DOMAINE DE L'INVENTION
[0001] La présente invention concerne un mouvement horloger comportant un mécanisme de chronographe
à trois temps agencé pour commander une aiguille de chronographe et au moins une aiguille
de compteur de manière à les mettre en marche, à les arrêter, puis à les ramener rapidement
à leur point de départ, à volonté, par des pressions successives sur un même bouton-poussoir.
La présente invention concerne plus spécifiquement un tel mouvement horloger comportant
une roue à colonnes et dans lequel les pressions successives sur le bouton-poussoir
ont pour effet d'incrémenter progressivement la position angulaire de la roue à colonnes.
ART ANTERIEUR
[0002] On connaît des mouvements horlogers qui correspondent à la définition ci-dessus.
Le document de brevet
WO 03/040835 notamment, décrit un mouvement de montre muni d'un chronographe conforme au préambule
de la revendication 1 annexée. Les figures 1 et 2 annexées reproduisent les figures
3 et 8 de ce document antérieur. Ces figures sont des vues côté fond de ce mouvement
horloger de l'art antérieur. La figure 1 montre le mouvement avec le mécanisme de
chronographe en position de repos, et la figure 2 est une vue semblable montrant la
remise à zéro du mécanisme de chronographe.
[0003] On a représenté sur les figures 1 et 2 une bascule de commande 1 qui est montée pivotante
autour d'un tenon vissé dans le pont de barillet (le tenon et le pont de barillet
ne sont pas représenté sur les figures, mais l'axe de pivotement est indiqué par le
signe « + »). Une extrémité 1 b de la bascule est destinée à être reliée à un poussoir
unique (non représenté). L'autre extrémité de la bascule de commande se termine par
un cliquet 2 en forme de crochet qui est prévu pour coopérer avec une denture rochet
4a de la roue à colonnes 4. Un premier ressort (non représenté) est prévu pour rappeler
la bascule de commande 1 dans la position de repos représentée dans la figure 1. Un
deuxième ressort (non représenté) est prévue pour rappeler constamment le cliquet
2 contre la denture rochet 4a. Finalement, un ressort sautoir 3 est également en prise
avec la denture rochet de la roue à colonnes.
[0004] Le fonctionnement du mécanisme de poussoir prévu pour actionner manuellement la roue
à colonnes 4 va maintenant être décrit. Comme on l'a déjà dit, l'extrémité 1 b de
la bascule 1 est reliée à l'unique poussoir. Lorsqu'un utilisateur presse sur le bouton
du poussoir, il repousse l'extrémité 1 b de la bascule de commande en direction du
centre du mouvement. La bascule étant pivotée en son centre, le déplacement de l'extrémité
1 b en direction du centre du mouvement s'accompagne d'un déplacement en sens inverse
du cliquet 2. En se déplaçant, le cliquet accroche une dent du rochet 4a et entraîne
cette dent en direction de l'extérieur du mouvement. Ce faisant, il fait tourner d'un
pas la roue à colonnes. Lorsque l'utilisateur relâche sa pression sur le poussoir,
la bascule est ramenée en position de repos par le premier ressort de rappel. Durant
ce mouvement, le cliquet 2 en forme de crochet glisse sur l'incliné d'une dent du
rochet 4a sans faire tourner la roue à colonnes.
[0005] En se référant encore aux figures 1 et 2, on peut observer que la bascule de commande
1 prend une place considérable à la périphérie du mouvement. Le document
WO 03/040835 explique que la forme du mécanisme de chronographe représenté lui permet d'être associé
à un mouvement horloger de forme non circulaire. Pour réaliser une montre ronde qui
intègre ce genre de mécanisme de chronographe, les horlogers n'ont souvent pas d'autre
recours que d'utiliser une boîte de montre plus grande que le mouvement. ils insèrent
un cercle d'agrandissement prévu pour centrer le mouvement dans la boîte de forme
ronde. Un inconvénient de cette solution est qu'elle permet uniquement de réaliser
des montre-chronographe de relativement grandes dimensions.
BREF EXPOSE DE L'INVENTION
[0006] Un but de la présente invention est de fournir un mécanisme à poussoir extrêmement
compact et permettant l'utilisation d'un bouton-poussoir de petite dimension avec
une course limitée pour commander la roue à colonne du mécanisme du chronographe d'un
mouvement horloger. La présente invention atteint ce but en fournissant un mouvement
horloger conforme à la revendication 1 annexée.
