Domaine de l'invention
[0001] L'invention concerne une chaussée d'horlogerie comportant un premier alésage pour
la réception d'un tigeron lequel comporte, de part et d'autre d'un dégagement de largeur
donnée, une première portée de première longueur et une deuxième portée de deuxième
longueur.
[0002] L'invention concerne encore un mouvement d'horlogerie comportant au moins une telle
chaussée.
[0003] L'invention concerne encore une pièce d'horlogerie comportant au moins un tel mouvement
ou/et au moins une telle chaussée.
[0004] L'invention concerne encore un procédé de lanternage.
[0005] L'invention concerne le domaine des mouvements d'horlogerie, en particulier mécaniques,
et plus particulièrement l'entraînement des organes d'affichage tels qu'aiguilles,
ou disques, ou autres mobiles.
Arrière-plan de l'invention
[0006] Les mouvements d'horlogerie, en particulier mécaniques, comportent en général des
chaussées pour l'entraînement d'aiguilles ou de disques d'affichage. Une première
chaussée est posée et lanternée sur le tigeron du pignon de centre.
[0007] L'opération de lanternage consiste en un pincement de rétreint d'un tube que comporte
la chaussée en regard d'une portée ou d'un dégagement du tigeron. Ce pincement est
une tâche manuelle, et son résultat dépend de la dextérité et de la sensibilité de
l'horloger, et est de ce fait aléatoire, ce qui est fâcheux, car le lanternage a pour
but d'assurer un certain niveau de friction entre le tigeron et la chaussée lors du
fonctionnement normal de la montre, tandis que les opérations manuelles de mise à
l'heure par l'utilisateur appliquent un couple supérieur à celui de la friction, lequel
couple de friction ne devant donc pas être trop élevé.
[0008] L'ajustement correct du couple de friction est donc délicat. De surcroît, le lanternage
pose fréquemment des problèmes d'après-vente, la chaussée étant un composant fragile,
et la reprise d'un lanternage après démontage se traduit souvent par une détérioration
nécessitant le remplacement de la chaussée.
[0009] Un contrôle précis de la force de serrage appliquée est donc important, et le lanternage
manuel classique ne permet pas d'atteindre cette précision, ni la reproductibilité
requise.
Résumé de l'invention
[0010] L'invention se propose de fournir une alternative au lanternage manuel trop aléatoire,
et de le remplacer par une fixation reproductible du tigeron, moins dépendante de
l'opérateur effectuant l'assemblage.
[0011] A cet effet, l'invention concerne une chaussée d'horlogerie comportant un premier
alésage pour la réception d'un tigeron lequel comporte, de part et d'autre d'un dégagement
de largeur donnée, une première portée de première longueur et une deuxième portée
de deuxième longueur, caractérisée en ce que ladite chaussée est réalisée en au moins
deux parties et comporte d'une part un corps comportant intérieurement ledit premier
alésage et extérieurement une portée d'appui, et d'autre part au moins une bague en
alliage à mémoire de forme comportant un deuxième alésage, et en ce que ledit deuxième
alésage a, à l'état libre, un diamètre supérieur à celui de la portée d'appui quand
ladite bague est dans une structure martensitique, et un diamètre inférieur à celui
de la portée d'appui quand ladite bague est dans une structure austénitique.
[0012] L'invention concerne encore un mouvement d'horlogerie comportant au moins une telle
chaussée.
[0013] L'invention concerne encore une pièce d'horlogerie comportant au moins un tel mouvement
ou/et au moins une telle chaussée.
