[0001] La présente invention concerne un dispositif pour répandre un enrobé bitumineux en
couche de faible épaisseur, appelée film, ainsi qu'un procédé de mise en oeuvre de
ce dispositif. Elle a des applications dans le domaine des travaux publics et notamment
de la construction des voies de circulation ou, de façon particulièrement avantageuse,
de leur entretien ou de leur rénovation.
[0002] Un enrobé (ou enrobé bitumineux) est un mélange de grave ou graviers, sable et de
liant hydrocarboné (appelé couramment bitume) appliqué en une ou plusieurs couches
pour constituer la chaussée des routes. Classiquement, le dépôt d'une couche d'enrobé
peut être réalisé selon différentes modalités. On distingue ainsi les enrobés chauds
de température supérieure à 130°C, les enrobés tièdes de température comprise entre
100°C et 130°C, les enrobés semi tièdes de température comprise entre 85°C et 100°C,
les enrobés denses à froid, les enrobés ouverts à froid ou les graves-émulsion qui
constituent tous au sens du présent document des « enrobés ».
[0003] Actuellement, le dépôt d'une couche d'enrobé s'effectue par réglage de la couche
directement sur le support qui est en général le sol ou une sous-couche d'enrobé.
Le réglage s'effectue à l'aide, soit d'une table lisseuse du type table de finisseur
ou table de finisseur d'intervention rapide (FIR), ou d'une lame du type lame de niveleuse.
Ces moyens de mise en oeuvre sont tributaires de la qualité du support qui doit recevoir
ladite couche. Cette qualité de support est caractérisée par la présence plus ou moins
prononcée de déformations longitudinales, de déformations transversales, de flaches,
par les différentes textures de surface, support lisse, très rugueux, gras, maigre,
etc. Ces hétérogénéités, ne permettent pas une bonne maitrise du dosage ni un lissage
convenable de l'enrobé déposé pour former la couche et ceci est d'autant plus impactant
que les déformations sont importantes ou que les épaisseurs de mise en oeuvre sont
faibles, notamment lorsque l'épaisseur de couche est inférieure à 3 cm.
[0004] Les méthodes traditionnelles de répandage d'enrobés bitumineux sur le sol mettent
en oeuvre des machines automotrices, dites finisseur, qui comportent, à l'arrière
par rapport à leur sens d'avancement, un moyen de dépôt et de répartition en largeur,
transversalement, sur le sol de l'enrobé bitumineux suivit, plus en arrière, par une
table lisseuse destinée à réaliser une couche de surface égalisée. Des moyens vibreurs
destinés à faciliter la répartition et à tasser la couche sont également mis en oeuvre.
Eventuellement, une rampe de pulvérisation sur le sol d'une couche d'accrochage et/ou
d'étanchéité peut être mise en oeuvre en avant du dépôt de l'enrobé bitumineux sur
le sol. Un réservoir d'enrobé bitumineux est installé à l'avant de la machine et ce
réservoir peut être alimenté en continu, « au cul » du camion dont la benne d'enrobé
bitumineux se déverse dans le réservoir. Une ligne de convoyage permet d'acheminer
l'enrobé bitumineux depuis le réservoir, à l'avant, vers l'arrière de la machine où
il est déposé sur le sol. La machine comporte des chenilles pour son déplacement sur
le sol, ou des pneus, et des moyens de contrôle de ses déplacements et de ses différents
organes. En particulier, des moyens de commande permettent une certaine automatisation
et régulation de la réalisation de la couche d'enrobé bitumineux.
[0005] Avec cette méthode, l'enrobé bitumineux est directement déposé sur le sol et est
ensuite égalisé pour former une couche d'une certaine largeur et épaisseur. La hauteur
de la couche, donc son épaisseur, dépendent de la position en hauteur, de l'angle
d'attaque, de la table lisseuse. Cette dernière est solidaire de la machine automotrice
et elle suit donc les mouvements de la machine dans son déplacement et en particulier,
les mouvements intempestifs dus aux déformations de la surface du sol. Ces mouvements
intempestifs peuvent être plus ou moins importants en fonction des déformations du
sol sur lequel se déplace la machine, mouvements qui peuvent même être amplifiés en
fonction du bras de levier entre la machine et la table lisseuse. Afin de limiter
les irrégularités de la surface de la couche qui en résulteraient, il est possible
de mettre en oeuvre des moyens de correction de ces mouvements intempestifs dus aux
déformations du sol. Toutefois, étant donné que la table lisseuse est une barre rigide,
il n'est pas possible de corriger tous les effets de ces mouvements intempestifs.
[0006] Un autre inconvénient de cette méthode réside dans le fait qu'on ne peut pas obtenir
une couche de faible épaisseur car si on descend trop la table lisseuse, la répartition
de l'enrobé sur le sol risque de se dégrader, par exemple avec risque d'arrachage
de l'enrobé bitumineux, ou en cas de déformation du sol sous la machine ou sous la
lame niveleuse, de frottement de la lame niveleuse sur le sol.
[0007] Enfin, avec cette méthode, la quantité d'enrobé bitumineux dans la couche en tout
point du sol ne peut pas être contrôlée précisément. En effet, s'il existe un creux
dans le sol, l'enrobé bitumineux le remplit jusqu'au niveau de la surface de la couche
qui est en pratique à la même hauteur absolue que tout autour du creux et il y aura
donc plus d'enrobé bitumineux à la verticale d'un tel creux qu'ailleurs. Ce sera l'inverse
au niveau d'une bosse du sol avec moins d'enrobé bitumineux, sans compter le risque
que la table lisseuse risque de heurter ladite bosse si l'on tente de réaliser une
couche de faible épaisseur.
[0008] Cette méthode doit donc préférentiellement être mise en oeuvre après une préparation
suffisante du sol, notamment son égalisation. De plus, elle conduit à réaliser des
couches d'épaisseur relativement importantes et pour lesquelles il est en pratique
impossible d'avoir un contrôle précis de la quantité d'enrobé bitumineux répandue
par unité de surface.
[0009] La présente invention se propose de remédier notamment à ces inconvénients en utilisant
une méthode de répandage par un dispositif de répandage dans lequel on réalise un
dosage de l'enrobé bitumineux avant de le déposer au sol. Grâce à cela, on dépose
au sol une quantité déterminée d'enrobé bitumineux. La couche ainsi réalisée comporte
une quantité d'enrobé bitumineux déterminée constante en tout point de sa surface
et quelles que soient les déformations de la surface du sol sur laquelle la couche
est répandue. Il devient alors possible de réaliser une couche d'épaisseur très réduite,
ce qui est particulièrement intéressant dans le cas de la réfection des voies de circulation
ou sur des supports adaptés.
[0010] On verra qu'il est possible d'utiliser deux moyens pour réaliser ce dosage, soit
par réalisation d'un film d'enrobé bitumineux d'épaisseur déterminée entre deux cylindres,
soit par réalisation d'un film d'enrobé bitumineux étendu d'épaisseur déterminée sur
un tapis sans fin. Dans les deux cas, le film d'enrobé bitumineux est ensuite émietté
et tombe, notamment en étant projeté, sur le sol. Dans le premier cas, on peut considérer
que le film créé est presque immédiatement émietté puisque ce sont les mêmes cylindres
qui réalisent à la fois le film (contrôle de la quantité de matière) et ensuite l'émiettage
du film. Dans le second cas, le film a une existence matérielle plus longue grâce
au fait que l'un des cylindres est un rouleau étendu sous forme d'un tapis sans fin.
[0011] On connait par le document
DE2125970, un dispositif comportant des paires de rouleaux parallèles entre lesquels un film
d'enrobés est réalisé pour être répandu sur un sol. Ce dispositif permet un répandage
régulier mais il ne comporte pas de moyen d'émiettage final pour projection au sol
des enrobés.
[0012] Ainsi, l'invention concerne-t-elle un dispositif pour répandre une couche d'un enrobé
bitumineux sur un sol à recouvrir, comportant des moyens pour se déplacer sur ledit
sol selon une direction longitudinale d'avancement et des moyens de répandage alimentés
en enrobé bitumeux par des moyens d'alimentation et adaptés à répandre pendant le
déplacement du dispositif la couche d'enrobé bitumineux sur une largeur déterminée
dudit sol considérée transversalement à la direction d'avancement.
[0013] Selon l'invention, les moyens de répandage sont adaptés à réaliser au-dessus du sol
un laminage de l'enrobé bitumineux et un émiettement de l'enrobé bitumineux laminé
et la chute vers le sol de l'enrobé bitumeux émietté.