BREVES DESCRIPTION DES FIGURES
[0007] D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront à la
lecture de la description qui va suivre, donnée uniquement à titre d'exemple non limitatif,
et faite en référence aux dessins annexés dans lesquels :
- la figure 1 est une vue en plan de dessus d'un mécanisme de chronographe à trois temps
de l'art antérieur au repos ;
- la figure 2 est une vue semblable à la figure 1 du mécanisme de chronographe lors
de la remise à zéro ;
- la figure 3 est une vue en plan d'un mécanisme de chronographe correspondant à un
mode de réalisation particulier de la présente invention, le mécanisme de chronographe
étant mis à zéro, prêt à démarrer ;
- la figure 4 est une vue en plan du mécanisme de chronographe de la figure 3 à l'instant
de la mise en marche ;
- la figure 5 est une vue en plan du mécanisme de chronographe des figures 3 et 4 durant
la marche ;
- la figure 6 est une vue en plan du mécanisme de chronographe des figures 3 à 5, à
l'instant de l'arrêt ;
- la figure 7 est une vue en plan du mécanisme de chronographe des figures 3 à 6, à
l'arrêt ;
- la figure 8 est une vue en plan du mécanisme de chronographe des figures 3 à 7, à
l'instant de la remise à zéro ;
- la figure 9 est une vue partielle en plan qui correspond à la superposition de deux
instantanés. Ces deux instantanés illustrent respectivement la position de repos et
la position active du mécanisme à poussoir ;
- les figures 10a et 10b sont des vues d'une languette en forme de drapeau faisant partie
du mécanisme à poussoir ;
- la figure 11 est une vue en plan de dessus de la roue à colonnes du mécanisme de chronographe
des figures 3 à 8 ;
- la figure 12 est une vue en perspective de la roue à colonnes de la figure 11.
DESCRIPTION DETAILLEE D'UN MODE DE REALISATION
[0008] En se référant tout d'abord aux figures 11 et 12 qui représentent une roue à colonnes
40 adaptée pour être intégrée dans un mouvement horloger conforme à la présente invention,
on peut voir que cette dernière est essentiellement formée d'un rochet 42 et de quatre
colonnes 44 réparties de manière régulière à la circonférence du rochet. La roue à
colonnes comporte encore un moyeu 46 prévu pour être monté pivotant autour d'un axe
du mécanisme de chronographe (non représenté sur les figures 11 et 12). La figure
11 contient encore une flèche référencée R et destinée à indiquer le sens de rotation
de la roue à colonnes 40. On notera que, dans le présent exemple, il s'agit du sens
horaire.
[0009] Dans l'exemple représenté, la roue à colonnes comporte encore quatre bras 48 qui
relient respectivement les quatre colonnes 44 au moyeu 46 de la roue. Les colonnes
44, les bras 48 et le moyeu 46 forment ainsi une superstructure qui possède une symétrie
de rotation d'ordre 4. Le rochet 42, quant à lui, compte 12 dents espacées de 30°
l'une de l'autre. L'homme du métier comprendra donc que la roue à colonnes du présent
exemple est bien une roue à colonnes à 12/4 de temps (3 temps).
[0010] La vue en perspective de la figure 12 permet de bien visualiser le moyeu 46 et les
bras 48 qui relient les colonnes au moyeu. La présence des bras et du moyeu permet
de rigidifier la structure de la roue en général, et les colonnes en particulier.
On comprendra qu'une roue à colonnes plus rigide permet un fonctionnement avec un
niveau de précision particulièrement élevé. On peut encore observer que la largeur
des bras à leur point le plus étroit est considérablement inférieure à la largeur
des colonnes (on définit ici la largeur d'une colonne comme la distance séparant le
bord d'attaque du bord de fuite de cette colonne). Selon l'invention, la largeur des
bras 48 est inférieure à la moitié de la largeur des colonnes 44. Dans le présent
exemple, la largeur d'un bras est même de l'ordre du tiers de la largeur d'une colonne.
Cette caractéristique de l'invention permet d'aménager des vides 45 dans la superstructure
de la roue à colonnes. Ces vides sont nécessaires pour permettre aux becs des différentes
bascules de plonger suffisamment profondément entre les colonnes.
[0011] On peut encore voir sur la figure 12 que le moyeu 46 et les bras 48 ont une hauteur
inférieure à celle des colonnes 44. La hauteur des bras sera de préférence comprise
entre 20% et 60% de la hauteur des colonnes. Un avantage de cette dernière caractéristique
est qu'elle permet d'allonger encore la course du bec d'un levier en plongée comme
en levée, pour autant que ce levier soit monté suffisamment haut pour permettre le
passage du bec au dessus des bras 48 de la roue à colonnes. De préférence, on fabrique
entièrement la roue à colonnes sur une décolleteuse. Une fabrication sans reprise
sur une décolleteuse permet de donner à la pièce une précision remarquable.
