DOMAINE TECHNIQUE
[0001] L'invention appartient au domaine de l'isolation électrique et de l'extinction des
arcs électriques dans des appareils électriques moyenne ou haute tension et notamment
haute tension.
[0002] Plus particulièrement, la présente invention concerne l'utilisation dans un appareil
électrique moyenne ou haute tension d'une isolation hybride à faible impact environnemental
basée sur la combinaison d'un milieu gazeux comprenant de l'heptafluoroisobutyronitrile
en mélange avec un gaz neutre de type azote, oxygène, dioxyde de carbone, air ou un
mélange de ceux-ci utilisé comme gaz d'isolation électrique et/ou d'extinction des
arcs électriques et d'une isolation solide de permittivité diélectrique faible appliquée
en couche de faible ou forte épaisseur sur les pièces conductrices soumises à un champ
électrique supérieur au champ de claquage du système sans isolation solide. L'épaisseur
de la couche isolante étant fonction du facteur d'utilisation du champ électrique,
η, défini comme le rapport du champ électrique moyen (U/d) sur le champ électrique
maximal, Emax (η = U/(Emax*d)), la couche étant épaisse pour des facteurs d'utilisation
proches de 0,3 et la couche étant fine pour des facteurs d'utilisation s'approchant
de 0,9.
[0003] Elle se rapporte également à un appareil électrique moyenne ou haute tension dans
lequel l'extinction des arcs électriques est assurée par un milieu gazeux comprenant
de l'heptafluoroisobutyronitrile en mélange avec un gaz neutre de type azote, oxygène,
dioxyde de carbone, air ou un mélange de ceux-ci et l'isolation électrique est assurée
par le même gaz en combinaison avec une isolation solide de permittivité diélectrique
faible appliquée en couche de faible ou forte épaisseur sur les pièces conductrices
soumises à un champ électrique supérieur au champ de claquage du système sans isolation
solide. Cet appareil électrique peut notamment être un transformateur électrique tel
qu'un transformateur de puissance ou de mesure, une ligne à isolation gazeuse (ou
LIG) pour le transport ou la distribution de l'électricité, un jeu de barres ou encore
un appareil électrique de connexion/déconnexion (aussi appelé appareil de coupure)
tel qu'un disjoncteur, un interrupteur, un combiné interrupteur-fusibles, un sectionneur,
un sectionneur de mise à la terre ou un contacteur.
ÉTAT DE LA TECHNIQUE ANTÉRIEURE
[0004] Dans les appareils électriques de sous-station de moyenne ou haute tension, l'isolation
électrique et, le cas échéant, l'extinction d'arc électrique sont typiquement assurées
par un gaz qui est confiné à l'intérieur de ces appareils.
[0005] Actuellement, le gaz le plus souvent utilisé dans ce type d'appareil est l'hexafluorure
de soufre (SF
6). Ce gaz présente, en effet, une rigidité diélectrique relativement haute, une bonne
conductivité thermique et des pertes diélectriques peu élevées. Il est chimiquement
inerte et non toxique pour l'homme et les animaux et, après avoir été dissocié par
un arc électrique, il se recombine rapidement et presque totalement. De plus, il est
ininflammable et son prix est, encore aujourd'hui, modéré.
[0006] Toutefois, le SF
6 a pour inconvénient majeur de présenter un potentiel de réchauffement global (PRG
ou GWP pour « Global Warming Potential ») de 22 200 (relativement au CO
2 sur 100 ans) et une durée de séjour dans l'atmosphère de 3 200 ans, ce qui le place
parmi les gaz à fort pouvoir d'effet de serre. Le SF
6 a donc été inscrit par le Protocole de Kyoto (1997) sur la liste des gaz dont les
émissions doivent être limitées.
[0007] Le meilleur moyen de limiter les émissions du SF
6 consiste à limiter l'utilisation de ce gaz, ce qui a conduit les industriels à chercher
des alternatives au SF
6.
[0008] Les gaz dits « simples » comme l'air ou l'azote, qui n'ont pas d'impact négatif sur
l'environnement, présentent une rigidité diélectrique beaucoup plus faible que celle
du SF
6. Ainsi, par exemple, les rigidités diélectriques en tension alternative (50 Hz) de
l'air et de l'azote sont sensiblement trois fois plus faibles que celle du SF
6.
[0009] De ce fait, l'utilisation de ces gaz simples pour l'isolation électrique et/ou l'extinction
d'arc électrique dans des appareils électriques de sous-station implique d'augmenter
de façon drastique le volume et/ou la pression de remplissage de ces appareils, ce
qui va à l'encontre des efforts qui ont été réalisés au cours de ces dernières décennies
pour développer des appareils électriques compacts, sûrs pour le personnel et à encombrement
de plus en plus réduit.
[0010] Des mélanges de SF
6 et d'azote sont utilisés pour limiter l'impact du SF
6 sur l'environnement. En effet, l'ajout de SF
6 à hauteur de 10 à 20% volumiques permet d'améliorer significativement la rigidité
diélectrique de l'azote.
[0011] Néanmoins, du fait du fort PRG du SF
6, le PRG de ces mélanges reste très élevé. Ainsi, par exemple, un mélange de SF
6 et d'azote dans un rapport volumique de 10/90 présente une rigidité diélectrique
en tension alternative (50 Hz) égale à 59% de celle du SF
6 mais son PRG est de 8 650.
[0012] De tels mélanges ne sauraient donc être utilisés comme gaz à faible impact environnemental.
[0013] Il en est de même pour les mélanges décrits dans la demande de brevet européen publiée
sous le n° 0 131 922,
[1], et comprenant environ 60 à 99,5% molaire de SF
6 et environ de 0,5 à 40% molaire d'un fluorocarbone saturé et notamment choisi parmi
le C
2F
5CN, le CBrClF
2 et le c-C
4F
8.
[0014] Les perfluorocarbones (C
nF
2n+2 et c-C
4F
8) présentent, d'une manière générale, des propriétés de tenue diélectrique intéressantes
mais leurs PRG s'inscrivent typiquement dans une gamme allant de 5 000 à 10 000 (6
500 pour CF
4, 7 000 pour C
3F
8 et C
4F
10, 8 700 pour c-C
4F
8, 9 200 pour C
2F
6).
[0015] A noter que le brevet
US 4 547 316,
[2], vise à fournir un mélange gazeux isolant pour dispositifs électriques et présentant
d'importantes propriétés isolantes et avec une toxicité modérée pour les hommes et
animaux, comparée au C
2F
5CN. Ainsi, le mélange gazeux proposé comprend du C
2F
5CN et un nitrite d'alkyle plus particulièrement choisi dans le groupe constitué par
le nitrite de méthyle, le nitrite d'éthyle, le nitrite de propyle, le nitrite de butyle
et le nitrite d'amyle. Un tel mélange peut en outre comprendre du SF
6. Toutefois, peu d'informations quant aux propriétés isolantes de ce mélange sont
fournies.
[0016] La demande internationale
WO 2008/073790,
[3], décrit nombre d'autres gaz diélectriques utilisables dans le domaine de l'isolation
électrique et de l'extinction des arcs électriques dans des appareils électriques
moyenne ou haute tension.
[0017] Il existe d'autres alternatives prometteuses d'un point de vue caractéristiques électriques
et PRG, comme le trifluoroiodométhane (CF
3I). En effet, le CF
3I présente une rigidité diélectrique supérieure à celle du SF
6 et ce, aussi bien en champ homogène qu'en champ divergent, pour un PRG inférieur
à 5 et une durée de séjour dans l'atmosphère de 0,005 année. Malheureusement, outre
que le CF
3I est cher, il possède une valeur moyenne d'exposition (VME) de l'ordre de 3 à 4 ppm
et est classé parmi les substances cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques (CMR)
de catégorie 3, ce qui est rédhibitoire pour une utilisation à une échelle industrielle.
