[0001] L'invention concerne un procédé et un dispositif de vidange d'une enceinte d'engin
spatial contenant une composition gazeuse sous une pression P1 supérieure à celle
P2 régnant dans un environnement extérieur à l'engin spatial situé dans l'espace extra-atmosphère
(désigné "Espace" dans tout le texte), l'enceinte étant reliée à cet environnement
extérieur de l'Espace par au moins une conduite d'évacuation. Elle s'étend à un engin
spatial, tel qu'un satellite artificiel, équipé d'au moins un tel dispositif de vidange.
[0002] Comme l'indique
FR2896773, le problème de la vidange des réservoirs sous pression de systèmes spatiaux, en
particulier des satellites artificiels, en fin de mission nécessite des précautions
importantes, ce document prévoyant, pour la passivation d'un satellite de télécommunication,
deux étapes de passivation successives, dont une première étape de vidange contrôlée,
la plus importante et la plus longue, dans laquelle l'attitude du satellite doit être
contrôlée à partir du sol.
[0003] Outre que cette solution n'est pas applicable à tous les systèmes spatiaux (certains
d'entre eux n'étant pas dotés de moyens de contrôle d'attitude efficaces en fin de
mission), elle est particulièrement coûteuse et complexe. En outre, en pratique, les
pressions de composition gazeuse couramment rencontrées en fin de mission d'un engin
spatial peuvent atteindre des valeurs importantes (notamment en cas de fin de mission
anticipée), typiquement de plusieurs centaines de bars (plusieurs dizaines de millions
de pascals), mais dont la valeur n'est pas connue à l'avance. La vidange dans le vide
spatial environnant par une simple conduite et/ou tuyère ne peut donc pas être contrôlée
dans toutes les conditions initiales de vidange inconnues à l'avance. En particulier,
dans le cas d'une tuyère d'évacuation, la température en sortie de tuyère dépend de
la température d'entrée et du rapport entre la pression de sortie et la pression d'entrée.
Or, ni la température d'entrée ni la pression d'entrée (régnant dans l'enceinte) ne
sont connues à l'instant de déclenchement de la vidange en fin de mission d'un engin
spatial. En conséquence, il reste possible que la température de sortie soit suffisamment
basse pour entraîner un changement de phase au moins partielle de la composition gazeuse,
de sorte que le dimensionnement de cette tuyère ne peut pas être optimisé, et que
son fonctionnement ne peut donc pas être certifié à l'avance.
[0004] Ce problème se pose avec d'autant plus d'acuité que la composition gazeuse peut comprendre
une proportion non nulle d'eau, susceptible, lors de la détente, de générer des gouttelettes
liquides perturbant l'opération de vidange et pouvant générer des variations intempestives
de la poussée générée par la vidange, voire même des phénomènes de type coups de bélier
produisant des accélérations intempestives de l'engin spatial. Tel est le cas en particulier
lorsque la composition gazeuse comprend de l'azote.
[0005] Par ailleurs, en fin de vie d'un satellite artificiel, il convient de vidanger des
réservoirs de gaz sous pression avant de désorbiter le satellite. Lors de cette vidange,
le satellite ne doit pas présenter une modification d'attitude trop importante, susceptible
d'entraîner la perte de son suivi par le sol. Pour éviter une telle modification d'attitude,
on peut penser à diminuer considérablement la valeur du débit de vidange. Mais il
en résulte alors une durée importante nécessaire à la vidange totale des réservoirs,
et donc à la passivation du satellite artificiel et à sa modification d'orbite ultérieure.
[0006] L'invention vise donc à pallier l'ensemble de ces inconvénients en proposant un procédé
et un dispositif de vidange d'une enceinte sous pression d'engin spatial, qui soient
simples, peu coûteux, et dont le fonctionnement peut être certifié dans toutes les
hypothèses possibles de pression et de température pouvant être rencontrées à l'instant
de déclenchement de cette vidange, notamment en fin de mission (normale ou déclenchée).
[0007] En particulier, l'invention vise à proposer un tel procédé et un tel dispositif de
vidange qui permettent d'obtenir une vidange contrôlée, notamment dont la durée est
maîtrisée avant son déclenchement, et qui soit suffisamment rapide pour pouvoir intervenir
avant la réalisation d'autres étapes de passivation.
[0008] L'invention vise également à proposer un tel procédé et un tel dispositif de vidange
qui puissent être conçus de façon à générer une poussée perturbatrice minime, théoriquement
quasiment nulle, sur l'engin spatial lors de la vidange.
[0009] L'invention vise également à proposer un tel procédé et un tel dispositif de vidange
dans lesquels le déclenchement de la vidange peut être commandé de façon simple et
peu coûteuse, par exemple par une simple vanne commandée (électromagnétique ou pyrotechnique
ou autre).
[0010] L'invention vise également à proposer un tel procédé et un tel dispositif de vidange
susceptibles d'être utilisés avec tous types de fluides gazeux.
[0011] L'invention vise également à proposer une solution qui soit robuste, de longue durée
de vie, et compatible avec les contraintes de certification, de fabrication et d'utilisation
des systèmes spatiaux.