[0012] La figure 11 montre clairement le profil des colonnes 40. On peut observer que le
profil des colonnes correspond de façon générale à une ellipse gauchie, ou plus précisément
peut-être, au profil d'une aile d'avion. On désignera donc par bord d'attaque le côté
avant des colonnes (en se référant au sens de rotation de la roue à colonnes), et
par bord de fuite le bord arrière des colonnes. Les colonnes présentent également
une face extérieure (tournée vers l'extérieure de la roue à colonnes) et une face
intérieure (tournée vers le moyeu 46). La face extérieure et la face intérieure se
rejoigne au niveau du bord d'attaque et au niveau du bord de fuite. On peut observer
qu'en ce qui concerne leur face extérieure, le profil des colonnes dessine un arc
de cercle sensiblement concentrique à la roue à colonnes. Tandis qu'au niveau de la
face intérieure, le profil des colonnes présente un rayon de courbure plus grand dans
la région du bord de fuite que dans la région du bord d'attaque (comme c'est le cas
avec une aile d'avion classique).
[0013] Sur la figure 11, on a désigné par α l'angle que fait la face intérieure avec la
face extérieure d'une colonne dans la région du bord d'attaque, et par β l'angle que
fait la face intérieure avec la face extérieure d'une colonne dans la région du bord
de fuite. On peut voir sur la figure 11 que les deux angles α et β sont en réalité
très arrondis. Le fait que l'angle α soit très arrondi présent l'avantage de faciliter
la progression du bec d'un levier coopérant avec la colonne lors du fonctionnement
du mécanisme de chronographe. Concernant l'angle β, le fait que l'angle soit arrondi
n'a pas vraiment d'effet technique, et selon une variante, l'angle β pourrait être
tranchant. Dans l'exemple illustré, les angles α et β valent respectivement 58 degrés
et 31 degrés. Selon diverses variantes de réalisation, l'angle α peut varier, mais
il est de préférence compris entre 55 et 65 degrés. L'angle β, quant à lui, dépend
du nombre de colonnes que comporte la roue à colonnes, et il sera de préférence plus
petit lorsque les colonnes sont plus nombreuses. Toutefois, l'angle β sera de préférence
compris entre 25 et 35 degrés.
[0014] Finalement, la largeur d'une colonne 44 dépend naturellement du nombre de colonnes
que comporte la roue à colonnes 40. Toutefois, selon l'invention, les colonnes de
la roue à colonnes sont plus larges que les ouvertures aménagées entre les colonnes.
[0015] Les figures 3 à 8 sont des vues côté fond d'un mouvement horloger selon un mode de
réalisation particulier de la présente invention. Le mouvement horloger représenté
est prévu pour être intégré à une montre-bracelet. Dans ces conditions, la couronne-poussoir
qui est représentée en haut sur les figures, se situerait en fait à trois heures si
l'on regardait le côté cadran d'une montre-bracelet contenant le mouvement. On comprendra
donc que, puisque les figures 3 à 8 sont des vues du côté fond, la position « midi
» de la montre se trouve du côté droite des figures, et le tour d'heures s'étend dans
le sens antihoraire sur les figures.
[0016] Les figures 3 à 8 représentent le mécanisme de chronographe à différentes phases
d'un cycle complet de son fonctionnement. En plus de la roue à colonnes 40 déjà décrite,
le mécanisme de chronographe représenté comprend notamment une roue de chronographe
1, une bascule d'embrayage 4 présentant un bec prévu pour coopérer avec la roue à
colonnes, un pignon oscillant 2 pivoté sur un levier d'embrayage 3, et deux ressorts
(référencés respectivement 5a et 5b). Le levier d'embrayage est agencé pour pivoter
dans sens ou dans l'autre de sorte qu'il provoque alternativement le dégagement ou
l'engagement de la denture du pignon oscillant 2 d'avec celle de la roue de chronographe
1. Le pivotement du levier d'embrayage 3 a pour fonction de permettre l'arrêt et la
remise en marche du chronographe. En effet, le pignon oscillant 2 est entraîné en
permanence par le mobile de seconde du rouage du mouvement (non représenté). Dans
ces conditions, lorsque la roue de chronographe est en prise avec le pignon 2, elle
est entraînée, et lorsque le pignon oscillant est désengagé de sa denture, la roue
de chronographe est débrayée.
[0017] Le ressort 5a a pour fonction de rappeler le levier d'embrayage, et le pignon oscillant
qu'il porte, contre la roue de chronographe. Quant au ressort 5b, il est agencé pour
rappeler le bec de la bascule d'embrayage contre la roue à colonnes. On peut voir
en outre sur les figures que la bascule d'embrayage 4 porte, à l'extrémité opposée
au bec, une goupille 6 prévue pour coopérer avec une extrémité correspondante du levier
d'embrayage 3. On peut voir tout d'abord que lorsque le bec de la bascule 4 est abaissé
entre deux colonnes, comme représenté sur les figures 4 et 5 notamment, la goupille
6 est écartée du levier d'embrayage. Dans ces conditions, rien ne s'oppose à ce que
le ressort 5a fasse engrener le pignon oscillant 2 avec la denture de la roue de chronographe
1. A l'inverse, lorsque le bec de la bascule d'embrayage est soulevé par une colonne
de la roue à colonnes, comme représenté à la figure 3 notamment, la goupille 6 force
le levier d'embrayage 3 à pivoter, ce qui a pour effet d'écarter le pignon oscillant
2 de la denture de la roue de chronographe. C'est donc la roue à colonnes 40 qui commande
l'embrayage et le débrayage de la roue de chronographe 1.
