[0001] La présente invention se situe dans le domaine de la serrurerie de sécurité, dans
lequel on recherche à contrôler la reproduction des clés. Dans ce contexte, l'invention
concerne une clé de sécurité ainsi qu'un ensemble de serrurerie formé par une telle
clé et par un cylindre de serrure avec laquelle la clé est destinée à coopérer.
[0002] L'ensemble de serrurerie selon l'invention comporte une clé et un cylindre de serrure
comportant un rotor et un stator, ainsi qu'un jeu de goupilles et de contre-goupilles
permettant par leur positionnement respectif le verrouillage ou le déverrouillage
de la rotation du rotor dans le stator.
[0003] La clé selon l'invention comporte classiquement une tête de clé et un accueillage
adapté à être inséré dans une fente du cylindre de serrure. On utilise de préférence
des clés de systèmes à points, dans lequel l'accueillage porte dans son épaisseur
des empreintes pour coopérer, lorsque l'accueillage est inséré dans le cylindre de
serrure, avec les goupilles du cylindre de serrure. Les goupilles sont disposées dans
des alésages agencés radialement dans le cylindre, lesdites goupilles étant mobiles
en translation dans leurs alésages respectifs sous l'effet d'un ressort tendant à
la pousser vers le centre du cylindre de serrure et dans le sens inverse sous l'effet
de la présence de la clé lorsque celle-ci est en place dans son cylindre.
[0004] Lorsque la clé adéquate est insérée, c'est-à-dire la clé dont les empreintes présentent
les bonnes dimensions et sont correctement placées sur l'accueillage, chacune des
goupilles pénètre dans l'empreinte qui lui est respectivement associée. Les goupilles
sont positionnées dans une position d'ouverture dans laquelle elles permettent la
rotation du rotor dans le stator du cylindre et donc l'ouverture de la serrure.
[0005] La multiplication des empreintes, ainsi que leur positionnement sur les faces des
clés notamment rend plus difficile la duplication de ces clés, ce qui favorise la
sécurité de l'ensemble de verrouillage.
[0006] La présente invention propose des moyens pour réaliser différemment la signature
de clés de sécurité. Selon une caractéristique avantageuse de l'invention, l'accueillage
de la clé comporte axialement une fenêtre qui forme une ouverture traversant l'épaisseur
de l'accueillage d'une face à l'autre, et au moins un galet qui est monté sur un axe
disposé transversalement à la fenêtre. Le diamètre du galet est déterminé pour que
lorsque la clé est en butée dans la fente du cylindre de serrure, la surface du galet
coopère avec l'extrémité d'une goupille disposée radialement dans le cylindre de serrure.
On pourra prévoir de disposer dans la fenêtre un ou plusieurs galets disposés successivement
les uns après les autres dans l'axe de l'accueillage de la clé, et l'on pourra prévoir
que ces différents galets présentent des diamètres distincts. Ainsi, on propose une
clé qui devient impossible à reproduire par usinage en duplication, notamment pour
ce qui est de la partie de signature qui est déterminée par les galets. Les combinaisons
des différents positionnements de galets de diamètres différents apportent de nombreuses
possibilités d'obtention d'une signature unique de clé.
[0007] Selon une caractéristique de l'invention, le diamètre du galet peut être supérieur
à l'épaisseur de l'accueillage de la clé, de sorte que le galet, monté rotatif autour
d'un axe disposé fixe dans le plan médian de la clé, dépasse en saillie de part et
d'autre des faces de l'accueillage. Ainsi, on propose une clé de sécurité comportant
des éléments en saillie des faces de l'accueillage, différents des aménagements connus
d'empreintes creusées dans l'accueillage dans le cas de clés de systèmes à points,
sans que cela implique pour autant un usinage complexe.
