[0001] La présente invention a trait à un procédé de fabrication d'un gobelet en carton
ou équivalent (par exemple du papier fort) utilisable dans des machines de distribution
automatisée de boissons, dans lesquelles ces gobelets sont empilés par type de boisson,
un produit pulvérulent et/ou lyophilisé étant prédosé dans un compartiment inférieur.
L'invention concerne en réalité plus précisément la fabrication du fond de tels gobelets,
qui constitue en pratique toujours une des parois délimitant ledit compartiment. L'invention
se généralise enfin à des récipients de formes diverses, le gobelet précité étant
utilisé comme exemple préférentiel dans la suite, à des fins explicatives.
[0002] Dans ces machines de distribution de boisson, les compartiments inférieurs des gobelets
ne sont dans la plupart des cas pas obturés par un opercule étanche fermant hermétiquement
lesdits compartiments en vue de conserver les qualités gustatives du produit, comme
c'est le cas dans les gobelets à usage manuel par exemple distribués par des hôtesses
pour servir des boissons chaudes dans les avions. La machine fonctionne à partir de
piles de gobelets emboîtés qui doivent pouvoir être remplis de liquide dès après le
dépilage, et ce de manière la plus simple possible. Les gobelets sont donc conçus
de telle sorte qu'une fois gerbés, un espace clos soit préservé entre les fonds de
deux gobelets successifs, réalisant de fait le compartiment. Les opérations de dépilage,
organisées automatiquement par la machine dès qu'un consommateur a sélectionné une
boisson et le cas échéant payé pour enclencher la phase de remplissage de liquide
et de mise à disposition du gobelet à consommer, maintiennent le gobelet dépilé dans
une position verticale de telle sorte que le produit lyophilisé reste au fond du gobelet
avant et pendant le versement du liquide.
[0003] Il faut bien entendu que la forme des gobelets puisse permettre, au moment de l'emboîtement,
la préservation de l'espace qui sert au stockage du produit. Une forme tronconique
coopérant avec une base de gobelet cylindrique droite ou un épaulement peut convenir
pour assurer une distance adéquate entre les fonds de deux gobelets successifs emboîtés.
Il y a cependant un compromis mécanique nécessaire à trouver pour que l'empilage et
le dépilage puissent s'effectuer et assurer leurs fonctions dans de bonnes conditions.
Ainsi, l'emboîtement doit être suffisamment ferme au moment de l'empilage des gobelets
pour que les piles de gobelets puissent être manipulées en tant que telles dans la
machine et surtout que les compartiments formés entre les gobelets restent étanches.
Cette étanchéité doit même être double : empêcher le produit de s'échapper et, dans
une moindre mesure, préserver les qualités des particules de produit en vue de leur
consommation (goût, saveur..). La bonne tenue mécanique de l'empilement et/ou l'étanchéification
nécessaires ne doivent cependant pas rendre l'opération de dépilage mécaniquement
trop complexe, voire problématique. Dans les machines de distribution automatique
de gobelets prédosés, le dépilage est typiquement une cause de problèmes récurrents,
et il n'est pas rare que deux gobelets d'une pile emboîtés l'un dans l'autre se grippent
au niveau de leur liaison mécanique, rendant impossible tout dépilage.
[0004] La nature des produits contenus dans les compartiments n'est pas étrangère aux problèmes
rencontrés, c'est-à-dire aux difficultés mécaniques de dépilage. Ils peuvent en effet
présenter une texture, et en particulier une granulométrie, différente selon les boissons
à consommer : ainsi, des granules de café lyophilisé n'ont pas le même comportement
que les feuilles broyées de thé ou de tisane, ces deux produits étant eux-mêmes bien
différents d'une soupe lyophilisée, etc. Les particules les plus fines peuvent facilement
se retrouver coincées entre la paroi externe du socle du gobelet supérieur lorsqu'il
vient s'ajuster au contact de la paroi interne du socle du gobelet inférieur, créant
ainsi le compartiment de rétention du produit lyophilisé. Selon leur dureté, leur
pouvoir abrasif, etc..., ces particules peuvent à tout moment gripper la liaison,
et empêcher un dépilage du gobelet inférieur. Il en va de même lorsque les propriétés
des particules, associées à l'ambiance existant à l'intérieur des machines, les fait
changer d'état comme c'est le cas par exemple pour le sucre, susceptible de fondre
puis de coller dans l'environnement parfois humide de ces distributeurs. Dans ces
hypothèses, la machine tombe en panne, et il est souvent nécessaire de dépêcher un
technicien pour résoudre le problème.
