[0001] La présente invention se rapporte à un procédé pour fabriquer un câble électrique
comprenant un revêtement hydrophobe, ainsi qu'un câble électrique obtenu par ledit
procédé.
[0002] Elle s'applique typiquement, mais non exclusivement, aux câbles de transmission électrique
à haute tension ou câbles aériens de transport d'énergie, bien connus sous l'anglicisme
OHL "
OverHead Lines".
[0003] Plus particulièrement, l'invention concerne un câble électrique apte à réduire l'effet
couronne.
[0004] Les lignes aériennes sont traditionnellement constituées par un ou plusieurs conducteurs
électriques nus, tendus sur un ensemble approprié de pylônes. Ces lignes sont classiquement
destinées au transport de l'énergie électrique sous une haute tension alternative
(225 à 800 kV). Chaque conducteur électrique a donc un diamètre de quelques centimètres
et peut être composé de plusieurs fils métalliques assemblés. Le long du conducteur
électrique nu, il se manifeste toujours un effet appelé effet couronne. L'effet de
couronne se produit en effet sur tous les conducteurs électriques et lignes aériennes,
soumis à une haute tension. Dés que le champ électrique à la surface du conducteur
électrique, notamment dépendant des rayons de courbures locaux, devient localement
suffisamment grand (i.e. supérieur au champ d'ionisation de l'air humide, de l'ordre
de 10kV/cm ; voire supérieur au champ d'ionisation de l'air sec, de l'ordre de 30
kV/cm), l'air s'ionise et forme autour du conducteur électrique une couronne lumineuse.
[0005] En configuration opérationnelle du conducteur électrique, l'une des conséquences
de l'effet couronne est la production de bruit lorsque le conducteur est mouillé.
De ce fait, le conducteur électrique peut devenir une source de gêne notable et de
désagréments importants pour ceux qui se trouvent ou demeurent au voisinage de ce
type de conducteur. En effet, dans ces conditions, la conductibilité de l'air augmente,
et de ce fait, il se produit une ionisation plus intense et plus efficace. L'effet
couronne cause également des déperditions d'énergie et peut provoquer des risques
sanitaires liés aux rayonnements électromagnétiques, au bruit acoustique et aux pertes
de puissance.
[0006] Afin de palier à ce problème, une solution consiste à rendre la surface du conducteur
électrique hydrophobe. L'hydrophobie de surface permet d'éviter une rétention d'eau
au niveau du conducteur électrique afin de diminuer par exemple la formation de givre
ou le dépôt d'aspérités sur la surface extérieure du conducteur électrique, et ainsi
limiter le phénomène d'effet couronne.
[0007] Pour ce faire, le document
WO 2006/072648 propose d'entourer un conducteur électrique en aluminium avec un revêtement hydrophobe
en matière plastique tel qu'une cire polymère, obtenu par atomisation.
[0008] Toutefois, l'inconvénient de ce type de revêtement hydrophobe est qu'il nécessite
un retraitement périodique de surface pour garantir son efficacité.
[0009] Le but de la présente invention est de pallier les inconvénients des techniques de
l'art antérieur en proposant notamment un procédé de fabrication d'un câble électrique
comprenant un revêtement hydrophobe permettant de garantir un effet couronne diminué
de façon significative tout en étant facile à mettre en oeuvre et présentant une bonne
stabilité dans le temps.
[0010] La présente invention a pour objet un procédé de fabrication d'un câble électrique
comprenant au moins un élément électriquement conducteur allongé, entouré par un revêtement
hydrophobe,
caractérisé en ce que le procédé comprend les étapes suivantes :
- i.former une couche d'hydroxyde d'alumine (i.e. hydroxyde d'oxyde d'aluminium) poreux
comprenant des pores, autour dudit élément électriquement conducteur allongé,
- ii.remplir au moins en partie les pores de la couche d'hydroxyde d'alumine poreux,
par un matériau hydrophobe, et
- iii.dissoudre partiellement la couche d'hydroxyde d'alumine poreux, de manière à former
ledit revêtement hydrophobe.
[0011] Grâce au procédé de l'invention, un revêtement hydrophobe peut être facilement formé
autour de la surface d'au moins un élément électriquement conducteur allongé, tout
en présentant une très bonne stabilité chimique à long terme ne nécessitant notamment
pas de retraitement de surface. L'effet couronne du câble électrique ainsi formé diminue
avantageusement de façon significative.