[0008] L'utilisation d'un galet comme moyen de coopération avec les goupilles permet de
réaliser facilement une clé symétrique, c'est-à-dire une clé dont l'accueillage peut
être inséré dans la fente du cylindre de serrure dans n'importe quel sens. Lorsque
l'on réalise des empreintes en creusant la face de l'accueillage, il est nécessaire
de réaliser des empreintes identiques sur la face opposée, de façon symétrique par
rapport à un point de l'axe médian de la clé située à hauteur de cette fente. En utilisant
un galet, on peut sans difficulté se plier à cette contrainte de configuration symétrique
puisque le galet est positionné centré sur l'axe médian de sorte qu'il présente de
part et d'autre de la clé une proéminence identique.
[0009] Un autre avantage de l'utilisation d'un galet se trouve dans la facilité de coulissement
de la clé dans la fente du cylindre de serrure. Le galet est monté libre en rotation
autour de son axe, de sorte qu'il favorise le glissement sur les goupilles qui se
trouvent sur le chemin de la clé lors de son insertion dans la fente. On comprendra
que ce glissement plus facile s'opère aussi bien dans le sens de l'insertion de la
clé que dans le sens du retrait de celle-ci.
[0010] L'invention propose également un ensemble de serrurerie comportant une clé selon
l'invention et un cylindre de serrure comportant un rotor et un stator, ainsi qu'un
jeu de goupille et de contre-goupille permettant par leur positionnement respectif
le verrouillage ou le déverrouillage de la rotation du rotor dans le stator.
[0011] Selon une caractéristique avantageuse de l'invention, des goupilles sont spécialement
disposées coulissantes radialement dans le rotor pour correspondre chacune avec un
galet de la clé de sécurité lorsque cette clé est dans sa position de butée dans le
cylindre de serrure.
[0012] Dans un mode de réalisation préférée de l'invention, on pourra prévoir un jeu de
galets disposés axialement en série dans la fenêtre réalisée dans l'épaisseur de l'accueillage
de la clé, et on prévoit un jeu de goupilles correspondant dans le cylindre de serrure,
le nombre de ces goupilles étant équivalent au nombre de galets, et l'espacement entre
chaque goupille dans leur arrangement axial étant équivalent à l'espacement entre
chacun des galets.
[0013] On comprend que dans le jeu de goupilles, les goupilles seront plus ou moins enfoncées
à l'intérieur du rotor selon qu'elles doivent correspondre lorsque la clé est dans
sa position de butée avec un galet de plus ou moins grand diamètre.
[0014] La fente réalisée dans le cylindre de serrure pour le passage de la clé comporte
deux rainures disposées symétriquement de part et d'autre de la fente pour permettre
le passage des galets de plus grand diamètre que l'épaisseur de l'accueillage, et
qui s'étendent donc en saillie de cet accueillage. Les deux rainures disposées de
part et d'autres de la fente forment ainsi un chemin de guidage dans lequel roulent
les périphéries des galets.
[0015] L'invention sera maintenant plus complètement décrite dans le cadre de caractéristiques
préférées et de leurs avantages, en faisant référence aux figures 1 à 5 parmi lesquelles
:
- la figure 1 est une vue de face d'une clé selon un mode de réalisation de l'invention,
qui comporte quatre galets disposés axialement dans une fenêtre aménagée au centre
de l'accueillage de la clé;
- la figure 2 est une vue de dessous de la clé de la figure 1;
- la figure 3 est une représentation schématique de principe illustrant la coopération
d'une clé selon l'invention avec un cylindre de sécurité associé, ce cylindre étant
représenté partiellement ;
- la figure 4 est une vue en coupe de l'ensemble formé par la clé et le cylindre illustré
sur la figure 3, dans le plan défini par l'axe de la clé et par la perpendiculaire
aux galets de la clé ;
- et la figure 5 est une vue en coupe du cylindre de sécurité et de la clé associée
selon la ligne de coupe représentée sur la figure 3, de manière à apercevoir dans
une même figure la disposition angulaire avantageuse des goupilles logées dans le
cylindre et décalées axialement.
[0016] Tel qu'illustré sur la figure 1, la clé comporte une tête de clé 2, visible en partie,
et un accueillage 4 adapté à être inséré dans un cylindre de serrure. Un col intermédiaire
6 est formé entre la tête et l'accueillage et il présente à sa jonction avec l'accueillage
deux épaulements formant butée pour l'arrêt en position de la clé lorsqu'elle est
insérée dans le cylindre de serrure.