[0018] La demande internationale
WO 2012/080246,
[4], décrit l'utilisation d'une (ou plusieurs) fluorocétone(s) en mélange avec l'air comme
moyen d'isolation électrique et/ou d'extinction de l'arc électrique à faible impact
environnemental. Du fait des points d'ébullition élevés pour les fluides proposés,
c'est-à-dire 49°C pour le fluorocétone C6 et 23°C pour le fluorocétone C5, ces fluides
se retrouvent à l'état liquide aux pressions et température minimales de service usuelles
pour l'appareillage électrique moyenne et haute tension obligeant les inventeurs à
ajouter des systèmes de vaporisation de la phase liquide ou de chauffage extérieur
de l'appareillage afin de maintenir la température de l'appareil au-dessus de la température
de liquéfaction des fluorocétones. Ce système extérieur de vaporisation et surtout
de chauffe complique la conception de l'appareil électrique, en diminue sa fiabilité
en cas de rupture d'alimentation électrique et engendre une consommation électrique
additionnelle pouvant atteindre la centaine de MWh sur la durée de vie de l'appareil
électrique, ce qui va à l'encontre de l'objectif de réduction de l'impact environnemental
de l'appareil et notamment la réduction des émissions carbone. Du point de vue fiabilité
à basse température, en cas de rupture d'alimentation électrique à basse température,
la phase gazeuse du fluorocétone(s) liquéfierait abaissant fortement la concentration
en fluorocétone(s) dans le mélange gazeux et diminuant ainsi le pouvoir d'isolation
de l'appareil, qui serait incapable de tenir la tension en cas de réalimentation électrique.
[0019] Il a également été proposé d'utiliser des systèmes hybrides d'isolation associant
une isolation gazeuse, par exemple par de l'air sec, de l'azote ou du CO
2, à une isolation solide. Comme décrit dans la demande de brevet européen publiée
sous le n°
1 724 802,
[5], cette isolation solide consiste, par exemple, à recouvrir les pièces sous tension
qui présentent un fort gradient électrique par une résine du type résine époxyde ou
analogue, ce qui permet de réduire le champ auquel sont soumises les pièces sous tension.
[0020] Cependant, l'isolation ainsi obtenue n'est pas équivalente à celle fournie par le
SF
6 et l'utilisation de ces systèmes hybrides nécessite d'augmenter le volume des appareils
électriques par rapport à celui qu'autorise une isolation au SF
6.
[0021] Concernant la coupure d'un arc électrique sans SF
6, différentes solutions existent : coupure dans l'huile, coupure dans l'air ambiant,
coupure avec ampoule à vide. Toutefois, les appareils avec coupure dans l'huile présentent
l'inconvénient majeur d'exploser en cas de non coupure ou de défaut interne. Les appareils
à coupure dans l'air ambiant sont généralement de grandes dimensions, coûteux et sensibles
à l'environnement (humidité, pollution), tandis que les appareils, notamment les interrupteurs
sectionneurs, avec ampoule à vide sont très onéreux et très peu présents sur le marché
dans le domaine de la haute tension supérieur à 72,5 kV.
[0022] Compte tenu de ce qui précède, les inventeurs se sont donc fixé pour but général
de trouver une alternative au SF
6 présentant un impact environnemental faible par rapport à un appareil identique au
SF
6 tout en maintenant les caractéristiques de l'appareil, du point de vue de sa capacité
d'isolation et de coupure, proches de celles du SF
6 sans augmenter, de manière significative, la taille de l'appareil et la pression
du gaz à l'intérieur.
[0023] De plus, les inventeurs se sont fixé pour but de maintenir les plages de température
de service de l'appareil électrique, proches de celles des appareils équivalents SF
6 et ce, sans moyen de chauffe extérieur.
[0024] Plus spécifiquement, les inventeurs se sont fixé pour but de trouver un système d'isolation
comprenant au moins un gaz ou un mélange de gaz qui, tout en présentant des propriétés
d'isolation électrique et d'extinction d'arc électrique suffisantes pour une application
dans le domaine de l'appareillage électrique haute tension et notamment comparables
à celles du SF
6, ait un impact sur l'environnement faible ou nul.
[0025] Ils se sont aussi fixé pour but que ce système d'isolation et notamment le gaz ou
le mélange de gaz qu'il comprend ne soit pas toxique pour l'homme et les animaux.
[0026] Ils se sont encore fixé pour but que le système d'isolation et notamment le gaz ou
le mélange de gaz ait un coût de fabrication ou d'achat compatible avec une utilisation
à une échelle industrielle.
[0027] Ils se sont encore fixé pour but que l'appareillage électrique moyenne ou haute tension
basé sur ce système d'isolation et notamment le gaz ou le mélange de gaz ait une taille
et une pression proches d'appareils équivalents isolés au SF
6 et ne présente pas de liquéfaction à la température minimale d'utilisation sans ajout
de source extérieur de chauffage.
EXPOSÉ DE L'INVENTION
[0028] Les buts fixés et d'autres encore sont atteints par l'invention qui propose l'utilisation
d'un système d'isolation hybride particulier permettant d'obtenir un appareil électrique
moyenne ou haute tension à faible impact environnemental.
[0029] En effet, le système d'isolation hybride mis en oeuvre dans le cadre de la présente
invention est basé sur un milieu gazeux comprenant de l'heptafluoroisobutyronitrile
en mélange avec un gaz neutre comme gaz d'isolation électrique et/ou d'extinction
des arcs électriques dans un appareil électrique moyenne ou haute tension, en combinaison
avec une isolation solide, notamment de permittivité diélectrique faible, appliquée
en couche d'épaisseur variable sur les pièces conductrices soumises à un champ électrique
supérieur au champ de claquage de l'appareil moyenne ou haute tension sans isolation
solide. De fait, l'appareil électrique moyenne ou haute tension selon l'invention
présente des composants électriques qui ne sont recouverts pas d'une couche diélectrique
solide.
[0030] De façon générale, la présente invention propose un appareil électrique moyenne ou
haute tension comprenant une enceinte étanche dans laquelle se trouvent des composants
électriques recouverts d'une couche diélectrique solide d'épaisseur variable et un
milieu gazeux assurant l'isolation électrique et/ou l'extinction des arcs électriques
susceptibles de se produire dans cette enceinte, le milieu gazeux comprenant de l'heptafluoroisobutyronitrile
en mélange avec un gaz de dilution.
[0031] Dans l'appareil électrique selon la présente invention, l'isolation gazeuse met en
oeuvre un mélange gazeux comprenant l'heptafluoroisobutyronitrile.
[0032] L'heptafluoroisobutyronitrile de formule (I) : (CF
3)
2CFCN (I), ci-après désigné i-C
3F
7CN, correspond au 2,3,3,3-tétrafluoro-2-trifluorométhyl propanenitrile, de numéro
CAS: 42532-60-5, présentant un point d'ébullition de -3,9°C à 1013 hPa (point d'ébullition
mesuré selon ASTM D1120-94 "Standard Test Method for Boiling Point of Engine Coolants")
et une tenue diélectrique relative par rapport au N
2 et comparée à celle du SF
6 donnée dans le Tableau I ci-après, ladite tenue diélectrique étant mesurée à pression
atmosphérique, sous tension continue, entre deux électrodes en acier de diamètre 2,54
cm et espacées de 0,1 cm.
Tableau I
| N2 |
SF6 |
i-C3F7CN |
| 1,0 |
2,5 |
5,5 |
[0033] Ainsi, l'heptafluoroisobutyronitrile de formule (I) tel que précédemment défini,
qui n'est ni toxique, ni corrosif, ni inflammable et qui présente un PRG faible par
rapport à celui du SF
6, est doté de propriétés d'isolation électrique et d'extinction des arcs électriques
propres à lui permettre de remplacer très avantageusement, en combinaison avec une
isolation solide, en mélange avec un gaz de dilution, le SF
6 comme gaz d'isolation et/ou d'extinction d'arc dans des appareils électriques de
moyenne ou haute tension.
[0034] Plus particulièrement, la présente invention propose une isolation hybride à faible
impact environnemental combinant (i) un mélange gazeux à faible impact environnemental
(PRG faible par rapport au SF
6) compatible avec les températures d'utilisation minimales de l'appareillage électrique
et ayant des propriétés diélectriques, de coupure et de dissipation thermique améliorées
par rapport aux gaz classiques comme le CO
2, l'air ou l'azote et (ii) une isolation solide de type dépôt de permittivité diélectrique
faible effectué sur les pièces électriques soumis à de forts champs électriques.
[0035] Dans ce qui précède et ce qui suit, les termes « moyenne tension » et « haute tension
» sont utilisés dans leur acceptation habituelle, à savoir que le terme « moyenne
tension » désigne une tension qui est supérieure à 1 000 volts en courant alternatif
et à 1 500 volts en courant continu mais qui ne dépasse pas 52 000 volts en courant
alternatif et 75 000 volts en courant continu, tandis que le terme « haute tension
» désigne une tension qui est strictement supérieure à 52 000 volts en courant alternatif
et à 75 000 volts en courant continu.