[0018] Le mécanisme de chronographe représenté comprend encore une roue de compteur de minutes
15 et une roue intermédiaire 12. La roue de compteur 15 est entraînée par la roue
de chronographe 1 par l'intermédiaire de la roue 12. On peut voir encore que l'axe
de la roue de chronographe est celui de la roue de compteur des minutes portent tout
deux un coeur de remise à zéro (référencés respectivement 7 et 17). Un marteau à deux
inclinés est prévu pour coopérer avec les deux coeurs. Ce marteau est formé d'une
bascule de remise à zéro 10 et d'une panne mobile en forme de palonnier 9. La panne
mobile est articulée sur une extrémité de la bascule 10 et elle présente deux inclinés
8a, 8b qui sont prévus pour coopérer chacun avec l'un des deux coeurs 7, 17. De façon
connue en soi, la bascule de remise à zéro 10 est agencée pour pivoter, soit dans
un sens pour abaisser le marteau contre les coeurs, soit dans l'autre sens pour soulever
le marteau. Un ressort 19 est encore agencé pour rappeler le marteau contre les coeurs
7, 17 en position de repos. Enfin, c'est également la roue à colonnes 40 qui commande
le basculement du marteau.
[0019] Le mécanisme de chronographe du présent exemple comprend encore un frein constitué
par une bascule de frein 30 dont l'une des extrémités porte un patin 32 prévu pour
immobiliser la roue de chronographe 1 en agissant sur son pourtour. De façon conventionnelle,
la bascule de frein 30 est agencée pour pivoter alternativement entre une position
levée où le patin 32 est tenu écarté de la roue de chronographe est une position abaissée
où le patin bloque la roue de chronographe. Un ressort (non représenté) est encore
arrangé pour rappeler le patin 32 contre la roue de chronographe en position de repos.
D'autre part, c'est également la roue à colonnes 40 qui commande le pivotement de
la bascule de frein 30.
[0020] Le mécanisme de chronographe de l'invention comporte encore un mécanisme pour commander
la roue à colonnes. Ce mécanisme qui est l'objet de la présente invention est un mécanisme
à poussoir. De façon classique, le mécanisme à poussoir est agencé pour faire s'incrémenter
progressivement la position angulaire de la roue à colonnes 40, lorsqu'un utilisateur
actionne le bouton 67 du poussoir de façon répétée. D'autre part, la roue à colonnes
40 est sous l'action d'un sautoir de roue à colonnes (référencé 50 dans les figures
3 et 6) qui presse contre les dents du rochet (référencées 42) de manière à maintenir
la roue à colonnes dans une position stable.
[0021] Le poussoir de la couronne-poussoir 65 est agencé pour se déplacer axialement dans
le plan du mouvement lorsqu'un utilisateur actionne le poussoir en pressant sur le
bouton 67 de la couronne poussoir 65. Le poussoir passe ainsi d'une position de repos
(illustrée dans la figure 3 notamment) à une position active (illustrée dans la figure
4 notamment). Le mécanisme qui, dans l'exemple représenté, relie le bouton 67 de la
couronne-poussoir 65 à la roue à colonnes 40 comprend un cliquet 52, un ressort de
cliquet 54, une bascule de commande 56, un levier intermédiaire de commande 58 et
un ressort de commande 60. Comme on l'a déjà dit, dans le présent exemple, la couronne-poussoir
65 est disposée à la périphérie du mouvement, à « 3 heures ». La couronne-poussoir
est associée à une tige de remontage et de mise à l'heure (référencée 71 à la figure
9) qui s'étend en direction du centre du mouvement. Le levier intermédiaire 58 est
monté sur un pivot 59 (appelé ci-après « second pivot ») qui est fixé sur le bâti,
à « 4 heures », proche de la périphérie du mouvement. Dans le présent exemple, la
forme du mouvement est ronde. Ainsi, la forme légèrement recourbée du levier 58 lui
permet de s'étendre sensiblement le long de la périphérie du mouvement dans l'intervalle
entre « 4 à 2 heures ». Le levier intermédiaire porte à 3 heures une languette 62
qui est tournée en direction de la couronne-poussoir. Cette languette est recourbée
selon un angle d'environ 90° en direction du côté cadran du mouvement. La languette
forme ainsi un drapeau qui fait approximativement face à la couronne-poussoir. Comme
on le verra plus en détail plus loin, le poussoir comporte une surface d'appui 69
qui est agencée pour venir presser contre le drapeau de manière à actionner le levier
intermédiaire du mécanisme de commande lorsque le bouton-poussoir est actionné.