[0017] L'accueillage 4 présente une forme plate, ici de section rectangulaire, et elle comporte
une extrémité avant libre 8 disposée axialement à l'opposé du col, ici taillée en
pointe. L'accueillage comporte deux tranches 10 et 12 et deux faces principales 14
et 16.
[0018] Selon l'invention, l'accueillage comporte une fenêtre 18 qui forme une ouverture
traversant la clé d'une face à l'autre et s'étendant axialement le long de l'accueillage
de manière centrée, c'est-à-dire à équidistance des tranches. On comprend que dans
cet agencement, l'axe médian de la fenêtre est confondu avec l'axe médian de l'accueillage.
[0019] Des galets 20 sont disposés dans la fenêtre. Ils sont montés autour d'un axe 22 disposé
transversalement à la fenêtre. Ils sont dans l'exemple illustré au nombre de quatre,
disposés successivement le long de la fenêtre.
[0020] Chacun des axes de rotation est monté dans un trou borgne, qui s'étend transversalement
depuis l'une des tranches de l'accueillage à équidistance des deux faces. L'axe de
rotation est enfilé dans le trou borgne par cette tranche, jusqu'à se trouver en butée
au fond du trou borgne. Celui-ci présente une profondeur telle que le fond du trou
borgne est situé transversalement au-delà de la fenêtre, de telle sorte que l'axe
enfilé dans ce trou traverse la fenêtre.
[0021] Dans un mode de réalisation, chaque galet est monté libre en rotation autour de son
axe qui est disposé transversalement à l'axe médian de l'accueillage, de telle sorte
que chaque galet est adapté à tourner dans une direction parallèle à cet axe médian
de l'accueillage, qui correspond à la direction d'insertion de l'accueillage dans
le cylindre de serrure. Tel que cela sera décrit ci-après, cela facilite ainsi l'insertion
et le dégagement de la clé par rapport au cylindre de serrure. On comprend toutefois
que la clé selon l'invention peut comporter des galets bloqués en rotation sur leur
axe respectif. Le galet prend ici la forme d'un rouleau en cylindre droit, étant entendu
qu'il pourra en variante prendre d'autres formes dès lors qu'il remplit son rôle de
coopération avec la goupille associée du cylindre de serrure, et qu'il permet le passage
des goupilles lors de l'insertion de la clé. La forme cylindrique droite est la plus
adaptée pour coopérer avec l'extrémité des goupilles lorsque celles-ci sont orientées
radialement dans le rotor, en biais par rapport à la génératrice du pourtour cylindrique
du galet.
[0022] Les galets peuvent être de diamètres différents. Selon leurs diamètres, les galets
dépassent ou non de part et d'autre de l'accueillage. Ainsi, le galet dépasse de l'accueillage
lorsque son diamètre est supérieur à l'épaisseur de l'accueillage, alors qu'il est
entièrement contenu dans l'épaisseur de l'accueillage lorsque son diamètre est inférieur
à celui de l'accueillage. On comprend que puisque l'axe de rotation est enfilé dans
un trou borgne qui s'étend à équidistance des faces de l'accueillage, le galet dépasse
de la même distance par rapport à chacune des faces de l'accueillage.
[0023] Dans l'exemple illustré, et tel que cela est visible sur la figure 2, l'entraxe entre
deux galets voisins reste le même tout le long de la fenêtre. On comprend que sans
sortir du contexte de l'invention, les valeurs de ces entraxes peuvent être distinctes.
On a ainsi référencé sur la figure 2 les entraxes respectivement d1, d2 et d3 et on
comprend qu'ils peuvent prendre une valeur arbitraire choisie par le serrurier, dès
lors que ces valeurs permettent d'assurer que deux galets puissent être disposés côte
à côte sans se toucher, quels que soient leurs diamètres.
