DOMAINE TECHNIQUE
[0001] La présente invention se rapporte au domaine des fauteuils de transport personnels
spécialement adaptés pour des personnes handicapées, et plus particulièrement au domaine
des fauteuils roulants propulsés par la personne handicapée, encore appelés fauteuils
roulants manuels.
[0002] L'invention propose ainsi un dispositif de maniement de roue de fauteuil roulant
manuel pour personne handicapée, une roue de fauteuil roulant manuel et un fauteuil
roulant manuel comportant un tel dispositif, ainsi qu'un procédé d'opérabilité de
ce dispositif de maniement.
ÉTAT DE LA TECHNIQUE ANTÉRIEURE
[0003] Une part importante de la population mondiale est quotidiennement concernée par l'utilisation
des fauteuils roulants pour personnes handicapées pour pouvoir se déplacer.
[0004] Parmi ceux-ci, les fauteuils roulants sans assistance électrique au déplacement,
dits fauteuils manuels, font appel, pour leur mise en mouvement, à l'action des bras
de la personne handicapée sur un cerceau fixé en extérieur de roue (un pour chaque
roue), celui-ci étant couramment appelé « main courante ».
[0005] La main courante se présente typiquement sous la forme d'un tube de section circulaire
ou aplatie, et permet à la fois une bonne préhension par la main de l'utilisateur
et la transformation des mouvements du bras en une rotation de la roue. Cette rotation
de la roue peut ainsi permettre à la personne handicapée de faire avancer, reculer
ou pivoter son fauteuil. De plus, le pincement de la main courante par l'utilisateur,
sans déplacement de ses bras, peut permettre d'assurer le freinage du fauteuil en
mouvement.
[0006] Les fauteuils roulants manuels actuels sont légers et simples de conception. De plus,
le principe de propulsion du fauteuil à l'aide de la main courante rend celui-ci très
maniable sur sol lisse et horizontal. Cette innovation a ainsi permis un retour à
une certaine autonomie des personnes handicapées.
[0007] Néanmoins, le principe d'utilisation de la main courante présente plusieurs inconvénients.
[0008] Tout d'abord, et principalement, un de ces nombreux inconvénients tient à la position
même de la main courante, qui est très rapprochée du moyeu de roue, la main courante
présentant nécessairement un diamètre inférieur à celui de la roue (c'est-à-dire du
pneu de la roue) pour ne pas toucher le sol. Le couple de propulsion transmis au bras
est ainsi lié directement à cet écart entre le diamètre du pneu de la roue et le diamètre
de la main courante, respectivement le plus souvent dans un rapport de 60 cm pour
50 cm. Aussi, le moindre dénivelé ou le moindre sol présentant des aspérités amènent
rapidement l'utilisateur vers ses limites physiques, c'est-à-dire soit à ne plus pouvoir
avancer, soit au minimum à être fatigué et ressentir des douleurs musculaires. Il
y a donc un risque élevé de développer par la suite des problèmes articulaires et,
au fur et à mesure de l'avancée de son âge, l'utilisateur est de plus en plus restreint
dans ses déplacements.
[0009] Par ailleurs, de par sa conception même, la main courante implique généralement un
contact direct entre la main de l'utilisateur et le tube de la main courante. Il en
résulte alors généralement une sensation de froid, par exemple l'hiver, ou une sensation
d'échauffement, par exemple lors d'un freinage continu sur une longue pente, désagréables
et potentiellement douloureuses pour la personne handicapée, et ce même si celle-ci
peut les atténuer légèrement avec le port de gants de protection, par exemple. De
plus, ce contact direct entre la main courante et la main de l'utilisateur peut être
gênant d'un point de vue hygiénique, par exemple du fait de la présence de salissures
ou microbes sur la main courante.
[0010] En outre, dans le cas particulier du freinage du fauteuil roulant qui implique de
pouvoir bloquer la rotation de la main courante par serrage, la personne handicapée
peut ne pas avoir suffisamment de force physique dans la main pour y parvenir, d'autant
plus que ses capacités physiques diminuent avec l'âge et le handicap.
[0011] Afin de limiter au moins en partie les effets de ces inconvénients, des solutions
ont déjà été proposées dans l'art antérieur. Ainsi, pour tenter de répondre principalement
au problème de réduction de l'effort de propulsion par la personne handicapée, il
a été proposé d'ajouter des systèmes de levier sur la main courante. L'effort de poussée
que doit produire l'utilisateur peut alors être soit directement réduit du ratio «
longueur de levier/rayon de la main courante », soit modifié en plus par la présence
de moyens de démultiplication du type engrenages.
[0012] A titre d'exemples, la demande internationale
WO 2008/047088 A2 décrit un système de levier pour fauteuil roulant, commercialisé sous la dénomination
« NuDrive », qui est basé sur une réduction de l'effort de propulsion à l'aide du
ratio de longueur entre le levier et la main courante. Alors que ce système de levier
« NuDrive » propose une fixation du support de levier sur la main courante, un autre
système commercialisé sous la dénomination « Wijit » prévoit une fixation du support
de levier directement sur le moyeu de la roue. En outre, la demande internationale
WO 2009/025815 A1 décrit encore un autre système de levier, commercialisé sous la dénomination « Pivot
», basé sur une réduction de l'effort de propulsion à l'aide du ratio de longueur
entre le levier et la main courante, mais qui intègre en plus une possibilité de choix
de cinq vitesses en intégrant cinq ratios différents grâce à la présence d'engrenages
permettant de démultiplier le mouvement. Par ailleurs, il est également à noter que
la demande de brevet
US 2013/0062857 A1 divulgue un système de levier simplifié, commercialisé notamment pour le tiers monde,
qui repose sur le principe d'une roue de vélo avec chaîne et engrenage, permettant
le déplacement des mains en hauteur sur les tubes des deux leviers pour favoriser
la vitesse sur un sol plat ou le couple en montée et sur un sol accidenté.
[0013] Cependant, ces solutions de l'art antérieur ne sont pas entièrement satisfaisantes.
En effet, les systèmes de levier du type « NuDrive », « Wijit » et « Pivot » s'avèrent
être d'un coût trop élevé et d'un encombrement trop important. De plus, le rajout
de poids sur chaque roue que ces systèmes imposent est également une difficulté supplémentaire.
En outre, le système de levier de la demande de brevet
US 2013/0062857 A1 présente une importante limite car il ne permet pas la maniabilité. En effet, il
utilise des roues libres de vélo qui nécessitent de lâcher les leviers en cas de freinage
(en reprenant alors la main courante) et, surtout, de démonter les leviers pour pouvoir
manoeuvrer dans un espace réduit (en particulier, il n'est pas possible de faire une
poussée en arrière).
[0014] A ces différents systèmes de levier cités précédemment, disponibles sur le marché,
s'ajoutent encore diverses solutions divulguées dans la littérature relative à l'art
antérieur, qui visent à répondre au même besoin de diminution de l'effort de poussée
par la personne handicapée. En s'intéressant principalement aux solutions cherchant
à allier légèreté et compacité, il est ainsi possible de citer la demande de brevet
JP 2012-223551 A, qui décrit un système de levier fixé sur l'axe de la roue et articulé en dessous
de la main courante, la demande de brevet
US 2002/0043781 A1, qui décrit un système de levier assez similaire appuyant un patin sur la main courante
à chaque basculement de l'ensemble formé par la poignée, le manche et le patin, le
brevet
US 3,877,725 A, qui utilise un principe similaire mais avec un montage plus complexe, et la demande
de brevet
US 2005/0275190 A1, qui divulgue aussi ce principe mais avec une fixation par liaison glissière autour
de la main courante.
[0015] Par ailleurs, à la différence de ces documents dans lesquels la partie haute du levier
bascule pour assurer la mise en mouvement du fauteuil roulant manuel, la demande de
brevet
EP 0 728 095 A1 divulgue le principe d'un galet appuyant sur le pneu de la roue quand la partie haute
du levier est poussée, celle-ci n'étant pas articulée. Ce galet est fait pour pivoter
et s'auto-serrer sur le pneu à chaque poussée. Le brevet antérieur
US 3,869,146 A lui est très similaire et décrit en plus la présence d'un patin latéral pour freiner
ou manoeuvrer lentement. La demande de brevet
EP 1966 036 A2 se résume uniquement à ce freinage latéral pour générer le déplacement. La demande
de brevet
US 2011/0187075 A1 ne cherche pas non plus à avoir un auto-serrage à la poussée et prévoit le serrage
d'une poignée de frein par l'utilisateur pour serrer des mâchoires autour de la jante.
