[0001] La présente invention concerne le domaine technique des marqueurs de biomolécules.
Plus précisément, la présente invention concerne de nouveaux dérivés de diaminophénothiazinium
de la même famille que le bleu de méthylène, et de structure adaptée pour pouvoir
être incorporés dans des oligonucléotides, directement lors de leur synthèse. L'invention
a également pour objet les procédés de croissance des oligonucléotides utilisant de
tels dérivés, les oligonucléotides ainsi obtenus et des supports de synthèse pour
oligonucléotides sur lesquels des dérivés de diaminophénothiazinium sont greffés.
[0002] Le bleu de méthylène est une molécule aux propriétés multiples. C'est, entre autres,
une molécule électroactive qui a la propriété de passer d'un état réduit à un état
oxydé sous l'action d'un potentiel d'oxydation, en libérant 2 électrons (
Farjami, E.; Clima, L.; Gothelf, K. V.; Ferapontova, E. E. Analyst 2010, 135, 1443-1448). Le bleu de méthylène est également une molécule colorée, qui absorbe à la longueur
d'onde de 665 nm en milieu aqueux et une molécule fluorescente, dont la longueur d'onde
d'excitation est de 665 nm et celle d'émission est de 682 nm.
[0003] Pour toutes ces raisons, le bleu de méthylène est un marqueur biologique très efficace,
que ce soit pour réaliser une détection optique ou une détection électrochimique de
l'entité biologique marquée.
[0004] Dans les années 80 des synthèses en phase solide des biomolécules et notamment des
peptides et des oligonucléotides ont été développées, Le procédé chimique actuellement
le plus utilisé pour la synthèse des oligonucléotides est connu sous le nom de « la
méthode aux phosphoramidites ». Cette méthode consiste à ajouter, d'une manière séquentielle,
un seul nucléotide à la fois, à une chaîne croissante d'oligonudéotides. Un groupe
protecteur des fonctions hydroxyle dans des conditions de synthèse des oligonucléotides
tels, que par exemple, un groupe diméthoxytrityle, est placé à l'extrémité 5' d'une
chaîne croissante d'oligonucléotide qui est elle-même accrochée par son extrémité
3' à un support solide. Ce groupe protecteur est éliminé grâce à un traitement acide,
par exemple avec de l'acide trichloroacétique, et l'extrémité 5' de l'oligonucléotide
ainsi libérée est ensuite couplée avec un synthon nucléotidique substitué à son extrémité
3' avec un dérivé phosphoramidite, ce qui permet d'accroitre la chaine nucléotidique.
L'agent d'activation de la réaction de couplage est, par exemple, le tétrazole qui
réagit avec la fonction phosphoramidite du synthon, formant in situ un intermédiaire
très réactif vis-à-vis de la fonction alcool déprotégée présente à l'extrémité 5'
de l'oligonucléotide fixé au support. Il est également possible d'utiliser à la place
d'un groupe phosphoramidite, un groupe phosphodiester (
Reese C.B., Titmas R.C., Yau L., Tetrahedron Let 1978, 30, 2727-2730;
Efimov, V.A., Burgakova, A.A., Dubey, I.Y., Polushin, N.N., Chakhmakhcheva, O.G.,
Orchinnikov, Y.A., NucL Acids, Res., 1986, 14, 6525-6540) ou hydrogénophosphonate (
Froehler, B.C., Matteucci, M.D. Tetrahedron Let. 1986, 27, 469-472). Pour plus de détails sur ces techniques, on pourra se référer à
Current Protocols în Nucleic Acid Chemistry, Volume 1, Editors : S. L. Beaucage, D.
E. Bergstrom, G, D. Glick, R. A. Jones, John Wiley & Sons, Inc., 2004 ;
Protocols for oligonucleotides and analogs, Volume 20, Editor: S. Agrawal, Methods
in molecular biology, Humana Press, 1993. Il est intéressant d'introduire à ce stade des synthons nucléotidiques modifiés
contenant, par exemple, un marqueur de type fluorescent ou électrochimique.
[0005] Dans les synthétiseurs automatiques, la séquence d'une réaction peut être répétée
un grand nombre de fois, par exemple, jusqu'à 150 fois. Dès qu'un oligonucléotide
de séquence voulue est synthétisé, il est libéré du support par un traitement basique
qui permet également d'éliminer les différents groupements protecteurs. L'oligonucléotide
obtenu peut alors être purifié par HPLC ou par électrophorèse sur gel.
[0006] La chimie de synthèse des oligonucléotides en phase solide nécessite donc une étape
finale de déprotection des nucléotides formant l'oligonudéotide et de décrochage du
support, en milieu basique, typiquement dans une solution aqueuse de NH
4OH 30% en volume ou de K
2CO
3 à 0,05M. Ces traitements ne sont pas compatibles avec un greffage préalable du bleu
de méthylène sur l'oligonucléotide lors de sa synthèse, car le bleu de méthylène est
une phénothiazine substituée par deux diméthylamines qui n'est pas stable en milieu
basique. En effet, les groupements diméthylamine se clivent rapidement en milieu basique
entraînant la perte des propriétés électrochimiques et colorantes (
Mills A., Hazafy D., Parkinson J., Tuttle T., Hutchings M. G., Effect of alkali on
methylene blue (CI. Basic Blue 9) and other thiazine dyes, Dyes and Pigments 2011,
88, (2), 149-155).
[0007] A ce jour, les stratégies proposées pour greffer un dérivé de bleu de méthylène sur
une blomolécule du type oligonucléotide font intervenir un couplage post-synthèse
sur la biomolécule, c'est-à-dire un couplage lors d'une étape finale sur la biomolécule
déjà formée. Un dérivé ester activé du bleu de méthylène a été synthétisé pour être
couplé sur une biomolécule porteuse de fonctions amine primaire (
Jähnchen J., Purwanto M. G. M., Weisz K., NMR studies on self-complementary oligonucleotides
conjugated with methylene blue, Biopolymers 2005, 79, (6), 335-343;
Farami, Anal. Chem. 2011;
Hansen, JOC, 2010). Les travaux de Rowe et al. (
Aaron Rowe, Kelly N Chuh, Arica A Lubin, Erin A Miller, Brett M Cook, Daniel N Hollis,
and Kevin W. Plaxco, Anal. Chem, 2011, 83 (24), 9462-9466) prévoient quant à eux de greffer sur un oligonucléotide déjà formé du bleu de méthylène
grâce à un lien peptidique ou un lien hydrazone. Un dérivé 8-amino bleu de méthylène
a également été décrit pour effectuer un couplage sur un polymère porteur de fonctions
acide (
Uwe Moller, Frank Schubert, and Dieter Cech, Bioconjugate, 1995, 6, 174-178),
[0008] D'une manière générale, il a été considéré dans l'art antérieur que le bleu de méthylène
devait être couplé en toute dernière étape de la synthèse, pour limiter les risques
de dégradation rencontrés dans des milieux trop agressifs utilisant une base ou un
agent réducteur utilisé dans les synthèses de biomolécules, et notamment dans le cas
de la synthèse des oligonucléotides.
[0009] Dans le cadre de l'invention, les inventeurs proposent des nouveaux dérivés de diaminophénothiazinium
qui peuvent être directement intégrés dans des biomolécules, et en particulier dans
des oligonucléotides lors de leur synthèse.
[0010] Dans ce contexte, la présente invention concerne des dérivés de diaminophénothiazinium
de formule (I) :

dans laquelle :
- un des groupes R1, R2, R3 et R4, représente -A1-OR7, avec A1 qui représente une chaîne alkylène linéaire ou ramifiée comprenant de 2 à 12 carbones,
les atomes d'oxygène et d'azote étant séparés par au moins deux atomes de carbone
consécutifs et R7 qui représente un groupe phosphoré capable de réagir avec un hydroxyle libre dans
des conditions de synthèse des oligonucléotides, ledit groupe formant avec OA1 auquel il est lié un groupe phosphoramidite, phosphodiester ou hydrogénophosphonate,
- les autres groupes R1, R2, R3 et R4, identiques ou différents, représentent indépendamment l'un de l'autre :
∘ un groupe -A2-OR8, avec A2 qui représente une chaîne alkylène linéaire ou ramifiée comprenant de 2 à 12 carbones,
les atomes d'oxygène et d'azote étant séparés par au moins deux atomes de carbone
consécutifs, et R8 qui représente un groupe protecteur des fonctions hydroxyle dans des conditions de
synthèse des oligonucléotides choisi parmi les groupes trityle, 4-O-monométhoxytrityle,
4,4'-O-diméthoxytrityle, tert-butyldiméthylsilyle, acétyle, trifluoroacétyle, 9-phénylxanthen-9-yle
et fluorénylméthyloxycarbonyle,
∘ un groupe alkyle de 2 à 12 atomes de carbone,
∘ ou bien R1 et R2 ou R3 et R4 sont liés entre eux pour former avec l'atome d'azote auquel ils sont liés un groupe
pipéridinyle ou pyrrolidinyl,
- R5 et R6 identiques ou différents, représentent, indépendamment l'un de l'autre, un atome
d'hydrogène, de chlore, brome, iode ou fluor, ou un groupe alkyle de 1 à 12 atomes
de carbone, un groupe alcényle de 2 à 12 atomes de carbone, un groupe alcynyle de
2 à 12 atomes de carbone, un groupe acyle ou un groupe phényle,
- X- représente un anion, de préférence choisi parmi Cl-, I-, ClO4-, NO3-.
[0011] Dans le cadre de l'invention, les groupements diméthylamine du bleu de méthylène
ont été remplacés par des chaînes plus longues et plus encombrées, afin d'obtenir
un dérivé de bleu de méthylène qui une fois intégré à un oligonucléotide, est plus
stable, notamment en conditions basiques. Un tel dérivé est donc compatible avec une
utilisation dans la synthèse des oligonucléotides supportées qui nécessitent en étape
finale un traitement basique pour libérer l'oligonucléotide formé du support de synthèse
et/ou déprotéger les nucléotides.
[0012] De plus, il a également été constaté que ces modifications chimiques n'affectaient
pas, de manière problématique, les propriétés oxydo-réductrices, des dérivés de diaminophénothiazinium
ainsi obtenus, confirmant ainsi leur intérêt pour le marquage des oligonucléotides,
voire d'autres biomolécules telles que les peptides.
[0013] Selon des modes de réalisation préférés, notamment en termes de stabilité, A
1 et A
2 (lorsqu'il est présent) sont des chaînes alkylène linéaires ou ramifiées, dans lesquelles
de 2 à 6 atomes de carbone consécutifs séparent les atomes d'oxygène et d'azote.
[0014] Dans le cadre de l'invention, il est possible que trois des groupes R
1, R
2, R
3 et R
4 représentent un groupe -A
2-OR
8 tel que défini dans l'invention, Dans ce cas, il est possible de greffer plusieurs
nucléotides sur un même dérivé de diaminophénothiazinium, ce qui permet de synthétiser
des oligonucléotides ramifiés. Selon d'autres modes de réalisation, au moins un des
groupes R
1, R
2, R
3 et R
4, ne représente pas un groupe -A
2-OR
8 et le ou lesdits groupes R
1, R
2, R
3 ou R
4 différent(s) de -A
1-OR
7 et de -A
2-OR
8 représente(nt) un groupe alkyle de 2 à 12 atomes de carbone, de préférence de 4 à
12 atomes de carbone. Dans ce cas, les dérivés de diaminophénothiazinium peuvent répondre
à l'une des formules données ci-après :
- formule (Ia) :

