DOMAINE TECHNIQUE
[0001] Le domaine de l'invention est celui de l'imagerie par rayons X. L'invention vise
plus particulièrement à améliorer la résolution spatiale ou la résolution en contraste
d'un système d'imagerie en proposant une source de rayons X particulière.
[0002] L'invention trouve application aussi bien pour la détection d'objets indésirables
dans un contenant, que pour la radiographie et la tomographie fondées sur l'absorption
ou sur l'information de phase.
ÉTAT DE LA TECHNIQUE ANTÉRIEURE
[0003] La radiographie permet d'obtenir une image en projection 2D de l'absorption d'un
objet 3D aux rayons X. Cette absorption dépend de l'énergie des photons X, du numéro
atomique des matériaux traversés constituant l'objet, ainsi que de la densité et de
l'épaisseur de l'échantillon.
[0004] La projection 2D peut être obtenue par l'utilisation d'un détecteur bidimensionnel
et d'un cône d'émission de photons X qui éclaire ce détecteur.
[0005] Une autre façon de procéder consiste à utiliser un détecteur linéaire, collimaté,
et une source X en « éventail » qui éclaire le détecteur linéaire. L'information 2D
est obtenue en synchronisant l'acquisition du détecteur avec le déplacement de l'objet
à analyser. On parle ainsi de contrôle radiographique au défilement.
[0006] On peut aussi obtenir une image de phase des rayons X en 2D d'un objet 3D. L'obtention
de l'information de phase dépend de la relation de cohérence entre les photons X.
[0007] La tomographie par rayons X permet quant à elle d'établir la distribution 3D de l'absorption
aux rayons X d'un objet analysé et/ou la distribution du déphasage des rayons X induit
par l'objet analysé. L'objet est soumis au flux de photons X émis par un générateur
de rayons X, selon différentes radiographies, appelées également projections. Le flux
de photons X, modulé par l'objet, est mesuré pour chaque projection par un détecteur
de rayonnement bidimensionnel, équivalent à ce qui peut être utilisé en radiographie.
Dans la très grande majorité des cas, les projections sont obtenues par rotation de
l'objet (ou respectivement du système de mesure) autour d'un axe de rotation fixe.
D'autres géométries peuvent être exploitées, telles qu'une trajectoire hélicoïdale
ou celles accessibles par un système robotisé.
[0008] Les paramètres influant d'une source de rayons X sur la qualité de l'image sont les
suivants.
[0009] L'énergie des photons X, liée à la tension d'accélération de la source, définit le
contraste du système, c'est-à-dire sa capacité à distinguer deux matériaux proches,
en densité et/ou en numéro atomique.
[0010] L'intensité du flux de photons X, définie par le courant de la source, influe sur
le temps de mesure nécessaire pour obtenir un rapport signal à bruit dans les images
satisfaisant.
[0011] La taille du foyer de la source, c'est-à-dire la zone depuis laquelle les photons
X sont émis, impacte la résolution spatiale du système d'imagerie, c'est-à-dire sa
capacité à détecter les objets les plus petits (défauts, tumeurs, etc.). La taille
du foyer de la source est aussi reliée à la cohérence spatiale (nécessaire en imagerie
par contraste de phase).
[0012] Symétriquement, les paramètres influant du détecteur sur la qualité de l'image sont
l'efficacité de détection à l'énergie considérée, le bruit de détection et sa résolution
spatiale.
[0013] La résolution spatiale d'un système d'imagerie par rayons X est donc liée à la taille
du foyer de la source de rayons X et à la résolution spatiale du détecteur. La dimension
non ponctuelle du foyer conduit à un flou dans l'image, limitant les performances
de détection. En particulier, la recherche d'objets, comme par exemple des objets
indésirables dans des produits de consommation, dont la taille est en deçà d'une certaine
dimension s'avère impossible. Pareillement, l'exploitation de l'information de phase
peut être difficilement mise en oeuvre sans une forte cohérence spatiale, c'est-à-dire
au moyen d'un foyer X de très petite taille.
[0014] Un foyer d'émission de petites dimensions peut être obtenu par focalisation des électrons
en un point de l'anode, lieu de conversion des électrons en photons. Les générateurs
de rayons X micro-foyer utilisent ainsi des éléments de focalisation (optiques, bobines)
pour concentrer le faisceau d'électrons. Des foyers de 0.5 à quelques centaines de
microns peuvent ainsi être obtenus selon l'énergie et le flux du faisceau X. Pour
de telles tailles de foyer d'émission, la puissance du faisceau de photons X est limitée
car le risque est de fondre l'anode.
[0015] Les inconvénients d'une telle approche sont, d'une part, l'encombrement, le poids,
le coût et la complexité de réglage des éléments de focalisation et, d'autre part,
la puissance limitée du faisceau d'électrons incident sur l'anode, et donc du flux
de photons X utiles, qui entraîne un temps d'acquisition relativement long, que ce
soit en imagerie d'absorption ou de phase.