Enfin, le brevet
US 5,988,661 A divulgue le même principe mais autour de la main courante et par pivotement latéral
de la poignée.
[0016] Néanmoins, l'ensemble de ces solutions divulguées par l'art antérieur ne permet pas
de répondre suffisamment aux attentes des personnes handicapées utilisant des fauteuils
roulants manuels.
EXPOSÉ DE L'INVENTION
[0017] Il existe ainsi un besoin pour proposer une solution alternative au problème de réduction
de l'effort de propulsion exercé par la personne handicapée sur la main courante d'une
roue du fauteuil roulant.
[0018] Il existe de plus un besoin pour concevoir un système d'aide à la propulsion qui
soit léger, intuitif, démontable et d'un faible encombrement sous peine de réduire
son intérêt intrinsèque. De préférence, un tel système ne doit pas non plus nécessiter
de modification majeure du fauteuil roulant, permettant ainsi de préserver l'aspect
visuel global du fauteuil roulant.
[0019] En outre, il existe un besoin pour proposer un tel système d'aide au fonctionnement
d'un fauteuil roulant permettant à la personne handicapée de pouvoir se déplacer sur
tout type de terrain, par exemple un terrain sale comportant du gravier mouillé, de
la terre, du sable ou de l'herbe, et ce même en cas de détérioration de l'une ou des
deux roues du fauteuil, par exemple en cas de roue voilée ou de main courante tordue.
[0020] Il existe également un besoin pour réduire les coûts de fabrication et de commercialisation
des systèmes d'aide à la propulsion adaptables sur des fauteuils roulants manuels.
[0021] L'invention a ainsi pour but de remédier au moins partiellement aux besoins mentionnés
ci-dessus et aux inconvénients relatifs aux réalisations de l'art antérieur.
[0022] L'invention a ainsi pour objet, selon l'un de ses aspects, un dispositif de maniement
de roue de fauteuil roulant manuel pour personne handicapée, ladite roue comportant
une main courante coaxiale pour permettre la propulsion du fauteuil roulant, le dispositif
étant apte à passer d'une position débrayée, dans laquelle la roue tourne librement
autour de son axe de rotation, à une position embrayée, dans laquelle la roue est
entraînée en rotation autour de son axe de rotation par le dispositif, caractérisé
en ce qu'il comporte :
- un support de levier configuré pour être monté en rotation autour de l'axe de rotation
de la roue, comportant une partie de préhension pour la personne handicapée s'étendant
extérieurement par rapport à la main courante lorsque le dispositif est en place sur
la roue, ledit support de levier comportant une première partie s'étendant intérieurement
par rapport à la main courante, entre l'axe de rotation de la roue et ladite main
courante lorsque le dispositif est en place sur la roue,
- un moyen de fixation du support de levier, apte à placer le support de levier libre
en rotation autour de l'axe de rotation de la roue,
- un support d'appui fixé sur le support de levier au niveau de ladite première partie,
tout en étant monté en rotation par rapport au support de levier autour d'un axe de
rotation, le support d'appui s'étendant entre le support de levier et un point de
contact, le point de contact étant configuré pour venir au contact de la main courante
lors de la rotation du support d'appui autour de l'axe de rotation, le support de
levier étant apte à se déplacer en rotation autour de l'axe de rotation de la roue
selon un premier sens de rotation tendant à rapprocher le support de levier du point
de contact du support d'appui, et un deuxième sens de rotation, opposé au premier
sens de rotation,
[0023] De façon avantageuse, la zone de fixation du support d'appui sur le support de levier
est choisie sur ladite première partie du support de levier de façon à ce que, lorsque
le dispositif est en place sur la roue, une force exercée sur la partie de préhension
pour provoquer la rotation du support de levier selon son premier sens de rotation
entraîne un contact entre l'extrémité distale du support d'appui et la main courante,
qui bloque la rotation du support de levier selon le premier sens de rotation par
arc-boutement et place le dispositif dans sa position embrayée, entraînant ainsi une
propulsion du fauteuil roulant manuel, et de façon à ce qu'une force exercée sur la
partie de préhension pour provoquer la rotation du support de levier selon son deuxième
sens de rotation entraîne une absence de contact ou un contact glissant entre la main
courante et le support d'appui, qui autorise la libre rotation du support de levier
selon le deuxième sens de rotation, et place ainsi le dispositif dans sa position
débrayée.
[0024] Le moyen de fixation du support de levier, apte à placer le support de levier libre
en rotation autour de l'axe de rotation de la roue, peut par exemple être fixé sur
l'axe de rotation de la roue, voire encore sur le moyeu ou un plusieurs rayons de
la roue.
[0025] Le premier sens de rotation du support de levier tend à rapprocher le support de
levier du point de contact du support d'appui. Autrement dit, selon son premier sens
de rotation, le support de levier se déplace en direction du support d'appui. Autrement
dit encore, le premier sens de rotation du support de levier tend à renforcer l'appui
du point de contact du support d'appui contre la main courante, de telle sorte que
le support d'appui s'arc-boute sur la main courante.
[0026] Grâce à l'invention, le dispositif peut permettre à une personne handicapée, dépendante
d'un fauteuil roulant pour effectuer ses déplacements, d'utiliser son fauteuil roulant
avec une maniabilité simplifiée et intuitive tout en limitant au mieux les efforts
physiques à fournir. Le dispositif peut tout particulièrement être facilement adapté
sur un fauteuil roulant existant, et peut apporter à la personne handicapée une aide
supplémentaire au déplacement permettant de diminuer les risques de développement
de problèmes articulaires, particulièrement au niveau des bras et/ou des épaules.
De plus, à la différence des solutions de l'art antérieur, le principe d'actionnement
du levier du dispositif selon l'invention peut permettre un glissement du dispositif
relativement à la main courante, ce qui facilite la réduction de l'effort de propulsion
par la personne handicapée et autorise la conception d'un dispositif de faible poids.
En outre, l'utilisation d'un tel dispositif n'étant pas nécessairement permanente,
celui-ci peut également être perçu comme un accessoire pratique à faible coût que
l'on peut fixer sur le fauteuil roulant lorsque la situation nécessite trop d'efforts
physiques avec les seules mains courantes ou bien alors dans une optique de préservation
des articulations musculaires. L'invention peut également permettre le montage et
démontage du dispositif sur un fauteuil roulant manuel sans nécessiter le montage
et démontage des roues du fauteuil.
[0027] Le dispositif de maniement selon l'invention peut en outre comporter l'une ou plusieurs
des caractéristiques suivantes prises isolément ou suivant toutes combinaisons techniques
possibles.
[0028] De façon avantageuse, le dispositif selon l'invention présente un faible poids total,
notamment inférieur ou égal à environ 300 g, mieux encore inférieur ou égal à environ
200 g.
[0029] Le dispositif peut avantageusement être configuré pour être montable et démontable
sur le fauteuil roulant manuel, notamment sur une roue du fauteuil roulant manuel.
De cette façon, la personne handicapée peut par exemple transporter le dispositif
avec elle et l'utiliser au fur et à mesure de ses besoins, en particulier lorsque
le fauteuil roulant doit être déplacé sur un sol qui requiert trop d'efforts physiques
pour se propulser lorsque seule la main courante est utilisée.
[0030] De façon classique, la main courante de la roue peut se présenter sous la forme d'un
tube, de section circulaire ou aplatie, s'étendant sur tout le pourtour de la roue.
Ainsi, la main courante et la roue ont avantageusement le même axe de rotation.
[0031] Le support de levier peut présenter sensiblement une forme longitudinale, notamment
rectiligne, depuis le centre de rotation de la roue du fauteuil roulant vers l'extrémité
distale de la partie de préhension du support de levier.
[0032] Le support de levier peut être fixé sur l'axe de rotation de la roue par son extrémité
proximale, opposée à son extrémité distale pouvant quant à elle être confondue avec
l'extrémité distale de la partie de préhension.
[0033] La longueur du support de levier est avantageusement supérieure au rayon de la main
courante, de sorte que le support de levier puisse effectivement présenter une partie
de préhension s'étendant extérieurement par rapport à la main courante.
[0034] Le support de levier peut être prévu pour être télescopique de façon à pouvoir augmenter
ou diminuer la distance entre la partie de préhension et l'axe de rotation de la roue
en fonction de l'intensité de l'effort physique que la personne handicapée souhaite
fournir pour l'actionnement du support de levier.