[0012] Dans la présente invention, on entend par « hydrophobe » un revêtement ou une couche
dont la surface présente un angle de contact (ou angle de goutte) strictement supérieur
à 90°, et de préférence d'au moins 110°.
[0013] La mesure de l'angle de contact rend compte de l'aptitude d'un liquide à s'étaler
sur une surface par mouillabilité. La méthode consiste à mesurer l'angle de la tangente
du profil d'une goutte déposée sur le revêtement ou la couche, avec la surface du
revêtement ou de la couche.
[0014] Cet angle de contact est typiquement mesuré à l'aide d'un goniomètre, à 25°C, en
utilisant de l'eau distillée.
Etape i
[0015] La couche d'hydroxyde d'alumine poreux entourant l'élément électriquement conducteur
allongé est de préférence une couche qui est directement en contact physique avec
l'élément électriquement conducteur allongé. En d'autres termes, le câble électrique
ainsi formé ne comprend de préférence pas de couche intercalée entre la couche d'hydroxyde
d'alumine poreux et l'élément électriquement conducteur.
[0016] Dans un mode de réalisation particulièrement avantageux, l'étape i est une étape
d'anodisation, notamment lorsque l'élément électriquement conducteur allongé est un
élément en aluminium ou en alliage d'aluminium.
[0017] L'anodisation est un traitement de surface (de type conversion) qui permet de former
par oxydation anodique, à partir de l'élément électriquement conducteur, la couche
d'hydroxyde d'alumine. Ainsi, l'anodisation va consommer une partie de l'élément électriquement
conducteur pour former ladite couche d'hydroxyde d'alumine.
[0018] Lors de l'anodisation, la couche d'hydroxyde d'alumine se forme à partir de la surface
de l'élément électriquement conducteur vers le coeur dudit élément électriquement
conducteur, contrairement à un dépôt électrolytique.
[0019] L'anodisation est classiquement basée sur le principe de l'électrolyse de l'eau.
Elle consiste à immerger l'élément électriquement conducteur dans un bain d'anodisation,
ledit élément électriquement conducteur étant placé au pôle positif d'un générateur
de courant continu.
[0020] Le bain d'anodisation est plus particulièrement un bain acide, de préférence un bain
d'acide phosphorique ou un bain d'acide sulfurique. On parle alors respectivement
d'anodisation phosphorique ou d'anodisation sulfurique.
[0021] Dans l'étape i, lorsque la couche d'hydroxyde d'alumine poreux est formée avantageusement
par anodisation, la densité de courant appliquée pour l'anodisation peut être d'au
plus 10 A/dm
2, de préférence peut aller de 0,5 à 6 A/dm
2, et de façon particulièrement préférée peut aller de 1 à 4 A/dm
2.
[0022] Cette densité de courant permet de garantir qu'une quantité suffisante de pores a
été formée lors de l'étape i. Lesdits pores peuvent être des pores ordonnés ou non.
Etape ii
[0023] Dans un mode de réalisation particulier, l'étape ii est une étape dans laquelle l'élément
électriquement conducteur allongé recouvert de ladite couche d'hydroxyde d'alumine
poreux peut être immergée dans une solution dudit matériau hydrophobe.
[0024] A titre d'exemple, le matériau hydrophobe peut être choisi parmi les polymères fluorés,
tels que par exemple un polytétrafluoroéthylène (PTFE), les esters et les acides gras,
ou un de leurs mélanges.
[0025] Dans un mode de réalisation particulièrement avantageux, les pores de la couche d'hydroxyde
d'alumine poreux ne sont de préférence pas remplis en totalité par le matériau hydrophobe.
En d'autres termes, le matériau hydrophobe ne recouvre pas en totalité la couche d'hydroxyde
d'alumine poreux. En effet, il n'est pas nécessaire de remplir les pores en totalité
pour plusieurs raisons.
[0026] La première raison est au niveau de l'économie de matériau hydrophobe pouvant être
réalisée.
[0027] La deuxième raison est au regard de l'étape iii de dissolution qui peut amener à
dissoudre, outre la couche d'alumine poreux, le matériau hydrophobe.
[0028] La troisième raison est que, même si l'angle de goutte est bien supérieur à 90°,
prouvant ainsi le caractère hydrophobe du revêtement, la goutte est dite « collante
» car elle a tendance à adhérer à la surface du revêtement hydrophobe.