[0014] Dans divers modes de mise en oeuvre de l'invention, les moyens suivants pouvant être
utilisés seuls ou selon toutes les combinaisons techniquement possibles, sont employés
:
- le laminage de l'enrobé bitumineux s'effectue sur une longueur transversale déterminée,
- le dispositif comporte une répartisseuse adaptée à étaler de l'enrobé bitumineux en
entrée des moyens de répandage ;
- le dispositif comporte une répartisseuse adaptée à étaler de l'enrobé bitumineux sur
une longueur transversale déterminée en entrée des moyens de répandage ;
- les moyens de répandage sont adaptés à réaliser la projection, pour sa chute vers
le sol, de l'enrobé bitumeux émietté ;
- les moyens de répandage comportent au moins un sous-ensemble de laminage émiettage
maintenu à une hauteur déterminée au-dessus du sol et constitué de deux cylindres
rugueux tous deux agencés suivant une même direction transversale, de telle sorte
que les cylindres forment entre eux un film d'enrobé bitumineux avec une épaisseur
déterminée correspondant à la distance déterminée entre les génératrices en regard
des deux cylindres, les deux cylindres étant sensiblement d'égale longueur, les deux
cylindres tournants en sens inverses l'un de l'autre afin de pouvoir entrainer entre
eux de l'enrobé bitumineux s'introduisant d'un côté d'entrée du sous-ensemble de laminage
émiettage,
- les cylindres rugueux comportent à leurs surfaces des motifs en relief d'entrainement
de l'enrobé bitumineux provoquant, côté sortie du sous-ensemble de laminage émiettage,
un émiettement du film laminé d'enrobé bitumineux passant entre les deux cylindres,
ainsi que la chute vers le sol de l'enrobé émietté,
- les deux cylindres rugueux tournent, en valeur absolue, à la même vitesse radiale,
- les moyens de répandage comportent au moins un sous-ensemble de laminage émiettage
constitué d'un rouleau étendu et d'un cylindre rugueux et le rouleau étendu est formé
par une partie d'extrémité d'un tapis roulant sans fin étendu entre un rouleau intérieur
amont et un rouleau intérieur aval, les rouleaux intérieurs amont et aval étant parallèles
au cylindre rugueux, le rouleau intérieur aval étant en regard du cylindre, le tapis
ayant une largeur sensiblement égale à la longueur du cylindre, un film d'épaisseur
déterminée d'enrobé bitumineux étant réalisé sur la surface supérieure du tapis par
une niveleuse disposée du côté amont dudit tapis, ledit film étant entraîné vers le
cylindre par ledit tapis et le cylindre tourne, en valeur absolue, a une vitesse supérieure
à la vitesse radiale du tapis passant sur le rouleau intérieur aval, la distance déterminée
entre les surfaces du cylindre et du tapis passant sur le rouleau intérieur aval étant
inférieure à l'épaisseur déterminée du film d'enrobé bitumineux réalisé sur la surface
supérieure du tapis ;
- la niveleuse comporte une paroi niveleuse transversale dont l'extrémité inférieure
est sensiblement parallèle à la surface supérieure du tapis et dont l'extrémité inférieure
est à une hauteur déterminée réglable de la surface supérieure du tapis ;
- la section de tapis disposée entre la paroi niveleuse et le rouleau intérieur aval
est équipée d'un système tapis peseur qui permet de mesurer la masse de la veine d'enrobé
qui passe sur le tapis au niveau dudit système tapis peseur,
- la répartisseuse est disposée transversalement au-dessus du tapis et en amont de la
paroi niveleuse, la répartisseuse étant adaptée à étaler en amont de la paroi niveleuse
de l'enrobé bitumineux sur une largeur déterminée du tapis et sur une hauteur supérieure
à l'épaisseur déterminée du film d'enrobé bitumineux à réaliser ;
- la répartisseuse comporte, dans une cage, une vis sans fin d'entrainement de l'enrobé
bitumineux sur la largeur du tapis, la cage fermée par des parois latérales étant
sans fond pour que l'enrobé bitumineux puisse se répartir sur la surface supérieure
du tapis et étant ouverte sur le dessus pour alimentation par de l'enrobé bitumineux
:
- la paroi niveleuse est indépendante de la cage de la répartisseuse :
- la cage de la répartisseuse est à une hauteur fixe :
- la cage de la répartisseuse est à une hauteur réglable ;
- la hauteur de la vis sans fin dans la cage est fixe ;
- la hauteur de la vis sans fin dans la cage est réglable ;
- le réglage de la hauteur de l'extrémité inférieure de la paroi niveleuse est indépendant
du réglage de la hauteur de la cage de la répartisseuse ;
- le réglage est un ajustage mécanique manuel ;
- l'ajustage mécanique manuel est choisi parmi au moins les moyens suivants : ajustage
à vis, à boulons, à cales, à crans, à crémaillère, à mors ;
- le réglage est assuré par un actionneur de position commandé ;
- l'actionneur de position commandé est choisi parmi les actionneurs électriques, pneumatiques,
hydrauliques ;
- la paroi niveleuse constitue la paroi latérale aval de la cage de la répartisseuse,
la cage de la répartisseuse étant située à une hauteur déterminée réglable de la surface
supérieure du tapis ;
- la hauteur de la vis sans fin dans la cage est réglable afin de pouvoir régler la
hauteur de la vis sans fin par rapport à la surface supérieure du tapis sans fin quelle
que soit la hauteur de la cage par rapport à la surface supérieure du tapis, notamment
dans le cas où la paroi latérale aval de la cage de la répartisseuse est la paroi
niveleuse et que la cage est réglable en hauteur pour régler la hauteur de l'extrémité
inférieure de la paroi niveleuse ;
- le dispositif comporte quatre sous-ensembles de laminage émiettage constitués chacun
d'un cylindre à motifs et d'un rouleau étendu ;
- le dispositif comporte trois sous-ensembles de laminage émiettage constitués chacun
d'un cylindre à motifs et d'un rouleau étendu ;
- le dispositif comporte deux sous-ensembles de laminage émiettage constitués chacun
d'un cylindre à motifs et d'un rouleau étendu ;
- dans le cas d'un dispositif comportant au moins deux sous-ensembles de laminage émiettage
constitués chacun d'un cylindre à motifs et d'un rouleau étendu, les sous-ensembles
sont disposés décalés latéralement entre eux afin d'additionner les largeurs de répandage
de chaque sous-ensemble sur une plus grande largeur totale de sol, le répandage étant
continu sur la largeur du sol c'est-à-dire sans manque ou sans superposition/chevauchement
des répandages ;
- dans le cas d'un dispositif comportant au moins deux sous-ensembles de laminage émiettage
décalés latéralement entre eux, le décalage latéral entre les sous-ensembles est réglable
afin de pouvoir choisir la largeur totale de répandage, le répandage étant continu
sur la largeur du sol c'est-à-dire sans manque ou sans superposition/chevauchement
des répandages ;
- le dispositif comporte un cadre porteur de deux sous-ensembles de laminage émiettage
constitués chacun d'un cylindre à motifs et d'un rouleau étendu, les deux sous-ensembles
étant décalés, d'une part, latéralement l'un par rapport à l'autre et, d'autre part,
en hauteur l'un par rapport à l'autre, les deux sous-ensembles de laminage émiettage
étant mobiles en translation latéralement contre le cadre porteur afin de pouvoir
écarter ou rapprocher en chevauchement les deux sous-ensembles selon une direction
latérale parallèle à la largeur de la voie et ainsi augmenter ou réduire la largeur
déterminée dudit sol sur laquelle l'enrobé bitumineux est répandu ;
- le dispositif comporte une répartisseuse par sous-ensemble de laminage émiettage,
les deux répartisseuses des deux sous-ensembles transportant l'enrobé bitumineux dans
deux sens opposés divergents sur une largeur de chaque tapis sans fin, et la répartisseuse
est alimentée en enrobé bitumineux par une goulotte en position fixe au-dessus de
la cage de la répartisseuse, et les deux goulottes pour les deux sous-ensembles de
laminage émiettage sont disposées contre l'axe médian du dispositif superposable à
la direction d'avancement ;
- le dispositif forme un engin automoteur de répandage, lesdits moyens de répandage
étant disposés à l'arrière dudit engin, ou étant installé d'une manière amovible à
l'arrière d'un engin automoteur, ledit engin automoteur comportant d'avant/amont à
l'arrière/aval selon le sens d'avancement : une réserve d'enrobé bitumineux, au moins
une ligne de convoyage de l'enrobé bitumineux vers l'arrière et lesdits moyens de
répandage ;
- le dispositif comporte au moins deux sous-ensembles de laminage émiettage et une ligne
de convoyage de l'enrobé bitumineux par sous-ensemble, chaque ligne de convoyage étant
commandable indépendamment de l'autre/des autres lignes de convoyage,
- les motifs en relief sont sensiblement allongés sur la longueur du cylindre,
- les motifs en relief sont essentiellement filiformes et d'une hauteur comprise entre
1 mm et 15 mm.
[0015] L'invention concerne également un procédé pour répandre une couche d'un enrobé bitumineux
sur un sol à recouvrir, dans lequel, dans un premier temps, on lamine l'enrobé bitumeux
pour réaliser un film d'épaisseur déterminée d'enrobé bitumineux sur une largeur déterminée
et à distance au-dessus du sol et, dans un deuxième temps, on émiette ledit film et
on fait tomber l'enrobé bitumineux du film émietté sur le sol.