[0035] Les différentes pièces du dispositif selon l'invention, notamment le support de levier
et/ou le support d'appui, peuvent être réalisées en tout type de matériau, par exemple
en métal, en plastique, en fibres de carbone, voire en bois. Ce choix peut notamment
dépendre des caractéristiques de rigidité, de poids, de coût, de faisabilité, entre
autres, recherchées pour le dispositif selon l'invention.
[0036] Le support d'appui vient avantageusement au contact de la main courante au niveau
de sa surface intérieure, c'est-à-dire orientée vers l'axe de rotation de la main
courante. De cette façon, par opposition à un contact qui se ferait au niveau de la
surface extérieure, opposée à la surface intérieure, de la main courante, ou même
sur le pneu de la roue, il peut être possible d'éviter des difficultés de faisabilité
du contact, comme l'apparition de glissements non souhaités, lorsque la surface extérieure
de la main courante ou le pneu sont sales, par exemple du fait d'un circulation sur
un terrain gras, voire lorsque le pneu est sous-gonflé ou sur-gonflé.
[0037] Le support d'appui peut présenter sensiblement une forme longitudinale, notamment
rectiligne, depuis la zone de fixation au support de levier vers l'extrémité distale
du support d'appui apte à venir au contact de la main courante.
[0038] Le support d'appui peut être fixé au support de levier au niveau de la zone de fixation
par son extrémité proximale.
[0039] La longueur du support d'appui est avantageusement inférieure ou égale au diamètre
de la main courante, notamment au rayon de la main courante, de sorte à pouvoir venir
au contact de la main courante tout en étant fixé sur la partie du support de levier
s'étendant intérieurement par rapport à la main courante.
[0040] La somme de la longueur du support d'appui et de la longueur du support de levier
entre l'axe de rotation de la roue et la zone de fixation du support d'appui peut
être supérieure ou égale au rayon de la main courante.
[0041] De façon préférentielle, la zone de fixation du support d'appui au support de levier
peut être située dans le tiers supérieure de la partie du support de levier s'étendant
intérieurement par rapport à la main courante, c'est-à-dire entre la main courante
et les deux tiers de la longueur du support de levier mesurés à partir de l'axe de
rotation de la roue.
[0042] Par ailleurs, il peut être défini un cône de frottement du contact entre le support
d'appui et la main courante, ayant pour sommet ledit contact et pour demi-angle au
sommet l'angle de frottement défini par la relation µ = tan φ, où µ est le coefficient
d'adhérence entre le support d'appui et la main courante. La zone de fixation du support
d'appui sur le support de levier peut se situer à l'intérieur du cône de frottement.
[0043] De cette façon, de manière avantageuse, le glissement ne peut avoir lieu entre le
support d'appui et la main courante quelle que soit la force exercée par la personne
handicapée sur la partie de préhension du support de levier pour provoquer la rotation
de celui-ci selon son premier sens de rotation en direction du support d'appui, le
support d'appui étant en effet bloqué contre la main courante par effet d'arc-boutement.
[0044] Ce principe de condition de non glissement entre le support d'appui et la main courante,
reposant sur l'angle de frottement, provient directement des lois de Coulomb en matière
d'adhérence entre deux solides, bien connues dans la littérature.
[0045] Le dispositif peut en outre comporter une poignée de prolongement du support d'appui,
s'étendant en majeure partie extérieurement par rapport à la main courante lorsque
le dispositif est en place sur la roue, pour permettre à la personne handicapée d'entraîner
le support d'appui selon son axe de rotation.
[0046] De façon avantageuse, la poignée de prolongement du support d'appui peut correspondre
à une poignée de frein du dispositif selon l'invention. En effet, une force exercée
sur cette poignée de frein pour entraîner en rotation le support d'appui vers le support
de levier peut permettre d'engendrer un contact bloquant par effet d'arc-boutement
du support d'appui sur la main courante ayant pour effet de freiner, voire d'arrêter,
la rotation de la main courante, et donc de la roue. Autrement dit, le pincement ou
rapprochement de la poignée de frein et du support de levier peut permettre le freinage
de la roue, à la manière d'une poignée de frein d'un vélo. Inversement, une force
exercée sur cette poignée de frein pour entraîner en rotation le support d'appui en
éloignement du support de levier peut permettre de libérer ou débrayer le dispositif
entraînant la libre rotation du support de levier autour de l'axe de rotation de la
main courante.
[0047] Le dispositif peut également comporter un organe de rappel élastique fixé entre le
support de levier et le support d'appui.
[0048] L'organe de rappel élastique peut par exemple être constitué par un ressort ou un
élastique.
[0049] L'organe de rappel élastique peut par exemple être fixé au support d'appui, au niveau
ou à proximité de l'extrémité distale du support d'appui. De même, l'organe de rappel
élastique peut par exemple être fixé au support de levier, au niveau ou à proximité
de l'extrémité distale de la partie du support de levier s'étendant intérieurement
par rapport à la main courante.
[0050] L'organe de rappel élastique peut avantageusement présenter une tension initiale,
c'est-à-dire en l'absence d'étirement de celui-ci, apte à permettre le rapprochement
du support d'appui et du support de levier pour assurer le maintien d'un contact permanent
du support d'appui sur la main courante, notamment même en cas d'ovalisation de celle-ci,
par exemple suite à des défauts et/ou des chocs subis.
[0051] Par ailleurs, l'organe de rappel élastique peut également présenter une extension
maximale permettant d'écarter le support d'appui de la main courante, et par exemple
de dégager une garniture de freinage présente sur le support d'appui de la main courante,
notamment une garniture de freinage enveloppante pour épouser au moins partiellement
la forme du tube de la main courante, afin de pouvoir, entre autres, démonter le dispositif
de la roue.
[0052] Le dispositif peut aussi comporter un organe de verrouillage en position écartée
du support d'appui par rapport à la main courante de sorte à obtenir une absence de
contact entre le support d'appui et la main courante, l'organe de verrouillage s'étendant
entre le support d'appui et le support de levier et étant fixé au support d'appui
ou au support de levier.
[0053] De cette façon, il peut être possible d'obtenir un débrayage permanent du support
de levier lorsque l'organe de verrouillage est correctement positionné entre le support
de levier et le support d'appui. La personne handicapée peut alors décider de se propulser
de façon classique par l'intermédiaire de la main courante sans utilisation du dispositif.
[0054] Toutefois, l'organe de verrouillage peut être élastique, et peut présenter une élasticité
suffisante pour permettre le rapprochement du support d'appui et du support de levier
par le biais de la poignée de frein pour permettre, par exemple, une maniabilité du
fauteuil roulant en espace restreint avec utilisation de la poignée de frein et de
la partie de préhension. Pour ce faire, il peut alors suffire que la poussée exercée
par l'organe de verrouillage entre le support d'appui et le support de levier compense
la tension de l'organe de rappel élastique pour assurer la fonction de débrayage permanent,
tout en permettant une certaine déformation de l'organe de verrouillage lorsque la
poignée de frein est actionnée jusqu'à ce que le contact entre la main courante et
le support d'appui puisse s'établir. Alternativement, l'organe de rappel élastique
et l'organe de verrouillage peuvent être remplacés par une seule et même pièce assurant
à elle seule leurs fonctions.
[0055] Le dispositif peut également comporter un moyen d'attache du support de levier au
carter du fauteuil roulant manuel, s'étendant entre le support de levier et le carter
du fauteuil roulant manuel, le moyen d'attache permettant le soutien du support de
levier en cas de débrayage du dispositif et/ou une aide à la poussée du support de
levier après une traction sur le support de levier exercée par la personne handicapée.
[0056] Le moyen d'attache peut en particulier être relié au carter ou cadre avant du fauteuil
roulant manuel, situé par exemple au niveau de la zone où se trouvent les jambes de
la personne handicapée. Le moyen d'attache peut par exemple être fixé au carter du
fauteuil roulant manuel après mise en place du support de levier sur la roue.
[0057] Le moyen d'attache peut être solidarisé au support de levier au niveau de l'extrémité
distale du support de levier, notamment confondue avec l'extrémité distale de la partie
de préhension. En variante, le moyen d'attache peut être prévu coulissant à l'intérieur
du support de levier, et le cas échéant fixé à l'axe de rotation de la roue, ou à
proximité de l'axe de rotation, de sorte à permettre une plus grande amplitude et
une plus grande souplesse.