[0016] Différentes solutions pour améliorer la résolution spatiale d'un système d'imagerie
par rayons X ont été proposées parmi lesquelles une solution consistant à placer un
collimateur multi-trous entre la source de rayons X et l'objet à analyser. De telle
manière, la source n'apparaît plus comme un foyer unique de taille importante, mais
comme un ensemble de foyers d'émission de photons X de tailles plus petites liées
au diamètre des trous du collimateur. Les inconvénients de cette approche sont les
difficultés d'usinage du collimateur (trous de quelques microns à centaines de microns
selon l'application), l'épaisseur limitée du collimateur qui interdit des sources
de rayons X de haute énergie, et les problèmes de positionnement mécanique (problème
de stabilité, dilation thermique). En outre, la méthode de reconstruction d'image
est spécifique.
[0017] Cette solution est aussi proposée pour une imagerie X par contraste de phase utilisant
la technique par interférométrie à grille. Les mêmes inconvénients ressortent, tels
que l'épaisseur limitée, les problèmes de positionnement mécanique et l'augmentation
du temps d'exposition.
[0018] Une autre solution, décrite par exemple dans la demande de brevet
WO 2012/109401 A1, consiste à recourir à une cathode qui présente un motif d'émission d'électrons.
Chaque élément du motif est un site local d'émission d'électrons, les sites étant
séparés les uns des autres par des zones où il n'y a pas d'émission d'électrons. Les
électrons sont arrachés par l'application d'un champ électrique conduisant à une émission
par effet de champ. Les électrons sont ensuite accélérés puis freinés sur l'anode
où une partie de leur énergie est convertie en rayonnement X. Ainsi, les électrons
émis depuis les sites locaux d'émission selon le motif défini sur la cathode, génèrent
plusieurs maxima d'émission de photons X, selon le même motif d'émission des électrons.
[0019] Cette solution nécessite d'avoir recours à des sources d'électrons spécifiques du
type sources froides à base de nanotubes de carbone par exemple. Les sources d'électrons
classiques de type thermo-ionique ne peuvent donc pas être utilisées. En outre, selon
la taille et l'éloignement des sites d'émission d'électrons, il n'est pas évident
que la relation points d'émission d'électrons / points de production de rayons X soit
bijective. Il est en effet probable que des électrons émis depuis un site soient accélérés
vers des points de production de rayons X autres que celui lui faisant directement
face.
EXPOSÉ DE L'INVENTION
[0020] L'objectif de l'invention est d'améliorer la résolution spatiale ou la résolution
en contraste d'un système d'imagerie par rayons X, en particulier au moyen d'une source
de rayons X haute résolution présentant, par rapport aux sources de rayons X conventionnelles
disponibles sur le marché, un poids réduit, une fabrication simplifiée, un contrôle
et un réglage simplifiés, et permettant de produire un faisceau de photons X de plus
forte puissance.
[0021] A cet effet, l'invention propose une cible pour faisceau d'électrons destinée à équiper
un tube à rayons X, caractérisée en ce qu'elle comporte une pluralité de sites de
génération de rayons X par conversion électrons-photons (rayonnement de freinage d'électrons
et photons de fluorescence), les sites étant spatialement séparés les uns des autres,
formés d'un même matériau et répartis selon un motif structuré dans une couche de
conversion électrons-photons rayonnement de freinage d'électrons qui repose sur une
couche support. La cible comporte en outre des éléments d'application d'un même potentiel
électrique aux différents sites de manière à permettre une émission simultanée de
rayons X par tous les sites.
[0022] Certains aspects préférés mais non limitatifs de cette cible sont les suivants :
- les sites de génération de rayons X forment des îlots reposant sur la couche support
et répartis par exemple selon un motif en damier, carré ou hexagonal;
- les sites de génération de rayons X forment une pluralité de bandes reposant sur la
couche support ;
- elle comprend un premier ensemble de sites de génération de rayon X réalisés en un
même matériau, au moins un deuxième ensemble de sites de génération de rayon X réalisés
en un même matériau, les ensembles de sites étant électriquement indépendants et des
éléments d'application d'un même potentiel électrique connectant chacun des sites
d'un ensemble à un même potentiel électrique.
[0023] L'invention s'étend à un tube à rayons X, comprenant un émetteur d'électrons et une
cible selon l'invention. Elle s'étend également à un système d'imagerie comprenant
un générateur de rayons X équipé d'un tube à rayons X selon l'invention et un détecteur
de rayons X. Elle vise également l'utilisation d'un tel système pour la détection
d'objets indésirables dans un récipient, ou pour la construction d'une image révélatrice
des différences d'absorption des rayons X au sein d'un objet positionné entre le générateur
et le détecteur, ou encore pour la construction d'une image par contraste de phase
d'un objet positionné entre le générateur et le détecteur.
BRÈVE DESCRIPTION DES DESSINS
[0024] D'autres aspects, buts, avantages et caractéristiques de l'invention apparaîtront
mieux à la lecture de la description détaillée suivante de formes de réalisation préférées
de celle-ci, donnée à titre d'exemple non limitatif, et faite en référence aux dessins
annexés sur lesquels :
- la figure 1a est un schéma illustrant le bombardement par un faisceau d'électrons
d'une cible conforme à un premier mode de réalisation de l'invention;
- les figures 1b, 1c et 1d représentent différentes variantes d'une cible conforme à
un premier mode de réalisation de l'invention telle que vue de dessus ;
- la figure 2 représente une anode tournante dont la surface soumise au faisceau d'électrons
porte plusieurs motifs de génération de rayon agencés selon des bandes le long de
sa circonférence.