[0012] Pour ce faire, l'invention concerne un procédé de vidange d'une enceinte d'engin
spatial contenant une composition gazeuse sous une pression P1 supérieure à celle
P2 régnant dans un environnement extérieur à l'engin spatial dans l'Espace, l'enceinte
étant reliée à cet environnement extérieur de l'Espace par au moins une conduite d'évacuation,
caractérisé en ce que la composition gazeuse circulant dans chaque conduite d'évacuation
traverse au moins un dispositif de détente initiale présentant au moins un étranglement
de section disposé dans chaque conduite d'évacuation entre au moins une extrémité
d'entrée de la conduite d'évacuation en communication de fluide avec l'intérieur de
l'enceinte et au moins une extrémité de sortie à étranglement de section de la conduite
d'évacuation débouchant dans ledit environnement extérieur, la pression de la composition
gazeuse à la sortie de chaque dispositif de détente initiale se trouvant à une troisième
valeur Pi intermédiaire entre la première pression P1 dans l'enceinte et la deuxième
pression P2 de l'environnement extérieur.
[0013] Dans tout le texte, le terme "conduite" désigne de façon générale tout dispositif
apte à assurer une communication de fluide entre au moins une entrée de ce dispositif
et au moins une sortie de ce dispositif et isolé par ailleurs de façon hermétique
de l'environnement extérieur. En particulier, une conduite peut présenter plusieurs
entrées et/ou plusieurs sorties. Le terme "enceinte" désigne tout espace hermétiquement
clos susceptible de renfermer une composition au moins partiellement gazeuse ; il
peut s'agir notamment aussi bien d'un réservoir que d'une pluralité de réservoirs
reliés les uns aux autres par une ou plusieurs conduites.
[0014] Ainsi, dans un procédé selon l'invention, la détente de la composition gazeuse dans
chaque conduite d'évacuation s'effectue en au moins deux étapes successives : une
première étape initiale à l'intérieur de la conduite d'évacuation, et une deuxième
étape à la sortie de ladite conduite d'évacuation, via chaque extrémité de sortie
à étranglement de section de la conduite d'évacuation débouchant dans ledit environnement
extérieur. La détente initiale à l'intérieur d'une conduite d'évacuation est principalement
isenthalpique, tandis que la détente à la sortie à étranglement de section d'une conduite
d'évacuation est principalement isentropique. Il en résulte en particulier que toute
formation de phase liquide et/ou solide peut ainsi être évitée quelle que soit la
nature de la composition gazeuse (y compris pour une composition gazeuse dont la température
d'inversion de Joule-Thomson est élevée), dès lors que ladite pression intermédiaire
Pi est choisie suffisamment faible, en fonction de la pression maximum pouvant régner
dans l'enceinte, cette dernière pouvant correspondre à la pression initiale au lancement
de l'engin spatial. En conséquence, avantageusement et selon l'invention, chaque dispositif
de détente initiale -notamment chaque étranglement de section- est choisi de façon
à empêcher toute formation de phase liquide et/ou solide. Plus particulièrement, chaque
dispositif de détente initiale est choisi de façon à ce que la pression intermédiaire
soit suffisamment faible pour éviter toute formation de phase liquide et/ou solide
lors de la détente finale ultérieure entre ladite pression intermédiaire et la pression
de l'environnement extérieur (vide partiel ou vide spatial). Néanmoins, avec une détente
initiale principalement isenthalpique, la pression intermédiaire Pi peut être obtenue
avec un débit relativement important permettant d'obtenir une vidange dans une durée
satisfaisante.
[0015] L'invention s'étend à un dispositif de mise en oeuvre d'un procédé selon l'invention.
Elle concerne donc également un dispositif de détente initiale de vidange d'une enceinte
d'engin spatial contenant une composition gazeuse sous une pression P1 supérieure
à celle P2 régnant dans un environnement extérieur à l'engin spatial dans l'Espace,
comprenant au moins une conduite d'évacuation reliant l'enceinte à cet environnement
extérieur de l'Espace, caractérisé en ce que chaque conduite d'évacuation incorpore
au moins un dispositif de détente initiale présentant au moins un étranglement de
section disposé dans chaque conduite d'évacuation entre au moins une extrémité d'entrée
de la conduite d'évacuation en communication de fluide avec l'intérieur de l'enceinte
et au moins une extrémité de sortie à étranglement de section de la conduite d'évacuation
débouchant dans ledit environnement extérieur, la pression de la composition gazeuse
à la sortie de chaque dispositif de détente initiale se trouvant à une troisième valeur
Pi intermédiaire entre la première pression P1 et la deuxième pression P2.
[0016] Rien n'empêche de prévoir plusieurs dispositifs de détente successifs à l'intérieur
d'une même conduite d'évacuation, en tant que de besoin. Néanmoins, avantageusement
et selon l'invention, un unique dispositif de détente initiale incorporé dans chaque
conduite d'évacuation est en général suffisant.
[0017] Tout dispositif de détente présentant au moins un étranglement de section susceptible
de pouvoir être incorporé dans une conduite d'évacuation peut être envisagé à titre
de dispositif de détente initiale dans le cadre de l'invention. De préférence, avantageusement
et selon l'invention, un tel dispositif de détente initiale est un dispositif entièrement
statique, c'est-à-dire exempt de pièces mobiles.