[0014] L'invention concerne encore un procédé de lanternage, facilement automatisable avec
un robot manipulateur comportant des moyens de chauffe ou un refroidissement de façon
localisée et quasiment instantanée, par lequel on effectue différentes étapes successives
:
- on introduit un tigeron dans un premier alésage d'un corps de chaussée, et de préférence
jusqu'à l'atteinte d'une position de butée dans une mise en oeuvre particulière ;
- on prépare une bague en alliage à mémoire de forme préparée pour enserrer une portée
d'appui au niveau d'un corps tubulaire que comporte ledit corps au droit dudit tigeron,
cette bague comportant un deuxième alésage qui a, à l'état libre, un diamètre supérieur
à celui de la portée d'appui quand la bague est dans une structure martensitique,
et un diamètre inférieur à celui de la portée d'appui quand la bague est dans une
structure austénitique ;
- on effectue une première phase de déformation initiale de la bague en alliage à mémoire
de forme dans un premier état martensitique et à une température inférieure à une
première température de début de transformation, caractéristique du début de la transformation
de la structure martensitique en structure austénitique lors d'un chauffage ;
- on effectue une deuxième phase d'installation de la bague sur la portée d'appui de
la chaussée, toujours dans le premier état martensitique et à une température inférieure
à la première température de transformation;
- on effectue une troisième phase, dans laquelle le serrage de la bague sur la chaussée
est réalisé par le chauffage à une température supérieure à une deuxième température
de fin de transformation.
Description sommaire des dessins
[0015] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à la lecture de
la description détaillée qui va suivre, en référence aux dessins annexés, où :
- la figure 1 représente, de façon schématisée et en section selon l'axe de pivotement,
une chaussée lanternée classique par déformation manuelle du tube de la chaussée au
droit d'un dégagement du tigeron ;
- la figure 2 représente, de façon similaire à la figure 1, une chaussée selon l'invention,
comportant un corps recevant le tigeron, et une bague posée avec un serrage contrôlé
sur ce corps de façon à assurer un couple de friction contrôlé sur le tigeron ;
- les figures 3 à 8 représentent successivement, en vue en coupe dans un plan passant
par cette bague :
- la figure 3 la bague à l'état libre ;
- la figure 4 une expansion de cette bague sous l'effet d'un changement d'état par déformation
pseudoplastique, consistant en une réorientation permanente mais réversible de la
martensite;
- la figure 5 l'enfilage de cette bague sur le corps de chaussée muni du tigeron non
représenté ;
- la figure 6 la contraction de cette bague avec serrage sur ce corps de chaussée ;
- la figure 7 représente, sous forme d'un schéma-blocs, une montre comportant un mouvement
comportant lui-même une chaussée selon l'invention.
Description détaillée des modes de réalisation préférés
[0016] L'invention concerne le domaine des mouvements d'horlogerie, en particulier mécaniques,
et plus particulièrement l'entraînement des organes d'affichage tels qu'aiguilles,
ou disques, ou autres mobiles.
[0017] L'invention se propose d'assurer une fixation reproductible du tigeron, moins dépendante
de l'opérateur effectuant l'assemblage, et de préférence réalisable avec des moyens
de production automatisés tel qu'un robot d'assemblage ou similaire, effectuant la
préhension et le positionnement relatif des composants entre eux, auxquels composant
ce robot est susceptible d'appliquer sélectivement une chauffe ou un refroidissement
de façon localisée et quasiment instantanée.
[0018] L'invention concerne ainsi une chaussée 1 d'horlogerie comportant un premier alésage
2 pour la réception d'un tigeron 3, lequel comporte, de part et d'autre d'un dégagement
4 de largeur donnée LD, une première portée 5 de première longueur L1 et une deuxième
portée de deuxième longueur L2.
[0019] Selon l'invention, cette chaussée 1 est réalisée en au moins deux parties, et comporte
d'une part un corps 10 comportant intérieurement le premier alésage 2 et extérieurement
une portée d'appui 7, et d'autre part au moins une bague 8. Cette au moins une bague
8 est en alliage à mémoire de forme, et comporte un deuxième alésage 9.
[0020] L'alliage à mémoire de forme peut être choisi parmi différentes familles de matériaux,
notamment et non limitativement des alliages à mémoire de forme activés thermiquement,
des alliages à mémoire de forme activés magnétiquement, ou encore des polymères à
mémoire de forme.
[0021] On distingue généralement, pour de tels alliages à mémoire de forme, un état dit
martensitique et un état dit austénitique, qui correspondent à des structurations
différentes du matériau, et à des répartitions spatiales des atomes différentes dans
l'espace.
