[0001] La présente invention concerne un dispositif de perturbation d'une propagation d'ondes
électromagnétiques. Elle concerne également un procédé de fabrication de ce dispositif.
[0002] L'invention s'applique plus particulièrement à un dispositif de perturbation d'une
propagation d'ondes électromagnétiques à structure de métamatériau comportant :
- une pluralité d'éléments conducteurs séparés les uns des autres et disposés sur un
substrat,
- une pluralité de réseaux d'interconnexion interconnectant électriquement au moins
une partie de ces éléments conducteurs, ces réseaux d'interconnexion n'étant pas nécessairement
connectés électriquement entre eux.
[0003] L'utilisation d'antennes dans des systèmes de communication, de surveillance ou de
navigation satellitaire est incontournable. Cependant, dans ce type de systèmes, la
place disponible pour ces dispositifs est réduite et impose un besoin de miniaturisation
des antennes.
[0004] Grâce à leur taille réduite, les antennes planaires font de bonnes candidates pour
ce type de systèmes. De façon générale, une antenne planaire comporte une surface
conductrice rayonnante, par exemple carrée, séparée d'un plan réflecteur conducteur
ou plan de masse par un substrat.
[0005] Une antenne planaire peut être utilisée seule ou comme élément d'un réseau d'antennes.
Afin de réduire la taille d'un réseau d'antennes, il est nécessaire de réduire la
distance entre leurs surfaces rayonnantes. Cependant, ceci augmente le niveau de couplage
entre ces surfaces rayonnantes. Or, ce couplage dégrade fortement les performances
des antennes engendrant une baisse du rendement, des problèmes de dégradation de la
polarisation des antennes ou des asymétries dans leur diagramme de rayonnement.
[0006] Parmi les différents types d'ondes qui peuvent se propager à partir d'une antenne
planaire provoquant des couplages entre les surfaces rayonnantes du réseau d'antennes,
on peut distinguer : des ondes spatiales diffractées par les bords des surfaces rayonnantes,
des ondes de surface entre le substrat et l'air et des ondes de surface guidées par
le substrat. En outre, un substrat diélectrique placé entre la surface rayonnante
d'une antenne planaire et le plan de masse favorise le couplage par des ondes de surface
qui peuvent être particulièrement gênantes.
[0007] Grâce à leurs propriétés électromagnétiques particulières, les métamatériaux ont
trouvé un grand nombre d'applications dans le domaine des antennes. Notamment, parmi
les différentes structures de métamatériaux existantes, les structures dites EBG (de
l'anglais, « Electromagnetic Band Gap ») aussi connues de l'homme du métier sous le
nom de structures BIE (du français, « Bande Interdite Electromagnétique »), permettent
de réduire le niveau de couplage entre les antennes d'un réseau. En effet, ce type
de structures EBG possède la propriété d'empêcher la propagation d'ondes dans une
bande de fréquences dite bande interdite électromagnétique. Ainsi, lorsque de telles
structures EBG sont insérées entre les surfaces rayonnantes d'un réseau d'antennes,
elles empêchent notamment la propagation des ondes de surface d'une antenne à l'autre
permettant de réduire le niveau de couplage entre ces antennes.
[0009] Selon cet article, une structure EBG dite de type « champignon » comporte, de façon
générale, un ensemble périodique d'éléments conducteurs de type EBG séparés les uns
des autres, imprimés sur un substrat diélectrique et connectés à un plan de masse
par l'intermédiaire d'un ensemble de vias métalliques formés dans le substrat diélectrique.
Le comportement électrique de ce type de structure EBG soumise à une onde électromagnétique
peut être modélisé selon un circuit résonant LC. En effet, lorsqu'une onde électromagnétique
interagit avec la surface des éléments conducteurs, elle engendre une accumulation
de charges au bord de la surface de ces éléments conducteurs et une boucle de courant
s'établit entre deux de ces éléments conducteurs par l'intermédiaire des vias métalliques.
Ainsi, une inductance (L) résulte du courant circulant à travers les vias métalliques
et une capacité (C) résulte de l'accumulation de charges entre les éléments conducteurs.
Il est bien connu de l'homme du métier que la fréquence de résonance
fr d'un circuit LC est proportionnelle à l'expression :

et que la largeur BW de la bande passante associée à cette fréquence de résonance
fr est proportionnelle à l'expression :

Ainsi, selon ce modèle de circuit résonant LC, ce type de structure EBG se comporte
comme un filtre coupe-bande des ondes incidentes à cette fréquence de résonance.
[0010] Les auteurs proposent une méthode expérimentale pour caractériser la bande interdite
d'une structure EBG de type « champignon » avec plus de précision que le modèle LC,
démontrant par la suite que la suppression des ondes de surface n'a lieu que lorsque
la fréquence de propagation de ces ondes de surface se trouve dans la bande interdite
de fréquences de la structure EBG.
[0011] Enfin, après avoir effectué une comparaison des performances des structures EBG avec
d'autres techniques bien connues de l'homme du métier permettant elles aussi la suppression
d'ondes de surface, les auteurs montrent que, parmi ces techniques, les structures
de type EBG présentent les meilleurs résultats de réduction du couplage entre antennes.
[0012] Néanmoins, la bande interdite d'une structure EBG de type « champignon » dépend d'un
certain nombre de paramètres inhérents à la structure, par exemple la taille et le
nombre d'éléments conducteurs, le type de substrat, les dimensions du substrat, etc.
Ces paramètres étant fixés lors de la conception de la structure EBG, la modification
du comportement de ce type de structures n'est pas facilement envisageable après sa
fabrication.
[0013] Dans le brevet publié sous le numéro
FR 2 867 617 B1, un exemple de réalisation d'un métamatériau permettant de modifier ses propriétés
de filtrage est proposé. Ce métamatériau est réalisé à partir d'éléments conducteurs
transversaux formés d'îlots métalliques dans une matrice diélectrique, par exemple
une mousse de polymère. L'idée est de réaliser un réseau 3D d'éléments conducteurs
permettant de perturber de façon prédéterminée la propagation d'ondes électromagnétiques.
Ainsi, par superposition de plusieurs couches d'éléments conducteurs dont au moins
une couche comporte des éléments conducteurs transversaux, les propriétés de filtrage
d'une telle structure volumique d'éléments conducteurs peuvent être prédéterminées.
Ces éléments conducteurs transversaux peuvent être des dipôles transversaux. Ils peuvent
aussi former des boucles transversales, ouvertes ou fermées, à l'aide d'une ou de
deux pistes conductrices reliant une ou les deux extrémités des deux éléments conducteurs
transversaux entre elles.
[0014] Afin de pouvoir relier les couches entre elles, des connexions utilisant des composants
passifs ou des composants actifs, par exemple des diodes PIN, permettant d'interconnecter
deux éléments conducteurs adjacents entre eux, peuvent être utilisées.
[0015] Cependant, cette structure permet seulement d'interconnecter deux éléments conducteurs
adjacents. Etant donné que la distance entre deux éléments conducteurs adjacents est
constante, le déphasage généré entre eux lors de leur connexion est identique pour
toutes les paires d'éléments ainsi connectés.
