[0001] La présente invention concerne un mouvement d'horlogerie mécanique comportant un
mécanisme de chronographe, ce mécanisme de chronographe étant muni d'un mécanisme
de rattrapante à isolation. L'invention se rapporte également aux pièces d'horlogerie
mécaniques comportant un tel mouvement ainsi qu'à un mécanisme de rattrapante à isolation
pris isolément.
[0002] Le but de la présente invention est de supprimer la prise d'énergie du mécanisme
de la rattrapante lorsque celle-ci est arrêtée.
[0003] Ce but est réalisé par le mécanisme de rattrapante à isolation selon l'invention
décrite dans la revendication 1.
[0004] L'invention a encore pour objet un mouvement d'horlogerie mécanique ainsi qu'une
pièce d'horlogerie le comportant équipée du mécanisme de rattrapante à isolation selon
la revendication 1.
[0005] Le dessin annexé illustre schématiquement et à titre d'exemple et partiellement un
mouvement d'horlogerie mécanique comportant un chronographe muni du mécanisme de rattrapante
à isolation selon l'invention.
La figure 1 illustre en plan et partiellement un mouvement comportant un mécanisme
de chronographe, ce mécanisme étant à l'arrêt.
La figure 2 est une vue semblable à la figure 1, le mécanisme de chronographe étant
en marche.
La figure 3 illustre en plan le mécanisme de rattrapante à isolation en position active,
la rattrapante étant isolée et immobile.
La figure 4 est une vue semblable à la celle de la figure 3, le mécanisme de rattrapante
à isolation étant en position inactive, la rattrapante étant en marche.
La figure 5 est une vue en plan du mécanisme d'isolation du mécanisme de rattrapante
à isolation en position active, la rattrapante étant isolée.
La figure 6 est une vue semblable à la figure 5, le mécanisme d'isolation étant en
position inactive, la rattrapante étant entraînée par la roue de chronographe.
Les figures 7 à 12 illustrent une variante du système de diaphragme du mécanisme de
rattrapante.
[0006] Un mouvement d'horlogerie mécanique comportant le mécanisme de rattrapante à isolation
comprend un moteur relié par un rouage moteur régulé par un organe réglant à une roue
de champ 1 pivotée sur la platine P ou une pièce fixe du mouvement. Cette roue de
champ 1 engrène en permanence avec une roue intermédiaire 2 pivotée sur une bascule
intermédiaire 3 pivotée en A sur la platine P.
[0007] Ce mouvement comporte encore une roue de chronographe 4 solidaire d'un axe de roue
de chronographe 5 pivoté sur une partie fixe du mouvement et portant un coeur 6.
[0008] L'extrémité libre de la bascule intermédiaire 3 coopère avec une première roue à
colonne 7 entraînée en rotation pas à pas par le cliquet 8 d'une grande bascule 9
commandée par un poussoir 10 accessible de l'extérieur de la pièce d'horlogerie.
[0009] Suivant la position de la roue à colonne 7, la roue intermédiaire 2 engrène ou non
avec la roue de chronographe 4.
[0010] Ce mécanisme de chronographe comporte un mécanisme de rattrapante comportant une
roue de rattrapante 11 pivotée concentriquement à la roue de chronographe 4. Un levier
de rattrapante 12 est pivoté sur la roue de rattrapante 11 et comporte une extrémité
intérieure apte à coopérer avec le coeur 6 sous l'action d'un ressort de levier de
rattrapante 13. Ce levier de rattrapante 12 lorsqu'il est en appui sur le coeur 6
entraîne la roue de rattrapante en synchronisme avec la roue de chronographe 4.
[0011] Ce mécanisme de rattrapante comporte encore deux pinces de rattrapante 14 et 14'
liées à leur ressort 19 et actionnées par une roue à colonne de rattrapante 15, elle-même
entraînée pas à pas par un poussoir de rattrapante 16, accessible de l'extérieur de
la pièce d'horlogerie par l'intermédiaire d'une bascule de rattrapante 17 et son cliquet
18. Lorsque la roue de rattrapante 11 est entraînée par le coeur 6 et la roue de chronographe
4, la pince de rattrapante est ouverte tandis que lorsque la pince est fermée ses
branches sont appliquées contre la serge de la roue de rattrapante 11 qui est ainsi
maintenue à l'arrêt et le levier de rattrapante 12 glisse sur le coeur 6.
[0012] L'objet de la présente invention est de proposer un mécanisme d'isolation de rattrapante
permettant de supprimer la prise d'énergie de la roue de rattrapante 11 lorsqu'elle
est à l'arrêt et ainsi supprimer les variations (levier monte sur coeur -> pertes,
levier descend sur coeur -> gains) d'énergie dues au frottement du levier de rattrapante
12 contre le coeur 6.