[0022] La bascule de commande 56 est montée sur un premier pivot 55 qui est fixé sur le
bâti à 1 heure. On peut voir sur la figure 3 notamment que la forme légèrement recourbée
de la bascule de commande lui permet de s'étendre sensiblement le long de la périphérie
du mouvement jusqu'à proximité de la couronne-poussoir. Ainsi, en résumé, la bascule
de commande 56 et le levier intermédiaire 58 sont pivotés de part et d'autre et à
distance de la couronne-poussoir 65. Ils s'étendent à la rencontre l'un de l'autre
à partir de leur pivot respectif 55, 59, sensiblement le long de la périphérie du
mouvement. On peut voir encore sur les figures que l'extrémité libre de la bascule
56 présente une partie saillante constituée, dans le présent exemple, par un tenon
étagé 57. La partie saillante est arrangée pour coopérer avec l'extrémité distale
du levier intermédiaire 58. Plus précisément, comme illustré sur les figures 3 à 9,
la portion distale du levier 58 est agencée pour venir en appui contre le tenon étagé
57.
[0023] Le ressort de commande 60 est agencé pour coopérer avec la bascule de commande 56
de manière à rappeler l'extrémité libre de cette dernière en direction de la périphérie
du mouvement. On comprendra de plus qu'en raison de la présence du tenon 57, l'action
du ressort 60 a également pour effet de rappeler le levier 58 vers l'extérieur du
mouvement. Inversement, lorsqu'un utilisateur fait pivoter le levier 58 en pressant
sur le poussoir 67, l'extrémité distale de ce levier vient pousser le tenon 57, faisant
ainsi pivoter la bascule de commande 56. En comparant les figures 3 et 4 par exemple,
on peut voir en outre que le pivotement simultané du levier intermédiaire 58 et de
la bascule de commande 56 s'accompagne d'un glissement du tenon 57 contre la portion
distale du levier intermédiaire. On comprendra qu'en raison de ce glissement, lorsque
le mécanisme à poussoir passe de la position de repos à la position active, le bras
de levier entre le pivot 59 du levier intermédiaire et le tenon 57 se raccourcit.
[0024] Les figures 10a et 10b illustrent la languette 62 en forme de drapeau que porte le
levier intermédiaire 58. La figure 10a est la superposition de deux vues de côté correspondant
à deux instantanés de la languette respectivement en position de repos et en position
active du mécanisme à poussoir. La figure 10b est une vue de face de la languette
62 depuis le côté de la couronne-poussoir. On voit notamment sur cette figure qu'un
dégagement est aménagé dans la partie gauche du drapeau. Ce dégagement est positionné
dans l'axe de la tige de remontage et de mise à l'heure 71, de sorte qu'il permet
le passage de cette tige. D'autre part, on voit que la languette possède une partie
distale étroite 72 (à droite sur la figure 10b) qui est prévue pour s'étendre sur
le côté de la tige 71, du côté du pivot 59 de celle-ci. Du côté du dégagement, la
languette forme un épaulement 74. Cet épaulement occupe l'espace entre la tige 71
et le plan principal du levier intermédiaire 58.
[0025] Comme la figure 10a, la figure 9 est la superposition de deux instantanés. Ces deux
instantanés illustrent respectivement la position de repos et la position active du
levier intermédiaire 58 et du tenon 57. On comprendra que la figure 9 est une vue
du mouvement depuis le côté pont, le plan du dessin étant parallèle à celui du mouvement.
Le drapeau formé par la languette 62 s'étend donc dans un plan perpendiculaire à celui
du dessin. Les deux droites d' et d" sur le dessin sont respectivement les traces
du plan du drapeau dans la position de repos et la position active du mécanisme à
poussoir. On voit que d' fait un angle γ avec le plan de la surface d'appui 69, alors
que d" fait un angle δ avec ce plan. Les angles γ et δ sont de signe opposé.