[0005] Le problème principal est que de telles pannes peuvent s'avérer récurrentes, du fait
de leurs causes, et obérer la fiabilité globale des machines de distribution. Il s'agit
donc d'un véritable enjeu pour les fabricants de machines de distributions automatisées
de boissons, les distributeurs de tels matériels et aussi les fabricants de gobelets.
Le matériau choisi pour les gobelets de l'invention complique encore les problèmes
évoqués, les propriétés et la tenue mécaniques particulières du carton, papier ou
équivalent utilisé dans le cadre de la présente invention ne permettant pas la même
approche et suscitant des difficultés spécifiques.
[0006] Le procédé de fabrication de la présente invention, plus particulièrement centré
sur la zone située au voisinage du fond des gobelets, qui touche par conséquent à
la réalisation des compartiments, propose une solution modifiant l'approche que l'on
avait jusqu'ici de la création des compartiments de gobelets emboîtés.
[0007] Ce procédé de fabrication s'applique donc à des gobelets en carton ou équivalent,
classiquement fabriqués à partir d'un corps tronconique s'évasant dans une direction
axiale vers le rebord supérieur du gobelet, ledit corps surmontant une portion basse
d'allure cylindrique. Il se caractérise à titre principal en ce qu'il comporte les
étapes suivantes :
- insertion dans le volume intérieur du gobelet d'un godet inversé dont le fond d'allure
plane est prévu pour constituer le fond du gobelet et dont la paroi périphérique s'ajuste
dans le volume enclos par la portion basse et est de hauteur d ;
- positionnement dudit godet de sorte que son bord libre soit placé à une distance supérieure
à d/2 du bord libre de la portion basse ;
- repliage et soudage d'une fraction de ladite portion basse sur la face interne de
la paroi périphérique du godet pour constituer un socle du gobelet ;
- emboutissage du godet au moyen d'un poinçon entraîné dans une direction axiale de
sorte que son fond soit repoussé vers le bord inférieur du socle sans le dépasser.
[0008] En fait, au lieu de proposer uniquement une coopération par friction des surfaces
d'allure axiale des gobelets emboîtés lors de la création du compartiment, on créé
en l'occurrence une butée placée en pratique à la limite supérieure dudit compartiment,
une sorte de couronne permettant un appui radial du gobelet supérieur, un ajustement
périphérique par friction subsistant certes pour assurer la tenue mécanique de l'empilement,
mais hors du volume du compartiment et par conséquent hors de portée des particules.
[0009] De préférence, le repliage de la fraction de la portion basse du gobelet s'effectue
au niveau du bord libre du godet. Il s'agit là de la configuration la plus naturelle,
dans la mesure où elle optimise les caractéristiques mécaniques de la paroi périphérique
du socle et qu'elle permet une gestion volumique optimale du compartiment, comme on
le verra dans la suite.
[0010] En pratique, l'emboutissage est réalisé de manière à replier la paroi du godet au
niveau du bord libre replié de la portion basse. Les deux opérations de repliage permettent
alors d'aboutir à un volume maximal du compartiment.
[0011] Dans cette hypothèse, compte tenu de la condition posée ci-dessus sur la distance
d, le fond du gobelet après emboutissage se trouve de préférence à une distance du
bord libre du socle comprise entre 0,1 et 1 mm.
