Domaine technique
[0001] La présente invention concerne le domaine des mouvements horlogers comprenant un
affichage analogique d'une information dont la valeur varie périodiquement ou par
intermittence parmi une pluralité de valeurs discrètes prédéfinies, en particulier
d'une information de calendrier et/ou d'une fonction / application sélectionnée parmi
une pluralité de fonctions / applications possibles. Par valeur, on comprend généralement
un nombre, une information de calendrier (comme le quantième, le jour de la semaine
ou le mois) et aussi la sélection d'une fonction ou d'une application parmi une pluralité
de fonctions ou d'applications, cette liste n'étant pas exhaustive. L'invention concerne
particulièrement le mécanisme d'entraînement d'un indicateur analogique à déplacement
périodique ou intermittent et les moyens de résistance au choc de cet indicateur,
ainsi que le positionnement précis de l'indicateur dans chaque position d'affichage
d'une pluralité de positions d'affichage discrètes prévues.
Arrière-plan technologique
[0002] Pour l'entraînement d'un indicateur de calendrier, en particulier d'un anneau des
quantièmes, on connaît essentiellement trois types de mécanisme : Un mécanisme traînant,
un mécanisme semi-instantané classique et un mécanisme instantané.
[0003] Dans une variante classique représentée à la Figure 1, le mécanisme traînant 2 est
prévu pour entraîner un anneau des quantièmes 4 muni d'une denture intérieure 6. Ce
mécanisme traînant comprend une croix de Malte 8 et un mobile d'actionnement 12 de
cette dernière. La croix de Malte comprend six branches 9 et est solidaire d'un pignon
coaxial 10 qui engrène avec la denture 6 de l'anneau des quantièmes. Le pignon 10
comprend six dents. Le nombre de branches de la croix de Malte et le nombre de dents
du pignon sont donnés ici à titre d'exemple nullement limitatif. Ainsi, on connaît
aussi un tel mécanisme avec une croix de Malte à quatre branches et un pignon à huit
dents. De préférence, le rapport entre le nombre de dents et le nombre de branches
est un nombre entier. Le mobile d'actionnement 12 comprend deux goupilles d'entraînement
16,17 et un organe de blocage 14 qui coopère avec les branches 9 pour bloquer la croix
de Malte dans des positions stables entre deux entraînements successifs effectués
respectivement par les deux goupilles. Ce mobile d'actionnement est entraîné en rotation
par exemple par un pignon 20. Le fonctionnement d'un système à croix de Malte étant
bien connu, il ne sera pas décrit ici plus en détails.
[0004] Le mécanisme d'entraînement traînant décrit ci-avant est caractérisé par un engrenage
avec peu de jeu, voire sans jeu, et par l'absence de sautoir. Ainsi, la fonction d'entraînement
et la fonction de positionnement de l'anneau des quantièmes dans ses positions d'affichage
sont toutes deux réalisées par le pignon associé à la croix de Malte. De plus, la
fonction antichoc est réalisée par le système à croix de Malte, l'organe de blocage
14 assurant aisément cette fonction. La fabrication d'un mouvement horloger avec un
tel mécanisme est onéreuse car il est nécessaire de réduire au maximum les tolérances
d'usinage et de montage (tolérances de fabrication) de ce mécanisme et de l'anneau
des quantièmes pour assurer un positionnement précis de cet anneau dans ses positions
d'affichage, par exemple un centrage précis de chaque quantième dans le guichet d'un
cadran prévu pour le mouvement horloger.
[0005] Le mécanisme d'entraînement semi-instantané classique comprend une roue d'entraînement
de l'anneau des quantièmes munie généralement d'un doigt ou deux doigts qui pénètre(nt)
périodiquement dans la denture de l'anneau pour l'entraîner d'une position d'affichage
à une suivante. Les espaces entre les dents de cette denture sont généralement prévus
relativement larges, notamment pour permettre à chaque doigt d'entrer et de ressortir
de la denture de l'anneau sans risque de blocage; ceci notamment à cause des tolérances
de fabrication et de centrage de l'anneau des quantièmes. Ainsi, il est clair que
la roue d'entraînement ne peut pas assurer la fonction de positionnement de l'anneau.