[0036] Dans le cadre de l'invention, l'heptafluoroisobutyronitrile de formule (I) tel que
précédemment défini est utilisé en mélange avec un gaz de dilution qui sera choisi
parmi les gaz qui répondent aux quatre critères suivants :
- (1) présenter une température d'ébullition très basse, inférieure à la température
minimale d'utilisation de l'appareil ;
- (2) présenter une rigidité diélectrique supérieure ou égale à celle du dioxyde de
carbone dans des conditions d'essai identiques (même appareillage, même configuration
géométrique, mêmes paramètres opératoires, ...) à celles utilisées pour mesurer la
rigidité diélectrique du dioxyde de carbone ;
- (3) être dénués de toxicité pour l'homme et les animaux ; et
- (4) présenter un PRG plus faible que celui de l'heptafluoroisobutyronitrile de sorte
que la dilution de l'heptafluoroisobutyronitrile par le gaz de dilution ait également
pour effet d'abaisser l'impact environnemental de l'heptafluoroisobutyronitrile puisque
le PRG d'un mélange gazeux est une moyenne pondérée, dérivée de la somme de la fraction
de masse de chacune des substances multipliée par le PRG de chacun des composants.
[0037] En particulier, un gaz de dilution utilisable dans le cadre de la présente invention
est un gaz neutre dont le PRG est très faible, voire nul. Aussi, le gaz de dilution
est, typiquement, du dioxyde de carbone dont le PRG est égal à 1, de l'azote, de l'oxygène
ou de l'air, avantageusement sec, dont le PRG est égal à 0, ou bien des mélanges de
ceux-ci. Plus particulièrement, un gaz de dilution utilisable dans le cadre de la
présente invention est choisi parmi le dioxyde de carbone, l'azote, l'oxygène, l'air,
avantageusement sec, et un de leurs mélanges.
[0038] Avantageusement, l'heptafluoroisobutyronitrile tel que précédemment défini est présent
dans le mélange l'heptafluoroisobutyronitrile/gaz de dilution en un pourcentage molaire
(M
he) qui est au moins égal à 80% du pourcentage molaire M, déterminé par la formule (II)
:

dans laquelle P
mélange représente la pression totale du mélange à 20°C dans l'appareil électrique et P
he représente la pression partielle, exprimée dans la même unité, qui équivaut à 20°C
à la pression de vapeur saturante que présente l'heptafluoroisobutyronitrile tel que
précédemment défini à la température minimale d'utilisation de l'appareil électrique.
[0039] La pression P
he est, elle-même, approximée par la formule (III) :

dans laquelle PVS
he représente la pression de vapeur saturante de l'heptafluoroisobutyronitrile tel que
précédemment défini à la température minimale T
min, exprimée en degrés Celcius, d'utilisation de l'appareil électrique.
[0040] Ainsi, les propriétés diélectriques du milieu gazeux sont les plus élevées possibles
et se rapprochent au mieux de celles du SF
6.
[0041] Avantageusement, dans le cadre de la présente invention, la température minimale
d'utilisation T
min est choisie parmi 0°C, -5°C, -10°C, -15°C, -20°C, -25°C, -30°C, -35°C, -40°C, -45°C
et -50°C et, en particulier, choisie parmi 0°C, -5°C, -10°C, -15°C, -20°C, -25°C,
-30°C, -35°C et -40°C.
[0042] Dans une 1
ère forme de mise en oeuvre, l'appareil électrique est un appareil moyenne tension ou
haute tension pour lequel la présence partielle du mélange à l'état liquide n'est
pas de nature à réduire l'isolation. Dans ce cas, il est possible d'utiliser un mélange
dans lequel l'heptafluoroisobutyronitrile est présent en un pourcentage molaire M
he, supérieur au pourcentage molaire M. Auquel cas, le pourcentage molaire de l'heptafluoroisobutyronitrile
est, typiquement, compris entre 95% et 130%, mieux encore entre 97% et 120%, idéalement
entre 99% et 110% du pourcentage molaire M tel que précédemment défini. Dans un tel
cas, la tenue diélectrique de l'appareil sera testée à une pression partielle d'heptafluoroisobutyronitrile
dans le mélange gazeux pour laquelle le gaz ne présente pas de liquéfaction à la température
minimale de service afin de valider la tenue diélectrique dudit appareil sur l'ensemble
de sa plage de température.
[0043] Dans une 2
nde forme de mise en oeuvre, l'appareil électrique est un appareil moyenne ou haute tension
dans lequel l'isolation peut être affectée par la présence de phase liquide. Dans
cette forme de mise en oeuvre, il est souhaitable que le mélange heptafluoroisobutyronitrile/
gaz de dilution soit exclusivement ou quasi exclusivement à l'état gazeux dans toute
la gamme des températures d'utilisation de cet appareil. Il est donc avantageux que
l'heptafluoroisobutyronitrile soit présent dans ce mélange en un pourcentage molaire
(M
he) qui ne dépasse pas 100% du pourcentage molaire M afin de ne pas présenter de phase
de liquéfaction à la température minimale d'utilisation. Auquel cas, le pourcentage
molaire de l'heptafluoroisobutyronitrile est, avantageusement, compris entre 95% et
100% et, en particulier, entre 98% et 100% du pourcentage molaire M tel que précédemment
défini.
[0044] Dans le but d'améliorer la tenue diélectrique de l'ensemble, le mélange gazeux comprenant
de l'heptafluoroisobutyronitrile et un gaz de dilution est utilisé, dans un système
d'isolation hybride, en combinaison avec une isolation solide appliquée en une couche
isolante d'épaisseur variable sur les pièces conductrices soumises à un champ électrique
supérieur au champ de claquage du système sans isolation solide.
[0045] La couche isolante mise en oeuvre dans l'invention présente une permittivité relative
faible. Par « permittivité relative faible », on entend une permittivité relative
inférieure ou égale à 6. On rappelle que la permittivité relative, également appelée
constante diélectrique, d'un matériau, qui est notée ε
r, est une grandeur sans dimension qui peut être définie par les formules (IV) et (V)
suivantes :

avec

dans lesquelles :
- ε correspond à la permittivité absolue (exprimée en Farads/mètre) du matériau ;
- ε0 correspond à la permittivité (exprimée en Farads/mètre) du vide ;
- C correspond à la capacité (exprimée en Farads) d'un condensateur plan comprenant
deux électrodes parallèles entre lesquelles est disposée une couche du matériau pour
lequel on veut déterminer la permittivité, cette couche représentant une éprouvette
;
- e correspond à la distance (exprimée en mètres) entre les deux électrodes parallèles
du condensateur plan, ce qui correspond, dans notre cas, à l'épaisseur de l'éprouvette;
et
- S correspond à la surface (exprimée en mètres carrés) de chaque électrode constitutive
du condensateur plan.
[0046] Dans le cadre de la présente invention, la capacité est déterminée comme dans la
norme CEI 60250-ed1.0, à savoir en utilisant un condensateur comprenant deux électrodes
circulaires d'un diamètre allant de 50 à 54 mm, solidaires de l'éprouvette constituée
du matériau, ces électrodes étant obtenues par pulvérisation d'une peinture conductrice
avec un dispositif de garde. L'éprouvette présente des dimensions de 100 mm x 100
mm et une épaisseur de 3 mm. La distance entre les électrodes du condensateur, qui
correspond à la grandeur e mentionnée ci-dessus, est donc de 3 mm.
[0047] Par ailleurs, la capacité est déterminée sous un niveau d'excitation de 500 volts
RMS, à une fréquence de 50 hertz, sous une température de 23°C et une humidité relative
de 50%. La durée d'application de la tension susmentionnée est de 1 min.
[0048] Par « couche isolante/diélectrique d'épaisseur variable », on entend dans le cadre
de la présente invention que le matériau diélectrique, déposé ou appliqué sur les
composants électriques ou pièces conductrices, présente des épaisseurs variables en
fonction de la pièce conductrice ou partie de pièce conductrice sur laquelle il est
déposé. L'épaisseur de la couche ne varie pas durant l'utilisation de l'appareil électrique
mais est déterminée lors de la préparation des éléments constituant cet appareil.
[0049] Dans le cadre de l'invention, la couche isolante est appliquée en couche de faible
ou forte épaisseur sur les pièces conductrices soumises à un champ électrique supérieur
au champ de claquage du système sans isolation solide.