[0012] Pour rendre plus facile l'opération d'emboutissage, il est prévu, selon l'invention,
que la paroi du godet et son fond soient reliés par une portion à rayon de courbure
compris entre 2 et 4 mm.
[0013] De préférence encore, le cylindre de la portion basse présente un évasement d'un
angle compris entre 0° et 5°, obtenu par une expansion radiale du poinçon qui réalise
l'emboutissage. Lorsque c'est la borne basse de l'intervalle (0°), le socle du gobelet
reste en réalité d'allure cylindrique.
[0014] L'invention va à présent être décrite plus en détail, en référence aux figures annexées,
pour lesquelles :
- la figure 1 est une coupe longitudinale d'un gobelet selon l'invention, avant emboutissage,
montrant en détail agrandi la zone du socle ; et
- la figure 2 représente une même coupe longitudinale de deux gobelets empilés une fois
que le volume du compartiment a été réalisé par emboutissage.
[0015] En référence à la figure 1, le gobelet (1) est en cours de réalisation, le fond final
devant être obtenu à partir d'un godet (2) (figurant en grisé dans l'agrandissement)
positionné de manière inversée (fond (8) en haut) et dont la paroi périphérique (12)
vient s'ajuster à l'intérieur de la paroi périphérique d'une portion basse (5) du
gobelet (1). Celui-ci comporte deux portions, une première portion tronconique (3)
se développant vers l'ouverture supérieure (4) et ladite portion basse (5) qui est
en général un cylindre circulaire droit et qui a déjà subi en figure 1 un repliage
le long du bord libre (6) du godet inversé (2). Le pli (7) qui en résulte constitue
dès lors le bord inférieur du socle du gobelet (1), socle qui comporte alors trois
couches superposées dans une direction radiale, le rendant mécaniquement bien plus
robuste.
[0016] Dans les figures, le pli ou bord inférieur du socle (7) est réalisé au niveau et
au contact du bord libre (6) du godet inversé (2). La hauteur de repliage est supérieure
à d/2, d étant la hauteur de paroi (12) du godet inversé (2), c'est-à-dire la distance
séparant la paroi constituant le fond (8) du godet inversé (2) et son bord libre (6).
[0017] Pour constituer le compartiment, ledit fond (8) est embouti dans la direction axiale
F de manière à aboutir à la configuration montrée en figure 2, et en particulier dans
le détail agrandi de cette figure. Dans ce cas, l'emboutissage aboutit à réaliser
un repliage supplémentaire, autour du bord libre (9) déjà replié de la portion basse
(5) cylindrique du gobelet (1). Le pan (10) replié de ladite portion basse (5), c'est-à-dire
celui qui est délimité par le pli (7) d'une part et le bord libre (9) d'autre part,
présente en l'occurrence une longueur choisie très légèrement supérieure à d/2 : le
fond (8) se trouve par conséquent à présent disposé à proximité immédiate du pli (7),
offrant un compartiment de volume maximal. L'opération d'emboutissage est facilitée
par la portion arrondie (13) reliant la paroi périphérique (12) du godet (2) et son
fond (8), qui est en fait également le fond (8) du gobelet (1). En pratique, l'emboutissage
est réalisé par un poinçon qui se déplace d'abord axialement, c'est-à-dire selon l'axe
du gobelet (1), déplacement axial qui est suivi dans la plupart des cas d'une expansion
radiale sur la totalité du pourtour dudit poinçon. Selon le cas, notamment en fonction
du « taux » de coincement requis entre deux gobelets successifs d'une pile, l'angle
d'évasement du socle pourra alors être compris entre 0° et 5°.