- la figure 3 représente une cible constituée de plusieurs cylindres métalliques selon
un mode de réalisation possible de l'invention ;
- les figures 4a et 4b représentent une cible constituée de plusieurs ensembles de sites
de génération de rayons X ;
- les figures 5 et 6 illustrent la reconstruction d'images en tomographie selon que
la source de photons soit mono-site (source conventionnelle) ou multi-sites conformément
à l'invention, respectivement ;
- la figure 7 illustre le fait qu'un objet indésirable se projette en autant de points
sur un détecteur qu'il y a de sites de génération de rayons X ;
- la figure 8 illustre la détection de trois objets indésirables au sein d'un récipient
;
- la figure 9 illustre une application de l'invention à l'imagerie par contraste de
phase.
EXPOSÉ DÉTAILLÉ DE MODES DE RÉALISATION PARTICULIERS
[0025] L'invention offre une amélioration de la résolution spatiale ou en contraste d'un
système d'imagerie par rayons X et trouve application dans de nombreux domaines :
contrôle non destructif, imagerie médicale, science des matériaux, sécurité, biologie,
etc.
[0026] L'invention peut ainsi être utilisée pour réaliser un contrôle radiographique au
défilement, afin de détecter des éléments indésirables dans un récipient contenant
par exemple une matière agroalimentaire, cosmétique ou pharmaceutique.
[0027] L'invention peut également être utilisée en radiographie ou en tomographie pour construire
une image révélatrice des différences d'absorption des rayons X au sein d'un objet.
[0028] L'invention peut également être utilisée pour construire une image de phase d'un
objet peu dense ou présentant de faible variation de densité (par exemple des tissus
mous, de la fibre de carbone).
[0029] Un générateur de rayons X fonctionne généralement de la façon suivante. Un filament
(cathode) parcouru par un courant émet des électrons par effet thermo-ionique. Un
champ électrique est appliqué pour accélérer les électrons produits par la cathode.
Accélérés, les électrons vont interagir avec une cible (anode), généralement en tungstène,
cuivre ou molybdène, et émettre des photons X essentiellement par rayonnement de freinage
(effet de Bremstrahlung) et fluorescence X. Une quantité importante de l'énergie du
faisceau d'électrons est convertie en chaleur dans la cible. Cette quantité de chaleur
doit être évacuée sous peine de voir l'anode se dégrader.
[0030] Dans ce cadre, et en référence à la figure 1a, l'invention propose une cible (anode)
1 pour faisceau d'électrons Fe
- destinée à équiper un tube à rayons X. La cible 1 comporte plus particulièrement
une pluralité de sites 2 de génération de rayons X par rayonnement de freinage d'électrons,
les sites étant spatialement séparés les uns des autres et formés d'un même matériau.
[0031] Le nombre de sites 2 est compris entre quelques unités à quelques centaines, selon
l'application. Pour une application en contraste de phase, la dimension caractéristique
des motifs est de quelques microns. Pour des applications en radiographie conventionnelle,
la dimension caractéristique des motifs est comprise entre quelques microns à quelques
centaines de microns.
[0032] Ainsi lorsque les sites 2 sont conjointement bombardés par le faisceau d'électrons
Fe
-, chaque site génère des rayons X, et la cible apparaît alors comme formant une source
X constituée de plusieurs sites RX d'émission de photons X.
[0033] L'invention porte également sur un tube à rayons X équipé d'une telle cible, et comprenant
en outre un émetteur d'électrons apte à émettre ledit faisceau d'électrons Fe
- en direction de la cible pour bombarder conjointement les sites de la cible.
[0034] Ce faisceau peut être émis thermo-ioniquement depuis un filament par exemple. L'invention
ne nécessite donc pas d'avoir recours à une cathode froide de type source à nanotube
de carbone, même si une telle cathode peut y être employée. L'invention présente également
l'avantage de ne pas nécessiter d'éléments de focalisation du faisceau d'électrons
vers un point de dimensions micrométriques.
[0035] Comme représenté sur les figures 1a et 1b, les sites 2 de génération de rayons X
sont plus précisément répartis selon un motif structuré dans une couche de conversion
électrons-photons (rayonnement de freinage d'électrons et fluorescence X) qui repose
sur une couche support 3.
[0036] La cible 1 est ainsi constituée de deux couches. La couche de conversion électrons-photons
2 assure la conversion des électrons en photons X. Le matériau constitutif de cette
couche 2 est de préférence un matériau à numéro atomique élevé, de forte densité,
supportant une forte température, de même type que ceux utilisés sur les générateurs
X du commerce (tungstène, molybdène, cuivre par exemple). La couche support 3 présente
de préférence de bonnes propriétés de résistance mécanique pour assurer la tenue mécanique
de la cible 1 et de bonnes propriétés de conduction thermique pour assurer l'évacuation
thermique de l'énergie déposée par les électrons par rayonnement de freinage. Sa densité
et son niveau atomique sont de préférence bas de manière à limiter une éventuelle
production de photons pour les électrons qui seraient interceptés par cette couche
support. La couche de support 3 peut être en diamant ou en silicium. D'autres matériaux
remplissant le même rôle, mais moins performants peuvent être envisagés (aluminium,
berylium par exemple).