[0050] Plus particulièrement, l'épaisseur de la couche isolante mise en oeuvre dans le cadre
de la présente invention étant fonction du facteur d'utilisation du champ électrique,
η, défini comme le rapport du champ électrique moyen (U/d) sur le champ électrique
maximal, Emax (η = U/(Emax*d)), la couche est épaisse pour des facteurs d'utilisation
proches de 0,3 i.e. compris entre 0,2 et 0,4 et la couche est fine pour des facteurs
d'utilisation s'approchant de 0,9 i.e. supérieur à 0,5 et notamment supérieur à 0,6.
[0051] En référence à la Figure 3, les couches épaisses (6) sont typiquement déposées sur
les électrodes (5) à l'endroit où le coefficient d'utilisation du champ électrique
est proche de 0,3 et les couches minces (7) sur les conducteurs (1) à l'endroit où
le coefficient d'utilisation du champ électrique est supérieur à 0,6.
[0052] Dans le cadre de la présente invention, on entend par « couche épaisse » une couche
d'épaisseur supérieure à 1 mm et inférieure à 10 mm et par « couche mince » une couche
d'épaisseur inférieure à 1 mm, avantageusement inférieure à 500 µm, notamment comprise
entre 60 et 100 µm.
[0053] La couche isolante solide mise en oeuvre dans le cadre de la présente invention peut
comprendre un seul matériau diélectrique ou plusieurs matériaux diélectriques différents.
De plus, la composition de la couche isolante i.e. la nature du ou des matériaux diélectriques
qu'elle comprend peut différer en fonction de la pièce conductrice ou partie de pièce
conductrice sur laquelle la couche isolante solide est déposée.
[0054] En particulier, dans le cadre de l'invention, les matériaux sélectionnés pour réaliser
les couches isolantes épaisses présentent des permittivités relatives faibles, c'est-à-dire
inférieures ou égales à 6. Dans une forme de mise en oeuvre particulière, les permittivités
diélectriques des matériaux isolants utilisés pour réaliser les couches solides épaisses
présentent des permittivités relatives de l'ordre de 3, voire inférieures i.e. des
permittivités relatives inférieures ou égales à 4 et notamment inférieures ou égales
à 3. A titre d'exemple de matériaux utilisables pour réaliser les couches diélectriques,
solides et épaisses de l'appareil électrique selon l'invention, on peut citer le polytétrafluoroéthylène,
le polyimide, le polyéthylène, le polypropylène, le polystyrène, le polycarbonate,
le polyméthyl méthacrylate, le polysulfone, le polyetherimide, le polyether ether
cétone, le parylène N™, le Nuflon™, le silicone et la résine époxyde.
[0055] En ce qui concerne les matériaux utilisés pour réaliser les couches minces, les matériaux
sélectionnés dans le cadre de cette invention présentent des permittivités relatives
de l'ordre de 3 i.e. comprises entre 2 et 4 et notamment entre 2,5 et 3,5. A titre
d'exemple de matériaux utilisables pour réaliser les couches diélectriques, solides
et minces de l'appareil électrique selon l'invention, on peut citer le polytétrafluoroéthylène,
le polyimide, le polyéthylène, le polypropylène, le polystyrène, le parylène N™ et
le Nuflon™ et encore le polyamide, l'éthylène monochloro-fluoroéthylène, le HALAR™
et le HALAR C™.
[0056] Conformément à l'invention, cet appareil électrique peut être, en premier lieu, un
transformateur électrique à isolation gazeuse comme, par exemple, un transformateur
de puissance ou un transformateur de mesure.
[0057] Il peut également être une ligne à isolation gazeuse, aérienne ou souterraine, ou
un jeu de barres pour le transport ou la distribution de l'électricité.
[0058] Il peut également être un élément de raccordement aux autres équipements du réseau
comme, par exemple, les traversées aériennes ou les traversées de cloison.
[0059] Enfin, il peut aussi être un appareil électrique de connexion/déconnexion (aussi
appelé appareil de coupure) comme, par exemple, un disjoncteur, un interrupteur, un
sectionneur, un combiné interrupteur-fusibles, un sectionneur de mise à la terre ou
un contacteur.
[0060] La présente invention concerne également l'utilisation d'heptafluoroisobutyronitrile
en mélange avec un gaz de dilution tel que précédemment défini comme gaz d'isolation
électrique et/ou d'extinction des arcs électriques dans un appareil électrique moyenne
ou haute tension dont les composants électriques sont recouverts d'une couche isolante
solide d'épaisseur variable telle que précédemment définie.
[0061] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront du complément
de description qui suit donné à titre illustratif et non limitatif et qui font référence
aux figures annexées.
BRÈVE DESCRIPTION DES DESSINS
[0062]
La Figure 1 présente la géométrie utilisée pour réaliser le calcul diélectrique.
La Figure 2 présente le profil de champ électrique dans la couche isolante solide
et la phase gazeuse pour une permittivité relative de 2,9 et 5,3.
La Figure 3 présente une schématisation d'une partie d'un appareil électrique selon
la présente invention.
EXPOSÉ DÉTAILLÉ DE MODES DE RÉALISATION PARTICULIERS
[0063] L'invention est basée sur l'utilisation d'un système d'isolation hybride à faible
impact environnemental combinant l'heptafluoroisobutyronitrile tel que précédemment
défini et utilisé pour les exemples comparatifs suivants, avec au moins un gaz de
dilution, encore appelé gaz neutre ou gaz tampon, de type dioxyde de carbone, air,
azote, oxygène ou un mélange de ceux-ci, et d'une isolation solide de permittivité
diélectrique faible appliquée en couche de faible ou forte épaisseur sur les pièces
conductrices soumises à un champ électrique supérieur au champ de claquage du système
sans isolation solide.
[0064] Dans la présente, les expressions « gaz de dilution », « gaz neutre » ou « gaz tampon
» sont équivalentes et peuvent être utilisées de façon interchangeable.
[0065] Avantageusement, l'heptafluoroisobutyronitrile est présent dans l'appareil électrique
sous forme entièrement gazeuse quelle que soit la température d'utilisation de cet
appareil. Il convient donc que la pression de l'heptafluoroisobutyronitrile à l'intérieur
de l'appareil électrique soit choisie en fonction de la pression de vapeur saturante
(PVS) que présente l'heptafluoroisobutyronitrile à la température la plus basse d'utilisation
dudit appareil.
[0066] Toutefois, comme le remplissage en gaz des appareils électriques se fait usuellement
à température ambiante, la pression de l'heptafluoroisobutyronitrile à laquelle on
se réfère pour remplir l'appareil électrique est la pression qui correspond, à la
température de remplissage, par exemple 20°C, à la PVS que présente l'heptafluoroisobutyronitrile
à la température la plus basse d'utilisation dudit appareil électrique.
[0067] A titre d'exemple, le Tableau II ci-après indique les pressions de vapeur saturante,
notées PVS
i-C3F7CN et exprimées en hectopascals, que présente l'heptafluoroisobutyronitrile aux températures
de 0°C, -5°C, -10°C, -15°C, -20°C, -25°C, -30°C et -40°C, ainsi que les pressions,
notées P
i-C3F7CN et exprimées en hectopascals, qui correspondent à 20°C à ces pressions de vapeur
saturante.
Tableau II : pressions de vapeur saturante du i-C3F7CN
| Températures |
PVSi-C3F7CN (hPa) |
Pi-C3F7CN (hPa) |
| 0°C |
1177 |
1264 |
| -5°C |
968 |
1058 |
| -10°C |
788 |
877 |
| -15°C |
634 |
720 |
| -20°C |
504 |
583 |
| -25°C |
395 |
466 |
| -30°C |
305 |
368 |
| -35°C |
232 |
286 |
| -40°C |
173 |
218 |
Exemple d'application et remplissage
[0068] Selon l'appareil électrique, la pression préconisée de remplissage en milieu d'isolation
électrique et/ou d'extinction des arcs électriques varie. Elle est toutefois, typiquement
de plusieurs bars (i.e. plusieurs milliers d'hectopascals).
[0069] L'heptafluoroisobutyronitrile est utilisé en mélange avec un gaz de dilution pour
pouvoir obtenir le niveau de pression de remplissage préconisé.
[0070] Ainsi, par exemple, un appareil prévu pour, d'une part, être utilisé à une température
minimale de -30°C, et, d'autre part, être rempli à 5 bars (i.e. 5 000 hPa), sera rempli
avec 0,368 bar (i.e. 368 hPa) d'heptafluoroisobutyronitrile et 4,632 bars (i.e. 4632
hPa) d'un gaz de dilution.
