Domaine technique
[0001] La présente invention concerne un échappement pour un mouvement horloger, et notamment
un organe réglant mécanique avec un échappement capable d'entretenir et compter des
oscillations isochrones d'un oscillateur vibrant.
[0002] Dans un mode de réalisation, la présente invention se rapporte à des chronographes
mécaniques à très haute fréquence permettant la mesure de périodes de temps avec une
résolution meilleure que le 1/1000
ème de seconde, et ayant un oscillateur vibrant avec une fréquence égale ou supérieure
à quelques dizaines de Hz, par exemple une fréquence égale ou supérieure à 1 kHz.
Cependant, l'organe réglant de l'invention peut fonctionner également à des fréquences
plus basses, à partir de quelques dizaine de Hz.
Etat de la technique
[0003] La mesure précise du temps sur une période donnée revient à additionner les N premières
fractions entières de temps comptées sur la période. Il convient de faire un distinguo
entre mesurer et compter le temps : pour compter un intervalle de temps, par exemple
une seconde, il faut savoir le partager en fractions égales, par exemple en dixièmes
ou en centièmes. Ainsi, il n'est pas possible de compter moins qu'une unité de mesure
sans la découper plus finement. Pour mesurer directement, il faut relever la position
d'une aiguille dont le déplacement est le résultat d'un comptage.
[0004] Il existe certes des chronographes permettant d'interpoler les fractions entières
de temps comptées, afin d'améliorer la résolution affichée. Par exemple, il existe
des chronographes munis d'un oscillateur à 5Hz qui affichent par interpolation des
durées inférieures au dixième de seconde ; on pourrait aussi sans autre imaginer des
chronographes munis d'un oscillateur à 50Hz, par exemple, et capables d'afficher des
durées avec une résolution du millième de seconde. L'interpolation peut par exemple
être effectuée en déterminant la position angulaire d'une aiguille, d'un rouage, du
balancier, ou de l'axe du balancier, par exemple au moyen d'une came tournant à chaque
alternance avec le balancier et dont la position angulaire détermine la fraction d'alternance
dans laquelle on se trouve à chaque instant. Une telle interpolation n'est en aucun
cas capable de compter ou d'afficher l'intervalle précis.
[0005] La mesure mécanique précise de périodes de temps requiert donc un oscillateur ayant
une fréquence propre correspondante à la résolution que l'on souhaite obtenir, ainsi
qu'un échappement capable d'entretenir ces oscillations sans en perturber l'isochronisme,
et de le compter. En augmentant la fréquence d'oscillation, on améliore la résolution
temporelle, ce qui permet de distinguer des intervalles de durée très proches. Une
résolution temporelle améliorée est surtout utile pour des chronographes, pour lesquels
une résolution temporelle de l'ordre du centième de seconde est parfois souhaitée.
Une fréquence d'oscillation élevée engendre cependant une consommation énergétique
notamment au niveau de l'échappement, ce qui réduit la réserve de marche de la montre.
[0006] D'autre part, l'énergie incidente qui alimente le régulateur dans une montre mécanique
traditionnelle se fait au moyen d'un système discontinu, la roue d'ancre et l'ancre.
Traditionnellement, un échappement s'arrête puis accélère à chaque alternance pour
communiquer l'énergie au régulateur. Il faut donc à chaque fois « relancer » la roue
d'échappement, ainsi que tout le train de rouage qui lui aussi s'arrête puis redémarre
à chaque alternance. L'inertie globale de ce système induit une limite dans l'accélération
que peut recevoir la roue d'ancre et donc de l'énergie transmise. Un système classique
à balancier-spiral, associé à une chaîne de transmission mécanique donnée, possède
donc une limite en fréquence et corolairement une limite en durée de fonctionnement.
[0007] Pour cette raison, la fréquence d'oscillation choisie est habituellement un compromis
entre les exigences de résolution du chronographe et la volonté de maintenir une réserve
de marche élevée pour l'affichage du temps courant.
[0008] Les organes réglants les plus répandus comportent un oscillateur de type balancier-spiral,
et par un échappement à ancre. Ces dispositifs, largement décrits dans la littérature
technique, ont le plus souvent des fréquences d'oscillation de 4 ou 5 Hz, soit 28'800
ou 36'000 alternances/heure.
[0009] On connait des chronographes mécaniques à plus haute fréquence, par exemple pulsant
à 360'000 alternances/heure, et capables de mesurer le 100
ème de seconde. La demande de brevet
US20110164477 décrit une montre bracelet avec un premier organe réglant à basse fréquence pour
le comptage du temps, et un second organe réglant à 360'000 alternances par heure
pour le chronographe au 1/100
ème de seconde. Le calibre 360 de la déposante, puis la montre Carrera Mikrograph présentés
par la déposante exploitent cette construction. Le 'Mikrotimer 1000' développé par
la déposante, parvient à mesurer mécaniquement le 1000
ème de seconde grâce à un oscillateur comprenant un spiral à très haute rigidité et un
organe réglant sans balancier, à faible moment d'inertie, donnant lieu à 3'600'000
alternances par heure.
[0010] On ne connaît pas, cependant, des oscillateurs et échappements mécaniques plus rapides,
permettant une résolution encore supérieure. Il y a donc un besoin de mesurer des
durées chronométrées avec une résolution égale ou supérieure aux résolutions connues.