De plus, elle ne peut pas assurer une fonction antichoc car généralement il n'y a
aucun engrènement entre la denture et le doigt, respectivement les deux doigts sur
certaines plages angulaires de la roue d'entraînement.
[0006] Pour assurer la fonction de positionnement et la fonction antichoc, il est prévu
un ressort-sautoir, aussi nommé sautoir, qui s'insère entre deux dents successives
de la denture de l'anneau. On parle ici de système semi-instantané car dans une première
phase du passage à un quantième suivant, l'anneau est entraîné en rotation par un
doigt de la roue d'entraînement et la pointe de la dent en aval du sautoir soulève
ce sautoir jusqu'à ce que le sommet du sautoir soit en appui contre le somment de
cette dent. Ensuite, le sautoir exerce une force tangentielle sur le flan arrière
de la dent concernée pour aller prendre sa position de repos suivante. Dans cette
deuxième phase, la sautoir entraîne rapidement l'anneau des quantièmes en rotation
jusqu'à sa position d'affichage suivante, le doigt de la roue d'entraînement continuant
sa rotation à moindre vitesse que l'anneau et cessant donc d'exercer un couple de
force sur cet anneau. L'espace entre les dents est prévu suffisamment grand pour que
la dent suivant celle poussée par un doigt ne vienne pas buter contre ce doigt inséré
dans la denture de l'anneau. Un inconvénient majeur de ce mécanisme semi-instantané
provient du fait que la fonction antichoc est réalisée par le sautoir, lequel doit
donc presser sur l'anneau des quantièmes avec une force importante pour pouvoir exercer
un couple de blocage suffisant en cas de choc. Ainsi, le mécanisme d'entraînement
doit fournir à chaque passage de quantième un couple moteur important pour vaincre
le couple de positionnement du sautoir; ce qui demande beaucoup d'énergie et un mécanisme
capable de fournir un tel couple moteur au niveau de la denture de l'anneau des quantièmes.
[0007] Il existe divers modes de réalisation d'un mécanisme d'entraînement instantané. Dans
tous les cas il est prévu un sautoir de positionnement assurant également la fonction
antichoc. Ce mécanisme a donc les mêmes inconvénients que le mécanisme semi-instantané
décrit ci-avant.
Résumé de l'invention
[0008] La présente invention a pour but de résoudre les problèmes et inconvénients des mécanismes
d'entraînement d'un indicateur analogique à déplacement périodique ou intermittent
de l'art antérieur, en particulier d'un anneau des quantièmes.
[0009] A cet effet, la présente invention a pour objet un mouvement horloger équipé d'un
dispositif d'affichage analogique d'une information dont la valeur varie périodiquement
ou par intermittence, ce dispositif d'affichage analogique comprenant d'une part un
indicateur de cette information muni d'une première denture et, d'autre part, un mécanisme
d'entraînement périodique ou intermittent de l'indicateur. Ce mécanisme d'entraînement
est formé par un système à transmission irréversible comprenant une deuxième denture
qui engrène avec la première denture. Le dispositif d'affichage comprend en outre
un sautoir de positionnement de l'indicateur engendrant une force de positionnement
sur la première denture, cette force de positionnement étant suffisante pour positionner
précisément cet indicateur dans une pluralité de positions d'affichage discrètes,
mais insuffisante pour assurer une fonction antichoc pour l'indicateur. De plus, le
jeu tangentiel entre les première et deuxième dentures est prévu suffisamment grand
pour que ces première et deuxième dentures ne se touchent pas lorsque l'indicateur
est dans une quelconque position d'affichage de la pluralité de positions d'affichage
discrètes et le système à transmission irréversible est dans une position correspondante
prédéfinie. Ce système à transmission irréversible a une fonction antichoc pour l'indicateur
par l'intermédiaire de l'engrènement des première et deuxième dentures au moins lorsque
cet indicateur est dans une quelconque position d'affichage de la pluralité de positions
d'affichage discrètes et le système à transmission irréversible est dans ladite position
correspondante prédéfinie.