[0037] Comme représenté sur la figure 1a, le faisceau d'électrons Fe
- éclaire indifféremment les sites de la couche de conversion électrons-photons 2 et
la couche support 3, au champ électrique près qui attire les électrons vers les potentiels
positifs. Compte tenu de l'épaisseur et du matériau de la couche support 3, la quantité
de photons X qui y est produite est négligeable par rapport à la quantité de photons
produite dans la couche de conversion électrons-photons 2. En effet, la perte d'énergie
des électrons à la matière est proportionnelle au carré du numéro atomique. A titre
d'exemple, le numéro atomique du tungstène est 74, et sa densité est 19.6 g/cm
3. Le numéro atomique du diamant est 6 et sa densité est 3.5 g/cm
3. Ainsi, pour un flux d'électrons équivalent, 100 fois plus de photons sont produits
dans 5 µm de tungstène que dans 100 µm de diamant. En outre, l'énergie des photons
produits dans la couche support 3 est très différente, notamment parce que les raies
de fluorescence X sont de faible énergie, très inférieure à celle d'élément de numéro
atomique plus élevé.
[0038] La cible bicouche 1 peut être fabriquée selon des techniques conventionnelles de
dépôt de la couche de conversion électrons-photons 2 sur la couche support 3, par
exemple un dépôt en phase vapeur de la couche de conversion électrons-photons 2 structurée
par exemple au moyen d'un masque de résine photosensible.
[0039] Les sites de génération de rayons X peuvent ainsi former des îlots 2 reposant sur
la couche support 3. Les îlots peuvent ainsi présenter en vue de dessus une forme
rectangulaire, circulaire ou hexagonale. Comme représenté sur la figure 1a, les îlots
peuvent être répartis selon un motif matriciel. Dans une variante représentée sur
la figure 1c, les îlots sont répartis selon un motif en damier. On parle ainsi de
motifs 2D.
[0040] Alternativement, et comme cela est représenté sur la figure 1d, les sites de génération
de rayons X peuvent former une pluralité de bandes, notamment des bandes parallèles
entre elles, reposant sur la couche support 3. On parle ainsi de motifs 1D.
[0041] Une telle disposition en bandes trouve avantageusement application dans les tubes
à rayons X utilisant une anode tournante, où les bandes sont alors positionnées le
long de la circonférence de l'anode. On a ainsi représenté sur la figure 2 une anode
1 tournante autour d'un axe A et dont la surface S soumise au faisceau d'électrons
Fe- porte dans cet exemple illustratif trois bandes B1, B2, B3 de motifs de génération
de rayon X agencés le long de sa circonférence. Les bandes sont parallèles entre elles
et séparées les unes des autres. Chacune de ces bandes B1-B3 constitue un site RX1-RX3
d'émission de photons X.
[0042] Dans un autre mode de réalisation illustré sur la figure 3, les sites de génération
de rayons X sont constitués par des fils ou cylindres métalliques 5, par exemple de
tungstène, de molybdène ou de cuivre. Le diamètre externe des fils est typiquement
compris entre 10 et 200 µm. Un refroidissement de ces fils peut être réalisé au moyen
d'une circulation d'un fluide caloporteur ou d'air forcé dans le fil. On forme de
la sorte une multi-source linéaire de photons X.
[0043] Dans l'un ou l'autre de ces modes de réalisation, la cible comprend en outre des
éléments d'application 4 d'un même potentiel électrique aux sites de génération de
rayons X. Comme représenté sur les figures 1b et 1d, ces éléments sont des éléments
de conduction électrique qui permettent à tous les sites d'être connectés électriquement
et d'être maintenus au même potentiel Po afin que la tension d'anode appliquée permette
l'accélération des électrons émis depuis la cathode et une émission simultanée de
rayons X par les différents sites.
[0044] Dans un mode de réalisation illustré par les figures 4a et 4b, la cible comporte
un premier ensemble de sites de génération de rayon X 2.1 réalisés en un même matériau,
au moins un deuxième ensemble de sites de génération de rayon X 2.2 réalisés en un
même matériau, les ensembles de sites étant électriquement indépendants et des éléments
de conduction électrique qui connectent chacun des sites d'un ensemble à un même potentiel
électrique.
[0045] On définit de telle manière plusieurs motifs pouvant être utilisés conjointement
ou non, par exemple deux motifs imbriqués sous la forme d'un double peigne. Les matériaux
utilisés pour constituer les sites de chacun des ensembles peuvent être différents
ou non. Et les potentiels de tension d'anode appliqués à chacun des ensembles peuvent
également être différents ou non. Ces potentiels de tension d'anode peuvent être appliqués
simultanément ou alternativement.
[0046] Dans l'exemple de la figure 4a, le premier et second ensemble de sites 2.1, 2.2 correspondent
chacun à une ligne sur deux d'un motif 2D de sites en damier. Dans l'exemple de la
figure 4b, le premier et second ensemble de sites 2.1, 2.2 correspondent chacun à
une ligne sur deux d'un motif 1D de sites en bandes. Et sur chacune de ces figures
4a, 4b, les potentiels de tension d'anode P1 et P2 sont respectivement appliqués au
premier et au second ensemble de sites de génération de rayons X. L'utilisation de
deux potentiels différents en particulier permet de réaliser de l'imagerie dichromatique.
