[0001] La présente invention concerne un système pour relier un bracelet à un boîtier de
montre comportant des éléments d'habillage réalisés en un matériau dur tel qu'une
céramique. Plus précisément, la présente invention concerne un maillon prévu pour
relier un bracelet à un boîtier d'une montre, ce maillon comprenant un premier élément
creux et un second élément imbriqué dans le premier élément, le premier élément creux
portant des premiers moyens de fixation au boîtier et le second élément portant des
seconds moyens de fixation à un maillon adjacent du bracelet.
[0002] Très généralement, l'invention concerne le domaine des bracelets de montre réalisés
en un matériau dur tel que la céramique et destinés à être assemblés sur des montres
dont le boîtier comporte un habillage en matériau dur.
[0003] De telles structures présentent certaines limites dans leurs applications en raison
même de leurs techniques de fabrication. En effet, les pièces d'habillage en matériaux
durs, par exemple en céramique, sont obtenues par des procédés comportant une étape
de moulage suivie d'une étape de frittage. Au cours de l'opération de frittage, ces
pièces sont l'objet d'un phénomène de retrait, c'est-à-dire qu'elles subissent une
réduction importante de leur volume sous les actions combinées de la chaleur et de
la pression. Ce phénomène de retrait peut représenter plus de 30% du volume initial
des pièces. Les procédés couramment mis en oeuvre permettent actuellement de fabriquer
de telles pièces avec des tolérances sur les dimensions qui sont de l'ordre de 0.5
à 1%, l'étape de frittage rendant difficile l'obtention de tolérances plus faibles.
On peut noter que ces tolérances fluctuent en fonction des lots de matière première
utilisés.
[0004] A titre d'exemple, les tolérances de fabrication mises en jeu par les opérations
de frittage peuvent se traduire par une incertitude de l'ordre de 0.2 mm sur la longueur
d'une boîte de montre en céramique de 3 centimètres. Etant donné que les montres en
céramique se situent dans le domaine haut de gamme de la production horlogère, de
telles incertitudes sont difficilement acceptables par les fabricants.
[0005] Pour remédier à ce problème, la solution la plus couramment retenue pour rattraper
les jeux entre les divers éléments en céramique utilisés pour réaliser les montres
consiste à procéder à un usinage manuel après l'étape de frittage. Toutefois, devant
la demande croissante des clients pour des pièces d'horlogerie en céramique, les étapes
d'usinage manuel sont devenues de plus en plus laborieuses au vu du nombre de pièces
à traiter. En outre, les étapes d'usinage manuel sont rendues d'autant plus difficiles
que la complexité de la géométrie des boîtes de montres croît sans cesse.
[0006] On notera que le problème des tolérances mises en jeu par les opérations de frittage
est d'autant plus gênant que les dimensions des pièces d'habillage à fabriquer sont
importantes. En particulier, ces tolérances de fabrication ont une incidence néfaste
sur les boîtes de montres dont les dimensions sont généralement supérieures à celles
des maillons de bracelet. On comprendra également que plus les fabricants de montres
en céramique souhaitent réaliser des maillons de bracelet de grandes dimensions, plus
ils ont de difficultés à réaliser des jonctions entre la boîte de montre et le bracelet
ou entre les maillons du bracelet présentant une esthétique satisfaisante.
[0007] La présente invention a pour but de remédier aux inconvénients mentionnés ci-dessus
ainsi qu'à d'autres encore en procurant des pièces d'horlogerie présentant une esthétique
améliorée.
[0008] A cet effet, la présente invention concerne un système pour relier un bracelet à
un boîtier de montre au moyen d'un maillon, le boîtier de montre comportant une carrure
et un fond, le maillon comportant un premier élément creux et un second élément en
partie imbriqué dans le premier élément creux, le premier élément creux portant des
premiers moyens de fixation au boîtier de montre et le second élément portant des
seconds moyens de fixation à un maillon adjacent du bracelet,
caractérisé en ce que le boîtier de montre comporte un dispositif mécanique agencé pour faire pivoter le
premier élément creux autour d'un axe transversal à la direction longitudinale du
bracelet et pour plaquer ce premier élément creux contre le boîtier de montre.