[0016] Dans un mode particulier dudit procédé, le film d'épaisseur déterminée d'enrobé bitumineux
est réalisé sur une partie amont d'un rouleau étendu constitué d'un tapis roulant
sans fin étendu entre un rouleau intérieur amont et un rouleau intérieur aval, et
on met en oeuvre un cylindre comportant des motifs en relief en regard du rouleau
intérieur aval pour émietter le film réalisé sur le tapis sans fin.
[0017] Dans certaines modalités particulières du procédé, on met en oeuvre un enrobé bitumineux
choisi parmi : un enrobé à chaud de température de fabrication supérieure à 150°C,
un enrobé tiède de température de fabrication supérieure à 100°C et inférieure à 150°C,
un enrobé semi tiède de température de fabrication comprise entre 85°C et 100°C, un
enrobé semi froid ou à froid de température de fabrication inférieure à 85°C.
[0018] Dans certaines modalités particulières du procédé, on met en oeuvre un enrobé bitumineux
dont les valeurs d et D du rapport d/D sont choisies parmi : une valeur de 0-2-4 ou
6,3 mm pour le d et une valeur de 4-6,3-10-14-20 mm pour le D.
[0019] La présente invention va maintenant être exemplifiée sans pour autant en être limitée
avec la description qui suit en relation avec les figures suivantes:
- la Figure 1 qui représente un schéma fonctionnel simplifié de moyens de répandage
d'enrobé bitumineux dans le mode de réalisation à rouleau étendu constitué d'un tapis
roulant sans fin étendu entre un rouleau intérieur amont et un rouleau intérieur aval,
- la Figure 2 qui représente une vue de l'avant en oblique et perspective d'une machine
finisseur équipée à l'arrière de deux moyens de répandage d'enrobé bitumineux selon
le mode de réalisation à rouleau étendu,
- la Figure 3 qui représente une vue de l'arrière en oblique et perspective de la machine
finisseur de la Figure 2 équipée de ses deux moyens de répandage d'enrobé bitumineux
à rouleau étendu,
- la Figure 4 qui représente une vue latérale arrière et en perspective d'un premier
côté de la machine finisseur équipée de la Figure 2,
- la Figure 5 qui représente une vue latérale arrière et en perspective d'un second
côté de la machine finisseur équipée de la Figure 2,
- la Figure 6 qui représente une vue latérale rapprochée et centrée sur la répartisseuse
à vis sans fin du premier des moyens de répandage d'enrobé bitumineux situé sur le
premier côté latéral de la machine finisseur équipée de la Figure 2,
- la Figure 7 qui représente une vue latérale rapprochée et centrée sur le rouleau intérieur
aval d'entraînement du tapis sans fin et sur le cylindre à motif correspondant du
second des moyens de répandage d'enrobé bitumineux situé sur le second côté latéral
de la machine finisseur équipée de la Figure 2,
- la Figure 8 qui représente une vue arrière rapprochée de la machine finisseur équipée
de la Figure 2,
- la Figure 9 qui représente une vue latérale arrière en perspective de la machine finisseur
équipée de la Figure 2 en cours de fonctionnement avec projection et chute au sol
d'enrobé bitumineux émietté,
- la Figure 10 qui représente une coupe schématique de moyens de répandage à deux cylindres
rugueux, et
- la Figure 11 qui représente schématiquement une remorque tractée par des moyens de
répandage d'enrobé bitumineux selon l'invention et qui comporte notamment trois roues
qui sont des cylindres à jantes lisses et des moyens de stockage d'eau et d'une émulsion
d'accrochage/étanchéité ainsi que des moyens permettant l'utilisation de ces produits.
[0020] Dans son principe général, l'invention est caractérisée en ce que le répandage de
l'enrobé bitumineux s'effectue par des moyens de laminage qui conditionnent l'enrobé
en un film d'épaisseur maitrisé et sur une largeur maitrisée avant d'être égrainé/émietté
et de tomber sur le sol en étant de préférence projeté sur ce dernier. La réalisation
du film est qualifiée de laminage et le film est obtenu par passage de l'enrobé bitumineux
entre deux éléments mobiles entre eux, notamment deux cylindres tournants ou entre
un élément fixe par rapport à un élément mobile, notamment une paroi niveleuse par
rapport à un tapis sans fin d'un cylindre étendu.
[0021] Dans le cas de la mise en oeuvre de deux cylindres, le film d'enrobé bitumineux d'épaisseur
déterminée est réalisé entre les deux cylindres tournants de préférence à la même
vitesse radiale absolue afin de faciliter le dosage. Si de préférence les deux cylindres
tournent en sens inverses, on envisage le cas où ils tourneraient dans le même sens,
notamment dans le cas où l'un des cylindres tourne plus rapidement que l'autre pour
projeter l'enrobé bitumineux sur le sol. On peut donc choisir d'avoir des vitesses
radiales absolues différentes pour les deux cylindres mais cela pourra dans certaines
conditions compliquer l'estimation théorique, sur le papier, de la quantité de matière
du film à cause d'effets pouvant être non linéaires. Dans ces cas, des mesures sur
une machine en activité pourront, si on le souhaite, permettre d'obtenir des courbes
de dosage en fonction des réglages de la machine. En effet, on a pu observer dans
certaines conditions, au cours d'essais, une absence de linéarité du dosage avec la
vitesse radiale du ou des rouleaux et également avec l'écartement entre les rouleaux.
[0022] Dans le cas de la mise en oeuvre d'un cylindre étendu, le défilement d'un tapis sans
fin est combiné avec des fonctions successives d'alimentation en enrobé bitumineux,
de répartition transversale de l'enrobé bitumineux sur le tapis sans fin, de création
sur le tapis sans fin d'un film d'enrobé bitumineux ayant une épaisseur déterminée,
d'émiettage du film et répandage par chute, et de préférence projection, du film émietté
sur le sol.
[0023] Le sol sur lequel la couche est répandue est de préférence un sol préparé pour recevoir
ladite couche d'enrobé bitumineux. Une couche d'accrochage et/ou d'étanchéité peut
être appliquée sur le sol avant répandage de l'enrobé bitumineux ou simultanément
pendant le répandage.
[0024] Dans la présente description, les termes avant et arrière sont définis par rapport
au sens d'avancement sur le sol du/des moyens de répandage, les moyens de répandage
avançant vers l'avant. Les termes amont et aval sont définis par rapport au sens de
circulation de l'enrobé bitumineux dans les moyens de répandage, le répandage s'effectuant
vers l'aval pour former au sol une couche d'enrobé bitumineux, l'enrobé bitumineux
arrivant dans les moyens de répandage par l'amont.
[0025] Dans la machine de répandage qui va plus particulièrement être décrite, d'une part,
l'arrière et l'aval se correspondent puisque le répandage à lieu à l'arrière et, d'autre
part, l'amont est orienté vers l'avant. En outre les moyens de répandage sont disposés
vers l'arrière de la machine. On peut cependant envisager d'autres dispositions avec
par exemple une machine de répandage dans laquelle l'aval de l'ensemble est orienté
vers l'avant de la machine et/ou l'ensemble de répandage est disposé à l'avant, la
machine pouvant être en outre une cylindreuse.
[0026] Grâce à l'invention, le dosage de l'enrobé bitumineux est appliqué de façon uniforme
et continu quelles que soient les déformations du sol du moment que celui-ci est circulable
par des engins du chantier et notamment par la machine de répandage mettant en oeuvre
l'invention. L'invention permet un dosage maitrisé du répandage de l'enrobé bitumineux
sur une plage de 6 kg/m
2 à au moins 50 kg/m
2.
[0027] De plus, étant donné que l'invention est applicable à l'ensemble des enrobés à chaud,
des enrobés tièdes, des enrobés semi tièdes, des enrobés semi froid, des enrobés à
froid type grave émulsion, des enrobés ouverts à froid, ou des enrobés denses à froid,
il est possible d'adapter la formulation de l'enrobé bitumineux aux particularités
du chantier de répandage. L'adaptation peut se faire en fonction de l'épaisseur de
la couche d'enrobé bitumineux que l'on souhaite obtenir, en fonction des caractéristiques
du support et notamment en fonction du niveau des déflexions et/ou en fonction de
l'agressivité du trafic.
[0028] Par exemple, pour des applications en couche mince qui correspondent à des dosages
compris entre 6 kg/m
2 et moins de 30 kg/m
2, on peut utiliser une formulation continue ou discontinue avec un module de richesse
élevé : dosage en liant supérieur à 5,4 % et dosage des éléments de dimensions inférieures
à 63 µm supérieur à 6 % de préférence, et avec emploi d'un bitume de grade choisi
parmi 50/70, 70/100, 160/220, 250/330, 330/430, 500/650, 650/900, ou de bitumes modifiés.
Les bitumes modifiés sont de préférence utilisés pour des chaussées fortement circulées
ou des chaussées qui de par leur configuration géométrique, notamment sinueuses et/ou
en rampe..., génèrent des contraintes élevées.