[0022] Le deuxième alésage 9 a, à l'état libre, un diamètre supérieur à celui de la portée
d'appui 7 quand la bague 8 est dans une structure martensitique, et un diamètre inférieur
à celui de la portée d'appui 7 quand la bague 8 est dans une structure austénitique.
[0023] De façon particulière et avantageuse, le deuxième alésage 9 a, à l'état libre, un
diamètre supérieur à celui de la portée d'appui 7 quand la bague 8 est dans une structure
martensitique pré-déformée, la bague ayant alors été préalablement déformée, ce qui
permet d'obtenir un effet de serrage lors de la transformation en austénite.
[0024] Dans une réalisation particulière, le deuxième alésage 9 de la bague 8 a, à l'état
libre, un diamètre supérieur à celui de la portée d'appui 7 quand la bague 8 est à
une température de montage TM, et un diamètre inférieur à celui de la portée d'appui
7 quand la bague 8 est à une température de service TS.
[0025] Selon l'invention, le procédé de lanternage par montage de la bague 8 comporte différentes
étapes successives :
- une première phase de déformation initiale de la bague 8 en alliage à mémoire de forme
dans un premier état martensitique et à une température inférieure à une première
température de début de transformation As, caractéristique du début de la transformation
de la structure martensitique en structure austénitique lors d'un chauffage ;
- suivie d'une deuxième phase d'installation de la bague 8 sur la portée d'appui 7 de
la chaussée 1, toujours dans le premier état martensitique et à une température inférieure
à la première température de transformation As ;
- une troisième phase, dans laquelle le serrage de la bague 8 sur la chaussée 1 est
réalisé par le chauffage à une température supérieure à une deuxième température de
fin de transformation Af, qui est caractéristique de la fin de la transformation de
la structure martensitique en structure austénitique lors d'un chauffage, et qui est
donc supérieure à la première température de transformation As. L'assemblage conserve
ensuite sa force de serrage tant qu'il ne repasse pas en-dessous d'une troisième température
de transformation Ms, qui est caractéristique du début de la transformation de la
structure austénitique en structure martensitique lors d'un refroidissement (la fin
de cette transformation correspondant à une quatrième température de transformation
Mf). L'emploi d'un matériau à large hystérèse (différence entre Ms et As) permet par
exemple un montage à une température de l'ordre de l'ambiante (voisine de 20°C), un
chauffage limité et le serrage conserve ensuite ses propriétés sur une large plage
d'utilisation. La température de montage peut donc être comprise dans l'intervalle
de la température de service (et il est même préférable pour éviter l'utilisation
de systèmes de refroidissement cryogéniques).
[0026] L'objectif est de ne pas descendre en-dessous de la deuxième température de transformation
Ms lors du service, de façon à éviter de modifier le serrage par une éventuelle transformation
de phase, même partielle (c'est-à-dire sans forcément atteindre la quatrième température
de transformation Mf à laquelle la transformation de structure austénitique en structure
martensitique est complètement réalisée).
[0027] Dans une mise en oeuvre particulière, la température de montage TM est inférieure
à une température de service minimale TSMIN, ou supérieure à une température de service
maximale TSMAX.
[0028] L'invention est illustrée sur la figure 2, de façon non limitative, avec une bague
8 unique. Toutefois la facilité de mise en oeuvre de l'invention autorise la pose
de plusieurs bagues 8 le long du tigeron 3.
[0029] De préférence, l'alésage 2 du corps 10 est borgne, et comporte une surface d'appui
de butée axiale 91, qui est agencée pour recevoir en appui une extrémité 31 du tigeron
3. Et la portée d'appui 7 est située face au dégagement 4 du tigeron 3 quand le tigeron
3 est en appui de butée sur cette surface d'appui de butée axiale 91.
[0030] Dans une variante particulière, tel que visible sur la figure 2, le dégagement 4
du tigeron 3 est de section dégressive en s'éloignant de l'extrémité 31.
