[0001] La présente invention vise un procédé de fabrication d'une émulsion d'anhydride alkényle
succinique (ASA) dans une solution aqueuse de matière amylacée cationique, étant entendu
que la phase huileuse est constituée par l'ASA, la solution amylacée jouant le rôle
de support de ladite émulsion. Par solution aqueuse de matière amylacée cationique,
on entend une composition contenant au moins un amidon cationique en solution aqueuse.
[0002] Le procédé décrit dans la présente demande ne met pas en oeuvre de boucle de recirculation
du produit au niveau de l'unité d'émulsification, et réalise une dilution de l'émulsion
une fois celle-ci fabriquée : on parvient à un produit ayant une granulométrie à la
fois fine, monodisperse, stable un certain temps, et qui limite les encrassements
dans les tuyaux acheminant l'émulsion depuis l'installation de fabrication de l'émulsion
jusqu'à la machine à papier. On fournit ainsi un procédé efficace, simple à mettre
en oeuvre, sur un site de production papetier, convenant pour des débits de fabrication
compatibles avec les besoins des machines à papier.
[0003] L'invention concerne également une installation de fabrication d'une émulsion convenant
pour la mise en oeuvre du procédé.
[0004] Dans le secteur des papiers et autres cartons, les opérations dites de collage visent
à conférer à ces supports des propriétés améliorées, notamment en matière d'hydrophobisation,
de résistance à la pénétration des espèces hydrophiles comme l'eau et les encres aqueuses.
A cet égard, on met en oeuvre des compositions dites de « collage » qui contiennent
des substances hydrophobes.
[0005] Un des composés fréquemment mis en oeuvre dans les compositions de collage est l'anhydride
alkényle succinique ou «ASA» (selon l'acronyme anglo-saxon
alkenyl succinic anhydrid). Cette espèce chimique qui n'est pas miscible dans l'eau doit être mise en émulsion
afin d'être utilisée avantageusement sous forme d'un produit liquide : on permet ainsi
un bon contact entre l'ASA et les fibres de cellulose. L'émulsion en question est
une émulsion d'ASA dans une solution aqueuse de matière amylacée cationique ; dans
la suite de la demande, celle-ci pourra aussi être désignée sous le simple terme d'émulsion.
[0006] Pour réaliser cette mise en émulsion, il est connu d'utiliser de manière concomitante
des solutions aqueuses de matières amylacées cationiques de différentes natures, la
matière amylacée étant éventuellement modifiée ; la fonction de telles compositions
est d'éviter la coalescence des particules d'ASA par ionisation positive de la surface
des particules, et de rapprocher les particules d'ASA des fibres par un mécanisme
ionique. De manière large, on utilise un ratio en poids sec matière amylacée cationique
/ ASA compris entre 0,2 et 4.
[0007] Outre la capacité à conférer au produit final des propriétés améliorées, l'émulsion
d'ASA dans la solution aqueuse de matière amylacée cationique doit disposer d'un certain
nombre de caractéristiques. Elle doit notamment présenter une grande finesse de tailles
de particules, ainsi qu'un spectre étroit de distribution de ces tailles (produit
« monodisperse »). Comme expliqué dans le document
WO97/35068 A1, ces paramètres conditionnent l'efficacité de la composition de collage vis-à-vis
des propriétés d'hydrophobie qu'elle est censée conférer.
[0008] A ce sujet, il est bien connu que la présence de particules « grossières » est une
source d'encrassement, notamment des matériels divers dans lesquels transite la composition
de collage, mais aussi de la sècherie de la machine à papier par entraînement à la
vapeur de ces particules grossières (ce qui peut parfois conduire à des incendies).
Inversement, les particules trop « fines » de ladite composition vont traverser le
matelas fibreux et seront emportées dans les eaux de procédé lors de l'égouttage.
Il est donc nécessaire de disposer d'une composition de collage sous forme d'une émulsion
présentant un maximum de particules dont le diamètre est centré sur une taille optimale
que l'homme du métier estime comprise entre 1 µm et 1,5 µm.
[0009] La Demanderesse a récemment mis au point un procédé de fabrication d'une émulsion
d'ASA dans une composition de matière amylacée cationique, conduisant à une distribution
de tailles des particules étroite et centrée sur un intervalle compris entre 1 µm
et 1,5 µm et ce, sans élévation de température de l'émulsion, phénomène qui accélère
l'hydrolyse de l'ASA. A cette occasion, elle a démontré que les émulsions résultantes
conféraient effectivement d'excellentes propriétés d'hydrophobisation aux papiers
dans lesquels elles sont destinées à être mises en oeuvre.
[0010] La clé de ce procédé repose sur une étape de mise en émulsion d'un mélange ASA /
solution aqueuse de matière amylacée cationique en un seul passage (c'est-à-dire sans
boucle de recirculation comme selon l'art antérieur), tout en réglant la teneur en
matière sèche de la solution aqueuse initiale de matière amylacée cationique entre
environ 7 % et 12 % de son poids total. Un tel procédé est enseigné par le document
WO2013/186491 de la présente Demanderesse.
[0011] Néanmoins, il apparaît que les émulsions ainsi fabriquées ne présentent pas une distribution
granulométrique stable des tailles de particules. On a ainsi constaté que le diamètre
moyen desdites particules évoluait rapidement dans le temps, vers des valeurs parfois
supérieures à 4 µm : on s'écarte donc sensiblement de la valeur optimale recherchée
par le papetier et telle que définie plus haut, en vue d'obtenir un collage efficace
de la feuille de papier. Or, il n'est pas rare que la machine à papier soit stoppée
pendant plusieurs minutes, voire plusieurs heures, suite à des problèmes techniques,
pour des opérations de nettoyage ou de maintenance. A cet égard, il est indispensable
que la distribution granulométrique de taille de particules de l'émulsion ne varie
pas.
[0012] Ayant conduit des travaux intensifs dans ce domaine, la Demanderesse est parvenue
à améliorer le procédé objet de la Demande de Brevet précitée, de manière à pallier
la dérive granulométrique observée précédemment. Elle a notamment constaté qu'une
étape de dilution de l'émulsion améliorait de manière sensible et très avantageuse
la stabilité de la granulométrie de ladite émulsion : concrètement, le diamètre moyen
des particules n'évolue pratiquement plus dans le temps, sur des périodes pouvant
atteindre 4 heures. Cette amélioration a fait l'objet du dépôt de la demande de brevet
FR1259423 dont l'enseignement est non divulgué au public à la date effective de dépôt de la
présente invention.
[0013] Dans le document
WO2013/186491 ou encore dans le document
FR1259423, le procédé de fabrication d'une émulsion d'ASA dans une solution aqueuse de matière
amylacée cationique est mis en oeuvre dans une installation comprenant :
- 1) une unité de stockage d'une solution aqueuse de matière cationique,
- 2) une unité de mélange d'ASA et de solution aqueuse de matière amylacée cationique,
connectée avec l'unité 1),
- 3) une unité d'émulsification du mélange d'ASA et de la solution aqueuse de matière
amylacée cationique, connecté avec l'unité 2), et exempte de boucle de recirculation.
[0014] Ces trois unités 1), 2) et 3) permettent d'obtenir une émulsion d'anhydride alkényle
succinique (ASA) dans une solution aqueuse de matière amylacée cationique tel qu'enseigné
par la demande
WO 2013/186491, présentant un maximum de particules dont le diamètre est centré sur une taille optimale
que l'homme du métier estime comprise entre 1 µm et 1,5 µm.
[0015] Le dispositif du document
FR1259423 comprend encore une unité de dilution de l'émulsion connectée à l'unité d'émulsification
3) et qui permet de diluer l'émulsion, et ainsi de stabiliser la granulométrie de
l'émulsion.