[0071] Un tel appareil est notamment un appareil haute tension de type GIS 145 kV de référence
commerciale B65 d'Alstom conçu pour une application à -30°C rempli avec un gaz de
dilution/i-C
3F
7CN. Pour cet appareil de température minimale d'application de -30°C, l'heptafluoroisobutyronitrile
sera à une pression de 0,368 bar absolu mesurée à 20°C. Un complément de gaz tampon
sera effectué pour obtenir les propriétés finales du gaz mélange. La pression partielle
d'heptafluoroisobutyronitrile étant de 0,368 bar absolu mesurée à 20°C et la pression
totale du gaz de 5 bars absolus, le ratio molaire de i-C
3F
7CN est alors de 0,368/5 soit environ 7,4%.
[0072] Typiquement, le gaz de dilution est choisi parmi les gaz qui présentent, d'une part,
une température d'ébullition très basse, inférieure ou égale à la température minimale
d'utilisation de l'appareil, et, d'autre part, une rigidité diélectrique supérieure
ou égale à celle du dioxyde de carbone dans des conditions d'essai identiques (même
appareillage, même configuration géométrique, mêmes paramètres opératoires, ...) à
celles utilisées pour mesurer la rigidité diélectrique du dioxyde de carbone.
[0073] Avantageusement, le gaz de dilution est choisi entre le dioxyde de carbone dont le
PRG est égal à 1, l'azote, l'oxygène, l'air, avantageusement sec, dont le PRG est
égal à 0, ou bien des mélanges de ceux-ci. En particulier, le gaz de dilution est
choisi entre le dioxyde de carbone, l'azote, l'air, avantageusement sec, ou bien des
mélanges de ceux-ci.
[0074] Afin de déterminer la composition du mélange gazeux au remplissage, on détermine
le pourcentage molaire M en heptafluoroisobutyronitrile à la pression de remplissage
de l'appareil électrique préconisée, qui représente la proportion maximale d'heptafluoroiso-butyronitrile
que doit comporter le mélange heptafluoroisobutyronitrile/gaz de dilution pour qu'il
n'y ait pas de liquide dans l'enceinte de l'appareil électrique. Le pourcentage molaire
M est donné par la formule M = (P
he/P
mélange) × 100, avec P
he qui représente la pression équivalente, à la température de remplissage (typiquement
de l'ordre de 20°C), à la pression de vapeur saturante PVS de l'heptafluoroiso-butyronitrile
à la température minimale d'utilisation T
min de l'appareil (P
he = (PVS
he × 293) / (273 + Tmin)).
[0075] Ensuite, on choisit le pourcentage molaire M
he de remplissage en fonction de M. Dans certains cas, il est impératif que M
he ne dépasse pas M pour éviter toute présence de liquide.
[0076] Par contre, il est parfois possible, par exemple en moyenne tension ou pour certains
appareils électriques haute tension pour lesquels leur isolation n'est pas affectée
par la présence de phase liquide, d'avoir un peu de liquide à basse ou très basse
température, auquel cas M
he peut atteindre 110% voire 130% de M. Par ailleurs, comme l'heptafluoroisobutyronitrile
possède une meilleure tenue diélectrique que les gaz neutres, il est souhaitable d'optimiser
le remplissage par l'heptafluoroisobutyronitrile : on choisit donc, de préférence,
M
he de sorte qu'il soit supérieur ou égal à 80% de M, mieux encore supérieur ou égal
à 95% de M, mieux encore supérieur ou égal à 98%·de M, par exemple égal à 99% de M.
[0077] Le remplissage de l'appareil est effectué à l'aide d'un mélangeur de gaz permettant
de contrôler le rapport entre l'heptafluoroisobutyronitrile et gaz de dilution, ce
rapport étant maintenu constant et égal à environ 7,4% en pression tout au long du
remplissage grâce à l'utilisation de débitmètre massique de précision.
Résultats électriques: Essais de tenue à fréquence industrielle et aux chocs de foudre en haute tension
[0078] Ces essais ont été réalisés sur un jeu de barres d'un poste blindé B65 d'ALSTOM de
145 kV de tension assignée, conformément à la norme CEI 62271-1 relative aux appareillages
à haute tension.
[0079] Le Tableau III ci-après indique les résultats obtenus pour un milieu gazeux consistant
en un mélange d'heptafluoroisobutyronitrile et de CO
2 (i-C
3F
7CN/CO
2) ou d'heptafluoroisobutyronitrile et d'air (i-C
3F
7CN/Air) dans un rapport molaire de 7,4/92,6, comparés aux résultats obtenus pour un
milieu gazeux ne contenant que du CO
2 (CO
2), que de l'air (Air) ou que du SF
6 pour une pression totale identique, soit 4 bars relatifs.
Tableau III
| Milieu gazeux |
Fréquence industrielle (kV) |
Choc de foudre positif (kVc) |
Choc de foudre négatif (kVc) |
| i-C3F7CN/CO2 |
362 |
694 |
-653 |
| i-C3F7CN/Air |
380 |
695 |
-646 |
| CO2 |
176 |
366 |
-310 |
| Air |
211 |
334 |
-369 |
| SF6 |
456 |
890 |
-889 |
[0080] Les Tableaux IV, V et VI ci-après présentent, à partir des résultats du Tableau III,
la tenue diélectrique relative par rapport au gaz tampon CO
2 et air et par rapport au SF
6 respectivement.
Tableau IV
| Milieu gazeux |
Fréquence industrielle (kV) |
Choc de foudre positif (kVc) |
Choc de foudre négatif (kVc) |
| i-C3F7CN/CO2 |
2,1 |
1,9 |
-2,1 |
| CO2 |
1 |
1 |
-1 |
Tableau V
| Milieu gazeux |
Fréquence industrielle (kV) |
Choc de foudre positif (kVc) |
Choc de foudre négatif (kVc) |
| i-C3F7CN/Air |
1,8 |
2,1 |
-1,75 |
| Air |
1 |
1 |
-1 |
Tableau VI
| Milieu gazeux |
Fréquence industrielle (kV) |
Choc de foudre positif (kVc) |
Choc de foudre négatif (kVc) |
| i-C3F7CN/CO2 |
0,79 |
0,78 |
-0,73 |
| i-C3F7CN/Air |
0,83 |
0,78 |
-0,73 |
| SF6 |
1 |
1 |
-1 |
[0081] Les Tableaux IV et V montrent que des milieux gazeux consistant en des mélanges d'heptafluoroisobutyronitrile
et d'un gaz doté de propriétés diélectriques tel que le dioxyde de carbone ou l'air
sec, présentent une tenue aux chocs de foudre en haute tension bien supérieure à celle
que présentent ces gaz lorsqu'ils sont utilisés seuls.
[0082] Le Tableau VI montre que des milieux gazeux consistant en des mélanges d'heptafluoroisobutyronitrile
et d'un gaz doté de propriétés diélectriques tel que le dioxyde de carbone ou l'air
sec, présentent une tenue aux chocs de foudre en haute tension proche de celle du
SF
6 utilisé seul, permettant de remplacer le SF
6 dans l'appareillage électrique haute tension.
[0083] Ainsi, pour des températures minimales en service de -30°C, c'est-à-dire une pression
absolue d'heptafluoroisobutyronitrile de 0,368 bar, des essais complémentaires réalisés
sur le même jeu de barres d'un poste blindé B65 d'ALSTOM de 145 kV de tension assignée,
conformément à la norme CEI 62271-1 relative aux appareillages à haute tension montrent
que, pour les mélanges d'heptafluoroisobutyronitrile et de CO
2, l'équivalence diélectrique à 4 bars relatifs de SF
6 est obtenue pour une pression totale de mélange de 6 bars, soit un ratio de mélange
i-C
3F
7CN/CO
2 de 0,368/7 = 5,25%.
Toxicité
[0084] L'heptafluoroisobutyronitrile ne présente pas de toxicité spécifique pour l'homme
avec une LC50 supérieure à 15000 ppm. De plus, par une dilution à environ 5% (exactement
5,25%) dans le CO
2 ou dans l'air, la toxicité se retrouve encore diminuée dans le ratio volumique de
mélange pour atteindre une LC50 de l'ordre de 78000 ppm pour le mélange et qui le
classe dans le domaine des gaz « pratiquement non toxique » (classe de toxicité 5,
selon l'échelle de toxicité de Hodge et Sterner.
Flammabilité
[0085] L'heptafluoroisobutyronitrile pur ainsi que les mélanges i-C
3F
7CN/CO
2 et i-C
3F
7CN/Air sont ininflammables.