[0010] Par 'entraînement périodique' on comprend un entraînement qui intervient seulement
périodiquement, c'est-à-dire que l'entraînement a lieu périodiquement durant un intervalle
de temps limité et qu'aucun entraînement n'intervient entre les intervalles de temps
limités. De même, par 'entraînement intermittent' on comprend un entraînement discontinu
qui s'arrête et reprend en fonction de la commande du mécanisme d'entraînement intermittent
sans que cet entraînement n'intervienne nécessairement à intervalles réguliers.
[0011] Grâce aux caractéristiques du mouvement horloger selon l'invention, le problème du
mécanisme traînant décrit ci-avant, avec le système à croix de Malte assurant l'entraînement
et le positionnement de l'indicateur, et le problème du mécanisme semi-instantané
classique ou instantané, où le positionnement de l'indicateur et la fonction antichoc
sont assurés par un ressort-sautoir, sont tous deux résolus. Dans un mode de réalisation
particulier de l'invention, le mécanisme d'entraînement définit un mécanisme s'apparentant
à un mécanisme semi-instantané avec un ou plusieurs doigt(s) d'entraînement de l'indicateur
solidaire(s) d'une croix de Malte, ce ou ces doigt(s) formant la deuxième denture
mentionnée ci-avant. En effet, le sautoir de positionnement sert généralement aussi
à l'entraînement de l'indicateur dans une seconde phase du passage de l'indicateur
d'une position d'affichage à une position d'affichage suivante.
[0012] Selon l'invention, la fonction d'entraînement de l'indicateur au moins dans une première
phase du passage de l'indicateur d'une position d'affichage à une position d'affichage
suivante ainsi que la fonction antichoc sont assurées par le système à transmission
irréversible, lequel est capable d'exercer une force de blocage très importante. Par
contre, la fonction de positionnement n'est pas assurée par ce système à transmission
irréversible comme dans l'art antérieur, mais par un sautoir de positionnement exerçant
une force suffisante à cette fonction mais bien inférieure à une force de blocage
minimale usuelle de l'indicateur en cas de choc.
[0013] Ainsi, d'une part, il est possible d'entraîner l'indicateur d'une position d'affichage
à une autre avec un couple d'entraînement bien inférieur aux réalisations de l'art
antérieur ayant un mécanisme semi-instantané classique ou instantané dans lequel le
ressort-sautoir doit pouvoir exercer une force tangentielle importante sur la denture
de l'indicateur en cas de choc. D'autre part, les problèmes de tolérance et de montage
d'une réalisation de l'art antérieur avec un mécanisme traînant sans sautoir sont
éliminés.
[0014] D'autres caractéristiques particulières de l'invention seront exposées ci-après dans
la description détaillée de l'invention.
Brève description des dessins
[0015] L'invention sera décrite ci-après à l'aide de dessins annexés, donnés à titre d'exemples
nullement limitatifs, dans lesquels :
- La Figure 1, déjà décrite, est une vue de dessus d'un mécanisme d'entraînement traînant
avec un système à croix de Malte de l'art antérieur;
- La Figure 2A est une vue schématique de dessus d'un premier mode de réalisation d'un
mouvement horloger selon l'invention;
- La Figure 2B est un agrandissement partiel de la vue de la Figure 2A montrant l'engrènement
entre la denture d'un anneau des quantièmes et un système à croix de Malte du premier
mode de réalisation ; et
- Les Figures 3A et 3B montrent une vue partielle, respectivement en perspective et
de dessus, d'un deuxième mode de réalisation d'un mouvement horloger selon l'invention.
Description détaillée de l'invention
[0016] A l'aide des Figures 2A et 2B, on décrira un premier mode de réalisation d'un mouvement
horloger selon l'invention. Le mouvement horloger 24 est équipé d'un dispositif d'affichage
analogique du quantième, qui est une information à variation périodique, et de diverses
fonctions F1, F2, etc. qui peuvent être sélectionnées par un utilisateur d'une montre
équipée du mouvement horloger. Ce dispositif d'affichage analogique comprend un anneau
26 muni d'une première denture 28 et un mécanisme d'entraînement 30. Sur l'anneau
26 sont imprimés les divers quantièmes '1' à '31' et la désignation des diverses fonctions
possibles. Chaque quantième et chaque fonction définit une position d'affichage discrète
de l'anneau 26 au travers notamment d'un guichet prévu dans un cadran monté sur le
mouvement horloger 24. L'entraînement est périodique pour le quantième et intermittent
pour la sélection d'une fonction parmi la pluralité de fonctions possibles.