[0016] Lorsque des interconnexions à base de diodes PIN sont utilisées, celles-ci sont simplement
employées en tant que commutateurs. Dans ce cas, une logique de contrôle permet de
modifier la polarisation de ces composants actifs et en conséquence de couper ou d'établir
les connexions entre les éléments conducteurs.
[0017] En outre, ce type de structure de métamatériau 3D n'est pas optimal en taille lorsqu'il
s'agit de l'utiliser dans un réseau d'antennes planaires ou dans un système quelconque
dans lequel un encombrement réduit des dispositifs est souhaité.
[0018] Il peut ainsi être souhaité de prévoir un dispositif de perturbation d'une propagation
d'ondes électromagnétiques qui permette de s'affranchir d'au moins une partie des
problèmes et contraintes précités.
[0019] L'invention a donc pour objet un dispositif de perturbation d'une propagation d'ondes
électromagnétiques à structure de métamatériau comportant :
- une pluralité d'éléments conducteurs séparés les uns des autres et disposés sur un
substrat,
- une pluralité de réseaux d'interconnexion interconnectant électriquement au moins
une partie de ces éléments conducteurs, ces réseaux d'interconnexion n'étant pas connectés
électriquement entre eux,
dans lequel au moins deux de ces réseaux d'interconnexion sont dimensionnés différemment
l'un de l'autre pour engendrer des déphasages, entre les éléments conducteurs qu'ils
interconnectent, différents de l'un de ces réseaux d'interconnexion à l'autre.
[0020] Grâce à l'invention, une nouvelle manière de modifier le comportement d'un métamatériau
est proposée. Plus précisément, un réglage supplémentaire est proposé, ce réglage
étant extrinsèque à la structure du métamatériau. En effet, en interconnectant les
éléments conducteurs du métamatériau entre eux à l'aide de plusieurs réseaux isolés
électriquement, des déphasages s'établissent entre les éléments conducteurs reliés
électriquement et il a été remarqué de façon surprenante qu'une combinaison optimale
d'au moins deux déphasages différents entre éléments d'un réseau à l'autre permet
de diminuer davantage le couplage entre des antennes planaires placées autour d'un
métamatériau de ce type. Il en résulte une meilleure efficacité de ces métamatériaux,
en particulier lorsqu'ils sont utilisés en tant que structure EBG mais pas seulement.
[0021] Contrairement à l'état de la technique précédemment cité, où les distances entre
les éléments conducteurs interconnectés sont identiques, l'invention impose par dimensionnement
des réseaux d'interconnexion qu'au moins deux de ces distances soient différentes
afin de permettre cette combinaison optimale de déphasages différents.
[0022] Ce type de réglage par déphasage de réseaux d'interconnexion en les dimensionnant
différemment permet de régler la fréquence de résonance du métamatériau sans augmenter
son encombrement. En outre, il est non seulement adapté à tout type de structure de
métamatériau, par exemple homogène, non homogène, planaire, volumique ou autre, mais
il est aussi facile à réaliser sous forme industrielle quelle que soit la technologie
du métamatériau, par exemple les circuits imprimés, les guides d'ondes, les lignes
coaxiales, etc.
[0023] De façon optionnelle, au moins une partie desdits réseaux d'interconnexion est munie
de dispositifs de déphasage réglables pour la connexion des éléments conducteurs entre
eux.
[0024] Ainsi, avec l'utilisation d'éléments actifs que sont des dispositifs de déphasage
réglables, par exemple des diodes, lors de l'interconnexion des éléments conducteurs
entre eux, il devient possible d'ajuster les déphasages en fonction de l'application
à optimiser en réglant simplement ces éléments actifs tout en conservant la structure
du métamatériau et sans toucher au dimensionnement établi des réseaux d'interconnexion.
[0025] De façon optionnelle également, les éléments conducteurs sont répartis sur le substrat
de façon matricielle selon m lignes et n colonnes, n étant un nombre pair, chaque
réseau d'interconnexion interconnectant deux éléments conducteurs d'une même i-ème
ligne placés sur les

et

colonnes, où, pour chaque réseau d'interconnexion,
i prend l'une des valeurs de l'intervalle [1, m] et j l'une des valeurs de l'intervalle

[0026] De façon avantageuse, le substrat comporte une face supérieure et une face inférieure,
la pluralité d'éléments conducteurs étant placée sur la face supérieure du substrat,
la structure de métamatériau comportant en outre :
- un plan de masse placé sur la face inférieure du substrat avec des trous aménagés
dans ce plan de masse,
- un ensemble de vias métalliques formés dans le substrat et le traversant sur toute
son épaisseur, chacun de ces vias métalliques comportant une extrémité supérieure
en contact avec l'un des éléments conducteurs et une extrémité inférieure disposée
en regard de l'un des trous du plan de masse, sans contact électrique avec le plan
de masse.
[0027] De façon optionnelle également, les extrémités inférieures des vias métalliques en
contact avec les éléments conducteurs interconnectés forment des ports d'accès en
points d'alimentation auxquels sont raccordés les réseaux d'interconnexion.
[0028] De façon optionnelle également, la structure de métamatériau comporte deux couches
d'éléments conducteurs superposées et disposées sur une face supérieure du substrat,
chacune de ces couches comportant une pluralité d'éléments conducteurs séparés les
uns des autres et répartis de façon matricielle selon m lignes et n colonnes, ces
deux couches étant séparées entre elles suivant une direction normale à la face supérieure
du substrat d'une distance prédéterminée, les éléments conducteurs de la première
couche étant disposés en quinconce par rapport aux éléments conducteurs de la deuxième
couche de façon à augmenter l'effet capacitif de la cellule.
[0029] De façon optionnelle également, chacun des éléments conducteurs présente l'une des
formes de l'ensemble constitué d'une forme carrée, d'une forme rectangulaire, d'une
forme de spirale, d'une forme de fourchette, d'une forme de croix à béquilles et d'une
forme duale de croix à béquilles dite forme UC-EBG.
[0030] De façon optionnelle également, ladite pluralité de réseaux d'interconnexion présente
l'une des topologies de l'ensemble constitué d'une topologie linéaire, d'une topologie
en étoile, d'une topologie radiale et d'une topologie en arbre.
[0031] L'invention a également pour objet un système d'émission/réception d'ondes électromagnétiques
comprenant au moins deux antennes entre lesquelles est disposé au moins un dispositif
de perturbation d'une propagation d'ondes électromagnétiques selon l'invention.
[0032] L'invention a également pour objet un procédé de fabrication d'un dispositif de perturbation
d'une propagation d'ondes électromagnétiques à structure de métamatériau comportant
les étapes suivantes :
- disposition sur un substrat d'une pluralité d'éléments conducteurs séparés les uns
des autres,
- interconnexion électrique d'au moins une partie de ces éléments conducteurs à l'aide
d'une pluralité de réseaux d'interconnexion, ces réseaux d'interconnexion n'étant
pas connectés électriquement entre eux,
comprenant en outre une étape de dimensionnement des réseaux d'interconnexion, dans
laquelle au moins deux de ces réseaux d'interconnexion sont dimensionnés différemment
l'un de l'autre pour engendrer des déphasages, entre les éléments conducteurs qu'ils
interconnectent, différents de l'un de ces réseaux d'interconnexion à l'autre.
