Domaine de l'invention
[0001] L'invention se rapporte à un spiral utilisé pour former un résonateur balancier -
spiral dont la courbure autorise un développement à centre de masse sensiblement immobile.
Arrière plan de l'invention
[0002] Les documents
EP 2 184 652,
EP 2 196 867 et
EP 2 105 807 expliquent comment fabriquer des spiraux à élévation de courbe en matériaux micro-usinables
respectivement à l'aide de trois parties, de deux parties ou de manière monobloc.
Ces documents sont incorporés par référence à la présente description.
[0003] Il est connu d'appliquer les critères de Phillips pour déterminer la courbure théorique
d'une courbe terminale. Cependant, les critères de Phillips sont en fait une approximation
qui ne donne pas forcément satisfaction si un écart de marche encore plus réduit est
souhaité.
Résumé de l'invention
[0004] Le but de la présente invention est de pallier tout ou partie les inconvénients cités
précédemment en proposant un spiral respectant des conditions prédéterminées apte
à réduire le déplacement du centre de masse du spiral en contraction et en expansion.
[0005] A cet effet, l'invention se rapporte à un spiral comportant un premier ressort-spiral
dont la courbe s'étend dans un premier plan et dont la spire interne comporte une
virole, un deuxième ressort-spiral dont la courbe s'étend dans un deuxième plan parallèle
au premier plan, une attache solidarisant la spire externe du premier ressort-spiral
à la spire externe du deuxième ressort-spiral afin de former un spiral double en série
caractérisé en ce que la courbe du premier ressort-spiral et la courbe du deuxième
ressort-spiral comportent chacune un pas continûment variable et sont symétriques
par rapport à une droite parallèle aux premier et deuxième plans et passant par le
plan médian de projection de l'attache, chaque courbe tendant à ce que la relation
suivante soit sensiblement nulle :

où :
- P(n) est le moment du spiral d'ordre n ;
- L est la longueur du spiral ;
- sn représente l'abscisse curviligne le long du spiral à la puissance d'ordre n ;
- x(s) est la paramétrisation du spiral par son abscisse curviligne.
afin de réduire les déplacements de son centre de masse lors de ses contraction et
expansion et en ce que chaque ressort-spiral comporte en outre au moins deux contrepoids
afin de compenser le balourd formé par la masse de l'attache et personnaliser la pente
d'anisochronisme du spiral.
[0006] Conformément à d'autres caractéristiques avantageuses de l'invention :
- lesdits au moins deux contrepoids sont symétriques selon ladite même droite que les
courbures ;
- deux contrepoids sont situés à côté de l'attache et deux autres contrepoids sont situés
du côté opposé à l'attache afin de minimiser le balourd ;
- chaque contrepoids est sensiblement en forme de H, les bras parallèles du H étant
sensiblement parallèles à la courbure locale du ressort-spiral auquel il est associé
;
- les raideurs et/ou les masses apportées localement par lesdits contrepoids et ladite
attache sont utilisées pour modifier la pente d'anisochronisme du spiral ;
- les faces principales de l'attache sont sensiblement parallèles à ladite droite de
symétrie ;
- la spire interne du deuxième ressort-spiral comporte un dispositif de décalage agencé
pour s'attacher à un piton dans le plan du deuxième ressort-spiral ;
- le dispositif de décalage comporte une pièce en prolongement de la spire interne du
deuxième ressort-spiral, ladite pièce étant plus rigide que ledit deuxième ressort-spiral
afin de ne pas fournir de couple élastique ;
- la pièce en prolongement est reliée à la spire interne à l'aide d'un coude sensiblement
en forme de U ;
- la pièce en prolongement est venue de matière avec le deuxième ressort-spiral ;
- la pièce en prolongement est rendue plus rigide par une épaisseur au moins trois fois
supérieure par rapport à celle dudit deuxième ressort-spiral ;
- la pièce peut être partiellement ajourée pour diminuer sa masse ;
- la spire interne du premier ressort-spiral comporte un dispositif d'agrandissement
de la virole dans le plan du premier ressort-spiral ;
- le dispositif d'agrandissement comporte un bourrelet prolongeant la spire interne
du premier ressort-spiral, ledit bourrelet étant plus rigide que ledit premier ressort-spiral
afin de ne pas fournir de couple élastique ;
- le bourrelet est sensiblement en forme de U ;
- le bourrelet est venu de matière avec le premier ressort-spiral ;
- le spiral est formé à partir de silicium ;
- le spiral comporte au moins une partie recouverte de dioxyde de silicium afin de limiter
sa sensibilité aux variations de température et aux chocs mécaniques.