[0011] Il a été constaté dans le cadre de l'invention que le régulateur à spiral classique
n'est plus adapté pour constituer des étalons utiles à la mesure du temps précis ou
dès que l'on dépasse des fréquences de l'ordre de 500 à 800 Hz, car il perd en précision
et est trop énergivore. Par ailleurs son inertie globale et son comportement dynamique
ne conviennent pas à une oscillation à haute fréquence.
[0012] Une des difficultés rencontrées dans la réalisation d'organes réglant de plus en
plus rapide est liée à l'augmentation de l'énergie requise pour leur fonctionnement.
Dans les échappements de type conventionnel, en effet, la roue d'échappement ainsi
que tout le rouage qui l'entraîne sont soumis à une alternance de phases d'accélération
et de phases de repos, ce qui occasionne une forte déperdition d'énergie, et réduit
énormément la réserve de marche de la montre. Lorsque le barillet est insuffisamment
chargé, la puissance disponible au niveau de la roue d'échappement ne lui permet pas
d'accélérer suffisamment rapidement pour passer d'une palette de l'ancre à la suivante.
[0013] Il y a donc un besoin d'un organe réglant pour montres capable d'entretenir des oscillations
isochrones plus rapides que les dispositifs connus, avec une meilleure efficacité
énergétique.
Bref résumé de l'invention
[0014] Un but de la présente invention est de proposer un échappement permettant d'entretenir
et compter des oscillations à très haute fréquence ainsi qu'un mécanisme d'horlogerie
exploitant un tel échappement. Selon l'invention, ces buts sont atteints notamment
au moyen de l'objet des revendications annexées.
[0015] En particulier, ces buts sont atteints au moyen d'un organe réglant pour un mouvement
d'horlogerie comprenant un oscillateur vibrant connecté mécaniquement à une ancre
ayant des surfaces d'impulsion recevant de façon alternée une impulsion mécanique
des dents d'une roue d'échappement, de façon à entretenir des oscillations isochrones
dudit oscillateur vibrant, et à faire avancer ladite roue d'échappement d'une dent
à chaque alternance desdites oscillations, un barillet entraînant ladite roue d'échappement
au travers d'un rouage dans lequel lesdites dents de la roue d'échappement et ladite
ancre sont agencés de manière à permettre un régime de fonctionnement dans lequel
la roue d'échappement a uniquement une phase de repos chaque deux, trois, ou plus
alternances. Cet organe réglant a notamment l'avantage de ne pas nécessairement freiner
la roue d'échappement à chaque alternance. En particulier, cet organe réglant permet
un régime de fonctionnement dans lequel la roue d'échappement est uniquement freinée
à chaque seconde alternance, ou à chaque troisième alternance, etc, de manière à mieux
utiliser l'énergie disponible et à permettre à la roue d'échappement d'accélérer pendant
une durée d'accélération prolongée.
[0016] En particulier, ce régime de fonctionnement peut être utilisé automatiquement lorsque
la puissance disponible à la roue d'échappement, et donc sa vitesse de rotation, est
faible en sorte que la dent de la roue d'échappement se dégage avant qu'elle ne soit
parvenue au cran de repos de l'ancre. La roue d'échappement continue ainsi d'accélérer.
Au contraire, lorsque la roue d'échappement tourne à vitesse élevée, elle va buter
à chaque alternance contre le cran d'arrêt de l'ancre, et donc être arrêtée ou en
tout cas ralentie par un des crans à chaque alternance.
[0017] Dans ce but, l'ancre comporte avantageusement aux extrémités des surfaces d'impulsion
des crans de repos contre lesquels butent les dents de la roue d'échappement. Ces
crans de repos sont suffisamment peu proéminents pour permettre ledit régime de fonctionnement
dans lequel les dents de la roue d'échappement butent contre lesdits crans uniquement
chaque deux, trois, ou plus alternances lorsque la puissance disponible à la roue
d'échappement est faible.
[0018] Cette solution permet donc à la roue d'échappement de poursuivre son accélération
pendant une, deux, trois ou plus d'alternances, selon le régime de fonctionnement.
Elle est en particulier adaptée à des organes réglants à haute fréquence, dans lesquels
la durée de chaque alternance est très brève, et dans lesquels la roue d'échappement
doit tourner à vitesse élevée.
[0019] Dans un mode de réalisation avantageux, la roue d'échappement est couplée élastiquement
au reste du rouage. Cela permet de réduire l'inertie du système qui doit être accéléré
chaque fois que la roue d'échappement est libérée. Cela permet en outre au rouage
de poursuivre sa rotation sans perdre toute son énergie cinématique lorsque la roue
d'échappement est bloquée.
Brève description des figures
[0020] Des exemples de mise en oeuvre de l'invention sont indiqués dans la description illustrée
par les figures annexées dans lesquelles :
La Fig. 1 illustre un mouvement d'horlogerie comprenant un organe réglant selon un
aspect de l'invention.
La Fig. 2 montre l'organe réglant de l'invention dans le mouvement de la figure 1,
et
La Fig. 3 représente le même organe réglant en vue explosée
Les Fig. 4a-4e montrent des phases de l'action de l'échappement de l'organe réglant
de l'invention.