dans laquelle :
- A1, A2, R5, R6, R7, R8 et X- sont tels que définis pour les composés de formule (I),
- R1 et R2, identiques ou différents, représentent indépendamment l'un de l'autre un groupe
alkyle de 2 à 12 atomes de carbone, de préférence de 4 à 12 atomes de carbone, ou
R1 et R2 sont liés entre eux pour former avec l'atome d'azote auquel ils sont liés un groupe
pipéridinyle ou pyrrolidinyle;
- formule (Ib) :

dans laquelle :
- A1, A2, R5, R6, R7, R8 et X- sont tels que définis pour les composés de formule (I),
- R2 et R4, identiques ou différents, représentent indépendamment l'un de l'autre un groupe
alkyle de 2 à 12 atomes de carbone, de préférence de 4 à 12 atomes de carbone ; et
- formule (Ic) :

dans laquelle :
- A1, R5, R6, R7 et X- sont tels que définis pour les composés (I),
- R1 et R2, identiques ou différents, représentent indépendamment l'un de l'autre un groupe
alkyle de 2 à 12 atomes de carbone, de préférence de 4 à 12 atomes de carbone, ou
R1 et R2 sont liés entre eux pour former avec l'atome d'azote auquel ils sont liés un groupe
pipéridinyle ou pyrrolidinyle,
- R3 représente un groupe alkyle de 2 à 12 atomes de carbone, de préférence de 4 à 12
atomes de carbone.
[0015] Quel que soit le composé de formule (I), (Ia), (Ib) ou (Ic) précédemment décrit,
R
5 et R
6 représentent, par exemple, un atome d'hydrogène, comme dans le cas du bleu de méthylène.
[0016] Le groupe R
7 peut être du type -P(NR'aR'b)R'c (et forme donc un phosphoramidite avec -OA
1-), -P(O)(OH)(OR'd) (et forme donc un phosphodiester avec -OA
1-) ou -P(O)(OH)H (et forme donc un hydrogénophosphonate avec -OA
1-), dans lesquels R'a, R'b, R'c et R'd sont, par exemple, des groupe alkyle ou phényle
éventuellement substitué. De manière avantageuse, dans les composés de formule (I),
(Ia), (Ib) et (Ic) précédemment décrits, un des groupes R
1, R
2, R
3 et R
4 représente un groupe -A
1-OR
7 dans lequel R
7 représente un groupe -P[N(
iPr)
2](OCH
2CH
2C≡N) (avec
iPr = isopropyle) et forme donc un phosphoramidite avec OA
1 et A
1 est tel que précédemment défini, R
7 peut plus généralement représenter un groupe -P{N[(C
2-C
12)alkyle]
2}(OCH
2CH
2C≡N), R
7 peut également représenter un groupe tel que le
O-(2-chlorophénylphosphate) ou le
O-2-(1-méthylimidazol-2-yl)phénylphosphate, de manière à former un phosphodiester avec
OA
1, R
7 peut également représenter un groupe -P(O)(OH)H.
[0017] De tels dérivés de diaminophénothiazinium pourront être préparés selon des techniques
bien connues de l'homme de l'art, notamment par analogie avec les techniques décrites
dans les exemples. Pour l'essentiel, il est possible de former des dérivés aminés
de phénothiazinium par réaction, notamment à température ambiante, d'un sel de phénothiazinium,
tel que le tétraiodure de phénothiazinium, avec une dialkylamine, une dihydroxyalkylamine
ou une alkyl(hydroxyalkyl)amine dans un alcool tel que le méthanol ou un solvant chloré
tel que le dichlorométhane,
[0018] Le rapport molaire amine/sel de phénothiazinium sera environ égal à 2 lorsque l'on
souhaite greffer une seule amine sur le cycle et sera supérieur à 2 lorsque l'on souhaite
greffer deux amines identiques de part et d'autre du cycle phénothiazinium (cas des
composés de formule (Ib) dans lesquels A
1=A
2 et R
2=R
4). Pour les composés dans lesquels il est nécessaire de greffer deux amines différentes
de part et d'autre du cycle phénothiazinium (cas des composés (Ia) et des composés
(Ib) dans lesquels A
1 est différent de A
2 et/ou R
2 est différent de R
4), une nouvelle réaction sera réalisée avec une autre amine dans des conditions analogues.
Au moins une des amines utilisées est substituée par un groupe hydroxyalkyle. Un couplage
est ensuite réalisé sur la fonction hydroxyle avec au moins un dérivé halogéné, et
en particulier un dérivé chloré Cl-R
7 ou Cl-R
8, pour obtenir la fonction -O-R
7 ou -O-R
8 désiré. Un tel couplage est réalisé dans des conditions bien connues de l'homme de
l'art, notamment en présence de diisopropyléthylamine dans l'acétonitrile. Deux couplages
successifs pourront être réalisés pour obtenir deux fonctionnalisations différentes,
dans le cas où au moins deux fonctions hydroxyle sont présentes,
[0019] Les dérivés selon invention pourront être intégrés dans un oligonucléotide, dans
un procédé de synthèse supportée classique, à la place d'un nucléotide.
[0020] Le terme « oligonucléotide » désigne un enchaînement d'au moins 2 nucléotides (désoxyribonucléotides
ou ribonucléotides, ou les deux), naturels ou modifiés, susceptibles de s'hybrider,
dans des conditions appropriées d'hybridation, avec un oligonucléotide au moins partiellement
complémentaire. Par «nucléotides», on entend un composé organique consistant en une
base purine ou pyrimidine liée à un ose (ribose ou deoxyribose) et à un groupe phosphate.
Par « nucléotide modifié », on entend, par exemple, un nucléotide comportant une base
modifiée et/ou comportant une modification au niveau de la liaison internucléotidique
et/ou au niveau du squelette. A titre d'exemple de base modifiée, on peut citer l'inosine,
la méthyl-5-désoxycytidine, la diméthylamino-5-désoxyuridine, la diamino-2, 6-purine
et la bromo-5-désoxyuridine. Pour illustrer une liaison internucléotidique modifiée,
on peut mentionner les liaisons phosphorothioate, N-alkylphophoramldate, alkylphosphonate
et alkylphosphotriester.
[0021] La présente invention a également pour objet un procédé de marquage d'un oligonucléotide
par un dérivé de diaminophénothiazinium selon l'invention, qui comprend la croissance
d'un oligonucléotide greffé sur un support solide, et le remplacement d'un ou plusieurs
nucléotides par un ou plusieurs desdits dérivés de diaminophénothiazinium selon l'invention,
avant que l'oligonucléotide ne soit détaché du support solide. Au moins une substitution
par un dérivé de diaminophénothiazinium peut être effectuée en positions 3' ou 5',
sur le premier ou le dernier nucléotide, respectivement. Il est également possible
de réaliser l'insertion d'un dérivé de diaminophénothiazinium à l'intérieur de la
chaine nucléotidique, le remplacement d'un synthon nucléotidique phosphoramidite,
phosphodiester ou hydrogénophosphonate par un dérivé de diaminophénothiazinium selon
l'invention, étant alors réalisée avant la fin de la croissance de l'oligonucléotide.
Dans le cadre de l'invention, il est possible insérer le dérivé de diaminophénothiazinium
à n'importe quelle place sur la chaine nucléotidique, étant donné que ce dernier peut
être introduit directement lors de la croissance des oligonucléotides. Il est possible
d'incorporer un dérivé de diaminophénothiazinium selon l'invention sur n'importe quelle
position d'une séquence oligonucléotidique, De plus, il est possible incorporer un
nombre important de dérivés de diaminophénothiazinium au sein d'une séquence oligonucléotidique,
par synthèse supportée. Selon un mode de réalisation particulier, au moins deux insertions,
par exemple consécutives, sont effectuées, Il convient de noter qu'un tel processus
de marquage était déjà décrit dans la demande
WO 03/068787 dans le cas de dérivé ferrocène, Néanmoins, le remplacement d'un marqueur du type
ferrocène par un dérivé de diaminophénothiazinium va pouvoir apporter une amélioration
notable, en termes de performance du marquage. En effet, les marqueurs selon l'invention
transfèrent deux électrons par vague d'oxydation, au lieu d'un électron transféré
dans le cas du ferrocène. Les dérivés de diaminophénothiazinium sont également plus
stables vis-à-vis des conditions oxydantes et plus sensibles à leur environnement
stérique et ionique, dans le milieu.
[0022] La présente invention a également pour objet les oligonucléotides marqués susceptibles
d'être obtenus par le procédé de marquage selon l'invention ou à partir des supports
décrits ci-après.
[0023] Les dérivés de diaminophénothiazinium selon l'invention sont très réactifs et peuvent
aussi être utilisés pour réagir efficacement avec un autre type de biomolécule, polymère
ou un support plan ou particulaire, porteur de fonctions alcool ou amine notamment.
[0024] L'invention concerne également les supports de synthèse d'oligonucléotides, comprenant
au moins un dérivé de diaminophénothiazinium greffé de manière covalente en surface
du support et répondant à la formule :