[0047] Les éléments d'application d'un même potentiel électrique peuvent être des fils métalliques
ou encore résulter de dépôts sur la couche support dans le cadre du premier mode de
réalisation évoqué ci-dessus. Ces éléments peuvent ainsi résulter de la gravure de
la couche de conversion électrons-photons, par exemple réalisée lors de la structuration
de cette couche pour former les sites de génération de rayons X. Les dimensions des
éléments sont de préférence faibles devant celles des sites de génération de rayons
X, de manière à comparativement produire peu de photons.
[0048] L'invention s'étend par ailleurs à un système d'imagerie comprenant un générateur
de rayons X équipé du tube à rayons X incorporant la cible précédemment décrite et
un détecteur de rayons X.
Tomographie
[0049] L'invention couvre également l'utilisation d'un tel système pour la construction
d'une image révélatrice des différences d'absorption et/ou de phase des rayons X au
sein d'un objet positionné entre le générateur et le détecteur. On reconstruit plus
précisément une image 2D en radiographie (par filtrage dans le cadre d'une détection
d'objets indésirables) et une image 3D en tomographie. L'invention porte ainsi sur
un procédé de reconstruction d'une image révélatrice des différences d'absorption
des rayons X au sein d'un objet, comprenant les étapes d'émission de rayons X par
le générateur du système selon l'invention en direction de l'objet, et de détection
de rayons X après qu'ils aient traversé l'objet au moyen du détecteur du système selon
l'invention.
[0050] Prenant l'exemple d'une tomographie réalisée avec le système d'imagerie selon l'invention,
la réalisation est similaire à la tomographie classique du point de vue de l'acquisition
et de la méthode de reconstruction, sous réserve qu'une description algébrique du
problème par exemple soit utilisée.
[0051] En tomographie classique, le problème de reconstruction est le suivant. En se référant
à la figure 5, on considère que les photons sont émis depuis un point source P. Les
photons émis en direction d'un pixel détecteur considéré Dj sont soit absorbés par
l'objet observé, décrit sur une base de pixels, soit détectés. La proportion de photons
détectés au point de détection Dj est la mesure qui permet d'estimer l'intégrale des
coefficients d'absorption sur la ligne reliant le point d'émission P au point de détection
Dj, interceptant l'objet analysé, c'est-à-dire l'ensemble des pixels i de la base
de pixels interceptés par la ligne de mesure P-Di. Le processus de tomographie consiste
à reconstruire la distribution des coefficients d'absorption dans l'espace de reconstruction,
à partir de l'ensemble des mesures du détecteur, et pour l'ensemble des projections.
[0052] Pour chacune des mesures Yi, représentant l'intégrale du coefficient d'absorption
sur la ligne de mesure correspondante, le problème peut se ramener à un système Y=AX
où Y représente l'ensemble des mesures acquises pour toutes les projections, X l'image
inconnue que l'on cherche à reconstruire et A la matrice de projection. Dans la description
la plus simple, un élément de la matrice de projection représente la longueur d'intersection
entre la ligne de mesure (associée à chaque mesure Di) et le pixel j. Il existe de
nombreuses méthodes pour inverser ce système d'équations, qu'elles soient algébriques
ou statistiques, régularisées ou non.
[0053] Dans le cas d'une source multi-sites comme c'est le cas pour l'invention, l'approche
demeure la même. En référence à la figure 6, les photons détectés dans le pixel détecteur
Dj peuvent avoir été émis depuis n'importe quel site s1, s2 ou s3. Tout se passe comme
s'il y avait trois systèmes d'équations correspondant aux trois points source, chacun
correspondant à une mesure d'absorption Y=Y1+Y2+Y3. En d'autres termes, la détection
des rayons X comprend une mesure du flux de photons incident sur le pixel Dj du détecteur,
ledit flux correspondant à la somme algébrique du flux de photons incident sur le
pixel émis par chacun des sites de génération de rayons X.
[0054] Ainsi, en sommant puis, en factorisant (il suffit d'écrire Y=Y1+Y2+Y3), on revient
au même système d'équations que dans le cas de la tomographique classique. Il est
nécessaire de connaître, le cas échéant, l'émission relative des sites s1, s2 ou s3.
Si l'homogénéité entre les points d'émissions est insuffisante, cette information
peut être obtenue lors de la calibration du système. Le système d'équations peut être
inversé par les mêmes méthodes que celles utilisées en tomographie classique.
[0056] En factorisant et prenant le log de l'expression résultante, le problème se ramène
au un problème linéaire :

[0057] Soit pour l'ensemble des mesures, sur toutes les projections :
Y= Y1+Y2+Y3 = A1X + A2X + A3X = AX.
[0058] Ainsi, le problème à résoudre, au moins de façon approximative (au sens mathématique),
consiste à résoudre ce système d'équations linéaires (très grand nombre). Les vecteurs
X et Y sont de grande dimension car la dimension des images à produire ainsi que le
nombre de pixels détecteurs sont très grands. La taille de ce système nécessite qu'il
soit résolu par des méthodes itératives.