[0058] Le moyen d'attache peut préférentiellement être élastique, étant notamment extensible
de plus de deux fois, voire de trois fois, par rapport à sa longueur initiale, c'est-à-dire
sa longueur en l'absence d'allongement. Le moyen d'attache peut par exemple être un
tendeur ou un système à enrouleur.
[0059] Lorsque le moyen d'attache est prévu pour être suffisamment souple, il peut servir
de soutien au support de levier lorsque ce dernier n'est pas utilisé, c'est-à-dire
notamment lorsque le dispositif est débrayé.
[0060] En outre, lorsque le moyen d'attache est prévu pour être suffisamment rigide, ou
lorsqu'il est associé à un autre moyen d'attache de plus grande rigidité, par exemple
avec entre 5 et 10 kg de force de tension lorsque l'actionnement du support de levier
entraîne l'élongation du moyen d'attache, l'effort de traction du support de levier
entraînant l'étirement du moyen d'attache peut servir de réserve d'énergie potentielle
pour l'effort de poussée sur le support de levier. Autrement dit, la tension du moyen
d'attache, qui augmente lorsque l'on tire sur celui-ci, peut servir d'aide à la personne
handicapée quand elle pousse sur le support de levier vers le point de fixation du
moyen d'attache sur le carter du fauteuil roulant puisque le rappel élastique du moyen
d'attache facilite cet effort de poussée. Cette aide supplémentaire apportée à la
personne handicapée pour l'effort de poussée peut notamment s'avérer utile quand le
fauteuil roulant se déplace sur un terrain difficile, par exemple un terrain en pente,
un terrain avec de l'herbe, du gravier, entre autres, car le fauteuil roulant peut
avoir tendance à s'immobiliser entre deux efforts de poussée.
[0061] La partie de préhension du support de levier peut comporter une poignée pivotante,
montée en rotation autour du support de levier, et un support de biellette fixé à
la poignée pivotante à une première de ses extrémités et au support d'appui à une
deuxième de ses extrémités, opposée à la première extrémité, de sorte que la rotation
de la poignée pivotante dans un premier sens entraîne un rapprochement entre le support
d'appui et la main courante, et que la rotation de la poignée pivotante dans un deuxième
sens, opposé au premier sens, entraîne un écartement entre le support d'appui et la
main courante.
[0062] Le support de biellette peut ainsi assurer une liaison entre la poignée pivotante
et le support d'appui, chaque rotation de la poignée pivotante permettant de verrouiller
ou d'écarter le contact entre le support d'appui et la main courante. La rotation
de la poignée pivotante peut ainsi permettre de remplacer l'utilisation de la poignée
de frein décrite précédemment.
[0063] Le support de biellette peut par ailleurs comporter, au niveau de sa deuxième extrémité
solidarisée au support d'appui, un ajour dans lequel coulisse un plot de fixation
du support d'appui. De cette façon, il peut être possible de permettre une course
à vide de la poignée pivotante entre des états d'embrayage et de débrayage du dispositif
de sorte à préserver l'auto-serrage ou l'effet d'arc-boutement entre le support d'appui
et la main courante lorsque l'organe de verrouillage laisse libre la rotation du support
d'appui.
[0064] Le support d'appui peut en outre comporter un support de garniture de frein apte
à venir au contact de la main courante.
[0065] Le support de garniture de frein, encore dénommé support de patin de frein, peut
notamment être situé sur l'extrémité distale du support d'appui.
[0066] Le support de garniture de frein peut présenter une forme enveloppante pour s'adapter
au profil de la main courante. En particulier, le support de garniture de frein peut
présenter en section une forme de « cuvette ». Le support de garniture de frein peut
présenter une forme enveloppante prévue pour éviter tout frottement du support de
garniture de frein avec les pattes de fixation de la main courante sur la roue.
[0067] Le support de garniture de frein peut présenter un point de contact ou une surface
de contact avec la main courante.
[0068] Le support de garniture de frein peut être réalisé en tout type de matériau, étant
par exemple semblable à une garniture de frein d'un vélo.
[0069] Le matériau du support de garniture de frein peut être choisi en fonction du matériau
de la main courante afin d'obtenir un coefficient d'adhérence entre le support de
garniture de frein et la main courante qui permette d'obtenir un angle de frottement
adapté au choix du positionnement de la zone de fixation entre le support de levier
et le support d'appui.
[0070] Le moyen de fixation du support de levier sur l'axe de rotation de la roue peut par
ailleurs comporter une pièce filetée, apte à s'engager sur l'axe de rotation de la
roue lors du montage du dispositif pour y être fixée à demeure, le support de levier
étant alors monté en rotation sur la pièce filetée.
[0071] La pièce filetée est avantageusement placée sur l'axe de rotation d'origine de la
roue du fauteuil roulant manuel, encore appelé axe de démontage rapide de la roue,
en remplacement de l'écrou de réglage d'origine de la roue.
[0072] La pièce filetée peut comporter un élément poussoir formant une prolongation du poussoir
d'origine de la roue, de façon à ce que la roue puisse être démontable même si le
dispositif selon l'invention est en place sur la roue.
[0073] La pièce filetée peut en outre comporter un ou plusieurs évidements, par exemple
des gorges ou trous, et notamment deux évidements diamétralement opposés, pour permettre
la mise en place d'un verrouillage de la roue lorsque le dispositif selon l'invention
a été installé. Le verrouillage peut par exemple correspondre à une goupille ou un
système plus élaboré de verrouillage.
[0074] Avantageusement, la pièce filetée permettant le montage du dispositif selon l'invention
sur la roue du fauteuil roulant manuel peut être laissée en place de façon permanente
sur l'axe de rotation de la roue, même en cas de démontage du dispositif selon l'invention,
sans pour autant modifier l'aspect esthétique global du fauteuil roulant.
[0075] La longueur de la pièce filetée peut avantageusement être choisie pour permettre
un allongement de l'axe de démontage rapide de la roue de façon à pouvoir positionner
le support de levier sur cet axe. Ainsi, par exemple, la longueur de la pièce filetée
peut être de l'ordre de 1 à 3 cm.
[0076] Le moyen de fixation peut par ailleurs comporter un support de bague de fixation,
à l'intérieur duquel est apte à coulisser la pièce filetée, de façon à ce que le support
de bague de fixation soit monté en rotation par rapport à la pièce filetée. Le support
de levier peut alors être solidarisé au support de bague de fixation de sorte à pouvoir
être entraîné en rotation autour de la pièce filetée.
[0077] Le support de bague de fixation peut comporter un filetage externe et deux écrous
destinés à venir de part et d'autre du support de levier, de façon à permettre le
réglage de l'entraxe du support de levier en fonction du type de roue utilisé, le
déport du moyeu par rapport à la main courante n'étant pas normalisé sur les fauteuils
roulants manuels.
[0078] Le dispositif peut en outre comporter un module d'assistance électrique au déplacement
sous la forme d'un galet motorisé rotatif destiné à être placé au contact de la main
courante, la rotation du galet entraînant la rotation de la main courante.
[0079] Le module d'assistance électrique peut être de faible poids. Il peut par exemple
se présenter sous la forme d'un galet motorisé du type Solex
®.
[0080] Le module d'assistance électrique peut être utilisé avec ou en remplacement du support
de garniture de frein du support d'appui.
[0081] Le module d'assistance électrique peut par exemple présenter une autonomie de fonctionnement
d'au moins 3 minutes, mieux 5 minutes, par exemple comprise entre 5 et 10 minutes.
De cette façon, la personne handicapée peut, au besoin, utiliser ce module d'assistance
électrique en lieu et place de la main courante et/ou du dispositif de maniement de
façon à pouvoir se déplacer, en particulier lorsque le fauteuil est situé sur un terrain
présentant plusieurs obstacles.
[0082] En outre, de façon avantageuse, le module d'assistance électrique peut être prévu
pour rester discret et localisé sur une portion réduite de la roue, de façon à ne
pas engendrer de gêne pour la personne handicapée.
[0083] Le couple en retour du module d'assistance électrique peut être pris en charge par
un moyen d'attache, notamment du type tendeur, tel que décrit précédemment, fixé au
carter du fauteuil roulant manuel.
[0084] L'invention a encore pour objet, selon un autre de ses aspects, une roue de fauteuil
roulant manuel pour personne handicapée, caractérisée en ce qu'elle est équipée d'un
dispositif de maniement tel que défini précédemment.