dans laquelle :
- R5, R6 et X- sont tels que définis pour les composés de formule (I),
- R1' et R'2, identiques ou différents, représentent indépendamment l'un de l'autre un groupe
alkyle de 2 à 12 atomes de carbone, de préférence de 4 à 12 atomes de carbone, ou
R1 et R2 sont liés entre eux pour former avec l'atome d'azote auquel ils sont liés un groupe
pipéridinyle ou pyrrolidinyle,
- A1' et A1", identiques ou différents, représentent, indépendamment l'un de l'autre, une chaine
A1 telle que définie pour les composés de formule (I), et
- R9 représente un groupe protecteur des fonctions hydroxyle dans les conditions classiquement
utilisées dans la synthèse des oligonucléotides choisi parmi les groupes trityle,
4-O-monométhoxytrityle, 4,4'-O-diméthoxytrityle, tert-butyldiméthylsilyle, acétyle,
trifluoroacétyle, 9-phénylxanthen-9-yle et fluorénylméthyloxycarbonyle; et
- R10 représente -CO-A3-CO-NH-Support, avec A3 qui représente une chaîne alkylène linéaire ou ramifiée comprenant de 1 à 6 atomes
de carbone ; ou

dans laquelle :
- R5, R6 et X- sont tels que définis pour les composés de formule (I),
- R'2 et R'4, identiques ou différents, représentent indépendamment l'un de l'autre un groupe
alkyle de 2 à 12 atomes de carbone, de préférence de 4 à 12 atomes de carbone,
- A1' et A1", identiques ou différents, représentent, indépendamment l'un de l'autre, une chaine
A1 telle que définie pour les composés de formule (I), et
- R9 représente un groupe protecteur des fonctions hydroxyle dans les conditions classiquement
utilisées dans la synthèse des oligonucléotides choisi parmi les groupes trityle,
4-O-monométhoxytrityle, 4,4'-O-diméthoxytrityle, tert-butyldiméthylsilyle, acétyle,
trifluoroacétyle, 9-phénylxanthen-9-yle et fluorénylméthyloxycarbonyle ; et
- R10 représente -CO-A3-CO-NH-Support, avec A3 qui représente une chaîne alkylène linéaire ou ramifiée comprenant de 1 à 6 atomes
de carbone.
[0025] Le support peut notamment être choisi parmi les résines, en particulier parmi les
résines à base de polystyrène, polyacrylamide, polyéthylèneglycol, cellulose, polyéthylène,
polyester, latex, polyamide, polydiméthylacrylamide, les polymères hydrophiles synthétiques
ou naturels, les verres et silices à porosité contrôlée, les billes de verre, les
gels de silice. Ce type de support comporte généralement des fonctions amine de surface
qui vont être modifiées pour faire apparaître des fonctions acide de surface qui vont
alors pouvoir être couplées à des fonctions hydroxyalkylamino portées par l'hétérocycle
pour conduire aux supports (Sa) et (Sb) ci-dessus.
[0026] Certaines définitions utilisées dans la description de l'invention sont rappelées.
[0027] Par « alkyle », on entend un groupe hydrocarboné monovalent saturé, linéaire ou ramifié.
A titre d'exemples de groupe alkyle, on pourra citer les groupes méthyle, éthyle,
n-propyle, isopropyle, n-butyle, isobutyle, sec-butyle, t-butyle, n-pentyle, n-hexyle.
[0028] Par « alcényle », on entend un groupe hydrocarboné monovalent insaturé comprenant
au moins une double liaison, linéaire ou ramifié.
[0029] Par « alcynyle », on entend un groupe hydrocarboné monovalent insaturé comprenant
au moins une triple liaison, linéaire ou ramifié.
[0030] Par « alkylène », on entend un groupe hydrocarboné bivalent saturé, linéaire ou ramifié.
A titre d'exemple de groupe alkylène comprenant de 2 à 12 atomes de carbone, on peut
citer -(CH
2)
2-, -CH
2-CH(CH
3)-, -(CH
2)
3-, -(CH
2)
4-, -(CH
2)
5-, -(CH
2)
6-, -(CH
2)
7-, -(CH
2)
8-, -(CH
2)
9-, -(CH
2)
10-, -(CH
2)
11-, -(CH
2)
12-, -CH
2-CH(CH
2CH
3)-, -(CH
2)
2-CH(CH
2CH
3)-...
[0031] « Les atomes d'oxygène et d'azote étant séparés par au moins deux atomes de carbone
consécutifs » signifie qu'une chaine alkylène linéaire comprenant au moins deux atomes
de carbone séparent l'atome d'oxygène de l'atome d'azote (on a donc au moins l'enchainement
-N-C-C-O-), les autres atomes de carbone, dans le cas d'une chaine alkylène ramifiée
comprenant plus de 2 atomes de carbone, pouvant alors se trouver sur les ramifications.
[0032] A titre d'exemple de groupe protecteur des fonctions hydroxyle dans des conditions
de synthèse des oligonucléotides, est par exemple choisi parmi les groupes trityle,
4-O-monométhoxytrityle, 4,4'-O-diméthoxytrityle, tert-butyldiméthylsilyle, acétyle,
trifluoroacétyle, 9-phénylxanthen-9-yle (pixyle) (le groupement protecteur pixyle
est décrit notamment dans le document
Chattopadhyaya et Reese, Chem. Soc Chem, Comm., 1978, 639-640) et fluorénylméthyloxycarbonyle (Fmoc).
[0033] A titre d'exemple de conditions de synthèse des oligonucléotides, on peut notamment
se référer à
Current Protocols in Nucleic Acid Chemistry, Volume 1, Editors : S. L Beaucage, D.
E. Bergstrom, G. D, Glick, R. A. Jones, John Wiley & Sons, Inc., 2004 ; Protocols for oligonucleotides and analogs.
[0034] D'une manière générale, un procédé de synthèse d'oligonucléotide sur support solide
comprend les étapes suivantes qui correspondent au premier cycle du procédé :
- 1) Disposer d'un support sur lequel un nucléoside porteur d'une fonction -OH protégée,
par exemple par un groupe trityle, 4-O-monométhoxytrityle, 4,4'-O-diméthoxytrityle,
tert-butyldiméthylsilyle, acétyle, trifluoroacétyle, 9-phénylxanthen-9-yle ou fluorénylméthyloxycarbonyle,
- 2) Déprotéger la fonction hydroxyle, par un traitement acide, par exemple grâce à
une solution d'acide trichloroacétique ou acide dichloroacétique, à une concentration
de 2 à 3% en masse dans un solvant tel que le dichlorométhane,
- 3) Ajouter une solution d'un synthon nucléotidique porteur d'une fonction phosphoramidite
et d'une fonction hydroxyle protégée, par exemple à une concentration de 0,05 à 0,2
M (=mol/L), en présence d'un agent de couplage, tel que le tétrazole, l'éthylthiotétrazole,
le 4,5-dicyanoimidazole, le saccharin 1-méthylimidazole ou le 5-benzylthiotétrazole,
par exemple à une concentration de 0,2 à 0,5 M, dans un solvant tel que l'acétonitrile,
,
- 4) Bloquer les fonctions hydroxyles n'ayant pas réagi avec les fonctions phosphorées
réactives, par action d'anhydride acétique ou d'anhydride phénoxyacétique qui correspond
à des conditions plus douces, éventuellement en présence de méthylimidazole ou de
diméthylaminopyridine, dans un solvant tel que le tétrahydrofurane ou un mélange tétrahydrofurane/pyridine
ou tétrahydrofurane/lutidine ;
- 5) oxydation du phosphore par action d'une solution d'iode, par exemple à une concentration
de 0,02 à 0,1 M, par exemple dans un mélange tétrahydrofurane/pyridine/eau, ou par
action d'un péroxyde, par exemple le tert-butylhydropéroxyde, le cumène hydropéroxyde,
le péroxyde d'hydrogène ou le bis-triméthylsilyl peroxyde, par exemple à une concentration
de 1 à 2 M dans un mélange décane/dichlorométhane, ou par action d'un oxydant non-aqueux
comme le (10-camphorsulfonyl)-oxaziridine, par exemple à une concentration de 0,1
à 0,5 M dans l'acétonitrile.
[0035] De manière classique, les amines des synthons nucléotidiques utilisés sont protégées,
afin d'éviter toutes réactions parasites avec les fonctions phosphorées des synthons
nucléotidiques mis en réaction au cours de la synthèse de l'oligonucléotide (étape
3). Ces techniques de protection sont bien connues de l'homme du métier. Notamment,
dans le cas de l'adénosine, la fonction amine exocyclique pourra être protégée par
un groupe phénoxyacétyle, dans le cas de la cytidine, la fonction aminée exocyclique
pourra être protégée par un groupe acétyle, dans le cas de la guanosine, la fonction
aminée exocyclique pourra être protégée par un groupe isopropylphénoxyacétyle...
[0036] Toutes ces étapes peuvent être réalisées à température ambiante (22°C). Les nucléotides
sont protégés tout au long de la synthèse nucléotidique, selon des méthodes bien connues
de l'homme de l'art.
[0037] En général, les étapes 2), 3), 4) et 5) sont suivies d'un rinçage pour éliminer les
réactifs n'ayant pas réagi.
[0038] Les étapes 2) à 5) sont répétées autant de fois que nécessaire, avec les synthons
nucléotidiques sélectionnés qui peuvent varier d'un cycle à l'autre, pour avoir la
séquence d'oligonucléotide souhaitée.
[0039] Dans le cas où un synthon nucléotidique porteur d'une fonction phosphodiester est
utilisé, à l'étape 3), le synthon nucléotidique porteur d'une fonction phosphodiester
est couplé en présence de 1-mésitylènesulfonyl-3-nitro-1,2,4-triazole (MSNT) et de
1-méthylimidazole. Il n'y a pas d'étape d'oxydation 5). De plus, en fin de synthèse,
préalablement au traitement basique final, un traitement avec une solution de syn-2-nitrobenzaldoxime
et de 1,1,3,3-tétraméthylguanidine dans du dioxane aqueux est réalisé, comme par exemple
décrit dans le chapitre 4 du livre édité par
Gait, M., Oligonucleotide synthesis. A practical approach (1984) IRL Press, Oxford,
[0040] Dans le cas où un synthon nucléotidique porteur d'une fonction hydrogénophosphonate
est utilisé, à l'étape 3), le synthon nucléotidique porteur d'une fonction hydrogénophosphonate
est couplé en présence de chlorure de pivaloyle en solution dans l'acétonitrile. Les
étapes 2) à 4) sont répétées autant de fois que nécessaire pour avoir la séquence
d'oligonucléotide souhaitée. L'étape d'oxydation 5) est réalisée en toute fin de synthèse.
[0041] Ensuite, une étape finale en milieu basique est réalisée, par exemple, soit grâce
à une solution basique de soude, d'ammoniaque, ou de carbonate de potassium ou d'une
solution de méthylamine et d'ammoniaque ou d'une solution de diisopropylamine et de
β-mercaptoethanol, soit grâce à de l'ammoniac ou de la méthylamine en phase gazeuse.
Ce traitement basique permet de déprotéger les nucléotides présents dans l'oligonucléotide
formé et, dans le cas de la méthode utilisant des synthons phosphoramidites ou hydrogénophosphonates,
permet également le décrochage du support de l'oligonucléotide formé, Dans le cas
de la méthode utilisant des synthons phosphodiesters, ce décrochage se produit lors
du traitement avec un mélange de syn-2-nitrobenzaldoxime et de 1,1,3,3-tétraméthylguanidine,
Plus précisément, on pourra utiliser soit une solution basique de soude par exemple
à une concentration de 0,1 à 0,5 M des nucléotides, dans un solvant tel qu'un mélange
eau/méthanol, à une température de 15 à 80 °C, soit grâce à une solution d'ammoniaque
par exemple à une concentration de 20 à 40% massique, à une température de 15 à 65
°C, soit une solution de carbonate de potassium par exemple à une concentration de
0,02 à 0,1 M, dans un solvant tel que le méthanol, à une température de 15 à 30 °C,
soit une solution de méthylamine et d'ammoniaque (AMA) par exemple à une concentration
de 10% à 20% massique chacun, dans un solvant tel que l'eau, à une température de
15 à 65 °C, soit une solution de 10% diisopropylamine/0,25 M β-mercaptoethanol dans
un solvant tel que le méthanol, à une température de 45 à 65°C, soit de l'ammoniac
ou de la méthylamine en phase gazeuse, par exemple à une température de 15 à 30 °C.
De préférence, un traitement basique avec une solution de carbonate de potassium à
une concentration de 0,02 à 0,1 M, dans le méthanol, à une température de 15 à 30
°C, est réalisé.
[0042] Dans le cadre du procédé selon l'invention, il est possible d'utiliser à l'étape
1) du premier cycle un support (Sa) conforme à invention, ce qui va permettre d'introduire
à l'extrémité 3' de l'oligonucléotide synthétisé un dérivé de diaminophénothiazinium.
[0043] Il est également possible lors de n'importe quel cycle d'utiliser un dérivé de diaminophénothiazinium
(I), et notamment (Ia) ou (Ib) à l'étape 3) à la place du synthon nucléotidique porteur
d'une fonction phosphoramidite et d'une fonction hydroxyle protégée. Ceci permet d'intégrer
un dérivé de diaminophénothiazinium à l'intérieur de l'oligonucléotide, à la place
d'un nucléotide. L'utilisation à l'étape 3) du dernier cycle d'un dérivé de diaminophénothiazinium
(Ic) va permettre l'introduction à l'extrémité 3' du groupement diaminophénothiazinium.
[0044] Bien entendu, toutes ces possibilités peuvent être combinées pour incorporer différents
groupements diaminophénothiazinium au sein de l'oligonucléotide formé.
[0045] Les exemples donnés ci-après, en référence aux figures annexées, lustrent l'invention
mais n'ont aucun caractère limitatif.
La Figure 1 montre les potentiels d'oxydo-réduction du bleu de méthylène et d'un composé selon
l'invention incorporé à un oligonucléotide conformément à l'exemple 1.
La Figure 2 montre l'évolution des pourcentages d'absorbance en fonction du temps de différents
dérivés de bisaminophénylthiazinium, en milieu basique.
EXEMPLE 1: SYNTHESE DU DIMETHOXYTRITYL(DIBUTYL-DIETHANOLAMINO) PHENOTHIAZINIUM PHOSPHORAMIDITE
[0046] Le diméthoxytrityl(dibutylamino)-(diéthanolamino) phénothiazinium phosphoramidite
est préparé conformément au
SCHEMA 1 ci-dessous.