[0007] Par conséquent, avantageusement selon l'invention, un spiral peut être fabriqué en
respectant des conditions prédéterminées afin de réduire le déplacement du centre
de masse du spiral en contraction et en expansion. Ce déplacement faible ou négligeable
permet avantageusement de réduire le ventre des courbes d'anisochronisme à une valeur
sensiblement égale ou inférieure 0,5 s.j
-1. De plus, avantageusement selon l'invention, la pente d'anisochronisme du spiral
peut être personnalisée afin de compenser celle donnée par le retard à l'échappement.
[0008] De plus, l'invention se rapporte à un résonateur pour une pièce d'horlogerie comportant
un balancier caractérisé en ce que le balancier coopère avec un spiral conforme à
l'une des variantes précédentes.
Description sommaire des dessins
[0009] D'autres particularités et avantages ressortiront clairement de la description qui
en est faite ci-après, à titre indicatif et nullement limitatif, en référence aux
dessins annexés, dans lesquels :
- les figures 1 et 2 sont des schémas destinés à expliquer les raisonnements suivis
;
- les figures 3 à 5 sont des exemples de calcul de courbures à 2,3 spires respectant
respectivement les équations des moments jusqu'à l'ordre 2, 3 et 4 ;
- les figures 6 à 8 sont des exemples de calcul de courbures à 5,3 spires respectant
respectivement les équations des moments jusqu'à l'ordre 2, 3 et 4 ;
- les figures 9 et 10 sont des représentations en perspective d'un spiral selon l'invention
;
- la figure 11 est une représentation vue de dessus du spiral des figures 9 et 10.
Description détaillée des modes de réalisation préférés
[0010] Les variations de marche d'une montre mécanique relativement à sa fréquence théorique
sont principalement dues à l'échappement et au résonateur balancier - spiral. On distingue
deux types de variations de marche suivant qu'elles soient engendrées par l'amplitude
d'oscillation du balancier ou par la position du mouvement horloger. C'est pourquoi,
pour les tests d'anisochronisme, un mouvement horloger est testé selon six positions,
2 horizontales (cadran vers le haut et vers le bas) et 4 verticales (tige étant tournée
de 90° à partir d'une position vers le haut). Des six courbes distinctes obtenues,
on détermine l'écart maximal entre ces dernières, également appelé « ventre », exprimant
la variation de marche maximale du mouvement en secondes par jour (s.j
-1).
[0011] L'échappement induit une variation de marche en fonction de l'amplitude du balancier
qui est difficile à régler. Par conséquent, le spiral est en général adapté afin que
sa variation en fonction de la même amplitude soit sensiblement opposée à celle de
l'échappement. De plus, le spiral est adapté afin que sa variation soit minimale entre
les quatre positions verticales.
[0012] Les adaptations nécessaires des spiraux ont tenté d'être posées mathématiquement
afin de déterminer par calcul les courbures idéales. Des conditions géométriques ont
été énoncées notamment par MM. Phillips et Grossmann afin de construire un spiral
satisfaisant, c'est-à-dire dont le centre de masse du spiral reste sur l'axe du balancier.
Toutefois, les conditions actuelles sont des approximations grossières. De fait, comme
de très faibles déplacements du centre de masse peuvent engendrer de grandes variations
de marche, les variations de marche obtenues en suivant les conditions géométriques
actuelles sont souvent décevantes.
[0013] C'est pourquoi, avantageusement selon l'invention, de nouvelles conditions sont présentées
ci-après afin d'obtenir de meilleurs résultats de variation de marche que par des
conditions géométriques actuelles, notamment celles édictées par MM. Phillips et Grossmann.
[0014] On définit un « moment du spiral d'ordre n »,
P(n), par la formule suivante :

où :
- L est la longueur du spiral ;
- sn représente l'abscisse curviligne le long du spiral à la puissance d'ordre n ;
- x(s) est la paramétrisation du spiral par son abscisse curviligne.