[0085] L'invention a également pour objet, selon un autre de ses aspects, un fauteuil roulant
manuel pour personne handicapée, caractérisé en ce qu'il comporte un dispositif de
maniement tel que défini précédemment ou une roue telle que définie précédemment.
[0086] L'invention a en outre pour objet, selon un autre de ses aspects, un procédé d'opérabilité
d'un dispositif de maniement tel que défini précédemment, dans lequel la personne
handicapée effectue une ou plusieurs des actions suivantes :
- la personne handicapée exerce une poussée sur la partie de préhension du support de
levier selon le premier sens de rotation du support de levier, afin de faire avancer
le fauteuil roulant manuel,
- la personne handicapée exerce une traction sur la partie de préhension du support
de levier selon le deuxième sens de rotation du support de levier afin de débrayer
le dispositif de façon à ramener le support de levier en arrière avant d'effectuer
une nouvelle poussée sur la partie de préhension pour faire de nouveau avancer le
fauteuil roulant manuel,
- la personne handicapée rapproche le support d'appui du support de levier pour obtenir
un contact entre eux, afin d'effectuer un freinage du fauteuil roulant manuel,
- la personne handicapée rapproche le support d'appui du support de levier pour obtenir
un contact entre eux de blocage par arc-boutement et exerce une traction sur l'ensemble
formé par le support d'appui et le support de levier, afin de faire reculer le fauteuil
roulant manuel.
[0087] L'invention a par ailleurs pour objet, selon un autre de ses aspects, un module d'assistance
électrique au déplacement d'une roue de fauteuil roulant manuel pour personne handicapée,
caractérisé en ce qu'il se présente sous la forme d'un galet motorisé rotatif placé
au contact de la main courante de la roue, la rotation du galet entraînant la rotation
de la main courante.
[0088] Le procédé d'opérabilité et le module d'assistance électrique selon l'invention peuvent
comporter l'une quelconque des caractéristiques précédemment énoncées, prises isolément
ou selon toutes combinaisons techniquement possibles avec d'autres caractéristiques.
BRÈVE DESCRIPTION DES DESSINS
[0089] L'invention pourra être mieux comprise à la lecture de la description détaillée qui
va suivre, d'un exemple de mise en oeuvre non limitatif de celle-ci, ainsi qu'à l'examen
des figures, schématiques et partielles, du dessin annexé, sur lequel :
- la figure 1 représente, de façon simplifiée et en perspective, un exemple de réalisation
d'un dispositif de maniement conforme à l'invention,
- la figure 2 illustre des principes de fonctionnement du dispositif représenté sur
la figure 1,
- les figures 3 à 7 représentent, de façon simplifiée et en perspective, des variantes
de réalisation du dispositif représenté sur la figure 1,
- la figure 8 représente, de façon simplifiée et en perspective, un fauteuil roulant
manuel et une roue comportant une variante de réalisation du dispositif représenté
sur la figure 1,
- la figure 9 est une vue agrandie de la figure 8,
- la figure 10 illustre, en perspective, le principe de montage d'un dispositif selon
l'invention sur l'axe de rotation d'une roue de fauteuil roulant manuel, et
- les figures 11A à 11D illustrent respectivement, des étapes d'un procédé d'opérabilité
de deux dispositifs de maniement conformes à l'invention, équipant les deux roues
d'un fauteuil roulant manuel.
[0090] Dans l'ensemble de ces figures, des références identiques peuvent désigner des éléments
identiques ou analogues.
[0091] De plus, les différentes parties représentées sur les figures ne le sont pas nécessairement
selon une échelle uniforme, pour rendre les figures plus lisibles.
EXPOSÉ DÉTAILLÉ D'UN MODE DE RÉALISATION PARTICULIER
[0092] Dans toute la description, les termes « proximal(e) » et « distal(e) » sont à comprendre
par rapport à l'axe de rotation X de la roue 10, le terme « proximal(e) » se rapportant
à ce qui est plus près de l'axe de rotation X et le terme « distal(e) » se rapportant
à ce qui est plus éloigné de l'axe de rotation X. Ainsi, une extrémité proximale d'un
élément est plus près de l'axe de rotation X de la roue 10 que son extrémité distale,
qui lui est opposée. Par ailleurs, les termes « intérieurement » et « extérieurement
» sont utilisés en référence à une direction radiale, c'est-à-dire une direction perpendiculaire
à l'axe de rotation X de la roue 10, de sorte que, par exemple, un premier élément
s'étendant intérieurement par rapport à un deuxième élément est plus proche de l'axe
de rotation X de la roue 10 que le deuxième élément. De même, un premier élément s'étendant
extérieurement par rapport à un deuxième élément est plus éloigné de l'axe de rotation
X de la roue 10 que le deuxième élément.
[0093] On a illustré en référence aux figures 1 à 10 un exemple de réalisation d'un dispositif
de maniement 1 conforme à l'invention de roue 10 de fauteuil roulant manuel 20 pour
personne handicapée, ce dispositif 1 comportant ou non des fonctionnalités additionnelles,
comme il sera détaillé ci-après. De plus, par souci de facilité de compréhension des
figures, seule la main courante 11 de la roue 10 a été représentée sur les figures
1 à 7.
[0094] La figure 1 représente une première réalisation simplifiée d'un dispositif 1 de maniement
de roue 10 de fauteuil roulant manuel 20 selon l'invention, positionné relativement
à la main courante 11 de la roue 10.
[0095] Le dispositif 1 comporte un support de levier 2 monté en rotation autour de l'axe
de rotation X de la roue 10, confondu avec l'axe de rotation de la main courante 11.
Le support de levier 2 est ainsi apte à être entraîné en rotation selon son premier
sens de rotation F1, correspondant au sens horaire sur la figure 1, et selon son deuxième
sens de rotation F2, opposé au premier sens de rotation F1.
[0096] Le support de levier 2 présente une forme rectiligne et son extrémité proximale est
fixée à l'axe de rotation X de la roue 10 à l'aide d'un moyen de fixation 4, qui sera
décrit plus en détails ci-après en référence à la figure 9. La fixation du support
de levier 2, et donc du dispositif 1, sur l'axe de rotation X de la main courante
11 se fait de façon très simple sans nécessiter de modification majeure de la roue
10 au préalable.
[0097] Le support de levier 2 comporte une première partie P
i s'étendant intérieurement par rapport à la main courante 11 et une deuxième partie
P
e s'étendant extérieurement par rapport à la main courante 11. Sur cette deuxième partie
P
e du support de levier 2 figure une partie de préhension 3 pour la personne handicapée,
cette partie de préhension 3 étant même confondue avec la deuxième partie P
e dans cet exemple bien que ce ne soit nullement limitatif.
[0098] La partie de préhension 3 permet à la personne handicapée de manier le dispositif
1 selon l'invention pour commander les déplacements du fauteuil roulant manuel 20.
En particulier, la partie de préhension 3 peut permettre à la personne handicapée
d'exercer une poussée sur cette partie de préhension 3 pour l'entraînement en rotation
du support de levier 2 selon son premier sens de rotation F1 et d'exercer une traction
sur cette partie de préhension 3 pour l'entraînement en rotation du support de levier
2 selon son deuxième sens de rotation F2.
[0099] Par ailleurs, le dispositif 1 comporte également un support d'appui 5 fixé sur le
support de levier 2 au niveau de sa première partie P
i s'étendant intérieurement par rapport à la main courante 11, entre l'axe de rotation
X de la roue 10 et la main courante 11.
[0100] Le support d'appui 5 se présente par exemple sous une forme rectiligne, et vient
se fixer sur le support de levier 2 par son extrémité proximale. De façon préférentielle,
le point ou zone de fixation 6 du support d'appui 5 au support de levier 2 se situe
dans le tiers supérieur de la première partie P
i du support de levier 2 s'étendant intérieurement par rapport à la main courante 11,
c'est-à-dire le tiers de la longueur de cette première partie P
i situé à proximité de la main courante 11.
[0101] De plus, le support d'appui 5 est monté, au point de fixation 6, en rotation par
rapport au support de levier 2 autour d'un axe de rotation Y, le support d'appui 5
s'étendant entre le support de levier 2 et un point de contact C, configuré pour venir
au contact C de la main courante 11 lors de la rotation du support d'appui 5 autour
de son axe de rotation Y. Autrement dit, la localisation du point de fixation 6 du
support d'appui 5 sur le support de levier 2 et/ou la longueur du support d'appui
5 peuvent être choisies de façon à ce que le support d'appui 5 puisse présenter un
point de contact C avec la main courante 11 lors de sa rotation autour de l'axe Y.
