considéré à un projectile donné.
[0085] Chaque type de projectile ayant des caractéristiques de létalité bien définie pourra
être associé à un code numérique particulier. Ce code sera mémorisé dans l'unité électronique
de commande 18 et pourra être incorporé dans le faisceau électromagnétique de la même
façon que le code de confirmation. Dans ce cas un autre test sera réalisé dans la
fusée parallèlement ou à la suite des tests T1 et T2 (figure 3). Ce test n'est pas
représenté à la figure 3 mais son résultat positif sera adressé à la porte ET, en
parallèle aux résultats des autres tests.
[0086] D'une façon plus simple, c'est le code numérique de confirmation qui pourra remplir
à la fois la fonction de confirmation de déclenchement de la fusée et la fonction
d'adressage de cet ordre à un projectile de type particulier.
[0087] D'autres variantes sont possibles sans sortir du cadre de l'invention.
[0088] Il est ainsi possible de combiner plusieurs faisceaux électromagnétiques pour réduire
les dimensions d'une zone de l'espace dans laquelle une charge militaire de projectile
peut être déclenchée.
[0089] La figure 6 montre une telle variante dans laquelle une deuxième antenne 10' est
disposée au niveau d'une partie avant du châssis 1a du véhicule. Cette antenne est
reliée à la même unité de calcul 18 que l'antenne 10 du tourelleau, cela afin de synchroniser
les émissions. L'antenne 10' émet un faisceau électromagnétique 9' qui coupe le faisceau
électromagnétique 9 issu de l'antenne 10.
[0090] L'intersection des deux faisceaux 9 et 9' définit une partie 26 commune aux deux
faisceaux.
[0091] Chaque faisceau transportera un signal de confirmation avec un codage spécifique.
Dans ce cas la fusée du projectile 3a sera conçue pour ne fonctionner que dans la
partie 26 commune aux deux faisceaux, partie dans laquelle son antenne recevra simultanément
les deux codages attendus.
[0092] Là encore des tests seront conduits à l'intérieur de la fusée 8 et la charge militaire
ne sera activée que lorsqu'il y aura en même temps présence des deux codages de confirmation
et de l'évènement attendu (chronométrie par exemple).
[0093] On a schématisé sur la figure 7 le logigramme qui est alors mis en oeuvre :
Comme dans le mode de réalisation décrit précédemment en référence à la figure 3,
l'étape E1 est l'étape de réception du rayonnement électromagnétique du faisceau 9
par l'antenne réceptrice 23.
[0094] Au cours de l'étape E2, le récepteur 22a associé à l'unité de commande 22 extrait
le signal incorporé dans la porteuse de l'onde électromagnétique reçue du faisceau
9.
[0095] Le test T1 est un contrôle de la présence d'un signal dans le rayonnement reçu, signal
correspondant à celui qui est attendu par la fusée 8 et incorporant le codage associé
à l'antenne 10.
[0096] Si le test T1 est négatif, la fusée reste en attente d'un signal conforme.
[0097] Parallèlement l'étape E4 est l'étape de réception du rayonnement électromagnétique
du faisceau 9' par l'antenne réceptrice 23.
[0098] Au cours de l'étape E5, le récepteur 22a associé à l'unité de commande 22 extrait
le signal incorporé dans la porteuse de l'onde électromagnétique reçue du faisceau
9'.
[0099] Le test T3 est un contrôle de la présence d'un signal dans le rayonnement reçu, signal
correspondant à celui qui est attendu par la fusée 8 et incorporant le codage associé
à l'antenne 10'.
[0100] Si le test T3 est négatif, la fusée reste en attente d'un signal conforme.
[0101] Parallèlement à ces tests des faisceaux reçus par le projectile, l'unité de commande
22 conduit comme précédemment le test T2 qui est la vérification de la réalisation
d'un autre événement attendu et nécessaire pour que la fusée déclenche la charge militaire
7, par exemple l'écoulement d'un délai de chronométrie programmé.