[0029] Pour des applications en couches plus épaisses, dans une plage de 30 à 60kg/m
2, l'enrobé peut être formulé conformément aux textes ou normes en vigueurs. Pour les
graves émulsions, conformément à la norme NF 98-121. Pour les BBUM (Bétons Bitumineux
Ultra Minces) avec un dosage moyen de 30 kg/m
2, conformément à la norme NF EN 13109-9. Pour les BBTM (Bétons Bitumineux Très Minces)
avec un dosage moyen de 60 kg/m
2, conformément à la norme NF EN 13 108-2. Pour les BBM (Bétons Bitumineux Minces)
de dosage moyen de 90 kg/m
2, soit 4 cm d'épaisseur nominale, conformément à la norme NF EN 13 108-1. Pour les
BBF, conformément à la norme NF EN 98-139. Pour les BBDr (Bétons Bitumineux Drainants).
[0030] L'invention peut s'appliquer à des enrobés bitumineux dont le (D) est de 4 mm, 6,3
mm, 10 mm, ou 14 mm et le (d) de l'enrobé bitumineux est égal à 0 mm, 2 mm, 4 mm,
ou 6,3 mm. On rappelle que la classe granulaire, notée d/D avec d<D, désigne un intervalle
de dimensions de particules en termes de dimension inférieure (d) et supérieure (D)
de tamis, exprimées en mm. Les moyens de production classiques d'enrobés bitumineux
peuvent être utilisés dans le cadre de l'invention, notamment centrale d'enrobage
à chaud ou centrale d'enrobage à froid.
[0031] Dans la suite de la description, le mode de réalisation avec tapis sans fin, c'est-à-dire
avec mise en oeuvre de moyens de répandage comportant un cylindre à motifs et un rouleau
étendu, sera plus particulièrement détaillé étant donné que le film d'épaisseur déterminée
réalisé dans ce dispositif a une durée de vie et une extension supérieure au mode
de réalisation à sous-ensemble de laminage émiettage à deux cylindres à motifs, ce
qui facilite les explications. En effet, dans le mode de réalisation à sous-ensemble
à deux cylindres à motifs, le film d'enrobé bitumineux réalisé entre les cylindres
à motifs est presque immédiatement émietté du fait que les zones de création du film
et d'émiettage sont très voisines. La mise en oeuvre d'un tapis sans fin revient à
utiliser un cylindre qui est sous une forme étendue et il est ainsi possible de séparer
davantage encore la zone de création du film d'enrobé bitumineux de celle de l'émiettage
dudit film.
[0032] Dans une variante équivalente au premier mode à sous-ensemble à deux cylindres à
motifs, on peut mettre en oeuvre deux cylindres étendus constitués de deux tapis sans
fin à motifs en relief en vis-à-vis et tournants dans le même sens pour les parties
de tapis en regard l'une de l'autre, de préférence avec la même vitesse radiale en
valeur absolue. Dans un tel cas, on comprend que cela permet de séparer la zone de
création du film (côté entrée, amont, de l'ensemble des deux cylindres étendus à motifs)
de la zone d'émiettage (côté sortie, aval, de l'ensemble des deux cylindres étendus
à motifs). L'écartement réglable entre les deux tapis sans fin en vis-à-vis permet
de régler l'épaisseur du film d'enrobé bitumineux et donc le dosage, donc la quantité,
d'enrobé bitumineux répandu sur le sol. Le fait de contraindre le film d'enrobé bitumineux
entre les deux tapis sans fin de deux cylindres étendus à motifs autorise un agencement
vertical, incliné ou horizontal des deux tapis sans fin à motifs.
[0033] Le tapis sans fin et les moyens fonctionnels combinés sont solidaires et portés par
une machine automotrice tractrice qui assure une fonction de motricité à vitesse maitrisée
et apporte les énergies et fluides nécessaires au bon fonctionnement du dispositif
de répandage. Cette machine est généralement une machine finisseur ou un tracteur
de finisseur qui assure le déplacement ainsi que les fonctions d'alimentation en enrobés
bitumineux, en énergie, en fluides et le dispositif de répandage est alors installé
à la place de la table du finisseur. Dans le premier cas, une machine spécifique est
réalisée et dans le second cas, une machine classique est utilisée, le dispositif
étant rapporté sur le tracteur en remplacement de l'outil traditionnel de répandage.
Dans encore une autre variante, le dispositif de l'invention est une remorque pouvant
être tractée par un engin automoteur, par exemple un camion de livraison d'enrobé
bitumineux, un moyen de couplage rapide étant mis en oeuvre entre les deux.
[0034] Sur le schéma fonctionnel de la Figure 1 représentant un sous-ensemble 1 à cylindre
12 à motifs 13 en relief et à rouleau étendu constitué d'un tapis sans fin 8 entre
un rouleau intérieur amont 10 et un rouleau intérieur aval 9, l'enrobé bitumineux
en vrac arrive côté amont/entrée de l'ensemble, ce que l'on a représenté par une large
flèche courbe 11 sur la gauche de la Figure 1 et ce qui correspond à une fonction
d'alimentation en enrobé bitumineux. L'enrobé bitumineux arrivant sur le tapis sans
fin côté amont est étalé transversalement/latéralement sur la largeur du tapis 8 par
une répartisseuse 7 assurant la fonction de répartition transversale de l'enrobé bitumineux
sur le tapis 8. La face supérieure du tapis 8 qui reçoit l'enrobé bitumineux se déplace
d'amont vers l'aval. Dans ce schéma fonctionnel, la répartisseuse 7 assure également
une fonction de niveleuse afin de former un film 6 d'épaisseur déterminée d'enrobé
bitumineux sur le tapis 8. Sur la Figure 1, on a omis de représenter certaines zones
du film 6 afin de permettre de voir le tapis 8 qui supporte le film 6 et, en fait,
le film 6 d'enrobé bitumineux conduit par le tapis 8 vers l'aval est continu en sortie
de la répartisseuse 7 à fonction de niveleuse. Ce film 6 est émietté côté aval/sortie
de l'ensemble par un cylindre 12 à motifs 13 en relief disposé en regard du rouleau
intérieur aval 9. Sur la Figure 1, on a exagérément écarté le cylindre 12 à motifs
13 du tapis 8 porté par le rouleau intérieur aval 9 pour mieux schématiser l'enrobé
bitumineux émietté 5 tombant projeté sur le sol 2. En pratique, l'écartement entre
les deux est inférieur à l'épaisseur e du film 6 afin que les motifs 13 en relief
du cylindre puissent effectivement entraîner et émietter l'enrobé bitumineux du film
6. Ces motifs 13 en relief du cylindre 12 sont de préférence sensiblement allongés
dans le sens de la longueur du cylindre : palettes, chevrons... Dans une variante
ce sont des « poils » ou pics de type brosse mais ils ont alors une surface d'entrainement
efficace moins grande que les motifs allongés selon la longueur du cylindre.
[0035] L'enrobé bitumineux émietté tombant projeté sur le sol 2 y forme alors une couche
4 d'enrobé bitumineux sur laquelle on fait passer ultérieurement un rouleau pour cylindrage.
Sur la Figure 1 on a schématisé l'application préalable d'une couche d'étanchéité
et d'accrochage 3 avant le répandage de l'enrobe bitumineux émietté 5. L'ensemble
qui se trouve au-dessus du sol 2, se déplace dans le sens indiqué par la flèche 32.
On comprend donc que l'on crée avec le film d'enrobé bitumineux porté et transposté
par le tapis 8, l'équivalent de la couche 4 qui est formée sur le sol, le dosage au
sol dépendant toutefois de la vitesse d'avancement de l'ensemble sur le sol comme
on le précisera ultérieurement.
[0036] Le tapis 8 est constitué d'une bande en caoutchouc qui résiste à haute température,
au moins jusqu'à 180°C, ou tout autre moyen qui permette de supporter l'enrobé et
de le véhiculer suivant une vitesse linéaire comprise entre 2 mètres par minute et
20 mètres par minute. Le tapis, sensiblement horizontal, est supporté par deux rouleaux
intérieurs, un rouleau intérieur amont 10 côté arrivée de l'enrobé bitumineux et un
rouleau intérieur aval 9 côté émiettage du film d'enrobé bitumineux. Un des rouleaux
intérieurs du tapis sans fin est moteur pour assurer la rotation dudit tapis. De préférence,
c'est le rouleau intérieur aval 9 qui est moteur pour maintenir sous tension le tapis
porteur du film d'enrobé. Le moteur est de préférence un moteur hydraulique.
[0037] L'espacement entre les rouleaux intérieurs 10, 9 donne une longueur efficace du tapis
sans fin 8 d'au moins 1 m, cette longueur efficace correspond à la surface supérieure
du tapis sans fin 8 sur laquelle on réalise et transporte le film 6 d'enrobé bitumineux.
En outre, entre les rouleaux intérieurs 10, 9, au moins la partie supérieure du tapis
sans fin glisse sur une plaque rigide pour l'empêcher de se déformer sous la charge
du film d'enrobé bitumineux et ainsi maintenir un film d'épaisseur constante.
[0038] La fonction d'alimentation 11 en enrobés bitumineux pour la répartisseuse 7 disposée
au-dessus du tapis sans fin 8 est assurée par un convoyeur ou tout autre dispositif
qui permet d'assurer un débit d'enrobés bitumineux compris entre 10 tonnes par heure
et 100 tonnes par heure.