La fig. 5 illustre schématiquement une chaîne de transmission comprenant un barillet,
un rouage multiplicateur, et un organe réglant selon un aspect de l'invention.
La fig. 6 montre la position du point de début de l'impulsion sur la surface d'impulsion
de l'ancre de l'organe réglant de l'invention.
La figure 7 montre la distance angulaire θ parcourue par la roue d'échappement en
fonction du temps
Exemple(s) de mode de réalisation de l'invention
[0021] Un mode de réalisation de l'organe réglant de l'invention est illustré, de façon
simplifiée, sur les Fig. 1 et 2. Dans cet exemple, le mouvement comporte une chaîne
duale avec un premier organe réglant, un premier rouage et un premier barillet (non
représentés) destinés à la mesure de l'heure courante, et un deuxième organe réglant,
un deuxième rouage et un deuxième barillet 32 destinés à la chronographie. La fréquence
d'oscillation du deuxième organe réglant est supérieure à la fréquence d'oscillation
du premier organe réglant, afin de garantir une réserve de marche nécessaire et suffisante
pour la chaîne consacrée à l'affichage de l'heure, et une résolution très fine pour
la mesure de durées par le chronographe.
[0022] L'organe réglant du chronographe comporte une roue d'échappement 60 avec un nombre
prédéterminé de dents saillantes ayant une géométrie précise 63, de préférence plus
de 25 dents, par exemple 40 dents. Le nombre de dents élevé réduit le pas entre les
dents et permet ainsi de réduire la distance angulaire parcourue par la roue d'échappement
60 à chaque alternance, de diminuer ainsi la quantité d'énergie nécessaire à chaque
alternance, et d'augmenter la fréquence d'oscillation.
[0023] Cette géométrie et ce nombre de dents permettent d'accélérer rapidement la roue d'ancre
et donc de communiquer le plus fréquemment possible de l'énergie à l'organe réglant.
Au lieu d'arrêter complètement la roue d'ancre à chaque cycle, cette géométrie permet
de la ralentir en fin d'impulsion. Le cycle requière un angle d'impulsion très court
et à ce titre autorise un grand nombre de dents. La durée d'un cycle est très faible
et c'est pendant cette durée que l'on doit accélérer la roue pour créer une énergie
cinétique suffisante. Cet échappement se caractérise donc par des accélérations très
grandes. L'oscillateur à poutre ainsi réalisé consomme sensiblement moins d'énergie
qu'un oscillateur à spiral classique, typiquement au moins deux fois moins qu'un oscillateur
classique.
[0024] L'ancre 80 du chronographe comprend une fourchette, comprenant deux bras destinés
à s'engager avec les dents de la roue d'échappement 60, solidaire d'une poutre flexible,
dite aussi baguette, 90. La longueur de la poutre flexible 90, ainsi que sa section
et le matériau choisi, lui donne une flexibilité volontaire ; avantageusement, la
poutre est donc plus longue que dans une ancre d'échappement à ancre suisse classique.
L'ancre constitue donc elle-même un élément oscillant. Les oscillations volontaires
de la poutre flexible (ou baguette) déterminent la fréquence de résonance du système
d'oscillateur couplé constitué de l'ancre et de la lame vibrante 100.
[0025] L'ancre pivote et se déforme volontairement à chaque alternance autour de l'axe 91,
qui peut être muni d'un palier d'un roulement à bille ou empierré.
[0026] L'ancre est préférablement dépourvue de palettes, au vu de la vitesse de rotation
de la roue d'échappement et de la quantité d'énergie transmise à chaque impulsion
; la réalisation de palettes en saphir ou en céramique serait complexe et alourdirait
considérablement l'ancre. À la place, chacun des deux leviers 84a, 84b (ou bras) de
l'ancre comporte un cran (ou saillie) 83a-83b peu proéminent, à la géométrie précise,
permettant à l'ancre de se dégager des dents de la roue d'échappement avec une rotation
de très faible amplitude. Dans une variante, toutefois, les surfaces de repos 83a-83b
pourraient être réalisées par des palettes en pierre ou en céramique. Selon une caractéristique
de l'invention, l'échappement comporte ainsi une ancre 80 qui oscille autour du point
d'articulation 93 avec un angle d'oscillation très faible, de l'ordre de 4-5° par
exemple. Le cycle ainsi généré est différent du cycle d'un échappement à ancre suisse
conventionnel.
[0027] L'ancre 80 ne comporte dans cet exemple ni dard, ni cheville. L'articulation 93 à
l'extrémité de l'ancre 80 relie l'ancre de manière articulée à un bras 95. L'autre
extrémité du bras 95 est liée à l'extrémité libre d'une lame vibrante 100. Dans cet
exemple non limitatif, le bras 95 est monté de manière presque perpendiculaire à la
lame vibrante 100, en sorte que les vibrations transversales de la lame vibrante 100
sont transmises au bras 95 et à la poutre flexible 90 de l'ancre. L'axe de rotation
91 de l'ancre étant fixe, le bras 95 et la poutre flexible 90 se plient ou se déplient
autour de l'articulation 93 à chaque alternance.