1) Préparation du tétraiodure de phénothiazin-5-ium hydrate
[0047] Une solution d'iode (15.2 g, 60 mmol) dans le chloroforme (450 mL) est ajoutée goutte
à goutte pendant 2h30 à une solution de phénothiazine (4.0 g, 20 mmol) dans le chloroforme
(120 mL), dans un ballon de 1L sous agitation magnétique dans un bain de glace. Après
la fin de l'addition, le mélange est agité dans un bain de glace pendant toute la
nuit.
[0048] Le mélange réactionnel est filtré sur verre fritté, Le solide est lavé avec 900mL
de chloroforme pour éliminer l'excédent d'iode. Le solide est séché sous pression
réduite pendant 2h. Une poudre gris-pourpre est obtenue avec un rendement quantitatif
(14.5 g, 20 mmol),
RMN1H (DMSO-d6) : δ (ppm) = 8.06 (d, 2H); 7.92 (d, 2H); 7.73 (t, 2H); 7.61 (t, 2H)
SM (ESI+) : masse calculée = 198.0, masse mesurée = 198.0
2) Préparation du triiodure de (dibutylamino)phénothiazinium
[0049] Le tétraiodure de phénothiazinium (14.5 g, 20 mmol) est dissous dans 290 mL de méthanol
à température ambiante. La dibutylamine (6.7 mL, 40 mmol, 2 éq) est ajoutée goutte
à goutte à la solution de phénothiazinium, sous agitation magnétique. Le mélange réactionnel
est contrôlé par CCM dans un éluant constitué d'un mélange CH
2Cl
2/CH
3OH 95/5 (v/v).
[0050] Après 2h de réaction, le mélange est filtré sur verre fritté. Un précipité est récupéré
sur le fritté, après lavages avec 3 fois 30 mL de méthanol. Le solide est séché sous
pression réduite pendant 1h30. Une poudre gris-pourpre est obtenue avec un rendement
de 53% (7.45 g, 10.5 mmol).
RMN1H (CD
3CN) : δ (ppm) = 8.25-7.55 (m, 7H, H arom.); 3.85 (m, 4H, 2xN-CH
2); 1.80 (m, 4H, 2xCH
2); 1.50 (m, 4H, 2x
CH2-CH
3); 1,01 (m, 6H, 2xCH
3)
SM (ESI+) : masse calculée = 325.2, masse mesurée = 325.2
3) Préparation de l'iodure de (dibutylamino)-(diéthanolamino) phénothiazinium
[0051] Le iodure de (dibutylamino)phénothiazinium (7,45 g, 10.5 mmol) est dissous dans 150
mL de méthanol à température ambiante (22°C). Une solution de diéthanolamine (2.22
g, 21 mmol, 2 éq) diluée dans le méthanol (35 mL) est préparée puis ajoutée goutte
à goutte par une ampoule à brome à la solution de phénothiazinium, sous agitation
magnétique à température ambiante. Le mélange réactionnel est contrôlé par CCM dans
un éluant constitué d'un mélange CH
2Cl
2/CH
3OH 9/1 (v/v).
[0052] Après 3h de réaction, le mélange est concentré à l'évaporateur rotatif. Le produit
est purifié par chromatographie sur gel de silice (éluant CH
2Cl
2/CH
3OH, 95/5, v/v). Un solide pourpre est obtenu avec un rendement de 49% (2.85 g, 5.13
mmol).
RMN1H (CD
3CN) : δ (ppm) = 7.90-7.22 (m, 6H, H arom.); 3.87 (m, 8H, 4xN-CH
2); 3.63 (m, 4H, 2x
CH2-OH); 1.71 (m, 4H, 2xN-CH
2-
CH2); 1.45 (m, 4H, 2x
CH2-CH
3); 1.01 (m, 6H, 2xCH
3)
SM (ESI+) : masse calculée = 428.2, masse mesurée = 428.3
4) Préparation de l'iodure de diméthoxytrityl-dibutylamino)-(diéthanolamino) phénothiazinium
[0053] Le iodure de (dibutylamino)-(diéthanolamino) phénothiazinium (2.85 g, 5.13 mmol)
est introduit dans un ballon de 500 mL préalablement séché à l'étuve. L'acétonitrile
anhydre (300 mL) est ajouté sous atmosphère d'argon. La diisopropyléthylamine DIPEA
(900 µL, 5.13 mmol, 1 éq) est ajoutée puis une solution de chlorodiméthoxytrityle
(1.56 g, 4.62 mmol, 0.9 éq) dans 80 mL d'acétonitrile anhydre est additionnée goutte
à goutte à la seringue. Le milieu réactionnel est agité à température ambiante. La
réaction est suivie par CCM dans DCM/MeOH/TEA 89/10/1, v/v/v.
[0054] Après 1h30, la réaction est arrêtée par l'ajout de 1 mL de méthanol. La solution
est concentrée à l'évaporateur rotatif. Le produit est purifié par chromatographie
sur gel de silice (éluant CH
2Cl
2/CH
3OH/Et
3N, 94/5/1, v/v/v). Un solide pourpre est obtenu avec un rendement de 52% (2.28 g,
2.66 mmol).
RMN1H (CD
3CN) : δ (ppm) = 7.90-6.75 (m, 19H, H arom.); 3.75 (m, 4H, 2xN-CH
2); 3.66 (s, 6H, 2xO-CH
3) ; 3.66-3.45 (m, 8H, 2xN-CH
2 et 2x
CH2-OH); 1.70 (m, 4H, 2xN-CH
2-
CH2); 1.45 (m, 4H, 2x
CH2-CH
3); 1.01 (m, 6H, 2xCH
3)
SM (ESI+) : masse calculée = 730.4, masse mesurée = 730.7
5) Préparation du iodure de diméthoxytrityl-(dibutylamino)-(diéthanolamino) phénothiazinium
phosphoramidite (I.1)
[0055] Le iodure de diméthoxytrityl-(dibutylamino)-(diéthanolamino) phénothiazinium (2.28
g, 2.66 mmol) est co-évaporé deux fois dans 20 mL d'acétonitrile anhydre, puis repris
dans 50 mL d'acétonitrile anhydre. La diisopropyléthylamine (930 µL, 5.32 mmol, 2
éq) est ajoutée sous atmosphère d'argon, puis la chlorophosphine (710 µL, 3.19 mmol,
1.2 éq) est additionnée goutte à goutte à la seringue. Le milieu réactionnel est agité
à température ambiante. La réaction est suivie par CCM dans CH
2Cl
2/CH
3CN/Et
3N 49/49/2, v/v/v.
[0056] Après 30 min de réaction, la solution est concentrée à l'évaporateur rotatif. Le
produit est purifié par chromatographie sur gel de silice (éluant CH
2Cl
2/ Et
3N, 99/1). Une huile pourpre est obtenue avec un rendement de 26% (743 mg, 0.70 mmol).
RMN31P (CD
3CN) : δ (ppm) = 149.3
SM (ESI+) : masse calculée = 930.5, masse mesurée 930.5
6) Synthèse d'un oligonucléotide marqué par le dérivé (dibutylamino)-(diéthanolamino)
phénothiazinium
[0057] Cet exemple illustre l'incorporation de l'iodure de diméthoxytrityl-(dibutylamino)-(diéthanolamino)
phénothiazinium phosphoramidite (composé I.1) dans la synthèse d'un oligonucléotide
de formule : 5'-d(XGGGAAAGGGAGAAGACGTCCAAAAACTTTCCCYY)-3'
[0058] Dans cette séquence, A représente l'adénosine, C la cytidine, G la guanosine, T la
thymidine, X le (dibutylamino)-(diéthanolamino) phénothiazinium et Y le 1,2-dithiane
qui permettra le greffage de l'oligonucléotide sur une surface d'or pour les caractérisations
électrochimiques. La synthèse est effectuée en utilisant les synthons phosphoramidites
correspondants protégés en position 5' par un groupe diméthoxytrityle. Pour l'adénosine,
la fonction aminée exocyclique est protégée par le groupement phénoxyacétyle. Pour
la cytidine, la fonction aminée exocyclique est protégée par le groupement acétyle.
Pour la guanosine, la fonction aminée exocyclique est protégée par le groupement isopropylphénoxyacétyle.
[0059] La synthèse a été effectuée au moyen d'un synthétiseur automatique d'oligonucléotides
Applied Biosystems DNA/RNA 394 en utilisant :
- 1 µmole d'une molécule dialcool dithiane (4-O-diméthoxytrityl cyclodithioerythritol)
greffée sur un support « Controlled Pore Glass » fonctionnalisée par des chaînes aminées,
la liaison entre le 4-O-diméthoxytrityl cyclodithioerythritol et l'amine étant réalisée
par un radical succinyl comme décrit dans l'article de P. Liepold, T. Kratzmüller, N. Persike, M. Bandilla, M. Hinz, H. Wieder, H. Hillebrandt,
E. Ferrer, G. Hartwich, Anal. Bioanal. Chem. (2008) 391:1759-1772.
- 15 µmoles de (dibutylamino)-(diéthanolamino) phénothiazinium ou de synthons d'adénosine,
cytidine, guanosine, thymidine ou dithiane par cycle de synthèse suivant la séquence
préalablement programmée,
[0060] Dans une première étape, le groupement Diméthoxytrityle de la molécule dithiane greffée
sur la CPG est clivé par un traitement à l'acide trichloroacétique à 3% massique dans
le dichlorométhane, à température ambiante pendant 120s, libérant une fonction hydroxyle,
[0061] Dans une deuxième étape, un synthon porteur d'une fonction phosphoramidite et d'une
fonction hydroxyle protégée par un groupement diméthoxytrityle, à une concentration
de 0.1 M dans l'acétonitrile est couplé, en présence de tétrazole à une concentration
de 0.45 M dans l'acétonitrile, à température ambiante, pendant 30s pour les phosphoramidites
A, T, C et G, 360s pour le dithiane phosphoramidite et 60s pour le (dibutylamino)-(diéthanolamino)
phénothiazinium phosphoramidite.
[0062] Dans une troisième étape, les fonctions hydroxyles qui n'ont pas réagi à l'étape
précédente sont bloquées par une solution d'anhydride phénoxyacétique/pyridine/tétrahydrofurane
(1:1:8), en présence de méthylimidazole à 16% massique dans le tétrahydrofurane, à
température ambiante pendant 20s.
[0063] Dans une quatrième étape, le phosphite triester est oxydé en phosphate triester par
une solution d'iode à une concentration de 0.02 M dans un mélange eau/pyridine/tétrahydrofurane
(1:2:7), à température ambiante pendant 30s.
[0064] Les quatre étapes sont répétées autant de fois que nécessite la séquence programmée.
[0065] A la fin de la synthèse, l'oligonucléotide est désolidarisé du support par traitement
au carbonate de potassium à 0.05 M dans le méthanol anhydre (1mL), à température ambiante
pendant 6h. La solution est ensuite neutralisée par ajout de 1.5ml d'acétate de tétraéthylammonium
2 M dans l'eau, puis filtrée sur filtres Amicon 3K (Millipore) pour éliminer les sels
et composés issus de la déprotection de l'oligonucléotide.
[0066] L'oligonucléotide est purifié par chromatographie liquide à haute performance (CLHP)
sur une colonne phase inverse Licrospher RP18. L'élution de l'oligonucléotide marqué
par le dérivé phénothiazinium est suivie par absorption visible à 677nm. Les fractions
correspondantes sont recueillies et concentrées dans un évaporateur SpeedVac.
[0067] Le produit est analysé par spectrométrie de masse MALDI-ToF par cocristallisation
dans une matrice d'acide 3-hydroxypicolinique. La masse mesurée (18813 Da) correspond
à la masse calculée (18814 Da) ce qui prouve que le dérivé phénothiazinium n'a pas
été dégradé dans les conditions de synthèse et de déprotection de l'oligonucléotide.
7) Données d'oxydo-réduction
[0068] Une comparaison des propriétés oxydo-réductrices du diméthylamino phénothiazinium
(bleu de méthylène) et du synthon (dibutylamino)-(diéthanolamino) phénothiazinium
incorporé sur un oligonucléotide est effectuée en utilisant une cellule électrochimique
constituée d'une électrode de travail en or, d'une contre-électrode en platine et
d'une électrode de référence au calomel saturé. La technique utilisée est la voltamétrie
cyclique. Le tampon utilisé est un tampon Na
2HPO
4/KH
2PO
4 20mM KCl 250mM de pH 6.7.
[0069] Le bleu de méthylène (courbe en pointillés) est étudié en solution (concentration
15.6µM). Le synthon modifié (courbe en trait plein) est étudié après greffage sur
l'électrode d'or d'une solution contenant 2 nmol de l'oligonucléotide marqué. On observe
Figure 1 que les deux courbes montrent des potentiels de réduction et d'oxydation similaires.
EXEMPLE 2 - SYNTHESE DU DIMETHOXYTRITYL BIS-(BUTYLBUTANOLAMINO) PHENOTHIAZINIUM PHOSPHORAMIDITE
1) Préparation de l'iodure de bis-(butylbutanolamino) phénothiazinium
[0070] Le tétraiodure de phénothiazinium (145 mg, 0.2 mmol) est dissous dans 4 mL de méthanol
à température ambiante. La butylbutanolamine (115 µL, 1 mmol, 5 éq) est ajoutée goutte
à goutte à la solution de phénothiazinium, sous agitation magnétique. Le mélange réactionnel
est contrôlé par CCM dans un éluant constitué d'un mélange CH
2Cl
2/CH
3OH 9/1 (v/v).
[0071] Après 2h de réaction, la solution est concentrée à l'évaporateur rotatif. Le produit
est purifié par chromatographie sur gel de silice (éluant CH
2Cl
2/CH
3OH, 95/5, v/v). Une huile pourpre est obtenue avec un rendement de 41% (50 mg, 0.08
mmol).
RMN1H (CD
3CN) : δ (ppm) = 7.90-7.23 (m, 6H, H arom.); 3.60 (m, 8H, 4xN-CH
2); 3.00 (m, 4H, 2x
CH2-OH); 1.90-1.55 (m, 12H, 6xCH
2); 1.50-1.32 (m, 4H, 2x
CH2-CH
3); 0.99 (m, 6H, 2xCH
3)
SM (ESI+) : masse calculée = 484.3, masse mesurée = 484.3
2) Préparation du iodure de diméthoxytrityl bis-(butylbutanolamino) phénothiazinium
phosphoramidite (I.1)
[0072] Ce composé est préparé comme à l'exemple 1, 4) et 5).
EXEMPLE 3 - ETUDE DE STABILITE
[0073] Il a été démontré qu'en incorporant une dibutylamine et une diéthanolamine ou deux
butylbutanolamine, un important gain de stabilité dans une solution de K
2CO
3 (0,05M) dans du méthanol est obtenu par rapport au composé iodure de bis(diméthylamino)phénothiazinium
(sel de bleu de méthylène) comme illustré sur la
Figure 2.
[0074] Le
TABLEAU ci-dessous met également en évidence les gains de stabilité obtenus avec des amines
autres que les diméthylamines présentes sur le bleu de méthylène.
TABLEAU
Molécules |
Stabilité après traitement dans K2CO3 0,05M/MeOH |
|
4h |
17h |
Bleu de méthylène Ra=Rb=Rc=Rd= méthyle |
5% |
0% |
Ra=Rb=Rc=Rd= éthyle |
84% |
67% |
Ra=Rb=Rc=Rd= (2-éthyl)hexyle |
92% |
74% |
Ra=Rb=Rc=Rd= butyle |
92% |
78% |
Ra=Rc=butyle et Rb=Rd=butanol |
91% |
66% |
Ra=Rb=butyle et Rc=Rd=éthanol |
73% |
25% |
Ra=Rb=butyle et Rc=Rd=propanol |
89% |
58% |
Ra=Rb=butyle et Rc=Rd=hexanol |
92% |
76% |
1. Dérivés de diaminophénothiazinium de formule (I) :