[0016] Dans le document
WO2013/186491 ou encore le document
FR1259423, la Demanderesse a identifié deux dispositifs (« unité d'émulsification ») permettant
de réaliser l'émulsion à partir du mélange de l'ASA et de la solution aqueuse de matière
amylacée cationique, avantageusement sans recirculation de l'émulsion au dispositif.
Il s'agit des matériels Process Pilot DR 2000/4 (IKA ®) ou Ytron Z (YTRON ®).
Essai à l'échelle industrielle :
[0017] Désirant confirmer la pertinence de ce procédé de fabrication à l'échelle industrielle,
la Demanderesse a conduit des essais de fabrication en continu d'une émulsion d'anhydride
alkényle succinique (ASA) dans une solution aqueuse de matière amylacée cationique,
au moyen d'une unité d'émulsification, et selon des débits de fabrication adaptés
aux besoins des machines à papiers.
[0018] Pour ce faire, la Demanderesse a utilisé le matériel Ytron Z (YTRON ®), seul dispositif
émulsionneur parmi les deux identifiés adapté à cette application industrielle, en
ligne.
[0019] Cet essai a été conduit à échelle industrielle pendant une durée ininterrompue de
27 heures, dans les conditions suivantes, sensiblement proches de celle de l'exemple
2 du document
FR1259423.
[0020] On met en oeuvre une solution aqueuse de matière amylacée cationique, commercialisée
par la société ROQUETTE@ sous le nom VECTOR® SCA 2015. On utilise aussi de l'ASA qui
est le produit Chemsize® A180 commercialisé par la société CHEMEC®.
[0021] L'alimentation en eau se fait à partir d'un réseau de distribution existant. Les
transferts et dosage de l'ASA et de la solution aqueuse de matière amylacée cationique
vers l'unité d'émulsification, se font, depuis leur contenant, au moyen de tuyau et
de pompes volumétriques, dont les vitesses de rotation sont asservies aux consignes
de débit souhaitées et au ratio visé matière amylacée cationique (sec)/ASA.
[0022] En l'espèce, et dans cet essai, le ratio en poids sec matière amylacée cationique/ASA
est de 0,3.
[0023] Préalablement au mélange de « l'ASA/solution aqueuse de matière amylacée cationique
», la solution aqueuse commercialisée sous le nom VECTOR ® SCA 2015 est diluée en
ligne de manière à obtenir une solution aqueuse de matière amylacée dont la teneur
en matière sèche est de 8% de son poids total.
[0024] Cette solution aqueuse de matière amylacée, de teneur en matière sèche de 8% est
mélangée en ligne avec l'ASA à l'unité de mélange 2). Ce mélange «
solution aqueuse de matière amylacée/
ASA » est alors véhiculé via un tuyau jusqu'à l'unité d'émulsification 3).
[0025] Il s'agit du matériel Ytron Z (YTRON ®), précédemment identifié, exempte de boucle
de recirculation.
[0026] Ce dispositif comprend un carter, dont le volume intérieur forme une chambre d'émulsification
sensiblement cylindrique, ainsi qu'un couple unique rotor/stator. Chaque rotor et
chaque stator présentent trois rangées de couronnes dentées concentriques : les couronnes
du stator et du rotor sont mutuellement enchevêtrées afin de permettre un travail
en cisaillement des couronnes dentées, lors de la rotation du rotor. Lors de cet essai,
la vitesse de rotation du rotor est réglée de manière à obtenir une vitesse périphérique
du rotor, au niveau des couronnes dentées, de l'ordre de 31 m/s.
[0027] Le débit de fluide à l'unité d'émulsification est d'environ 50 l/h.
[0028] Le carter de l'unité d'émulsification comprend une entrée unique, de diamètre de
l'ordre de 2-3 cm pour le mélange « solution aqueuse de matière amylacée/ ASA » à
homogénéiser, et située sensiblement dans l'axe du rotor, ainsi qu'une sortie unique
pour l'émulsion de direction sensiblement tangentielle à la chambre cylindrique.
[0029] A la sortie de l'unité d'émulsification, on obtient une émulsion, dont la distribution
des tailles de particules est centrée sur un intervalle entre 1 µm et 1,5 µm. Le pic
de la courbe est mesuré à 1,25 µm analysé à partir d'un granulomètre laser commercialisé
par la société MALVERN® sous le nom de Mastersizer® et selon les conditions précisées
par la suite pour les exemples.
[0030] L'émulsion est ensuite diluée en ligne d'un facteur 2, soit un débit d'émulsion diluée
d'environ 90-100 l/h.
[0031] On obtient une émulsion diluée, dont la distribution des tailles de particules est
étroite et centrée sur un intervalle entre 1 µm et 1,5 µm. On parle de distribution
« étroite » de tailles de particules, lorsqu'au moins 80% en volume desdites particules
présenteront un diamètre inférieur à 2 µm, et lorsque le diamètre moyen est compris
en 1 µm et 1,5 µm.
Comme enseigné par le document
FR1259423, la stabilité de la granulométrie de l'émulsion est améliorée par comparaison à une
émulsion non diluée.
[0032] Les résultats sont ainsi satisfaisants en ce qui concerne la qualité de l'émulsion
et en particulier la distribution de la granulométrie. L'utilisation de l'émulsion
comme composition de collage donne des performances satisfaisantes en termes d'hydrophobicité
du papier.
[0033] En revanche, et de manière inattendue, ce test à l'échelle industrielle a révélé
la production de dépôt en quantité très importante, seulement au bout d'une journée
de production, encrassement qui est allé jusqu'à colmater et couper l'alimentation
en émulsion de la machine à papier.
La figure 1 illustre un diagramme schématique du test réalisé accompagné de photos
des encrassements au couple rotor/stator, ainsi qu'à la sortie de l'unité d'émulsification
3).
La figure 2 représente deux photos de détail de l'encrassement au niveau de l'entrée
de l'unité d'émulsification,
La figure 3 est une photo de détail de l'encrassement au niveau de la sortie de l'unité
d'émulsification 3).
[0034] En conclusion l'installation testée, et telle qu'enseignée dans le document
WO2013/186491 ou
FR1259423 provoque des problèmes d'encrassement rédhibitoires à l'échelle industrielle, seulement
au bout d'une journée de production et pour des débits compatibles avec les machines
à papier.
[0035] Le procédé de fabrication d'une émulsion, conforme à l'invention, vise à pallier
les problèmes d'encrassement ci-dessus identifiés.
[0036] Ce procédé permet la réalisation d'une émulsion dont la distribution de tailles des
particules est étroite et centrée sur un intervalle compris entre 1 µm et 1,5 µm et
ce, sans élévation conséquente de température de l'émulsion, phénomène qui accélère
l'hydrolyse de l'ASA.
[0037] Le procédé de fabrication conforme à l'invention permet éventuellement, selon un
mode de réalisation, l'obtention d'une telle émulsion dont la granulométrie est stabilisée
par comparaison à une émulsion non diluée.