[0028] Des montages non perpendiculaires peuvent aussi être envisagés. Par ailleurs, il
est aussi possible de réaliser des systèmes dans lesquels la lame vibrante 100, le
bras 95 et/ou l'ancre s'étendent dans des plans différents les uns des autres.
[0029] La première extrémité 103 de la lame vibrante est fixe par rapport à la platine.
Dans cet exemple, la première extrémité fixe de la lame vibrante 100 est vissée sur
la platine au moyen de la vis 101, d'autres moyens de fixation pouvant être prévus.
Un dispositif 102 permet d'accorder l'ensemble en générant une précontrainte : dans
la forme d'exécution illustrée, ce dispositif comporte excentrique 102 également vissé
sur la platine et qui peut être tourné pour appliquer une force de précontrainte sur
la lame vibrante 100; en tournant cet excentrique, on modifie la force de contrainte
appliquée sur la lame vibrante, et on modifie la fréquence de résonance de la lame
vibrante et/ou son couplage avec le bras 95.
[0030] Les vibrations de l'extrémité libre de la lame vibrante 100 sont transmises à l'ancre
90 au travers du bras 95. Dans une forme d'exécution, la liaison entre la lame vibrante
100 et le bras 95 constitue un pivot simple et une glissière simple, permettant une
rotation possible et un glissement entre les deux éléments; la lame vibrante 100 rentre
dans le bras. Toute liaison permettant le mouvement relatif désiré entre la lame vibrante
et le bras ou coupleur peut être utilisée, de manière à éviter un arc-boutement du
bras 95 ou de la lame vibrante 100 en raison de contraintes exercées sur cette liaison.
[0031] La poutre 90 de l'ancre joue ainsi le rôle d'excitateur, le bras 95 constitue une
poutre de liaison, ou connecteur, pour transmettre cette excitation à la lame 100
(ou oscillateur) et la faire vibrer ou osciller autour de son point de repos. D'autres
types d'excitateurs, y compris un excitateur magnétique exerçant un champ magnétique
variable dans le temps, peuvent être employés pour faire vibrer la lame vibrante 100.
[0032] La roue d'échappement 60 est entraînée par une source d'énergie mécanique, par exemple
un ou plusieurs barillets 32 représentés schématiquement sur la Fig. 6, par l'intermédiaire
d'un rouage multiplicateur 35. Les surfaces 81 a et 81 b de l'ancre 80 reçoivent de
façon alternée une impulsion mécanique des dents 63 de la roue d'échappement 60, déterminant
ainsi des oscillations isochrones de la lame vibrante 100 connectée à l'ancre 80.
La roue d'échappement 60 avance d'une dent à chaque alternance desdites oscillations.
[0033] La puissance mécanique disponible à la roue d'échappement 60 n'est pas constante
mais, de façon connue, décroit avec la marche de la montre. A partir d'une valeur
maximale, correspondant au barillet complètement remonté, la puissance se réduit progressivement
au cours de la détente du barillet. Par conséquent, la quantité d'énergie transmise
à l'ancre 80 à chaque impulsion donnée par la roue d'ancre décroit avec la charge
du barillet.
[0034] Afin de maintenir une amplitude constante des oscillations de la lame vibrante 100,
et donc un fonctionnement isochrone, le mouvement comporte des moyens pour garantir
que le moment transmis à l'ancre à chaque impulsion soit sensiblement constant, quel
que soit la charge du barillet, au moins pendant une plage de fonctionnement du barillet
suffisante pour mesurer les durées pour lesquelles le chronographe est conçu.
[0035] Dans un premier mode de réalisation, le barillet est modifié de manière à délivrer
un couple constant. Par exemple, le barillet peut comporter des moyens pour limiter
la plage d'utilisation dans une zone dans laquelle le couple fourni est sensiblement
constant, en réduisant artificiellement la durée de marche du chronographe. Un barillet
pouvant théoriquement effectuer 7 à 10 tours afin d'assurer une réserve de marche
importante pourra ainsi être limité et empêché de se détendre au-delà d'un tour, ou
moins d'un tour, afin de garantir que dans cette plage autorisée le couple fourni
soit aussi constant que possible.
[0036] Dans un deuxième mode de réalisation, qui peut aussi être combiné avec le premier
mode de réalisation ci-dessus, le barillet peut être associé à une fusée ou à un autre
élément équivalent pour régulariser le couple transmis au rouage 35.
[0037] Dans un troisième mode de réalisation, la roue d'échappement 60 et/ou la fourchette
de l'ancre 80 sont modifiés dans leur géométrie de manière à transmettre à l'ancre
un moment d'impulsion qui soit sensiblement indépendant du couple moteur transmis
à la roue d'échappement par le rouage 35. La géométrie de la dent réceptrice de l'ancre
est calculée de telle sorte qu'une variation de couple à la roue d'ancre entrainera
une variation de vitesse et donc une zone de contact linéaire comprise entre un point
de contact à vitesse maxi et un point de contact à vitesse mini. Quel que soit le
point de contact, le moment sera constant par variation géométrique du bras de levier.
Ce troisième mode de réalisation peut être combiné au premier et/ou au deuxième mode
de réalisation ci-dessus.