[0033] L'invention sera mieux comprise à l'aide de la description qui va suivre, donnée
uniquement à titre d'exemple et faite en se référant aux dessins annexés dans lesquels
:
- la figure 1 représente en perspective coupée la structure générale d'un dispositif
de perturbation d'une propagation d'ondes électromagnétiques, selon un mode de réalisation
de l'invention,
- la figure 2 représente en perspective un exemple de disposition d'une pluralité d'éléments
conducteurs d'un dispositif de perturbation d'une propagation d'ondes électromagnétiques,
selon un mode de réalisation préféré de l'invention,
- la figure 3 représente en perspective coupée une cellule élémentaire de la pluralité
d'éléments conducteurs de la figure 2,
- la figure 4 est une vue de dessus partielle de l'ensemble d'éléments conducteurs de
la figure 2,
- la figure 5 est une vue en coupe d'un exemple de système d'émission/réception à deux
antennes,
- la figure 6 est une vue schématique de dessus du système d'émission/réception de la
figure 5,
- la figure 7 est une vue schématique de dessus du système d'émission/réception de la
figure 5 comportant en outre un dispositif de perturbation d'une propagation d'ondes
électromagnétiques, selon un mode de réalisation de l'invention,
- la figure 8 illustre des courbes de couplage entre antennes des systèmes d'émission/réception
des figures 6 et 7 en fonction de la fréquence d'émission/réception des antennes,
- la figure 9 illustre des courbes de couplage entre antennes des systèmes d'émission/réception
des figures 6 et 7 en fonction de la distance entre les antennes,
- la figure 10 illustre les étapes successives d'un procédé de fabrication d'un dispositif
de perturbation d'une propagation d'ondes électromagnétiques, selon un mode de réalisation
de l'invention.
[0034] La figure 1 représente en perspective coupée la structure générale d'un dispositif
10 de perturbation d'une propagation d'ondes électromagnétiques à structure de métamatériau
12, selon un mode de réalisation possible de l'invention. Ce dispositif peut par exemple
être placé entre deux éléments d'une antenne planaire définis sur un même substrat
pour limiter les ondes de surface entre ces deux éléments.
[0035] Dans ce mode de réalisation, la structure de métamatériau 12 est de type champignon
et comporte une pluralité d'éléments conducteurs e
1,1,..., e
i,j,..., e
m,n de forme rectangulaire, séparés les uns des autres et disposés sur une face supérieure
d'un substrat 14 réalisé, par exemple, en matériau diélectrique. Ce substrat peut
être un matériau isolant à base d'époxy, matériau isolant bien connu de l'homme du
métier, par exemple du type FR4 avec une valeur de permittivité relative ε
R d'environ 4,4. Les éléments conducteurs e
1,1,..., e
i,j,..., e
m,n sont répartis sur le substrat 14 de façon matricielle en m lignes et n colonnes selon
deux directions principales orthogonales notées y et x. Ainsi, chaque ligne d'éléments
conducteurs, par exemple la première ligne, comporte n éléments conducteurs selon
la direction x (e
1,1,..., e
1,j,..., e
1,n, pour cette première ligne) et chaque colonne d'éléments conducteurs, par exemple
la dernière colonne, comporte m éléments conducteurs selon la direction y (e
1,n,...,e
i,n,..., e
m,n, pour cette dernière colonne). Un plan de masse 16 est placé sur une face inférieure
du substrat 14 avec des trous 18 aménagés dans ce plan de masse 16 et disposés en
vis-à-vis des éléments conducteurs selon une direction z orthogonale au plan (x, y).
Pour des raisons de clarté, un seul trou 18 est représenté sur la figure 1, mais le
plan de masse 16 comporte concrètement autant de trous 18 que d'éléments conducteurs
e
1,1,..., e
i,j,..., e
m,n.
[0036] Le dispositif 10 de perturbation d'une propagation d'ondes électromagnétiques comporte
en outre un ensemble de vias métalliques v
1,1,..., v
i,j,..., v
m,n formés dans le substrat 14. Ces vias métalliques v
1,1,..., v
i,j,..., v
m,n traversent le substrat 14 sur toute son épaisseur. L'extrémité supérieure de chacun
de ces vias métalliques, par exemple le via v
i,j, est en contact avec l'un des éléments conducteurs, en l'occurrence l'élément conducteur
e
i,j pour le via v
i,j. L'extrémité inférieure de chacun de ces vias métalliques est disposée en regard
de l'un des trous 18 du plan de masse 16, sans contact électrique avec le plan de
masse 16, permettant aux éléments conducteurs d'établir des connexions électriques
externes à la structure de métamatériau 12. A titre d'exemple, l'élément conducteur
e
1,1 peut être connecté électriquement à l'élément conducteur e
1,n à l'aide d'une ligne de transmission connectant les extrémités inférieures de leurs
vias respectifs v
1,1 et v
1,n.
[0037] Selon le mode particulier de réalisation de la figure 1, les éléments conducteurs
e
1,1,..., e
i,j,..., e
m,n sont interconnectés électriquement deux par deux, selon une direction privilégiée,
celle de l'axe y, à l'aide d'une pluralité de réseaux d'interconnexion, ces réseaux
d'interconnexion n'étant pas connectés électriquement entre eux. Pour des raisons
de clarté, seule une partie des réseaux d'interconnexion de la dernière ligne m est
représentée sur la figure 1 par les références 20, 22, 24, mais toutes les lignes
d'éléments conducteurs comportent également des réseaux d'interconnexion.
[0038] Ainsi, selon ce mode de réalisation, chaque réseau d'interconnexion connecte deux
éléments conducteurs d'une même i-ème ligne placés sur les

et

colonnes, où, pour chaque réseau d'interconnexion,
i prend l'une des valeurs de l'intervalle [1,
m] et j l'une des valeurs de l'intervalle

De cette façon, le réseau d'interconnexion 20 illustré sur la figure 1 connecte les
deux éléments e
m,n/2 et e
m,n/2+1 placés au centre de la m-ième et dernière ligne, le réseau d'interconnexion 22 connecte
ensuite les deux éléments voisins e
m,n/2-1, e
m,n/2+2 entre eux. Les autres éléments conducteurs de la m-ième et dernière ligne sont interconnectés
de la même manière deux à deux de proche en proche jusqu'au réseau d'interconnexion
24 qui connecte le premier élément e
m,1 et le dernier élément e
m,n de la m-ième et dernière ligne.
[0039] Comme évoqué précédemment, les réseaux d'interconnexion des éléments conducteurs
e
1,1,..., e
i,j,..., e
m,n entre eux peuvent être constitués de lignes de transmission. Il est connu de l'homme
du métier qu'un modèle équivalent de premier ordre caractérise une ligne de transmission
par un déphasage dont la valeur est fonction de la longueur de cette ligne de transmission.