[0038] Aussi un premier objet de la présente invention consiste en un procédé de fabrication
en continu d'une émulsion d'ASA dans une solution aqueuse de matière amylacée cationique
mis en oeuvre au moyen d'une unité d'émulsification comprenant une chambre d'émulsification
recevant un couple rotor/stator, le procédé comprenant les étapes suivantes :
- a) réaliser une solution aqueuse de matière amylacée cationique dont la teneur en
matière sèche est comprise entre 7% et 12% de son poids total,
- b) conduire de manière séparée l'ASA et la solution aqueuse de matière amylacée cationique
issue de l'étape a) et alimenter la chambre d'émulsification en ASA et en la solution
aqueuse de matière amylacée cationique issue de l'étape a), respectivement grâce à
deux entrées de fluides distinctes, de manière à ne pas les mélanger avant leur introduction
dans la chambre d'émulsification,
- c) mélanger l'ASA et la solution aqueuse de matière amylacée cationique issue de l'étape
a), dans la chambre d'émulsification, de manière à obtenir un ratio en poids sec matière
amylacée cationique/ASA inférieur à 1, préférentiellement compris entre 0,2 et 0,6
et très préférentiellement entre 0,25 et 0,5,
- d) réaliser en un seul passage dans l'unité d'émulsification une émulsion à partir
du mélange de l'étape c), et ce, sans boucle de recirculation,
- e) diluer l'émulsion issue de l'étape d) dans un facteur compris entre 3 et 21. L'invention
concerne également une installation de fabrication en continu d'une émulsion d'ASA
dans une solution aqueuse de matière amylacée cationique, comprenant :
- une unité d'émulsification comprenant une chambre d'émulsification recevant un couple
rotor/stator, exempte d'une boucle de recirculation,
- des pompes volumétriques et des tuyaux, destinés à conduire respectivement l'ASA et
une solution aqueuse de matière amylacée cationique selon un ratio de débits déterminé,
lesdits tuyaux étant séparés et distincts et alimentant la chambre d'émulsification
en ASA et en la solution aqueuse de matière amylacée, respectivement grâce à deux
entrées de fluides, distinctes, de manière à ne pas les mélanger avant leur introduction
dans la chambre d'émulsification,
- un dispositif de dilution en continu connecté à la sortie de l'unité d'émulsification.
[0039] L'invention concerne encore un ensemble comprenant une machine à papier et une installation
de fabrication en continu d'une émulsion d'ASA dans une solution aqueuse de matière
amylacée cationique conforme à l'invention et connectée à la machine à papier. L'invention
concerne encore l'utilisation d'une composition de collage contenant une émulsion
obtenue selon le procédé conforme à l'invention dans une opération de collage d'une
feuille de papier ou de carton.
[0040] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description suivante accompagnée
des dessins en annexe parmi lesquels :
- La figure 4 est une vue schématique du procédé conforme à l'invention, selon un mode
de réalisation,
- La figure 5 est une vue de l'unité d'émulsification de l'installation conforme à l'invention,
présentant trois entrées distinctes, respectivement pour l'ASA et la solution aqueuse
de matière cationique amylacée, ainsi que pour l'introduction d'une solution de lavage,
l'unité d'émulsification étant suivie du dispositif de dilution,
- La figure 6 est une vue éclatée de l'ensemble unité d'émulsification/dispositif de
dilution illustré à la figure 5,
- Les figures 7a, 7b et 7c sont respectivement des vues de perspective avant, de coupe
et de perspective arrière d'un couple rotor/stator qui peut être utilisé dans le procédé
conforme à l'invention, mais qui est connu en tant que tel de l'état de la technique,
- Les figures 8a, 8b et 8c sont respectivement des vues de perspective avant, de coupe
et de perspective arrière d'un couple rotor/stator conforme à l'invention, faisant
l'objet d'un perfectionnement,
- La figure 9a est une vue schématique de coupe d'une unité d'émulsification du type
Ytron Z (YTRON ®) telle que connue de l'état de la technique et qui présente une entrée
unique pour le mélange à émulsionner,
- La figure 9b est une vue de coupe de l'unité d'émulsification conforme à l'invention,
équipée du couple rotor/stator perfectionné, l'unité présentant deux entrées, distinctes,
pour l'ASA et la solution aqueuse de matière amylacée cationique, d'axes inclinés
par rapport à l'axe du rotor (l'entrée pour la solution de lavage est non représentée
sur cette figure).
- La figure 10 est une vue d'une installation de fabrication d'une émulsion comprenant
deux unités d'émulsification, en parallèle.
[0041] L'invention est née de la constatation par les inventeurs que l'une des causes de
l'encrassement résulte, selon l'état de la technique connu du document
WO2013/186491, du mélange préalable, en amont de l'unité d'émulsification, de l'ASA avec la solution
aqueuse de matière amylacée cationique.
[0042] Aussi, et selon une caractéristique de l'invention (à savoir l'étape b), l'ASA et
la solution aqueuse de matière amylacée cationique ne sont pas mélangés avant leur
introduction dans la chambre d'émulsification 2. Autrement dit, et selon l'invention,
le mélange de ces deux composants est réalisé directement dans la chambre d'émulsification
2, et non dans un mélangeur en amont, distinct de l'unité d'émulsification tel qu'enseigné
par le document
WO 2013/186491.
[0043] A cet effet, l'unité d'émulsification 1 présente deux entrées distinctes E1, E2 pour
l'ASA et la solution aqueuse de matière amylacée cationique et des tuyaux distincts
pour l'acheminement de ces deux fluides.
[0044] Selon un mode de réalisation illustré à la figure 9, ces deux entrées E1, E2 peuvent
avantageusement être d'axes inclinés par rapport à l'axe A du rotor 3 de telle manière
que leurs jets se croisent dans la chambre d'émulsification 2.
[0045] L'étape a) de réalisation de la solution aqueuse de matière amylacée cationique consiste
soit à fournir une solution aqueuse de matière amylacée cationique, telle que commercialement
disponible, ou alors à diluer celle-ci avec de l'eau, en vue d'obtenir la teneur en
matière sèche désirée. Cette dilution peut être réalisée en ligne, dans l'installation,
par exemple au moyen d'un mélangeur statique. L'eau de dilution est de préférence
de température comprise entre 5°C et 40°C, et plus préférentiellement entre 5°C et
25°C.
[0046] A toutes fins utiles, on précise que l'expression matière amylacée cationique désigne
une matière amylacée obtenue par n'importe lequel des procédés connus de cationisation
en milieu aqueux, en milieu solvant ou en phase sèche, dès lors que ce procédé permet
à un ou plusieurs groupement(s) azoté(s) de nature électropositive de se fixer sur
ladite matière amylacée. On pourra notamment se reporter au document WO 2005/ 014709
A1.
[0047] A titre d'exemples de solution aqueuse de matières amylacées cationiques pouvant
être mises en oeuvre selon la présente invention, on peut citer les produits commercialisés
sous la gamme VECTOR® SC et IC (ROQUETTE®), Raisabond® 15 (CHEMIGATE), Licocat® P
(SUEDSTAERKE®), Lyckeby® LP 2145 et LP 1140 (LYCKEBY®), Redisize® 205 et Redibond®
4000 (NATIONAL STARCH®) et Raifix® 25035 et 01035 (CIBA RAISIO®).
[0048] L'étape c) consiste, directement dans la chambre d'émulsification 2, à réaliser le
mélange entre la solution aqueuse de matière amylacée cationique issue de l'étape
a) et l'ASA. Le ratio en poids sec matière amylacée cationique / ASA est inférieur
à 1, préférentiellement compris entre 0,2 et 0,6, et très préférentiellement entre
0,25 et 0,5.
[0049] A cet effet, l'installation de fabrication comprend des pompes volumétriques (non
illustrées) et des tuyaux, destinés à conduire respectivement l'ASA et une solution
aqueuse de matière amylacée cationique selon un ratio de débits déterminé afin d'obtenir
le ratio en poids sec matière amylacée cationique/ASA.
[0050] L'étape d) consiste à faire circuler en un seul passage le mélange qui a été obtenu
dans l'étape c), dans l'unité d'émulsification 1. Cette unité comporte la chambre
d'émulsification 2 recevant le couple rotor 3 /stator 4.
[0051] Le rotor 3 et le stator 4 présentent, de préférence, chacun, des couronnes dentées
concentriques, les couronnes du stator et du rotor étant mutuellement enchevêtrées.
Préférentiellement chaque rotor et chaque stator présentent plusieurs rangées de couronnes
dentées concentriques, par exemple au nombre de trois, telles qu'illustrées sur les
exemples des figures.
[0052] Afin de limiter l'échauffement, l'unité d'émulsification comporte de préférence un
seul couple rotor 3/stator 4. Selon une autre alternative (non illustrée), l'unité
d'émulsification peut comporter plusieurs étages successifs
(i.e. 3 étages), chacun présentant un couple rotor/stator.