[0013] Comme on le verra dans ce qui suit, le mécanisme d'isolation de rattrapante, objet
de l'invention, permet en déplaçant le levier de rattrapante 12 contre l'action de
son ressort 13, d'éloigner son extrémité intérieure pour qu'elle ne soit plus en contact
avec le coeur 6 quelle que soit la position angulaire de ce coeur 6. Ce mécanisme
d'isolation est conçu comme un système de diaphragme et peut prendre deux états :
- 1. Lorsque l'aiguille de rattrapante solidaire de la roue de rattrapante est synchrone
avec l'aiguille des secondes portée par l'axe 5 de la roue de chronographe 4, le diaphragme
est ouvert et le levier de rattapante 12 agit sur le coeur 6 sous l'action de son
ressort 13 pour garantir la superposition de deux aiguilles, rattrapante et seconde
de chronographe, comme dans une rattrapante classique sans isolation.
- 2. Lorsque l'aiguille de rattrapante est asynchrone avec l'aiguille de seconde de
chronographe, le diaphragme est fermé et agit sur l'extrémité extérieure du levier
de rattrapante 12 faisant pivoter ce levier de rattrapante 12 et le dégage du coeur
6. Ce dégagement est suffisant pour que le coeur 6 puisse faire un tour complet sans
entrer en contact avec l'extrémité intérieure du levier de rattrapante.
[0014] Ce mécanisme d'isolation de rattrapante illustré aux figures 3 et 4, et plus particulièrement
aux figures 5 et 6, comporte une bague de commande 20 montée sur la platine P ou un
élément fixe du mouvement de manière à pouvoir se déplacer angulairement en rotation.
Cette bague de commande 20 est concentrique à l'axe de la roue de chronographe 5 et
à la roue de rattrapante 11. Dans la forme d'exécution décrite à titre d'exemple (où
le mécanisme d'isolation comprend six bielles 26 tel que décrit ci-dessous), cette
rotation se fait sur 4 à 6° de préférence.
[0015] Cette bague de commande 20 est soumise à l'action d'un ressort de bague 21 tendant
à la faire pivoter, dans le sens anti-horaire dans l'exemple illustré, jusqu'à ce
qu'elle soit en appui sur une butée fixe 22. Cette position de la bague de commande
20 illustrée à la figure 6 correspond, comme on le verra plus loin, à l'état 1 du
mécanisme d'isolation pour lequel l'aiguille de rattrapante est synchrone avec l'aiguille
de seconde de chronographe.
[0016] Cette bague de commande 20 comporte un doigt d'entraînement 23 engagé dans une première
extrémité d'une bascule d'isolation 24 pivotée par sa deuxième extrémité sur une partie
fixe d'un mouvement. Cette bascule d'isolation 24 comporte dans sa partie médiane
un palpeur 25 coopérant avec la roue à colonne de rattrapante 15. Lorsque le palpeur
25 de la bascule d'isolation 24 tombe entre deux colonnes de la roue à colonne de
rattrapante 15, la bague de commande 20 est maintenue contre la butée fixe 22 par
son ressort de bague 21. Les pinces 14 et 14' sont ouvertes libérant la roue de rattrapante
11 et le levier de rattrapante 12 est appliqué contre le coeur 6 par son ressort 13
et la roue de rattrapante 11 est synchrone avec la roue de chronographe (figure 4
et 6).
[0017] Le mécanisme d'isolation comporte des bielles 26, six dans l'exemple illustré, articulées
par une première extrémité sur la bague de commande 20. Ce mécanisme d'isolation comporte
encore des pièces mobiles, six dans l'exemple illustré. Chacune de ces pièces mobiles
présente un premier bras 27 solidaire d'une partie médiane en forme d'arc de cercle
28 et un second bras 29 prolongeant la partie médiane 28, l'extrémité de ce second
bras 29 étant pivotée sur la platine P ou une partie fixe du mouvement. Le premier
bras 27 est pivoté par son extrémité libre sur la seconde extrémité de la bielle 26.
La partie médiane 28 de la pièce mobile 27, 28, 29 présente la forme d'un arc de cercle
et le rayon de sa face périphérique interne est, dans cette forme d'exécution, sensiblement
égal au rayon de la roue de rattrapante 11.
