[0001] L'invention concerne la saisie de caractères sur un clavier de type surface tactile,
disjoint de l'équipement recevant et traitant les caractères saisis.
[0002] L'invention concerne en particulier le cas, non limitatif, des équipements formés
par une
set-top box ou boitier décodeur de fournisseur d'accès Internet, en association avec un téléviseur
permettant d'afficher diverses informations.
[0003] Un exemple d'équipement de ce type est le boitier distribué par l'opérateur
Free, Paris, France sous la dénomination
Freebox Player ou Freebox HD. Ce boitier intègre décodeur, serveur domestique, etc. Il assure notamment le décodage
des différents signaux du flux video, qui pourront être visionnés sur le téléviseur
sur lequel il est branché. Il est par ailleurs couplé à un boitier réseau disposé
à proximité de la prise téléphonique d'abonné de l'utilisateur, qui assure les fonctions
d'interfaçage ADSL ou FTTH, de modem de téléphonie sur IP, de routeur sans fil Wi-Fi,
etc.
[0004] Ces différentes fonctions peuvent être également intégrées à un équipement unique
de type "téléviseur connecté" (ou encore "téléviseur Internet" ou "IP TV") qui dispose
de sa propre interface IP permettant de la connecter directement au réseau IP de l'abonné,
sans interposition de boitier décodeur séparé.
[0005] À la différence des systèmes informatiques, ces équipements n'incluent pas de clavier,
de sorte que leur commande et leur paramétrage nécessitent l'utilisation d'un appareil
déporté de type télécommande ou analogue, notamment pour saisir des caractères dès
qu'il est nécessaire d'introduire dans l'équipement des données alphanumériques telles
qu'identifiant, mot de passe, adresse de page web à afficher, mot tapé dans un champ
de recherche, etc.
[0006] Ces appareils déportés incorporant un clavier peuvent notamment être dotés d'une
surface tactile. Il peut s'agir d'un accessoire dédié (de type télécommande affectée
au décodeur ou au téléviseur connecté), ou bien d'un téléphone mobile ou assistant
numérique personnel pourvu d'une fonction de télécommande.
[0007] Dans les deux cas, les claviers sont généralement si compacts qu'il n'est pas pratique
de les utiliser avec les dix doigts de la main, mais seulement avec les pouces. Enfin,
les surfaces tactiles concernées sont souvent strictement planes, n'offrant au toucher
aucun retour physique lors de l'activation des touches ni aucun repère de positionnement
des doigts.
[0008] Ces claviers se distinguent donc de ceux utilisés dans les systèmes informatiques,
où l'écart entre touches est normalisé et calqué pour des raisons ergonomiques sur
l'écart moyen entre les doigts d'une main. Ces claviers informatiques disposent également
de marques physiques sur les touches, avec des reliefs pour les deux touches correspondant
aux index de la main. Les utilisateurs, habitués à la disposition des claviers, connaissent
donc l'emplacement des touches et peuvent taper en gardant la tête haute, le regard
porté sur le texte tapé à l'écran.
[0009] À l'opposé, avec un clavier de type télécommande déportée, s'il est pratique de taper
un texte en utilisant les seuls pouces, il est en revanche beaucoup plus difficile
de retenir à l'aveugle la position des doigts sur le clavier.
[0010] Dans le cas d'un téléphone mobile ou autre assistant numérique personnel doté d'un
écran de visualisation, la petite taille de l'appareil fait que le champ de vision
englobe non seulement la zone de l'écran où le texte est affiché, mais également la
partie où se présente le clavier : grâce à cette proximité, il n'est pas nécessaire
de savoir retrouver intuitivement les touches du clavier sans les regarder, la vue
pouvant passer sans effort du clavier à la zone de saisie où est affiché le texte
tapé, et inversement, de sorte que l'utilisateur peut compenser les imprécisions de
sa frappe sans même y réfléchir.
[0011] En revanche, avec un appareil de type télécommande, dépourvu d'écran et donc de retour
visuel du texte tapé, l'affichage du texte saisi ne se situe pas dans le même champ
de vision que le clavier : le texte saisi est affiché sur un écran prévu pour être
vu de loin (l'écran du téléviseur, situé à quelques mètres), tandis que le clavier
se trouve dans les mains de l'utilisateur dans une direction différente et dans un
espace très restreint, de quelques centimètres. L'utilisateur doit alors adapter constamment
sa vue pour passer de l'écran au clavier en changeant la direction de son regard et
en modifiant son accommodation, ce qui constitue une difficulté majeure du point de
vue de l'ergonomie de ce genre de configuration.