[0017] Le mécanisme d'entraînement 30 est formé par un système à croix de Malte définissant
un système à transmission irréversible. Il comprend une roue d'entraînement 32 avec
une croix de Malte 34 surmontée d'un pignon 36, ce dernier présentant une deuxième
denture 38 qui engrène avec la première denture 28. Pour actionner la roue d'entraînement
de manière périodique ou intermittente, le mécanisme d'entraînement comprend en outre
une roue d'actionnement 40 entraînée par un pignon 46 qui est lui-même entraîné en
rotation par un moteur électromagnétique non représenté. La roue d'actionnement comprend
deux goupilles 41 et 42 alignées sur un diamètre de cette roue d'actionnement et un
organe de blocage 44 centré sur cet axe de rotation. Les goupilles sont agencées pour
pénétrer entre les branches de la croix de Malte et permettre l'entraînement de la
roue 32 et ainsi de l'anneau du quantième indépendant. L'organe de blocage 44 sert
à bloquer la roue 32 par son positionnement dans une quelconque extrémité incurvée
des branches de la croix de Malte.
[0018] Le système à croix de Malte définit ainsi une transmission irréversible, car la roue
d'actionnement peut entraîner en rotation la roue d'entraînement, mais pas inversement.
Quelle que soit la position angulaire de la roue d'actionnement, un couple de force
transmis par la roue d'entraînement à cette roue d'actionnement entraînera la rotation
de celle-ci tout au plus sur une petite distance angulaire. On parle aussi d'un mécanisme
d'entraînement autobloquant, car de par sa conception il bloque la transmission d'un
couple de force et donc une rotation dans le sens inverse à celui qui est prévu. Dans
les positions d'affichage discrètes, il est de préférence prévu que l'organe de blocage
44 soit sensiblement aligné sur l'extrémité d'une branche de la croix de Malte (comme
représenté aux Figures 2A et 2B), de manière à empêcher toute rotation de cette croix
de Malte (au-delà des tolérances de fabrication). Ainsi, au moins lorsque l'anneau
26 est dans une quelconque position d'affichage de la pluralité de ses positions d'affichage
discrètes et le système à croix de Malte est dans la position correspondante définie
ci-avant, un couple de force exercé par l'anneau sur le pignon 36 n'entraînera pas
en rotation la roue 40.
[0019] Selon l'invention, la première denture 28 et la deuxième denture 38 présentent entre
elles un jeu tangentiel, sensiblement égal à J1 + J2 tel que représenté sur la Figure
2B. Ce jeu tangentiel est prévu suffisamment grand pour que les première et deuxième
dentures ne se touchent pas lorsque l'anneau 26 est dans une quelconque position d'affichage
de la pluralité de positions d'affichage discrètes mentionnées précédemment et que
le système à croix de Malte est dans une position correspondante prédéfinie, de préférence
telle que représentée aux Figures 2A et 2B. Quelle que soit la position angulaire
du pignon 36, les première et deuxième dentures sont toujours dans une situation d'engrènement.
Ainsi, un saut intempestif de l'anneau du quantième indépendant n'est jamais possible
en cas de choc. En effet, même si l'anneau est soumis à une accélération due à un
choc lors de son entraînement par le pignon 36, la dent 48 sera toujours dans un espace
prévu 50 entre deux dents adjacentes 51 et 52 de la denture 28 une fois l'entraînement
terminé et le système à croix de Malte à nouveau dans une position de non entraînement
prévue pour la pluralité de positions d'affichage discrètes. Ainsi, au moins lorsque
le système à croix de Malte est dans une position prévue de non entraînement, le pignon
36 reste immobile si un couple de force important est exercé sur lui par l'anneau
26. Cet anneau peut donc bouger seulement dans le jeu tangentiel susmentionné lorsqu'il
est dans une quelconque position d'affichage de la pluralité de positions d'affichage
discrètes. Le système à croix de Malte a ainsi une fonction antichoc pour l'anneau
26 par l'intermédiaire de l'engrènement des première et deuxième dentures. On entend
par 'fonction antichoc' non le fait d'éviter que le mécanisme casse ou soit endommagé
en cas de choc, mais d'éviter que l'indicateur ne change de manière durable de position
d'affichage discrète sous l'effet d'un choc auquel la montre doit pouvoir être soumise
sans casser (Selon norme NIHS 91-10, 91-20, 91-30 et autres normes).