dans laquelle :
- un des groupes R1, R2, R3 et R4, représente -A1-OR7, avec A1 qui représente une chaîne alkylène linéaire ou ramifiée comprenant de 2 à 12 carbones,
les atomes d'oxygène et d'azote étant séparés par au moins deux atomes de carbone
consécutifs et R7 qui représente un groupe phosphoré capable de réagir avec un hydroxyle libre dans
des conditions de synthèse des oligonucléotides, ledit groupe formant, avec OA1 auquel il est lié un groupe phosphoramidite, phosphodiester ou hydrogénophosphonate,
- les autres groupes R1, R2, R3 et R4, identiques ou différents, représentent indépendamment l'un de l'autre :
∘ un groupe -A2-OR8, avec A2 qui représente une chaîne alkylène linéaire ou ramifiée comprenant de 2 à 12 carbones,
les atomes d'oxygène et d'azote étant séparés par au moins deux atomes de carbone
consécutifs, et R8 qui représente un groupe choisi parmi les groupes trityle, 4-O-monométhoxytrityle,
4,4'-O-diméthoxytrityle, tert-butyldiméthylsilyle, acétyle, trifluoroacétyle, 9-phénylxanthen-9-yle
et fluorénylméthyloxycarbonyle,
∘ un groupe alkyle de 2 à 12 atomes de carbone,
∘ ou bien R1 et R2 ou R3 et R4 sont liés entre eux pour former avec l'atome d'azote auquel ils sont liés un groupe
pipéridinyle ou pyrrolidinyle,
- R5 et R6 identiques ou différents, représentent, indépendamment l'un de l'autre, un atome
d'hydrogène, de chlore, brome, iode ou fluor, ou un groupe alkyle de 1 à 12 atomes
de carbone, un groupe alcényle de 2 à 12 atomes de carbone, un groupe alcynyle de
2 à 12 atomes de carbone, un groupe acyle ou un groupe phényle,
- X- représente un anion, de préférence choisi parmi Cl-, I-, ClO4-, NO3-.
2. Dérivés de diaminophénothiazinium selon la revendication 1 caractérisés en ce que A1 et A2 sont des chaînes alkylène linéaires ou ramifiées, dans lesquelles de 2 à 6 atomes
de carbone consécutifs séparent les atomes d'oxygène et d'azote.
3. Dérivés de diaminophénothiazinium selon la revendication 1 ou 2 caractérisés en ce qu'au moins un des groupes R1, R2, R3 et R4, ne représente pas un groupe -A2-OR8 tel que défini à la revendication 1 et le ou lesdits groupes R1, R2, R3 ou R4 différent(s) de -A1-OR1 et de -A2-OR8 représente(nt) un groupe alkyle de 2 à 12 atomes de carbone, de préférence de 4 à
12 atomes de carbone.
4. Dérivés de diaminophénothiazinium selon l'une des revendications 1 à 3 caractérisés en ce que R5 = R6 = H.
5. Dérivés de diaminophénothiazinium selon l'une des revendications 1 à 4 caractérisés en ce que R7 représente un groupe -P{N[(C2-C12)alkyle]2}(OCH2CH2C≡N), tel que le groupe -P[N(iPr)2](OCH2CH2C≡N).
6. Dérivés de diaminophénothiazinium selon l'une des revendications précédentes de formule
(Ia) :