[0026] On peut voir sur la figure 9 que, comme on l'a déjà dit, la languette 62 est approximativement
dans l'axe de la couronne-poussoir 65. Lorsque le poussoir est en position de repos,
le levier intermédiaire 58 est pivoté en direction de l'extérieur du mouvement. Dans
cette position, le plan du drapeau n'est pas tout à fait parallèle à la surface d'appui
69 du poussoir comme en témoigne l'angle γ entre la trace d' et le plan de la surface
d'appui. Dans ces conditions, lorsque le bouton poussoir va de la position de repos
à la position active, la surface d'appui 69 commence par appuyer contre le bord de
la languette proche de l'épaulement 74. A partir de cet instant, la pression de la
surface d'appui sur la languette a pour effet de faire pivoter le levier intermédiaire
58 et donc de faire pivoter également le plan du drapeau. Il s'en suit que l'angle
entre le plan du drapeau et le plan de la surface d'appui change bientôt de signe.
Simultanément, la zone de contact entre la surface d'appui et la languette se déplace
vers la partie distale étroite 72 de la languette. En se référant encore au figures,
on comprendra que le bras de levier entre le second pivot 59 et la partie distale
72 est plus court que le bras de levier entre le pivot 59 et l'épaulement 74. Ainsi,
lorsque le mécanisme à poussoir passe de la position de repos à la position active,
le bras de levier entre le pivot 59 du levier intermédiaire et la zone de contact
avec la surface d'appui 69 du poussoir se raccourcit. Ce dernier raccourcissement
présente l'avantage de compenser le raccourcissement simultané du bras de levier entre
le pivot 59 et le tenon 57. Ainsi, la variation du rapport de levier du levier intermédiaire
58 lors du passage de la position de repos à la position active est au moins partiellement
compensée.
[0027] De manière connue en soi, l'extrémité libre de la bascule de commande 56 porte le
cliquet de bascule de commande (référencé 52). Le cliquet 52 est pivoté librement
sur l'extrémité de la bascule et il est rappelé contre la denture rochet 42 de la
roue à colonnes par le ressort de cliquet 54. Le cliquet 52 est donc agencé pour coopérer
avec les dents du rochet 42, et lorsque sous l'effet d'une pression sur le poussoir,
l'extrémité de la bascule de commande 56 est amenée à pivoter en direction du centre
du mouvement, le cliquet 52 accompagne ce mouvement en poussant une dent du rochet
vers le centre du mouvement. Ainsi, de manière habituelle, chaque pression sur le
poussoir fait avancer la roue à colonnes de la valeur d'une dent du rochet. Puis,
sitôt que la pression sur le poussoir est relâchée, le ressort de commande 60 fait
reprendre leur position de repos à la bascule 56 et au levier 58. Le cliquet 52 revient
également en arrière en se désengageant du rochet par glissement sur l'incliné d'une
dent. Le cliquet se trouve ainsi prêt à actionner la dent suivante, lors de la prochaine
pression sur le poussoir. On comprendra de ce qui précède que, dans le présent exemple,
la bascule de commande 56 constitue à levier du 2
ème genre (autrement dit « inter-résistant »), et que le cliquet 52 actionne la roue
à colonnes en repoussant les dents du rochet 42. Cet agencement diffère de celui des
mécanismes à poussoir classiques, dans lesquelles, la bascule de commande se comporte
comme un levier du 1
er genre (autrement dit « inter-appui »), et dans lesquelles le cliquet à la forme d'un
crochet qui actionne la roue à colonnes en tirant une dent du rochet en direction
de l'extérieur du mouvement (comme illustré dans les figures 1 et 2 représentant un
mécanisme de chronographe de l'art antérieur). Un avantage d'utiliser un levier du
2
ème genre, qui porte un cliquet agencé pour pousser les dents du rochet, est qu'il permet
de réduire la place occupée par le mécanisme de chronographe.
[0028] De manière classique, dans le présent exemple, Il faut exercer trois pressions sur
le poussoir, pour qu'une colonne prenne la place de la précédente, ce qui correspond
aux trois fonctions du chronographe : le départ, l'arrêt, et la remise à zéro. La
figure 3 montre le mécanisme de chronographe à l'arrêt, après avoir été remis à zéro.
Tous les éléments du mécanisme de chronographe sont arrêtés à l'exception du pignon
oscillant 2 qui est entraîné en permanence par le rouage du mouvement de la montre
(le sens de rotation du pignon oscillant est indiqué par la flèche).
[0029] La figure 4 illustre l'instant de la mise en marche du mécanisme de chronographe.
Le bouton 67 de la couronne-poussoir est enfoncé et le levier intermédiaire 58 ainsi
que la bascule de commande 56 ont pivotés en direction du centre du mouvement en entraînant
le cliquet 52. Ce déplacement du cliquet fait avancer la roue à colonnes 40 de 30°
dans le sens horaire. La rotation de 30° de la roue à colonnes a pour effet, d'une
part, de faire se soulever le bec de la bascule de remise à zéro 10, la faisant pivoter
de manière à soulever le marteau et à libérer les coeurs 7, 17. D'autre part, la rotation
de la roue à colonnes a également pour effet de faire plonger le bec de la bascule
d'embrayage 4 dans l'espace entre deux colonnes (référencé 44 sur les figures 9 et
10). Comme on l'a vu plus haut, en permettant ainsi à la bascule d'embrayage de pivoter
sous l'action du ressort 5, l'incrémentation de la roue à colonnes conduit également
la denture du pignon oscillant à embrayer avec celle de la roue de chronographe 1.
