DOMAINE TECHNIQUE
[0001] La présente invention se rapporte au secteur technique des appareils de levage et
de manutention, par exemple de panneaux en matériaux bois composites, plâtres ou autres,
ou de rouleaux de film pare-vapeur, destinés à être positionnés aux plafonds et/ou
sur le ou les murs d'une construction.
[0002] Ces panneaux ou rouleaux de grandes dimensions constituent des charges lourdes à
déplacer et à positionner, et les appareils de ce type connus à ce jour utilisent
des mâts télescopiques montés manuellement par un treuil, et se déployant les uns
par rapport aux autres par un système de mouflage de câbles de traction.
[0003] La présente invention concerne plus particulièrement un mât télescopique à dispositif
de sécurité intégré pour appareil de levage permettant d'assurer une sécurité en cas
de rupture d'un élément de traction qui peut être un câble, une sangle, une chaîne,
ou tout autre moyen approprié.
[0004] La présente invention concerne également un appareil de levage équipé d'un tel mât
télescopique.
ETAT ANTERIEUR DE LA TECHNIQUE
[0005] Il est connu de l'état de la technique un dispositif de sécurité pour de tels appareils
de levage qui fasse, qu'en cas de rupture du câble de traction permettant l'élévation
ou l'abaissement des colonnes constitutives du mât, un câble complémentaire de sécurité
intervienne alors pour se substituer au câble de traction en rupture.
[0006] Ce dispositif de sécurité met donc en oeuvre un agencement particulier avec deux
câbles, l'un de traction, et l'autre de sécurité de substitution. Ces deux câbles
sont rendus solidaires de l'extrémité inférieure de la colonne terminale du mât par
un dispositif d'accrochage particulier.
[0007] Un dispositif de ce type a été décrit dans le brevet français n°
2 758 150, puis a été amélioré successivement par les dispositifs décrits dans les brevets
français n°
2 909 398 et n°
2 931 499 du Demandeur. Ces trois brevets sont exploités par le Demandeur de manière satisfaisante.
[0008] Ces dispositifs de sécurité, bien que satisfaisants, présentent l'inconvénient d'être
relativement complexes.
EXPOSE DE L'INVENTION
[0009] L'un des buts de l'invention est donc de remédier au moins à l'inconvénient précité
en proposant un mât télescopique à dispositif de sécurité intégré pour appareil de
levage, dont la conception est simplifiée, et dont les coûts relatifs à sa fabrication
et à sa mise en oeuvre sont réduits.
[0010] Un autre objectif est de fournir un tel mât télescopique dont le dispositif de sécurité
lui soit bien adapté, indépendamment du fait qu'il puisse y avoir des écarts dimensionnels
entre des mâts télescopiques d'une même série.
[0011] A cet effet, il a donc été mis au point un mât télescopique à dispositif de sécurité
intégré pour appareil de levage. Le mât est conforme à celui de l'état de la technique
en ce qu'il comprend une colonne montée de manière télescopique à l'intérieur d'un
bâti tubulaire, au moyen d'un élément de traction, tel qu'un câble, une sangle, une
chaine, ou tout autre élément approprié, relié à une partie inférieure de ladite colonne.
[0012] Le mât télescopique comprend un organe de sécurité fixé à l'élément de traction,
et monté pivotant autour d'un axe solidaire de la colonne. L'organe de sécurité est
apte, à être maintenu par une force de traction de l'élément de traction dans une
position neutre, à l'encontre d'un organe élastique de rappel, dans laquelle il ne
gêne pas le télescopage de la colonne, et à être pivoté, en cas de rupture de l'élément
de traction, par le rappel de l'organe élastique dans une position de sécurité. Ledit
organe de sécurité comprend au moins deux dents s'étendant longitudinalement selon
des longueurs différentes et dont au moins l'une des dents est apte à s'ancrer, dans
la position de sécurité, dans l'épaisseur de la paroi intérieure du bâti tubulaire
pour bloquer le télescopage de la colonne. Conformément à l'invention, l'organe de
sécurité se présente sous la forme d'une pièce métallique profilée comprenant deux
ailes parallèles s'étendant longitudinalement. Les dents sont ménagées à l'une des
extrémités desdites ailes.
[0013] De cette manière, le mât télescopique selon l'invention intègre un système de sécurité
simplifié, ne mettant en oeuvre aucun câble supplémentaire. Une unique pièce pivote
pour passer automatiquement d'une position neutre à une position de sécurité. Ce système
de sécurité est de conception simple, sûre et rationnelle, et est peu onéreux à fabriquer
et à mettre en oeuvre.