[0029] L'homme du métier pourra jouer sur différents paramètres, tels que la granulométrie
ou la taille de la poudre du matériau hydrophobe, la concentration du matériau hydrophobe
dans la solution, la température de la solution, le temps d'imprégnation, afin de
remplir au moins partiellement lesdits pores, et notamment afin de ne pas les remplir
complètement.
[0030] Il sera facile de vérifier le caractère hydrophobe du revêtement hydrophobe, et plus
particulièrement de la surface (extérieure) du revêtement hydrophobe, en mesurant
l'angle de goutte, à savoir :
- si il n'y a pas de matériau hydrophobe dans les pores, l'angle de contact sera alors
inférieur à 90° : le revêtement ne sera alors pas considérer comme hydrophobe;
- si le matériau hydrophobe rempli partiellement les pores, sans les remplir en totalité,
l'angle de contact sera alors supérieur à 90° et la goutte aura tendance à glisser
à la surface du revêtement hydrophobe: le revêtement obtenu sera donc bien hydrophobe
;
- si le matériau hydrophobe rempli totalement les pores, l'angle de goutte sera alors
supérieur à 90°, mais la goutte sera dite « collante » car elle aura tendance à adhérer
à la surface du revêtement hydrophobe, ce qui n'est pas le mode de réalisation préféré
de la présente invention.
[0031] Lorsque le matériau hydrophobe rempli totalement les pores, cela signifie notamment
que lesdits pores sont remplis de façon homogène avec un remplissage de plus de 90%
du volume des pores par le matériau hydrophobe, et de préférence de 100% du volume
des pores par le matériau hydrophobe.
Etape iii
[0032] Dans l'étape iii, le revêtement hydrophobe formé est notamment une couche d'hydroxyde
d'alumine comprenant à sa surface des protubérances (i.e. excroissances) dudit matériau
hydrophobe.
[0033] Ainsi, lors de la dissolution de l'hydroxyde d'alumine, l'hydroxyde d'alumine est
dissout partiellement, mais pas en totalité, afin de garder suffisamment d'hydroxyde
d'alumine pour pouvoir garantir une bonne adhérence du matériau hydrophobe sur l'élément
électriquement conducteur, grâce à la couche d'hydroxyde d'alumine.
[0034] La dissolution de l'hydroxyde d'alumine est en outre suffisante pour permettre d'obtenir
les propriétés hydrophobes du revêtement hydrophobe, de sorte à obtenir un revêtement
avec un angle de contact strictement supérieur à 90° (mesuré à l'aide d'un goniomètre,
à 25°C, avec de l'eau distillée). Plus particulièrement, la dissolution de l'hydroxyde
d'alumine dans l'étape iii est suffisante pour permettre au matériau hydrophobe de
former des protubérances affleurant à la surface du revêtement hydrophobe.
[0035] Dans un mode de réalisation préféré, l'étape iii est une étape dans laquelle la couche
d'hydroxyde d'alumine poreux est dissoute dans une solution acide. L'homme du métier
pourra faire varier la concentration en acide de ladite solution ainsi que la température
de ladite solution pour jouer sur la cinétique de dissolution de la couche poreuse.
[0036] A titre d'exemple, on peut citer comme solution acide, une solution comprenant de
l'acide chromique et de l'acide phosphorique.
[0037] L'homme du métier pourra déterminer facilement le temps d'immersion et la température
de la solution adéquats, afin de dissoudre la quantité nécessaire de la couche d'hydroxyde
d'alumine pour obtenir l'hydrophobie de la surface du revêtement hydrophobe.
[0038] Dans un mode de réalisation particulièrement avantageux, le revêtement hydrophobe
du câble électrique de l'invention est la couche la plus à l'extérieure du câble électrique.
Ce revêtement est donc en contact direct avec l'environnement extérieur du câble électrique.
En d'autres termes, le câble électrique formé à l'étape iii ne comporte de préférence
pas d'élément entourant le revêtement hydrophobe.
[0039] Concernant l'élément électriquement conducteur allongé de l'invention, il est destiné
au transport d'énergie (i.e. transmission électrique à haute tension).
[0040] Il peut être de préférence métallique, notamment à base d'aluminium, à savoir soit
uniquement en aluminium, soit en alliage d'aluminium tel que par exemple en alliage
d'aluminium et de zirconium.
[0041] L'aluminium ou l'alliage d'aluminium a l'avantage de présenter un couple conductivité
électrique/poids spécifique optimisé de façon significative, notamment par rapport
au cuivre.