[0040] En conséquence, une topologie linéaire de réseaux d'interconnexion telle que celle
décrite précédemment permet d'engendrer des déphasages différents Φ
1, Φ
2,..., Φ
n/2 entre les éléments conducteurs interconnectés par les réseaux d'interconnexion 20,
22, 24 (et les autres non représentés) puisque les longueurs de ces réseaux d'interconnexion
constitués de lignes de transmission sont différentes.
[0041] Il faut noter que dans ce mode de réalisation n est nécessairement un nombre pair,
permettant de connecter tous les éléments d'une ligne entre eux deux à deux. Cependant,
dans d'autres variantes de réalisation, il peut y avoir certains éléments conducteurs
parmi les n éléments conducteurs e
i,1,..., e
i,j,..., e
i,n d'une ligne i quelconque du métamatériau qui ne sont pas interconnectés électriquement
entre eux ou qui sont interconnectés à plus de deux par réseau d'interconnexion.
[0042] Egalement, dans ce mode de réalisation, une topologie linéaire identique des réseaux
d'interconnexion est appliquée à toutes les lignes de la structure de métamatériau
12. Néanmoins, dans d'autres variantes de réalisation, la topologie linéaire des réseaux
d'interconnexion peut être différente d'une ligne à une autre de cette structure.
[0043] En outre, les éléments conducteurs e
1,1,..., e
i,j,..., e
m,n de la structure de métamatériau 12 peuvent être interconnectés électriquement selon
des topologies de réseaux d'interconnexion diverses et notamment différentes d'une
topologie linéaire. Ils peuvent, par exemple, être interconnectés selon une topologie
en étoile ou une topologie radiale ou une topologie en arbre.
[0044] D'une façon générale, conformément à l'invention, et quelle que soit la topologie
choisie d'interconnexion des éléments conducteurs, au moins deux des réseaux d'interconnexion
sont dimensionnés différemment l'un de l'autre pour engendrer des déphasages, entre
les éléments conducteurs qu'ils interconnectent, différents de l'un de ces réseaux
d'interconnexion à l'autre.
[0045] D'autre part, dans d'autres modes de réalisation possibles, les éléments conducteurs
peuvent avoir des formes différentes de celle, rectangulaire, illustrée sur la figure
1. Il est bien connu de l'homme du métier la conception d'éléments conducteurs en
forme de carré, spirale, fourchette, croix à béquilles et en forme duale de croix
à béquilles dite forme UC-EBG comme détaillé dans l'article
de Kovacs et al, intitulé « Dispersion analysis of planar metallo-dielectric EBG structures
in Ansoft HFSS », publié à l'occasion de « 17th International Conference on Microwaves,
Radar and Wireless Communications », 19-21 mai 2008.
[0046] La figure 2 représente en perspective un exemple de disposition préférée des éléments
conducteurs de la structure de métamatériau 12 du dispositif 10 de perturbation d'une
propagation d'ondes électromagnétiques. Plus précisément, cette disposition préférée
comporte deux couches d'éléments conducteurs verticalement superposées (la verticale
étant définie par la direction z) et disposées sur la face supérieure du substrat
14.
[0047] La superposition de couches d'éléments conducteurs permet d'augmenter l'effet capacitif
de la structure de métamatériau 12 en permettant un recouvrement partiel des éléments
conducteurs de ces couches, rendant ainsi la fréquence de résonance f
r de cette structure indépendante de la taille des éléments conducteurs. En revanche,
la fréquence de résonance f
r devient plutôt fonction du nombre d'éléments conducteurs.
[0048] Comme dans le mode de réalisation précédemment décrit, chacune de ces deux couches
comporte une pluralité d'éléments conducteurs de forme rectangulaire séparés les uns
des autres et répartis de façon matricielle selon m lignes et n colonnes. Ces deux
couches sont séparées entre elles d'une distance prédéterminée selon la direction
z. Les éléments conducteurs e
1,1,..., e
i,j,..., e
m,n de la première couche sont décalés des éléments conducteurs e'
1,1,..., e'
i,j,..., e'
m,n de la deuxième couche suivant les deux directions principales x et y de la face supérieure
du substrat 14 non parallèles entre elles. Autrement dit, les éléments conducteurs
e
1,1,..., e
i,j,..., e
m,n de la première couche sont disposés en quinconce par rapport aux éléments conducteurs
e'
1,1,..., e'
i,j,..., e'
m,n de la deuxième couche qui les recouvrent partiellement.
[0049] Chacun des éléments conducteurs de chaque couche est connecté à un via métallique.
Ainsi, la pluralité d'éléments conducteurs e
1,1,..., e
i,j,..., e
m,n de la première couche est connectée à une pluralité de vias métalliques v
1,1,..., v
i,j,..., v
m,n formés dans le substrat 14 et la pluralité d'éléments conducteurs e'
1,1,..., e'
i,j,..., e'
m,n de la deuxième couche est connectée à une pluralité de vias métalliques v'
1,1,..., v'
i,j,..., v'
m,n formés aussi dans le substrat 14.
[0050] Les vias métalliques en contact avec les éléments conducteurs des deux couches sont
tous de même taille et traversent toutes les couches de la structure de métamatériau
12, notamment les deux couches d'éléments conducteurs, le substrat 14 et le plan de
masse 16. Des pistes conductrices 26 sont placées dans le même plan que les éléments
conducteurs e'
1,1,..., e'
i,j,..., e'
m,n de la deuxième couche qui est la plus élevée des deux couches d'éléments conducteurs
au-dessus du substrat 14, afin de couvrir l'extrémité supérieure des vias métalliques
v
1,1,..., v
i,j,..., v
m, en contact avec les éléments conducteurs e
1,1,..., e
i,j,..., e
m,n de la première couche. Ces pistes conductrices 26 de forme carrée sont disposées
séparément les unes des autres et des éléments conducteurs e'
1,1,..., e'
i,j,..., e'
m,n de la deuxième couche. Elles sont réparties de façon matricielle selon les m lignes
et n colonnes précitées.
[0051] La figure 3 représente en perspective coupée une cellule élémentaire de la pluralité
d'éléments conducteurs de la figure 2. Cette cellule élémentaire comporte en son centre
un élément conducteur e
i,j appartenant à la première couche d'éléments conducteurs située à une hauteur h
1, par exemple d'environ 2,5 mm, du plan de masse 16. Quatre éléments conducteurs voisins
e'
i,j-1, e'
i,j, e'
i+1,j-1, e'
i+1,j, appartenant à la deuxième couche d'éléments conducteurs, celle-ci séparée d'une
distance h
2 de la première couche selon la direction z, par exemple d'environ 0,2 mm, sont disposés
au-dessus de cet élément conducteur e
i,j et en quinconce de manière à le recouvrir partiellement. Ces quatre éléments conducteurs
voisins sont représentés partiellement dans cette cellule élémentaire de la figure
3.