Impact en vironnemental / PRG
[0086] Le pouvoir de réchauffement global, ou PRG, de l'heptafluoroisobutyronitrile est
de l'ordre de 2 400, soit 9,5 fois plus faible que celui du SF
6 et plus de 3,1 fois plus faible que celui d'un mélange de SF
6 et d'azote à 10% volumique de SF
6.
[0087] L'heptafluoroisobutyronitrile présente une masse molaire de 195 gr/mol.
[0088] Le PRG du mélange gazeux est calculé selon le Règlement (CE) No. 842/2006 du Parlement
Européen et du Conseil du 17 mai 2006 relatif à certains gaz à effet de serre fluorés,
Partie 2 « Méthode de calcul du potentiel de réchauffement planétaire (PRG) total
d'une préparation ». Selon ce texte, le facteur PRG d'un mélange gazeux est une moyenne
pondérée par rapport à la fraction massique de chaque substance multipliée par son
facteur PRG.
[0089] En utilisation en mélange à 5,25% molaire dans le CO
2 (44 gr/mol), la fraction massique de l'heptafluoroisobutyronitrile est de 19,7%,
alors le PRG du mélange est de l'ordre de 474, ce qui représente une réduction de
l'ordre de 98% de l'équivalent carbone par rapport au SF
6 pur (Tableau VII).
Tableau VII
| Gaz |
Masse molaire |
PRG |
%mol (% P) |
Fraction massique (%w) |
| i-C3F7CN |
195 |
2400 |
5,3% |
19,7% |
| CO2 |
44 |
1 |
94,7% |
80,3% |
| |
|
|
|
|
| GWP mélange = |
474 |
|
|
| |
|
|
|
|
| Réduction / SF6 = |
97,9% |
|
|
[0090] En utilisation en mélange à 5,25% molaire dans l'air (28,8 gr/mol), la fraction massique
de l'heptafluoroisobutyronitrile est de 27%, alors le PRG du mélange est de l'ordre
de 655, ce qui représente une réduction de l'ordre de 97% de l'équivalent carbone
par rapport au SF
6 pur (Tableau VIII).
Tableau VIII
| Gaz |
Masse molaire |
PRG |
%mol (% P) |
Fraction massique (%w) |
| i-C3F7CN |
195 |
2400 |
5,3% |
27,3% |
| Air |
28,8 |
0 |
94,7% |
72,7% |
| |
|
|
|
|
| PRG mélange = |
655 |
|
|
| |
|
|
|
|
| Réduction / SF6 = |
97,1% |
|
|
Fin de vie
[0091] En fin de vie ou après essais de coupure, le gaz est récupéré par les techniques
classiques de récupération utilisant un compresseur et une pompe à vide. L'heptafluoroisobutyronitrile
est alors séparé du gaz tampon en utilisant une zéolithe capable de piéger uniquement
le gaz tampon, de taille inférieure ; alternativement, une membrane à séparation sélective
laisse s'échapper le gaz tampon tel que l'azote, le CO
2, ou l'air et garde l'heptafluoroisobutyronitrile dont la taille et la masse molaire
sont plus importantes ; toute autre option est envisageable.
Association à une isolation solide
[0092] Afin d'obtenir l'équivalence diélectrique par rapport au SF
6, sans dégrader ses performances à basse température, ni augmenter sa pression totale,
le mélange gazeux présenté ci-dessus est utilisé en combinaison avec une isolation
solide de permittivité diélectrique faible appliquée sur les pièces conductrices soumises
à un champ électrique supérieur au champ de claquage du système sans isolation solide.
L'isolation solide mise en oeuvre dans le cadre de la présente invention se présente
sous forme de couche dont l'épaisseur varie pour un appareil électrique donné. En
effet, la couche isolante mise en oeuvre peut présenter une épaisseur faible (couche
mince ou fine) ou une épaisseur forte (couche épaisse).
[0093] L'épaisseur de la couche isolante étant fonction du facteur d'utilisation du champ
électrique, η, défini comme le rapport du champ électrique moyen (U/d) sur le champ
électrique maximal, Emax (η = U/(Emax*d)), la couche est épaisse pour des facteurs
d'utilisation proches de 0,3 et la couche est fine pour des facteurs d'utilisation
s'approchant de 0,9.
[0094] Les calculs
obtenus en utilisant la géométrie présentée sur la Figure 1 mettent en évidence la réduction du champ électrique maximal
auquel est soumis le gaz d'isolation dans le cas d'une isolation mixte combinant isolation
solide appliquée en couche sur les parties soumises à des champs électriques forts,
typiquement sur les électrodes.
[0095] Cette solution permet donc de diminuer, de manière significative, le champ électrique
maximal sur la phase gazeuse et ainsi d'augmenter la tenue électrique de l'isolation
totale dite mixte et composée en série de l'isolation solide et de l'isolation gazeuse.
Ce phénomène de réduction du champ électrique sur la phase gazeuse est plus prononcé
lorsque la permittivité diélectrique de la couche solide est faible.
[0096] En effet, dans l'exemple présenté, l'isolation hybride est composée d'une isolation
sphérique solide d'une épaisseur de 10 mm en combinaison avec une isolation gazeuse
d'épaisseur 15 mm, l'isolation totale faisant 25 mm. Le calcul de champ électrique
a été réalisé pour deux isolations solides différentes présentant des permittivités
relatives significativement différentes, typiquement 5,3 et 2,9.
[0097] Pour ce cas précis, le facteur de réduction du champ électrique sur la phase gazeuse
est de l'ordre de 15% pour une isolation solide de permittivité diélectrique 5,3 et
de l'ordre de 30% pour une isolation solide de permittivité diélectrique 2,9 (Figure
2). Dans le cadre de cette invention, un matériau présentant une permittivité relative
de l'ordre de 3 voire inférieure sera préféré pour réaliser les couches épaisses sur
les électrodes.
[0098] L'ensemble de ces calculs diélectriques ont été confirmés par des mesures réalisées
sur appareillage électrique, présentant un facteur d'amélioration de l'ordre de 20%
en tenue diélectrique (par rapport à une électrode non revêtue) pour une couche épaisse
réalisée en résine époxyde présentant une permittivité relative de l'ordre de 5 et
un facteur d'amélioration de l'ordre de 30% (par rapport à une électrode non revêtue)
en tenue diélectrique pour une couche épaisse réalisée en silicone présentant une
permittivité relative de l'ordre de 3.
[0099] Dans le cas des couches minces réalisées sur les pièces électriques soumises à des
champs électriques plus faibles, les matériaux utilisés présentent des permittivités
diélectriques de l'ordre de 3 et sont appliqués sous forme de couches minces dont
l'épaisseur est typiquement de l'ordre de 60 à 100 µm. Les résultats obtenus sur appareils
électriques avec des dépôts en couches minces de l'ordre de 60 à 100 µm d'épaisseur
en Nuflon™ (permittivité relative de 2,7) ou en parylène N™ (permittivité relative
de 2,65) déposés sur des électrodes montrent des facteurs d'amélioration de la tenue
diélectrique de l'ordre de 8% par rapport à une électrode non revêtue.
[0100] Dans le cadre de la présente invention, l'appareil électrique en partie schématisé
à la Figure 3 présente une enceinte métallique (3) et un isolateur (2) et des composants
électriques comprenant un conducteur (1) et des électrodes (5). Dans cet appareil
électrique, l'isolation hybride est constituée par une isolation gazeuse consistant
en un mélange gazeux sous pression (4) d'heptafluoroisobutyronitrile et d'un gaz de
dilution tels que précédemment définis et par une isolation solide se présentant sous
forme d'une couche diélectrique épaisse (6) ou d'une couche diélectrique mince (7)
telles que précédemment définies.
RÉFÉRENCES
[0101]
- [1] Demande de brevet européen, au nom de Mitsubishi Denki Kabushi Kaisha, publiée sous
le n° 0 131 922 le 23 janvier 1985.
- [2] Brevet US 4 547 316, au nom de Mitsubishi Denki Kabushi Kaisha, publié le 15 octobre 1985.
- [3] Demande internationale WO 2008/073790, au nom de Honeywell International Inc., publié le 19 juin 2008.
- [4] Demande internationale WO 2012/080246, au nom de ABB Technology AG., publié le 21 juin 2012.
- [5] Demande de brevet européen, au nom de Mitsubishi Denki Kabushi Kaisha, publiée sous
le n° 1 724 802 le 22 novembre 2006.