[0024] Le nombre de galets, ici égale à quatre, peut varier et ce nombre variable, combiné
aux différentes tailles disponibles de chacun d'entre eux, génère une multiplicité
de combinaisons possibles, ce qui offre un grand choix de signature de ce type de
clé.
[0025] L'accueillage peut également comporter des empreintes réalisées dans l'épaisseur
de l'accueillage, de manière à former des dépressions de différentes dimensions et
profondeur, tel que cela peut être connu dans les réalisations antérieures. Selon
l'invention, on prévoit avantageusement que ces empreintes (dont certaines ont été
illustrées à titre d'exemple sur les figures 1, 3 ou 5) comportent des premières empreintes
24 creusées plus ou moins profondément par rapport au plan des faces de l'accueillage,
et des deuxièmes empreintes 25 réalisées par érosion des arêtes formées entre une
face et une tranche de la clé. Dans le cas particulier décrit, et ce même si la figure
3 n'illustre que les empreintes réalisées d'un côté de la clé par rapport au galets,
les empreintes sont distribuées de façon symétrique par rapport à l'axe médian de
la clé passant par le centre des galets de manière à offrir une réversibilité de la
clé, c'est-à-dire de permettre l'insertion de l'accueillage de la clé indifféremment
dans un sens ou dans l'autre. On comprend que ces empreintes sont positionnées de
manière à prendre en considération la présence de la fenêtre sur les faces et la présence
des trous borgnes sur les tranches.
[0026] Les deuxièmes empreintes 25 disposées sur les arêtes sont décalées axialement par
rapport aux trous borgnes associés aux galets de manière à ne pas interférer avec
les axes logés dans ces trous.
[0027] On va maintenant décrire un procédé de fabrication d'une clé telle qu'elle vient
d'être décrite précédemment. Ce procédé comporte trois étapes successives distinctives,
à savoir une première étape d'usinage dans laquelle on cherche à obtenir les éléments
de base de la clé, une seconde étape de montage dans laquelle on crée la signature
de la clé suivant l'invention, spécifique en ce qu'elle correspond à un cylindre de
serrure, en assemblant dans une configuration donnée les différents composants de
la clé spécifique, et une dernière étape d'usinage dans laquelle on réalise des opérations
complémentaires de formation d'empreintes sur l'accueillage.
[0028] La première étape consiste en l'usinage sur la clé de la fenêtre et des trous borgnes.
Il en résulte un modèle standard de clé, différent des clés classiques par la présence
notamment de la fenêtre, mais qui pourra être utilisé pour différents modèles de clés
selon l'invention.
[0029] Lors de cette première étape, on fabrique également les axes, adaptés à être enfilés
dans les trous borgnes lors du montage, et chacun des axes est usiné de manière standard,
pour présenter un diamètre et une longueur donnée. Enfin, on fabrique des galets,
qui présentent eux des diamètres différents pour s'adapter aux besoins spécifiques
pour chacune des clés.
[0030] La variure de la clé est obtenue dans la deuxième étape par le montage d'au moins
un galet de diamètre spécifique dans la fenêtre. Le nombre de galets, leurs diamètres
respectifs, leur écartement et leur agencement d'une extrémité à l'autre de la fenêtre
offre une multitude de signatures possibles qui confère à la clé son authenticité
et sa traçabilité.
[0031] Pour chacun des galets à monter, on maintient en place le galet dans la fenêtre au
niveau de l'un des trous borgnes tout en enfilant un axe de rotation dans ce trou
borgne pour que cet axe passe dans l'alésage du galet. Lorsque l'axe est en butée
contre le fond du trou borgne, on bloque la position de l'axe en écrasant le bord
du trou borgne récepteur de l'axe pour réduire le diamètre d'ouverture du trou et
immobiliser l'axe. Cette fixation par écrasement des bords a l'avantage dans le cas
considéré d'interdire tout démontage ultérieur de la clé.