[0038] Les Fig. 4a-4e montrent des phases de l'action de l'échappement de l'organe réglant
selon ce troisième mode de réalisation de l'invention. La Fig. 4a correspond à la
fin de la chute, et au début de l'impulsion sur la surface de sortie 81 b de l'ancre
80. La rotation de la roue d'échappement 60 se poursuit jusqu'à que la pointe de la
dent 63 en contact avec l'ancre ne bute contre le cran de repos 83b, comme il est
montré sur la figure 4b. Dans cette position de repos sur la sortie, la rotation de
la roue d'échappement 60 est interrompue par le cran 83b sur la fourchette de l'ancre
80.
[0039] L'oscillation de l'ancre 80 sous l'effet des vibrations de la lame vibrante 100 conduit
au dégagement de la dent 63 et à la libération de la roue d'échappement 60. Il s'en
suit une phase de chute, jusqu'à l'instant, visible sur la Fig. 4c, où une autre dent
63 de la roue 60 entre en contact avec l'autre surface d'impulsion 81a du levier ou
bras d'entrée de l'ancre 80.
[0040] La rotation de la roue 60 se poursuit pendant la phase d'impulsion sur la surface
d'impulsion d'entrée 81a, jusqu'à que la dent 63 ne parvienne au cran de repos 83a,
comme représenté sur la Fig. 4d. Cette phase de repos dure jusqu'à l'instant du dégagement,
visible sur la Fig. 4e, qui donne lieu à une nouvelle phase de chute et au début d'un
autre cycle.
[0041] Ainsi, dans l'échappement selon l'invention, les phases d'impulsion précèdent des
phases de repos, tandis que dans la plupart des échappements utilisés dans des montres
bracelet, les phases de repos sont suivies de phases d'impulsion, et les phases d'impulsion
précèdent les chutes.
[0042] Selon un mode de réalisation préféré de l'invention, le point de premier contact
entre une dent 26 et une surface d'impulsion 81a-b de l'ancre 80 n'est pas fixe, mais
varie en fonction de la vitesse de rotation de la roue d'échappement 60, et donc de
la puissance transmise par le rouage. Cet aspect est illustré sur la Fig. 6. Lorsque
le barillet 32 est complètement armé, le contact entre la dent 63 et la surface d'impulsion
se produit au point 86a. Avec une puissance réduite, l'accélération de la roue d'échappement
60 est limitée, le temps de chute augmente, et le contact a lieu au point 81 b, plus
bas. Le déplacement de ce point de contact a pour effet de modifier à la fois le moment
d'impulsion transmis à l'ancre 80, et/ou la durée pendant laquelle un moment est transmis.
Avantageusement, le moment d'impulsion transmis à l'ancre est ainsi sensiblement indépendant
de la vitesse de rotation de la roue d'échappement. Une roue d'échappement qui tourne
rapidement exerce lors de l'impulsion une force importante sur l'ancre 80, mais en
un point 86a proche du centre de rotation de l'ancre. Une roue d'échappement entraînée
par un barillet moins tendu atteint l'ancre avec moins d'énergie, mais exerce la force
d'impulsion en un point plus éloigné du centre de rotation de l'ancre. Il en résulte
un moment d'impulsion transmis à l'ancre sensiblement constant.
[0043] La forme des surfaces d'impulsion 81a et 81 b est optimisée pour garantir ce moment
d'impulsion constant. Dans un mode de réalisation, ces surfaces d'impulsion sont courbes,
par exemple en cycloïde, de préférence et par exemple, en brachistochrone. Dans un
autre mode de réalisation moins optimal mais plus simple à réaliser, les surfaces
d'impulsion sont constituées par des segments de droites.
[0044] Selon un aspect important de l'invention, si la puissance disponible à l'échappement
est insuffisante, par exemple lorsque le barillet est insuffisamment armé, le dégagement
de la dent 63 peut avoir lieu avant que celle-ci ne parvienne au cran de repos. En
ce cas, la phase d'impulsion est suivie d'une phase de chute sans arrêt de la roue
d'échappement 60. Lors de l'alternance suivante, la roue d'échappement ne démarre
pas d'une condition de repos, mais possède déjà une vitesse de rotation non nulle,
et pourra parvenir à toucher le cran de repos (de l'autre levier de l'ancre) en dépit
de la puissance disponible réduite, ou du moins à s'en approcher davantage. Il est
aussi possible que la roue d'échappement très ralentie ne bute contre le cran de repos
qu'après un nombre supérieur d'alternances, par exemple après trois, quatre ou d'avantage
d'alternances. Cette caractéristique, obtenue notamment grâce aux crans 83a-83b peu
proéminents et à la géomètre des dents 63, évite d'arrêter complètement une roue d'échappement
qui possède trop peu d'énergie, et lui permet de poursuivre son accélération pendant
plusieurs alternances successives.
[0045] L'organe réglant de l'invention comporte donc, en plus du régime de fonctionnement
normal, avec une phase de repos pour chaque alternance, un régime de fonctionnement
à puissance réduite, dans lequel on a une phase de repos chaque deux, trois ou N alternances.
Dans le régime à puissance réduite, la marche de l'organe réglant reste régulière.