[0102] Lorsque le test T2 est positif une porte ET combine la réalisation des trois tests
pour élaborer l'ordre de commande du fonctionnement de la fusée c'est à dire déclencher
la charge militaire (étape E3). Le déclenchement de la charge militaire n'interviendra
donc que si les trois évènements sont simultanément présents, c'est à dire si le projectile
se trouve dans la zone 26 commune aux deux faisceaux 9 et 9'.
[0103] On a décrit jusqu'à présent une mise en oeuvre de l'invention dans laquelle les signaux
transmis par les faisceaux électromagnétiques étaient utilisés pour élaborer un ordre
de commande de la fusée c'est à dire confirmer le fonctionnement de la fusée du projectile.
[0104] Ce mode de réalisation est particulièrement bien adapté à la mise en oeuvre de munitions
non létales pour lesquelles on souhaite maîtriser le gabarit d'emploi effectivement
non létal.
[0105] D'une façon symétrique, il est possible d'utiliser les faisceaux électromagnétiques
non plus pour confirmer un fonctionnement mais plutôt pour l'interdire dans un secteur
donné. Dans ce cas un signal incorporé au faisceau sera décodé comme un événement
qui sera combiné à au moins un autre événement pour inhiber l'ordre de commande de
la fusée.
[0106] Ce mode de réalisation sera plutôt adapté à la mise en oeuvre de munitions létales
mais pour lesquelles on souhaite interdire le fonctionnement dans certaines zones
de terrain.
[0107] La figure 8 schématise en vue de dessus une telle mise en oeuvre.
[0108] Le véhicule blindé 1 formant la plate-forme tire par son tube d'arme 2 un projectile
3. On souhaite protéger deux zones de terrain : un édifice Z1 et un réservoir Z2.
[0109] La plate-forme 1 est équipée d'un dispositif selon l'invention qui comporte deux
antennes 10a et 10b qui sont couplées chacune à un émetteur, les émetteurs étant reliés
à une même unité électronique (non représentée) et qui émettent chacune un faisceau
électromagnétique qui est orienté vers les zones à protéger. Le faisceau 9a émis par
l'antenne 10a couvre le réservoir Z2 et le faisceau 9b émis par l'antenne 10b couvre
l'édifice Z1.
[0110] La fusée 8 et l'unité électronique de contrôle associée aux antennes 10a et 10b et
à leurs émetteurs ont la même structure que celle décrite précédemment en référence
à la figure 2. Ce mode ne diffère que par le procédé mis en oeuvre.
[0111] On a schématisé à la figure 9 un logigramme schématisant le procédé qui est alors
mis en oeuvre. La fusée du projectile attend toujours les signaux portés par les faisceaux
9a ou 9b, faisceaux qu'elle décode pour en extraire le signal attendu.
[0112] Les deux boucles de test identiques T1 et T3 symbolisent la détection au niveau de
la fusée du projectile du signal correspondant au faisceau 9a (test T1) ou au faisceau
9b (test T3). Les étapes E1 et E4 correspondent respectivement à la réception des
faisceaux électromagnétiques 9a ou 9b. Les étapes E2 et E5 correspondent respectivement
au décodage par le récepteur 22a des signaux inclus dans les faisceaux 9a et 9b.
[0113] Les résultats des deux tests T1 et T3 sont combinés dans une porte OU. Ceci signifie
que chacun des test a la même importance vis à vis de la fusée et qu'il suffit donc
que cette dernière détecte un seul des deux signaux pour que l'inhibition de son fonctionnement
intervienne.
[0114] La sortie de la porte OU est appliquée à la porte ET via une porte NON. Ainsi, ce
n'est que lorsqu'aucun signal d'inhibition n'est détecté que la charge militaire peut
être commandée à l'issue du test d'évènement T2. Le signal transmis par le dispositif
de contrôle est bien un signal d'inhibition (ou interdiction) de l'ordre de commande
de la fusée donc du fonctionnement de la charge militaire.
[0115] Il est bien entendu possible de mettre en oeuvre plus de deux faisceaux d'inhibition
ou bien encore un seul faisceau d'inhibition.