[0018] Un tel étranglement de section procure en effet une détente initiale principalement
isenthalpique, la paroi de la conduite d'évacuation étant suffisamment thermiquement
isolante, voire même dotée d'un système de chauffage, pour assurer des conditions
de détente principalement adiabatique avec une diminution de température aussi faible
que possible. L'intérêt d'une telle détente isenthalpique est de permettre d'obtenir
une grande diminution de la pression avec une faible variation de température, en
conservant l'énergie cinétique du fluide (notamment avec un débit suffisant et sans
induire de poussée résiduelle sur la conduite d'évacuation). Pour une composition
gazeuse à une température inférieure à sa température d'inversion de Joule-Thomson,
une telle détente principalement isenthalpique produit une chute de température qui
peut être limitée à quelques dizaines de kelvins, de sorte que la détente finale en
sortie de chaque conduit d'évacuation peut s'effectuer principalement par abaissement
température avec une faible variation de pression (jusqu'aux conditions de température
et de pression de l'environnement extérieur dans l'Espace) et une faible poussée,
sous forme principalement isentropique.
[0019] Un tel dispositif de détente initiale présentant au moins un étranglement de section
permet également de déterminer le débit de sortie (en fonction uniquement de la valeur
de la pression à l'entrée), et donc d'obtenir une poussée minime en sortie de conduite
d'évacuation et de contrôler la durée de la vidange pour que celle-ci soit déterminée
avec suffisamment de précision à l'avance (au lancement de l'engin spatial).
[0020] Tout étranglement de section peut être envisagé à ce titre (orifice de passage ou
col, de préférence sonique (pour les valeurs prévues par la pression P1) ; capillaire...).
De préférence, avantageusement et selon l'invention au moins un dispositif de détente
initiale est un tuyau capillaire interposé dans la conduite d'évacuation de façon
à être traversé par la composition gazeuse. Un tel tuyau capillaire est interposé
en série dans la conduite d'évacuation de façon à être traversé par toute la composition
gazeuse circulant dans la conduite d'évacuation. Il présente un orifice amont dans
lequel la composition gazeuse est forcée à pénétrer sous pression, et un orifice aval
délivrant dans la conduite d'évacuation la composition gazeuse détendue à la pression
intermédiaire Pi. Un tel tuyau capillaire peut être avantageusement enroulé en hélice
autour d'un support rigide incorporé dans la conduite d'évacuation. Un tel tuyau capillaire
présente notamment l'avantage de pouvoir être fabriqué avec précision à faible coût
et de pouvoir supporter des valeurs élevées de pression en entrée.
[0021] Dans un mode de réalisation possible, avantageusement et selon l'invention, chaque
tuyau capillaire présente un diamètre interne compris entre 10 µm et 100 µm -notamment
de l'ordre de 30 µm à 50 µm-, et une longueur développée comprise entre 1 cm et 100
cm -notamment de l'ordre de 4 cm à 20 cm-. Tout autre mode de réalisation est envisageable.
[0022] Par ailleurs, pour favoriser l'obtention d'une détente principalement isenthalpique
dans chaque conduite d'évacuation, cette dernière présente une portion aval s'étendant
entre la sortie du dispositif de détente initiale
[0023] (ou la sortie du dispositif de détente initiale situé le plus en aval dans la conduite
d'évacuation si plusieurs dispositifs de détente initiale successifs sont prévus)
et chaque extrémité de sortie à étranglement de section, cette portion aval étant
suffisamment volumineuse et/ou longue et dotée d'au moins un orifice de sortie à étranglement
de section -notamment un orifice de sortie sonique (pour la valeur de la pression
intermédiaire Pi)-.
[0024] Avantageusement et selon l'invention, la composition gazeuse est éjectée de chaque
conduite d'évacuation dans l'environnement extérieur en traversant au moins un orifice
de sortie à étranglement de section -notamment un orifice de sortie sonique- de chaque
extrémité de sortie de chaque conduite d'évacuation. Un orifice de sortie sonique
ménagé à chaque extrémité de sortie de chaque conduite d'évacuation procure une détente
principalement isentropique entre ladite pression intermédiaire et la pression de
l'environnement extérieur dans l'Espace.
[0025] Par ailleurs, l'invention concerne également un dispositif de vidange d'une enceinte
d'engin spatial en fin de mission contenant une composition gazeuse sous une pression
P1 supérieure à celle P2 régnant dans un environnement extérieur à l'engin spatial
dans l'Espace, l'enceinte étant reliée à cet environnement extérieur de l'Espace par
au moins une conduite d'évacuation, caractérisé en ce que chaque conduite d'évacuation
présente une portion aval formant chaque extrémité de sortie de la conduite d'évacuation,
cette portion aval présentant au moins une paire d'orifices de sortie à étranglement
de section -notamment soniques- orientés en opposition pour produire des poussées
en opposition ou de résultante nulle
[0026] Ainsi, la résultante de poussée du dispositif de vidange est théoriquement nulle
et en pratique très faible, de sorte qu'aucun contrôle d'attitude n'est nécessaire.