[0009] Grâce à ces caractéristiques, la présente invention procure un système pour relier
un bracelet à un boîtier de montre au moyen d'un maillon qui permet d'ajuster la position
du bracelet par rapport à la boîte de montre. Il est ainsi possible de remédier aux
problèmes inhérents aux tolérances de fabrication et d'obtenir une jonction ininterrompue
entre le bracelet et la boîte de montre sans être obligé de reprendre manuellement
les pièces d'habillage, ce qui est avantageux du point de vue esthétique et économique.
[0010] D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention ressortiront plus
clairement de la description détaillée qui suit d'un mode de réalisation d'un maillon
selon l'invention, cet exemple étant donné à titre purement illustratif et non limitatif
seulement en liaison avec le dessin annexé sur lequel :
- la figure 1 est une vue d'une montre-bracelet selon l'art antérieur ;
- la figure 2 est une vue en coupe selon l'axe médian du bracelet du maillon terminal
qui permet de relier le bracelet à la boîte de montre, et
- la figure 3 est une vue en perspective et en éclaté du dispositif mécanique qui permet
de rapprocher de la boîte de montre le maillon prévu pour relier le bracelet à la
boîte de montre.
[0011] La présente invention procède de l'idée générale inventive qui consiste à procurer
un système pour relier un bracelet à un boîtier de montre au moyen d'un maillon, ce
système comprenant des moyens qui permettent au maillon de venir se plaquer contre
la boîte de montre. En ayant la possibilité de rapprocher le maillon terminal du bracelet
de la boîte de montre, on peut compenser les jeux éventuels entre le bracelet et la
boîte de montre inhérents à la technique de fabrication par frittage et obtenir une
jonction ininterrompue entre le bracelet et la boîte de montre, ce qui est très avantageux
du point de vue esthétique.
[0012] On a représenté sur la figure 1 une montre-bracelet selon l'art antérieur désignée
dans son ensemble par la référence numérique générale 1. Cette montre-bracelet 1 comprend
un bracelet 2 en céramique relié à une boîte de montre 4 elle aussi réalisée en céramique.
On constate sur la figure 1 que, de part et d'autre de la boîte de montre 4, des jeux,
notés d1 et d2, sont apparents au niveau de la jonction entre la boîte de montre 4
et les premiers maillons 6 du bracelet 2.
[0013] Comme expliqué dans la partie introductive de la présente demande de brevet, ces
jeux d1 et d2 proviennent des tolérances de fabrication de la boîte de montre 4 et
des maillons 6 du bracelet 2. En effet, les tolérances de fabrication induisent des
variations dimensionnelles des différents éléments d'habillage, ce qui provoque l'apparition
de discontinuités au niveau de la jonction entre le bracelet 2 et la boîte de montre
4. Ces discontinuités sont inesthétiques, ne serait-ce que parce qu'elles laissent
apparaître les moyens de fixation 8 du bracelet 2 sur la boîte de montre 4.
[0014] La présente invention permet de résoudre ce problème en procurant un maillon présentant
une structure particulière pour établir la connexion mécanique sans jeu entre le bracelet
et la boîte de montre.
[0015] La figure 2 est une vue en coupe selon l'axe médian du bracelet du maillon terminal
qui permet de relier le bracelet à la boîte de montre et la figure 3 est une vue en
perspective et en éclaté du dispositif mécanique qui permet de rapprocher de la boîte
de montre le maillon prévu pour relier le bracelet à la boîte de montre.
[0016] Désigné dans son ensemble par la référence numérique générale 10, le maillon selon
l'invention comprend un premier élément creux 12 et un second élément 14 en partie
imbriqué dans le premier élément creux 12. Ce maillon 10 est prévu pour relier un
bracelet dont le premier maillon 16 est représenté au dessin à un élément d'habillage
qui définit au moins partiellement une boîte de montre 18. La boîte de montre 18 comprend
une carrure 20 prolongée dans la direction longitudinale du bracelet par des cornes
22 percées chacune d'un trou 24. La boîte de montre 18 est classiquement délimitée
vers le bas par un fond 26.
[0017] Conformément à l'invention, le premier élément creux 12 porte des premiers moyens
de fixation 28 à la boîte de montre 18 et le second élément 14 porte des seconds moyens
de fixation 30 au maillon adjacent 16 du bracelet. Plus précisément, le second élément
14 se présente sous la forme d'une plaquette 32 de forme généralement rectangulaire
qui, du côté de la boîte de montre 18, est munie d'une charnière cylindrique creuse
34 permettant le passage d'un axe de fixation 36 dont le rôle sera décrit ci-dessous
et qui, du côté du bracelet, est munie de moyens de fixation au maillon adjacent 16
de type courant tels que des gonds 38 utilisés en combinaison avec une barrette (non
représentée) de type courant également.