[0053] Selon le procédé, le rotor 3 de l'unité d'émulsification est de préférence entrainé
en rotation afin d'obtenir une vitesse périphérique du rotor, notamment au niveau
des couronnes dentées, comprise entre 30 m/s et 40 m/s.
[0054] Enfin l'étape e) de dilution est de préférence réalisée à proximité immédiate de
la sortie So de l'unité d'émulsification 1, et non juste en amont de la machine à
papier. L'émulsion est diluée de préférence avec de l'eau.
Cette étape de dilution permet en premier lieu de refroidir l'émulsion en sortie de
l'unité d'émulsification 1, et ainsi d'éviter l'hydrolyse de l'ASA. Cette dilution
permet encore de diminuer les dépôts dans le tuyau en aval du dispositif de dilution,
transportant l'émulsion diluée de l'installation de fabrication jusqu'à la machine
à papier, en augmentant sensiblement le débit de fluide dans le tuyau.
[0055] On cherche ainsi une vitesse minimale du fluide dans ce tuyau en aval, supérieure
à 0.2 m/s, de préférence supérieure à 0.8 m/s, voire encore supérieure ou égale à
1m/s.
[0056] A ce sujet, et pour satisfaire ces vitesses et ainsi l'objectif de limitation des
dépôts dans le tuyau, il est nécessaire de diluer l'émulsion d'un facteur de dilution
au moins égal à 3, notamment strictement supérieur à 3,5, préférentiellement compris
entre 4 et 21, et encore plus préférentiellement compris entre 5 et 15 , très préférentiellement
compris entre 6 et 11.
Une dilution d'un facteur strictement supérieur à 3,5 peut être nécessaire, en particulier
lorsque le débit de fluide est compris entre 45 l/h et 300 l/h dans l'unité d'émulsification
1, dans le but d'atteindre de telles vitesses de fluide dans les tuyaux.
[0057] Ce facteur de dilution est supérieur à celui enseigné dans la demande
FR1259423, de la Demanderesse. Le cas échéant et pour des fortes dilutions, proches de la borne
supérieure (i.e facteur de dilution de 21), cette forte dilution peut se faire au
détriment de la stabilité dans le temps de l'émulsion. Un facteur de dilution compris
entre 4 et 11 peut être un bon compromis entre la stabilité de l'émulsion et l'objectif
poursuivi de limitation de l'encrassement.
[0058] Afin de limiter les dépôts entre la chambre d'émulsification 2 et l'endroit de la
dilution de l'étape e), la sortie So de fluide de la chambre d'émulsification 2, de
préférence d'axe tangentiel au rotor 3 peut être de diamètre réduit, compris entre
10 mm et 3 mm, tel que par exemple 4 mm, 6 mm ou 8 mm : on choisit un diamètre de
sortie inférieur ou égal à 10 mm, bien inférieur au diamètre de sortie de la version
commerciale Ytron Z (YTRON ®)., afin de limiter les dépôts sur cette zone.
[0059] Dans le cas de débits variables au cours du procédé de fabrication, l'unité d'émulsification
peut comporter un jeu d'embouts 7, amovibles, destinés à permettre le changement de
diamètre de la sortie So. Chaque embout 7 présente un diamètre intérieur propre (i.e
4 mm, 6 mm ou 8 mm). En fonction des besoins et des débits de fonctionnement, le changement
de diamètre de la sortie So est obtenu simplement par le retrait d'un embout 7 et
son remplacement, par exemple dans un logement de la paroi cylindrique 6 du carter,
par un autre embout de diamètre plus adapté.
[0060] Pour ces mêmes raisons d'adaptabilité, l'unité d'émulsification 1 peut comporter
un jeu de couples rotor/stator, distincts, et se différenciant par la longueur des
dents des couronnes dentées concentriques.
[0061] Par exemple et pour un débit de fluide compris entre 45 l/h et 150 l/h à l'unité
d'émulsification 1, on peut choisir un stator 4 et un rotor 3 dont la longueur des
dents des couronnes dentées est comprise entre 4 mm et 6 mm et dont l'écart entre
dents est compris entre 1 mm et 2 mm. Ce couple rotor/stator est ci-après désigné
couple rotor/stator à dents courtes.
[0062] Pour un débit de fluide compris entre 150 l/h et 300 l/h à l'unité d'émulsification
1, on peut choisir un stator 4 et un rotor 3 dont la longueur des dents des couronnes
dentées est comprise entre 9mm et 12 mm et dont l'écart entre dents est compris entre
1 mm et 2 mm. Ce couple rotor/stator est ci-après désigné couple rotor/stator à dents
longues.
[0063] Afin de limiter les dépôts entre la sortie So de la chambre d'émulsification 2 et
l'étape de dilution e), la dilution en aval de la sortie So de l'unité d'émulsification
1 est réalisée au moyen d'un dispositif de dilution 8 comprenant de préférence une
section droite 80 de tuyau dont l'extrémité proximale est connectée à la sortie So
de l'unité d'émulsification 1 et dont l'extrémité distale débouche dans un coude 81
d'un tuyau de plus grand diamètre, canalisant le liquide de dilution.
[0064] L'émulsion non diluée est ainsi acheminée selon une trajectoire rectiligne, depuis
la sortie So de l'unité d'émulsification 1 et jusqu'à l'endroit de la dilution, sans
changement de direction et ainsi sans coude susceptibles de favoriser les dépôts.
Un tel dispositif de dilution 8 fonctionne par effet venturi.
[0065] La Demanderesse a également travaillé sur la géométrie de la chambre d'émulsification,
dans un même objectif de limitation de dépôt. A ce sujet, les figures 7a, 7b et 7c
illustrent un couple rotor/stator, tel que connu de l'état de la technique, en tant
que tel. Pour un tel couple rotor/stator, le volume intérieur libre de la chambre
d'émulsification 2, en amont du travail au cisaillement (selon le sens d'écoulement)
est défini entre les parois du couvercle et de l'ensemble rotor/stator. Comme visible
à la vue de coupe de la figure 9a qui représente une unité d'émulsification selon
l'état de la technique Ytron Z (YTRON ®) à entrée Em unique, et en raison de la géométrie
du stator S, on comprend que ce volume intérieur libre est important et s'étend radialement
au delà du diamètre des couronnes dentées du stator S et du rotor R.
[0066] Comme représenté en figure 9b, en aval du travail au cisaillement, selon le sens
d'écoulement, le volume libre de la chambre d'émulsification 2 est défini entre le
rotor 3, la surface interne de la paroi cylindrique 6 du carter, et un couvercle 5'
du carter (opposé au couvercle 5 portant les entrées E1,E2).
[0067] Le nouveau couple rotor/stator illustré aux figures 8a, 8b et 8c a pour objectif
de diminuer notoirement ce volume libre de la chambre d'émulsification, en amont du
travail au cisaillement entre les couronnes dentées. Le stator 4 est toujours positionné
entre le rotor 3 et lesdites entrées E1,E2 de fluide dans ladite chambre d'émulsification
2.
[0068] Comme représenté à la figure 9b, la géométrie du stator ainsi modifiée comprend une
ouverture centrale réduite 40, de diamètre inférieur au diamètre moyen des couronnes
dentées ainsi qu'une paroi 41 s'étendant, depuis l'ouverture centrale 40 et jusqu'aux
couronnes dentées du stator 4, en s'évasant. Cette ouverture centrale réduite 40 est
destinée à être traversée par les jets des entrées de fluides E1,E2.
[0069] Comme visible à la vue de coupe de la figure 9b, cette nouvelle géométrie du stator
4 permet de diminuer sensiblement le volume intérieur libre de la chambre d'émulsification
2, en amont du travail au cisaillement, et ainsi les surfaces de dépôt. On remarque
ainsi de la figure 9b que ce volume intérieur libre, amont, est défini entre la paroi
évasée 41 et le rotor 3, et est ainsi contenu, de diamètre inférieur au diamètre des
couronnes dentées du stator 4.