[0039] On va maintenant décrire en commençant par la Figure 2, la mise en oeuvre du dispositif
de répandage d'enrobé bitumineux sur un tracteur finisseur 14 en remplacement d'une
table de finisseur classique. Le dispositif est installé sur un module amovible 33
qui peut être raccordé à l'arrière du tracteur finisseur 14 en remplacement de la
table de finisseur. Le dispositif est dédoublé avec deux sous-ensembles constitués
chacun d'un cylindre à motifs 12 et d'un rouleau étendu du type tapis sans fin 8.
[0040] Sur la Figure 2, le tracteur finisseur 14 comporte à l'avant un réservoir tampon
35 d'enrobé bitumineux qui peut s'ouvrir latéralement pour venir « au cul » du camion
se fournir en continu d'enrobé bitumineux. Des organes de protection 29 à l'avant
du tracteur permettent de pousser le camion d'enrobé bitumineux au fur et à mesure
de l'avancée du tracteur finisseur qui se déplace sur le sol grâce à des chenilles
28. Un bloc moteur et de conduite est disposé en arrière du réservoir tampon 35. Un
convoyeur non visible mais signalé par la référence 30 avec un fléchage en pointillés,
prélève de l'enrobé bitumineux du fond du réservoir tampon 35 pour l'envoyer à l'arrière
du tracteur finisseur en passant entre les chenilles 28 et sous le bloc moteur et
de conduite. Ce convoyeur 30 est ici double, avec deux voies en parallèle pouvant
être commandées indépendamment l'une de l'autre en fonction des besoins en enrobés
bitumineux de chaque sous-ensemble 1a, 1 b à cylindre 12 à motifs 13 et rouleau étendu
8, 9, 10.
[0041] Sur la Figure 3, on voit plus précisément le module amovible 33 avec ses deux sous-ensembles
1a et 1b à cylindres 12 à motifs 13 en relief et à rouleaux étendus constitués chacun
d'un tapis sans fin 8 entre un rouleau intérieur amont 10 et un rouleau intérieur
aval 9. Les deux sous-ensembles 1a, 1b sont décalés à la fois latéralement et verticalement.
Le décalage latéral entre les deux sous-ensembles 1a, 1b est réglable afin de pouvoir
réaliser une couche d'enrobé bitumineux au sol plus ou moins large. Les deux sous-ensembles
1a, 1b peuvent donc se chevaucher plus ou moins d'où la nécessité du décalage en hauteur
pour que l'un 1b puisse passer sous l'autre 1a.
[0042] Le module amovible 33 comporte un cadre support 16 rigide fixé au tracteur finisseur
et dont l'inclinaison et/ou la hauteur par rapport au tracteur finisseur peuvent être
réglées grâce à des vérins commandés. Une passerelle est fixée à la partie supérieure
du cadre support 16 afin de permettre au personnel d'accéder au poste de pilotage
et de venir observer le fonctionnement des deux sous-ensembles, voire de régler certains
organes accessibles depuis la passerelle.
[0043] Les deux sous-ensembles 1a, 1b sont portés d'une manière coulissante latéralement
par le cadre support 16 par l'intermédiaire d'organes de roulement 17 vers l'arrière/aval
des sous-ensembles et 17' vers l'avant/amont des sous-ensembles. A noter que l'ensemble
1a qui est le plus haut, supporte aussi en coulissement vers l'arrière/aval l'ensemble
1b qui est le plus bas. On peut voir plus précisément sur la Figure 7, un des modes
de réalisation des organes de roulement 17 pour le sous-ensemble 1 b.
[0044] Le cylindre 12 à motifs 13 est entraîné en rotation par un moteur hydraulique 26
et le rouleau intérieur aval 9 par un moteur hydraulique 25 que l'on voit mieux pour
l'ensemble 1a puisque ces moteur sont du côté de l'observateur. Un racloir de tapis
34 est disposé vers le bas du rouleau intérieur aval 9 afin de racler la surface supérieure/externe
du tapis 8 et faire tomber au sol l'enrobé bitumineux qui aurait pu rester collé sur
le tapis après que celui-ci soit passé sous le cylindre 12 à motifs 13.
[0045] Côté sous-ensemble 1b qui est le plus visible sur la Figure 3, on peut voir vers
l'amont du tapis sans fin 8, la paroi niveleuse 22 de la niveleuse qui est en arrière/aval
de la cage 15 de la répartisseuse 7.
[0046] La fonction de répartition transversale de la répartisseuse est assurée par une vis
sans fin, visible sur les Figures 5 et 6 pour chaque sous-ensemble 1a, 1b, positionnée
dans une cage 15 ouverte en partie supérieure pour recevoir l'enrobé venant d'une
rampe 21 et du convoyeur 30 et ouverte en partie inférieure pour répartir l'enrobé
transversalement sur le tapis 8.
[0047] Afin d'assurer la régularité de la répartition transversale de l'enrobé bitumineux
par la vis sans fin sur le tapis sans fin, cette répartition transversale de l'enrobé
s'effectue dans la cage 15 sur une largeur du tapis en réalisant une veine dont l'épaisseur
est de préférence au moins supérieure à quatre fois le (D) de l'enrobé. Par exemple,
avec un enrobé 0/10, la veine sous la vis la vis sans fin doit avoir de préférence
une épaisseur minimum de 40 mm.
[0048] En pratique, l'enrobé bitumineux, caractérisé par son d/D, peut être choisi avec
une valeur de 0-2-4 ou 6,3 mm pour le (d) et une valeur de 4-6,3-10-14-20 mm pour
le (D). De même, l'enrobé bitumineux peut être choisi parmi un enrobé à chaud de température
de fabrication supérieure à 150°C, un enrobé tiède de température de fabrication supérieure
à 100°C et inférieure à 150°C, un enrobé semi tiède de température de fabrication
comprise entre 85°C et 100°C, un enrobé semi froid ou à froid de température de fabrication
inférieure à 85°C.
[0049] Comme visible sur la Figure 4 pour l'ensemble 1a, une rampe de pulvérisation 19 d'un
produit d'étanchéité et/ou d'accroche est disposée en amont/avant des sous-ensembles.
Cette rampe de pulvérisation est alimentée en émulsion d'accrochage/étanchéité par
des dispositifs qui seront décrits en relation avec la remorque de la figure 11 et
qui comprennent notamment une cuve à émulsion et une pompe à émulsion. Ces rampes
de pulvérisation suivent les déplacements latéraux des sous-ensembles lors du réglage
de la largeur de répandage. De préférence, lors de la mise en oeuvre du dispositif,
on répand au préalable sur le sol par pulvérisation avec la rampe de pulvérisation,
une couche d'accrochage en avant de la chute et projection sur le sol de l'enrobé
bitumineux émietté.
[0050] On peut noter la présence d'un capteur de niveau 18 sur l'extrémité latérale de la
cage 15 de la répartisseuse 7 à vis sans fin de l'ensemble 1a. Ce capteur de niveau
18 est disposé du côté latéral de la cage 15, c'est-à-dire à l'opposé de l'endroit
de la cage 15 où arrive l'enrobé bitumineux par la fonction d'alimentation 11 dont
on peut voir l'extrémité supérieure de la rampe 21 d'alimentation. La vis sans fin
tourne de manière à envoyer et répartir l'enrobé bitumineux en une veine vers l'extrémité
latérale de la cage 15. Ce capteur 18 permet de couper l'alimentation 11 en enrobé
bitumineux lorsqu'il y a suffisamment d'enrobé bitumineux dans la cage et qui a pu
atteindre le côté latéral de la cage. Ainsi, on évite un éventuel débordement de l'enrobé
bitumineux hors de la cage tout en assurant une répartition correcte de l'enrobé sur
la surface du tapis sans fin 8 et afin d'obtenir un film uniforme.
[0051] Les deux rampes 21 d'alimentation des deux sous-ensembles reçoivent l'enrobé bitumineux
arrivant par le convoyeur 30 double disposé entre les chenilles 28 du tracteur 14.
Ces deux rampes 21 d'alimentation permettent de remonter l'enrobé bitumineux au-dessus
des deux cages 15 des deux sous-ensembles 1a, 1 b. Les deux rampes d'alimentation
sont dans des positions fixes et sont disposées de part et d'autre de l'axe médian
du tracteur et du module 33, sensiblement l'une contre l'autre. On comprend donc que
l'enrobé bitumineux va tomber dans la cage à un endroit qui va dépendre de la position
latérale de l'ensemble 1a, 1b. Lorsque chaque sous-ensemble 1a, 1b est repoussé totalement
vers l'extérieur pour obtenir une largeur de couche maximale, l'endroit où tombe l'enrobé
bitumineux dans la cage est l'extrémité centrale, c'est-à-dire vers l'axe médian,
de la cage 15 et le film est donc réalisé sur toute la largeur du tapis sans fin 8.