dans laquelle :
- A1, A2, R5, R6, R7, R8 et X- sont tels que définis aux revendications 1, 2, 4 ou 5,
- R1 et R2, identiques ou différents, représentent indépendamment l'un de l'autre un groupe
alkyle de 2 à 12 atomes de carbone, de préférence de 4 à 12 atomes de carbone, ou
R1 et R2 sont liés entre eux pour former avec l'atome d'azote auquel ils sont liés un groupe
pipéridinyle ou pyrrolidinyle.
7. Dérivés de diaminophénothiazinium selon l'une des revendications 1 à 5 de formule
(Ib) :

dans laquelle :
- A1, A2, R5, R6, R7, R8 et X- sont tels que définis aux revendications 1, 2, 4 ou 5,
- R2 et R4, identiques ou différents, représentent indépendamment l'un de l'autre un groupe
alkyle de 2 à 12 atomes de carbone, de préférence de 4 à 12 atomes de carbone.
8. Dérivés de diaminophénothiazinium selon l'une des revendications 1 à 5 de formule
(Ic) :

dans laquelle :
- A1, R5, R6, R7 et X- sont tels que définis aux revendications 1, 2, 4 ou 5,
- R1 et R2, identiques ou différents, représentent indépendamment l'un de l'autre un groupe
alkyle de 2 à 12 atomes de carbone, de préférence de 4 à 12 atomes de carbone, ou
R1 et R2 sont liés entre eux pour former avec l'atome d'azote auquel ils sont liés un groupe
pipéridinyle ou pyrrolidinyle,
- R3 représente un groupe alkyle de 2 à 12 atomes de carbone, de préférence de 4 à 12
atomes de carbone.
9. Procédé de marquage d'un oligonucléotide par un dérivé de diaminophénothiazinium selon
l'une quelconque des revendications précédentes, qui comprend la croissance d'un oligonucléotide
greffé sur un support solide, et le remplacement d'un ou plusieurs des nucléotides
le constituant par un ou plusieurs desdits dérivés de diaminophénothiazinium, avant
que l'oligonucléotide ne soit détaché du support solide.
10. Procédé de marquage selon la revendication 9 caractérisé en ce qu'au moins un remplacement par un dérivé de diaminophénothiazinium est réalisé avant
la fin de la croissance de l'oligonucléotide.
11. Procédé de marquage selon la revendication 9 ou 10, caractérisé en ce qu'au moins une substitution par un dérivé de diaminophénothiazinium est effectuée en
positions 3' ou 5', sur le premier ou le dernier nucléotide, respectivement.
12. Procédé de marquage selon l'une des revendications 9 à 11 caractérisé en ce qu'il comprend une étape finale de traitement en milieu basique, soit grâce à une solution
basique de soude, d'ammoniaque, ou de carbonate de potassium ou d'une solution de
méthylamine et d'ammoniaque ou d'une solution de diisopropylamine et de β-mercaptoéthanol,
soit grâce à de l'ammoniac ou de la méthylamine en phase gazeuse.
13. Support de synthèse d'oligonucléotides, comprenant au moins un dérivé de diaminophénothiazinium
greffé de manière covalente en surface selon l'enchainement :

dans laquelle :
- R5, R6 et X- sont tels que définis à la revendication 1 ou 4,
- R'1 et R'2, identiques ou différents, représentent indépendamment l'un de l'autre un groupe
alkyle de 2 à 12 atomes de carbone, de préférence de 4 à 12 atomes de carbone, ou
R1 et R2 sont liés entre eux pour former avec l'atome d'azote auquel ils sont liés un groupe
pipéridinyle ou pyrrolidinyle,
- A1' et A1", identiques ou différents, représentent, indépendamment l'un de l'autre, une chaine
A1 telle que définie à la revendication 1 ou 2, et
- R9 représente un groupe choisi parmi les groupes trityle, 4-O-monométhoxytrityle, 4,4'-O-diméthoxytrityle,
tert-butyldiméthylsilyle, acétyle, trifluoroacétyle, 9-phénylxanthen-9-yle et fluorénylméthyloxycarbonyle;
et
- R10 représente -CO-A3-CO-NH-Support, avec A3 qui représente une chaîne alkylène linéaire ou ramifiée comprenant de 1 à 6 atomes
de carbone ; ou