[0059] Une méthode itérative consiste par exemple à considérer une image initiale X
n=0 (soit homogène, soit issue d'une méthode de reconstruction autre, moins précise,
mais plus rapide), puis à projeter cette image et à comparer les projections obtenues
aux projections Y mesurées. L'erreur issue de cette comparaison est propagée de manière
à mettre à jour l'image initiale. Le processus itératif est poursuivi jusqu'à convergence,
en observant la norme de l'erreur par exemple. Les méthodes pouvant être utilisées
sont, par exemple, la méthode de Landweber, la méthode ART (« Algebraic Reconstruction
Techniques »), la méthode EM-ML (« Expectation Maximization Maximum Likelihood »),
la méthode EM-ML accélérée par le principe des sous-ensembles ordonnés (« Ordered
Subsets » en anglais), avec régularisation.
Détection d'indésirables
[0060] L'invention couvre également l'utilisation d'un tel système d'imagerie pour la détection
d'objets indésirables dans un produit reçu dans un récipient, le produit étant par
exemple une matière alimentaire, cosmétique ou pharmaceutique et les objets indésirables
étant par exemple des éclats de verre. En d'autres termes, l'invention porte également
sur un procédé de détection d'objets indésirables dans un récipient, comprenant les
étapes d'émission de rayons X par le générateur du système selon l'invention en direction
de l'objet, et de détection de rayons X après qu'ils aient traversé le récipient au
moyen du détecteur du système selon l'invention.
[0061] Cette utilisation est illustrée sur la figure 7 qui représente le fait qu'un objet
indésirable l à détecter et qui est contenu dans un produit reçu dans un récipient
R se projette en autant de points sur le détecteur qu'il y a de sites d'émission s1-s5
sur la source de rayons X.
[0062] Un filtrage du signal issu du détecteur de type reconnaissance (méthode de gabarit
pour la reconnaissance de forme dans un signal, méthode par corrélation du signal
mesuré avec le motif de la source, au facteur de grandissement près défini par les
distances source-détecteur et source-objet) permet d'identifier la présence d'un éventuel
objet indésirable. Le signal issu du détecteur peut être fourni à plusieurs filtres,
par exemple des filtres adaptés à la détection d'un indésirable dans une région donnée
du récipient (par exemple plusieurs corrélations peuvent être réalisées avec plusieurs
signaux correspondant à différentes positions de l'objet à détecter dans le récipient).
[0063] On a représenté sur la figure 8 trois signaux A, B, C correspondant à un exemple
où trois objets indésirables sont à détecter. Le signal A correspond au signal à détecter,
le signal B correspond au signal effectivement détecté, entaché de bruit, et le signal
C correspond au signal B après filtrage. En l'espèce, le filtrage est de type intercorrélation
avec un signal représentatif de la distribution spatiale des sites de génération de
rayons X et permet, à l'instar de ce qui est réalisé en radar aérien (corrélation
du signal radar reçu par l'antenne avec le train d'impulsions émis), la détection
de signaux de faible amplitude.
[0064] Le procédé de détection d'objets indésirables dans un récipient peut ainsi comprendre
un filtrage passe haut du signal produit par le détecteur, permettant de s'affranchir
des variations du signal dues à l'objet lui-même, considérant que l'objet indésirable,
de petite taille devant le récipient à contrôler, porte une information haute fréquence
par rapport au récipient.
[0065] On procède ensuite à une identification du signal filtré parmi un ou plusieurs signaux
de référence. Le signal filtré peut ainsi être comparé à des différents signaux de
référence, homothétiques à la structuration de la source, pour prendre en compte le
rapport de grandissement, selon la position de l'objet indésirable entre la source
et le détecteur. Ainsi, si l'objet indésirable à détecter est proche de la source,
il se projette sur une plus grande partie du détecteur. Dans ce cas, c'est la comparaison
au signal de référence présentant la plus grande extension qui permettra la détection.
Différentes méthodes de comparaisons peuvent être employées, la plus simple étant
la corrélation entre le signal délivré par le détecteur d'une part et le signal de
référence d'autre part. Une telle comparaison peut être réalisée avec plusieurs signaux
de référence, dont le nombre dépend de la variabilité du facteur de grandissement
du système d'imagerie. Etant réalisée de façon numérique, de nombreux signaux de références
peuvent être déployés. La sortie du comparateur est comparée à un seuil qui permet
de conclure sur la présence ou non d'un objet indésirable, pour le signal de référence
donné, correspondant à une distance source X - objet indésirable, donnée. La même
approche peut être déclinée sur une succession de quelques lignes (deux à quelques
unités) acquises par le détecteur, afin d'intégrer le signal dans le sens de déplacement
dans l'objet.
Contraste de phase
[0066] L'invention couvre également un procédé de reconstruction d'une image par contraste
de phase d'un objet comprenant les étapes d'émission de rayons X par le générateur
du système selon l'invention en direction de l'objet, et de détection de rayons X
après qu'ils aient traversé l'objet au moyen du détecteur du système selon l'invention.
[0067] La condition nécessaire à une exploitation de l'information de phase est une forte
cohérence spatiale de la source X. La structuration de l'anode du tube à rayon X de
l'invention permet de générer des micros sources X individuellement cohérentes (mais
incohérentes mutuellement). Cela permet d'exploiter ce type d'imagerie en mettant
en oeuvre une méthode d'extraction de l'information de phase. Deux exemples, non exhaustifs,
sont présentés ci-après
[0068] Dans un premier exemple de réalisation, l'imagerie par contraste de phase est réalisée
par propagation. Cette technique est basée sur la détection directe des franges d'interférences
dues à la diffraction de Fresnel induite par l'objet à imager. La diffraction de Fresnel,
encore nommée diffraction en champ proche, est une description en champ proche du
phénomène physique de diffraction qui apparaît lorsqu'une onde diffracte à travers
une ouverture ou autour d'un objet. Elle s'oppose à la diffraction de Fraunhofer qui
décrit le même phénomène de diffraction mais en champ lointain.