[0012] Tel est le problème de l'invention, dont le but est de trouver un moyen de permettre
la saisie rapide et précise d'un texte par l'utilisateur, celui-ci gardant la vue
fixée sur l'écran du téléviseur plutôt que sur le clavier de la télécommande.
[0013] Le
WO01/78054 A1 décrit un système de télécommande avec un pavé tactile réagissant à la position des
doigts de l'utilisateur. Pour pouvoir naviguer sur Internet et taper du texte, le
système affiche sur l'écran un clavier virtuel dont la surface est une transposition
(
mapping) de la surface du pavé tactile. Lorsque l'utilisateur touche d'un doigt le pavé tactile
pour sélectionner une lettre ou un chiffre sur le clavier, cette lettre ou ce chiffre
est affiché de manière accentuée sur le clavier virtuel présenté sur l'écran. Lorsqu'il
a atteint la lettre ou le chiffre qu'il souhaite, l'utilisateur appuie sur un bouton
de la télécommande pour valider la sélection de cette lettre ou de ce chiffre.
[0014] Cette technique permet à l'utilisateur de garder les yeux sur l'écran, mais l'oblige
toutefois à tâtonner en parcourant le clavier jusqu'à trouver la lettre ou le chiffre
souhaités. Il ne dispose en effet comme "feedback", c'est-à-dire comme information
de retour visuel, que l'accentuation de l'affichage du caractère du clavier potentiellement
sélectionnable, cette sélection devant en tout état de cause être validée, caractère
par caractère, par appui sur un bouton spécifique de la télécommande. Ceci impose
en outre une coordination entre deux doigts, l'un sur le pavé tactile (pour trouver
la lettre ou le chiffre à sélectionner) et l'autre sur le bouton de sélection (pour
valider le choix).
[0015] Le
WO 01/33838 A1, quant à lui, décrit une télécommande avec un pavé tactile sur lequel sont présentés
tous les caractères d'un clavier, mais ceci implique des allers-retours permanents
du regard de l'utilisateur entre le clavier de la télécommande et l'écran du téléviseur,
dans une direction différente et avec une accommodation différente.
[0016] Le but de l'invention est de proposer un nouveau système procurant une ergonomie
améliorée par rapport à ces dispositifs connus.
[0017] Essentiellement, l'invention propose, pour que l'utilisateur puisse garder les yeux
sur l'écran tout en voyant la position des points de contact de ses doigts sur le
clavier, d'afficher un clavier virtuel sur l'écran du téléviseur avec en surimpression
les zones exactes d'appui des doigts, par exemple par la présentation sur l'écran
de taches colorées correspondant à la position des doigts sur le clavier de la télécommande,
ces taches étant mobiles en même temps et de la même façon que les déplacements des
doigts.
[0018] L'utilisateur peut ainsi saisir son texte "tête haute" en repérant la position relative
exacte de ses doigts par rapport aux touches du clavier, sans avoir à déplacer son
regard incessamment entre l'écran et le clavier et sans devoir accommoder sa vision
sur des distances différentes.
[0019] Une saisie à deux doigts est tout à fait possible, de la même manière que par exemple
la saisie à deux pouces de messages sur les claviers des téléphones mobiles.
[0020] Plus précisément, l'invention propose un ensemble du type général divulgué par le
WO01/78054 A1 précité, comprenant les éléments énoncés dans le préambule de la revendication 1.
[0021] La présente invention est remarquable en ce qu'elle comprend, pour atteindre les
buts indiqués plus haut, les éléments énoncés dans la partie caractérisante de la
revendication 1.
[0022] Les sous-revendications visent diverses formes de mise en oeuvre particulières, avantageuses.
[0023] On va maintenant décrire un exemple de mise en oeuvre du dispositif de l'invention,
en référence aux dessins annexés où les mêmes références numériques désignent d'une
figure à l'autre des éléments identiques ou fonctionnellement semblables.
La Figure 1 illustre de façon générale un ensemble selon l'invention, comprenant l'équipement
principal pourvu d'un écran et l'appareil déporté de télécommande et de saisie du
texte.
La Figure 2 est un organigramme schématique montrant l'enchainement des différentes
opérations mises en oeuvre par la technique de l'invention.
[0024] Sur la Figure 1, la référence 10 désigne l'équipement principal, comprenant par exemple
un téléviseur 12 relié à un boitier décodeur séparé 14. Un exemple de tel boitier
est l'équipement distribué par l'opérateur
Free, Paris, France sous la dénomination
Freebox HD ou
Freebox Player : un tel boitier intègre décodeur video, disque dur, magnétoscope numérique, et des
logiciels d'affichage graphique sur le téléviseur et de réception et de traitement
de commandes envoyées par un utilisateur via une télécommande distante.