[0070] L'unité d'émulsification 1 peut comprendre une troisième entrée de fluide, repérée
En, distincte des entrées E1 et E2, et permettant la mise en oeuvre d'un cycle de
nettoyage de l'unité d'émulsification 1, voire également du dispositif de dilution
8 situé en aval de l'unité d'émulsification.
[0071] Le nettoyage s'effectue en alimentant l'entrée En d'un fluide de nettoyage tel que
de l'eau, avec ou sans adjuvant, et de préférence en animant le rotor d'un mouvement
de rotation.
[0072] Afin de ne pas arrêter la machine à papier pendant les périodes de maintenance, et
de nettoyage de l'unité d'émulsification, l'installation de fabrication de l'émulsion
peut avantageusement comprendre, telle qu'illustrée à la figure 10, deux unités d'émulsification
1, 1", l'émulsion étant produite à partir d'une même source d'ASA et d'une même solution
de matière amylacée cationique, à l'une des deux unités d'émulsification 1,1", pendant
que l'autre unité d'émulsification met en oeuvre un cycle de nettoyage, ou subit une
maintenance.
[0073] L'électrovanne repérée 9 est une électrovanne trois voies qui permet de conduire
la solution cationique de matière amylacée, soit à l'entrée E2 de la première unité
d'émulsification 1, soit à l'entrée E2" de la deuxième unité d'émulsification 1".
L'électrovanne repérée 10, est une électrovanne trois voies qui permet de conduire
l'ASA, soit à l'entrée E1 de la première unité d'émulsification 1, soit à l'entrée
E1" de la deuxième unité d'émulsification 1".
[0074] En fonctionnement, ces deux électrovannes 9 et 10 conduisent l'ASA et la solution
de matière amylacée cationique soit aux entrées de la première unité d'émulsification
1, soit aux entrées de la seconde unité d'émulsification 1".
[0075] L'électrovanne repérée 11 est une électrovanne trois voies qui permet de conduire
l'émulsion diluée issue de l'étape e) jusqu'à la machine à papier via un tuyau, soit
à partir de la sortie du dispositif de dilution 8 associé à la première unité d'émulsification
1, soit à partir de la sortie du dispositif de dilution 8" associé à la deuxième unité
d'émulsification 1".
[0076] Un automate permet de contrôler ces trois électrovannes 9, 10 et 11 et de les synchroniser
afin de connecter soit la première unité d'émulsification 1, soit la seconde unité
d'émulsification 1".
[0077] Le procédé selon la présente invention est également caractérisé en ce que l'ASA
est un produit préférentiellement d'origine synthétique ; il s'agit d'huiles modifiées
qui résultent de coupes en C16-C18. Parmi les ASA commercialement disponibles et utilisables
dans la présente invention, on pourra citer le produit Chemsize® A 180 (CHEMEC®) ou
le produit PENTASIZE® 8A par la Société PENTAGON® qui est un produit équivalent.
[0078] Ce procédé est aussi caractérisé en ce que la solution aqueuse de matière amylacée
cationique présente un taux d'azote fixé inférieur à 3,5 %, préférentiellement compris
entre 0,3 % et 3,5 %, très préférentiellement entre 0,7 % et 2 % en poids sec d'azote
par rapport au poids total de matière amylacée cationique.
[0079] Cette matière amylacée cationique peut éventuellement être modifiée à partir d'une
opération choisie parmi l'hydrolyse, les transformations chimiques et physiques, mécaniques,
thermomécaniques ou encore thermiques. Une opération d'hydrolyse, visant très directement
la réduction de la masse moléculaire et, dans la plupart des cas, la réduction de
la viscosité, peut être menée par divers moyens tels que chimiques, couramment par
l'action d'un acide, d'une base ou d'un agent oxydant ou par une action enzymatique,
le plus couramment par amylase. Les modifications chimiques courantes sont de différentes
natures telles que l'oxydation, notamment à l'hypochlorite, l'estérification, comme
l'acétylation, l'éthérification, par exemple, par cationisation, carboxyméthylation
ou hydroxypropylation. Les traitements physiques peuvent être pratiqués grâce à des
moyens thermomécaniques, comme l'extrusion ou la pré-gélatinisation, ou thermiques,
comme ceux connus de l'homme de l'art sous le nom de Hot Moisture Treatment (HMT)
ou d'Annealing.
[0080] Les exemples qui suivent permettent de mieux apprécier la nature de la présente invention,
sans toutefois en limiter la portée.
EXEMPLES
[0081] Dans les essais, la granulométrie des émulsions est analysée à partir d'un granulomètre
laser commercialisé par la société MALVERN® sous le nom de Mastersizer®, avec les
paramètres suivants :
- 800 ml d'eau déminéralisée
- Agitation 1900 tours/min
- Mesure background : 10 s
- 3 mesures consécutives par échantillon (délai entre mesures : 0 s)
- Durée de chaque mesure : 10 s
- Obscuration Laser : entre 8% et 13%
- Indice de réfraction : 1,5
- Dispersant (eau) indice de réfraction : 1,33
- Absorption : 0,01
- Modèle de forme de particules = sphérique
Essai N°1 à l'échelle industrielle (Référence):
[0082] Le premier essai, de référence, est celui ayant permis de constater le problème d'encrassement,
déjà ici décrit dans l'introduction, et illustré schématiquement à la figure 1.
[0083] Celui-ci se déroule en continu sur une durée de 27 heures, dans les conditions suivantes,
sensiblement proches de celles de l'exemple 2 du document
FR1259423.
[0084] On met en oeuvre une solution aqueuse de matière amylacée cationique, commercialisée
par la société ROQUETTE@ sous le nom VECTOR® SCA 2015. On utilise aussi de l'ASA qui
est le produit Chemsize® A180 commercialisé par la société CHEMEC®.
[0085] L'alimentation en eau se fait à partir d'un réseau de distribution existant. Les
transferts et dosage de l'ASA et de la solution aqueuse de matière amylacée cationique
vers l'unité d'émulsification, se font, depuis leur contenant, au moyen de tuyau et
de pompes volumétriques, dont les vitesses de rotation sont asservies aux consignes
de débit souhaitées et au ratio visé matière amylacée cationique (sec)/ASA.
[0086] Le ratio en poids sec matière amylacée cationique/ASA est de 0,3.
[0087] Préalablement au mélange de « l'ASA/solution aqueuse de matière amylacée cationique
», la solution aqueuse commercialisée sous le nom VECTOR ® SCA 2015 est diluée en
ligne de manière à obtenir une solution aqueuse de matière amylacée dont la teneur
en matière sèche est de 8% de son poids total.
[0088] Cette solution aqueuse de matière amylacée, de teneur en matière sèche de 8% est
mélangée en ligne avec l'ASA dans une unité de mélange. Ce mélange «
solution aqueuse de matière amylacée/
ASA » est véhiculé ensuite via un tuyau jusqu'à l'unité d'émulsification.
[0089] Il s'agit du matériel Ytron Z (YTRON ®), précédemment identifié, exempt de boucle
de recirculation.
[0090] Ce dispositif comprend un carter, dont le volume intérieur forme une chambre d'émulsification
sensiblement cylindrique, ainsi qu'un couple unique rotor/stator. Chaque rotor et
chaque stator présentent trois rangées de couronnes dentées concentriques : les couronnes
du stator et du rotor sont mutuellement enchevêtrées afin de permettre un travail
en cisaillement. Lors de cet essai, la vitesse de rotation du rotor est réglée de
manière à obtenir une vitesse périphérique du rotor, au niveau des couronnes dentées,
de l'ordre de 31 m/s.
[0091] Le débit de fluide à l'unité d'émulsification est d'environ 50 l/h.