[0052] Par contre, lorsque les sous-ensembles sont rapprochés et se chevauchent pour la
réalisation d'une couche moins large, l'endroit où tombe l'enrobé bitumineux dans
la cage est une position intermédiaire entre les deux extrémités, latérale et centrale,
de la cage 15. Il résulte du fait que la vis sans fin repartit l'enrobé vers le côté
latéral, que le film ne sera réalisé que sur une largeur réduite du tapis sans fin
et du côté latéral de ce dernier. Grâce à cela, il n'y a pas de superposition de répandage
dans la zone centrale de la couche et donc pas de double épaisseur de couche dans
sa zone centrale lorsque l'on a choisi une largeur de couche qui est en dessous de
la largeur maximale de répandage par rapprochement et chevauchement des deux sous-ensembles
1 a, 1 b.
[0053] L'alimentation en enrobés bitumineux de la répartisseuse est de préférence contrôlée
par un automatisme propre qui fait que la veine d'enrobé bitumineux dans la cage 15
sera de l'épaisseur minimale requise pour une répartition correcte tout en évitant
un débordement de l'enrobé bitumineux hors de la cage. Au moins un capteur 18 est
donc mis en oeuvre au sein de la cage pour arrêter l'alimentation de cette dernière
lorsque le niveau d'enrobé bitumineux monte trop haut dans la cage au risque d'un
débordement. L'alimentation en enrobé bitumineux de la cage est reprise lorsque le
niveau d'enrobé redescend dans la cage et risque de passer en dessous de l'épaisseur
minimale requise. Il est également mis en oeuvre un capteur de niveau en sortie de
chaque rampe d'alimentation 21, dans la goulotte 31 correspondante. Grâce à un tel
automatisme, le dispositif peut fonctionner correctement même si l'on modifie ses
réglages pour modification du dosage de la couche obtenue au sol.
[0054] La Figure 5 permet de visualiser la vis sans fin 20 dans la cage 15 de la répartisseuse
7 de l'ensemble 1 b. On retrouve les mêmes organes que ceux décrits sur la Figure
4 pour l'ensemble 1a et, en particulier, le capteur de niveau 18. On peut noter la
présence d'une goulotte 31 juste en dessous de l'extrémité de la rampe 21 d'alimentation
et au-dessus de l'ouverture du haut de la cage 15, goulotte fixe tout comme la rampe
21 d'alimentation (on rappelle que la cage 15 peut se déplacer sous la goulotte).
Cette goulotte 31 forme un entonnoir destiné à guider dans la cage 15 l'enrobé bitumineux
qui tombe de la rampe 21 d'alimentation.
[0055] Sur la Figure 6, on peut voir la vis sans fin 20 dans la cage 15 de la répartisseuse
7 de l'ensemble 1a.
[0056] La fonction de création, sur le tapis, d'un film d'enrobé bitumineux ayant une épaisseur
déterminée comprise entre 20 mm et 100 mm à plus ou moins 2 mm est assurée par une
paroi niveleuse 22 formant guillotine d'une niveleuse. L'épaisseur du film d'enrobé
bitumineux est de préférence au minimum égale à quatre fois le (D) de l'enrobé bitumineux.
Par exemple, pour un enrobé 0/10, l'épaisseur du film sous la guillotine sera de préférence
au moins égale à 40 mm. La position en hauteur de la paroi niveleuse 22 formant guillotine
de la niveleuse par rapport à la surface supérieure du tapis est réglable afin de
pouvoir choisir l'épaisseur du film d'enrobé bitumineux et donc régler dosage d'enrobé
bitumineux répandu sur le sol.
[0057] La fonction de création du film d'enrobé bitumineux peut être associée à la fonction
de répartition transversale. Il est préférable que les deux conditions concernant
les épaisseurs de la veine dans la cage et du film sur le tapis soient respectées,
c'est-à-dire une épaisseur de veine au moins égale à quatre fois le (D) de l'enrobé
bitumineux, et une épaisseur de film au moins égale à quatre le (D) de l'enrobé bitumineux,
des modifications de ces épaisseurs devant se faire d'une manière corrélée.
[0058] Le film d'enrobé bitumineux qui est transporté par le tapis sans fin est ensuite
disloqué par émiettage par un cylindre 12 à motifs 13 puis répandu sur le sol en tombant,
de préférence le cylindre à motifs tournant à une vitesse de rotation telle que l'enrobé
bitumineux émietté est projeté sur le sol.
[0059] Sur la Figure 7 on voit plus précisément les motifs 13 filiformes en relief d'extension
sensiblement longitudinale le long du cylindre 12. Ils résultent de la soudure sur
le cylindre 12 d'une grille en métal déployé à motifs de losanges et d'épaisseur de
quelques millimètres.
[0060] Les motifs en relief sont filiformes et sont essentiellement allongés selon la longueur
du cylindre et forment des motifs d'entrainement de l'enrobé bitumineux. Typiquement,
le motif en relief s'apparente à une répétition sensiblement régulière de formes de
bordures de carrés ou de bordures de losanges. D'autres formes allongées sont possibles,
par exemple en dents de scie, triangulaires, chevrons, zigzag... mais elles ont toutes
une extension essentiellement longitudinale, sur la longueur du cylindre, afin que
l'effet d'entraînement de l'enrobé bitumineux soit efficace. Ces motifs en relief
peuvent être intégrés ou rapportés sur la surface du cylindre.
[0061] Si, de préférence, les motifs en relief à la surface du cylindre sont filiformes,
on peut en alternative mettre en oeuvre un cylindre hérisson comportant des pointes
et/ou des palettes d'émiettement du film et de projection de l'enrobé bitumineux vers
le sol. A noter que la projection au sol de l'enrobé bitumineux résultant de l'émiettement
du film peut être plus ou moins importante selon les besoins, l'enrobé bitumineux
émietté tombant naturellement au sol du fait qu'il est libéré du tapis sans fin, ce
dernier s'enroulant vers le bas autour du rouleau intérieur aval et repartant vers
l'amont en bas du dispositif. Il est cependant préférable que le cylindre à motifs
tourne suffisamment vite pour que l'enrobé bitumineux émietté puisse se détacher efficacement
dudit cylindre sous l'effet de la force centrifuge. Avec une vitesse de rotation trop
lente du cylindre à motifs on a un risque de formation de paquets trop volumineux
d'enrobées bitumineux. Ainsi, on préfère que le cylindre à motifs tourne rapidement
pour projeter l'enrobé bitumineux émietté au sol. En pratique, la vitesse radiale
du cylindre à motifs est plus élevée que la vitesse radiale du tapis sans fin.
[0062] Le cylindre 12 à motifs 13 a une longueur efficace sensiblement identique à la largeur
efficace du tapis 8 transporteur et il est placé à l'extrémité aval du tapis 8 sans
fin, en regard du rouleau intérieur aval 9. Le diamètre du cylindre 12 à motifs 13
est d'au moins 150 mm.
[0063] Dans le cas d'un cylindre hérisson, les pointes du hérisson sont espacées d'une dizaine
de mm et ont une longueur de 50 mm pour un enrobé de granulométrie 0/10. Plus généralement,
on peut prévoir des cylindres à motifs ou des motifs différents si les motifs sont
amovibles, adaptés à la granulométrie de l'enrobé à projeter. Dans le cas où les motifs
en relief, filiformes ou hérisson, ont une hauteur importante pouvant faire qu'ils
viennent au contact du tapis, on prévoit que ces motifs en relief aient une certaine
souplesse pour s'effacer au contact du tapis.
[0064] La distance entre le cylindre à motifs et le tapis passant sur le rouleau intérieur
aval qui est en regard dudit cylindre à motifs est réglable par des moyens de réglage
23 visibles sur la Figure 7. L'écartement entre les rouleaux intérieurs amont et aval,
et donc la tension du tapis sans fin, est réglable grâce à des moyens de réglage 24
agissant plus particulièrement sur la position du rouleau intérieur aval 9. On peut
noter que le réglage de la position du rouleau intérieur aval 9 entraine automatiquement
le déplacement du cylindre 12 à motifs 13 et du racloir 34 de tapis du fait que ces
derniers sont montés sur une plaque de réglage commune. Ces moyens de réglage 23 et
24 sont ici actionnables manuellement mais dans d'autres modes de réalisation, ils
sont actionnés par des actionneurs de position commandés. On comprend que ces réglages
sont possibles aux deux extrémités du cylindre 12 à motifs 13 et du rouleau étendu
8, 9, 10 afin de garder un parallélisme entre les deux et pour le tapis entre ses
rouleaux intérieurs amont et aval.
[0065] Un moteur 26 de préférence hydraulique assure la rotation du cylindre à motifs à
une vitesse de 200 à 400 tr/mn. Ces valeurs sont données à titre indicatif comme ordre
de grandeur pour une meilleure compréhension.
[0066] Un racloir 34 de tapis est disposé vers le bas du rouleau intérieur aval pour racler
la surface du tapis sans fin au cas où de l'enrobé bitumineux serait resté collé sur
le tapis et ainsi le faire tomber au sol où il rejoindra le reste de l'enrobé bitumineux
qui avait été émietté et détaché du tapis par le cylindre à motifs.