[0025] Le téléviseur 12 comporte un écran 16 sur lequel peut être notamment affichée une
zone de saisie 18 reproduisant les caractères tapés par un utilisateur au moyen d'une
télécommande distante.
[0026] Cette télécommande distante est constituée d'un appareil déporté tel que celui illustré
en 20, comprenant une surface tactile 22 présentant une configuration de clavier 24
rassemblant les diverses touches 26 d'un clavier alphabétique ou alphanumérique conventionnel.
[0027] L'appareil déporté 20 peut être par exemple un boitier de télécommande dont le recto
comprend les boutons conventionnels propres à un tel objet (volume sonore, changement
de programme, marche/arrêt, sélections diverses, etc.) et le verso porte la surface
tactile 22.
[0028] Cette surface tactile 22 portant la configuration de clavier 24 est destinée à être
utilisée en "mode paysage" avec deux pouces 30, 30' déplacés sur la configuration
de clavier 24.
[0029] De façon caractéristique, l'appareil déporté 20 comprend des moyens pour déterminer
la position 28, 28' des pouces 30, 30' sur la surface tactile 22 pendant toute la
durée du déplacement de ces pouces sur cette surface ou au-dessus de celle-ci (la
détection peut être une détection de contact ou bien de proximité). Ces informations
de position des pouces, c'est-à-dire de position des zones 28, 28' sur la surface
tactile 22, sont transmises au décodeur 14 via une liaison sans fil 32.
[0030] Le décodeur 14 génère sur l'écran 16 du téléviseur 12 un affichage comprenant :
- d'une part, une représentation de clavier 34, qui est une image de la configuration
de clavier 24 de l'appareil déporté 20, avec les différentes touches 36 correspondant
aux touches 26 disposées de la même façon, et
- d'autre part, en superposition sur cette représentation de clavier 34, des zones mobiles
38, 38' homologues des zones 28, 28' correspondant à la position des pouces 30, 30'
sur la surface tactile 22 de l'appareil déporté 20.
[0031] Les zones 38, 38' peuvent être présentées en superposition du clavier fixe 34 de
diverses façons, par exemple par des contours ou par des zones colorées.
[0032] Ainsi, l'utilisateur qui regarde l'écran 16 verra s'afficher à la fois la représentation
34 du clavier sur lequel il tape et la position 38, 38' de ses pouces en déplacement
sur ce même clavier, et ceci sans avoir besoin de regarder le clavier de l'appareil
qu'il tient entre ses mains.
[0033] L'utilisateur est alors capable de déterminer l'endroit exact de la position de ses
pouces et du caractère frappé (obtenu par un appui plus marqué sur la surface tactile
à l'endroit du caractère choisi), sans quitter l'écran 16 du téléviseur des yeux.
Sa vue se déplacera simplement entre la zone de saisie de texte 18 et l'image 34 du
clavier toutes deux affichées sur l'écran 16, donc avec un très faible déplacement
de l'angle de vision et sans changement de la distance d'accommodation.
[0034] La Figure 2 illustre l'enchainement des différentes étapes de cette technique de
saisie selon l'invention.
[0035] Comme illustré par le bloc 40, le déplacement d'un doigt (ou des deux doigts, typiquement
les deux pouces 30, 30') sur la surface tactile 22 ou juste au-dessus de celle-ci
va générer en permanence une information de position du doigt sur cette surface, correspondant
aux zones mobiles 28, 28', cette position (ou ces deux positions) étant actualisée(s)
en permanence.
[0036] Après transmission au décodeur 14, celui-ci pilote le téléviseur 12 de manière à
afficher sur l'écran 16 en 38, 38' des zones de suivi correspondant à la position
des pouces, en superposition de l'image fixe du clavier 34 (bloc 42).
[0037] L'utilisateur peut alors sélectionner le caractère à taper par un appui plus marqué
sur la surface tactile, ce qui aura pour effet d'activer un générateur de caractères
d'un logiciel applicatif intégré au décodeur 14, le caractère étant sélectionné en
fonction de la position, connue, du doigt sur la surface tactile 22 (blocs 44, 46).
Le caractère généré est affiché dans la zone de saisie 18. Par "générateur de caractères",
on entendra un ensemble logiciel et/ou matériel interprétant la position des doigts
sur la surface tactile associée à une configuration de clavier pour en produire un
ou plusieurs caractères.