[0092] Le carter de l'unité d'émulsification comprend une entrée unique, de diamètre de
l'ordre de 3-4 cm pour le mélange « solution aqueuse de matière amylacée/ ASA » à
homogénéiser, située sensiblement dans l'axe du rotor, ainsi qu'une sortie unique
pour l'émulsion de direction sensiblement tangentielle à la chambre cylindrique et
de diamètre de l'ordre de 2-3 cm.
[0093] L'émulsion est ensuite diluée en ligne d'un facteur 2 soit un débit d'émulsion diluée
d'environ 100 l/h. La température de l'eau diluée est de 38°C.
[0094] A la sortie de l'unité d'émulsification, on obtient une émulsion, dont la distribution
des tailles de particules est étroite et centrée sur un intervalle entre 1 µm et 1,5
µm. Le pic de la courbe (volume des particules en % / diamètre en µm) mesuré par le
granulomètre est à 1,25 µm.
[0095] Au bout d'une journée de production, on constate toutefois des encrassements importants
dans :
- le tuyau d'alimentation de l'unité d'émulsification,
- l'entrée de l'unité d'émulsification de l'ASA et la solution de matière amylacée cationique,
telle qu'illustrée à la figure 2,
- la chambre d'émulsion et notamment sur le rotor, tel qu'illustré à la figure 1 (visible
sur la photo à gauche),
- la sortie de l'unité d'émulsification telle qu'illustrée à la figure 1 (visible sur
la photo au centre) et à la figure 3,
- le tuyau en aval du dispositif effectuant la dilution et acheminant l'émulsion diluée
jusqu'à la machine à papier, tel qu'illustré à figure 1 (visible sur la photo à droite).
Essai N°2 à l'échelle industrielle (Invention):
[0096] Afin de pallier à ces problèmes d'encrassement, des modifications ont été apportées
au procédé de fabrication et à l'installation permettant sa mise en oeuvre.
[0097] Une première modification substantielle consiste, selon les étapes b) et c) du procédé
conforme à l'invention, à mélanger l'ASA et la solution cationique amylacée issue
de l'étape a) directement dans la chambre d'émulsification de l'unité d'émulsification,
et non dans une unité de mélange en amont. L'installation modifiée comprend ainsi
des tuyaux séparés et des entrées distinctes pour l'ASA et la solution de matière
cationique amylacée.
[0098] Une deuxième modification substantielle consiste, selon l'étape e) du procédé à diluer
plus fortement l'émulsion, dans le but d'augmenter la vitesse de fluide dans le tuyau
en aval du dispositif de dilution. Dans cet essai, le facteur de dilution passe de
2 à 6.
[0099] On utilise par ailleurs une sortie pour l'unité d'émulsification de plus petit diamètre
(8 mm) et un dispositif de dilution 8 tel que décrit précédemment.
[0100] On utilise un couple rotor/stator à dents courtes tel que défini plus haut.
[0101] Les produits mis en oeuvre sont les mêmes que pour l'essai n°1 : on met en oeuvre
une solution aqueuse de matière amylacée cationique, commercialisée par la société
ROQUETTE@ sous le nom VECTOR® SCA 2015. On utilise aussi de l'ASA qui est le produit
Chemsize® A180 commercialisé par la société CHEMEC®.
[0102] Ainsi, les conditions de cet essai n°2 sont les suivantes :
- teneur en matière sèche de la solution aqueuse de matière amylacée cationique, selon
l'étape a) du procédé : 8%
- ratio en poids sec matière amylacée cationique/ASA, selon l'étape c) du procédé :
0,25
- débit dans l'unité d'émulsification : 49,5 l/h
- facteur de dilution selon l'étape e) du procédé : 6 (5 x le volume de l'émulsion),
- vitesse périphérique du rotor : environ 31 m/s (4600 tr/min),
- température émulsion diluée : 29°C
[0103] Après les modifications effectuées, on constate une très nette amélioration en termes
d'encrassement, au bout d'une journée de production, à savoir:
- pas d'encrassement au niveau des tuyaux d'alimentation et des entrées de l'unité d'émulsification,
- pas d'encrassement au niveau de la chambre d'émulsification,
- pas d'encrassement au niveau de la sortie de l'unité d'émulsification,
- pas d'encrassement après l'étape de dilution de l'étape e), dans le tuyau en aval.
[0104] On effectue un prélèvement d'émulsion diluée : le pic de la courbe de distribution
de particules (volume des particules en % / diamètre en µm) mesuré par le granulomètre
est à 1,30 µm.
Essai N°3 à l'échelle industrielle (Invention):
[0105] Les conditions de l'essai n°3 diffèrent de celles de l'essai n°2 par le débit à l'unité
d'émulsion qui est de 190 l/h, ainsi que par le ratio en poids sec matière amylacée
cationique/ASA qui est légèrement différent, égal à 0,3.
[0106] L'installation est celle modifiée de l'essai n°2 : on remplace le couple rotor/stator
à « dents courtes » par un rotor/stator à « dents longues ».
[0107] Les conditions de cet essai n°3 sont les suivantes :
- teneur en matière sèche de la solution aqueuse de matière amylacée cationique, selon
l'étape a) du procédé : 8%
- ratio en poids sec matière amylacée cationique/ASA, selon l'étape c) du procédé :
0,3
- débit dans l'unité d'émulsification : 190 1/h
- facteur de dilution selon l'étape e) du procédé : 6 (5 x le volume de l'émulsion),
- vitesse périphérique du rotor : environ 31 m/s (4600 tr/min)
- température émulsion diluée : 24°C
[0108] Comme pour l'essai n° 2, les problèmes d'encrassement sont résolus.
[0109] On effectue un prélèvement d'émulsion diluée : le pic de la courbe de distribution
de particules (volume des particules en % / diamètre en µm) mesuré par le granulomètre
est à 1,38 µm.
Essai N°4 à l'échelle industrielle (Invention):
[0110] Les conditions de l'essai n°4 diffèrent de celles de l'essai n°3 seulement par le
débit à l'unité d'émulsification qui est de 300 l/h.
[0111] Les conditions de cet essai n°4 sont les suivantes :
- teneur en matière sèche de la solution aqueuse de matière amylacée cationique, selon
l'étape a) du procédé : 8%
- ratio en poids sec matière amylacée cationique/ASA, selon l'étape c) du procédé :
0,3
- débit dans l'unité d'émulsification : 300 l/h
- facteur de dilution selon l'étape e) du procédé : 6 (5 x le volume de l'émulsion)
- vitesse périphérique du rotor : environ 31 m/s (4600 tr/min)
- température émulsion diluée : 26°C
[0112] Comme pour l'essai n° 2 et l'essai n° 3, les problèmes d'encrassement sont résolus.
[0113] On effectue un prélèvement d'émulsion diluée : le pic de la courbe de distribution
des tailles de particules (en volume des particules en % / diamètre en µm) mesuré
par le granulomètre est à 1,49 µm.
Essai N°5 à l'échelle industrielle (Invention):
[0114] Les conditions de l'essai n°5 diffèrent de celles de l'essai n°4 seulement par la
vitesse du rotor de l'unité d'émulsification qui est de 5700 tr/min.
[0115] Les conditions de cet essai n°5 sont les suivantes :
- teneur en matière sèche de la solution aqueuse de matière amylacée cationique, selon
l'étape a) du procédé : 8%
- ratio en poids sec matière amylacée cationique/ASA, selon l'étape c) du procédé :
0,3
- débit dans l'unité d'émulsification : 300 l/h
- facteur de dilution selon l'étape e) du procédé : 6 (5 x le volume de l'émulsion)
- vitesse périphérique du rotor : environ 38 m/s (5700 tr/min)
- température émulsion diluée : 21 °C.
[0116] Comme pour les essais n° 2, n° 3 et n°4, les problèmes d'encrassement sont résolus.
[0117] On effectue un prélèvement d'émulsion diluée : le pic de la courbe de distribution
des tailles de particules (en volume des particules en % / diamètre en µm) mesuré
par le granulomètre est à 1,39 µm.