[0015] Ainsi, dans le but d'obtenir un centre de masse immobile, il est nécessaire, pour
chaque ordre
n, que le moment du spiral
P(n) soit nul. Tous les ordres ne peuvent pas être calculés puisqu'il en existe un nombre
infini. Ainsi, plus un nombre important d'ordres dont la relation (1) nulle est respectée,
plus la quantité de déplacement du centre de masse sera diminuée.
[0016] Dans l'exemple illustré à la figure 1, huit ordres de moment du spiral sont représentés
par des points qui permettent, par une paramétrisation à l'aide d'un polynôme comportant
au moins autant de coefficients que d'ordres (dans notre cas au moins huit), de définir
une courbure théorique « idéale ».
[0017] Dans le but d'appliquer ces conditions du moment du spiral nul, on part d'un spiral
du type des figures 9 à 11, c'est-à-dire, un spiral 1 comportant un premier ressort-spiral
3 dont la courbe s'étend dans un premier plan, un deuxième ressort-spiral 5 dont la
courbe s'étend dans un deuxième plan parallèle au premier plan. Chaque extrémité de
ressort-spiral 3, 5 est préférentiellement solidarisée par une attache 4 afin de former
un spiral double en série.
[0018] Comme expliqué ci-dessus, la fabrication d'un tel spiral est possible par les procédés
expliqués dans les documents
EP 2 184 652,
EP 2 196 867 et
EP 2 105 807 à partir de matériaux micro-usinables tels que le silicium respectivement à l'aide
de trois parties, de deux parties ou de manière monobloc. Bien évidemment, un tel
spiral peut être fabriqué à partir d'autres procédés et/ou d'autres matériaux.
[0019] Afin de simplifier les calculs, la courbe du premier ressort-spiral 3 et la courbe
du deuxième ressort-spiral 5 comportent, de manière préférée, chacune un pas continûment
variable et sont symétriques par rapport à une droite A parallèle aux premier et deuxième
plans passant par le centre du plan médian P de projection de l'attache 4 et le centre
de l'axe du balancier.
[0021] Comme expliqué ci-dessus, plus le nombre de relations (2)-(8) sont respectées, plus
le déplacement du centre de masse du spiral 1 sera limité. A titre de comparaison,
les conditions de Phillips s'approchent de la relation (2), c'est-à-dire une approximation
au premier ordre. Une application des relations (2)-(5) est représentée à la figure
2 qui est une vue partielle et agrandie de la figure 1.
[0022] A l'aide d'une paramétrisation comme expliquée ci-dessus, il est possible de définir
une grande variété de courbes de ressort-spiral suivant l'inertie choisie du balancier,
le matériau, la section et la longueur du spiral mais également les coefficients des
polynômes de paramétrisation. Il est également possible de choisir des solutions particulières
en limitant par exemple le nombre d'ordres et/ou le nombre de spires.
[0023] Des simulations de courbes possibles sont représentées aux figures 3 à 8. Ainsi,
pour former la figure 3, la paramétrisation s'est limitée aux relations (2) à (4)
avec un spiral à 2,3 spires et un polynôme de paramétrisation de degré 2. La figure
4 correspond à la paramétrisation avec un polynôme de degré 3 à partir des relations
(2) à (5) toujours en limitant l'enroulement à 2,3 spires. Enfin, la figure 5 correspond
à la paramétrisation avec un polynôme de degré 4 à partir des relations (2) à (6)
en limitant l'enroulement à 2,3 spires. Les figures 6 à 8 correspondent aux mêmes
critères respectivement que les figures 3 à 5 mais en augmentant l'enroulement de
2,3 spires à 5,3 spires. On s'aperçoit qu'il existe une infinité de solutions de courbe
tout en respectant les relations (2)-(8) énoncées.
[0024] Comme illustré aux figures 9 à 11, l'extrémité 6 du ressort-spiral 3 est reliée à
une virole 10 en une seule pièce et l'extrémité 7 du ressort-spiral 5, qui est opposée
à l'attache 4, est agencée pour coopérer avec un piton (non représenté). De plus,
comme visibles aux figures 9 à 11, les faces principales 11, 12 de l'attache 4 sont
sensiblement parallèles à la droite de symétrie A.
[0025] Dans le cas particulier des figures 9 à 11 dans lequel le spiral 1 est formé à partir
de trois parties comme expliqué dans le document
EP 2 184 652, en plus de respecter le plus de relations (2)-(8), il devient alors nécessaire de
compenser le balourd engendré par l'attache 4, c'est-à-dire compenser la masse de
l'attache 4 par rapport à son éloignement de l'axe du balancier.