[0020] Pour positionner précisément l'anneau de quantième indépendant, le dispositif d'affichage
comprend en outre un sautoir 56 de positionnement de cet anneau. Le sautoir, aussi
nommé ressort-sautoir, est formé d'un bras 58, ayant une dent de positionnement 60
à une première extrémité et pivotant autour d'un axe à l'autre extrémité, et d'un
ressort 62 qui exerce une force sur le bras de manière à engendrer une force de positionnement
sur la première denture 28. Lorsque l'anneau s'écarte d'une position d'affichage et
le sautoir d'une position stable ou de repos correspondante, cette force de positionnement
a une composante tangentielle agissant sur la denture de l'anneau de manière soit
à ramener l'anneau dans sa position d'affichage en l'absence de changement de position
d'affichage discrète, soit à amener dans une phase terminale l'anneau dans une autre
position d'affichage prévue lors d'un actionnement du dispositif d'entraînement de
l'anneau. A titre d'exemple, le ressort 62 est une lame ou une tige élastique courbée
avec une partie dans une gorge 64 et l'autre partie en appui contre la face latérale
arrière du bras 58. Selon l'invention, la force de positionnement est suffisante pour
positionner précisément l'anneau 26 dans une pluralité de positions d'affichage discrètes
mais est insuffisante pour assurer une fonction antichoc pour cet anneau. La force
de positionnement est donc prévue inférieure à une force de blocage minimale usuelle
de l'anneau en cas de choc, de manière à permettre d'entraîner en rotation l'anneau
avec un couple de force relativement peu élevé et de minimiser ainsi l'énergie nécessaire
au passage d'une position d'affichage à une autre. Dans une variante préférée, la
force de positionnement est d'une part supérieure à une force de frottement maximale
exercée par le mouvement horloger sur l'anneau 26 et d'autre part inférieure au triple
de cette force de frottement maximale.
[0021] A titre d'exemple non limitatif, on a observé qu'un anneau de quantième classique
en laiton avec un diamètre de 20 mm nécessite un couple d'environ 60 µNm pour vaincre
la force de frottement statique sur l'anneau avec le mouvement posé à plat. Pour assurer
une fonction antichoc avec le sautoir, comme c'est le cas dans les mouvements de l'art
antérieur mentionné précédemment, le sautoir doit dans cet exemple pouvoir exercer
un couple de force de blocage d'environ 2000 µNm. Pour un anneau en aluminium ou en
plastique, étant donné notamment le moindre poids, ce couple antichoc sera inférieur,
par exemple d'environ 800 µNm. Par contre, grâce à l'invention, dans le cas de l'anneau
en acier, on peut dans une variante dimensionner le ressort 62 de manière que le sautoir
56 exerce un couple entre 120 µNm et 180 µNm. Avec l'anneau en aluminium ou en plastique,
le couple exercé par le sautoir 56 sera par exemple entre 80 µNm et 120 µNm. On constate
donc que la présente invention permet de diminuer fortement le couple exercé par le
sautoir sur l'anneau et donc le couple moteur nécessaire que doit transmettre le mécanisme
d'entraînement 30. On peut donc notamment réduire le rapport de réduction dans ce
mécanisme d'entraînement.
[0022] Selon une variante préférée, le jeu tangentiel entre les première et deuxième dentures
est prévu supérieur ou sensiblement égal au double des tolérances de fabrication cumulatives
intervenant dans l'engrenage formé par l'anneau 26 et la roue 32 à croix de Malte
au niveau des première et deuxième dentures 28 et 38.