[0046] La figure 7 montre la distance angulaire θ parcourue par la roue d'échappement 60
en fonction du temps. La droite 200 montre la marche « idéale » ; la roue d'échappement
tourne à une vitesse constante. La courbe 201 montre une courbe correspondant à un
échappement classique, et à l'échappement de l'invention dans son régime de fonctionnement
normal, dans lequel la roue d'échappement est arrêtée à chaque alternance par l'ancre,
puis accélère à nouveau jusqu'au prochain point de repos lors de l'alternance suivante.
La courbe 202 montre la distance angulaire parcourue par la roue d'échappement de
l'invention dans un régime de fonctionnement à puissance réduite ; lors de certains
cycles, l'ancre libère la roue d'échappement avant de l'arrêter, ce qui permet à la
roue de poursuivre son accélération pendant une ou plusieurs alternances successives.
[0047] On a constaté que l'excitation des oscillations de la lame vibrante 100 est meilleure
lorsque la poutre 90 de l'ancre est elle-même flexible, et présente une masse concentrée
à son extrémité. La flexibilité de la poutre 90 est avantageuse en ce qu'elle permet
de transmettre l'énergie vibratoire à la lame 100 sans arrêter l'oscillation. Dans
l'exemple représenté sur la figure 1 la masse est constituée par l'articulation à
charnière 93 elle-même. La liaison entre la poutre flexible 90 de l'ancre et la lame
vibrante 100 est assurée par un bras (ou connecteur) 95. Cet arrangement constitue
donc un système d'oscillateurs couplés entre la lame vibrante 100 et la poutre flexible
90 de l'ancre. Il est aussi possible de prévoir un bras 95 (ou connecteur) pourvu
d'une certaine flexibilité pour lui permettre d'osciller. Dans ce cas, l'arrangement
constitue donc un système avec trois oscillateurs 100, 95, 90 couplés. La petite masse
peut aussi constituer un dispositif d'accordage supplémentaire. Ce dispositif peut
par exemple être pelable ou automatiquement ablaté au moyen d'un laser (accordage
automatique...).
[0048] On comprend bien que l'inertie de l'ancre 80 et du bras 95, et le couplage entre
les vibrations de la lame 100 et celles de la poutre flexible 90 modifient la dynamique
du système composé. Les fréquences propres d'oscillation ne sont en général pas calculables
avec des méthodes analytiques, mais peuvent être obtenue par des procédés de simulation
numérique connus et dépendent aussi de la précontrainte appliquée à la lame 100. On
peut obtenir des fréquences d'oscillation de 1 kHz ou supérieures.
[0049] Dans une variante, l'ancre 80, la poutre flexible 90 de l'ancre, le bras 95 et la
lame 100 sont réalisés en une seule pièce. Dans cette variante, le système peut être
complètement flexible et dépourvu d'articulations.
[0050] L'ancre 80, la poutre flexible 90 de l'ancre et le bras 95 et/ou la lame 100 peuvent
être réalisés par des procédés de micro-usinage, par exemple à partir d'une plaque
de silicium par un procédé de gravure ionique réactive (DRIE) ou par tout autre procédé
idoine. Le silicium peut être recouvert d'une couche d'oxyde de silicium afin de compenser
l'influence de la température.
[0051] Dans une variante, l'ancre 80, la poutre flexible 90 de l'ancre et le bras 95 et/ou
la lame 100 peuvent être réalisée en métal, préférablement un métal dont les qualités
élastique et dimensionnelles ne dépendent pas de la température, tel que l'elinvar.
[0052] La présente invention concerne aussi un procédé d'ajustage de la fréquence d'oscillation
d'un organe réglant tel que décrit plus haut. Plusieurs procédés d'ajustage peuvent
être mis en oeuvre indépendamment les uns des autres, ou combinés entre eux.
[0053] Comme mentionné plus haut, en tournant l'excentrique 102 près de l'extrémité fixe
103 de la lame vibrante 100, on modifie la force de contrainte appliquée sur cette
lame ce qui permet de modifier la fréquence du système.
[0054] La fréquence d'oscillation peut aussi être ajustée en variant la longueur de la portion
vibrante de la lame flexible 100, par exemple en variant la profondeur d'encastrement
de la lame flexible. Une vis micrométrique peut être prévue à cet effet.
[0055] La fréquence d'oscillation peut aussi être modifiée en modifiant la masse de la lame
oscillante, ou de préférence une masse le long de ou à l'extrémité de l'ancre, par
exemple la masse 93 formant l'articulation avec le bras 95. La variation de masse
peut par exemple être obtenue par micro-usinage laser de la masse 93 pour corriger
la fréquence de résonance de l'organe oscillant.
[0056] Des éléments externes, par exemple des masses amovibles ou déplaçables, peuvent être
ajoutés à ou déplacés le long de la masse vibrante 100, au bras 95 et/ou à l'ancre
80 pour modifier la fréquence. Des aimants externes peuvent aussi être déplacés pour
exercer une influence maitrisée sur la lame vibrante 100.