Le support d'appui 5 peut notamment venir au contact de la main courante 11 par son
extrémité distale. Le support d'appui 5 vient en particulier au contact de la surface
intérieure de la main courante 11, c'est-à-dire la surface de la main courante 11
orientée vers l'axe de rotation X de la roue 10.
[0102] Plus précisément, et conformément à l'invention, le point de fixation 6 du support
d'appui 5 sur le support de levier 2 peut être choisi sur la première partie P
i du support de levier 2 s'étendant intérieurement par rapport à la main courante 11
de façon à ce que : a) une force exercée sur la partie de préhension 3 par la personne
handicapée pour provoquer la rotation du support de levier 2 selon son premier sens
de rotation F1 allant en direction du support d'appui 5 entraîne le contact C entre
l'extrémité distale du support d'appui 5 et la main courante 11, qui bloque la rotation
du support de levier 2 selon le premier sens de rotation F1 par arc-boutement, et
entraîne ainsi une propulsion du fauteuil roulant manuel 20 et, b) de façon à ce qu'une
force exercée sur la partie de préhension 3 pour provoquer la rotation du support
de levier 2 selon son deuxième sens de rotation F2, opposé au premier sens de rotation
F1, entraîne une absence de contact ou un contact glissant entre la main courante
11 et le support d'appui 5, qui autorise la libre rotation du support de levier 2
selon le deuxième sens de rotation F2, et place ainsi le dispositif 1 dans sa position
débrayée.
[0103] Ainsi, toute force et augmentation de cette force appliquées sur la partie de préhension
3 par la personne handicapée pour provoquer une rotation du support de levier 2 selon
son premier sens de rotation F1 créent, par pivotement, un rapprochement et une augmentation
d'adhérence au point de contact C entre le support d'appui 5 et la main courante 11,
telles que le glissement devient impossible. Il se produit un phénomène d'auto-serrage
ou encore d'arc-boutement entre le support d'appui 5 et la main courante 11. Inversement,
toute force appliquée sur la partie de préhension 3 par la personne handicapée pour
provoquer une rotation du support de levier 2 selon son deuxième sens de rotation
F2, opposé au premier sens de rotation F1, tend à écarter le support d'appui 5 du
point de contact C, c'est-à-dire de la main courante 11, de sorte à débrayer le dispositif
1 et permettre une rotation libre du support de levier 2.
[0104] De cette façon, en considérant que le premier sens de rotation F1 du support de levier
2 correspond au sens d'avancement du fauteuil roulant 20 et que le deuxième sens de
rotation F2 du support de levier 2 correspond alors au sens de marche arrière du fauteuil
roulant 20, le dispositif 1 permet d'obtenir une poussée en avant démultipliée du
fait de la longueur du support de levier 2 supérieure au rayon de la main courante
11. Le support de levier 2 peut d'ailleurs comporter une partie de préhension 3 montée
de façon télescopique par rapport au restant du support de levier 2 pour augmenter
le couple de force directement proportionnel à la longueur totale du support de levier
2. De plus, lors d'un traction en arrière sur la partie de préhension 3, on obtient
un effet de roue libre permettant la libre rotation du support de levier 2 autour
de l'axe de rotation X de la main courante 11, puis à nouveau un blocage automatique
du type arc-boutement lorsqu'une nouvelle poussée en avant est exercée sur la partie
de préhension 3.
[0105] Grâce au dispositif 1 selon l'invention, la personne handicapée a donc la possibilité
de propulser en avant son fauteuil roulant 20 avec moins d'efforts physiques, de le
propulser en arrière pour reculer ou tourner sur place, d'effectuer un freinage progressif
en avant, et de lâcher le dispositif 1 après débrayage pour reprendre le maniement
de la main courante 11 directement si besoin.
[0106] Par ailleurs, le dispositif 1 peut fonctionner et s'adapter sur un fauteuil roulant
manuel 20 présentant des défauts, notamment géométriques, de ses roues 10. En particulier,
le dispositif 1 peut être adapté sur une roue 10 du fauteuil roulant 20 même si la
main courante 11 de la roue 10 est ovalisée, par exemple de l'ordre d'1 cm, et/ou
décentrée par rapport à l'axe de rotation X de la roue 10, ce qui peut par exemple
se produire dans le cas où les pattes de fixation de la main courante 11 sont tordues.
[0107] Comme déjà indiqué précédemment, l'invention utilise donc un principe d'appui pour
la propulsion du fauteuil roulant 20 qui repose directement sur la main courante 11
permettant de limiter le poids et de simplifier le dispositif 1.
[0108] On a illustré sur la figure 2, très schématiquement, des principes de fonctionnement
d'un dispositif de maniement 1 selon l'invention. Il est à noter que ces principes
ne sont nullement limitatifs des exemples décrits, mais peuvent également s'appliquer
à tout type de dispositif selon l'invention.
[0109] Sur cette figure 2, la roue 10 est uniquement représentée par l'intermédiaire de
sa main courante 11. De plus, deux exemples de support de levier 2a et 2b sont représentés,
le support de levier 2a portant un exemple de support d'appui 5a et le support de
levier 2b portants deux exemples de support d'appui 5b et 5c. Ces exemples seront
détaillés par la suite.
[0110] Pour comprendre le principe de l'invention, on imagine un point de contact C entre
la main courante 11 et le support d'appui 5a, 5b ou 5c du dispositif 1, comme représenté,
et l'on considère la situation lorsqu'une personne handicapée exerce une force sur
la partie de préhension 3 du support de levier 2a ou 2b selon le premier sens de rotation
F1, tel que décrit précédemment en référence à la figure 1, tendant normalement à
déplacer le point de contact C selon le vecteur V, tel que représenté.
[0111] Alors, l'action mécanique R du contact C entre le support d'appui 5a, 5b ou 5c et
la main courante 11 présente une direction inclinée d'un angle α par rapport à l'axe
normal à la main courante 11, sa composante normale N étant orientée extérieurement
à la main courante 11 et sa composante tangentielle T étant située dans le plan tangent
coïncidant aux surfaces en contact dans la direction du vecteur V.
[0112] La condition de glissement entre la main courante chiffre 11 et le support d'appui
5a, 5b ou 5c, qui permet avantageusement au dispositif 1 selon l'invention de permettre
un blocage par arc-boutement entre la main courante chiffre 11 et le support d'appui
5a, 5b ou 5c, encore apparentée à une condition d'adhérence, est donnée par la loi
de Coulomb qui précise que l'angle α doit être strictement inférieur à l'angle de
frottement φ, qui dépend de la nature du contact C, soit α < φ.
[0113] En particulier, l'angle φ peut être donné par la relation suivante :

où µ est le coefficient d'adhérence entre le support d'appui 5a, 5b ou 5c et la main
courante 11.
[0114] Par exemple, dans le cas d'un coefficient d'adhérence µ égal à 1 (cas préférentiel
de l'invention), l'angle de frottement φ est de 45°. De même, dans le cas d'un angle
de frottement φ de 30° (cas par exemple d'un support d'appui comportant un matériau
du type garniture de frein de vélo pour le contact avec la main courante), le coefficient
d'adhérence µ peut atteindre 0,58, sachant que tan (30°)=0,58, tout en assurant l'embrayage
du dispositif.
[0115] Cette condition de non adhérence entre le support d'appui 5a, 5b ou 5c et la main
courante 11 peut également être formulée de la manière suivante. La zone de fixation
6 du support d'appui 5a, 5b ou 5c sur le support de levier 2a ou 2b doit se situer
à l'intérieur du cône de frottement C
f du contact C, comme représenté. Ce cône de frottement C
f a pour sommet le contact C et pour demi-angle au sommet l'angle de frottement φ.
Plus particulièrement, la zone de fixation 6 étant également située à l'intérieur
de la main courante 11, elle doit être située dans la zone Z, représentée par des
points, qui correspond à l'intersection entre le cône de frottement C
f et l'intérieur de la main courante 11.
[0116] Ainsi, lorsque la zone de fixation 6 est situé à l'intérieur de la zone Z, il est
possible d'assurer un contact C sans glissement selon le premier sens de rotation
F1 de la roue 10 et un débrayage du dispositif 1 selon le deuxième sens de rotation
F2 opposé de la roue 10.