dans laquelle :
- R5, R6 et X- sont tels que définis à la revendication 1 ou 4,
- R'2 et R'4, identiques ou différents, représentent indépendamment l'un de l'autre un groupe
alkyle de 2 à 12 atomes de carbone, de préférence de 4 à 12 atomes de carbone,
- A1' et A1", identiques ou différents, représentent, indépendamment l'un de l'autre, une chaine
A1 telle que définie à la revendication 1 ou 2, et
- R9 représente un groupe choisi parmi les groupes trityle, 4-O-monométhoxytrityle, 4,4'-O-diméthoxytrityle,
tert-butyldiméthylsilyle, acétyle, trifluoroacétyle, 9-phénylxanthen-9-yle et fluorénylméthyloxycarbonyle
; et
- R10 représente -CO-A3-CO-NH-Support, avec A3 qui représente une chaîne alkylène linéaire ou ramifiée comprenant de 1 à 6 atomes
de carbone.
14. Support de synthèse d'oligonucléotides selon la revendication 13 caractérisé en ce que le support est choisi parmi les résines, en particulier parmi les résines à base
de polystyrène, polyacrylamide, polyéthylèneglycol, cellulose, polyéthylène, polyester,
latex, polyamide, polydiméthylacrylamide, les polymères hydrophiles synthétiques ou
naturels, les verres et silices à porosité contrôlée, les billes de verre, les gels
de silice.
15. Oligonucléotides marqués caractérisés en ce qu'ils sont obtenus par le procédé de marquage selon l'une des revendications 9 à 12
ou à partir d'un support solide tel que défini à la revendication 13 ou 14.
1. Diaminophenothiazin-Derivate der Formel (I):

in der:
- eine der Gruppen R1, R2, R3 und R4 -A1-OR7 darstellt, wobei A1 eine lineare oder verzweigte Alkylenkette mit 2 bis 12 Kohlenstoffen darstellt, wobei
die Sauerstoff-und Stickstoffatome durch wenigstens zwei aufeinanderfolgende Kohlenstoffatome
getrennt sind, und wobei R7 eine Phosphorgruppe darstellt, die in der Lage ist, mit einem freien Hydroxyl unter
Bedingungen einer Oligonukleotid-Synthese zu reagieren, wobei die Gruppe mit OA1, an das sie gebunden ist, eine Phosphoramidit-, Phosphodiester- oder Hydrogenphosphonat-Gruppe
bildet,
- die anderen Gruppen R1, R2, R3 und R4, die identisch oder unterschiedlich sind, unabhängig voneinander darstellen:
∘ eine -A2-OR8-Gruppe, wobei A2 eine lineare oder verzweigte Alkylenkette mit 2 bis 12 Kohlenstoffen darstellt, wobei
die Sauerstoff- und Stickstoffatome durch wenigstens zwei aufeinanderfolgende Kohlenstoffatome
getrennt sind, und wobei R8 eine Gruppe, die aus den Trityl-, 4-O-Monomethoxytrityl-, 4,4'-O-Dimethoxytrityl-,
tert-Butyldimethylsilyl-, Acetyl-, Trifluoracetyl-, 9-Phenylxanthen-9-yl- und Fluorenylmethyloxycarbonyl-Gruppen
ausgewählt ist, darstellt,
∘ eine Alkylgruppe mit 2 bis 12 Kohlenstoffatomen, oder aber
∘ R1 und R2 oder R3 und R4 untereinander verbunden sind, um mit dem Stickstoffatom, an das sie gebunden sind,
eine Piperidinyl- oder Pyrrolidinyl-Gruppe zu bilden,
- R5 und R6, die identisch oder unterschiedlich sind, unabhängig voneinander ein Wasserstoff-,
Chlor-, Brom-, lod- oder Fluoratom oder eine Alkylgruppe mit 1 bis 12 Kohlenstoffatomen,
eine Alkenylgruppe mit 2 bis 12 Kohlenstoffatomen, eine Alkynylgruppe mit 2 bis 12
Kohlenstoffatomen, eine Acylgruppe oder eine Phenylgruppe darstellen,
- X- ein Anion, das vorzugsweise aus Cl-, I- , ClO4-, NO3- ausgewählt ist, darstellt.
2. Diaminophenothiazin-Derivate nach Anspruch 1, dadurch gekennzeichnet, dass A1 und A2 lineare oder verzweigte Alkylenketten sind, bei denen 2 bis 6 aufeinanderfolgende
Kohlenstoffatome die Sauerstoff- und Stickstoffatome trennen.
3. Diaminophenothiazin-Derivate nach Anspruch 1 oder 2, dadurch gekennzeichnet, dass wenigstens eine der Gruppen R1, R2, R3 und R4 nicht eine -A2-OR8-Gruppe, wie sie in Anspruch 1 definiert ist, darstellt und die Gruppe oder Gruppen
R1, R2, R3 oder R4, die von -A1-OR1 und von -A2-OR8 verschieden ist/sind, eine Alkylgruppe mit 2 bis 12 Kohlenstoffatomen, vorzugsweise
mit 4 bis 12 Kohlenstoffatomen, darstellt/darstellen.
4. Diaminophenothiazin-Derivate nach einem der Ansprüche 1 bis 3, dadurch gekennzeichnet, dass R5 = R6 = H.
5. Diaminophenothiazin-Derivate nach einem der Ansprüche 1 bis 4, dadurch gekennzeichnet, dass R7 eine -P{N[(C2-C12)alkyl]2}(OCH2CH2C≡N)-Gruppe, wie die -P[N(iPr)2](OCH2CH2C≡N)-Gruppe darstellt.
6. Diaminophenothiazin-Derivate nach einem der vorhergehenden Ansprüche, der Formel (la):

in der:
- A1, A2, R5, R6 R7, R8 und X- derart sind, wie sie in den Ansprüchen 1, 2, 4 oder 5 definiert sind,
- R1 und R2, die identisch oder unterschiedlich sind, unabhängig voneinander eine Alkylgruppe
mit 2 bis 12 Kohlenstoffatomen, vorzugsweise mit 4 bis 12 Kohlenstoffatomen darstellen
oder R1 und R2 untereinander verbunden sind, um mit dem Stickstoffatom, an das sie gebunden sind,
eine Piperidinyl- oder Pyrrolidinyl-Gruppe zu bilden.
7. Diaminophenothiazin-Derivate nach einem der Ansprüche 1 bis 5, der Formel (Ib):

in der:
- A1, A2, R5, R6 R7, R8 und X- derart sind, wie sie in den Ansprüchen 1, 2, 4 oder 5 definiert sind,
- R2 und R4, die identisch oder unterschiedlich sind, unabhängig voneinander eine Alkylgruppe
mit 2 bis 12 Kohlenstoffatomen, vorzugsweise mit 4 bis 12 Kohlenstoffatomen darstellen.
8. Diaminophenothiazin-Derivate nach einem der Ansprüche 1 bis 5, der Formel (Ic):

in der:
- A1, R5, R6, R7 und X- derart sind, wie sie in den Ansprüchen 1, 2, 4 oder 5 definiert sind,
- R1 und R2, die identisch oder unterschiedlich sind, unabhängig voneinander eine Alkylgruppe
mit 2 bis 12 Kohlenstoffatomen, vorzugsweise mit 4 bis 12 Kohlenstoffatomen darstellen
oder R1 und R2 untereinander verbunden sind, um mit dem Stickstoffatom, an das sie gebunden sind,
eine Piperidinyl- oder Pyrrolidinyl-Gruppe zu bilden.
9. Verfahren zur Markierung eines Oligonukleotids mit einem Diaminophenothiazin-Derivat
nach einem der vorhergehenden Ansprüche, das das Wachstum eines auf einen festen Träger
gepfropften Oligonukleotids und das Ersetzen von einem oder mehreren der Nukleotide,
die es bilden, durch ein oder mehrere der Diaminophenothiazin-Derivate, bevor das
Oligonukleotid von dem festen Träger abgelöst wird, umfasst.
10. Markierungsverfahren nach Anspruch 9, dadurch gekennzeichnet, dass wenigstens ein Ersetzen durch ein Diaminophenothiazin-Derivat vor dem Ende des Wachstums
des Oligonukleotids vollzogen wird.
11. Markierungsverfahren nach Anspruch 9 oder 10, dadurch gekennzeichnet, dass wenigstens eine Substitution durch ein Diaminophenothiazin-Derivat in 3'- oder 5'-Stellung
an dem ersten bzw. dem letzten Nukleotid vorgenommen wird.
12. Markierungsverfahren nach einem der Ansprüche 9 bis 11, dadurch gekennzeichnet, dass es einen abschließenden Schritt zur Behandlung in basischem Medium, entweder dank
einer basischen Lösung von Natriumkarbonat, Ammoniakwasser oder Kaliumkarbonat oder
einer Lösung von Methylamin und Ammoniakwasser oder einer Lösung von Diisopropylamin
und von β-Mercaptoethanol, oder dank Ammoniak oder Methylamin in der Gasphase umfasst.
13. Träger zur Oligonukleotidsynthese, umfassend wenigstens ein an der Oberfläche kovalent
gepfropftes Diaminophenothiazin-Derivat, entsprechend der Verkettung:

worin:
- R5, R6 und X- derart sind, wie sie in Anspruch 1 oder 4 definiert sind,
- R'1 und R'2, die identisch oder unterschiedlich sind, unabhängig voneinander eine Alkylgruppe
mit 2 bis 12 Kohlenstoffatomen, vorzugsweise mit 4 bis 12 Kohlenstoffatomen darstellen
oder R1 und R2 untereinander verbunden sind, um mit dem Stickstoffatom, an das sie gebunden sind,
eine Piperidinyl- oder Pyrrolidinyl-Gruppe zu bilden,
- A1' und A1", die identisch oder unterschiedlich sind, unabhängig voneinander eine A1-Kette, wie sie in Anspruch 1 oder 2 definiert ist, darstellen, und
- R9 eine Gruppe, die aus den Trityl-, 4-O-Monomethoxytrityl-, 4,4'-O-Dimethoxytrityl-,
tert-Butyldimethylsilyl-, Acetyl-, Trifluoracetyl-, 9-Phenylxanthen-9-yl-und Fluorenylmethyloxycarbonyl-Gruppen
ausgewählt ist, darstellt, und
- R10 einen -CO-A3-CO-NH-Träger darstellt, wobei A3 eine lineare oder verzweigte Alkylenkette mit 1 bis 6 Kohlenstoffatomen darstellt,
oder