[0052] Entre les deux couches d'éléments conducteurs, un matériau isolant 28 est inséré,
par exemple un matériau diélectrique du type FR4 et de permittivité relative ε
R = 4,4. Bien entendu des variantes de réalisation peuvent être envisagées avec d'autres
types de matériau isolant ou sans matériau isolant.
[0053] La portion de chaque élément conducteur e'
i,j-1, e'
i,j, e'
i+1,j-1, e'
i+1,j recouvrant l'élément conducteur e
i,j est déterminée en fonction de la taille de cet élément conducteur e
i,j et de celle de sa piste conductrice 26. L'effet capacitif résultant d'une cellule
élémentaire augmente ainsi avec le rapprochement des éléments conducteurs d'une même
couche et le ratio de superposition entre les éléments conducteurs de couches différentes.
Néanmoins, tous les éléments conducteurs e
1,1,..., e
i,j,..., e
m,n, e'
1,1,..., e'
i,j,..., e'
m,n doivent rester séparés les uns des autres et des pistes conductrices 26.
[0054] L'effet inductif d'une cellule élémentaire est déterminé par les vias métalliques
qui la traversent et dépend de la valeur de leurs dimensions. Le diamètre d
v d'un via métallique quelconque v
i,j est par exemple d'environ 0,3 mm et sa longueur d'environ 2,7 mm.
[0055] Selon une variante de réalisation, les vias métalliques v
1,1,..., v
i,j,..., v
m,n en contact avec les éléments conducteurs e
1,1,..., e
i,j,..., e
m,n de la première couche peuvent être des vias métalliques borgnes. Dans ce cas, les
pistes conductrices 26 ne sont plus nécessaires. En effet, avec ce type de vias borgnes,
bien connus de l'homme du métier, l'extrémité supérieure borgne de chacun des vias
métalliques v
1,1,..., v
i,j,..., v
m,n est en contact direct avec chacun des éléments conducteurs e
1,1,..., e
i,j,..., e
m,n et ne s'étend pas au-delà de la première couche.
[0056] La figure 4 est une vue de dessus partielle de l'ensemble d'éléments conducteurs
de la figure 2. Plus précisément, elle permet de présenter, à titre d'exemple, les
dimensions des éléments conducteurs rectangulaires de la figure 2 ainsi que les distances
entre ces éléments.
[0057] Dans cet exemple d'application, tous les éléments conducteurs e
1,1,..., e
i,j,..., e
m,n et e'
1,1,..., e'
i,j,..., e'
m,n des deux couches ont les mêmes dimensions, la longueur c
e1 selon l'axe y de l'un quelconque des éléments conducteurs étant d'environ 2 mm et
la largeur c
e2 selon l'axe x étant d'environ 1,5 mm. Les vias métalliques sont placés au centre
de ces éléments conducteurs. Les extrémités supérieures des vias métalliques en contact
avec les éléments conducteurs de la première couche sont connectées aux pistes conductrices
26 de forme carrée. Le côté, c
p, de l'une quelconque de ces pistes conductrices 26 mesure environ 0,64 mm.
[0058] La distance g entre deux éléments conducteurs d'une même couche est de 1 mm, laissant
ainsi un espace suffisant entre l'une quelconque des pistes conductrices 26 et les
quatre éléments conducteurs coplanaires voisins, par exemple e'
i,j-1, e'
i,j, e'
i+1,j-1, e'
i+1,j pour la piste conductrice 26 située au-dessus de l'élément conducteur e
i,j. La distance P
1 entre deux vias d'une même couche selon la direction y est d'environ 3 mm et la distance
P
2 entre deux vias selon la direction x est d'environ 2,5 mm.
[0059] La figure 5 illustre un exemple de système d'émission/réception d'ondes électromagnétiques
comprenant deux antennes planaires. Plus précisément, elle illustre une vue en coupe
d'un système d'émission/réception comprenant deux antennes planaires 30 et 32 disposées
l'une à côté de l'autre de façon coplanaire sur un substrat tel que le substrat 14.
Chaque antenne planaire 30 ou 32 comporte une surface conductrice rayonnante carrée
séparée du plan de masse 16 par le substrat 14 et des moyens d'excitation 34 et 36,
notamment des sondes coaxiales, permettant l'alimentation des antennes planaires 30
et 32 respectivement. Ces sondes coaxiales traversent le plan de masse 16 sans contact
électrique avec ce dernier grâce à deux trous qui y sont aménagés.
[0060] La figure 5 illustre en outre trois types d'ondes pouvant générer les phénomènes
de couplage à partir de l'une quelconque des deux antennes 30 et 32 : des ondes spatiales
38 rayonnées par les surfaces conductrices rayonnantes carrées des antennes planaires
30 et 32, des ondes de surface 40 entre le substrat 14 et l'air et des ondes de surface
42 guidées par le substrat 14 entre les deux antennes planaires 30 et 32. Ces ondes
38, 40, 42 peuvent provoquer des couplages entre les antennes du système d'émission/réception
dégradant ainsi leurs performances.
[0061] La figure 6 est une vue de dessus du système d'émission/réception de la figure 5.
Dans cet exemple de réalisation et comme indiqué précédemment, les surfaces conductrices
rayonnantes des antennes planaires 30 et 32 sont de forme carrée, chaque côté L, W
mesurant environ 11,5 mm. Bien entendu, dans d'autres variantes de réalisation ils
peuvent être de forme différente, par exemple rectangulaire avec une longueur L et
une largeur W différentes. Les moyens d'excitation 34 et 36 sont placés à une distance
δ d'environ 2,5 mm du centre de chacune des surfaces conductrices rayonnantes des
antennes planaires 30 et 32 respectivement.
[0062] La distance Δ entre les moyens d'excitation 34 et 36 des deux antennes planaires
30 et 32 est d'environ 0,6λ
0 avec

où c est une constante représentant la vitesse de la lumière dans le vide et f correspond
à la fréquence de fonctionnement du système.
[0063] Ainsi, ce système d'émission/réception étant dimensionné pour être utilisé autour
d'une fréquence d'environ 5,5 GHz, la valeur de la distance Δ est d'environ 32,7 mm.
Entre les deux antennes planaires 30 et 32, une zone de largeur D d'environ 14,75
mm est réservée à l'insertion d'un dispositif 10 à structure de métamatériau 12 permettant
ainsi de diminuer le niveau de couplage entre ces antennes.
[0064] La figure 7 est une vue de dessus du système d'émission/réception illustré dans les
figures 5 et 6 comportant en outre le dispositif de perturbation 10 selon l'invention
disposé entre les antennes planaires 30 et 32 dans la zone de largeur D. La structure
de métamatériau 12 est dans ce cas une structure de type champignon comportant par
exemple, conformément au mode de réalisation préféré de la figure 2, deux couches
d'éléments conducteurs e
1,1, .... e
i,j,..., e
4,6 et e'
1,1, ..., e'
i,j,..., e'
4,6, chaque couche comportant quatre lignes de six éléments conducteurs chacune. Pour
des raisons de clarté, une seule couche d'éléments conducteurs du dispositif de perturbation
10 est représentée sur la figure 7.