[0057] Selon un autre aspect de l'invention, la roue d'échappement 60 est couplée élastiquement
au barillet ou à la source d'énergie 32. Dans l'exemple de réalisation illustré sur
la figure 1, un ressort spiral 65 est interposé entre la roue d'échappement 60 et
le pignon 37 faisant partie du rouage et coaxial à la roue d'échappement. Ce ressort
spiral emmagasine l'énergie transmise par le barillet au travers du rouage même lorsque
la roue d'échappement est bloquée par l'ancre et qu'elle ne peut pas tourner ; dès
que la roue d'échappement est libérée suite à une oscillation de l'ancre, l'énergie
emmagasinée par le spiral 65 est quasi instantanément libérée et transmise à la roue
d'échappement 60 qui accélère ainsi immédiatement. En outre, cette accélération n'est
pas freinée par l'inertie du rouage. Ce dispositif permet de s'affranchir de l'inertie
du train de rouage, obstacle majeur aux grandes accélérations de la roue d'échappement.
L'accélération de la roue 60 est limitée essentiellement par sa propre inertie.
[0058] La roue d'échappement 60 sera préférablement réalisée de façon à réduire son moment
d'inertie. Elle est préférablement fabriquée en acier ou en un matériau léger, par
exemple en Silicium, en un alliage Ni-P, ou en Titane, ou en un alliage contenant
du Titane.
[0059] Le spiral 65 se tend donc pendant chaque phase de repos de l'ancre 80, puis se détend
brusquement lors de la libération. Il oscille donc à chaque alternance, comme un spiral
dans un organe réglant classique. Toutefois, au contraire d'un organe réglant classique,
ce spiral ne détermine pas directement les cycles de l'échappement qui sont ici déterminés
par la lame vibrante. Ce ressort est calculé spécifiquement en fonction de la puissance
mécanique disponible à la roue d'ancre, des inerties en présence et des vitesses requises
sur la roue d'ancre.
[0060] Le spiral 65 permet en outre d'amortir les chocs liés à l'alternance entre phases
d'impulsion et phases de repos. De cette façon, même si la rotation de la roue d'échappement
est saccadée, le rouage 35 et le barillet 32 tournent avec une vitesse à peu près
constante, et le rendement énergétique est amélioré.
[0061] Un couplage élastique entre la roue d'échappement et le rouage peut aussi être obtenu
au moyen d'un élément élastique autre qu'un ressort spiral, par exemple un autre type
de ressort. Par ailleurs, un couplage élastique pourrait aussi être prévu à un autre
endroit dans le rouage entre le barillet et la roue d'échappement, par exemple en
amont du pignon 37 sur l'axe d'échappement.
[0062] L'organe de réglage illustré oscille à une fréquence élevée (de préférence supérieure
à 50Hz, typiquement supérieure à 500Hz, par exemple 1000Hz) nécessite une puissance
en conséquence qui entraîne, comme sur tout chronographe, une réserve de marche limitée.
Puisque l'objectif premier est de réaliser un instrument précis on aura souci de garantir
une réserve de marche adaptée à la durée de l'intervalle de temps pendant lequel on
est capable de garantir chronométriquement la décimale visée. Cet organe réglant est
donc avant tout destiné à réguler un chronographe employé pendant des durées limitées,
par exemple des durées inférieures à quelques heures, typiquement des durées de quelques
minutes ou correspondant par exemple à la durée typique d'une épreuve sportive. Des
tests et des simulations ont démontré que l'usage d'une lame vibrante à 1000 Hz associée
à l'échappement de l'invention permet d'atteindre ou dépasser la réserve de marche
d'un chronographe à 500Hz basé sur un spiral, ce qui démontre qu'à énergie disponible
constante, le rendement, en terme d'énergie dépensée par alternance, est au moins
deux fois supérieur. L'organe réglant haute fréquence est ainsi arrêté la plupart
du temps, sauf lorsque le chronographe est employé. Afin d'assurer un démarrage instantané
de l'organe réglant, un lanceur non illustré est avantageusement prévu pour mettre
la lame vibrante en vibration lorsque l'utilisateur appuie sur la touche START du
chronographe. Dans un mode de réalisation, ce lanceur agit en appliquant une impulsion
directement sur la lame vibrante. Dans un autre mode de réalisation, le lanceur agit
en appliquant une brève impulsion sur la masse 93 à l'articulation entre le bras 95
et l'ancre 80, de manière à contraindre cette articulation et à exercer ainsi une
traction ou une poussée sur l'extrémité libre de la lame vibrante qui se met ainsi
à osciller. Le même lanceur peut être employé lorsque l'utilisateur appuie sur la
touche STOP pour bloquer l'organe réglant, par exemple en appuyant sur l'articulation
93 en empêchant ainsi l'ancre 80 d'osciller.
[0063] Le mouvement comporte avantageusement des ouvertures permettant de voir la lame vibrante
100, le bras 95 et/ou l'ancre 90. Avantageusement, le mouvement permet aussi de voir
le spiral 65. Le mouvement peut être intégré dans une montre qui permet de voir au
travers du cadran un ou plusieurs des éléments 90, 95, 100 et/ou 65. Une telle ouverture
à travers le mouvement et le cadran permet aussi d'entendre le bruit très caractéristique
des oscillations de l'organe réglant, par exemple le bruit créé par des oscillations
entre 500 et 2000 Hz.