[0018] Lorsque la bague de commande 20 est déplacée de sa position illustrée à la figure
6 jusque dans sa position illustrée à la figure 5 par l'action de la bascule d'isolement
24, les bielles 26 poussent dans le sens horaire les premiers bras 27 des pièces mobiles
27, 28, 29 et les parties médianes 28 de ces pièces mobiles viennent buter les unes
contre les autres formant ainsi une bague intérieure dont la face périphérique interne
est coaxiale à l'axe 5 de la roue de seconde et dont le rayon est, dans cette forme
d'exécution, très légèrement supérieur à celui de la roue de rattrapante 11. Cette
face périphérique interne de la bague intérieure est alors continue (ou quasiment
continue) et située sur un rayon inférieur à celui sur lequel est placée l'extrémité
extérieure du levier de rattrapante 12 lorsqu'il est en position active appliqué par
son ressort de rappel 13 contre le coeur 6. Ainsi, lorsque le mécanisme d'isolation
est dans la position illustrée à la figure 5, le levier de rattrapante 12 rencontre
la face périphérique de la bague intérieure et pivote dans le sens horaire de sorte
que l'extrémité intérieure de ce levier de rattrapante 12 se sépare du coeur 6 et
se positionne en dehors du rayon de balayage du coeur 6, isolant ainsi la roue de
rattrapante 11 de la roue de chronographe 4.
[0019] Bien entendu, le nombre de bielles 26 et de pièces mobiles 27, 28, 29 doit être au
moins de deux suivant les réalisations et selon la dimension de la pièce d'horlogerie
et de l'encombrement disponible pour le mécanisme d'isolation de rattrapante.
[0020] Bien entendu, d'autres réalisation de ce mécanisme d'isolation de rattrapante peuvent
être conçus sur ce principe du diaphragme qui consiste à déplacer angulairement une
bague de commande concentrique à la roue de rattrapante pour déplacer des pièces mobiles
radialement de manière à ce qu'elles déplacent ou non le levier de rattrapante 12
le faisant passer d'une position en contact avec le coeur 6 à une position pour laquelle
il est hors de l'aire de balayage du coeur 6.
[0021] Un avantage de ce mécanisme d'isolation est qu'il est peu encombrant et qu'il est
directement commandé par la roue à colonne de rattrapante qui commande également la
pince de rattrapante.
[0022] Ainsi, ce dispositif de diaphragme permet à l'aide de bielles 26 de rapprocher ou
d'éloigner de l'axe de la roue de chronographe des pièces mobiles 27, 28, 29 pour
qu'elles agissent ou non sur le levier de rattrapante 12 par un mouvement de rotation
d'une bague de commande concentrique à la roue de chronographe.
[0023] Dans la forme d'exécution décrite du mécanisme de rattrapante à isolation la force
nécessaire à la fonction d'isolation est fournie directement par l'utilisateur par
le biais du poussoir. Dans une variante on peut prévoir que la force nécessaire à
l'isolation soit fournie par un ressort qui est armé lors de la libération de l'isolation.
[0024] Dans une variante, la bague de commande 20 pourrait présenter un plus faible diamètre,
par exemple inférieur au diamètre de la roue de rattrapante 11, et néanmoins commander
par sa rotation des pièces mobiles actionnant le levier de rattrapante 12.
[0025] Dans tous les cas la bague de commande 20 est reliée cinématiquement aux pièces mobiles
27, 28, 29 du dispositif de diaphragme.
[0026] Dans une variante illustrée aux figures 7 à 12 le dispositif de diaphragme comporte
plusieurs éléments en forme d'arc de cercle 30, quatre dans l'exemple illustré. Ces
éléments en forme d'arc de cercle 30 se chevauchent pour que l'isolation se fasse
le plus tôt possible dans tous les cas, même dans leurs positions écartées le cercle
est fermé.
[0027] Ces éléments en forme d'arc de cercle 30 ou pièces mobiles coulissent radialement
et viennent soulever le levier de rattrapante 12 pour réaliser l'isolation de la rattrapante.
[0028] Chaque pièce mobile 30 portent deux excroissances de type goupille 31 sur leurs face
inférieure. Ces goupilles traversent des fentes oblongues obliques 32 d'une bague
de commande 33 pivotée sur la platine concentrique à la roue de rattrapante 11, et
s'étendent dans des fentes oblongues radiales 34 pratiquées dans la platine ou une
pièce fixe du mouvement.
[0029] La bague de commande 33 est soumise à l'action d'un ressort de rappel 21 comme dans
l'exécution précédemment décrite et la rotation de cette bague de commande est provoquée
comme dans l'exécution précédemment décrite par une bascule d'isolation 24.
[0030] Ainsi, lorsque la bascule d'isolation 24 déplace angulairement la bague de commande
33 contre l'action de son ressort de rappel 21, les pièces mobiles 30 se déplacent
radialement vers le centre de la rattrapante et soulèvent le levier de rattrapante
12 réalisant ainsi l'isolation de la rattrapante.
[0031] Deux des pièces mobiles 30 comportent sur sa face opposée à celle portant les goupilles
31 deux plots 35.