[0018] Le premier élément creux 12 forme une enveloppe de section droite sensiblement trapézoïdale
délimitée par une face frontale 40, une face postérieure 42 et deux faces latérales
44. Afin de pouvoir glisser le second élément 14 à l'intérieur de cette enveloppe,
un logement 46 est ménagé dans le premier élément creux 12. Ce logement 46 traverse
le premier élément creux 12 de part en part et débouche à l'avant du côté de la face
frontale 40 et à l'arrière du côté de la face postérieure 42 du premier élément creux
12. Le logement 46 est dimensionné de sorte que les gonds 38 de la plaquette 32 fassent
saillie du premier élément creux 12. Enfin, les premiers moyens de fixation 28 du
premier élément creux 12 au boîtier de montre 18 comprennent un perçage 48 qui débouche
dans le logement 46 et qui est pratiqué dans les faces latérales 44 du premier élément
creux 12, transversalement à la direction longitudinale du bracelet. Ce perçage 48
est prévu pour recevoir l'axe de fixation 36.
[0019] Comme on peut le voir notamment sur la figure 1, le profil de la face frontale 40
du premier élément creux 12 épouse le contour de la carrure 20 de la boîte de montre
18. Pour l'assemblage du maillon 10 sur la boîte de montre 18, on insère tout d'abord
le second élément 14 dans le premier élément creux 12 de sorte que les gonds 38 de
la plaquette 32 fassent saillie du premier élément creux 12. Après quoi, on glisse
le premier élément creux 12 entre les cornes 22 de la boîte de montre 18. Lorsque
cette étape du montage est achevée, les trous 24 pratiqués dans les cornes 22, le
perçage 48 usiné dans le premier élément creux 12 et la charnière cylindrique creuse
34 sont tous alignés. Pour terminer le montage, il suffit alors de faire passer l'axe
de fixation 36 successivement à travers le trou 24 de l'une des cornes 22, puis à
travers le perçage 48 et la charnière cylindrique creuse 34 jusqu'à ce que l'axe de
fixation 36 émerge dans le trou 24 de l'autre corne 22. Pour garantir le bon couplage
entre le maillon 10 et la boîte de montre 18, l'axe de fixation 36 présente, à l'une
de ses extrémités, une augmentation de diamètre 50 et à son autre extrémité un trou
taraudé pour le vissage d'une vis 52 qui permet de bloquer l'axe de fixation 36.
[0020] Le montage est complété par un dispositif mécanique de réglage comprenant une et,
préférentiellement, deux vis de réglage 54. Ces vis de réglage 54 sont vissées chacune
dans un trou taraudé 56 pratiqué dans la face inférieure 58 du fond 26 située du côté
du poignet de l'utilisateur. Ces vis 54 comprennent une tête 60 noyée dans la face
inférieure 58 du fond 26 de la boîte de montre 18 et prolongée par une tige filetée
62. Les vis coopèrent par leur tête 60 avec une surface 64 de forme complémentaire
ménagée dans le premier élément creux 12 comme décrit ci-dessous.
[0021] Pour ajuster la position du maillon 10 par rapport à la boîte de montre 18 et compenser
les jeux éventuels entre ces deux éléments, on procède de la façon suivante. On a
accès à la vis de réglage 54 via le trou taraudé 56 qui débouche dans la face inférieure
58 du fond 26 de la boîte de montre 18. On visse la vis de réglage 54 de façon que
celle-ci se translate de bas en haut selon la flèche
A dans le trou taraudé 56. Par sa tête 60, la vis de réglage 54 vient appuyer sur la
surface 64 en regard ménagée dans le premier élément creux 12 de façon à faire pivoter
ce premier élément creux 12 dans le sens contraire des aiguilles d'une montre selon
la flèche
B. En pivotant de la sorte, le premier élément creux 12 se rapproche de la boîte de
montre 18. On arrête de visser la vis de réglage 54 lorsque la face frontale 40 du
premier élément creux 12 épouse le contour de la carrure 20 de la boîte de montre
18. On comprendra qu'en vissant plus ou moins la vis de réglage 54, cela permet de
régler de manière très précise la position du premier élément creux 12 par rapport
à la carrure 20 de la boîte de montre 18. De plus, le réglage est imperdable.