[0027] Dans un mode de réalisation préférentiel, avantageusement et selon l'invention, ladite
portion aval est formée d'au moins une paire de tubes coaxiaux s'étendant dans des
directions opposées l'une à l'autre, chaque tube de cette portion aval présentant
un orifice de sortie à étranglement de section -notamment sonique-. La portion aval
de chaque conduite d'évacuation peut être formée d'une unique paire de tubes coaxiaux
en opposition, la conduite d'évacuation étant en forme générale de T. Rien n'empêche
de prévoir cependant plusieurs paires de tubes en opposition, ou une portion aval
formée d'une chambre de sortie cylindrique de révolution autour de la direction longitudinale
de l'extrémité aval du tronçon amont de la conduite d'évacuation, cette chambre de
sortie présentant des orifices de sortie à étranglement de section diamétralement
opposés deux à deux, ou encore toute autre forme de réalisation adaptée pour produire
des poussées en opposition.
[0028] Par ailleurs, avantageusement et selon l'invention, ladite portion aval est connectée
en prolongation d'un tronçon amont de la conduite d'évacuation et chaque dispositif
de détente initiale de la conduite d'évacuation est incorporé dans ledit tronçon amont.
[0029] En outre, avantageusement et selon l'invention, au moins un dispositif de filtration
est disposé à l'amont de chaque dispositif de détente initiale à étranglement de section
-notamment à l'amont de chaque tuyau capillaire-. Ainsi, la composition gazeuse circulant
dans chaque conduite d'évacuation traverse au moins un dispositif de filtration disposé
à l'amont d'un dispositif de détente initiale à étranglement de section -notamment
à l'amont d'un dispositif de détente initiale à étranglement de section formé d'un
tuyau capillaire interposé dans la conduite d'évacuation de façon à être traversé
par la composition gazeuse-.
[0030] Un tel dispositif de filtration est choisi de façon à filtrer les particules susceptibles
d'obturer un tel dispositif de détente initiale à étranglement de section. Par exemple,
avantageusement et selon l'invention on utilise un dispositif de filtration présentant
un diamètre de coupure inférieur au diamètre de l'étranglement de section du dispositif
de détente initiale (tuyau capillaire), de préférence inférieur au dixième de ce diamètre,
notamment compris entre 0,1 µm et 10 µm. Rien n'empêche de prévoir dans une variante
non préférentielle que le dispositif de filtration constitue en lui-même un dispositif
de détente initiale. Néanmoins, de préférence, le dispositif de filtration est adapté
pour présenter une surface filtrante maximale et une perte de charge négligeable.
[0031] De préférence, avantageusement et selon l'invention, le dispositif de filtration
est disposé dans le tronçon tubulaire principal de la portion aval de chaque conduite
d'évacuation, à l'amont de chaque dispositif de détente initiale (tuyau capillaire
notamment).
[0032] En outre, un dispositif de vidange selon l'invention comprend avantageusement pour
chaque conduite d'évacuation, au moins une vanne commandée adaptée pour fermer ladite
conduite d'évacuation, et pour pouvoir ouvrir, sur commande, ladite conduite d'évacuation
et mettre ladite enceinte en communication de fluide avec ledit environnement extérieur.
Une telle vanne commandée peut être une vanne électromagnétique ou une vanne pyrotechnique
ou toute autre vanne susceptible d'être commandée par un dispositif de commande intégré
à l'engin spatial ou à partir du sol (télécommande). De préférence, cette vanne commandée
est disposée dans la conduite d'évacuation le plus en amont possible, notamment en
amont de chaque dispositif de détente initiale. Rien n'empêche cependant en variante
de disposer une vanne commandée à l'aval d'un dispositif de détente initiale, voire
même dans la portion aval de la conduite d'évacuation ou au niveau des extrémités
de sortie de cette dernière. Si la conduite d'évacuation présente plusieurs extrémités
d'entrée et/ou plusieurs extrémités de sortie, il est possible de prévoir plusieurs
vannes commandées.
[0033] L'invention s'étend à un procédé mis en oeuvre dans un dispositif selon l'invention.
Elle s'applique en particulier à la vidange d'une enceinte d'engin spatial dans laquelle
la différence de pression entre la pression P1 régnant dans l'enceinte et la pression
P2 régnant dans l'environnement extérieur à l'engin spatial dans l'espace est supérieure
à 100 000 hPa, plus particulièrement supérieure à 200 000 hPa, typiquement comprise
entre 100 000 hPa et 1 000 000 hPa.
[0034] L'invention s'étend également à un engin spatial -pouvant être en particulier mais
non exclusivement un satellite artificiel- comprenant au moins une enceinte contenant
une composition gazeuse sous une pression et un dispositif de vidange de chaque enceinte,
caractérisé en ce qu'il comporte au moins un dispositif de vidange selon l'invention.
L'invention s'étend également à un procédé de passivation en fin de mission d'un engin
spatial selon l'invention, caractérisé en ce que l'on procède la vidange de chaque
enceinte de l'engin spatial selon un procédé de vidange conforme à l'invention.
[0035] L'invention concerne également un procédé et un dispositif de vidange d'une enceinte
d'engin spatial et un engin spatial caractérisés en combinaison par tout ou partie
des caractéristiques mentionnées ci-dessus ou ci-après.