[0031] Dans une réalisation particulière de la chaussée 1, la portée d'appui 7 est une gorge
71 ménagée dans une portée cylindrique extérieure 61 du corps 10, et le deuxième alésage
9 a, à l'état libre, un diamètre supérieur à celui de la portée cylindrique extérieure
61 quand la bague 8 est à une température de montage TM.
[0032] Dans une autre réalisation particulière et avantageuse, la portée 7 consiste en une
unique variation du diamètre externe de la chaussé, en-dessous de la bague 8 à mémoire
de forme, avec un épaulement bloquant la bague vers le bas lors de son montage
[0033] Dans un premier mode de réalisation, l'alliage à mémoire de forme constituant la
bague 8 est choisi de façon à ce que la température de montage TM soit inférieure
à une température de service minimale TSMIN de -20°C.
[0034] Dans un deuxième mode de réalisation, l'alliage à mémoire de forme constituant la
bague 8 est choisi de façon à ce que la température de montage TM soit supérieure
à une température de service maximale TSMAX de +70°C.
[0035] Dans une variante, la bague 8 est une bague fendue.
[0036] Dans une réalisation particulière, on pose une bague en alliage à mémoire de forme,
dont le diamètre à l'état libre et à la température ambiante est légèrement inférieur
à celui de la chaussée à la même température, à l'endroit où le lanternage est habituellement
effectué. La bague est premièrement déformée afin de pouvoir passer autour de la chaussée,
puis, une fois à la bonne hauteur, elle est chauffée, reprend sa forme austénitique,
et serre la chaussée sur le tigeron. Les températures de transformation et de fixation
doivent être assez basses pour empêcher le desserrage de la bague si la montre reste
au froid.
[0037] Dans une autre réalisation particulière on réalise la bague dans un des alliages
titane nickel de type « Nitinol », selon une première forme à température inférieure
à -40°C, et selon une deuxième forme à température ambiante comprise entre -20°C et
+70°C, cette deuxième forme permettant d'assurer le serrage requis pour une friction
correcte et contrôlée du tigeron. Des outillages médicaux, et notamment d'orthodontie,
permettent d'effectuer un refroidissement très rapide vers -50°C ou -60°C, voire à
des températures encore inférieures, pour amener la bague dans la première forme qui
permet son enfilage sur le corps de chaussée. Il suffit de ramener l'ensemble à la
température de la salle de montage, classiquement voisine de +20°C, pour assurer le
serrage de la bague dans sa deuxième forme, et effectuer immédiatement l'essai de
mesure de couple de friction permettant de valider le composant pour son utilisation
directe dans un mouvement.
[0038] L'invention concerne encore un mouvement d'horlogerie 100 comportant au moins une
telle chaussée 1.
[0039] L'invention concerne encore une pièce d'horlogerie 200 comportant au moins un tel
mouvement 100, ou/et au moins une telle chaussée 1.
[0040] L'invention concerne encore un procédé de lanternage par montage avec serrage de
la bague 8, facilement automatisable avec un robot manipulateur comportant des moyens
de chauffe ou un refroidissement de façon localisée et quasiment instantanée, par
lequel on effectue différentes étapes successives :
- on introduit un tigeron 3 dans un premier alésage 2 d'un corps 10 de chaussée, dans
une position déterminée ou de préférence jusqu'à l'atteinte d'une position de butée
dans une mise en oeuvre particulière ;
- on prépare une bague 8 en alliage à mémoire de forme préparée pour enserrer une portée
d'appui 7 au niveau d'un corps tubulaire que comporte ledit corps 10 au droit dudit
tigeron 3, cette bague 8 comportant un deuxième alésage 9 qui a, à l'état libre, un
diamètre supérieur à celui de la portée d'appui quand la bague est dans une structure
martensitique, et un diamètre inférieur à celui de la portée d'appui quand la bague
8 est dans une structure austénitique ;
- on effectue une première phase de déformation initiale de la bague 8 en alliage à
mémoire de forme dans un premier état martensitique et à une température inférieure
à une première température de début de transformation As, caractéristique du début
de la transformation de la structure martensitique en structure austénitique lors
d'un chauffage ;
- on effectue une deuxième phase d'installation de la bague 8 sur la portée d'appui
7 de la chaussée 1, toujours dans le premier état martensitique et à une température
inférieure à la première température de transformation As ;
- on effectue une troisième phase, dans laquelle le serrage de la bague 8 sur la chaussée
1 est réalisé par le chauffage à une température supérieure à une deuxième température
de fin de transformation Af.