[0014] Le fait que les dents de l'organe de sécurité s'étendent longitudinalement selon
des longueurs différentes permet de rattraper des écarts dimensionnels de ladite paroi
intérieure du bâti tubulaire, notamment dus à la tolérance sur les dimensions desdits
tubes, fixée par la réglementation européenne, mais également dus au fait que des
éléments soient assemblés par soudage au dos de la paroi de ce tube créant ainsi des
écarts dimensionnels sur la hauteur du tube.
[0015] De préférence, l'organe élastique de rappel est un ressort de traction fixé, d'une
part, à une partie de la colonne, et, d'autre part, à une extrémité de l'organe de
sécurité, opposée à une autre extrémité à laquelle est fixé l'élément de traction.
[0016] De préférence, l'axe de pivotement de l'organe de sécurité est transversal à la colonne.
[0017] Avantageusement, les dents sont obtenues par découpe en atmosphère inerte, par exemple
par découpe laser azote. Cette caractéristique permet notamment de réduire les coûts
de la pièce, et d'éviter son oxydation.
[0018] L'invention concerne également un appareil de levage remarquable en ce qu'il comprend
un mât télescopique à dispositif de sécurité intégré selon l'une quelconque des caractéristiques
précitées. L'élément de traction dudit mât télescopique est relié à un système de
treuil pour effectuer des opérations d'élévation et d'abaissement de la colonne constitutive
dudit mât.
BREVE DESCRIPTION DES DESSINS
[0019] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront clairement de
la description qui en est réalisée ci-après, à titre indicatif et nullement limitatif,
en référence aux figures annexées dans lesquelles :
- la figure 1 est une vue schématique de face d'un appareil de levage selon l'invention,
le mât télescopique dudit appareil de levage étant représenté en coupe longitudinale
;
- la figure 2 est une vue schématique de détail de la zone entourée sur la figure 1,
ladite figure illustrant le dispositif de sécurité du mât télescopique ;
- la figure 3 est une vue schématique en coupe longitudinale de la partie inférieure
du mât télescopique selon l'invention, l'élément de traction n'étant pas rompu et
l'organe de sécurité étant en position neutre ;
- la figure 4 est une vue schématique similaire à celle de la figure 3, l'élément de
traction étant rompu et l'organe de sécurité en position de sécurité ;
- la figure 5 est une vue schématique similaire à celle de la figure 4, illustrant en
détail l'ancrage de l'organe de sécurité dans l'épaisseur de la paroi interne du bâti
tubulaire ;
- la figure 6 est une représentation schématique en perspective de l'organe de sécurité
;
- la figure 7 est une représentation schématique similaire à celle de la figure 6, l'organe
de sécurité étant vue de côté ;
- la figure 8 est une vue schématique illustrant en perspective un appareil de levage
selon l'invention ;
- la figure 9 est une vue de détail de la zone entourée sur la figure 8, ladite figure
illustrant le treuil intégré dans le bâti de l'appareil de levage.
EXPOSE DETAILLE DE L'INVENTION
[0020] En référence aux figures 1 et 2, l'invention concerne un mât télescopique (1) à dispositif
de sécurité intégré pour appareil (2) de levage et de manutention, par exemple, de
panneaux en matériaux bois composites, plâtres ou autres, ou d'un rouleau film pare-vapeur,
destinés à être positionnés aux plafonds et/ou sur le ou les murs d'une construction.
L'invention concerne notamment un tel appareil de levage (2) équipé d'un tel mât télescopique
(1).
[0021] D'une manière générale et bien connue de l'état de la technique, un appareil de levage
(2) comprend une structure formant pied (3), de préférence roulante, prolongée par
un mât télescopique (1), lui-même prolongé par une structure de soutien (non représentée)
d'au moins un panneau, ou d'un rouleau de film pare-vapeur.
[0022] Le mât télescopique (1) comprend une colonne (4) montée de manière télescopique à
l'intérieur d'un bâti tubulaire (5), au moyen d'un élément de traction (6), tel qu'un
câble, une sangle, une chaine, ou tout autre moyen approprié, relié à une partie inférieure
de ladite colonne télescopique (4).
[0023] Selon l'invention, le mât télescopique (1) de l'appareil de levage (2) comprend un
dispositif de sécurité intégré permettant d'assurer une sécurité en cas de rupture
de l'élément de traction (6). Dans la suite de la description l'élément de traction
(6) est une chaine de traction.
[0024] A cet effet, le mât (1) comprend un organe de sécurité (7) se présentant sous la
forme d'une pièce profilée, par exemple de section carrée, s'étendant longitudinalement.
L'organe de sécurité (7) comprend un orifice (7a) traversant transversal, et est monté
de manière pivotante sur un axe transversal (8) solidaire de l'extrémité inférieure
de la colonne télescopique (4). Plus précisément, l'orifice transversal (7a) est ménagé
environ au milieu de la longueur de l'organe de sécurité (7) et est traversé par l'axe
de pivotement (8).