[0036] D'autres buts, caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront la lecture
de la description suivante de l'un de ses modes de réalisation préférentiels donné
uniquement à titre d'exemple non limitatif et qui se réfère aux figures annexées dans
lesquelles :
- la figure 1 est une vue schématique partielle en élévation avec un arraché partiel
d'un satellite artificiel comprenant un dispositif de vidange selon un mode de réalisation
de l'invention,
- la figure 2 est une vue schématique en perspective partiellement arrachée d'un dispositif
de vidange selon un mode de réalisation de l'invention,
- la figure 3 est une vue schématique en coupe axiale du dispositif de vidange de la
figure 2,
- la figure 4 est une vue schématique en coupe axiale du dispositif de détente initiale
du dispositif de vidange des figures 2 et 3,
- la figure 5 est un diagramme T, P illustrant le fonctionnement d'un procédé de vidange
selon l'invention.
[0037] L'engin spatial représenté à titre d'exemple sur la figure 1 comprend un bâti 10
portant trois réservoirs 11 de composition gazeuse sous pression reliés par différentes
conduites à un dispositif 12 de vidange comprenant une vanne 13 commandée et une conduite
14 d'évacuation. La vanne 13 commandée est reliée d'un côté aux différentes conduites
en communication de fluide avec les réservoirs 11, et, de l'autre, à une extrémité
16 d'entrée la conduite 14 d'évacuation.
[0038] La vanne 13 commandée peut être une vanne pyrotechnique ou une vanne électromagnétique
qui est normalement fermée et dont l'ouverture peut être commandée par un signal de
commande émis par une unité de commande (non représenté) de l'engin spatial ou reçu
du sol (télécommande). Lorsque la vanne 13 est fermée la composition gazeuse contenue
dans les réservoirs 11 ne peut pas s'échapper par la conduite 14 d'évacuation. Lorsque
la vanne 13 est ouverte, la composition gazeuse sous pression contenue dans les réservoirs
11 peut s'écouler à travers cette vanne 13 elle-même reliée en communication de fluide
avec la conduite 14 d'évacuation, l'intérieur des réservoirs 11 étant en communication
de fluide avec l'environnement extérieur de l'engin spatial (Espace interplanétaire
lorsque l'engin spatial est un satellite artificiel) qui est à la pression du vide
spatial.
[0039] La conduite 14 d'évacuation comprend un tronçon amont 15 relié à la vanne 13 et s'étendant
à partir de cette dernière, ce tronçon amont 15 formant l'extrémité 16 d'entrée de
la conduite 14 d'évacuation, et présentant une extrémité 18 aval. La conduite 14 d'évacuation
est fixé au bâti 10, par une patte 30 de fixation, par exemple au niveau de l'extrémité
18 aval du tronçon amont 15.
[0040] La conduite 14 d'évacuation présente une portion 17 aval formant une chambre de sortie
et présentant au moins une paire d'orifices 19a, 19b de sortie adaptés pour délivrer
des flux gazeux en sortie selon des directions opposées l'une à l'autre, de préférence
au moins sensiblement coaxiales. De la sorte, les poussées de réaction formées par
ces flux gazeux sont opposées, la résultante des forces de réaction de la vidange
sur le bâti 10 étant théoriquement nulle et en pratique minimisée.
[0041] Dans le mode de réalisation préférentiel représenté, la portion 17 aval est formée
de deux tubes 17a, 17b s'étendant dans des directions opposées l'un à l'autre à partir
de l'extrémité 18 aval du tronçon 15 amont, chaque tube 17a, 17b de la portion aval
formant l'un des orifices de sortie 19a, 19b.
[0042] Le tronçon amont 15 est, dans l'exemple représenté, un tronçon tubulaire droit. Rien
n'empêche de prévoir que le tronçon 15 aval de la conduite 14 d'évacuation présente
toute autre forme plus ou moins courbe mais, dans tous les cas, on peut définir une
direction longitudinale du tronçon amont 15 au niveau de l'extrémité 18 aval de ce
dernier (tangente à la ligne médiane du tronçon amont 15). Les deux tubes 17a, 17b
s'étendent au moins sensiblement orthogonalement à cette direction longitudinale du
tronçon 15 amont au niveau de l'extrémité 18 aval de ce dernier de façon à assurer
une répartition équilibrée du débit gazeux dans chacun des deux tubes 17a, 17b.
[0043] Par ailleurs, les orifices 19a, 19b de sortie sont orientés par rapport au bâti 10
de l'engin spatial de façon à minimiser l'impact de l'éventuelle poussée résiduelle
produite par les flux gazeux s'échappant des orifices 19a, 19b de sortie à l'ouverture
de la vanne 13. En particulier, dans le cas du mode de réalisation représenté où la
portion 17 aval est formée de deux tubes opposés coaxiaux, le dispositif 12 de vidange
selon l'invention est monté sur le bâti 10 de telle sorte que la direction des tubes
soit de préférence parallèle à la direction d'inertie maximum du bâti 10 et/ou de
l'engin spatial.
[0044] En variante, les directions opposées des orifices 19a, 19b de sortie (et celle des
deux tubes opposés) peuvent être non alignées sur les directions d'inertie maximum
et voir leurs directions déterminées en fonction de l'aménagement de l'engin spatial
à proximité des orifices. En effet, l'interaction des jets de fluide avec l'engin
spatial peut créer une force et un couple résultant non-négligeables, qu'il convient
de minimiser. Les interactions avec l'engin spatial des jets s'échappant des orifices
19a et 19b n'ont pas de raison d'être égales. En effet, même si les orifices 19a et
19b présentent des directions opposées, cette symétrie peut être détruite par l'aménagement
de l'engin spatial qui peut ne pas être identique au voisinage des deux orifices 19a
et 19b. De ce fait, les interactions de chaque orifice avec l'engin spatial ne s'annulent
pas l'une avec l'autre : un couple et une force résultant apparaissent. Ce couple
et cette force peuvent être déterminés par simulation logicielle et minimisés de la
même façon.