[0041] Dans une variante avantageuse de ce procédé, on pré-forme la bague 8 dans sa structure
martensitique, pour obtenir un effet de serrage lors de la transformation en austénite.
[0042] Dans une variante de ce procédé :
- on introduit un tigeron 3 dans un premier alésage 2 d'un corps 10 de chaussée, dans
une position déterminée ou, de préférence, jusqu'à l'atteinte d'une position de butée
dans une mise en oeuvre particulière ;
- on prépare une bague 8 en alliage à mémoire de forme préparée pour enserrer une portée
d'appui 7 au niveau d'un corps tubulaire que comporte ledit corps 10 au droit dudit
tigeron 3, cette bague 8 comportant un deuxième alésage 9 qui a, à l'état libre, un
diamètre supérieur à celui de la portée d'appui 7 quand la bague 8 est à une température
de montage TM, et un diamètre inférieur à celui de la portée d'appui 7 quand la bague
8 est à une température de service, la température de montage TM étant inférieure
à une température de service minimale TSMIN, ou supérieure à une température de service
maximale TSMAX ;
- on effectue un refroidissement ou une chauffe de ladite bague 8 en alliage à mémoire
de forme pour l'amener à ladite température de montage ;
- on enfile ladite bague 8 sur ledit corps 10 et on positionne ladite bague 8 en position
adéquate sur ladite surface d'appui 7 ;
- on maintient ladite bague8 en position jusqu'au retour à la température ambiante de
l'ensemble chaussée 1 constitué par ledit corps 10, ledit tigeron 3, et ladite bague
8.
[0043] Dans une variante de ce procédé, on applique un refroidissement audit corps 10 avant
d'enfiler ladite bague 8 sur ledit corps 10.
[0044] Dans une variante de ce procédé, on applique un refroidissement ou un chauffage audit
ensemble 1 pour le ramener plus rapidement vers la température ambiante.
[0045] Dans une variante de ce procédé, on prépare plusieurs bagues 8, que l'on enfile côte
à côte sur ledit corps 10 à des emplacements pré-déterminés.
[0046] En somme, cette invention consiste à poser une bague en alliage à mémoire de forme
de diamètre légèrement inférieur à celui de la chaussée à l'endroit où le lanternage
est habituellement effectué. Dans une variante particulière, la bague est premièrement
déformée afin de pouvoir passer autour de la chaussée, puis, une fois à la bonne hauteur
elle est chauffée, reprend sa forme austénitique et serre la chaussée sur le tigeron
du pignon de centre. Les températures M
s et M
f doivent être assez basses pour ne pas permettre à la bague de se desserrer si la
montre reste au froid. Idéalement A
s et A
f se situent autour de 20°C à 30 °C mais peuvent aussi prendre des valeurs différentes.
Les figures 1 et 2 illustrent le mécanisme, pour une configuration traditionnelle.
Cela n'exclut pas la possibilité de profiter de ce mécanisme pour introduire des autres
configurations qui soient moins tributaires des contraintes mécaniques spécifiques.
Par exemple, la hauteur du lanternage peut être réduite ; ou encore la déformation
peut être induite de l'intérieur dans le sens opposé dans une application réverse
de l'invention.
[0047] Les termes techniques contenus dans la description ci-dessus (austénite, martensite,
A
s, A
f, M
s, M
f) sont pertinents principalement pour les alliages à mémoire de forme activés thermiquement.
Ces concepts s'appliquent néanmoins également aux alliages à mémoire de forme activés
magnétiquement ainsi qu'aux polymères à mémoire de forme.