1. Procédé de contrôle du déclenchement d'une charge militaire (7) d'un projectile (3)
à partir d'une plate-forme (1), le projectile (3) comportant une fusée (8) assurant
la commande du déclenchement de la charge militaire (7) comme suite à l'occurrence
d'au moins un évènement, procédé caractérisé en ce que l'on émet à partir de la plate-forme (1) au moins un faisceau électromagnétique de
commande (9) qui est orienté vers une zone de l'espace pouvant être traversée par
le projectile (3), le faisceau (9) incorporant au moins un signal de confirmation
ou d'inhibition du fonctionnement de la fusée (8) du projectile (3), ce signal étant
décodé comme un événement qui est combiné à au moins un autre événement pour élaborer
ou inhiber un ordre de commande de la fusée (8).
2. Procédé de contrôle du déclenchement d'une charge militaire selon la revendication
1, caractérisé en ce que le faisceau (9) incorpore un signal de confirmation du fonctionnement de la fusée
(8) du projectile (3).
3. Procédé de contrôle du déclenchement d'une charge militaire selon la revendication
2, caractérisé en ce que le faisceau de commande (9) comporte un signal de codage qui est associé au signal
de confirmation, ce signal de codage permettant d'associer la confirmation à un projectile
(3) donné.
4. Dispositif de contrôle du déclenchement d'une charge militaire (7) d'un projectile
(3) à partir d'une plate-forme (1), le projectile comportant une fusée (8) assurant
la commande du déclenchement de la charge militaire (7) comme suite à l'occurrence
d'au moins un évènement, dispositif caractérisé en ce qu'il comporte au moins un émetteur (6) d'au moins un faisceau électromagnétique de commande
(9), émetteur qui est solidaire de la plate-forme (1) et qui est orienté vers une
zone de l'espace pouvant être traversée par le projectile (3) considéré, l'émetteur
(6) étant raccordé à une unité électronique (18) qui incorpore dans le faisceau de
commande (9) au moins un signal de confirmation ou d'inhibition du fonctionnement
de la fusée (8) du projectile, ce signal étant décodé comme un événement qui est combiné
à au moins un autre événement pour élaborer ou inhiber un ordre de commande de la
fusée (8).
5. Dispositif de contrôle du déclenchement d'une charge militaire selon la revendication
4, caractérisé en ce que le signal est un signal de confirmation du fonctionnement de la fusée (8) du projectile
(3).
6. Dispositif de contrôle du déclenchement d'une charge militaire selon la revendication
5, caractérisé en ce que l'unité électronique (18) incorpore dans le faisceau de commande (9) un signal de
codage qui est incorporé ou associé au signal de confirmation, ce signal de codage
permettant d'associer la confirmation à un projectile (3) donné.
7. Dispositif de contrôle du déclenchement d'une charge militaire selon une des revendications
4 à 6, caractérisé en ce que l'émetteur (6) comporte au moins une antenne (10) orientable par rapport à la plate-forme
(1).
8. Fusée de projectile, pour la commande du déclenchement d'une charge militaire (7)
du projectile (3), fusée (8) comportant un dispositif de sécurité et d'armement (19)
et une unité de commande (22) assurant le déclenchement de la charge militaire (7)
comme suite à l'occurrence d'au moins un événement, fusée caractérisée en ce qu'elle est raccordée à un récepteur (22a,23) d'un faisceau électromagnétique (9) émis
à partir d'une plate-forme (1) externe au projectile, la fusée (8) incorporant un
moyen de décodage (22a) d'au moins un signal incorporé dans le faisceau électromagnétique
(9), le signal étant utilisé comme un événement qui est combiné dans l'unité de commande
(22) à au moins un autre événement pour élaborer ou inhiber un ordre de commande de
la fusée (8).
9. Fusée de projectile selon la revendication 8, caractérisée en ce que l'unité de commande (22) compare le signal reçu à une valeur attendue et mise en
mémoire, le résultat positif à ce test étant utilisé par l'unité de commande (22)
pour autoriser le déclenchement de la charge militaire (7).