[0038] On notera que la technique proposée par l'invention est principalement mise en oeuvre
dans le décodeur 14 (ou dans le microcontrôleur du téléviseur, dans le cas d'un téléviseur
connecté). La seule fonction spécifique requise dans l'appareil déporté 20 est la
détection de la position du doigt sur la surface tactile et la transmission de cette
information au décodeur. De ce fait, l'appareil déporté 20 ne met en oeuvre aucun
traitement complexe, il ne contient pas non plus de générateur de caractères et ne
nécessite aucun afficheur.
[0039] Il est possible ainsi de réaliser un appareil à très bon compte, par exemple en prévoyant
au dos d'une télécommande conventionnelle une surface tactile lisse (pas de retour
tactile à la manière d'un clavier), dépourvue d'affichage.
[0040] Sur cette surface tactile, il est possible de prévoir sur chaque touche 26 un caractère
sérigraphié, mais ceci n'est pas nécessaire dans la mesure où l'on ne demande pas
à l'utilisateur de regarder ce clavier : la configuration de clavier 24 proprement
dite peut être constituée, comme illustré sur la Figure 1, d'un simple quadrillage
(clavier muet) ou même être dépourvue de tout élément graphique, dès lors qu'il n'est
pas nécessaire ni même utile que l'utilisateur regarde la surface tactile pour utiliser
l'appareil.
[0041] L'utilisation d'un clavier muet présente également la possibilité de disposer de
plusieurs claviers différents sélectionnables par un simple appui sur une touche :
divers claviers internationaux, clavier de symboles et/ou clavier numérique, sélection
d"'émoticônes" ou
smileys, etc., la génération de caractères multiples étant gérée au sein du décodeur 14, indépendamment
de l'appareil déporté 20, qui présentera à l'utilisateur le clavier virtuel sélectionné,
en temps réel sur l'écran 16 du téléviseur 12.
1. Un ensemble comprenant :
- un équipement principal (10), comportant :
· des moyens de traitement de données (50) opérant à partir de caractères saisis sur
un clavier par un utilisateur ;
· un écran de visualisation (16), apte à afficher les caractères saisis ;
· des moyens pour afficher sur l'écran une représentation d'un clavier image (34),
ce clavier image comportant pour chaque zone d'une pluralité de zones formant touches
(36) un marquage du caractère associé à cette zone ; et
· un générateur de caractères (46), pilotable sélectivement par des informations,
reçues d'un appareil déporté, de position d'un doigt de l'utilisateur sur une surface
tactile de cet appareil déporté, et
- ledit appareil déporté (20), comportant :
· ladite surface tactile (22) ;
· des moyens (40) de détection de contact ou de proximité d'au moins un doigt (30,
30') de l'utilisateur avec la surface tactile (22), aptes à produire lesdites informations
de position du doigt sur la surface tactile ; et
· des moyens émetteurs (32), pour la télétransmission à l'équipement principal desdites
informations de position du doigt,
caractérisé en ce que :
- l'équipement principal (10) comporte des moyens (42) pour afficher sur l'écran,
en superposition du clavier image (34), au moins une représentation (38, 38') de la
position d'une zone mobile de présence de doigt(s) (28, 28') correspondant à la position
courante du (des) doigt(s) de l'utilisateur sur la surface tactile de l'appareil déporté,
et
- ladite surface tactile (22) est activable sous l'effet d'un appui d'un doigt de
l'utilisateur, les moyens émetteurs opérant également la télétransmission à l'équipement
principal d'une information correspondante pour activer alors le générateur de caractères
de l'équipement principal afin qu'il génère un caractère fonction des coordonnées
du point d'appui du doigt sur la surface tactile au moment de l'activation.
2. L'ensemble de la revendication 1, dans lequel l'appareil déporté (20) est dépourvu
de générateur de caractères.
3. L'ensemble de la revendication 1, dans lequel l'appareil déporté (20) est dépourvu
de marquages de caractères sur les zones formant touches (26) de la configuration
de clavier.
4. L'ensemble de la revendication 1, dans lequel l'appareil déporté (20) comprend un
quadrillage de clavier délimitant sur la surface tactile la position des touches (26)
de la configuration de clavier.
5. L'ensemble de la revendication 4, dans lequel le quadrillage de clavier est un quadrillage
de clavier muet.
6. L'ensemble de la revendication 1, dans lequel l'appareil déporté (20) est dépourvu
de moyens afficheurs.
7. L'ensemble de la revendication 1, dans lequel l'appareil déporté (20) est une télécommande
de contrôle de l'équipement principal (10).