[0048] Dans le cas des alliages à mémoire de forme activés magnétiquement, les notions de
températures de transition doivent être remplacées par des notions de seuils de champs
magnétiques. Cette solution est avantageuse, dans le cas où le positionnement est
fait sous champ magnétique, pour éliminer toute possibilité de desserrage à basse
température.
[0049] Dans le cas des polymères à mémoire de forme, qui sont souvent des copolymères blocs,
les phases dites « austénitiques » et « martensitiques » n'existent pas en tant que
telles, et la transition se fait au niveau moléculaire à une température de transition.
Cette température peut correspondre à la température de transition vitreuse d'un des
blocs ou à sa température de fusion.
[0050] De façon non limitative, des matériaux à mémoire de forme utilisables pour la mise
en oeuvre de l'invention sont :
- ou bien des alliages à mémoire de forme activés thermiquement :
- Ag-Cd
- Au-Cd
- Co-Ni-Al
- Co-Ni-Ga
- Cu-Al-Ni
- Cu-Al-Be
- Cu-Zn-Al
- Cu-Zn-Si
- Cu-Zn-Sn
- Cu-Zn
- Cu-Sn
- In-Ti
- Mn-Cu
- Nb-Ru
- Ni-Al
- Ni-Ti
- Ni-Ti-Fe
- Ni-Ti-Cu
- Ni-Ti-Nb
- Ni-Ti-Pd
- Fe-Pt
- Fe-Mn-Si
- Fe-Pd
- Fe-Ni-Co-Ti
- Ta-Ru
- Ti-Ni-Hf
- ou bien des alliages à mémoire de forme activés magnétiquement :
- Ni-Mn-Ga (mémoire de forme magnétique)
- ou bien des polymères et copolymères à mémoire de forme :
- PET-PEO
- Polynorbornene
- PE-Nylon
- PE-PVA
- PS-Poly(1,4-Butadiène)
- Polyuréthanes
[0051] Grâce à l'invention, la force de serrage de la chaussée sur le tigeron du pignon
de centre est contrôlée précisément, dans un assemblage parfaitement reproductible.
1. Chaussée (1) d'horlogerie comportant un premier alésage (2) pour la réception d'un
tigeron (3) lequel comporte, de part et d'autre d'un dégagement (4) de largeur donnée
(LD), une première portée (5) de première longueur (L1) et une deuxième portée de
deuxième longueur (L2), caractérisée en ce que ladite chaussée (1) est réalisée en au moins deux parties et comporte d'une part
un corps (10) comportant intérieurement ledit premier alésage (2) et extérieurement
une portée d'appui (7), et d'autre part au moins une bague (8) en alliage à mémoire
de forme comportant un deuxième alésage (9), et en ce que ledit deuxième alésage (9) a, à l'état libre, un diamètre supérieur à celui de la
portée d'appui quand ladite bague (8) est dans une structure martensitique, et un
diamètre inférieur à celui de la portée d'appui quand ladite bague (8) est dans une
structure austénitique.
2. Chaussée (1) selon la revendication 1, caractérisée en ce que ledit deuxième alésage (9) a, à l'état libre, un diamètre supérieur à celui de la
portée d'appui quand ladite bague (8) est dans une structure martensitique, pré-déformée.
3. Chaussée (1) selon la revendication 1 ou 2, caractérisée en ce que ledit alésage (2) dudit corps (10) comporte une surface d'appui de butée axiale (91)
agencée pour recevoir en appui une extrémité (31) dudit tigeron (3), et en ce que ladite portée d'appui (7) est située face audit dégagement (4) dudit tigeron (3)
quand ledit tigeron (3) est en appui de butée sur ladite surface d'appui de butée
axiale (91).
4. Chaussée (1) selon la revendication précédente, caractérisée en ce que ledit dégagement (4) dudit tigeron (3) est de section dégressive en s'éloignant de
ladite extrémité (31).
5. Chaussée (1) selon la revendication 3 ou 4, caractérisée en ce que ladite portée d'appui (7) est une gorge (71) ménagée dans une portée cylindrique
extérieure (61) dudit corps (10), et en ce que ledit deuxième alésage (9) a, à l'état libre, un diamètre supérieur à celui de ladite
portée cylindrique extérieure (61) quand ladite bague (8) est à une température de
montage (TM).