[0117] Toutefois, quand bien même la zone de fixation 6 est située dans la zone précitée
Z, il existe des contraintes et/ou avantages en fonction du choix de localisation
de l'articulation entre le support d'appui et le support de levier.
[0118] À titres d'exemples, le support d'appui 5a est fixé sur le support de levier 2a de
façon rapprochée de l'axe de rotation X de la main courante 11, de sorte qu'il peut
avoir tendance à plier le support de levier 2a au niveau de la zone de fixation 6.
Le support de levier 2a peut ainsi avoir besoin d'être renforcé et donc d'être plus
lourd. Le support d'appui 5c est fixé sur le support de levier 2b de façon rapprochée
de l'axe de rotation X de la main courante 11, et formant un angle α très inférieur
à l'angle φ, de sorte que l'extrémité du support d'appui 5c en contact avec la main
courante 11, revêtue le cas échéant d'une garniture, peut avoir un risque d'écrasement.
Au contraire, le support d'appui 5b est fixé sur une partie médiane du support de
levier 2b, suffisamment éloignée de l'axe de rotation X de la main courante 11 et
de la main courante 11, de sorte que cette configuration confère peu de contraintes
en termes de flexion du support de levier 2b et d'écrasement de l'extrémité du support
d'appui 5b.
[0119] Par ailleurs, comme représenté sur la figure 3, le dispositif de maniement 1 selon
l'invention peut en outre comporter une poignée 7 de prolongement du support d'appui
5. La poignée 7 s'étend en majeure partie extérieurement par rapport à la main courante
11, et permet à la personne handicapée d'entraîner le support d'appui 5 selon son
axe de rotation Y.
[0120] En particulier, la poignée 7 de prolongement du support d'appui 5 correspond à une
poignée de frein 7 pour le dispositif 1 selon l'invention. Cette poignée de frein
7 peut ainsi être manipulée avec la main ou les doigts de l'utilisateur. Le but recherché
est ainsi de pouvoir freiner le fauteuil roulant manuel 20 en faisant pivoter le support
d'appui 5 vers le support de levier 2 par l'intermédiaire de la poignée de frein 7,
de manière à plaquer plus ou moins fort le point de contact C du support d'appui 5
sur la main courante 11. La force de freinage est alors directement proportionnelle
à la force appliquée sur la poignée de frein 7.
[0121] Par ailleurs, la poignée de frein 7 peut également permettre d'écarter le support
d'appui 5 du support de levier 2, de sorte à obtenir une absence de contact entre
le support d'appui 5 et la main courante 11 qui permet de faire pivoter le support
de levier 2 en avant sans auto-serrage. De plus, une traction exercée sur la poignée
de frein 7 et le support de levier 2, lorsque ceux-ci ont été rapprochés l'un de l'autre
par pincement jusqu'à obtenir un blocage par arc-boutement, peut permettre d'obtenir
une propulsion en arrière de façon à faire reculer le fauteuil roulant manuel 20.
[0122] En outre, comme représenté sur la figure 4, le dispositif de maniement 1 peut également
comporter un organe de rappel élastique 8, fixé entre le support de levier 2 et le
support d'appui 5.
[0123] L'organe de rappel élastique 8 peut en particulier permettre de maintenir un contact
C initial entre le support d'appui 5 et la main courante 11.
[0124] L'organe de rappel élastique 8 peut par exemple être constitué par un ressort ou
un élastique.
[0125] L'organe de rappel élastique 8 présente avantageusement une tension initiale suffisante
pour pouvoir rapprocher le support d'appui 5 du support de levier 2 au point de garantir
un contact permanent entre le support d'appui 5 et la main courante 11, même en cas
d'ovalisation de celle-ci suite à des défauts et/ou des chocs.
[0126] En outre, l'extension maximale de l'organe de rappel élastique 8 peut être suffisante
pour permettre de dégager le support d'appui 5, et éventuellement le support de garniture
de frein 19 du support d'appui 5 comme il sera décrit ci-après, de la main courante
11 lorsque la personne handicapée décide de démonter le dispositif 1.
[0127] La figure 5 illustre quant à elle la possibilité pour le dispositif 1 selon l'invention
de comporter un organe de verrouillage 9 en position écartée du support d'appui 5
par rapport à la main courante 11 de sorte à obtenir une absence de contact C entre
le support d'appui 5 et la main courante 11, l'organe de verrouillage 9 s'étendant
entre le support d'appui 5 et le support de levier 2 et étant fixé au support d'appui
5 ou au support de levier 2.
[0128] L'organe de verrouillage 9 peut permettre d'assurer un débrayage permanent du dispositif
1 lorsqu'il est positionné correctement entre le support d'appui 5 et le support de
levier 2. La personne handicapée peut alors décider de se propulser de manière ordinaire
avec l'aide de la main courante 11.
[0129] Toutefois, une certaine élasticité de l'organe de verrouillage 9 peut permettre de
garder l'avantage de toujours pouvoir utiliser la poignée de frein 7 pour rapprocher
le support d'appui 5 de la main courante 11 à chaque serrage de la poignée de frein
7 vers le support de levier 2. Ceci peut permettre de conserver une maniabilité du
fauteuil roulant 20 en espace restreint avec la poignée de frein 7 et la partie de
préhension 3.
[0130] Aussi, pour y parvenir, la poussée de l'organe de verrouillage 9 doit pouvoir compenser
la force de l'organe de rappel élastique 8 pour assurer la fonction de débrayage permanent,
tout en pouvant permettre à l'organe de verrouillage 9 de pouvoir se déformer quand
la poignée de frein 7 est actionnée, jusqu'à ce que le contact C sur la main courante
11 s'établisse. De façon alternative, une seule et même pièce peut être utilisée pour
jouer le rôle de l'organe de rappel élastique 8 et celui de l'organe de verrouillage
9.
[0131] Le dispositif de maniement 1 selon l'invention peut également comporter, comme illustré
sur la figure 6, un moyen d'attache 12 du support de levier 2 au carter 13 (ou cadre)
du fauteuil roulant manuel 20, s'étendant entre le support de levier 2 et le carter
13 du fauteuil roulant manuel 20.
[0132] De façon avantageuse, le moyen d'attache 12 peut permettre le soutien du support
de levier 2 en cas de débrayage du dispositif 1 et/ou une aide à la poussée du support
de levier 2 après une traction sur le support de levier 2 exercée par la personne
handicapée.
[0133] Le moyen d'attache 12 peut par exemple se présenter sous la forme d'un tendeur ou
d'un système à enrouleur. Il peut avoir un pouvoir d'allongement de 2 à 3 fois entre
sa position initiale et celle tendue (quand le support de levier 2 est situé en arrière).
[0134] La partie avant du moyen d'attache 12 peut être fixée au carter ou cadre 13 du fauteuil
roulant 20 après mise en place du support de levier 2 sur la roue 10. La partie arrière
du moyen d'attache 12 est quant à elle solidaire de l'extrémité distale du support
de levier 2 ou peut également coulisser à l'intérieur du support de levier 2 pour
une plus grande amplitude et souplesse, comme on peut le voir sur la figure 8.
[0135] Le moyen d'attache 12 peut, s'il est très souple, servir uniquement de soutien au
support de levier 2 quand il n'est pas utilisé, c'est-à-dire quand il est débrayé
et non utilisé par la personne handicapée.
[0136] Si le moyen d'attache 12 est plus rigide, ou épaulé par un autre moyen d'attache
plus rigide, par exemple avec 5 à 10 kg de force de tension quand le support de levier
2 est ramené en arrière, l'effort de traction des bras de la personne handicapée peut
servir de réserve d'énergie potentielle pour l'effort de poussée en avant. Ceci peut
alors être très utile sur un terrain difficile où le fauteuil roulant 20 tend à s'arrêter
entre deux poussées (herbe, gravier, pente,...).
[0137] La figure 7 illustre quant à elle la possibilité pour le dispositif de maniement
1 selon l'invention de comporter une poignée pivotante 14 au niveau de la partie de
préhension 3 du support de levier 2. La poignée pivotante 14 est montée en rotation
autour du support de levier 2. Elle peut présenter une forme ergonomique pour permettre
une saisie facile par la personne handicapée.
[0138] Le dispositif 1 selon l'invention peut encore comporter un support de biellette 15
fixé par une première extrémité 15a à la poignée pivotante 14, et par une deuxième
extrémité 15b au support d'appui 5. De cette façon, la rotation de la poignée pivotante
14, selon un premier sens de rotation, entraîne un rapprochement entre le support
d'appui 5 et la main courante 11, et la rotation de la poignée pivotante 14, selon
un deuxième sens de rotation, entraîne un écartement entre le support d'appui 5 et
la main courante 11.