[0045] Le tronçon 15 amont incorpore, depuis l'extrémité 16 d'entrée, un filtre 20 à particules
traversé par la composition gazeuse en provenance des réservoirs 11, et, à l'aval
du filtre 20, un dispositif 21 de détente initiale également traversé par la composition
gazeuse en provenance des réservoirs 11.
[0046] Le dispositif 21 de détente initiale comprend un tuyau capillaire 22 enroulé en hélice
autour d'un support 23 cylindrique creux s'étendant à l'intérieur de la conduite 14
d'évacuation à partir d'un collet 24 de fixation du dispositif 21 de détente initiale
par rapport au tronçon 15 amont de la conduite 14 d'évacuation. Le collet 24 est interposé
entre deux manchons 31, 32 cylindriques de paroi externe formant le tronçon 15 amont,
ce qui permet de résister de façon fiable à toute valeur de pression amont. Le collet
24 est soudé aux deux manchons 31, 32 du tronçon amont 15 de la conduite 14 d'évacuation.
[0047] Le support 23 présente un orifice 25 permettant le passage du tuyau 22 capillaire
à l'intérieur du support 23, le tuyau 22 capillaire étant prolongé axialement vers
l'amont à travers un alésage axial 26 du collet 24. Cet alésage 26 présente une extrémité
27 amont traversée de façon hermétique par le tuyau capillaire 22 qui présente donc
une extrémité 28 amont ouverte dans la conduite 14 d'évacuation immédiatement à l'aval
du filtre 20, la composition gazeuse pouvant pénétrer dans cette extrémité 28 amont
du tuyau 22 capillaire. Le tuyau capillaire 22 comprend par ailleurs une extrémité
29 aval ouverte dans la conduite 14 d'évacuation vers l'aval vers l'extrémité 18 aval
du tronçon 15 amont. La composition gazeuse qui s'échappe de l'extrémité du tuyau
22 capillaire alimente la portion 17 aval de la conduite 14 d'évacuation. Elle se
répartit alors dans les deux tubes 17a, 17b et est éjectée via les orifices 19a, 19b
de sortie.
[0048] Le filtre 20 est choisi de façon à filtrer les particules à l'entrée du tuyau 22
capillaire, par exemple avec un diamètre de coupure inférieur de l'ordre de coûts
inférieurs à 1 µm. Il est à noter qu'un tel filtre 20 peut procurer également une
détente principalement isenthalpique de la composition gazeuse, mais est de préférence
choisi pour présenter une surface filtrante maximale et une perte de charge minimale,
sensiblement sans détente du fluide.
[0049] La composition gazeuse en provenance des réservoirs 11 circule donc entre le filtre
20 et la portion 17 aval à travers le tuyau 22 capillaire, qui constituent des dispositifs
de détente initiale principalement isenthalpique Le tuyau 22 capillaire détermine
le débit de composition gazeuse s'écoulant à travers les orifices 19a, 19b de sortie
de la conduite 14 d'évacuation lorsque la vanne 13 est ouverte. À la sortie du tuyau
22 capillaire, la composition gazeuse se trouve à une pression intermédiaire Pi entre
la pression P1 de la composition gazeuse dans les réservoirs 11 et la pression P2
de l'environnement extérieur (pression du vide).
[0050] Les orifices 19a, 19b de sortie sont des orifices soniques en forme de tuyères isentropiques,
c'est-à-dire sont adaptés pour procurer une détente principalement isentropique entre
la pression intermédiaire Pi qui règne dans la portion 17 aval, et la pression P2
sensiblement nulle de l'environnement extérieur dans l'Espace.
[0051] Les caractéristiques du tuyau 22 capillaire (diamètre interne et longueur) ainsi
que celles (diamètre au col de ces orifices) des orifices 19a, 19b de sortie peuvent
être adaptées pour procurer une valeur Pi de pression intermédiaire permettant d'empêcher
toute formation de phase liquide et/ou solide dans la conduite 14 d'évacuation, et
en particulier au niveau des orifices 19a, 19b de sortie. En particulier, on choisit
une pression intermédiaire Pi évitant toute liquéfaction de l'eau résiduelle pouvant
être contenue dans la composition gazeuse. Les caractéristiques du tuyau 22 capillaire
et des orifices 19a, 19b de sortie sont à titre déterminées à partir de la valeur
maximum pouvant être rencontrée pour la pression P1 de la composition gazeuse provenant
des réservoirs 11, c'est-à-dire lorsque ces réservoirs 11 sont pleins lors du lancement
de l'engin spatial.
[0052] Les caractéristiques du tuyau 22 capillaire sont également choisies de façon à permettre
par ailleurs, les conditions précédentes (détente principalement isenthalpique, absence
de liquéfaction lors de la détente) étant remplies, l'obtention d'un débit maximum
de vidange.