[0069] Dans ce cadre, l'intensité mesurée par le détecteur varie en fonction de la dérivée
spatiale seconde de la phase (appelé aussi courbure) dans le plan transverse à la
propagation. C'est une technique sensible aux variations abruptes d'indices optiques.
D'une manière concrète, cette technique permet de révéler les contours et structures
aux interfaces optiques. Cette technique ne nécessite pas d'apport de matériel autre
qu'une source et un détecteur. Elle fonctionne pour des sources de faible cohérence
temporelle (source polychromatique). Cependant il est nécessaire d'avoir une forte
cohérence spatiale pour générer les franges et un flux important pour les détecter.
L'apport de l'invention dans cette technique permet à la fois de répondre à la condition
de cohérence spatiale nécessaire à la génération de franges d'interférences, et de
fournir un flux de photons X important grâce à l'émission simultanée de tous les sites.
Ceci permettant une meilleure détection en diminuant le temps d'exposition, le tout
dans une configuration expérimentale compacte.
[0070] Les différentes méthodes d'extraction de l'information de phase suivent toutes le
même principe. Pour une intensité mesurée
l(
r⊥) dans le plan transverse à une position
r⊥ on prend une fonction g(l(
r⊥)) variant selon les méthodes utilisées. On passe dans l'espace des fréquences par
une transformée de Fourier (
TF) de
g(
l(
r⊥)) pour appliquer un filtre H(w) (avec w = (
fx;
fy) représentant les fréquences spatiales), le choix du filtre variant en fonction de
la méthode choisie. On repasse dans l'espace réel avec une transformée de Fourier
inverse (
TF-1) pour obtenir la quantité filtrée
f(gF) tel que
gF =
TF-1 [ H(w) x
TF [
g(
l(
r⊥))] ]. Enfin on prend une fonction
f(gF) pour obtenir l'information de phase suivant le plan transverse (encore une fois la
définition de la fonction
f(gF) varie selon les méthodes). Le procédé peut ainsi s'écrire comme φ(
r⊥) =
f (
TF-1 {
H(
W) x
TF [
g(
I)}].
[0071] Dans un autre exemple de réalisation, l'imagerie par contraste de phase est réalisée
par interférométrie à grille. Selon cette technique, une ou plusieurs grilles d'interférences
sont utilisées afin de moduler la phase et d'obtenir directement la dérivé de la phase.
[0072] On s'intéresse plus particulièrement à la technique de l'interférométrie à une seule
grille basée sur de l'interférométrie à décalage multilatérale qui consiste à induire
plusieurs ordres de diffraction d'un front d'onde considéré (un ordre de diffraction
correspond à une réplique du front d'onde étudié basculé d'un angle donné). Ces ordres
de diffractions sont induits, dans le domaine des rayons X, par une grille d'interférences
(ou réseau) qui apporte une modulation de phase aux fronts d'ondes répliqués. Les
répliques vont ensuite interférer constructivement et destructivement jusqu'à une
zone de stabilité nommé zone panchromatique résultant de l'effet Talbot continu. C'est
dans cette zone stable que la détection peut être réalisée pour ensuite effectuer
un traitement de récupération de l'information de phase. La variation de la taille
de cette zone panchromatique dépend de la largeur spectrale de la source X (pour la
borne inférieure) et de la cohérence spatiale (pour la borne supérieure). L'invention
permet, de par la structuration de l'anode, d'augmenter la cohérence spatiale tout
en gardant un flux de photons X important. Ainsi l'apport de l'invention dans cette
technique permet :
- d'étendre aux sources de laboratoires l'imagerie par contraste de phase à une seule
grille, sans restriction de flux due aux tubes micro-foyer,
- de compacter l'installation par une stabilisation de la zone panchromatique due à
une augmentation de la cohérence spatiale,
- de maintenir un flux de photons important, diminuant le temps d'exposition.
[0073] A partir du signal détecté on effectue un traitement sur l'interférogramme afin d'extraire
l'information de phase. En référence à la figure 9, la procédure de traitement est
la suivante :
- Obtenir un interférogramme de référence sans objet à imager;
- Obtenir un interférogramme I généré par l'objet à imager (à gauche sur la figure 9)
- Calculer le spectre S des interférogrammes par une transformée de Fourier TF (à droite
sur la figure 9) ;
- Extraire par centrage dans une fenêtre spectrale F de taille (N' x N') chaque harmonique
H générée (à droite sur la figure 9). N' doit être aussi grand que possible sans chevauchement
avec les autres harmoniques ;
- Calcul des dérivées de la surface d'onde à partir des harmoniques utiles ;
- Déroulement des dérivées ;
- Utilisation des harmoniques transverses aux axes (fx; fy) représentés à droite sur la figure 9 pour analyse du bruit par clôture des dérivées
de la surface d'onde.
- Reconstruction de la surface d'onde permettant l'obtention de l'image de phase.
[0074] On notera que les harmoniques peuvent être sommés afin d'augmenter le rapport signal
à bruit.