[0042] L'élément électriquement conducteur de l'invention peut être classiquement un assemblage
de fils (ou brins) métalliques dont la section transversale peut être de forme ronde
ou non, ou une combinaison des deux. Lorsqu'ils ne sont pas de forme ronde, la section
transversale de ces fils peut être par exemple de forme trapézoïdale ou de forme en
« Z ». Les différents types de forme sont définis dans la norme IEC 62219.
[0043] L'élément électriquement conducteur peut être positionné préférentiellement au centre
du câble électrique ou coaxialement à l'axe longitudinal du câble électrique.
[0044] Dans un mode de réalisation particulier, l'élément électriquement conducteur allongé
n'a pas subi de traitement destiné à modifier structurellement l'état de sa surface
extérieure, pour en augmenter notamment la rugosité de surface, préalablement à l'étape
i.
[0045] A titre d'exemple, on peut citer comme traitement destiné à modifier structurellement
l'état de sa surface extérieure une gravure physique telle que l'application par presse
d'un motif, directement sur la surface extérieure dudit élément électrique conducteur,
ou une gravure chimique telle qu'une gravure oxydante.
[0046] Le procédé de l'invention peut comprendre en outre au moins l'une des étapes suivantes,
préalables à l'étape i :
- a. dégraisser l'élément électriquement conducteur, et/ou
- b. décaper l'élément électriquement conducteur.
[0047] De préférence, l'étape a et l'étape b peuvent être réalisées de façon concomitante.
[0048] Par ailleurs, le procédé de l'invention peut comprendre en outre l'étape suivante,
préalable à l'étape i :
c. neutraliser l'élément électriquement conducteur.
[0049] Dans un mode de réalisation particulièrement préféré, le procédé de l'invention peut
comprendre lesdites trois étapes a, b et c, l'étape c étant réalisée après les étapes
a et b.
L'étape a
[0050] L'étape de dégraissage a pour objet d'éliminer les différents corps et particules
contenus dans les graisses susceptibles d'être présentes sur la surface de l'élément
électriquement conducteur allongé.
[0051] Elle peut être effectuée par voie chimique ou aidée par voie électrolytique.
[0052] A titre d'exemple, l'étape a de dégraissage peut être réalisée en plongeant au moins
partiellement l'élément électriquement conducteur dans une solution comprenant au
moins un tensio-actif en tant qu'agent dégraissant.
L'étape b
[0053] L'étape de décapage sert à éliminer les oxydes susceptibles d'être présents sur la
surface de l'élément électriquement conducteur allongé. Il existe plusieurs méthodes
de décapage : chimique, électrolytique ou mécanique.
[0054] De préférence, on pourra utiliser un décapage chimique consistant à éliminer les
oxydes par dissolution, voir par éclatement de la couche d'oxyde, sans attaquer le
matériau de l'élément électriquement conducteur sous-jacent.
[0055] A titre d'exemple, l'étape b de décapage peut être réalisée en plongeant au moins
partiellement l'élément électriquement conducteur dans une solution comprenant une
base en tant qu'agent décapant.
[0056] Lorsque l'étape a et l'étape b sont réalisée concomitamment, une unique solution
comprenant un agent dégraissant et un agent décapant peut être utilisée pour à la
fois décaper et dégraisser l'élément électriquement conducteur.
L'étape c
[0057] L'étape de neutralisation permet de conditionner l'élément électriquement conducteur,
avant que le dépôt de l'étape i ne soit effectué.
[0058] Plus particulièrement, lorsque l'étape i est une étape d'anodisation, l'étape c de
neutralisation consiste à conditionner l'élément électriquement conducteur en le plongeant
au moins partiellement dans une solution identique au bain d'anodisation prévu à l'étape
i, afin de mettre la surface de l'élément électriquement conducteur au même pH que
le bain d'anodisation de l'étape i.
[0059] Cette solution permet en outre d'une part d'éliminer certaines traces d'oxydes pouvant
nuire à l'anodisation, et d'autre part d'éliminer les éventuels résidus de l'agent
de décapant. La neutralisation permet de mettre la surface de l'aluminium au même
pH que le bain anodique.
[0060] A titre d'exemple, l'étape c de neutralisation peut être réalisée en plongeant au
moins partiellement l'élément électriquement conducteur dans une solution comprenant
un acide en tant qu'agent neutralisant.
[0061] Un autre objet de l'invention est un câble électrique obtenu à partir du procédé
tel que décrit ci-avant.