[0065] Ces éléments conducteurs e
1,1,..., e
i,j,..., e
4,6 et e'
1,1,..., e'
i,j,..., e'
4,6 sont connectés à autant de vias métalliques v
1,1,..., v
i,j,..., v
4,6 et v'
1,1,..., v'
i,j,..., v'
4,6 dont les extrémités inférieures libres constituent des ports d'accès à des points
d'alimentation. Ces points d'alimentation permettent l'interconnexion des éléments
conducteurs e
1,1,..., e
i,j,..., e
4,6 et e'
1,1,..., e'
i,j,..., e'
4,6 de chaque couche à l'aide d'une pluralité de réseaux d'interconnexion.
[0066] La topologie de ces réseaux d'interconnexion étant du type linéaire détaillé précédemment,
pour chaque couche, les six éléments conducteurs e
i,1, e
i,2, e
i,3, e
i,4, e
i,5, e
i,6 d'une même ligne i sont interconnectés entre eux deux par deux, en commençant par
les deux éléments conducteurs placés au centre de la ligne, e
i,3 et e
i,4, à l'aide par exemple d'une ligne de transmission telle que l'interconnexion 20 illustrée
sur la figure 1. Ensuite, l'interconnexion de leurs deux voisins e
i,2 et e
i,5 est réalisée à l'aide d'une ligne de transmission telle que l'interconnexion 22 illustrée
sur la figure 1. Enfin, les deux éléments conducteurs placés aux extrémités de la
ligne, e
i,1 et e
i,6, sont interconnectés à l'aide d'une ligne de transmission telle que l'interconnexion
24 illustrée sur la figure 1. Cette même topologie des réseaux d'interconnexion est
répétée pour chacune des quatre lignes de chaque couche.
[0067] Etant donné que les trois lignes de transmission 20, 22 et 24 connectant chacune
une paire d'éléments conducteurs entre eux sont isolées les unes des autres et ont
des longueurs différentes, elles permettent d'engendrer des déphasages différents
entre les éléments conducteurs.
[0068] Ainsi, ce mode de réalisation particulier permet trois déphasages Φ
1, Φ
2, Φ
3 réglables et différents les uns des autres sur chaque ligne. Une combinaison optimale
de valeurs de ces déphasages Φ
1, Φ
2, Φ
3 permet d'optimiser le découplage des antennes planaires 30 et 32 placées autour de
ce dispositif de perturbation 10. A titre d'exemple, pour le système d'émission/réception
de la figure 7 et avec les dimensions indiquées en référence à la figure 6, une valeur
des déphasages (Φ
1, Φ
2, Φ
3) = (300°, 300°, 45°) permet de minimiser le couplage entre les antennes 30 et 32
lorsqu'elles fonctionnent à une fréquence de 5,5 GHz en empêchant la transmission
des ondes de surface 40.
[0069] La figure 8 illustre des courbes de couplage 44, 46 et 48 entre les antennes planaires
des systèmes d'émission/réception des figures 6 et 7 pour une bande de fréquences
allant de 4 à 7 GHz.
[0070] Plus précisément, la courbe 44 présente le niveau de couplage en dB du système d'émission/réception
de la figure 6 en l'absence de dispositif de perturbation tel que le dispositif 10.
Ce système d'émission/réception présente une fréquence de résonance f
r à environ 5,5 GHz et un couplage d'environ -16 dB à cette fréquence de résonance
f
r.
[0071] La courbe 46 présente le niveau de couplage en dB du système d'émission/réception
de la figure 6 dans le cas où une structure de métamatériau 12 sans réseau d'interconnexion
des éléments conducteurs entre eux est placée dans la zone de largeur D entre les
deux antennes planaires 30 et 32 du système. Comme on peut le voir sur la courbe 46,
la présence de la structure de métamatériau 12 entre les antennes planaires 30 et
32 permet de réduire leur couplage d'environ 2 dB à la fréquence de 5,5 GHz.
[0072] La courbe 48 présente le niveau de couplage en dB du système d'émission/réception
de la figure 7 dans le cas où le dispositif de perturbation 10 selon l'invention est
placé dans la zone de largeur D entre les deux antennes planaires 30 et 32 du système.
Comme on peut le voir sur la courbe 48, le couplage entre les antennes planaires 30
et 32 à la fréquence de résonance f
r de 5,5 GHz est dans ce cas d'environ -32 dB, ce qui indique que la présence de ce
dispositif 10, avec des déphasages (Φ
1, Φ
2, Φ
3) de valeurs (300°, 300°, 45°) respectivement, permet de réduire le couplage des antennes
planaires 30 et 32 de 14 dB par rapport à la présence de la structure de métamatériau
12 sans réseau d'interconnexion des éléments conducteurs entre eux.
[0073] La figure 9 illustre des courbes de couplage 50, 52 et 54 entre les antennes planaires
30 et 32 des systèmes d'émission/réception des figures 6 et 7 en fonction de la distance
Δ entre ces deux antennes normalisée par rapport à la longueur d'onde λ
0 et pour une fréquence de 5,5 GHz.
[0074] Plus précisément, la courbe 50 présente le niveau de couplage en dB du système d'émission/réception
de la figure 6 en l'absence de dispositif de perturbation tel que le dispositif 10.
[0075] La courbe 52 présente le niveau de couplage en dB du système d'émission/réception
de la figure 6 dans le cas où une structure de métamatériau 12 sans réseau d'interconnexion
des éléments conducteurs entre eux est placée dans la zone de largeur D entre les
deux antennes planaires 30 et 32 du système.
[0076] La courbe 54 présente le niveau de couplage en dB du système d'émission/réception
de la figure 7 dans le cas où le dispositif de perturbation 10 selon l'invention est
placé dans la zone de largeur D entre les deux antennes planaires 30 et 32 du système.
[0077] Les trois courbes sont représentées pour des distances Δ entre antennes comprises
dans l'intervalle de 0,6λ
0 à 2λ
0. Dans le cas particulier de la courbe 54, pour chacune de ces distances le niveau
de couplage en dB est le niveau optimal obtenu pour une combinaison particulière de
valeurs des déphasages Φ
1, Φ
2, Φ
3.