[0075] Un avantage de l'invention est celui de la simplification des tubes à rayons X. L'invention
permet en effet d'obtenir des résolutions spatiales équivalentes à celles obtenues
avec des tubes micro-foyer ou nano-foyer, mais sans utiliser d'éléments de focalisation
qui conduisent généralement à des appareils onéreux, lourds et difficiles à stabiliser.
[0076] Un second avantage est la possibilité d'augmenter de façon importante la puissance
du faisceau de photons X (flux et énergie) sans dégrader la résolution spatiale et
sans risque de destruction ou d'endommagement de la cible, comme rencontré dans les
tubes micro-foyers ou nano-foyer à transmissions lorsqu'ils sont utilisés à forte
puissance. Pour ces derniers, la densité de puissance des électrons focalisés en un
point de dimensions micrométriques, peut conduire à l'endommagement, voire la fusion
du matériau. Dans le cadre de l'invention, la puissance thermique à dissiper est distribuée
sur une plus grande surface. A puissance thermique équivalente pouvant être dissipée,
la puissance du faisceau de photons X peut alors être fortement augmentée, conduisant
à un flux de photons bien supérieur en flux et en énergie.
[0077] De même, l'invention répond aux limitations de l'imagerie X par contraste de phase
sur source de laboratoire. Elle permet en effet de produire à la fois une source cohérente,
et, une puissance (flux, énergie) importante, offrant une plus grande utilisation
de cette modalité (réduction du temps d'acquisition, augmentation de l'épaisseur de
l'objet à sonder).
[0078] En outre, l'augmentation de la fréquence spatiale du point d'émission des photons
X engendrée par la décomposition de la surface d'émission sur plusieurs sites, augmente
considérablement les performances de reconstruction d'images et de détection d'objets
de petites dimensions relativement à l'environnement dans lequel ils se trouvent.
1. Cible (1) pour faisceau d'électrons (Fe-) destinée à équiper un tube à rayons X, caractérisée en ce qu'elle comporte une pluralité de sites (2) de génération de rayons X spatialement séparés
les uns des autres, formés d'un même matériau et répartis selon un motif structuré
dans une couche de conversion électrons-photons (2) qui repose sur une couche support
(3), et des éléments (4) d'application d'un même potentiel électrique (P0, P1, P2)
aux sites de génération de rayons X.
2. Cible selon la revendication 1, dans laquelle les sites de génération de rayons X
forment des îlots reposant sur la couche support.
3. Cible selon la revendication 2, dans laquelle les îlots sont répartis selon un motif
matriciel ou un motif en damier.
4. Cible selon la revendication 1, dans laquelle les sites de génération de rayons X
forment une pluralité de bandes reposant sur la couche support.
5. Cible selon l'une des revendications 1 à 4, dans laquelle la couche de conversion
électrons-photons (2) est en tungstène, en molybdène ou en cuivre.
6. Cible selon l'une des revendications 1 à 5, dans laquelle la couche de support est
en diamant ou en silicium.
7. Cible selon l'une des revendications 1 à 6, comprenant un premier ensemble de sites
de génération de rayons X réalisés en un même matériau, au moins un deuxième ensemble
de sites de génération de rayons X réalisés en un même matériau, les ensembles de
sites étant électriquement indépendants et des éléments d'application d'un même potentiel
électrique connectant chacun des sites d'un ensemble à un même potentiel électrique
(P1, P2).
8. Cible selon la revendication 8, dans lequel le matériau du premier ensemble de sites
de génération de rayons X est différent du matériau d'un deuxième ensemble de sites
de génération de rayons X.
9. Tube à rayons X, comprenant une cible selon l'une quelconque des revendications 1
à 8, et un émetteur d'électrons pour bombarder conjointement les sites de génération
de rayons X par un faisceau d'électrons.
10. Système comprenant un générateur de rayons X équipé d'un tube à rayons X selon la
revendication 9 et un détecteur de rayons X.
11. Procédé de reconstruction d'une image révélatrice des différences d'absorption des
rayons X au sein d'un objet, comprenant les étapes suivantes :
- émission de rayons X par le générateur du système selon la revendication 10 en direction
de l'objet ;
- détection de rayons X après qu'ils aient traversé l'objet au moyen du détecteur
du système selon la revendication 10, ladite détection comprenant une mesure du flux
de photons incident sur un pixel du détecteur, ledit flux correspondant à la somme
algébrique du flux de photons incident sur le pixel émis par chacun des sites de génération
de rayons X.
12. Procédé de détection d'objets indésirables dans un récipient, comprenant les étapes
suivantes :
- émission de rayons X par le générateur du système selon la revendication 10 en direction
du récipient ;
- détection de rayons X après qu'ils aient traversé le récipient au moyen du détecteur
du système selon la revendication 10.
13. Procédé selon la revendication 12, dans lequel l'étape de détection comprend un filtrage
passe-haut du signal produit par le détecteur et une identification du signal filtré
parmi un ou plusieurs signaux de référence.
14. Procédé de construction d'une image par contraste de phase d'un objet, comprenant
les étapes suivantes :
- émission de rayons X par le générateur du système selon la revendication 10 en direction
de l'objet ;
- détection de rayons X après qu'ils aient traversé l'objet au moyen du détecteur
du système selon la revendication 10.