[0023] Dans une variante particulière, le jeu entre les première et deuxième dentures est
prévu inférieur à la distance maximale sur laquelle le sautoir écarté d'une position
de repos stable, correspondant à une position d'affichage, par un déplacement de l'indicateur
est capable de ramener cet indicateur dans cette position de repos stable par la force
de positionnement qu'il exerce sur la denture de l'indicateur. Dans une autre variante,
c'est le demi jeu augmenté des tolérances de fabrication cumulatives intervenant dans
l'engrenage, formé par l'indicateur et le système à transmission irréversible au niveau
des première et deuxième dentures, qui est inférieur à la distance maximale définie
ci-avant. Dans cette variante, il est prévu que la position théorique de la deuxième
denture du système à transmission irréversible, pour les positions d'affichage discrètes
de l'indicateur, est sensiblement centrée dans la première denture de l'indicateur
; c'est-à-dire que le jeu est sensiblement réparti à part égale d'un côté et de l'autre
de la dent ou des dents de la deuxième denture insérée(s) dans la première denture
de l'indicateur, comme c'est le cas à la Figure 2B. On remarquera que le sautoir peut
aussi présenter une certaine tolérance quant aux positions d'affichage qu'il définit
par ses positions de repos stables dans la première denture. Cette tolérance est avantageusement
ajoutée aux tolérances de fabrication cumulatives intervenant dans l'engrenage susmentionné
pour définir le jeu à prévoir dans les variantes présentées ci-avant. Dans une variante
préférée, la position du sautoir peut être ajustée après le montage de l'indicateur,
de sorte que les positions d'affichage discrètes sont prédéfinies de manière très
précise et la tolérance de positionnement du sautoir peut être négligée.
[0024] Aux Figures 3A et 3B est représenté partiellement un deuxième mode de réalisation
d'un mouvement d'horlogerie selon l'invention. On ne décrira pas ici à nouveau les
diverses variantes déjà mentionnées qui peuvent également être prévues dans ce deuxième
mode de réalisation. Ce dernier est caractérisé par un mécanisme d'entraînement ayant
un système à goupilles autobloquantes en lieu et place du système à croix de Malte
du premier mode de réalisation. Dans la variante représentée, le mécanisme d'entraînement
64 d'un anneau des quantièmes 26A comprend une roue d'entraînement 66 sur laquelle
sont fixées deux goupilles 68 et 69, lesquelles définissent une deuxième denture dans
l'engrenage formé par l'anneau 26A et la roue 66. Cette roue est entraînée par un
pignon 70 associé ou couplé au rotor d'un moteur électromagnétique. Les deux goupilles
sont alignées sur un diamètre de la roue 66. Ainsi, dans la position représentée aux
Figures 3A et 3B, laquelle correspond à la position de la roue 66 prévue dans les
positions d'affichage discrètes de l'anneau des quantièmes, ces deux goupilles assurent
un blocage total de l'anneau des quantièmes. En effet, un couple de force appliqué
par l'anneau sur la roue 66 ne pourra pas entraîner en rotation cette roue, laquelle
forme donc avec ses deux goupilles un système à transmission irréversible.
[0025] De préférence, les deux goupilles ne sont pas cylindriques, mais ont une section
sensiblement en demi-cercle pour permettre d'avoir un jeu relativement important entre
la première denture 28A et la deuxième denture formée de ces deux goupilles tout en
assurant un engrenage qui ne bloque pas. En effet, il est nécessaire que lors d'un
entraînement de l'anneau des quantièmes, chaque goupille puisse alternativement sortir
d'un espace de la denture 28A et entrer ensuite à nouveau dans un espace de cette
denture sans butter contre le somment d'une dent. Les autres caractéristiques déjà
décrites dans le cadre du premier mode de réalisation ne seront pas à nouveau répétées
ici. En particulier, un ressort-sautoir, similaire à celui du premier mode de réalisation,
est prévu pour positionner précisément l'anneau des quantièmes dans une pluralité
de position d'affichage discrètes.