worin:
- R5, R6 und X- derart sind, wie sie in Anspruch 1 oder 4 definiert sind,
- R'2 und R'4, die identisch oder unterschiedlich sind, unabhängig voneinander eine Alkylgruppe
mit 2 bis 12 Kohlenstoffatomen, vorzugsweise mit 4 bis 12 Kohlenstoffatomen darstellen,
- A1' und A1", die identisch oder unterschiedlich sind, unabhängig voneinander eine A1-Kette, wie sie in Anspruch 1 oder 2 definiert ist, darstellen, und
- R9 eine Gruppe, die aus den Trityl-, 4-O-Monomethoxytrityl-, 4,4'-O-Dimethoxytrityl-,
tert-Butyldimethylsilyl-, Acetyl-, Trifluoracetyl-, 9-Phenylxanthen-9-yl-und Fluorenylmethyloxycarbonyl-Gruppen
ausgewählt ist, darstellt, und
- R10 einen -CO-A3-CO-NH-Träger darstellt, wobei A3 eine lineare oder verzweigte Alkylenkette mit 1 bis 6 Kohlenstoffatomen darstellt.
14. Träger zur Oligonukleotidsynthese nach Anspruch 13, dadurch gekennzeichnet, dass der Träger aus Harzen, insbesondere aus Harzen auf Basis von Polystyrol, Polyacrylamid,
Polyethylenglycol, Cellulose, Polyethylen, Polyester, Latex, Polyamid, Polydimethylacrylamid,
synthetischen oder natürlichen hydrophilen Polymeren, Gläsern und Silika mit kontrollierter
Porosität, Glaskugeln, Kieselgelen ausgewählt ist.
15. Markierte Oligonukleotide, dadurch gekennzeichnet, dass sie durch das Markierungsverfahren nach einem der Ansprüche 9 bis 12 oder mittels
eines festen Trägers, wie er in Anspruch 13 oder 14 definiert ist, erhalten werden.
1. Diaminophenothiazinium derivatives of formula (I):

in which:
- one of the R1, R2, R3 and R4 groups represents -A1-OR7, with A1 representing a linear or branched alkylene chain comprising from 2 to 12 carbons,
the oxygen and nitrogen atoms being separated by at least two consecutive carbon atoms,
and R7 representing a phosphorus-comprising group capable of reacting with a free hydroxyl
under oligonucleotide synthesis conditions, said group forming, with OA1 to which it is bonded, a phosphoramidite, phosphodiester or hydrogen phosphonate
group,
- the other R1, R2, R3 and R4 groups, which may be identical or different, represent, independently of one another:
∘ an -A2-OR8 group, with A2 representing a linear or branched alkylene chain comprising from 2 to 12 carbons,
the oxygen and nitrogen atoms being separated by at least two consecutive carbon atoms,
and R8 representing a group chosen from trityl, 4-O-monomethoxytrityl, 4,4'-O-dimethoxytrityl,
tert-butyldimethylsilyl, acetyl, trifluoroacetyl, 9-phenylxanthen-9-yl and fluorenylmethyloxycarbonyl
groups,
∘ an alkyl group having from 2 to 12 carbon atoms,
∘ or else R1 and R2 or R3 and R4 are bonded to one another to form, with the nitrogen atom to which they are bonded,
a piperidinyl or pyrrolidinyl group,
- R5 and R6, which may be identical or different, represent, independently of one another, a
hydrogen, chlorine, bromine, iodine or fluorine atom, or an alkyl group having from
1 to 12 carbon atoms, an alkenyl group having from 2 to 12 carbon atoms, an alkynyl
group having from 2 to 12 carbon atoms, an acyl group or a phenyl group,
- X- represents an anion, preferably chosen from Cl-, I-, ClO4- and NO3-.
2. The diaminophenothiazinium derivatives as claimed in claim 1, characterized in that A1 and A2 are linear or branched alkylene chains in which from 2 to 6 consecutive carbon atoms
separate the oxygen and nitrogen atoms.
3. The diaminophenothiazinium derivatives as claimed in claim 1 or 2, characterized in that at least one of the R1, R2, R3 and R4 groups does not represent an -A2-OR8 group as defined in claim 1 and said R1, R2, R3 or R4 group(s) different than -A1-OR1 and than -A2-OR8 represent(s) an alkyl group having from 2 to 12 carbon atoms, preferably from 4 to
12 carbon atoms.
4. The diaminophenothiazinium derivatives as claimed in one of claims 1 to 3, characterized in that R5 = R6 = H.
5. The diaminophenothiazinium derivatives as claimed in one of claims 1 to 4, characterized in that R7 represents a -P{N[(C2-C12)alkyl]2}(OCH2CH2C≡N) group, such as the -P[N(iPr)2](OCH2CH2C≡N) group.
6. The diaminophenothiazinium derivatives as claimed in one of the preceding claims,
of formula (Ia):

in which:
- A1, A2, R5, R6, R7, R8 and X- are as defined in claim 1, 2, 4 or 5,
- R1 and R2, which may be identical or different, represent, independently of one another, an
alkyl group having from 2 to 12 carbon atoms, preferably from 4 to 12 carbon atoms,
or R1 and R2 are bonded to one another to form, with the nitrogen atom to which they are bonded,
a piperidinyl or pyrrolidinyl group.
7. The diaminophenothiazinium derivatives as claimed in one of claims 1 to 5, of formula
(Ib):

in which:
- A1, A2, R5, R6, R7, R8 and X- are as defined in claim 1, 2, 4 or 5,
- R2 and R4, which may be identical or different, represent, independently of one another, an
alkyl group having from 2 to 12 carbon atoms, preferably from 4 to 12 carbon atoms.
8. The diaminophenothiazinium derivatives as claimed in one of claims 1 to 5, of formula
(Ic):

in which:
- A1, R5, R6, R7 and X- are as defined in claim 1, 2, 4 or 5,
- R1 and R2, which may be identical or different, represent, independently of one another, an
alkyl group having from 2 to 12 carbon atoms, preferably from 4 to 12 carbon atoms,
or R1 and R2 are bonded to one another to form, with the nitrogen atom to which they are bonded,
a piperidinyl or pyrrolidinyl group,
- R3 represents an alkyl group having from 2 to 12 carbon atoms, preferably from 4 to
12 carbon atoms.
9. A method for labeling an oligonucleotide with a diaminophenothiazinium derivative
as claimed in any one of the preceding claims, which comprises the growth of an oligonucleotide
grafted onto a solid substrate, and the replacement of one or more of the nucleotides
of which it is formed with one or more of said diaminophenothiazinium derivatives,
before the oligonucleotide is detached from the solid substrate.
10. The labeling method as claimed in claim 9, characterized in that at least one replacement with a diaminophenothiazinium derivative is carried out
before the end of the growth of the oligonucleotide.
11. The labeling method as claimed in claim 9 or 10, characterized in that at least one substitution with a diaminophenothiazinium derivative is carried out
in the 3' or 5' positions, on the first or the last nucleotide, respectively.
12. The labeling method as claimed in one of claims 9 to 11, characterized in that it comprises a final step of treatment in a basic medium, either using a basic solution
of sodium hydroxide, of aqueous ammonia or of potassium carbonate or a solution of
methylamine and of aqueous ammonia or a solution of diisopropylamine and of β-mercaptoethanol,
or using ammonia or methylamine in the gas phase.
13. An oligonucleotide synthesis substrate comprising at least one diaminophenothiazinium
derivative covalently grafted at the surface according to the series:

in which:
- R5, R6 and X- are as defined in claim 1 or 4,
- R'1 and R'2, which may be identical or different, represent, independently of one another, an
alkyl group having from 2 to 12 carbon atoms, preferably from 4 to 12 carbon atoms,
or R1 and R2 are bonded to one another to form, with the nitrogen atom to which they are bonded,
a piperidinyl or pyrrolidinyl group,
- A1' and A1", which may be identical or different, represent, independently of one another, an
A1 chain as defined in claim 1 or 2, and
- R9 represents a group chosen from trityl, 4-O-monomethoxytrityl, 4,4'-O-dimethoxytrityl,
tert-butyldimethylsilyl, acetyl, trifluoroacetyl, 9-phenylxanthen-9-yl and fluorenylmethyloxycarbonyl
groups; and
- R10 represents -CO-A3-CO-NH-Substrate, with A3 representing a linear or branched alkylene chain comprising from 1 to 6 carbon atoms;
or

in which:
- R5, R6 and X- are as defined in claim 1 or 4,
- R'2 and R'4, which may be identical or different, represent, independently of one another, an
alkyl group having from 2 to 12 carbon atoms, preferably from 4 to 12 carbon atoms,
- A1' and A1", which may be identical or different, represent, independently of one another, an
A1 chain as defined in claim 1 or 2, and
- R9 represents a group chosen from trityl, 4-O-monomethoxytrityl, 4,4'-O-dimethoxytrityl,
tert-butyldimethylsilyl, acetyl, trifluoroacetyl, 9-phenylxanthen-9-yl and fluorenylmethyloxycarbonyl
groups; and
- R10 represents -CO-A3-CO-NH-Substrate, with A3 representing a linear or branched alkylene chain comprising from 1 to 6 carbon atoms.
14. The oligonucleotide synthesis substrate as claimed in claim 13, characterized in that the substrate is chosen from resins, in particular from resins based on polystyrene,
polyacrylamide, polyethylene glycol, cellulose, polyethylene, polyester, latex, polyamide,
polydimethylacrylamide, synthetic or natural hydrophilic polymers, glasses and silicas
with a controlled porosity, glass beads or silica gels.
15. Labeled oligonucleotides characterized in that they are obtained by means of the labeling method as claimed in one of claims 9 to
12 or from a solid substrate as defined in claim 13 or 14.