[0078] A titre d'exemple, la table ci-dessous illustre les valeurs des déphasages Φ
1, Φ
2, Φ
3 permettant d'optimiser le découplage entre les antennes du système précédent pour
des distances comprises dans l'intervalle de 0,6λ
0 à 2λ
0 :
Δ/λ0 |
(Φ1, Φ2, Φ3) |
0,6 |
(300°, 300°, 45°) |
0,7 |
(100°, 80°, 60°) |
0,8 |
(260°, 260°, 270°) |
0,9 |
(260°, 260°, 255°) |
1 |
(260°, 260°, 255°) |
1,1 |
(260°, 260°, 240°) |
1,2 |
(260°, 260°, 240°) |
1,3 |
(260°, 260°, 240°) |
1,4 |
(0°, 45°, 60°) |
1,5 |
(240°, 220°, 45°) |
1,6 |
(225°, 0°, 30°) |
1,7 |
(260°, 260°, 255°) |
1,8 |
(270°, 225°, 0°) |
1,9 |
(260°, 260°, 255°) |
2 |
(260°, 260°, 255°) |
[0079] Comme on peut le voir sur la courbe 54, la présence du dispositif de perturbation
10 avec des déphasages Φ
1, Φ
2, Φ
3 réglables permet d'obtenir des combinaisons optimales de valeurs de ces déphasages
Φ
1, Φ
2, Φ
3 pour chaque distance Δ et ainsi de diminuer davantage le couplage entre les antennes
30 et 32 par rapport aux courbes 50 et 52, ceci pour toutes distances comprises dans
l'intervalle de distances de 0,6λ
0 à 2λ
0.
[0080] On va maintenant détailler les étapes successives d'un procédé de fabrication du
dispositif de perturbation 10 de la figure 1 en référence à la figure 10.
[0081] Ce procédé de fabrication comporte une première étape 100 de disposition sur le substrat
14 d'une pluralité d'éléments conducteurs séparés les uns des autres.
[0082] Plus précisément, lors d'une première sous-étape 102 de la première étape 100, deux
couches d'éléments conducteurs e'
1,1,..., e'
i,j,..., e'
m,n et e
1,1,..., e
i,j,.... e
m,n sont verticalement superposées (i.e. selon la direction z) et disposées sur la face
supérieure du substrat 14.
[0083] Lors d'une deuxième sous-étape 104 de la première étape 100, un ensemble de vias
métalliques v
1,1,..., v
i,j,..., v
m,n et v'
1,1,.... v'
i,j,..., v'
m,n sont formés dans le substrat 14, le traversant sur toute son épaisseur.
[0084] Au cours d'une troisième sous-étape 106 de la première étape 100, un plan de masse
16 avec des trous 18 aménagés en vis-à-vis des vias métalliques traversants est défini
sur la face inférieure du substrat 14.
[0085] Au cours d'une deuxième étape 108, au moins une partie des éléments conducteurs e'
1,1,..., e'
i,j,..., e'
m,n et e
1,1,..., e
i,j,..., e
m,n est interconnectée électriquement à l'aide d'une pluralité de réseaux d'interconnexion,
par exemple les réseaux d'interconnexion 20, 22, 24 décrits précédemment, ces réseaux
d'interconnexion n'étant pas connectés électriquement entre eux.
[0086] Plus précisément, lors d'une première sous-étape 110 de la deuxième étape 108, à
partir des valeurs des déphasages Φ
1, Φ
2,..., Φ
n/2 prédéterminées et optimales pour un système d'émission/réception fonctionnant à une
fréquence de résonance f
r, au moins deux réseaux d'interconnexion sont dimensionnés différemment l'un de l'autre
pour engendrer ces déphasages Φ
1, Φ
2,..., Φ
n/2 entre les éléments conducteurs qu'ils interconnectent.
[0087] Enfin, lors d'une deuxième sous-étape 112 de la deuxième étape 108, les éléments
conducteurs concernés sont effectivement raccordés entre eux, par exemple deux à deux
et selon une topologie linéaire telle qu'illustrée sur les figures 1 et 7, en utilisant
les extrémités inférieures de leurs vias métalliques comme ports d'accès aux points
d'alimentation des réseaux d'interconnexion.
[0088] Comme déjà évoqué dans les exemples de réalisation décrits précédemment, les déphasages
Φ
1, Φ
2,..., Φ
n/2 caractérisant les réseaux d'interconnexion déterminent la longueur des lignes de
transmission utilisées pour la connexion des éléments conducteurs entre eux pour un
système d'émission/réception donné.
[0089] Dans une variante de réalisation, au moins une partie de ces réseaux d'interconnexion
est munie de dispositifs de déphasage réglables bien connus de l'homme du métier,
par exemple de diodes, pour l'interconnexion des éléments conducteurs entre eux. Ceci
permet d'ajuster les déphasages en fonction de l'application à optimiser en variant
simplement le comportement des éléments actifs ou passifs employés tout en conservant
la structure de métamatériau 12 et sans besoin de modifier la longueur des lignes
de transmission.
[0090] Il apparaît clairement qu'un dispositif de perturbation d'une propagation d'ondes
électromagnétiques tel que celui décrit précédemment permet d'améliorer le niveau
de découplage entre antennes planaires sans augmenter l'encombrement du système d'émission/réception
incluant de telles antennes quelle que soit la fréquence de résonance du système et
la distance entre les antennes. La modification du comportement d'une structure EBG
après sa fabrication devient ainsi envisageable grâce à l'interconnexion des éléments
conducteurs à l'aide de lignes de transmission à déphasages différents. En outre,
l'utilisation de dispositifs de déphasage réglables pour effectuer ces interconnexions
permet d'adapter le comportement d'un même dispositif de perturbation d'une propagation
d'ondes électromagnétiques à des systèmes d'émission/réception différents.
[0091] On notera par ailleurs que l'invention n'est pas limitée aux modes de réalisation
décrits précédemment. Il apparaîtra en effet à l'homme de l'art que diverses modifications
peuvent être apportées aux modes de réalisation décrits ci-dessus, à la lumière de
l'enseignement qui vient de lui être divulgué. Dans les revendications qui suivent,
les termes utilisés ne doivent pas être interprétés comme limitant les revendications
aux modes de réalisation exposés dans la présente description, mais doivent être interprétés
pour y inclure tous les équivalents que les revendications visent à couvrir du fait
de leur formulation et dont la prévision est à la portée de l'homme de l'art en appliquant
ses connaissances générales à la mise en oeuvre de l'enseignement qui vient de lui
être divulgué.
1. Dispositif (10) de perturbation d'une propagation d'ondes électromagnétiques à structure
de métamatériau (12) comportant :
- une pluralité d'éléments conducteurs (e1,1,..., ei,j,..., em,n, e'1,1,..., e'i,j,..., e'm,n) séparés les uns des autres et disposés sur une face supérieure d'un substrat (14),
- une pluralité de réseaux d'interconnexion (20, 22, 24) interconnectant électriquement
au moins une partie de ces éléments conducteurs (e1,1,..., ei,j,..., em,n, e'1,1,..., e'i,j,..., e'm,n), ces réseaux d'interconnexion (20, 22, 24) n'étant pas connectés électriquement
entre eux et au moins deux de ces réseaux d'interconnexion (20, 22, 24) étant dimensionnés
différemment l'un de l'autre, impliquant ainsi des distances entre éléments conducteurs
interconnectés différentes d'un réseau à l'autre pour engendrer des déphasages (Φ1, Φ2,..., Φn/2), entre les éléments conducteurs (e1,1,..., ei,j,..., em,n, e'1,1,..., e'i,j,..., e'm,n) qu'ils interconnectent, différents de l'un de ces réseaux d'interconnexion à l'autre,
caractérisé en ce qu'il comporte en outre :
- un plan de masse (16) placé sur une face inférieure du substrat (14) avec des trous
(18) aménagés dans ce plan de masse (16), et
- un ensemble de vias métalliques (v1,1,..., vi,j,..., vm,n, v'1,1,..., v'i,j,..., v'm,n) formés dans le substrat (14) et le traversant sur toute son épaisseur, chacun de
ces vias métalliques (v1,1,..., vi,j,..., vm,n, v'1,1,..., v'i,j,..., v'm,n) comportant une extrémité supérieure en contact avec l'un des éléments conducteurs
(e1,1,..., ei,j,..., em,n, e'1,1,..., e'i,j,..., e'm,n) et une extrémité inférieure disposée en regard de l'un des trous (18) du plan de
masse (16), sans contact électrique avec le plan de masse (16) et en contact électrique
avec l'un des réseaux d'interconnexion.