[0018] Le gerbage ou l'empilement des gobelets (1) apparaît également en figure 2, et montre
clairement que le nouveau pli (11) réalisé au moment de l'emboutissage créé de fait
un épaulement, c'est-à-dire une butée, le pli (7) ou bord libre du socle du gobelet
(1) supérieur venant au contact du pli (11) du gobelet (1) inférieur. Cela ne suffit
cependant pas à assurer l'ensemble des fonctions mécaniques requises pour l'empilement
: il faut également, pour assurer la tenue mécanique d'une pile de gobelets (1), que
l'ajustement radial entre les gobelets (1), c'est-à-dire en l'espèce la face externe
de la portion basse (5) du gobelet (1) supérieur et la face interne de la partie inférieure
de la portion tronconique (3) du gobelet (1) inférieur, soit relativement serré. Compte
tenu de l'angle de cette portion tronconique (3), compris entre 4° et 4,5°, et de
l'évasement de la portion basse (5), le coincement a bien lieu. Cet ajustement n'empêche
cependant pas une automatisation aisée du dépilage, car il est calculé pour cela,
et la configuration propre à l'invention garantit l'absence de particules ou de grains
au niveau de la liaison mécanique périphérique à cet endroit ou à tout le moins limitant
considérablement la possibilité que des particules s'y trouvent et perturbent l'opération
de dépilage.
[0019] L'invention n'est pas limitée à l'exemple qui est montré via les figures annexées
à la description, elle englobe également les variantes de forme résultant par exemple
d'un pliage qui ne serait pas effectué au niveau des bords libres (6) et (9), ou d'une
géométrie non de révolution du gobelet qui conduirait à un récipient à section transversale
non circulaire, etc. Elle comprend également une variante selon laquelle un opercule
plat est scellé sur le nouveau pli (11), qui sert alors de plage ou de rebord de soudure
pour la fixation dudit opercule.
1. Procédé de fabrication du fond (8) d'un gobelet (1) en carton ou équivalent fabriqué
à partir d'un corps tronconique (3) s'évasant dans une direction axiale vers le rebord
supérieur (4) du gobelet (1), ledit corps (3) surmontant une portion basse (5) d'allure
cylindrique,
caractérisé en ce qu'il comporte les étapes suivantes :
- insertion dans le volume intérieur du gobelet d'un godet inversé dont le fond d'allure
plane est prévu pour constituer le fond du gobelet et dont la paroi périphérique s'ajuste
dans le volume enclos par la portion basse et est de hauteur d ;
- positionnement dudit godet (2) de sorte que son bord libre (6) soit placé à une
distance supérieure à d/2 du bord libre (9) de la portion basse (5) ;
- repliage et soudage d'une fraction (10) de ladite portion basse (5) sur la face
interne de la paroi périphérique (12) du godet (2) pour constituer un socle du gobelet
(1) ;
- emboutissage du godet (2) au moyen d'un poinçon entraîné dans une direction axiale
de sorte que son fond (8) soit repoussé vers le bord inférieur (7) du socle sans le
dépasser.
2. Procédé de fabrication du fond (8) d'un gobelet (1) en carton selon la revendication
précédente, caractérisé en ce que le repliage de la fraction (10) de la portion basse (5) du gobelet (1) s'effectue
au niveau du bord libre (6) du godet (2).
3. Procédé de fabrication du fond (8) d'un gobelet (1) en carton selon la revendication
précédente, caractérisé en ce que l'emboutissage est réalisé de manière à replier la paroi (12) du godet (2) au niveau
du bord libre (9) replié de la portion basse (5).
4. Procédé de fabrication du fond (8) d'un gobelet (1) en carton selon l'une des revendications
précédentes, caractérisé en ce que le fond (8) du gobelet (1) après emboutissage se trouve à une distance du bord inférieur
(7) du socle comprise entre 0,1 et 1 mm.
5. Procédé de fabrication du fond (8) d'un gobelet (1) en carton selon l'une des revendications
précédentes, caractérisé en ce que la paroi (12) du godet (2) et son fond (8) sont reliés par une portion (13) à rayon
de courbure compris entre 2 et 4 mm.
6. Procédé de fabrication du fond (8) d'un gobelet (1) en carton selon l'une des revendications
précédentes, caractérisé en ce que la portion basse (5) présente un évasement d'un angle compris entre 0° et 5°, obtenu
par un poinçon expansible radialement.