Finalement, la rotation de 30°, n'a pas d'effet sur le frein dont le bec reste levé.
[0030] La figure 5 montre le mécanisme de chronographe en marche. Le bouton 67 de la couronne-poussoir
65 est revenu à sa position de repos, comme le sont également le levier intermédiaire
58 et la bascule de commande 56. Le cliquet 52 est également revenu en arrière, et
se trouve prêt pour actionner la dent suivante lorsque le poussoir sera actionné à
nouveau. La roue de chronographe 1, la roue intermédiaire 12 et le roue de compteur
de minutes 15 sont entraînées en rotation par le pignon oscillant 2 dans le sens indiqué
par les flèches sur la figure.
[0031] La figure 6 illustre l'instant de l'arrêt du mécanisme de chronographe. Suite à un
nouvel actionnement de la couronne-poussoir, le bouton-poussoir 67 est enfoncé et
le levier intermédiaire 58 ainsi que la bascule de commande 56 ont à nouveau pivotés
en direction du centre du mouvement en entraînant le cliquet 52 et en faisant tourner
une nouvelle fois la roue à colonnes de 30°. Cette nouvelle incrémentation de la roue
à colonnes a pour effet, d'une part, de faire se soulever le bec de la bascule d'embrayage
4, conduisant le pignon oscillant 2 à se désengager de la roue de chronographe 1.
D'autre part, la rotation de la roue à colonnes a également pour effet de faire plonger
le bec de la bascule de frein 30 dans l'espace entre deux colonnes 44 en faisant pivoter
la bascule. Comme on l'a vu plus haut, le pivotement de la bascule 30 fait s'abaisser
le patin 32 contre la roue chronographe 1, de sorte que le patin bloque la roue de
chronographe.
[0032] La figure 7 montre le mécanisme de chronographe arrêté. Le bouton de la couronne-poussoir
65 est revenu à sa position de repos, comme le sont également le levier intermédiaire
58 et la bascule de commande 56. Le cliquet 52 est également revenu en arrière, et
se trouve prêt pour actionner la dent suivante lorsque le poussoir sera actionné à
nouveau. Le patin 32 de la bascule de frein 30 retient la roue de chronographe 1,
et la roue de compteur de minutes 15, dans la position dans laquelle le mécanisme
de chronographe a été arrêté, permettant la lecture du temps écoulé entre la mise
en marche et l'arrêt du mécanisme de chronographe.
[0033] La figure 8 illustre l'instant de la remise à zéro du mécanisme de chronographe.
Suite à un nouvel actionnement de la couronne-poussoir, le bouton 67 est enfoncé et
le levier intermédiaire 58 ainsi que la bascule de commande 56 ont à nouveau pivotés
en direction du centre du mouvement en entraînant le cliquet 52 et en incrémentant
une nouvelle fois la roue à colonnes de 30°. Ce nouveau déplacement de la roue à colonnes
a pour effet, d'une part, de faire se soulever le bec de la bascule de frein 30, conduisant
le patin 32 à s'écarter de la roue de chronographe 1. D'autre part, la rotation de
la roue à colonnes a également pour effet de faire plonger le bec de la bascule de
remise à zéro 10 dans l'espace entre deux colonnes 44, faisant ainsi pivoter la bascule.
Ce pivotement de la bascule a pour effet d'abaisser les deux inclinés 8a et 8b du
marteau respectivement contre les deux coeurs 7, 17, de sorte à ramener la roue de
chronographe 1 et la roue de compteur de minutes 15 à leurs positions de départ respectives.
[0034] En se référant encore au figures 3 à 8, on notera que, si on compare le bec de la
bascule d'embrayage 4 et celui de la bascule de remise à zéro 10 aux becs qui sont
représentés dans la figure 2, On constate immédiatement que les becs des bascules
du mouvement de chronographe conforme à la présente invention peuvent être beaucoup
plus effilés que ceux de l'art antérieur. Un avantage de cette caractéristique est
qu'un bec effilé (dont la pointe fait un angle inférieur à 40° ; de préférence un
angle inférieur à 30°), permet aux bascules du mécanisme de chronographe du présent
exemple de s'abaisser même dans l'espace relativement étroit constitué par l'interstice
entre deux colonnes de la roue à colonnes illustrée à la figure 10 par exemple. Corolairement,
on comprendra également que l'utilisation de becs effilés comme ceux des bascules
du mécanisme de chronographe du présent exemple, nécessite en retour d'avoir des colonnes
plus larges pour éviter que les becs ne s'abaissent à mauvais escient.