[0118] Les trois essais n° 2, 3, 4 et 5, à l'échelle industrielle, confirment la pertinence
du procédé de fabrication de l'émulsion. Les granulométries des émulsions obtenues
sont satisfaisantes avantageusement exemptes de tout phénomène néfaste d'hydrolyse
de l'ASA, et obtenues sans les problèmes d'encrassement de l'installation rencontrés
pour l'essai n°1.
Tableau 1
Essai n° |
1 |
2 |
3 |
4 |
5 |
% matière sèche de l'étape a) |
8 |
8 |
8 |
8 |
8 |
Ratio de l'étape c) |
0,3 |
0,25 |
0,3 |
0,3 |
0,3 |
Débit à l'unité d'émulsification (1/h) |
50 |
49,5 |
190 |
300 |
300 |
Facteur de dilution de l'étape e) |
2 |
6 |
6 |
6 |
6 |
Vitesse rotor (tr/min) |
4600 |
4600 |
4600 |
4600 |
5700 |
Vitesse périphérique rotor (m/s) |
31 |
31 |
31 |
31 |
38 |
Pic courbe de distribution (µm) |
1,25 |
1,30 |
1,38 |
1,49 |
1,39 |
Encrassement (à 24h) |
oui |
non |
non |
non |
non |
[0119] Les résultats des différents essais à l'échelle industrielle sont regroupés dans
le tableau 1, ci-dessus. Les modifications apportées ont permis de résoudre les problèmes
d'encrassement tout en conservant les qualités de l'émulsion, en tant qu'agent de
collage. On notera, que pour ces essais à l'échelle industrielle, une seule valeur
a été testée pour le facteur de dilution (égal à 6). De plus fortes dilutions n'ont
pas été testées, principalement afin d'éviter la création d'un volume trop important
d'effluents à traiter.
[0120] La Demanderesse sait toutefois qu'une plus forte dilution serait encore plus favorable,
en ce qui concerne les problèmes d'encrassement dans le tuyau en aval, acheminant
l'émulsion jusqu'à la machine à papier, en ce qu'on obtiendrait des vitesses de fluides
encore plus importantes dans ce tuyau.
[0121] Les essais de laboratoire suivants démontrent par ailleurs qu'une plus forte dilution,
au moins jusqu'à un facteur de dilution égal à 21, n'affecte pas la qualité de l'émulsion
en tant qu'agent de collage.
Essais de laboratoire:
[0122] Dans cet exemple, on réalise en laboratoire une émulsion d'ASA dans une solution
aqueuse de matière amylacée cationique et on dilue l'émulsion selon trois facteurs
de dilution différents, à savoir 6, 11 et 21, afin d'obtenir trois émulsions diluées,
dénommées
« émulsion 1 »,
« émulsion 2 » et «
émulsion 3 ».
[0123] On teste ensuite les performances de ces trois émulsions diluées en tant qu'agent
de collage pour connaître l'influence du facteur de dilution.
[0124] On met en oeuvre une solution aqueuse de matière amylacée cationique, commercialisée
par la société ROQUETTE@ sous le nom VECTOR® SCA 2015. On utilise aussi de l'ASA qui
est le produit Chemsize® A180 commercialisé par la société CHEMEC®.
[0125] La solution aqueuse commercialisée sous le nom VECTOR ® SCA 2015 est diluée de manière
à obtenir une solution aqueuse de matière amylacée dont la teneur en matière sèche
est de 8% de son poids total.
[0126] Cette solution aqueuse est mélangée avec l'ASA. Le ratio en poids sec matière amylacée
cationique/ASA est de 0,3.
[0127] Ce mélange est ensuite transféré dans un dispositif permettant d'obtenir une émulsion.
[0128] Trois échantillons de cette émulsion sont dilués avec de l'eau, respectivement dans
des rapports (émulsion/eau) de 1/5, 1/10 et 1/20. L'émulsion diluée d'un rapport 1/5
(d'un facteur de dilution 6) est dénommé «
émulsion 1 ». L'émulsion diluée d'un rapport 1/10 (d'un facteur de dilution 11) est dénommé
«
émulsion 2 ». L'émulsion diluée d'un rapport 1/20 (d'un facteur de dilution 21) est dénommé
«
émulsion 3 ».
[0129] On réalise ensuite des feuilles de papier de laboratoire à partir de ces trois émulsions
et on en mesure le degré d'hydrophobicité (Cobb 60).
[0130] Concrètement, ces feuilles de papier de laboratoire appelées formettes, sont fabriquées
à partir d'un dispositif FRET (formettes de rétention) commercialisé par la société
TECHPAP. De telles formettes ont des caractéristiques proches du papier industriel
client, notamment en ce qui concerne la floculation et les rétentions.
[0131] Le procédé de fabrication de la formette met en oeuvre une pâte à papier qui est
une pâte de fibres vierges (50% résineux, 50% feuillus) avec un niveau de raffinage
de 35° Schopper (°SR). On ajoute 35% (en poids sec par rapport au poids total de la
pâte) de carbonate de calcium naturel commercialisé par la société OMYA® sous le nom
d'Omyalite®50. La suspension fibreuse est chargée à une concentration de 2,5g/l. On
ajoute ensuite 0,3% (équivalent sec/papier) d'une colle HICAT® 5163AM (ROQUETTE®).
On prélève trois échantillons de pâte ainsi réalisés.
[0132] On ajoute au premier échantillon de pâte 0,35% (par rapport au papier) de l'émulsion
1. On réalise ainsi une première formette présentant un grammage de 70g/m
2.
[0133] On ajoute au deuxième échantillon de pâte 0,35% (par rapport au papier) de l'émulsion
2. On réalise ainsi une deuxième formette présentant un grammage de 70g/m
2.
[0134] On ajoute au troisième échantillon de pâte 0,35% (par rapport au papier) de l'émulsion
3. On réalise ainsi une troisième formette présentant un grammage de 70g/m
2.
[0135] Après fabrication des formettes, celles-ci sont placées chacune entre 2 buvards et
l'ensemble est passé 2 fois dans une presse à rouleau de marque TECHPAP®. Chaque formette
est ensuite séparée des buvards puis est placée sur un séchoir de marque TECHPAP®,
durant 5 min à 100°C. Un mûrissement des formettes est réalisé ensuite, en plaçant
celles-ci durant 30 minutes dans une étuve à 110°C, pour permettre à l'agent de collage
de conférer pleinement au papier son caractère hydrophobe. Les formettes sont ensuite
placées au minimum 24 heures dans une pièce conditionnée à 23°C (+/- 1°C) et 50% d'humidité
relative (+/2%) (normes ISO 187 : 1990 et Tappi T402 sp-08).
[0136] Pour chaque formette, on réalise ensuite une mesure de Cobb 60 (normes ISO 535 :1991
et Tappi T441 om-04) qui est relative à l'hydrophobicité du papier : plus faible est
la quantité d'eau absorbée, plus le papier est hydrophobe.
[0137] Le tableau 2 résume les valeurs de Cobb 60 (g/m
2) mesurées sur les formettes préparées avec ces trois émulsions.
Tableau 2
Emulsion N° |
Facteur de dilution |
Cobb 60 (g/m2) |
1 |
6 |
20 |
2 |
11 |
20 |
3 |
21 |
18,5 |
[0138] Ce tableau démontre qu'un facteur de dilution jusqu'à 21 n'entraîne pas une perte
significative du degré d'hydrophobicité.
NOMENCLATURE
Invention (Figures 4, 5, 6, 8a, 8b, 8c, 9b et 10) :
[0139]
1, 1". Unités d'émulsification,
2. Chambre d'émulsification,
3. Rotor,
4. Stator,
5. Couvercle entrée (Carter),
5'. Couvercle arrière (Carter),
6. Paroi cylindrique (Carter),
7. Embout amovible,
8, 8". Dispositifs de dilution,
9, 10, 11. Electrovannes,
40. Ouverture centrale (Stator 4),
41. Paroi évasée (Stator 4),
80. Section droite tuyau (Dispositif de dilution),
81. Coude (Dispositif de dilution),
A. Axe rotor,
[0140] E1, E2, E1", E2". Entrées distinctes (Unité d'émulsification), En, En". Entrées pour
fluide de nettoyage (Unité d'émulsification), So. Sortie (Chambre d'émulsification
2).