[0032] La signature, qui est propre à cette clé et qui la rend unique, et qui participe
donc à la sécurité de l'ensemble de serrurerie dont elle fait partie, est en outre
obtenue par l'usinage d'empreintes dans la troisième étape. Selon l'invention, on
réalise l'usinage de ces empreintes après avoir réalisé la fenêtre et les trous pour
former les empreintes autour. Le schéma de positionnement de ces empreintes est propre
à la clé, et il correspond à une disposition spécifique des éléments coopérants que
comporte le cylindre de serrure à laquelle la clé correspond.
[0033] Une pluralité de premières empreintes est réalisée sur les faces autour de la fenêtre
et une pluralité de deuxièmes empreintes est réalisée sur les arêtes. On décale axialement
les premières et les deuxièmes empreintes pour permettre la disposition des goupilles
correspondantes dans le cylindre. L'ensemble de ces empreintes et l'interchangeabilité
des galets permet d'obtenir un grand nombre de signatures possibles.
[0034] Tel qu'illustré sur les figures 3 à 5, une clé selon l'invention est prévue pour
coopérer avec un cylindre de serrure 26 spécifique notamment en ce qu'il comporte
une série de goupilles adaptées à coopérer avec la série de galets.
[0035] Le cylindre comporte un rotor 28 adapté à tourner à l'intérieur d'un stator 30. Le
rotor présente une fente 45 dans laquelle la clé est adaptée à être insérée. Cette
fente présente deux rainures 46, disposées symétriquement de part et d'autre de la
fente, sensiblement au centre de celle-ci. La fente est par ailleurs décalée par rapport
à l'axe du cylindre sur un diamètre du cylindre, comme cela est visible sur la figure
3.
[0036] Des premiers alésages 32 sont réalisés dans le cylindre, en s'étendant radialement
depuis l'extérieur du stator vers la fente du rotor, en comportant deux parties respectivement
usinées dans le rotor et dans le stator. Un ensemble formé par une goupille 34 et
par une contre-goupille 36, indépendantes l'une de l'autre, est installé dans chacun
des alésages radiaux, poussé vers l'intérieur du cylindre par un ressort 38, en appui
sur la contre-goupille. Le premier alésage comporte en son fond un épaulement qui
laisse passage à une tête de goupille pour que celle-ci puisse entrer en contact avec
la clé et qui forme butée pour le corps de la goupille, contre la poussée du ressort.
Cette tête de goupille, à l'opposé de la contre-goupille, présente un bout arrondi,
sensiblement en forme de calotte sphérique. Cette forme est particulièrement bien
adaptée pour les goupilles qui viennent se placer face au pourtour des galets montés
dans l'axe de la clé.
[0037] Dans la position de repos du cylindre, c'est-à-dire dans la position qu'il prend
naturellement lorsque la clé n'est pas insérée dans le cylindre de serrure, l'alésage
proximal formé dans le rotor est positionné angulairement dans le prolongement de
l'alésage distal formé dans le stator, de sorte que la goupille et sa contre-goupille
associée peuvent glisser le long de l'alésage formé par ces deux parties réunies.
En outre, la goupille est poussée dans le rotor sous l'action du ressort en appui
sur la contre-goupille, de telle sorte que, dans la position de repos, sans clé introduite
dans le cylindre, la contre-goupille s'étend en partie dans le rotor et en partie
dans le stator, bloquant ainsi la rotation du rotor par rapport au stator.
[0038] Tel qu'illustré, la goupille et la contre-goupille sont deux éléments dissociables,
qui présentent l'un une face de contact convexe 40 complémentaire de la face de contact
concave 42 de l'autre. Ces faces ont un rayon de courbure sensiblement égal au rayon
du rotor. Le rotor est ainsi adapté à tourner à l'intérieur du stator lorsque les
faces de contact de la goupille et de la contre-goupille sont positionnées au niveau
de la jonction entre le rotor et le stator.
[0039] On comprend que le mouvement du rotor dans le stator ne pourra être réalisé que lorsque
l'on aura placé l'ensemble des goupilles à la bonne hauteur dans leur alésage radial,
de manière à ce que seules les goupilles soient dans le rotor et que seules les contre-goupilles
soient dans le stator.