[0053] Sur la figure 5, on a représenté des courbes illustrant la température et la pression
de l'azote (N
2) dans différentes situations de détente. Sur cette figure, la courbe CL illustre
la limite de changement de phase gaz-liquide de l'azote.
[0054] À partir d'une température froide de 243 K et d'une pression P1 de 225 bars (225
000 hPa), une détente uniquement isentropique non conforme à l'invention représentée
par la courbe C1 entraîne la liquéfaction de la composition gazeuse à une pression
supérieure à 10 bars (10 000 hPa) et une température supérieure à 110 K. Au contraire,
avec un procédé selon l'invention, on effectue tout d'abord une détente principalement
isenthalpique via le tuyau 22 capillaire selon la courbe C3 jusqu'à une pression intermédiaire
Pi qui, dans l'exemple représenté, est légèrement inférieure à 10 bars (10 000 hPa),
puis une détente principalement isentropique dans les orifices 19a, 19b de sortie
selon la courbe C4, jusqu'à la pression P2 et la température du vide, tout en évitant
toute liquéfaction de l'azote.
[0055] À partir d'une température chaude de 318 K et d'une pression P1 de 345 bars (345
000 hPa), une détente uniquement isentropique non conforme à l'invention représentée
par la courbe C5 entraîne la liquéfaction de la composition gazeuse à une pression
supérieure à 5 bars (5 000 hPa) et une température de l'ordre de 100 K. Au contraire,
avec un procédé selon l'invention, on effectue tout d'abord une détente principalement
isenthalpique via le tuyau 22 capillaire selon la courbe C6 jusqu'à une pression intermédiaire
Pi qui, dans l'exemple représenté, est de l'ordre de 20 bars (20 000 hPa), puis une
détente principalement isentropique dans les orifices 19a, 19b de sortie selon la
courbe C7, jusqu'à la pression P2 et la température du vide, tout en évitant toute
liquéfaction de l'azote.
[0056] Par exemple, on choisit avantageusement les caractéristiques du tuyau 22 capillaire
et le diamètre des orifices 19a, 19b soniques de sortie de telle sorte que la pression
intermédiaire Pi soit inférieure à 5 bars (5 000 hPa), plus particulièrement inférieure
à 4 bars (4 000 hPa) pour une température de 243 K, et inférieure à 20 bars (20 000
hPa), plus particulièrement inférieure à 15 bars (15 000 hPa) pour une température
initiale de 318 K. Pour ce faire, on peut choisir par exemple un tuyau 22 capillaire
présentant un diamètre interne de l'ordre de 40 µm, une longueur de l'ordre de 4 cm,
et des orifices 19a, 19b de sortie présentant un col dont le diamètre est de l'ordre
de 1 mm.
[0057] Le débit fourni par un tel tuyau 22 capillaire peut être compris entre 21 mg/s et
16 mg/s, notamment de l'ordre de 20 mg/s. Par exemple, la durée de vidange de réservoirs
11 présentant au total 8,3 kg de composition gazeuse est alors comprise entre 65 jours
et 75 jours, notamment de l'ordre de 70 jours (la vidange étant considérée terminée
une fois la pression jugée assez faible, c'est à dire de l'ordre de 1 bar (10
5 Pa)).
[0058] Il est à noter que la température de l'azote étant inférieure à sa température d'inversion
de Joule-Thomson, la détente isenthalpique produit une légère chute de température.
Pour une composition gazeuse présentant une faible température d'inversion de Joule-Thomson
(hélium, hydrogène...) la détente initiale principalement isenthalpique produit une
augmentation de température empêchant d'autant plus la formation intempestive de phase
liquide.
[0059] L'invention permet ainsi de réaliser un procédé de vidange rapide, fiable, et ce
de façon simple et peu coûteuse. L'engin spatial peut faire l'objet d'un procédé de
passivation en fin de mission selon l'invention, dont les autres caractéristiques
générales sont décrites par exemple par
FR2896773, et incorporant ce procédé de vidange selon l'invention.
[0060] L'invention peut faire l'objet de nombreuses variantes et de diverses applications
autres que celles décrites ci-dessus en référence aux figures. En particulier, les
filtres 20 et le tuyau 22 capillaire peuvent être complétés et/ou remplacés par tout
autre dispositif à étranglement de section apte à réaliser une détente initiale principalement
isenthalpique (orifice(s) dans une plaque transversale...). La portion 17 aval peut
être formée autrement que par deux tubes en opposition (chambre cylindrique avec orifices
diamétralement opposés)... L'engin spatial selon l'invention peut être formé d'un
satellite artificiel destiné à être placé en orbite terrestre, ou de tout autre engin
spatial (lanceur, navette, sonde spatiale, station orbitale, module lunaire ou martien...).