[0026] Ainsi, comme illustré aux figures 9 à 11, chaque ressort-spiral 3, 5 comporte, de
manière préférée, au moins deux contrepoids 8-9, 8'-9' qui sont symétriques selon
la même droite A que les courbures afin de compenser le balourd formé par la masse
de l'attache 4 et personnaliser la pente d'anisochronisme du spiral 1. Préférentiellement,
les masses des contrepoids 8, 8' et 9, 9' sont sensiblement égales et leur somme est
plus ou moins grande par rapport à celle de l'attache 4 suivant la différence d'éloignement
entre, d'une part, l'attache 4 et l'axe de balancier, et, d'autre part, les contrepoids
8, 8', 9, 9' et ledit axe de balancier.
[0027] En effet, il a été montré empiriquement que deux uniques contrepoids sur le côté
opposé de l'attache ne permettaient pas de baisser le ventre de la variation de marche
en dessous de 1,4 s.j
-1. Cela vient du fait que même si les contrepoids équilibrent parfaitement le balourd
pour un angle de rotation de la virole de 0°, cela n'est plus le cas lorsque la virole
tourne d'un certain angle car la distance radiale de l'attache 4 ne varie pas de la
même manière que la distance radiale des contrepoids 9, 9'.
[0028] C'est pourquoi pour mieux équilibrer le balourd sur une plage d'angle de rotation
habituelle de 0° à sensiblement 300°, on ajoute au moins deux contrepoids 8, 8' supplémentaires
en les plaçant à d'autres endroits sur les ressorts-spiraux 3, 5. Ainsi, il a été
trouvé que quatre contrepoids 8, 8', 9, 9' tous alignés sur l'axe A comme visible
à la figure 11, deux 8, 8' à côté de l'attache 4 et deux 9, 9' du côté opposé à l'attache
4 permettent d'optimiser le balourd en le rendant quasiment nul quelque soit l'angle
de la virole 10.
[0029] Préférentiellement selon l'invention, chaque contrepoids 8, 8', 9, 9' est sensiblement
en forme de H, les bras parallèles du H étant sensiblement parallèles à la courbure
locale du ressort-spiral 3, 5 auquel il est associé. Comme visible aux figures 9 à
11, on remarque que ces formes en H apportent une surépaisseur locale de chaque ressort-spiral
3, 5 qui augmente localement leur raideur.
[0030] Ainsi, avantageusement selon l'invention, les raideurs et/ou les masses apportées
localement par les contrepoids 8, 8', 9, 9' et l'attache 4 sont utilisées pour modifier
la pente d'anisochronisme du spiral 1.
[0031] Une simulation du ventre et de la pente d'anisochronisme du spiral 1 selon l'invention
a été réalisée en variant la longueur de l'attache 4 ou des contrepoids 8, 8', 9,
9' le long du spiral 1 :
Attache 4 |
Contrepoids 9,9' |
Contrepoids 8, 8' |
Pente |
Ventre |
[mm] |
[mm] |
[mm] |
[s/j/100°] |
[s/j] |
0,22 |
0,1 |
0,1 |
-8,54 |
0,26 |
0,1 |
0,1 |
0,1 |
-7,51 |
0,35 |
0,22 |
0,04 |
0,22 |
-12,97 |
1,14 |
0,22 |
0,22 |
0,04 |
-7,88 |
0,54 |
0,22 |
0,44 |
0,22 |
-5,49 |
0,22 |
0,22 |
0,33 |
0,22 |
-5,05 |
0,29 |
0,22 |
0,33 |
0,25 |
-4,3 |
0,49 |
[0032] La longueur représente la longueur de la portion du spiral 1 qui est rigidifié par
l'attache 4 ou le contrepoids 8, 8', 9, 9'. Pour la simulation, il a été choisi une
inertie de balancier s'élevant à 2,5 mg.cm
2 et un spiral 1 en silicium d'une section de 0,033 mm x 0,1 mm et une longueur L de
45 mm.