[0067] Sur la Figure 8 on visualise parfaitement le chevauchement très partiel des deux
sous-ensembles 1a, 1 b du fait qu'ils sont positionnés pour réaliser une couche dont
la largeur correspond à largeur maximale possible du fait que l'écartement entre les
deux sous-ensembles est maximal. On comprend que ce chevauchement très partiel est
lié au fait que la largeur utile du tapis, donc du film est un peu inférieure à la
largeur de l'ensemble et que pour éviter un manque d'enrobé bitumineux vers le centre
de la couche, il faut que les largeurs utiles des tapis joignent l'axe médian du tracteur
et de répandage. Lorsque l'on souhaite réaliser une couche de largeur égale ou inférieure
à la largeur utile du tapis, on ne met en fonctionnement que l'un des deux sous-ensembles.
[0068] On comprend que les vitesses des différents éléments du dispositif sont adaptées
entre elles afin qu'il n'y ait pas de rupture de fourniture ou d'engorgement le long
du trajet de l'enrobé bitumineux dans le dispositif. Dans le cas d'un fonctionnement
normal sans rupture ou engorgement, on peut calculer le dosage de l'enrobé bitumineux
qui est répandu sur le sol avec la formule suivante :

où
MVA (M.g/m2) est la masse volumique apparente du film sur le tapis sans fin,
Ev (m) est l'épaisseur du film sur le tapis sans fin,
Vr (m/mn) est la vitesse d'avancement ou rotation du tapis,
Va (m/mn) est la vitesse d'avancement du dispositif sur le sol.
[0069] La masse volumique apparente du film sur le tapis sans fin, MVA, est déterminée pour
chaque formule d'enrobé bitumineux. L'épaisseur du film, Ev, est réglable et on choisit
de préférence une épaisseur égale à quatre fois (D), (D) étant la plus grande dimension
des gravillons qui composent la formule de l'enrobé bitumineux. Les vitesses d'avancement
ou rotation du tapis sans fin et la vitesse d'avancement du dispositif par rapport
au sol sont synchronisées et en dépendance dans le but d'obtenir le dosage souhaité
pour la couche au sol.
[0070] Dans une variante de réalisation, on installe un moyen de pesée sous la section de
tapis disposée entre la paroi niveleuse et le rouleau intérieur aval afin de mesurer
la masse de la veine d'enrobé qui passe sur le tapis au niveau dudit moyen de pesée,
ce moyen étant un système tapis peseur pouvant par exemple être constitué d'un rouleau
peseur étendu sous le tapis. On peut ainsi mesurer en continu le poids d'enrobé passant
sur le tapis. Ce moyen de pesée peut être utilisé en combinaison avec le calcul de
dosage explicité ci-dessus ou être utilisé seul pour régler le dosage. Il existe donc
plusieurs moyens pour asservir la vitesse d'avancement du dispositif sur le sol et
le dosage souhaité.
[0071] On comprend qu'il est donc possible d'agir sur un ou plusieurs paramètres pour régler
le dosage de l'enrobé bitumineux de la couche au sol, ce qui permet une très grande
souplesse de fonctionnement.
[0072] Un automate de régulation est mis en oeuvre pour commander et contrôler les différents
éléments du dispositif. On peut régler le fonctionnement du dispositif de répandage
de diverses manières. En général on choisit un dosage en Kg/m
2 à obtenir pour la couche au sol et l'automate ajuste les paramètres de vitesse d'avancement
du dispositif sur le sol, de vitesse de rotation du tapis, d'épaisseur du film dans
ce but. Dans certains cas, un des paramètres peut être contraint : par exemple la
vitesse d'avancement du dispositif est imposée en plus par un opérateur et l'automate
ajuste donc les deux autres paramètres. A noter que l'automate peut comporter des
tables ou des formules de calcul donnant des aires de valeurs de paramètres possibles
en fonction des dosages. Il est alors possible de mettre en oeuvre des sécurités informant
l'opérateur d'une impossibilité de parvenir au dosage souhaité. Par exemple si l'opérateur
impose une vitesse d'avancement du dispositif trop élevée pour une formulation donnée
et un dosage souhaité, l'automate indiquera une impossibilité et pourra éventuellement
indiquer une vitesse d'avancement du dispositif inférieure compatible. L'automate
peut en outre déterminer en fonction du dosage souhaité, une vitesse d'avancement
du dispositif optimale en termes de consommation et/ou de temps de chantier ou tout
autre critère d'optimisation comme par exemple la vitesse ou période de rotation des
semi-remorques de fourniture d'enrobé bitumineux à la machine ayant le dispositif
de répandage.
[0073] De même, l'automate peut tenir compte, grâce à des capteurs, de certaines déformations
du sol sur lequel la couche doit être réalisée. Ainsi, le dosage à appliquer aux coordonnées
en plan x-y, peut être rendu proportionnel à la déformation en z de la chaussée. Les
valeurs de z en fonction du couple x-y peuvent être prédéfinies et utilisées pour
la gestion de l'automate de régulation ou être mesurées en temps réel. Dans un tel
mode, l'opérateur peut éventuellement définir des bornes de maximum et minimum du
dosage.
[0074] Sur la Figure 9, on peut voir le tracteur finisseur en action en train de répandre
une couche 4 d'enrobé bitumineux. On peut noter que l'ensemble 1a est plus haut et
plus en arrière que l'ensemble 1 b, ce décalage en arrière de l'ensemble haut 1a est
dû au fait que sa rampe d'alimentation 21 est plus longue et qu'elle a la même inclinaison
que celle, plus courte, de l'ensemble bas 1 b. Un film d'enrobé bitumineux est réalisé
sur toute la largeur utile de chaque tapis 8 et ce film est émietté par le cylindre
12 à motifs correspondant pour former de l'enrobe bitumineux émietté 5 qui atterrit
au sol pour former la couche 4. On peut noter que la couche 4 obtenue est d'une épaisseur
relativement réduite, épaisseur qu'il serait malaisé d'obtenir avec un finisseur classique.
[0075] Des moyens de répandage à deux cylindres rugueux sont schématisés sur la Figure 10
avec une vue latérale en coupe d'un sous-ensemble de laminage émiettage 100. Sur cette
coupe, une trémie 102 comporte côté amont d'introduction de l'enrobé bitumineux, une
répartisseuse 7, et côté aval de sortie de l'enrobé bitumineux laminé émietté 5, deux
cylindres rugueux 112 qui assurent le laminage de l'enrobé répartit puis l'émiettage
du film d'enrobé bitumineux résultant du laminage. L'émiettage a lieu presque immédiatement
après le laminage dans ce mode de réalisation. On a représenté la fonction d'alimentation
11 par une flèche élargie mais, dans une variante, la trémie 102 au lieu d'être une
simple trémie d'introduction d'enrobé bitumineux 101 provenant d'un moyen de stockage
plus en amont, peut aussi être un moyen de stockage de l'enrobé bitumineux. Dans ce
dernier cas, on peut avoir intérêt à ce que le moyen de stockage de la trémie 102
soit un peu décalé par rapport à la verticale de la sortie de l'enrobé bitumineux
laminé émietté 5 afin que le poids variable de la colonne d'enrobé bitumineux stocké
dont la hauteur peut varier ait peu d'influence sur le dosage de l'enrobé bitumineux
en sortie, ce décalage peut correspondre à un coude ou une chute inclinée vers la
répartisseuse 7 et les deux cylindres rugueux 112.
[0076] La Figure 11 représente schématiquement une remorque 114 sur rouleaux attachée à
un dispositif de répandage selon l'invention, par exemple celui avec sous-ensemble
de laminage émiettage 100 à deux cylindres rugueux décrit ci-dessus. Cette remorque,
outre ses capacités de stockage d'une émulsion d'accrochage/étanchéité, permet après
le répandage de la couche d'enrobé bitumineux sur le sol, le cylindrage de ladite
couche. La remorque 114 comporte des rouleaux de cylindrage 115 permettant les déplacements
de la machine sur la couche 4. La remorque 114 comporte un réservoir 116 compartimenté
de 6 m3 avec une première partie pour une émulsion d'accrochage/étanchéité et une
seconde partie pour de l'eau destinée à l'arrosage des rouleaux de cylindrage 114.
Ces rouleaux de cylindrage 115 sont représentés au nombre de trois mais on comprend
que ce nombre et/ou la structure de roulage de la machine peuvent être adaptés en
fonction des besoins tout comme la longueur de chaque rouleau de cylindrage qui est
ici de 1,50 m et en jante lisse. La remorque 114 comporte également une plateforme
avec une pompe pour l'émulsion d'accrochage/étanchéité, une pompe pour l'arrosage
des rouleaux de cylindrage et un compresseur à air pour former des jets de la rampe
19 à émulsion d'accrochage/étanchéité. La remorque peut également comporter un groupe
électrogène.