[0040] Pour ce faire, il convient d'utiliser la bonne clé, c'est-à-dire celle qui présente
les empreintes et les galets de bonnes dimensions et correctement placées sur l'accueillage,
et de l'engager de façon correcte jusqu'à butée du col 6 contre le cylindre.
[0041] Lors de l'insertion, l'accueillage agit sur la goupille principalement en repoussant
les têtes de goupilles vers le stator, et donc en comprimant le ressort par l'intermédiaire
de la contre-goupille. Lorsque la clé est en place, les différentes goupilles sont
poussées par les contre-goupilles au fond des empreintes correspondantes, et si l'empreinte
présente la bonne place et les bonnes dimensions, l'ensemble formé par la goupille
et la contre-goupille s'ajuste en position radiale de manière à ce que leurs faces
en regard se situent au niveau de la jonction entre le rotor et le stator, qui peuvent
librement tourner.
[0042] On réalisera des empreintes de différentes profondeurs et des galets de différents
diamètres pour obtenir une clé unique qui corresponde aux dimensions des goupilles
disposées de façon unique dans le cylindre de serrure.
[0043] On observe que des premières goupilles 34, logées dans des premiers alésages 32,
sont disposées pour être actionnées par les premières empreintes 24 réalisées sur
une des faces et que d'autres goupilles, des deuxièmes goupilles logées dans des deuxièmes
alésages 35 et non représentées sur la figure 5 pour clarifier la lecture de cette
figure, sont disposées pour être actionnées par les deuxièmes empreintes 25 réalisées
sur une arête.
[0044] A titre d'exemple sur la figure 3, et ce uniquement pour les goupilles associées
aux empreintes réalisées sur une face de l'accueillage afin de faciliter la lecture
de la figure, on a représenté en pointillés la forme des empreintes qui permettraient
l'ouverture de la serrure et en trait plein la forme réelle de la clé. Tel qu'illustré,
selon qu'une empreinte est trop profonde ou qu'elle est absente à l'endroit prévu,
l'ensemble formé par une goupille et une contre-goupille est plus ou moins enfoncé
dans l'alésage et la goupille ou la contre-goupille bloque alors la rotation du rotor.
[0045] L'invention s'étend également à un mode de réalisation non représenté, dans lequel
au moins certains des galets présente une gorge annulaire creusée autour de la périphérie
du galet. Cette gorge peut être avantageusement à profil creusé dissymétrique comme
les autres empreintes de la clé pour coopérer au mieux avec des goupilles pénétrant
en biais dedans. On note qu'une telle gorge est parfaitement compatible avec le rôle
de guidage roulant d'un tel galet pour faciliter l'insertion de la clé jusqu'à sa
position coopérant avec le cylindre. Il suffit pour cela que la gorge soit creusée
dans une partie centrale du galet en laissant de part et d'autre le profil cylindrique
d'origine.
[0046] Selon l'invention, le cylindre de serrure comporte une série de goupilles spécifique,
dans laquelle chacune des goupilles est adaptée à coopérer avec l'un des galets portés
par la clé décrite précédemment. Les deuxièmes alésages 33 correspondant à cette série
spécifique s'étendent selon un axe incliné par rapport à la normale à l'axe de rotation
des galets de manière à pointer sur l'axe de rotation du rotor (tel que cela est visible
sur la figure 5). De la sorte, les goupilles et contre-goupilles adaptées à coulisser
dans ces alésages peuvent être disposées de part et d'autre du plan de jonction courbe
entre le rotor et le stator. Pour la détermination de la bonne inclinaison des deuxièmes
alésages 33, on tient en outre compte du fait que la goupille puisse être en contact
avec le galet quel que soit le diamètre de celui-ci.