[0139] Cette solution peut ainsi constituer une alternative d'actionnement du freinage,
embrayage et/ou débrayage par le biais de la poignée pivotante 14 au lieu de l'utilisation
de la poignée de frein 7.
[0140] De plus, comme on peut le voir sur la figure 7, le support de biellette 15 peut comporter,
au niveau de sa deuxième extrémité solidarisée au support d'appui 5, un ajour 16 dans
lequel coulisse un plot de fixation 17 du support d'appui 5. De cette façon, il peut
être possible de permettre une course à vide de la poignée pivotante 14 entre des
états d'embrayage et de débrayage du dispositif 1 de sorte à préserver l'auto-serrage
ou l'effet d'arc-boutement entre le support d'appui 5 et la main courante 11 lorsque
l'organe de verrouillage 9 laisse libre la rotation du support d'appui 5.
[0141] Par ailleurs, comme l'illustrent la figure 8 et la figure 9 qui est une vue agrandie
de la figure 8, le support d'appui 5 peut en outre comporter un support de garniture
de frein 19 apte à venir au contact de la main courante 11.
[0142] Comme on le voit plus particulièrement sur la figure 9, le support de garniture de
frein 19 peut présenter une forme enveloppante pour s'adapter au profil de la main
courante 11, pouvant par exemple comporter un rebord s'étendant à l'extérieur de la
main courante 11, ou deux rebords s'étendant de part et d'autre de la main courante
11.
[0143] La figure 8 illustre également la possibilité de prévoir le moyen d'attache 12 sous
une forme coulissante à l'intérieur du support de levier 2, en étant fixé par exemple
à l'axe de rotation X de la roue 10. Le moyen d'attache 12 peut ainsi être fixé au
carter 13 du fauteuil roulant 20 et pénétrer à l'intérieur du support de levier 2
par l'intermédiaire d'une poulie 18, placée à l'extrémité distale du support de levier
2.
[0144] Ce moyen d'attache 12 peut ainsi assurer le maintien à l'horizontal du support de
levier 2 quand il n'est pas utilisé et, le cas échéant, assurer une fonction d'utilisation
de la force de traction en arrière du support de levier 2 pour assurer une partie
de la poussée en avant, comme il a été décrit précédemment.
[0145] Par ailleurs, les figures 8 et 9 illustrent également la possibilité pour le dispositif
1 selon l'invention de comporter un module d'assistance électrique 21, d'aide au déplacement
pour la personne handicapée, se présentant sous la forme d'un galet motorisé rotatif
placé au contact de la main courante 11. La rotation du galet entraîne la rotation
de la main courante 11. La force du moyen d'attache 12 détermine la force maximale
du module d'assistance électrique 21.
[0146] La figure 10 illustre par ailleurs le principe de fixation du dispositif de maniement
1 selon l'invention sur l'axe de rotation X de la roue 10.
[0147] En particulier, la fixation centrale du support de levier 2 sur l'axe à démontage
rapide X de la roue 10 peut se faire par remplacement de l'écrou court habituellement
situé sur l'axe à démontage rapide X de la roue 10, par une pièce filetée 22 allongée.
[0148] La pièce filetée 22 peut en particulier comporter un filetage interne 26a permettant
la fixation à demeure de la pièce filetée 22 sur un filetage externe 26b de l'axe
à démontage rapide X de la roue 10.
[0149] En outre, la pièce filetée 22 peut comporter des évidements 25, notamment deux évidements
25 diamétralement opposés, qui permettent la mise en place d'un verrouillage de la
roue 10 lorsque le dispositif 1 selon l'invention a été installé sur la roue 10. Ce
verrouillage peut par exemple être effectué à l'aide d'une goupille ou d'un autre
système plus élaboré de verrouillage.
[0150] De plus, la pièce filetée 22 peut comporter une prolongation 31a du poussoir 31b
de déverrouillage de roue présent sur l'axe à démontage rapide X de la roue 10, comme
illustré.
[0151] Avantageusement, la pièce filetée 22 permet alors le montage du dispositif 1 sur
la roue 10 du fauteuil roulant manuel 20 et peut être laissée en place de façon permanente
sur l'axe de rotation X de la roue 10, même en cas de démontage du dispositif 1, sans
pour autant modifier l'aspect esthétique global du fauteuil roulant 20.
[0152] Par ailleurs, le moyen de fixation 4 peut également comporter un support de bague
de fixation 23, à l'intérieur duquel est apte à coulisser la pièce filetée 22, de
façon à ce que le support de bague de fixation 23 soit monté en rotation par rapport
à la pièce filetée 22. Le support de levier 2 peut alors être solidarisé au support
de bague de fixation 23 de sorte à pouvoir être entraîné en rotation autour de la
pièce filetée 22.
[0153] Comme illustré, le support de bague de fixation 23 comporte un filetage externe 27
et deux écrous 29a et 29b, destinés à venir de part et d'autre du support de levier
2, de façon à permettre le réglage de l'entraxe du support de levier 2 en fonction
du type de roue utilisée. En effet, le déport du moyeu d'une roue de fauteuil roulant
manuel par rapport à la main courante n'est pas normalisé sur les fauteuils roulants
manuels, de sorte que l'utilisation d'un support de bague de fixation 23 tel que proposé
puisse permettre de s'adapter à tout type de fauteuil roulant manuel.
[0154] Les figures 11A à 11D illustrent par ailleurs un exemple de procédé d'opérabilité
d'un fauteuil roulant manuel 20 par une personne handicapée P, le fauteuil 20 étant
équipé de deux dispositifs de maniement 1 conformes à l'invention (un dispositif 1
pour chaque roue 10).
[0155] Plus particulièrement, les figures 11A à 11D illustrent les étapes successives que
la personne handicapée P met en oeuvre pour le franchissement d'un trottoir.
[0156] Entre les illustrations des figures 11A et 11B, la personne handicapée P exerce une
poussée vers l'avant sur les parties de préhension 3 des supports de levier 2 de chaque
dispositif de maniement 1 selon les premiers sens de rotation F1 des supports de levier
2, de sorte à faire avancer le fauteuil roulant manuel 20. En effet, la poussée exercée
sur les parties de préhension 3 des supports de levier 2 entraîne, comme décrit précédemment,
un contact C entre les supports d'appui 5 de chaque dispositif de maniement 1 et les
mains courantes 11 de chaque roue 10, qui engendre un blocage par effet d'arc-boutement,
de sorte que l'entraînement vers l'avant des supports de levier 2 entraîne également
les mains courantes 11, et donc les roues 10 du fauteuil roulant manuel 20.
[0157] Sur l'illustration de la figure 11C, la personne handicapée P exerce une traction
sur les parties de préhension 3 des supports de levier 2 selon leur deuxième sens
de rotation F2 afin de débrayer les dispositif de maniement 1 de façon à ramener les
supports de levier 2 en arrière.
[0158] Ainsi, comme illustré sur la figure 11D, une nouvelle poussée sur les parties de
préhension 3 des supports de levier 2 permet de faire de nouveau avancer le fauteuil
roulant manuel 20.
[0159] Par ailleurs, au cours de ses déplacements avec le fauteuil roulant manuel 20, la
personne handicapée P peut également choisir de rapprocher les supports d'appui 5
des supports de levier 2, par exemple par le biais de l'utilisation des poignées de
frein 7 comme décrit précédemment, afin d'obtenir un contact C entre les supports
d'appui 5 et les supports de levier 2 qui permet d'effectuer un freinage du fauteuil
roulant manuel 20.
[0160] De plus, la personne handicapée P peut également choisir de rapprocher les supports
d'appui 5 des supports de levier 2 pour obtenir un contact C entre eux de blocage
par arc-boutement et exercer une traction sur les ensembles formés par les supports
d'appui 5 et les supports de levier 2, par exemple en pinçant fortement les poignées
de frein 7 et les parties de préhension 3, de sorte qu'il soit possible de faire reculer
le fauteuil roulant manuel 20.
[0161] Bien entendu, l'invention n'est pas limitée à l'exemple de réalisation qui vient
d'être décrit. Diverses modifications peuvent y être apportées par l'homme du métier.
[0162] L'expression « comportant un » doit être comprise comme étant synonyme de « comportant
au moins un », sauf si le contraire est spécifié.