[0077] On a représenté schématiquement à l'avant de la remorque 114, selon le sens d'avancement
32 de l'ensemble, une rampe 19 de pulvérisation d'une couche 3 d'émulsion d'accrochage
sur le sol 2 et un sous-ensemble de répandage. L'émulsion d'accrochage/étanchéité
et l'air comprimés sont transmis à la rampe 19 par des flexibles représenté schématiquement
sur la Figure 11 en pointillés. En arrière de la rampe 19, on trouve le sous-ensemble
de laminage émiettage 100 à deux cylindres rugueux qui permet de faire tomber sur
le sol de l'enrobé bitumineux émietté 5, possiblement en le projetant sur le sol,
et de réaliser la couche 4 d'enrobé bitumineux sur le sol 2. Les rouleaux de cylindrage
de la remorque agissent plus en arrière pour cylindrer la couche 4 d'enrobé bitumineux
réalisée. Des moyens de liaison 117 permettent de relier la remorque 114 à la machine
de répandage qui comporte le/les sous-ensembles de répandage.
1. Dispositif pour répandre une couche (4) d'un enrobé bitumineux sur un sol (2) à recouvrir,
comportant des moyens pour se déplacer sur ledit sol selon une direction longitudinale
d'avancement (32) et des moyens de répandage alimentés en enrobé bitumeux par des
moyens d'alimentation et adaptés à répandre pendant le déplacement du dispositif la
couche d'enrobé bitumineux sur une largeur déterminée dudit sol considérée transversalement
à la direction d'avancement, les moyens de répandage étant adaptés à réaliser au-dessus
du sol un laminage de l'enrobé bitumineux et un émiettement de l'enrobé bitumineux
laminé et la chute vers le sol de l'enrobé bitumeux émietté, caractérisé en ce que les moyens de répandage comportent au moins un sous-ensemble de laminage émiettage
constitué d'un rouleau étendu et d'un cylindre rugueux et en ce que le rouleau étendu est formé par une partie d'extrémité d'un tapis roulant sans fin
(8) étendu entre un rouleau intérieur amont (10) et un rouleau intérieur aval (9),
les rouleaux intérieurs amont et aval étant parallèles au cylindre rugueux (12), le
rouleau intérieur aval (9) étant en regard du cylindre (12), le tapis (8) ayant une
largeur sensiblement égale à la longueur du cylindre, un film (6) d'épaisseur déterminée
(e) d'enrobé bitumineux étant réalisé sur la surface supérieure du tapis (8), ledit
film étant entraîné vers le cylindre par ledit tapis, la distance déterminée entre
les surfaces du cylindre et du tapis passant sur le rouleau intérieur aval étant inférieure
à l'épaisseur déterminée (e) du film (6) d'enrobé bitumineux réalisé sur la surface
supérieure du tapis (8).
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que les moyens de répandage sont adaptés à réaliser la projection, pour sa chute vers
le sol, de l'enrobé bitumeux émietté.
3. Dispositif selon la revendication 2, caractérisé en ce que le cylindre tourne, en valeur absolue, à une vitesse supérieure à la vitesse radiale
du tapis (8) passant sur le rouleau intérieur aval (9).
4. Dispositif selon la revendication 1, 2 ou 3, caractérisé en ce qu'il comporte une répartisseuse adaptée à étaler de l'enrobé bitumineux en entrée des
moyens de répandage.
5. Dispositif selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le film (6) d'épaisseur déterminée (e) d'enrobé bitumineux est réalisé sur la surface
supérieure du tapis (8) par une niveleuse disposée du côté amont dudit tapis.
6. Dispositif selon la revendication 5, caractérisé en ce que la niveleuse comporte une paroi niveleuse (22) transversale dont l'extrémité inférieure
est sensiblement parallèle à la surface supérieure du tapis (8) et dont l'extrémité
niveleuse est à une hauteur déterminée réglable de la surface supérieure du tapis.
7. Dispositif selon l'une des revendications 5 et 6, caractérisé en ce que la section de tapis (8) disposée entre la paroi niveleuse (22) et le rouleau intérieur
aval (9) est équipée d'un système tapis peseur qui permet de mesurer la masse de la
veine d'enrobé qui passe sur le tapis au niveau dudit système tapis peseur.
8. Dispositif selon l'une des revendications précédentes, prise en dépendance des revendications
4 et 5, caractérisé en ce que la répartisseuse (7) est disposée transversalement au-dessus du tapis (8) et en amont
de la paroi niveleuse (22), la répartisseuse (7) étant adaptée à étaler en amont de
la paroi niveleuse de l'enrobé bitumineux sur une largeur déterminée du tapis et sur
une hauteur supérieure à l'épaisseur déterminée (e) du film (6) d'enrobé bitumineux
à réaliser.
9. Dispositif selon l'une des revendications précédentes, prise en dépendance de la revendication
4, caractérisé en ce que la répartisseuse (7) comporte, dans une cage (15), une vis sans fin (20) d'entraînement
de l'enrobé bitumineux sur la largeur du tapis (8), la cage fermée par des parois
latérales étant sans fond pour que l'enrobé bitumineux puisse se répartir sur la surface
supérieure du tapis et étant ouverte sur le dessus pour alimentation (11) par de l'enrobé
bitumineux.
10. Dispositif selon la revendication 9, prise en dépendance des revendications 4 et 5,
caractérisé en ce que la paroi niveleuse (22) constitue la paroi latérale aval de cage (15) de la répartisseuse
(7), la cage de la répartisseuse étant située à une hauteur déterminée réglable de
la surface supérieure du tapis.
11. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il comporte un cadre porteur (16) de deux sous-ensembles de laminage émiettage (1a,
1b) constitués chacun d'un cylindre rugueux (12) et d'un rouleau étendu (8, 9, 10),
les deux sous-ensembles (1a, 1 b) étant décalés, d'une part, latéralement l'un par
rapport à l'autre et, d'autre part, en hauteur l'un par rapport à l'autre, les deux
sous-ensembles étant mobiles en translation latéralement contre le cadre porteur afin
de pouvoir écarter ou rapprocher en chevauchement les deux sous-ensembles selon une
direction latérale parallèle à la largeur de la voie et ainsi augmenter ou réduire
la largeur déterminée dudit sol sur laquelle l'enrobé bitumineux est répandu.
12. Dispositif selon la revendication 11, prise en dépendance de la revendication 4, caractérisé en ce qu'il comporte une répartisseuse (7) par sous-ensemble de laminage émiettage, les deux
répartisseuses des deux sous-ensembles de laminage émiettage transportant l'enrobé
bitumineux dans deux sens opposés divergents sur une largeur de chaque tapis sans
fin, et en ce que la répartisseuse est alimentée en enrobé bitumineux par une goulotte (31) en position
fixe au-dessus de la cage (15) de la répartisseuse (7), et en ce que les deux goulottes (31) pour les deux sous-ensembles de laminage émiettage (1a, 1b)
sont disposées contre l'axe médian du dispositif superposable à la direction d'avancement
(32).
13. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il forme un engin automoteur de répandage, lesdits moyens de répandage étant disposés
à l'arrière dudit engin, ou étant installés d'une manière amovible à l'arrière d'un
engin automoteur (14), ledit engin automoteur comportant d'avant/amont à l'arrière/aval
selon le sens d'avancement : une réserve (35) d'enrobé bitumineux, au moins une ligne
de convoyage (30) de l'enrobé bitumineux vers l'arrière et lesdits moyens de répandage.
14. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que les motifs (13) en relief sont sensiblement allongés sur la longueur du cylindre.
15. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que les motifs (13) en relief sont essentiellement filiformes et d'une hauteur comprise
entre 1 mm et 15 mm.
16. Procédé pour répandre une couche (4) d'un enrobé bitumineux sur un sol (2) à recouvrir,
dans lequel, dans un premier temps, on lamine l'enrobé bitumeux pour réaliser un film
(6) d'épaisseur déterminée (e) d'enrobé bitumineux sur une largeur déterminée et à
distance au-dessus du sol et, dans un deuxième temps, on émiette (5) ledit film et
on fait tomber l'enrobé bitumineux du film émietté sur le sol, caractérisé en ce que le film d'épaisseur déterminée (e) d'enrobé bitumineux est réalisé sur une partie
amont d'un rouleau étendu (8, 9, 10) constitué d'un tapis roulant sans fin (8) étendu
entre un rouleau intérieur amont (10) et un rouleau intérieur aval (9), et en ce qu'on met en oeuvre un cylindre (12) comportant des motifs (13) en relief en regard du
rouleau intérieur aval pour émietter (5) le film (6) réalisé sur le tapis sans fin
(8).
17. Procédé selon la revendication 16, caractérisé en ce qu'on met en oeuvre un enrobé bitumineux choisi parmi : un enrobé à chaud de température
de fabrication supérieure à 150°C, un enrobé tiède de température de fabrication supérieure
à 100°C et inférieure à 150°C, un enrobé semi tiède de température de fabrication
comprise entre 85°C et 100°C, un enrobé semi froid ou à froid de température de fabrication
inférieure à 85°C.
18. Procédé selon l'une des revendications 16 et 17, caractérisé en ce qu'on met en oeuvre un enrobé bitumineux dont les valeurs d et D du rapport d/D sont
choisies parmi : une valeur de 0-2-4 ou 6,3 mm pour le d et une valeur de 4-6,3-10-14-20
mm pour le D.