6. Chaussée (1) selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que ledit alliage à mémoire de forme est choisi de façon à ce que ladite température
de montage (TM) soit inférieure à une température de service minimale (TSMIN) de -20°C.
7. Chaussée (1) selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisée en ce que ledit alliage à mémoire de forme est choisi de façon à ce que ladite température
de montage (TM) soit supérieure à une température de service maximale (TSMAX) de +70°C.
8. Chaussée (1) selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que ladite bague (8) est une bague fendue.
9. Mouvement d'horlogerie (100) comportant au moins une chaussée (1) selon l'une des
revendications précédentes.
10. Pièce d'horlogerie (200) comportant au moins un mouvement (100) selon la revendication
précédente ou/et au moins une chaussée (1) selon l'une des revendications 1 à 8.
11. Procédé de lanternage par montage d'une bague (8) sur un corps (10) de chaussée renfermant
un tigeron (3), comportant différentes étapes successives :
- on introduit un tigeron (3) dans un premier alésage (2) d'un corps (10) de chaussée;
- on prépare une bague (8) en alliage à mémoire de forme préparée pour enserrer une
portée d'appui (7) au niveau d'un corps tubulaire que comporte ledit corps (10) au
droit dudit tigeron (3), ladite bague (8) comportant un deuxième alésage (9) qui a,
à l'état libre, un diamètre supérieur à celui de la portée d'appui quand ladite bague
(8) est dans une structure martensitique, et un diamètre inférieur à celui de la portée
d'appui quand ladite bague (8) est dans une structure austénitique ;
- on effectue une première phase de déformation initiale de ladite bague (8) en alliage
à mémoire de forme dans un premier état martensitique et à une température inférieure
à une première température de début de transformation As, caractéristique du début
de la transformation de la structure martensitique en structure austénitique lors
d'un chauffage ;
- on effectue une deuxième phase d'installation de ladite bague (8) sur ladite portée
d'appui (7), toujours dans le premier état martensitique et à une température inférieure
à la première température de transformation As ;
- on effectue une troisième phase, dans laquelle on réalise le serrage de ladite bague
(8) sur ledit corps (10) par le chauffage à une température supérieure à une deuxième
température de fin de transformation Af.
12. Procédé selon la revendication précédente, caractérisé en ce qu'on pré-forme ladite bague (8) dans sa structure martensitique.
13. Procédé de lanternage par lequel :
- on introduit un tigeron (3) dans un premier alésage (2) d'un corps (10) de chaussée
dans une position déterminée ou jusqu'à l'atteinte d'une position de butée ;
- on prépare une bague (8) en alliage à mémoire de forme préparée pour enserrer une
portée d'appui au niveau d'un corps tubulaire que comporte ledit corps (10) au droit
dudit tigeron (3), ladite bague (8) comportant un deuxième alésage (9) qui a, à l'état
libre, un diamètre supérieur à celui de ladite portée d'appui (7) quand ladite bague
(8) est à une température de montage (TM), et un diamètre inférieur à celui de ladite
portée d'appui (7) quand ladite bague (8) est à une température de service, ladite
température de montage (TM) étant inférieure à une température de service minimale
(TSMIN), ou supérieure à une température de service maximale (TSMAX) ;
- on effectue un refroidissement ou une chauffe de ladite bague (8) en alliage à mémoire
de forme pour l'amener à ladite température de montage (TM) ;
- on enfile ladite bague (8) sur ledit corps (10) et on positionne ladite bague (8)
en position adéquate sur ladite surface d'appui (7) ;
- on maintient ladite bague (8) en position jusqu'à le retour à la température ambiante
d'un ensemble chaussée (1) constitué par ledit corps (10), ledit tigeron (3), et ladite
bague (8).
14. Procédé selon la revendication précédente, caractérisé en ce qu'on pré-forme ladite bague (8) dans sa structure martensitique.