[0033] On s'aperçoit qu'en diminuant la longueur de l'attache 4, la pente d'anisochronisme
tend à se redresser alors que le ventre reste avantageusement inférieur à 0,4 s.j
-1. De plus, en diminuant la longueur des contrepoids 9, 9', la pente d'anisochronisme
tend à se redresser alors que le ventre reste avantageusement inférieur à 0,3 s.j
-1. Enfin, en augmentant la longueur des contrepoids 8, 8', la pente d'anisochronisme
tend à se redresser alors que le ventre reste avantageusement inférieur à 0,5 s.j
-1.
[0034] Bien entendu, la masse de l'attache 4 et donc des contrepoids 8, 8', 9, 9' peut également
être modifiée pour adapter la pente d'anisochronisme :
Attache 4 |
Contrepoids 9, 9' |
Contrepoids 8, 8' |
Attache 4 |
Pente |
Ventre |
[mm] |
[mm] |
[mm] |
[mm3] |
[s/j/100°] |
[s/j] |
0,22 |
0,1 |
0,1 |
0,016 |
-8,54 |
0,26 |
0,22 |
0,1 |
0,1 |
0,008 |
-5,58 |
0,56 |
0,22 |
0,1 |
0,1 |
0,002 |
-4,58 |
0,53 |
[0035] On s'aperçoit alors qu'en diminuant la masse de l'attache 4, la pente d'anisochronisme
tend à se redresser alors que le ventre reste avantageusement inférieur à 0,6 s.j
-1. Par conséquent, avantageusement selon l'invention, la pente d'anisochronisme du
spiral 1 peut être personnalisée afin de compenser celle donnée par le retard à l'échappement.
[0036] Bien entendu, la présente invention ne se limite pas à l'exemple illustré mais est
susceptible de diverses variantes et modifications qui apparaîtront à l'homme de l'art.
En particulier, d'autres critères d'encadrement peuvent être prévus comme par exemple
une limitation du rapport entre le rayon intérieur et le rayon extérieur afin que
les extrémités des ressort-spiraux ne soient pas trop proches du point d'origine où
doit être présent l'axe de balancier.
[0037] En outre, avantageusement selon l'invention, la spire interne 7 du deuxième ressort-spiral
5 comporte, de manière préférée, un dispositif de décalage 13 agencé pour s'attacher
à un piton (non représenté) dans le plan du deuxième ressort-spiral 5. Le dispositif
de décalage 13 est notamment utile pour éviter que des formes particulières du spiral
1 rendent impossible son montage à cause de la proximité de son extrémité libre 7
par rapport à l'axe de balancier.
[0038] Comme visible aux figures 9 à 11, le dispositif de décalage 13 comporte une pièce
14 en prolongement de la spire interne 7 du deuxième ressort-spiral 5. Préférentiellement,
la pièce 14 est plus rigide que le deuxième ressort-spiral 5 afin de ne pas fournir
de couple élastique au résonateur balancier - spiral. De plus, la pièce 14 est préférentiellement
rendue plus rigide par une épaisseur supérieure, comme par exemple au moins trois
fois supérieure, par rapport à l'épaisseur du deuxième ressort-spiral 5, c'est-à-dire
la largeur de sa lame. On comprend donc que la forme de la pièce 14 est en partie
adaptée en fonction de la courbure des spires du deuxième ressort-spiral 5 afin qu'aucun
contact n'ait lieu.
[0039] De plus, selon une alternative particulière, il est préféré que la pièce 14 soit
venue de matière avec le deuxième ressort-spiral 5 et, de manière préférée, que ce
dernier comporte une hauteur sensiblement égale à celle de la pièce 14, c'est-à-dire
que cette dernière est contenue dans le même plan.
[0040] La pièce en prolongement 14 est en outre reliée, de manière préférée, à la spire
interne 7 du deuxième ressort-spiral 5 à l'aide d'un coude 15 sensiblement en forme
de U afin de limiter d'avantage la fourniture d'un quelconque couple élastique. On
comprend que la pièce en prolongement 14 et le coude 15 permettent de virtuellement
rapprocher le point fixe formé par le piton (non représenté) à l'extrémité 7 du spiral
1.
[0041] De plus, la pièce 14 comporte un évidement 16, borgne ou traversant, de section sensiblement
asymétrique et destiné à coopérer avec le piton (non représenté). Enfin, comme visible
aux figures 9 à 11, la pièce 14 peut être partiellement ajourée par des trous 19 pour
diminuer sa masse et ainsi rendre moins pénalisant son poids lors du montage du spiral
1.