[0062] Plus particulièrement, le câble électrique de l'invention comprend au moins un élément
électriquement conducteur allongé, entouré par un revêtement hydrophobe,
caractérisé en ce que le revêtement hydrophobe est une couche d'hydroxyde d'alumine comprenant à sa surface
des protubérances (i.e. excroissances) dudit matériau hydrophobe. En d'autres termes,
le matériau hydrophobe ne recouvre pas en totalité la couche d'hydroxyde d'alumine.
[0063] Le câble électrique selon l'invention peut présenter un diamètre apparent (i.e. diamètre
extérieur) pouvant aller de 10 à 100 mm.
[0064] Le câble électrique de l'invention peut être plus particulièrement un câble de transmission
électrique à haute tension, notamment de type ligne aérienne (OHL) à haute tension
alternative d'au moins 225kV et pouvant aller jusqu'à 800 kV. Ce type de câble est
généralement tendu entre deux pylônes.
[0065] A titre d'exemple, le câble électrique de l'invention peut comprendre un élément
central allongé du type élément électriquement conducteur et/ou élément de renforcement,
cet élément central allongé étant entouré par un premier élément allongé du type élément
électriquement conducteur allongé entouré par le revêtement hydrophobe selon la présente
invention. En outre, le câble électrique peut comprendre un second élément du type
élément électriquement conducteur allongé, positionné entre l'élément central et le
premier élément : le premier élément entoure alors le second élément. Le ou les éléments
entourant l'élément central allongé peuvent être positionnés coaxialement autour dudit
élément central allongé.
[0066] D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront à la
lumière des exemples qui vont suivre en référence aux figures annotées, lesdits exemples
et figures étant donnés à titre illustratif et nullement limitatif.
La figure 1 représente de façon schématique la succession des étapes du procédé de
fabrication selon l'invention.
La figure 2 représente une imagerie FEG (Field Emission Gun) d'une coupe transversale d'un fil en aluminium traité par anodisation phosphorique.
La figure 3 représente de façon schématique un câble électrique, en coupe transversale,
obtenu selon le procédé de l'invention.
La figure 4 représente de façon schématique un autre câble électrique, en coupe transversale,
obtenu selon le procédé de l'invention.
[0067] Pour des raisons de clarté, les mêmes éléments ont été désignés par des références
identiques. De même, seuls les éléments essentiels pour la compréhension de l'invention
ont été représentés de manière schématique, et ceci sans respect de l'échelle.
[0068] La figure 1 illustre la représentation schématique de la succession des étapes i,
ii et iii, du procédé de l'invention.
[0069] A titre d'exemple, on va anodiser (étape i) un fil d'aluminium, de diamètre 3 mm,
en formant une couche d'hydroxyde d'alumine tout autour dudit fil, par anodisation
phosphorique (8-30% en poids d'acide phosphorique dans de l'eau distillée) à température
ambiante (i.e. 25°C), sous l'application d'une densité de courant comprise entre 1
et 4 A/dm
2. Le fil d'aluminium obtenu est ainsi recouvert d'une couche d'hydroxyde d'alumine
poreux. Ce fil d'aluminium recouvert est illustré en coupe transversale sur la figure
2.
[0070] Puis, on va implanter le matériau hydrophobe (étape ii) dans les pores de la couche
d'hydroxyde d'alumine poreux en plongeant le fil d'aluminium recouvert de ladite couche
d'hydroxyde d'alumine poreux, dans une solution de PTFE (1-5% en poids de PTFE dans
de l'eau distillée) à température ambiante (i.e. 25°C), pendant 15 minutes.
[0071] Enfin, on va dissoudre (étape iii) partiellement (i.e. non en totalité) la couche
d'hydroxyde d'alumine poreux en plongeant le fil obtenu à l'étape précédente (cf.
étape ii) dans une solution acide comprenant de l'acide phosphorique (3-6% en poids
d'acide phosphorique dans de l'eau distillée) et de l'acide chromique (1-2% en poids
d'acide chromique dans de l'eau distillé) à une température comprise entre 30 et 60°C,
la vitesse de dissolution étant de 0,5 µm/min à 30°C, afin de former un revêtement
hydrophobe.
[0072] La surface du revêtement hydrophobe obtenu présente des angles de contact de l'ordre
de 130-140°, mesurés avec de l'eau distillée à l'aide d'un goniomètre, à 25°C.