[0047] L'agencement de l'ensemble de serrurerie selon l'invention permet ainsi de disposer
dans un espace réduit de cinq jeux distincts de goupilles alignées axialement, chacune
de ces goupilles pointant sur l'axe de rotation du rotor pour faciliter la coopération
des goupilles et du cylindre pour le verrouillage et le déverrouillage du rotor et
du stator. Le jeu de goupilles associées aux galets est agencé dans la moitié inférieure
du cylindre, de manière à ce qu'on puisse concentrer avantageusement quatre jeux de
goupilles dans la moitié supérieure du cylindre et augmenter le nombre de combinaisons
possibles pour le déverrouillage du rotor et du stator dans le cylindre. A cet effet,
les deux jeux de goupilles associées aux premières empreintes réalisées sur les faces
de l'accueillage sont décalés axialement par rapport aux deux jeux de goupilles associées
aux deuxièmes empreintes réalisées sur les arêtes de l'accueillage.
[0048] Tel que cela est visible sur les figures 4 et 5, on prévoit un nombre de galets montés
sur la clé au moins équivalent au nombre de goupilles disposées en série dans le cylindre
spécifiquement pour être actionnées par ces galets. Les tailles des galets sont choisies
en correspondance avec la forme et la dimension des goupilles pour que celles-ci soient
correctement escamotées lorsque la clé est introduite en butée dans la fente du cylindre,
afin de permettre la rotation du rotor.
[0049] On comprend que le diamètre des galets est choisi en correspondance avec la dimension
des goupilles. En position de repos du cylindre de serrure, certaines goupilles peuvent
être agencées de manière à dépasser plus loin dans la fente que d'autres goupilles,
et on fait correspondre à ces goupilles des galets au diamètre plus petit que les
autres. Avantageusement, le fait que chacun des galets soit monté libre en rotation
autour de son axe permet l'insertion facile de la clé sans buter sur les têtes de
goupille dépassant dans la fente. Un galet de grand diamètre repousse radialement
ces têtes de goupilles sans difficulté jusqu'à être au contact de celle qui lui correspond
lorsque la clé est en butée dans le cylindre de serrure, et les têtes de goupille
repoussées radialement au passage de la clé se replacent dans leur position d'origine
sous l'effet du ressort lorsque le galet de grand diamètre est passé.
[0050] Lors de l'insertion de la clé dans la fente du cylindre de serrure, les galets de
grand diamètre qui dépassent de part et d'autre de l'accueillage coulissent dans les
rainures disposées symétriquement de part et d'autre de la fente. Ces rainures sont
dimensionnées pour permettre le passage du galet de plus grand diamètre, et elles
servent de moyen de centrage et de guidage à l'insertion de la clé.
[0051] La description qui précède explique clairement comment l'invention permet d'atteindre
les objectifs qu'elle s'est fixés et notamment des objectifs de sécurité en proposant
une clé dont la duplication est impossible sans la possession d'une ébauche de clé
avec les galets. On s'inscrit ici dans un contexte de clé de sécurité où l'on vise
à donner une signature à la clé. Selon l'invention, cette signature est obtenue par
un élément rapporté qui peut former selon les cas reliefs ou creux, là où les clés
antérieures tendent uniquement à varier les profondeurs des creux. La disposition
en saillie de l'accueillage de certains de ces éléments rapportés permet en outre
un guidage de la clé lors de son insertion dans le cylindre de serrure. L'élément
rapporté présente une forme cylindrique ou sphérique, monté en rotation, et cela présente
l'avantage de minimiser les frottements contre les goupilles qui sont en saillie dans
la fente sur le passage de la clé lors de son insertion dans le cylindre de serrure.
Chaque galet est agencé pour pouvoir tourner dans une direction parallèle à la direction
d'insertion de l'accueillage dans le cylindre de serrure ce qui facilite les mouvements
de la clé dans le cylindre de serrure, aussi bien à l'insertion qu'au dégagement puisque
la clé est libre en rotation. Cette forme cylindrique ou sphérique facilite de plus
la conception d'une clé réversible.
[0052] En outre, le fait que la signature de la clé soit obtenue notamment grâce à la combinaison
d'éléments rapportés permet une standardisation de production des éléments de base
de la clé tout en permettant un contrôle de la reproduction des clés, par le côté
inaltérable de l'assemblage en usine des galets dans la clé, et par la multitude de
combinaisons possibles de ces éléments.