[0025] L'une des extrémités de l'organe de sécurité (7) comprend un orifice (7b) permettant
le passage de l'extrémité de la chaine de traction (6) en vue de sa fixation. Ainsi,
l'organe de sécurité (7) est agencé entre l'extrémité de la chaine de traction (6),
et la partie inférieure de la colonne télescopique (4).
[0026] L'autre extrémité de l'organe de sécurité (7) comprend un orifice (7c) permettant
la fixation d'une extrémité sous forme de crochet d'un organe élastique de rappel
(9). L'autre extrémité de l'organe élastique de rappel (9) est fixée, en extension
à une partie fixe de la colonne télescopique (4).
[0027] En référence à la figure 3, lors des opérations d'élévation ou d'abaissement de la
colonne (4), la chaine de traction (6) demeure en tension et exerce une force de traction
sur l'organe de sécurité (7). Ces opérations sont notamment effectuées par l'intermédiaire
d'un système de treuil (10). La force de traction de la chaine de traction (6) maintient
l'organe de sécurité (7) dans une position neutre, à l'encontre de l'organe élastique
de rappel (9), dans laquelle il ne gêne pas le télescopage de la colonne (4). Dans
cette position neutre, la colonne (4) peut être élevée ou abaissée sans encombre au
moyen du système de treuil (10).
[0028] En cas de rupture de la chaine de traction (6), la colonne télescopique (4) du fait
de la gravité, et notamment du poids des charges lourdes souvent supportées par ledit
appareil de levage (2), coulisse et tombe dans le bâti tubulaire (5). En cas de rupture
de la chaine (6), aucune force de traction n'est exercée sur l'organe de sécurité
(7), et celui-ci n'est plus maintenu dans la position neutre.
[0029] Cependant, en référence aux figures 4 et 5, et d'une manière sensiblement simultanée
à la rupture de la chaine (6), l'organe élastique de rappel (9) exerce une traction
sur l'organe de sécurité (7) de manière à le faire pivoter jusque dans une position
de sécurité dans laquelle des agencements (11) de l'organe de sécurité (7) viennent
coopérer avec le bâti tubulaire (5) pour bloquer le télescopage de ladite colonne
(4).
[0030] Pour bloquer d'une manière optimale le télescopage de la colonne (4) en cas de rupture
de la chaine de traction (6), et en référence à la figure 6, l'organe de sécurité
(7) comprend au moins deux dents (11) au niveau de l'une de ses extrémités, notamment
l'extrémité à laquelle est fixé l'organe élastique de rappel (9).
[0031] La longueur de l'organe de sécurité (7) est telle que lorsque celui-ci est pivoté,
l'extrémité de l'organe de sécurité (7) vient buter contre la paroi intérieure du
bâti tubulaire (5) pour bloquer le télescopage. Le mouvement de chute de la colonne
(4) augmente davantage l'effet de blocage, les dents (11) étant notamment destinées
à s'ancrer dans l'épaisseur de la paroi intérieure du bâti tubulaire (5), à la manière
d'un harpon. Plus la charge supportée par la colonne (4) est lourde, plus les dents
(11) s'ancrent dans l'épaisseur de ladite paroi interne, jusqu'à même parfois la déformer.
[0032] Le bâti tubulaire (5) ne comprend pas forcément les mêmes dimensions d'une série
de tube à une autre, dont il est issu. En effet, il peut y avoir des écarts dimensionnels
dus à la tolérance fixée par la norme européenne sur les dimensions de ces tubes.
Ceci peut notamment présenter l'inconvénient que si l'organe de sécurité n'était agencé
que d'une seule dent (11), celle-ci pourrait d'une série de tube à une autre, ne plus
buter contre la paroi interne du bâti tubulaire (5) lorsque l'organe de sécurité (7)
est en position de sécurité, et donc ne plus venir bloquer le télescopage et la chute
de la colonne (4) en cas de rupture de la chaine de traction (6).
[0033] Les écarts dimensionnels de ce bâti tubulaire (5) peuvent également être générés
par le fait que des assemblages d'éléments soient réalisés par soudage au dos de la
paroi interne du bâti tubulaire (5), créant ainsi une déformation de ladite paroi
et ainsi des écarts de dimensions sur la longueur du bâti tubulaire (5).
[0034] C'est la raison pour laquelle, pour pallier à ces inconvénients, l'organe de sécurité
comprend une pluralité de dents (11) s'étendant longitudinalement selon des longueurs
différentes de sorte qu'à tout moment et en position de sécurité, au moins une dent
(11) est susceptible de s'ancrer dans l'épaisseur de la paroi interne du bâti tubulaire
(5) pour bloquer le télescopage de la colonne (4).