1. Mouvement horloger comprenant un mécanisme de chronographe comportant une roue à colonnes
(40) et un dispositif à poussoir agencé pour permettre d'actionner manuellement la
roue à colonnes, le dispositif à poussoir comprenant un bouton-poussoir (67, 69) mobile
axialement parallèlement au plan du mouvement entre une position de repos et une position
active, et comprenant une bascule de commande (56) montée sur un premier pivot (55)
et portant un cliquet (52), le cliquet étant rappelé contre une denture (42) de la
roue à colonnes ;
caractérisé
- en ce que le dispositif à poussoir comporte encore un levier intermédiaire (58) monté sur un
second pivot (59) et s'étendant sensiblement le long de la périphérie du mouvement,
le levier intermédiaire étant agencé pour être actionné par le bouton-poussoir, et
comportant une portion distale agencée pour actionner la bascule de commande (56),
le premier pivot (55) et le second pivot (59) étant arrangés à la périphérie du mouvement
de part et d'autre du bouton-poussoir (67, 69), et la bascule de commande et le levier
intermédiaire s'étendant à partir de leur pivot respectif à la rencontre l'un de l'autre,
une portion distale de la bascule de commande étant agencée pour coopérer avec la
portion distale du levier intermédiaire ; et
- en ce le cliquet (52) est agencé pour pousser devant lui une dent de la denture
(42) de la roue à colonnes (40) lorsque le bouton-poussoir est amené de la position
de repos à la position active et pour se dégager de la denture (42) en glissant par-dessus
le sommet d'une dent lorsque le bouton-poussoir revient en position de repos à partir
de la position active.
2. Mouvement horloger selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'une extrémité libre de la bascule de commande (56), (située d'un côté second pivot
(55) du bouton-poussoir), présente une partie saillante (57), la portion distale du
levier intermédiaire (58) étant agencée pour venir en appui contre la partie saillante,
et en en ce que lorsque le bouton-poussoir passe de la position de repos à la position active, la
partie saillante glisse contre la portion distale du levier intermédiaire en direction
du pivot, de sorte que la distance entre le second pivot (59) et un point de contact
du levier intermédiaire (58) avec la partie saillante (57) diminue.
3. Mouvement horloger selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce qu'il est de forme ronde,
4. Mouvement horloger selon l'une des revendications 1, 2 ou 3, caractérisé en ce que le bouton-poussoir comporte une surface d'appui (69) perpendiculaire à l'axe du poussoir,
et que le levier intermédiaire (58) porte un drapeau (62) arrangé entre le second
pivot (59) et la portion distale, dans l'axe du bouton-poussoir, le drapeau s'étendant
dans un plan sensiblement perpendiculaire au plan du mouvement, et la surface d'appui
du bouton-poussoir étant agencée pour venir appuyer contre une zone du drapeau, de
sorte que la surface d'appui repousse le levier intermédiaire en direction du centre
du mouvement en actionnant la bascule de commande (56) lorsque le bouton-poussoir
est amené de la position de repos à la position active ;
5. Mouvement horloger selon la revendication 4, caractérisé en ce que l'angle que fait le plan de la surface d'appui (69) avec la trace du plan du drapeau
(62) dans le plan du mouvement, change de signe lorsque le bouton-poussoir passe de
la position de repos à la position active.
6. Mouvement horloger selon la revendication 5, caractérisé en ce que, lorsque le bouton-poussoir passe de la position de repos à la position active et
que ledit angle change de signe, la zone du drapeau (62) contre laquelle la surface
d'appui vient appuyer, se déplace en direction du pivot (59) du levier intermédiaire
(58), de sorte à faire augmenter le rapport de levier du levier intermédiaire.
7. Mouvement horloger selon la revendication 5, caractérisé en ce qu'il comporte une tige de remontage et de mise à l'heure (71) qui s'étend à partir d'une
couronne (65) en direction du centre du mouvement coaxialement avec le bouton-poussoir,
et en ce que le drapeau (62) présente un dégagement dans l'axe du bouton-poussoir pour laisser
passer la tige, une partie distale étroite (72) du drapeau s'étendant entre la tige
et le pivot (59), alors que la partie du drapeau située entre la tige et le levier
intermédiaire forme un épaulement (74).
8. Mouvement horloger selon la revendication 7, caractérisé en ce que, lorsque le bouton-poussoir passe de la position de repos à la position active et
que ledit angle change de signe, la zone du drapeau contre laquelle la surface d'appui
vient appuyer, se déplace de l'épaulement (74) à la partie distale étroite (72), de
sorte à faire augmenter le rapport de levier du levier intermédiaire.