Etat de la technique (Figure 9a) :
Em. Entrée mélange,
[0141] R. Rotor,
S. Stator.
1. Procédé de fabrication en continu d'une émulsion d'ASA dans une solution aqueuse de
matière amylacée cationique mis en oeuvre au moyen d'une unité d'émulsification (1)
comprenant une chambre d'émulsification (2) recevant un couple rotor (3)/stator (4),
le procédé comprenant les étapes de :
- a) réaliser une solution aqueuse de matière amylacée cationique dont la teneur en
matière sèche est comprise entre 7% et 12% de son poids total,
- b) conduire de manière séparée l'ASA et la solution aqueuse de matière amylacée
issue de l'étape a) et alimenter la chambre d'émulsification en ASA et en la solution
aqueuse de matière amylacée issue de l'étape a), respectivement grâce à deux entrées
de fluides (E1,E2), distinctes, de manière à ne pas les mélanger avant leur introduction
dans la chambre d'émulsification (2),
- c) mélanger l'ASA et la solution aqueuse de matière amylacée cationique issue de
l'étape a), dans la chambre d'émulsification (2), de manière à obtenir un ratio en
poids sec matière amylacée cationique/ASA inférieur à 1, préférentiellement compris
entre 0,2 et 0,6 et très préférentiellement entre 0,25 et 0,5,
- d) réaliser en un seul passage dans l'unité d'émulsification (1) une émulsion à
partir du mélange de l'étape c), et ce, sans boucle de recirculation,
- e) diluer l'émulsion issue de l'étape d) dans un facteur compris entre 4 et 21.
2. Procédé selon la revendication 1, dans lequel les débits d'ASA et de la solution aqueuse
de matière amylacée issue à l'étape a) sont déterminés de manière à obtenir un débit
de fluide compris entre 45 l/h et 300 l/h dans l'unité d'émulsification (1).
3. Procédé selon la revendication 1 ou 2, dans lequel le facteur de dilution de l'étape
e) est compris entre 5 et 15, et préférentiellement entre 6 et 11.
4. Procédé selon l'une des revendications 1 à 3, dans lequel on choisit pour l'unité
d'émulsification (1), une unité d'émulsification présentant un seul couple rotor (3)/stator(4)
et dans lequel on choisit pour le couple rotor (3)/stator (4), un rotor (3) et un
stator (4) présentant chacun des couronnes dentées concentriques, les couronnes du
stator et du rotor étant mutuellement enchevêtrées.
5. Procédé selon la revendication 4 dans lequel :
- pour un débit de fluide compris entre 45 l/h et 150 l/h à l'unité d'émulsification,
on choisit un stator (4) et un rotor (3) dont la longueur des dents des couronnes
dentées est comprise entre 4 mm et 6 mm et dont l'écart entre dents est compris entre
1 mm et 2 mm,
- pour un débit de fluide compris entre 150 l/h et 300 l/h à l'unité d'émulsification
on choisit un stator (4) et un rotor (3) dont la longueur des dents des couronnes
est comprise entre 9 mm et 12 mm et dont l'écart entre dents est compris entre 1 mm
et 2 mm.
6. Procédé selon l'une des revendications 1 à 5, dans lequel on choisit une sortie (So)
de fluide de la chambre d'émulsification de diamètre compris entre 3 mm et 10 mm,
tel que 4 mm, 6 mm ou 8 mm.
7. Procédé selon l'une des revendications 1 à 6, dans lequel l'étape de dilution e) est
réalisée en aval de la sortie du dispositif d'émulsification, et on achemine l'émulsion
non diluée selon une trajectoire rectiligne, depuis la sortie (So) de l'unité d'émulsification
(1), d'axe tangentiel à la périphérie du rotor et jusqu'à l'endroit de la dilution,
sans changement de direction, au moyen d'un dispositif de dilution (8) comprenant
une section droite (80) de tuyau dont l'extrémité proximale est connectée à la sortie
(So) de l'unité d'émulsification (1) et dont l'extrémité distale débouche dans un
coude (81) d'un tuyau de plus grand diamètre et canalisant le liquide de dilution.
8. Installation de fabrication en continu d'une émulsion d'ASA dans une solution aqueuse
de matière amylacée cationique, comprenant :
- une unité d'émulsification (1) comprenant une chambre d'émulsification (2) recevant
un couple rotor (3)/stator (4), exempt d'une boucle de recirculation,
- des pompes volumétriques et des tuyaux, destinés à conduire respectivement l'ASA
et une solution aqueuse de matière amylacée cationique selon un ratio de débits déterminé,
lesdits tuyaux étant séparés et distincts et alimentant la chambre d'émulsification
en ASA et en solution aqueuse de matière amylacée, respectivement grâce à deux entrées
de fluides (E1,E2), distinctes, de manière à ne pas les mélanger avant leur introduction
dans la chambre d'émulsification (2),
- un dispositif de dilution (8) en continu connecté à la sortie (So) de l'unité d'émulsification
(1).
9. Installation de fabrication selon la revendication 8 dans laquelle l'unité d'émulsification
(1) présente un seul couple rotor (3)/stator (4) et dans laquelle le rotor (3) et
le stator (4) présentent chacun des couronnes dentées concentriques, les couronnes
du stator et du rotor étant mutuellement enchevêtrées.
10. Installation selon la revendication 9, dans laquelle le stator (4) est positionné
entre le rotor (3) et lesdites entrées de fluide (E1,E2) dans ladite chambre d'émulsification,
le stator (4) comprenant une ouverture centrale (40), de diamètre inférieur au diamètre
moyen des couronnes dentées, l'ouverture centrale (40) étant destinée à être traversée
par les jets des entrées de fluides (E1,E2), ainsi qu'une paroi (41) s'étendant depuis
l'ouverture centrale (40) et jusqu'aux couronnes dentées du stator, en s'évasant.
11. Installation selon l'une des revendications 8 à 10, dans laquelle les axes des entrées
de fluides (E1,E2) sont inclinés par rapport à l'axe (A) du rotor de telle façon que
leurs jets se croisent, dans la chambre d'émulsification (2).
12. Installation selon l'une des revendications 8 à 11, dans laquelle la sortie de fluide
(So) de la chambre d'émulsification (2) est d'axe tangentiel à la périphérie du rotor
(3) et dans laquelle le dispositif de dilution comprend une section droite (80) de
tuyau dont l'extrémité proximale est connectée à la sortie (So) de l'unité d'émulsification
(1) et dont l'extrémité distale débouche dans un coude (81) d'un tuyau de plus grand
diamètre et canalisant le liquide de dilution.
13. Installation de fabrication de l'émulsion selon l'une des revendications 8 à 12 comprenant
deux unités d'émulsification (1,1"), en parallèle, ainsi qu'un ensemble d'électrovannes
(9, 10, 11) permettant de réaliser l'émulsion, à partir d'une même source d'ASA et
d'une même solution de matière amylacée cationique, à l'une des deux unités d'émulsification
(1,1"), pendant que l'autre unité d'émulsification met en oeuvre un cycle de nettoyage.
14. Ensemble comprenant une machine à papier et une installation de fabrication en continu
d'une émulsion d'ASA dans une solution aqueuse de matière amylacée cationique conforme
à l'une des revendications 8 à 13 et connectée à la machine à papier.
15. Utilisation d'une composition de collage contenant une émulsion obtenue selon le procédé
des revendications 1 à 7 dans une opération de collage d'une feuille de papier ou
de carton.