[0026] Finalement, on notera que d'autres modes de réalisation peuvent être prévus par l'homme
du métier pour réaliser un système à transmission irréversible. Le caractère irréversible
peut être considéré dans la plage des couples de force qui peuvent survenir au niveau
de la roue engrenant avec l'indicateur, notamment avec la denture de l'anneau des
quantièmes, en cas de choc ou de mouvement violent. Il suffit donc que le caractère
irréversible soit obtenu jusqu'à un couple de force maximal engendré par l'indicateur
au niveau de cette roue dans l'ensemble des situations que peut rencontrer la montre
équipée du mouvement horloger selon l'invention. Un mode de réalisation particulier
concerne un mouvement électronique comprenant un moteur électromagnétique prévu pour
activer le mécanisme d'entraînement de l'indicateur. Dans le cas d'un moteur pas-à-pas,
le stator est agencé pour engendrer un couple de positionnement appliqué au rotor
à aimant permanent de ce moteur, lequel peut être augmenté par un court-circuit de
la bobine notamment dans le cas d'un moteur Lavet. Ce couple de positionnement maintient
le rotor dans au moins une position de repos stable (position prise en absence d'alimentation
électrique). On peut configurer le moteur pour que le couple de positionnement du
rotor transmis au niveau de la roue engrenant avec l'indicateur définisse un couple
de blocage qui soit supérieur au couple de force maximal que peut exercer l'indicateur
sur cette roue, notamment lors d'un choc. De préférence, la démultiplication de la
chaîne cinématique du mécanisme d'entraînement est prévue relativement grande pour
que la force de blocage soit suffisamment élevée. On remarquera que le couple de blocage
obtenu dépend non seulement du couple de positionnement et du facteur de réduction
de la chaîne cinématique, mais aussi des pertes par frottement dans cette chaîne cinématique.
1. Mouvement horloger (24) équipé d'un dispositif d'affichage analogique d'une information
dont la valeur varie périodiquement ou par intermittence, ce dispositif d'affichage
analogique comprenant d'une part un indicateur (26, 26A) de ladite information muni
d'une première denture (28, 28A) et, d'autre part, un mécanisme d'entraînement périodique
ou intermittent (30, 64) de cet indicateur, ce mécanisme d'entraînement étant formé
par un système à transmission irréversible comprenant une deuxième denture (38; 68,69)
qui engrène avec ladite première denture,
caractérisé en ce que le dispositif d'affichage comprend en outre un sautoir (56) de positionnement dudit
indicateur engendrant une force de positionnement sur ladite première denture qui
est suffisante pour positionner précisément cet indicateur dans une pluralité de positions
d'affichage discrètes mais insuffisante pour assurer une fonction antichoc pour l'indicateur
; en ce que les première et deuxième dentures présentent entre elles un jeu tangentiel (J1+J2)
qui est prévu suffisamment grand pour que ces première et deuxième dentures ne se
touchent pas lorsque l'indicateur est dans une quelconque position d'affichage de
ladite pluralité de positions d'affichage discrètes et que le système à transmission
irréversible est dans une position correspondante prédéfinie ; et en ce que ce système à transmission irréversible a une fonction antichoc pour l'indicateur
par l'intermédiaire de l'engrènement des première et deuxième dentures au moins lorsque
cet indicateur est dans une quelconque position d'affichage de ladite pluralité de
positions d'affichage discrètes et le système à transmission irréversible est dans
ladite position correspondante prédéfinie.
2. Mouvement horloger selon la revendication 1, caractérisé en ce que le système à transmission irréversible est un système à croix de Malte (32, 40).
3. Mouvement horloger selon la revendication 1, caractérisé en ce que le système à transmission irréversible est un système à goupilles autobloquantes
(66,68,69).
4. Mouvement horloger selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que ladite force de positionnement est supérieure à une force de frottement maximale
exercée par le mouvement horloger sur ledit indicateur, et en ce que cette force de positionnement est inférieure au triple de cette force de frottement
maximale.
5. Mouvement horloger selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que ledit jeu tangentiel (J1+J2) entre les première et deuxième dentures est supérieur
ou sensiblement égal au double des tolérances de fabrication cumulatives intervenant
dans l'engrenage formé par l'indicateur et le système à transmission irréversible
au niveau des première et deuxième dentures.
6. Mouvement horloger selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que ledit indicateur est un anneau des quantièmes (26A).