[0032] Un ressort double de rattrapante 36 fixé sur la platine est déplacé par les plots
35 lorsque les pièces mobiles 30 sont déplacées vers l'intérieur et vient bloquer
la roue de rattrapante 11 alors que les pièces mobiles 30 déplacent le levier de rattrapante
12 hors de contact avec le coeur 6. Ce ressort double de rattrapante fait office de
pince de rattrapante qui elle peut être supprimée.
[0033] Dans cette variante également la bague de commande 33 est reliée cinématiquement
aux pièces mobiles 30 du dispositif de diaphragme.
1. Mécanisme d'isolation de rattrapante comprenant un levier de rattrapante (12), pivoté
sur une roue de rattrapante (11) coaxiale à une roue de chronographe (4), apte à être
en contact sous l'action d'un ressort de levier (13) avec un coeur (6) solidaire de
la roue de chronographe (4), caractérisé par le fait qu'il comporte un dispositif de diaphragme présentant plusieurs pièces mobiles reliées
à une bague de commande (20) concentrique à la roue de rattrapante (11) ; ces pièces
mobiles (27, 28,29) comportant chacune une partie médiane (28) en forme d'arc de cercle
de telle manière qu'un déplacement angulaire de la bague de commande (20) provoque
un rapprochement ou un éloignement des parties médianes (28) des pièces mobiles (27,
28, 29) de l'axe (5) de la roue de chronographe.
2. Mécanisme d'isolation selon la revendication 1, caractérisé par le fait que lorsque les parties médianes (28) des pièces mobiles sont en position éloignée de
l'axe (5) de la roue de chronographe, leurs faces périphériques internes sont en dehors
de l'aire de balayage de l'extrémité extérieure du levier de rattrapante (12).
3. Mécanisme d'isolation selon la revendication 2, caractérisé par le fait que lorsque les parties médianes (28) des pièces mobiles (27, 28, 29) sont en position
rapprochée de l'axe (5) de la roue de chronographe (4), les faces périphériques internes
des pièces mobiles forment une surface au moins quasiment continue entrant en contact
avec l'extrémité extérieure du levier d'isolation (12) faisant pivoter celui-ci, de
sorte que son extrémité intérieure soit située hors de l'aire de balayage du coeur
(6).
4. Mécanisme d'isolation selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé par le fait que la bague de commande est soumise à un ressort de rappel et que ses déplacements angulaires
sont provoqués par une bascule de rattrapante.
5. Mécanisme selon l'une des revendications précédentes, caractérisé par le fait qu'il comporte une bascule d'isolation (24) commandant les déplacements angulaires de
la bague de commande (20) à partir de la position d'une roue à colonne de rattrapante
(15).
6. Mécanisme d'isolation selon l'une des revendications précédentes, caractérisé par le fait qu'il comporte au moins deux bielles (26) reliant la bague de commande à au moins deux
pièces mobiles (27, 28, 29).
7. Mécanisme selon l'une des revendications précédentes, caractérisé par le fait que chaque pièce mobile (27, 28, 29) comporte un premier bras (27) solidaire de sa partie
médiane (28) et un second bras (29) s'étendant à partir d'une extrémité de la partie
médiane (28), ce second bras étant pivoté par son extrémité libre sur une partie fixe.
8. Mécanisme selon la revendication 6, caractérisé par le fait que l'extrémité libre du premier bras (27) de la partie mobile (27, 28, 29) est pivotée
sur l'extrémité d'une bielle (26), l'autre extrémité de cette bielle (26) étant pivotée
sur la bague de commande (20).
9. Mécanisme selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé par le fait que les pièces mobiles (30) comportent sur l'une de leurs faces chacune deux goupilles
(31) traversant des fentes oblongues obliques (32) pratiquées dans la bague de commande
(33) et engagées dans des fentes oblongues radiales (34) d'une partie fixe du mouvement.
10. Mécanisme selon la revendication 9, caractérisé par le fait que les pièces mobiles (30) en forme d'arc de cercle se chevauchent quelle que soit la
position active ou non des mécanismes.
11. Mécanisme selon l'une des revendications 9 ou 10, caractérisé par le fait que deux pièces mobiles (30) comportent, sur leur face opposée à celle portant les goupilles
(31), un plot (35) coopérant avec une branche d'un ressort double de rattrapante (36)
pour forcer les extrémités libres de ce ressort double contre la périphérie de la
roue de rattrapante (11) en position d'isolation du mécanisme.
12. Mouvement d'horlogerie mécanique comportant un mécanisme de chronographe et un mécanisme
de rattrapante, caractérisé par le fait qu'il comporte un mécanisme d'isolation de rattrapante selon l'une des revendications
précédentes.
13. Pièce d'horlogerie comportant un mécanisme d'horlogerie selon la revendication 12.