1. Appareil électrique moyenne ou haute tension comprenant une enceinte étanche dans
laquelle se trouvent des composants électriques recouverts d'une couche diélectrique
solide d'épaisseur variable et un milieu gazeux assurant l'isolation électrique et/ou
l'extinction des arcs électriques susceptibles de se produire dans cette enceinte,
caractérisé en ce que le milieu gazeux comprend de l'heptafluoroisobutyronitrile en mélange avec un gaz
de dilution.
2. Appareil électrique selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit gaz de dilution est choisi parmi le dioxyde de carbone, l'azote, l'oxygène,
l'air et un de leurs mélanges.
3. Appareil électrique selon la revendication 1 ou 2,
caractérisé en ce que ledit heptafluoroisobutyronitrile est présent dans le mélange heptafluoroisobutyronitrile/gaz
de dilution en un pourcentage molaire (M
he) qui est au moins égal à 80% du pourcentage molaire M, déterminé par la formule (II)
:

dans laquelle P
mélange représente la pression totale du mélange à 20°C dans l'appareil électrique et P
he représente la pression partielle, exprimée dans la même unité, qui équivaut à 20°C
à la pression de vapeur saturante que présente l'heptafluoroisobutyronitrile tel que
précédemment défini à la température minimale d'utilisation de l'appareil électrique.
4. Appareil électrique selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que ledit heptafluoroisobutyronitrile est présent dans le mélange heptafluoroisobutyronitrile/gaz
de dilution en un pourcentage molaire (Mhe) qui est compris entre 95% et 130%, mieux encore entre 97% et 120%, idéalement entre
99% et 110% du pourcentage molaire M tel que défini à la revendication 3, ledit appareil
électrique étant un appareil moyenne tension ou haute tension pour lequel la présence
partielle du mélange à l'état liquide n'est pas de nature à réduire l'isolation.
5. Appareil électrique selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que ledit heptafluoroisobutyronitrile est présent dans le mélange heptafluoroisobutyronitrile/gaz
de dilution en un pourcentage molaire (Mhe) qui est compris entre 95% et 100% et, en particulier, entre 98% et 100% du pourcentage
molaire M tel que défini à la revendication 3, ledit appareil électrique étant un
appareil moyenne tension ou haute tension dans lequel l'isolation peut être affectée
par la présence de phase liquide.
6. Appareil électrique selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que, l'épaisseur de ladite couche diélectrique solide étant fonction du facteur d'utilisation
du champ électrique, η, défini comme le rapport du champ électrique moyen (U/d) sur
le champ électrique maximal, Emax (η = U/(Emax*d)), ladite couche diélectrique solide
est une couche épaisse présentant une épaisseur supérieure à 1 mm et inférieure à
10 mm pour des facteurs d'utilisation compris entre 0,2 et 0,4.
7. Appareil électrique selon la revendication 6, caractérisé en ce que le ou les matériaux sélectionnés pour réaliser ladite couche diélectrique solide
épaisse présentent une permittivité relative inférieure ou égale à 6.
8. Appareil électrique selon la revendication 6, caractérisé en ce que le ou les matériaux sélectionnés pour réaliser ladite couche diélectrique solide
épaisse présentent une permittivité relative inférieure ou égale à 4 et notamment
inférieure ou égale à 3.
9. Appareil électrique selon la revendication 7 ou 8, caractérisé en ce ledit ou lesdits
matériaux sont choisis parmi le polytétrafluoroéthylène, le polyimide, le polyéthylène,
le polypropylène, le polystyrène, le polycarbonate, le polyméthyl méthacrylate, le
polysulfone, le polyetherimide, le polyether ether cétone, le parylène N™, le Nuflon™,
le silicone et la résine époxyde.
10. Appareil électrique selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que, l'épaisseur de ladite couche diélectrique solide étant fonction du facteur d'utilisation
du champ électrique, η, défini comme le rapport du champ électrique moyen (U/d) sur
le champ électrique maximal, Emax (η = U/(Emax*d)), ladite couche diélectrique solide
est une couche mince présentant une épaisseur inférieure à 1 mm, avantageusement inférieure
à 500 µm, notamment comprise entre 60 et 100 µm pour des facteurs d'utilisation supérieurs
à 0,5 et notamment supérieurs à 0,6.
11. Appareil électrique selon la revendication 10, caractérisé en ce que le ou les matériaux sélectionnés pour réaliser ladite couche diélectrique solide
mince présentent une permittivité relative comprise entre 2 et 4 et notamment entre
2,5 et 3,5.
12. Appareil électrique selon la revendication 11, caractérisé en ce que ledit ou lesdits matériaux sont choisis parmi le polytétrafluoroéthylène, le polyimide,
le polyéthylène, le polypropylène, le polystyrène, le polyamide, l'éthylène monochlorofluoro-éthylène,
le parylène N™, le Nuflon™, le HALAR™ et le HALAR C™.
13. Appareil électrique selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que ledit appareil est un transformateur électrique à isolation gazeuse, une ligne à
isolation gazeuse pour le transport ou la distribution de l'électricité ou un appareil
électrique de connexion/déconnexion.
14. Utilisation d'heptafluoroisobutyronitrile en mélange avec un gaz de dilution tel que
défini dans l'une quelconque des revendications 1 à 5 comme gaz d'isolation électrique
et/ou d'extinction des arcs électriques dans un appareil électrique moyenne ou haute
tension dont les composants électriques sont recouverts d'une couche isolante solide
d'épaisseur variable telle que précédemment définie à l'une quelconque des revendications
6 à 12.
1. Elektrisches Mittel- oder Hochspannungsgerät, umfassend ein dichtes Gehäuse, in dem
sich elektrische Komponenten befinden, die mit einer festen dielektrischen Schicht
mit variabler Dicke bedeckt sind, sowie eine gasförmige Umgebung, die die elektrische
Isolierung und/oder die Auslöschung von elektrischen Lichtbögen sicherstellt, die
sich in diesem Gehäuse ereignen können, dadurch gekennzeichnet, dass die gasförmige Umgebung Heptafluorisobutyronitril in Mischung mit einem Verdünnungsgas
umfasst.
2. Elektrisches Gerät nach Anspruch 1, dadurch gekennzeichnet, dass das Verdünnungsgas ausgewählt ist aus Kohlendioxid, Stickstoff, Sauerstoff, Luft
und einer ihrer Mischungen.
3. Elektrisches Gerät nach Anspruch 1 oder 2,
dadurch gekennzeichnet, dass das Heptafluorisobutyronitril in der Mischung Heptafluorisobutyronitril/Verdünnungsgas
in einem molaren Prozentgehalt (M
he) vorhanden ist, der wenigstens gleich 80 % des durch die Formel (II) bestimmten molaren
Prozentgehalts M ist:

wobei P
mélange den Gesamtdruck der Mischung bei 20°C in dem elektrischen Gerät repräsentiert und
P
he den Partialdruck repräsentiert, ausgedrückt in der gleichen Einheit, der bei 20°C
dem Sättigungsdampfdruck entspricht, den das Heptafluorisobutyronitril wie vorstehend
definiert bei der minimalen Einsatztemperatur des elektrischen Geräts aufweist.
4. Elektrisches Gerät nach einem der Ansprüche 1 bis 3, dadurch gekennzeichnet, dass das Heptafluorisobutyronitril in der Mischung Heptafluorisobutyronitril/Verdünnungsgas
in einem molaren Prozentgehalt (Mhe) vorhanden ist, der zwischen 95 % und 130 %, noch besser zwischen 97 % und 120 %,
idealerweise zwischen 99 % und 110 % des molaren Prozentgehalts M wie in Anspruch
3 definiert enthalten ist, wobei das elektrische Gerät ein Mittelspannungs-oder Hochspannungsgerät
ist, bei dem das partielle Vorhandensein der Mischung im flüssigen Zustand nicht den
Effekt hat, die Isolierung zu verringern.
5. Elektrisches Gerät nach einem der Ansprüche 1 bis 3, dadurch gekennzeichnet, dass das Heptafluorisobutyronitril in der Mischung Heptafluorisobutyronitril/Verdünnungsgas
in einem molaren Prozentgehalt (Mhe) vorhanden ist, der zwischen 95 % und 100 % und insbesondere zwischen 98 % und 100
% des molaren Prozentgehalts M wie in Anspruch 3 definiert enthalten ist, wobei das
elektrische Gerät ein Mittelspannungs- oder Hochspannungsgerät ist, bei dem die Isolierung
durch das Vorhandensein der flüssigen Phase beeinträchtigt sein kann.