[0073] Préalablement à l'étape i, il est préférable tout d'abord de décaper et de dégraisser
ledit fil conducteur en aluminium (étape non représentée), en le plongeant dans une
solution de soude et de tensio-actifs telle que par exemple la solution référencée
GARDOCLEAN commercialisé par la société CHEMETALL (30-50 g/L de soude) à 40-60°C,
pendant 30 secondes. Puis, le fil conducteur est plongé dans une solution d'acide
sulfurique (20% en poids d'acide sulfurique dans de l'eau distillée) pour l'étape
de neutralisation (étape non représentée), à température ambiante (i.e. 25°C) pendant
10 secondes.
[0074] Afin de visualiser schématiquement le revêtement hydrophobe formé selon le procédé
décrit ci-avant, la figure 3 présente une coupe transversale d'un câble électrique
10a obtenu selon le procédé de l'invention, dans lequel l'élément 1 électriquement
conducteur allongé est recouvert dudit revêtement hydrophobe 4. Ce revêtement hydrophobe
4 comprend une couche d'hydroxyde d'alumine 2 et des protubérances de matériau hydrophobe
3 affleurant à la surface de ladite couche d'hydroxyde d'alumine 2.
[0075] La figure 4 représente quant à elle un autre câble électrique 10b de type OHL, obtenu
selon le procédé de l'invention.
[0076] Ce câble OHL comprend un premier élément 1 électriquement conducteur allongé recouvert
par ledit revêtement hydrophobe 4. Ce revêtement hydrophobe 4 comprend une couche
d'hydroxyde d'alumine 2 et des protubérances de matériau hydrophobe 3 affleurant à
la surface de ladite couche d'hydroxyde d'alumine 2.
[0077] En outre, le câble électrique 10b comprend un élément central 5 allongé électriquement
conducteur et/ou de renforcement, entouré par un second élément 6 électriquement conducteur
allongé, le premier élément 1 entourant le second élément 6.
1. Procédé de fabrication d'un câble électrique comprenant au moins un élément électriquement
conducteur (1) allongé, entouré par un revêtement hydrophobe (4),
caractérisé en ce que le procédé comprend les étapes suivantes :
i. former une couche d'hydroxyde d'alumine poreux (2) comprenant des pores, autour
dudit élément électriquement conducteur allongé, l'élément électriquement conducteur
étant un élément en aluminium ou en alliage d'aluminium,
ii. remplir au moins en partie les pores de la couche d'hydroxyde d'alumine poreux
(2), par un matériau hydrophobe (3), et
iii. dissoudre partiellement la couche d'hydroxyde d'alumine poreux, de manière à
former ledit revêtement hydrophobe (4).
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'étape i est une étape d'anodisation.
3. Procédé selon la revendication 2, caractérisé en ce que la densité de courant appliquée pour l'anodisation est d'au plus 10 A/dm2.
4. Procédé selon la revendication 2 ou 3, caractérisé en ce que l'étape i est une étape d'anodisation phosphorique ou sulfurique.
5. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'étape ii est une étape dans laquelle l'élément électriquement conducteur recouvert
de ladite couche d'hydroxyde d'alumine poreux est immergée dans une solution dudit
matériau hydrophobe.
6. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que matériau hydrophobe (3) de l'étape ii est choisi parmi les polymères fluorés, les
esters et les acides gras, ou un de leurs mélanges.
7. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'étape iii est une étape dans laquelle la couche d'hydroxyde d'alumine poreux est
dissoute dans une solution acide.
8. Procédé selon la revendication 7, caractérisé en ce que la solution acide comprend de l'acide chromique et de l'acide phosphorique.
9. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que le revêtement hydrophobe (4) est la couche la plus à l'extérieure du câble électrique.
10. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes,
caractérisé en ce que l'élément électriquement conducteur (1) n'a pas subi de traitement destiné à modifier
structurellement l'état de sa surface extérieure, préalablement à l'étape i.
11. Câble électrique obtenu à partir du procédé tel que défini aux
revendications 1 à 10, comprenant au moins un élément électriquement conducteur (1)
allongé, entouré par un revêtement hydrophobe (4), caractérisé en ce que le revêtement hydrophobe est une couche d'hydroxyde d'alumine comprenant à sa surface
des protubérances dudit matériau hydrophobe (3).
12. Câble électrique selon la revendication 11, caractérisé en ce qu'il est un
câble de transmission électrique à haute tension.
13. Câble électrique selon la revendication 12, caractérisé en ce qu'il
comprend un élément central allongé du type élément électriquement conducteur et/ou
élément de renforcement, cet élément central allongé étant entouré par un premier
élément du type élément électriquement conducteur allongé entouré par ledit revêtement
hydrophobe.