[0042] De manière similaire, la spire interne 6 du premier ressort-spiral 3 comporte un
dispositif d'agrandissement 17 de la virole 10 dans le plan du premier ressort-spiral
3. Le dispositif d'agrandissement 17 est notamment utile pour éviter que des formes
particulières du spiral 1 rendent impossible son montage à cause de la proximité de
son extrémité libre 6 par rapport à l'axe de balancier. On comprend donc que sans
le dispositif d'agrandissement 17, la virole 10 serait nécessairement d'un plus petit
diamètre à cause de la proximité de la spire interne 6.
[0043] Préférentiellement, le dispositif d'agrandissement 17 comporte un bourrelet 18 prolongeant
la spire interne 6 du premier ressort-spiral 3, le bourrelet 18 étant plus rigide
que le premier ressort-spiral 3 afin de ne pas fournir de couple élastique. De plus,
le bourrelet 18 est préférentiellement rendue plus rigide par une épaisseur supérieure
par rapport à l'épaisseur du premier ressort-spiral 3, c'est-à-dire la largeur de
sa lame.
[0044] En outre, selon une alternative particulière, il est préféré que le bourrelet 18
soit sensiblement en forme de U. Enfin, le bourrelet 18 est préférentiellement venu
de matière avec le premier ressort-spiral 3.
[0045] Par conséquent, avantageusement selon l'invention, un spiral peut être fabriqué en
respectant des conditions prédéterminées afin de réduire le déplacement du centre
de masse du spiral en contraction et en expansion. Ce déplacement faible ou négligeable
permet avantageusement de réduire le ventre des courbes d'anisochronisme à une valeur
sensiblement égale ou inférieure 0,5 s.j
-1. De plus, avantageusement selon l'invention, la pente d'anisochronisme du spiral
peut être personnalisée afin de compenser celle donnée par le retard à l'échappement.
[0046] Enfin, la configuration des figures 9 à 11 défini un axe A de symétrie très robuste
qui permet de minimiser les défauts chronométriques induits par des perturbations
dans la direction orthogonale à l'axe A. On comprend donc qu'il est possible de maximiser
la précision de fabrication dans la direction attache - contrepoids, c'est-à-dire
l'axe A, comme seule direction critique au lieu de deux habituellement.
[0047] Bien entendu, la présente invention ne se limite pas à l'exemple illustré mais est
susceptible de diverses variantes et modifications qui apparaîtront à l'homme de l'art.
En particulier, les contrepoids 8, 8', 9, 9' peuvent être de forme et/ou de géométrie
différentes sans sortir du cadre de l'invention. Il est également possible d'augmenter
leur nombre et/ou les distribuer de manière différente, c'est-à-dire notamment que
les contrepoids 8, 8', 9, 9' ne sont pas nécessairement symétriques selon la droite
A comme les courbures.
[0048] Ainsi, à titre d'exemple, il est parfaitement envisageable, pour chaque ressort-spiral
3, 5, d'ajouter deux contrepoids supplémentaires, c'est-à-dire d'avoir quatre contrepoids,
afin de les distribuer sensiblement à 90° les uns des autres.
[0049] De plus, quand le spiral est en silicium, il peut être au moins partiellement recouvert
de dioxyde de silicium afin de le rendre moins sensible aux variations de température
et aux chocs mécaniques. On comprend alors que la variation de section des contrepoids
8, 8', 9, 9' modifie également la compensation thermique locale du spiral.
[0050] Enfin, il peut être envisagé de compenser également le balourd induit par le bourrelet
18 en ajoutant un contrepoids supplémentaire sur le côté opposé de virole 10.
1. Spiral (1) comportant un premier ressort-spiral (3) dont la courbe s'étend dans un
premier plan et dont la spire interne (6) comporte une virole (10), un deuxième ressort-spiral
(5) dont la courbe s'étend dans un deuxième plan parallèle au premier plan, une attache
(4) solidarisant la spire externe du premier ressort-spiral (3) à la spire externe
du deuxième ressort-spiral (5) afin de former un spiral (1) double en série
caractérisé en ce que la courbe du premier ressort-spiral (3) et la courbe du deuxième ressort-spiral (5)
comportent chacune un pas continûment variable et sont symétriques par rapport à une
droite (A) parallèle aux premier et deuxième plans et passant par le plan médian de
projection (P) de l'attache (4), chaque courbe étant telle que la relation suivante
soit sensiblement nulle :

où :
- P(n) est le moment du spiral d'ordre n ;
- L est la longueur du spiral ;
- sn représente l'abscisse curviligne le long du spiral à la puissance d'ordre n ;
- x(s) est la paramétrisation du spiral par son abscisse curviligne.