Numéros de référence employés sur les figures
[0064]
- 32
- barillet
- 35
- rouage
- 37
- Pignon sur l'axe de la roue d'échappement
- 60
- roue d'échappement
- 63
- dent de la roue d'échappement
- 65
- couplage élastique, spiral
- 80
- ancre
- 81a, b
- surfaces d'impulsion
- 83a, b
- crans de repos
- 84a, b
- leviers (bras) de l'ancre
- 86a, b
- point de début de l'impulsion
- 90
- poutre (baguette) de l'ancre flexible
- 91
- axe de l'ancre
- 93
- articulation d'ancre
- 95
- bras
- 100
- lame vibrante
- 101
- point de fixation de la lame vibrante
- 102
- excentrique
- 103
- extrémité fixe de la lame vibrante
1. Organe réglant pour un mouvement d'horlogerie comprenant un oscillateur vibrant (100)
connecté mécaniquement à une ancre (80) ayant des surfaces d'impulsion (81a, 81b)
recevant de façon alternée une impulsion mécanique des dents (63) d'une roue d'échappement
(60), de façon à entretenir des oscillations isochrones dudit oscillateur vibrant,
et à faire avancer ladite roue d'échappement (60) d'une dent à chaque alternance desdites
oscillations, un barillet (32) entraînant ladite roue d'échappement au travers d'un
rouage (35), caractérisé en ce que lesdites dents (63) de la roue d'échappement et ladite ancre sont agencés de manière
à permettre un régime de fonctionnement dans lequel la roue d'échappement a uniquement
une phase de repos chaque deux, trois, ou plus alternances.
2. Organe réglant selon la revendication 1, dans lequel ledit oscillateur vibrant comporte
un ensemble balancier-spiral.
3. Organe réglant selon la revendication 1, dans lequel ledit oscillateur vibrant comporte
un diapason ou une lame vibrante (100).
4. Organe réglant selon la revendication 3, dans lequel ladite lame vibrante est élastique
et encastrée à une extrémité.
5. Organe réglant selon la revendication 4, ladite lame élastique étant reliée à une
baguette flexible (90) de ladite ancre par un connecteur mécanique (95).
6. Organe réglant selon la revendication 5, dans lequel lesdits moyens de liaison (95)
comportent un bras (95) connecté à la baguette flexible (90) par une articulation.
7. Organe réglant selon la revendication 5, dans lequel ladite ancre (80), ladite baguette
flexible (90), ledit connecteur (95) et ladite lame élastique (100) sont réalisés
en une seule pièce.
8. Organe réglant selon l'une des revendications 5 à 7, dans lequel ladite ancre (80),
ladite baguette flexible (90) et ledit connecteur (95) sont réalisés à partir d'une
seule plaque en silicium.
9. Organe réglant selon l'une des revendications 4 à 8, dans lequel ladite lame vibrante
élastique (100) est réalisée en elinvar.
10. Organe réglant selon l'une des revendications 1 à 9, dans lequel l'ancre (80) comporte,
aux extrémités des surfaces d'impulsion (81 a, 81 b), des crans de repos (83a, 83b)
contre lesquels butent les dents (63) de la roue d'échappement,
lesdits crans de repos étant suffisamment peu proéminents (83a, 83b) pour permettre
ledit régime de fonctionnement dans lequel les dents (63) de la roue d'échappement
butent contre lesdits crans uniquement chaque deux, trois, ou plus alternances lorsque
la puissance disponible à la roue d'échappement est faible.
11. Organe réglant selon l'une des revendications 1 à 10, dans lequel l'ancre et la roue
d'échappement sont agencés de manière à permettre à la roue d'échappement de poursuivre
son accélération pendant plusieurs alternances successives.
12. Organe réglant selon l'une des revendications 1 à 11, dans lequel ladite roue d'échappement
comporte plus de 25 dents.
13. Organe réglant selon l'une des revendications 1 à 12, dans lequel lesdites oscillations
isochrones ont une fréquence non inférieure à 1 kHz.
14. Organe réglant selon l'une des revendications 1 à 13, agencé de manière à ce que le
couple appliqué sur ladite ancre par ladite impulsion soit sensiblement constant quelle
que soit la tension dudit barillet.
15. Organe réglant selon la revendication 14, agencé de manière à ce que le point de premier
contact entre les dents (63) et les surfaces d'impulsion (81 a, 81 b) se déplace le
long de la surface d'impulsion en fonction de la tension du barillet (32), de manière
à régulariser le couple appliqué sur ladite ancre par ladite impulsion.
16. Chronographe ou mouvement d'horlogerie comprenant un organe réglant selon l'une des
revendications 1 à 15.
17. Chronographe ou mouvement d'horlogerie selon la revendication précédente, dans lequel
ladite roue d'échappement (60) est couplée élastiquement à ladite source d'énergie
(32).
18. Procédé de fonctionnement d'un mouvement d'horlogerie comportant un barillet et régulé
à l'aide d'un organe réglant comportant une ancre et une roue d'échappement, caractérisé en ce que la roue d'échappement a une phase de repos par alternance lorsque le couple fourni
par le barillet est maximal, et moins d'une phase de repos par alternance lorsque
le couple fourni par le barillet est réduit.
19. Procédé selon la revendication 18, dans lequel la roue d'échappement poursuit son
accélération pendant plusieurs alternances successives lorsque le couple fourni par
le barillet est réduit.
20. Procédé selon l'une des revendications 18 à 19, dans lequel les phases d'impulsion
de l'échappement précèdent les phases de repos.