6. Elektrisches Gerät nach einem der Ansprüche 1 bis 3, dadurch gekennzeichnet, dass die Dicke der festen dielektrischen Schicht eine Funktion des Einsatzfaktors des
elektrischen Felds η ist, definiert als das Verhältnis des mittleren elektrischen
Felds (U/d) zum maximalen elektrischen Feld, Emax (η = U/ (Emax*d)), und die feste
dielektrische Schicht eine dicke Schicht ist, die eine Dicke von mehr als 1 mm und
weniger als 10 mm für Einsatzfaktoren aufweist, die zwischen 0,2 und 0,4 enthalten
sind.
7. Elektrisches Gerät nach Anspruch 6, dadurch gekennzeichnet, dass das oder die ausgewählten Materialien zum Realisieren der dicken festen dielektrischen
Schicht eine relative Permittivität von kleiner oder gleich 6 aufweisen.
8. Elektrisches Gerät nach Anspruch 6, dadurch gekennzeichnet, dass das oder die ausgewählten Materialien zum Realisieren der dicken festen dielektrischen
Schicht eine relative Permittivität von kleiner oder gleich 4 und insbesondere von
kleiner oder gleich 3 aufweisen.
9. Elektrisches Gerät nach Anspruch 7 oder 8, dadurch gekennzeichnet, dass das oder die Materialien ausgewählt sind aus Polytetrafluorethylen, Polyimid, Polyethylen,
Polypropylen, Polystyrol, Polycarbonat, Polymethyl-Methacrylat, Polysulfon, Polyetherimid,
Polyether-Etherketon, Parylen N™, Nuflon™, Silikon und Epoxidharz.
10. Elektrisches Gerät nach einem der Ansprüche 1 bis 3, dadurch gekennzeichnet, dass die Dicke derfesten dielektrischen Schicht eine Funktion des Einsatzfaktors des elektrischen
Felds η ist, definiert als das Verhältnis des mittleren elektrischen Felds (U/d) zum
maximalen elektrischen Feld, Emax (η = U/ (Emax*d)), und die feste dielektrische Schicht
eine dünne Schicht ist, die eine Dicke von weniger als 1 mm aufweist, vorzugsweise
weniger als 500 µm, insbesondere enthalten zwischen 60 und 100 µm für Einsatzfaktoren
von mehr als 0,5 und insbesondere mehr als 0,6.
11. Elektrisches Gerät nach Anspruch 10, dadurch gekennzeichnet, dass das oder die ausgewählten Materialien zum Realisieren der dünnen festen dielektrischen
Schicht eine relative Permittivität aufweisen, die zwischen 2 und 4 enthalten ist,
und insbesondere zwischen 2,5 und 3,5.
12. Elektrisches Gerät nach Anspruch 11, dadurch gekennzeichnet, dass das oder die Materialien ausgewählt sind aus Polytetrafluorethylen, Polyimid, Polyethylen,
Polypropylen, Polystyrol, Polyamid, Ethylen-Monochlorfluorethylen, Parylen N™, Nuflon™,
HALAR™ und HALAR C™.
13. Elektrisches Gerät nach einem der vorhergehenden Ansprüche, dadurch gekennzeichnet, dass das Gerät ein elektrischer Transformator mit Gasisolierung ist, eine Leitung mit
Gasisolierung zum Transport oder zur Verteilung der Elektrizität, oder ein elektrisches
Verbindungs-/Trenngerät.
14. Verwendung von Heptafluorisobutyronitril in Mischung mit einem Verdünnungsgas wie
in einem der Ansprüche 1 bis 5 definiert als Gas zur elektrischen Isolierung und/oder
zur Auslöschung der elektrischen Lichtbögen in einem elektrischen Mittel- oder Hochspannungsgerät,
dessen elektrische Komponenten mit einer festen isolierenden Schicht mit variabler
Dicke bedeckt sind, wie vorstehend in einem der Ansprüche 6 bis 12 definiert.
1. Medium- or high-voltage equipment including a leaktight enclosure in which there are
located electrical components covered with a solid dielectric layer of varying thickness
and a gaseous medium for providing electrical insulation and/or for extinguishing
electric arcs that are likely to occur in said enclosure, characterized in that the gaseous medium comprises heptafluoroisobutyronitrile in a mixture with a dilution
gas.
2. Equipment according to claim 1, characterized in that said dilution gas is selected from carbon dioxide, nitrogen, oxygen, air, and any
mixture thereof.
3. Equipment according to claim 1 or claim 2,
characterized in that said heptafluoroisobutyronitrile is present in the heptafluoroisobutyronitrile/dilution
gas mixture at a molar percentage (M
he) that is not less than 80% of the molar percentage M, determined by the formula (II):

in which P
mixture represents the total pressure of the mixture at 20°C in the equipment and P
he represents the partial pressure, expressed in the same units, that is equivalent
at 20°C to the saturated vapor pressure presented by heptafluoroisobutyronitrile as
defined above at the minimum utilization temperature of the equipment.
4. Equipment according to any one of claims 1 to 3, characterized in that said heptafluoroisobutyronitrile is present in the heptafluoroisobutyronitrile/dilution
gas mixture at a molar percentage (Mhe) that lies in the range 95% to 130%, better still in the range 97% to 120%, ideally
in the range 99% to 110% of the molar percentage M as defined in claim 3, said equipment
being medium-voltage or high-voltage equipment in which having some of the mixture
in the liquid state does not reduce insulation.
5. Equipment according to any one of claims 1 to 3, characterized in that said heptafluoroisobutyronitrile is present in the heptafluoroisobutyronitrile/dilution
gas mixture at a molar percentage (Mhe) that lies in the range 95% to 100%, in particular in the range 98% to 100% of the
molar percentage M, as defined in claim 3, said equipment being medium-voltage or
high-voltage equipment in which insulation may be affected by the presence of a liquid
phase.
6. Equipment according to any one of claims 1 to 3, characterized in that, the thickness of said solid dielectric layer being a function of the utilization
factor of the electric field, η, defined as the ratio of the mean electric field (U/d)
divided by the maximum electric field Emax (η = U/(Emax*d)), said solid dielectric
layer is a thick layer presenting a thickness greater than 1 mm and less than 10 mm
for utilization factors lying in the range 0.2 to 0.4.
7. Equipment according to claim 6, characterized in that the material(s) selected for making said thick solid dielectric layer present relative
permittivity that is less than or equal to 6.
8. Equipment according to claim 6, characterized in that the material(s) selected for making said thick solid dielectric layer present relative
permittivity that is less than or equal to 4, and in particular that is less than
or equal to 3.
9. Equipment according to claim 7 or claim 8, characterized in that said material(s) are selected from polytetrafluoroethylene, polyimide, polyethylene,
polypropylene, polystyrene, polycarbonate, polymethyl methacrylate, polysulfone, polyetherimide,
polyether ether ketone, parylene N™, Nuflon™, silicone, and epoxy resin.
10. Equipment according to any one of claims 1 to 3, characterized in that, the thickness of said solid dielectric layer being a function of the utilization
factor of the electric field, η, defined as the ratio of the mean electric field (U/d)
divided by the maximum electric field Emax (η = U/(Emax*d)), said solid dielectric
layer is a thin layer presenting a thickness less than 1 mm, advantageously less than
500 µm, in particular lying in the range 60 µm to 100 µm for utilization factors greater
than 0.5, and in particular greater than 0.6.
11. Equipment according to claim 10, characterized in that the material(s) selected for making said thin solid dielectric layer present relative
permittivity lying in the range 2 to 4 and in particular between 2.5 to 3.5.
12. Equipment according to claim 11, characterized in that said material(s) are selected from polytetrafluoroethylene, polyimide, polyethylene,
polypropylene, polystyrene, polyamide, ethylene-monochlorotrifluoroethylene, parylene
N™, Nuflon™, HALAR™, and HALAR C™.
13. Equipment according to any preceding claim, characterized in that said equipment is a gas-insulated electrical transformer, a gas-insulated line for
transporting or distributing electricity, or a connector/disconnector.
14. Use of heptafluoroisobutyronitrile in a mixture with a dilution gas as defined in
any one of claims 1 to 5 as a gas for electrical insulation and/or for electric arc
extinction in medium-voltage or high-voltage equipment, the components of which are
covered with a solid dielectric layer of varying thickness as defined above in any
one of claims 6 to 12.