1. Procédé de vidange d'une enceinte (11) d'engin spatial contenant une composition gazeuse
sous une pression P1 supérieure à celle P2 régnant dans un environnement extérieur
à l'engin spatial dans l'Espace, l'enceinte étant reliée à cet environnement extérieur
de l'Espace par au moins une conduite (14) d'évacuation,
caractérisé en ce que la composition gazeuse circulant dans chaque conduite (14) d'évacuation traverse
au moins un dispositif (20, 21) de détente initiale présentant au moins un étranglement
de section disposé dans chaque conduite d'évacuation entre au moins une extrémité
d'entrée de la conduite d'évacuation en communication de fluide avec l'intérieur de
l'enceinte et au moins une extrémité de sortie à étranglement de section de la conduite
d'évacuation débouchant dans ledit environnement extérieur, la pression de la composition
gazeuse à la sortie de chaque dispositif de détente initiale se trouvant à une troisième
valeur Pi intermédiaire entre la première pression P1 dans l'enceinte et la deuxième
pression P2 de l'environnement extérieur.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que la composition gazeuse est éjectée de chaque conduite (14) d'évacuation dans l'environnement
extérieur en traversant au moins un orifice (19a, 19b) de sortie à étranglement de
section de chaque extrémité de sortie de chaque conduite d'évacuation.
3. Procédé selon l'une des revendications 1 ou 2, caractérisé en ce que la composition gazeuse est éjectée de chaque conduite (14) d'évacuation dans l'environnement
extérieur en traversant un orifice (19a, 19b) de sortie sonique de chaque extrémité
de sortie de chaque conduite d'évacuation.
4. Procédé selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que la composition gazeuse circulant dans chaque conduite (14) d'évacuation traverse
un dispositif (20) de filtration disposé à l'amont d'un dispositif (21) de détente
initiale à étranglement de section formé d'un tuyau (22) capillaire interposé dans
la conduite d'évacuation de façon à être traversé par la composition gazeuse.
5. Dispositif de vidange d'une enceinte (11) d'engin spatial contenant une composition
gazeuse sous une pression P1 supérieure à celle P2 régnant dans un environnement extérieur
à l'engin spatial dans l'Espace, comprenant au moins une conduite (14) d'évacuation
reliant l'enceinte à cet environnement extérieur de l'Espace,
caractérisé en ce que chaque conduite (14) d'évacuation incorpore au moins un dispositif (20, 21) de détente
initiale présentant au moins un étranglement de section disposé dans chaque conduite
d'évacuation entre au moins une extrémité d'entrée de la conduite d'évacuation en
communication de fluide avec l'intérieur de l'enceinte et au moins une extrémité de
sortie à étranglement de section de la conduite d'évacuation débouchant dans ledit
environnement extérieur, la pression de la composition gazeuse à la sortie de chaque
dispositif de détente initiale se trouvant à une troisième valeur Pi intermédiaire
entre la première pression P1 et la deuxième pression P2.
6. Dispositif selon la revendication 5, caractérisé en ce que chaque extrémité de sortie de chaque conduite d'évacuation est dotée d'au moins un
orifice (19a, 19b) de sortie à étranglement de section.
7. Dispositif selon l'une des revendications 5 ou 6, caractérisé en ce que chaque conduite (14) d'évacuation est dotée d'un orifice (19a, 19b) de sortie à étranglement
de section sonique.
8. Dispositif selon l'une des revendications 5 à 7, caractérisé en ce qu'au moins un dispositif (21) de détente initiale est un tuyau (22) capillaire interposé
dans la conduite d'évacuation de façon à être traversé par la composition gazeuse.
9. Dispositif selon la revendication 8, caractérisé en ce que chaque tuyau (22) capillaire présente un diamètre compris entre 10 µm et 100 µm,
et une longueur développée comprise entre 1 cm et 100 cm.
10. Dispositif selon l'une des revendications 5 à 9, caractérisé en ce qu'au moins un dispositif (20) de filtration est disposé à l'amont de chaque tuyau (22)
capillaire.
11. Dispositif selon l'une des revendications 5 à 10, caractérisé en ce que chaque conduite (14) d'évacuation présente une portion (17) aval formant chaque extrémité
de sortie de la conduite d'évacuation, cette portion (17) aval présentant au moins
une paire d'orifices (19a, 19b) de sortie à étranglement de section orientés en opposition
pour produire des poussées en opposition.
12. Dispositif selon la revendication 11, caractérisé en ce que ladite portion (17) aval est formée d'au moins une paire de tubes (17a, 17b) coaxiaux
s'étendant dans des directions opposées l'un à l'autre, chaque tube (17a, 17b) de
cette portion aval présentant un orifice (19a, 19b) de sortie à étranglement de section.
13. Dispositif selon l'une des revendications 11 ou 12, caractérisé en ce que ladite portion (17) aval est connectée en prolongation d'un tronçon (15) amont de
la conduite (14) d'évacuation et en ce que chaque dispositif (20, 21) de détente initiale de la conduite d'évacuation est incorporé
dans ledit tronçon (15) amont.
14. Dispositif selon l'une des revendications 5 à 13, caractérisé en ce qu'il comprend, pour chaque conduite (14) d'évacuation, au moins une vanne (13) commandée
adaptée pour fermer ladite conduite (14) d'évacuation, et pour pouvoir ouvrir, sur
commande, ladite conduite (14) d'évacuation et mettre ladite enceinte (11) en communication
de fluide avec ledit environnement extérieur.
15. Engin spatial -notamment satellite artificiel- comprenant au moins une enceinte contenant
une composition gazeuse sous une pression et un dispositif de vidange de chaque enceinte,
caractérisé en ce qu'il comporte au moins un dispositif de vidange selon l'une des revendications 5 à 14.