[0035] Dans la forme de réalisation illustrée à la figure 7, l'organe de sécurité (7) comprend,
par exemple, quatre dents (11) se trouvant chacune à une distance différente (L1,
L2, L3, L4) par rapport à l'axe de pivotement (8) dudit organe de sécurité (7). Plus
précisément, l'organe de sécurité comprend deux ailes parallèles (7d) s'étendant longitudinalement,
avec les dents (11) ménagées à l'une des extrémités desdites ailes (7d). En pratique,
les dents (11) sont obtenues par découpe laser azote pour éviter l'oxydation, au lieu
de la découpe oxygène qui brûle et émousse les dents.
[0036] Selon une forme de réalisation particulière de l'invention, et en référence aux figures
8 et 9, la commande du déploiement de la colonne télescopique (4) est réalisée par
l'intermédiaire du système de treuil (10) intégré au bâti tubulaire (5) de l'appareil
de levage (2). Le système de treuil (10) comprend notamment une manivelle (10a) montée
sur un axe supportant un pignon à chaine pour l'entrainement de la chaine de traction
(6). Sur ce même axe est montée une roue à cliquet (10b) avec un système de rondelles
frein permettant d'immobiliser le déplacement de la colonne télescopique (4).
[0037] Une boîte de réserve (10c) située en partie haute du bâti tubulaire (5) permet de
recevoir la chaine de traction (6) et de la stocker lors du déploiement de la colonne
télescopique (4) par rapport au bâti tubulaire (5). Pour faciliter le stockage de
ladite chaine de traction (6), l'extrémité de la chaine (6) se trouvant dans la boîte
de réserve (10c) est fixée à celle-ci dans sa partie supérieure.
[0038] Comme il ressort de ce qui précède, l'invention fournit un mât télescopique (1) pour
appareil de levage (2) intégrant un dispositif de sécurité simplifié par rapport à
ceux de l'état de la technique, et donc relativement peu coûteux à fabriquer et à
mettre en oeuvre.
[0039] Bien entendu, il est évident que tout type de moyens de traction approprié peut être
mis en oeuvre pour remplacer la chaine de traction (6) sans sortir du cadre de l'invention.
Il peut, en effet, être utilisé à la place d'une chaine, un câble, une sangle, etc.
1. Mât télescopique (1) à dispositif de sécurité intégré pour appareil de levage (2),
ledit mât comprenant une colonne (4) montée de manière télescopique à l'intérieur
d'un bâti tubulaire (5), au moyen d'un élément de traction (6) relié à une partie
inférieure de ladite colonne (4), et un organe de sécurité (7) fixé à l'élément de
traction (6) et monté pivotant autour d'un axe (8) solidaire de la colonne (4), ledit
organe de sécurité (7) étant apte, à être maintenu par une force de traction de l'élément
de traction (6) dans une position neutre, à l'encontre d'un organe élastique de rappel
(9), dans laquelle il ne gêne pas le télescopage de la colonne (4), et à être pivoté,
en cas de rupture de l'élément de traction (6), par le rappel de l'organe élastique
(9) dans une position de sécurité, ledit organe de sécurité (7) comprenant au moins
deux dents (11) s'étendant longitudinalement selon des longueurs différentes (L1,
L2, L3, L4) et dont au moins l'une des dents (11) est apte à s'ancrer, dans la position
de sécurité, dans l'épaisseur de la paroi intérieure du bâti tubulaire (5) pour bloquer
le télescopage de la colonne (4), caractérisé en ce que l'organe de sécurité (7) se présente sous la forme d'une pièce métallique profilée
comprenant deux ailes parallèles (7d) s'étendant longitudinalement, les dents (11)
étant ménagées à l'une des extrémités desdites ailes (7d).
2. Mât télescopique (1) selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'organe élastique de rappel (9) est un ressort de traction fixé, d'une part, à une
partie de la colonne (4), et, d'autre part, à une extrémité de l'organe de sécurité
(7), opposée à une autre extrémité à laquelle est fixé l'élément de traction (6).
3. Mât télescopique (1) selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'axe de pivotement (8) de l'organe de sécurité (7) est transversal à la colonne
(4).
4. Mât télescopique (1) selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que les dents (11) sont obtenues par découpe laser en atmosphère inerte.
5. Appareil de levage (2) caractérisé en ce qu'il comprend un mât télescopique (1) à dispositif de sécurité intégré selon l'une quelconque
des revendications précédentes, l'élément de traction (6) dudit mât télescopique (1)
étant relié à un système de treuil (10).