[0022] Il va de soi que la présente invention n'est pas limitée au mode de réalisation qui
vient d'être décrit et que diverses modifications et variantes simples peuvent être
envisagées par l'homme du métier sans sortir du cadre de l'invention tel que défini
par les revendications annexées à la présente demande de brevet. En particulier, on
comprendra que bien qu'ayant été décrite en liaison avec un maillon de bracelet et
un boîtier de montre réalisés au moins partiellement en un matériau céramique, la
présente invention peut s'appliquer de manière identique à des maillons et à des boîtiers
réalisés en un autre matériau dur tel que l'acier.
1. Système pour relier un bracelet à un boîtier de montre (18) au moyen d'un maillon
(10), le boîtier de montre (18) comportant une carrure (20) et un fond (26), le maillon
(10) comportant un premier élément creux (12) et un second élément (14) en partie
imbriqué dans le premier élément creux (12), le premier élément creux (12) portant
des premiers moyens de fixation (28) au boîtier de montre (18) et le second élément
(14) portant des seconds moyens de fixation (30) à un maillon adjacent (16) du bracelet,
caractérisé en ce que le boîtier de montre (18) comporte un dispositif mécanique agencé pour faire pivoter
le premier élément creux (12) de façon que ce premier élément creux (12) vienne se
plaquer contre la carrure (20) du boîtier de montre (18).
2. Système selon la revendication 1, caractérisé en ce que le dispositif mécanique comprend au moins une vis de réglage (54) agencée pour être
plus ou moins vissée dans un trou taraudé (56) ménagé dans la face inférieure (58)
du fond (26) du boîtier de montre (18) située du côté du poignet de l'utilisateur,
cette vis de réglage (54) comprenant une tête (60) par laquelle elle coopère avec
une surface en regard (64) du premier élément creux (12).
3. Système selon la revendication 2, caractérisé en ce que le second élément (14) comprend une plaquette (32) qui, du côté de la boîte de montre
(18), est munie d'une charnière cylindrique creuse (34) permettant le passage d'un
axe de fixation (36) et qui, du côté du bracelet, est munie de seconds moyens de fixation
(30) à un maillon adjacent (16) du bracelet.
4. Système selon la revendication 3, caractérisé en ce que les moyens pour la fixation de la plaquette (32) au maillon adjacent (16) du bracelet
comprennent des gonds (38) utilisés en combinaison avec une barrette.
5. Système selon l'une quelconque des revendications 3 ou 4, caractérisé en ce que le premier élément creux (12) forme une enveloppe délimitée par une face frontale
(40), une face postérieure (42) et deux faces latérales (44), en ce qu'un logement (46) à l'intérieur duquel est glissé le second élément (14) est ménagé
dans le premier élément creux (12), ce logement (46) traversant le premier élément
creux (12) de part en part et débouchant à l'avant du côté de la face frontale (40)
et à l'arrière du côté de la face postérieure (42) du premier élément creux (12),
et en ce que le logement (46) est dimensionné de sorte que la plaquette (32) fassent saillie du
premier élément creux (12).
6. Système selon la revendication 5, caractérisé en ce que les premiers moyens de fixation du premier élément creux (12) au boîtier de montre
(18) comprennent un perçage (48) pratiqué transversalement à la direction longitudinale
du bracelet dans les faces latérales (44) du premier élément creux (12) et qui débouche
dans le logement (46), ce perçage (48) étant prévu pour recevoir l'axe de fixation
(36).
7. Système selon la revendication 6, caractérisé en ce que la carrure (20) est prolongée dans la direction longitudinale du bracelet par des
cornes (22) percées d'un trou (24) entre lesquelles est glissé le maillon (10) de
façon que les trous (24) pratiqués dans les cornes (22), le perçage (48) usiné dans
le premier élément creux (12) et la charnière cylindrique creuse (34) soient alignés,
l'axe de fixation (36) étant successivement passé à travers le trou (24) de l'une
des cornes (22), puis à travers le perçage (48) et la charnière cylindrique creuse
(34) jusqu'à ce que l'axe de fixation (36) émerge dans le trou (24) de l'autre corne
(22).
8. Système selon la revendication 7, caractérisé en ce que l'axe de fixation (36) présente, à l'une de ses extrémités, une augmentation de diamètre
(50) et à son autre extrémité un trou taraudé pour le vissage d'une vis (52).