2. Dispositif (10) de perturbation d'une propagation d'ondes électromagnétiques selon
la revendication 1, dans lequel au moins une partie desdits réseaux d'interconnexion
(20, 22, 24) est munie de dispositifs de déphasage réglables pour la connexion des
éléments conducteurs (e1,1,..., ei,j,..., em,n, e'1,1,..., e'i,j,..., e'm,n) entre eux.
3. Dispositif (10) de perturbation d'une propagation d'ondes électromagnétiques selon
la revendication 1 ou 2, dans lequel les éléments conducteurs (e
1,1,..., e
i,j,..., e
m,n, e'
1,1,.... e'
i,j,..., e'
m,n) sont répartis sur le substrat (14) de façon matricielle selon m lignes et n colonnes,
n étant un nombre pair, chaque réseau d'interconnexion (20, 22, 24) interconnectant
deux éléments conducteurs d'une même i-ème ligne placés sur les

et

colonnes, où, pour chaque réseau d'interconnexion (20, 22, 24),
i prend l'une des valeurs de l'intervalle [1, m] et j l'une des valeurs de l'intervalle
4. Dispositif (10) de perturbation d'une propagation d'ondes électromagnétiques selon
l'une quelconque des revendications 1 à 3, dans lequel les extrémités inférieures
des vias métalliques (v1,1,..., vi,j,..., vm,n, v'1,1,..., v'i,j,..., v'm,n) en contact avec les éléments conducteurs (e1,1,..., ei,j,..., em,n, e'1,1,.... e'i,j,..., e'm,n) interconnectés forment des ports d'accès à des points d'alimentation auxquels sont
raccordés les réseaux d'interconnexion (20, 22, 24).
5. Dispositif (10) de perturbation d'une propagation d'ondes électromagnétiques selon
l'une quelconque des revendications 1 à 4, dans lequel la structure de métamatériau
(12) comporte deux couches d'éléments conducteurs (e1,1,..., ei,j,..., em,n, e'1,1,..., e'i,j,..., e'm,n) superposées et disposées sur la face supérieure du substrat (14), chacune de ces
couches comportant une pluralité d'éléments conducteurs (e1,1,..., ei,j,..., em,n, e'1,1,..., e'i,j,..., e'm,n) séparés les uns des autres et répartis de façon matricielle selon m lignes et n
colonnes, ces deux couches étant séparées entre elles suivant une direction (z) normale
à la face supérieure du substrat (14) d'une distance prédéterminée (h2), les éléments conducteurs (e1,1,..., ei,j,..., em,n) de la première couche étant disposés en quinconce par rapport aux éléments conducteurs
(e'i,1,..., e'i,j,..., e'm,n) de la deuxième couche.
6. Dispositif (10) de perturbation d'une propagation d'ondes électromagnétiques selon
l'une quelconque des revendications 1 à 5, dans lequel chacun des éléments conducteurs
(e1,1,..., ei,j,..., em,n, e'1,1,.... e'i,j,..., e'm,n) présente l'une des formes de l'ensemble constitué d'une forme carrée, d'une forme
rectangulaire, d'une forme de spirale, d'une forme de fourchette, d'une forme de croix
à béquilles et d'une forme duale de croix à béquilles dite forme UC-EBG.
7. Dispositif (10) de perturbation d'une propagation d'ondes électromagnétiques selon
l'une quelconque des revendications 1 à 6, dans lequel ladite pluralité de réseaux
d'interconnexion (20, 22, 24) présente l'une des topologies de l'ensemble constitué
d'une topologie linéaire, d'une topologie en étoile, d'une topologie radiale et d'une
topologie en arbre.
8. Système d'émission/réception d'ondes électromagnétiques comprenant au moins deux antennes
(30, 32) entre lesquelles est disposé au moins un dispositif (10) de perturbation
d'une propagation d'ondes électromagnétiques selon une quelconque des revendications
1 à 7.
9. Procédé de fabrication d'un dispositif (10) de perturbation d'une propagation d'ondes
électromagnétiques à structure de métamatériau (12) comportant les étapes suivantes
:
- disposition (100) sur une face supérieure d'un substrat (14) d'une pluralité d'éléments
conducteurs (e1,1,..., ei,j,..., em,n, e'1,1,..., e'i,j,..., e'm,n) séparés les uns des autres,
- interconnexion électrique (108) d'au moins une partie de ces éléments conducteurs
(e1,1,..., ei,j,..., em,n, e'1,1,..., e'i,j,..., e'm,n) à l'aide d'une pluralité de réseaux d'interconnexion (20, 22, 24), ces réseaux d'interconnexion
(20, 22, 24) n'étant pas connectés électriquement entre eux,
- dimensionnement (110) des réseaux d'interconnexion (20, 22, 24) selon lequel au
moins deux de ces réseaux d'interconnexion (20, 22, 24) sont dimensionnés différemment
l'un de l'autre, impliquant ainsi des distances entre éléments conducteurs interconnectés
différentes d'un réseau à l'autre pour engendrer des déphasages (Φ1, Φ2,..., Φn/2),, entre les éléments conducteurs qu'ils interconnectent, différents de l'un de ces
réseaux d'interconnexion à l'autre,
caractérisé en ce qu'il comporte en outre les étapes suivantes :
- disposition (106) d'un plan de masse (16) sur une face inférieure du substrat (14)
avec des trous (18) aménagés dans ce plan de masse (16), et
- formation (104) d'un ensemble de vias métalliques (vi,1,..., vi,j,..., vm,n, v'i,1,..., v'i,j,..., v'm,n) dans le substrat (14) et le traversant sur toute son épaisseur, chacun de ces vias
métalliques (v1,1,..., vi,j,..., vm,n, v'i,1,..., v'i,j,..., v'm,n) comportant une extrémité supérieure en contact avec l'un des éléments conducteurs
(e1,1,..., ei,j,..., em,n, e'1,1,..., e'i,j,..., e'm,n) et une extrémité inférieure disposée en regard de l'un des trous (18) du plan de
masse (16), sans contact électrique avec le plan de masse (16) et en contact électrique
avec l'un des réseaux d'interconnexion.