afin de réduire les déplacements de son centre de masse lors de ses contraction et
expansion et
en ce que chaque ressort-spiral (3, 5) comporte en outre au moins deux contrepoids (8, 8',
9, 9') afin de compenser le balourd formé par la masse de l'attache (4) et personnaliser
la pente d'anisochronisme du spiral (1).
2. Spiral (1) selon la revendication précédente, caractérisé en ce que lesdits au moins deux contrepoids (8, 8', 9, 9') sont symétriques selon ladite même
droite (A) que les courbures.
3. Spiral (1) selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que deux contrepoids (8, 8') sont situés à côté de l'attache (4) et deux autres contrepoids
(9, 9') sont situés du côté opposé à l'attache (4) afin de minimiser le balourd.
4. Spiral (1) selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que chaque contrepoids (8, 8', 9, 9') est sensiblement en forme de H, les bras parallèles
du H étant sensiblement parallèles à la courbure locale du ressort-spiral (3, 5) auquel
il est associé.
5. Spiral (1) selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que les raideurs et/ou les masses apportées localement par lesdits contrepoids (8, 8',
9, 9') et ladite attache (4) sont utilisées pour modifier la pente d'anisochronisme
du spiral (1).
6. Spiral (1) selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que les faces principales (11, 12) de l'attache (4) sont sensiblement parallèles à ladite
droite de symétrie (A).
7. Spiral (1) selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que la spire interne (7) du deuxième ressort-spiral (5) comporte un dispositif de décalage
(13) agencé pour être attaché à un piton dans le plan du deuxième ressort-spiral (5).
8. Spiral (1) selon la revendication précédente, caractérisé en ce que le dispositif de décalage (13) comporte une pièce en prolongement (14) de la spire
interne (7) du deuxième ressort-spiral (5), ladite pièce étant plus rigide que ledit
deuxième ressort-spiral afin de ne pas fournir de couple élastique.
9. Spiral (1) selon la revendication précédente, caractérisé en ce que la pièce en prolongement (14) est reliée à la spire interne à l'aide d'un coude (15)
sensiblement en forme de U.
10. Spiral (1) selon la revendication 8 ou 9, caractérisé en ce que la pièce en prolongement (14) est venue de matière avec le deuxième ressort-spiral
(5).
11. Spiral (1) selon l'une des revendications 8 à 10, caractérisé en ce que la pièce en prolongement (14) est rendue plus rigide par une épaisseur au moins trois
fois supérieure par rapport à celle dudit deuxième ressort-spiral.
12. Spiral (1) selon l'une des revendications 8 à 11, caractérisé en ce que la pièce (14) peut être partiellement ajourée pour diminuer sa masse.
13. Spiral (1) selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que la spire interne (6) du premier ressort-spiral (3) comporte un dispositif d'agrandissement
(17) de la virole (10) dans le plan du premier ressort-spiral (3).
14. Spiral (1) selon la revendication précédente, caractérisé en ce que le dispositif d'agrandissement (17) comporte un bourrelet (18) prolongeant la spire
interne (6) du premier ressort-spiral (3), ledit bourrelet étant plus rigide que ledit
premier ressort-spiral afin de ne pas fournir de couple élastique.
15. Spiral (1) selon la revendication précédente, caractérisé en ce que le bourrelet (18) est sensiblement en forme de U.
16. Spiral (1) selon la revendication 14 ou 15, caractérisé en ce que le bourrelet (18) est venu de matière avec le premier ressort-spiral (3).
17. Spiral (1) selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il est formé à partir de silicium.
18. Spiral (1) selon la revendication précédente, caractérisé en ce qu'il comporte au moins une partie recouverte de dioxyde de silicium afin de limiter
sa sensibilité aux variations de température et aux chocs mécaniques.
19. Résonateur pour une pièce d'horlogerie comportant un balancier caractérisé en ce que le balancier coopère avec un spiral (1) conforme à l'une des revendications précédentes.