1. Clé de serrurerie dont l'accueillage (4) comporte d'une part axialement une fenêtre
(18) qui forme une ouverture traversant l'épaisseur de l'accueillage d'une face à
l'autre et dans laquelle au moins un galet (20) est monté sur un axe fixe (22) disposé
transversalement à la fenêtre dans l'épaisseur de la clé, et d'autre part une pluralités
d'empreintes (24, 25) réalisées dans l'épaisseur de la clé.
2. Clé selon la revendication 1, caractérisée en ce que les empreintes comportent au moins une première empreinte (24) réalisée sur une face
de l'accueillage et au moins une deuxième empreinte (25) réalisée sur une arête de
l'accueillage entre ladite face et la tranche de clé.
3. Clé selon la revendication 1 ou 2, caractérisée en ce que plusieurs galets (20) sont disposés successivement les uns après les autres dans
la fenêtre (18), dans l'axe de l'accueillage (4) de la clé.
4. Clé selon la revendication 3, caractérisée en ce que lesdits galets (20) présentent des diamètres distincts.
5. Clé selon la revendication 4, caractérisée en ce que le diamètre du galet (20) est supérieur à l'épaisseur de l'accueillage (4), de sorte
que le galet, monté par rotation autour d'un axe (22) disposé dans le plan médian
de la clé, dépasse en saillie de part et d'autre des faces (14, 16) de l'accueillage.
6. Ensemble de serrurerie comportant une clé selon l'une des revendications 1 à 5 et
un cylindre de serrure (26) comportant un rotor (28) et un stator (30), ainsi qu'un
jeu de goupille (34) et de contre-goupille (36) permettant par leur positionnement
respectif le verrouillage ou le déverrouillage de la rotation du rotor dans le stator,
caractérisé en ce qu'une goupille est spécialement disposée coulissante radialement dans le rotor pour
correspondre avec un galet (20) lorsque la clé est insérée dans le cylindre de serrure.
7. Ensemble de serrurerie selon la revendication 6, caractérisée en ce que le diamètre du galet (20) est déterminé pour que lorsque la clé est en position dans
le cylindre de serrure (26), la surface du galet coopère avec l'extrémité d'une goupille
(34).
8. Ensemble de serrurerie selon la revendication 7, caractérisé en ce que des galets (20) sont disposés axialement en série dans la fenêtre (18) réalisée dans
l'épaisseur de l'accueillage (4), et en ce que des goupilles (34) sont disposées de façon correspondante dans le cylindre de serrure
(26), de telle sorte que le nombre de ces goupilles est équivalent au nombre de galets,
et que l'espacement entre chaque goupille dans leur arrangement axial est équivalent
à l'espacement entre chacun des galets.
9. Ensemble de serrurerie selon la revendication 7 ou 8, caractérisé en ce que le cylindre de serrure (26) comporte une fente (45) pour le passage de la clé, ladite
fente comportant deux rainures (46) disposées symétriquement de part et d'autre de
la fente pour permettre le passage des galets (20) de plus grand diamètre que l'épaisseur
de l'accueillage (4).
10. Ensemble de serrurerie selon l'une des revendications 6 à 9, caractérisé en ce qu'au moins un galet (20) présente une gorge annulaire creusée autour de sa périphérie
pour coopérer avec l'extrémité d'une goupille.
11. Ensemble de serrurerie selon l'une des revendications 6 à 10, caractérisé en ce que le cylindre de serrure (26) comporte cinq jeux de goupilles alignées axialement parmi
lesquels, lorsque la clé est insérée dans le cylindre de serrure, un jeu de goupilles
disposé dans une première moitié du cylindre est apte à correspondre avec la pluralité
de galets (20), tandis que les quatre autres jeux de goupilles sont disposés dans
la deuxième moitié du cylindre de manière à ce que deux premiers jeux correspondent
avec des premières empreintes réalisées sur les faces de l'accueillage de la clé,
et que deux autres jeux, décalés axialement par rapport aux deux premiers jeux, correspondent
avec des deuxièmes empreintes réalisées sur les arêtes de l'accueillage.